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Revue de presse du MEDEF IDF du 26 janvier 2017

2017-03-02T07:04:14+01:00Mots-clés : , , |

 

::: ILE-DE-FRANCE

LA TRIBUNE – 26/01/2017

Vers une ville sans voiture ?

 

Estimé par la Banque mondiale à plus de 5.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale,

le coût annuel de la pollution s’établit à 101,3 milliards d’euros pour la France.

Et le coût en vies humaines à près de 3 millions dans le monde en 2013 pour la seule pollution aux particules fines (PM10),

et 48.000 décès prématurés par an en France (dont 6.500 pour l’Île-de-France et 2.500 pour la capitale).

 

Dans sa démarche d’élimination progressive des voitures polluantes, la Ville de Paris a voté la fermeture de la voie Georges-Pompidou, s’attirant les foudres de ses opposants. Soutenue par nombre d’élus, la présidente de Région Valérie Pécresse mène la fronde. La maire de Paris s’inscrit pourtant dans un mouvement engagé par de nombreuses villes du monde. Mais l’émiettement de la gouvernance francilienne en matière de transport complique la donne.

À peine entrées en vigueur et déjà utilisées. De couleur orange, violette, grise ou verte selon l’âge et la motorisation de la voiture, les vignettes Crit’Air viennent de faire leur apparition dans les rues parisiennes, où elles sont en principe obligatoires depuis le 16 janvier pour pouvoir y circuler en semaine entre 8 heures et 20 heures. Dès le lundi 23 janvier, les grises, correspondant à la catégorie d’émissions la plus polluante, étaient interdites à la circulation pour cause de pic de pollution. Fini la circulation alternée, place à la circulation différenciée. Plusieurs mois devraient néanmoins s’écouler avant que la préfecture ne commence à verbaliser les contrevenants n’affichant pas leur vignette, à condition de ne pas braver les interdictions de circulation, ponctuelles comme cette semaine ou définitives.

Eliminer les véhicules les plus polluants… pour commencer

Car c’est bien à une élimination progressive des véhicules les plus polluants qu’elles sont destinées, dans le cadre de l’instauration d’une « zone de restriction de circulation » couvrant Paris intra-muros. Dispositif national lancé dans la foulée de la loi pour la transition énergétique, Crit’Air peut être utilisé par chaque ville à sa discrétion. À ce jour, seules Paris et Grenoble ont franchi le pas. Concernant la capitale, Crit’Air s’inscrit dans un vaste programme – une déclaration de guerre selon certains – visant à bouter progressivement la voiture hors de la ville, en commençant par les plus polluantes. Jusqu’à présent, la circulation alternée instaurée lors des pics de pollution frappait indifféremment les petites citadines neuves et les vieux 4×4 diesel. Mais Paris avait déjà mis en place de premières mesures basées sur la nuisance des véhicules, avec l’interdiction en septembre 2015 des poids lourds et autocars immatriculés avant octobre 2001. D’ici à 2020, ce sont tous les moteurs diesel qu’Anne Hidalgo entend bien avoir définitivement éliminé des rues parisiennes.

Bien qu’accompagnée d’aides à l’achat de véhicules propres, ou encore de passes Navigo et d’abonnements à Autolib’, l’entrée en vigueur des vignettes Crit’Air a suscité l’ire de certaines associations, comme 40 Millions d’automobilistes.

Mais cela n’est rien, comparé à la gigantesque polémique occasionnée par la piétonisation de 3,3 kilomètres de la voie Georges-Pompidou allant du tunnel des Tuileries au bassin de l’Arsenal. Depuis son approbation par le Conseil de Paris en décembre 2015, cette promesse de campagne de la maire élue en avril 2014 déchaîne l’opposition. Pendant six mois, les élus de droite ont multiplié demandes de moratoire et recours auprès de la préfecture. Mais rien n’y a fait. Effective depuis le mois de juillet, une exposition dédiée à la COP22 ayant succédé à Paris Plages, la piétonisation a été confirmée par le Conseil de Paris le 26 septembre dernier, Anne Hidalgo saluant alors une « décision historique et la reconquête de la Seine ».

Polémique et guerre des chiffres

En dépit de l’avis défavorable de la commission d’enquête pointant le périmètre trop restreint de l’étude d’impact diligentée par la Ville, cette décision a été prise sur avis conforme du préfet de police de Paris. À condition toutefois d’une période d’observation de six mois impliquant la mise en place d’un comité de suivi et du maintien d’une voie réservée aux véhicules de secours.

Arguant de son rôle de « chef de file » en matière de qualité de l’air, la Région installait le 12 septembre son propre comité. Placé sous l’autorité du professeur Pierre Carli, médecin chef du Samu de Paris, il regroupe Airparif, Bruitparif, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU), le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif), l’Observatoire régional de santé d’Île-de-France (ORS) et l’ONG France Nature Environnement IDF.

Depuis, la guerre des chiffres fait rage et, avec elle, celle qui oppose défenseurs et détracteurs de la piétonisation. Qu’ils portent sur la circulation, la qualité de l’air ou le bruit, les résultats contradictoires alimentent les recours intentés par des riverains et des associations, par la Région et des départements franciliens, ou par 168 élus qui ont adressé fin novembre à la maire de Paris une lettre ouverte, publiée dans Le Figaro.

Des millions d’euros en ménagements de voirie, nouveaux transports…

Mais celle-ci n’a nullement l’intention de revenir en arrière. Bien au contraire. Clamant haut et fort son objectif de « diviser par deux en moyenne la place de la voiture individuelle polluante » sur ces deux axes de la capitale, elle a annoncé début janvier de nouveaux projets d’aménagement de la rue de Rivoli et des quais hauts, qui accueilleraient un « nouveau transport écologique ». En l’espèce, une ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) qui doit prendre la forme d’un tram-bus électrique baptisé « tramway olympique » dans le cadre de la candidature aux Jeux olympiques de 2024. La rue de Rivoli serait aménagée pour accueillir une piste cyclable bidirectionnelle. Destiné à rouler dans les deux sens (supprimant deux voies de circulation pour les voitures), ce tram-bus doit pouvoir transporter plusieurs milliers de voyageurs par jour. Il entrerait en service à compter de septembre 2018 selon la Ville, qui a budgété 35 millions d’euros d’aménagement, le coût du matériel roulant devant être pris en charge par le Stif.

Tous d’accord pour réduire le trafic, mais la dispute continue

C’est là que le bât blesse. Car Valérie Pécresse, qui préside la Région et le Stif, affirme que le projet validé par le syndicat et budgété dans le contrat de plan qui doit être signé début février avec l’État n’a rien à voir avec celui présenté par la Ville. Il porte sur un bus électrique et non un tramway (nettement plus onéreux), et n’est prévu que sur une seule file sur les quais hauts, le retour se faisant par la rue de Rivoli. D’après la présidente de Région, celui évoqué début janvier par la Ville « n’a fait l’objet d’aucune concertation d’aucune sorte avec aucune autorité, ni d’aucune étude d’impact ».

Cet incident n’est qu’un épisode de plus dans le feuilleton qui oppose les deux femmes depuis la fermeture partielle de la voie Georges-Pompidou.

Certes, la présidente de Région ne manque pas une occasion d’affirmer son soutien à la réduction du trafic. « Nous ne sommes pas contre la piétonisation du centre de Paris », a-t-elle encore répété lors de la présentation le 19 janvier du dernier rapport du comité régional de suivi. Mois après mois, ce comité présente des chiffres reflétant des allongements de temps de parcours et un accroissement de la pollution sur les itinéraires de report. Des résultats nettement plus négatifs que ceux délivrés par la Mairie de Paris, voire contradictoires.

Cette fois, Valérie Pécresse a franchi une nouvelle étape en présentant des projets alternatifs à celui de la Ville. Imaginés par l’IAU, ces trois projets visent « moins de circulation, moins d’embouteillages et plus de place pour les piétons, les vélos et les transports en commun », a-t-elle précisé. Ils sont conçus pour se relayer selon les horaires et les saisons. Tous prévoient de remettre en circulation une ou deux voies sur la berge actuellement fermée, et d’alléger plutôt le trafic sur les quais hauts. « Pourquoi se soucier de la pollution dont pourraient souffrir les poissons plus que de celle affectant les riverains ? », a ainsi observé Chantal Jouanno, vice-présidente chargée de l’écologie à la Région, lors de cette présentation. Valérie Pécresse en a profité pour annoncer que la Région ferait bientôt d’autres propositions plus globales de fluidification de la circulation dans Paris et sa banlieue.

26 jours de pics de pollution en 2015, 48.000 décès/an en France…

La position assumée par la Région reste cependant plutôt « pro véhicules propres qu’antivoitures ». Alors que la Ville, tout en visant en priorité les véhicules les plus polluants, s’est bel et bien lancée dans une chasse à la voiture individuelle.

Une démarche qui s’inscrit « dans le temps long », comme aime à le rappeler Anne Hidalgo, initiée dès 2001 par Bertrand Delanoë avec l’élargissement des couloirs de bus qui avait déjà mis le feu aux poudres. D’ailleurs, les voitures par kilomètre ont diminué de 30 % en quinze ans. Outre la vignette et la piétonnisation des voies sur berges, la Ville entend reprendre la main en privatisant le stationnement rotatif dont le taux de paiement actuel de 10 % n’a rien de dissuasif. Anne Hidalgo promet aussi de doubler les kilomètres de pistes cyclables entre 2014 et 2020. Après la République, le réaménagement de sept autres grandes places parisiennes est également au programme.

Mais cette démarche s’inscrit aussi et surtout dans un vaste mouvement engagé par toutes les grandes villes du monde, confrontées aux ravages de la pollution.

Estimé par la Banque mondiale à plus de 5.000 milliards de dollars à l’échelle mondiale, le coût annuel de la pollution s’établit à 101,3 milliards d’euros pour la France. Et le coût en vies humaines à près de 3 millions dans le monde en 2013 pour la seule pollution aux particules fines, et 48.000 décès prématurés par an dans l’Hexagone dont, selon la Ville de Paris, 6.500 pour l’Île-de-France et 2500 pour la capitale. 15 % des Franciliens respirent un air pollué dans une agglomération qui a enregistré 26 jours de pic de pollution en 2015.

Londres, Lisbonne, Stockholm… mobilisées contre l' »airpocalypse »

Si l’« airpocalypse » qui écrase régulièrement Pékin sous une chape de particules fines est essentiellement due à la combustion du charbon, dans la plupart des pays développés la pollution automobile joue un rôle significatif, évalué à 50% à Paris lors des pics de pollution, et à un peu moins de 30% dans la pollution « de fond ».

D’ailleurs, le principe des zones à basses émissions est déjà appliqué dans plus de 200 villes européennes. Londres a mis en place dès 2003 un péage urbain, suivi par Stockholm en 2007. Les centres-villes de Lisbonne et de nombreuses villes italiennes sont interdits aux véhicules les plus polluants, Madrid pourrait soumettre cette année à sa population un projet de piétonnisation de son centre et Oslo veut le mettre en oeuvre d’ici à 2019.

Autopartage et covoiturage: vers la modification des comportements

Nombreuses également sont les villes qui, de l’Asie aux États-Unis, ont supprimé leurs autoroutes urbaines, le plus souvent pour les transformer en parcs, et les remplacer par des espaces mieux partagés entre les différentes formes de mobilité, en faisant la part belle aux déplacements doux tels que le vélo ou la marche. Les études consacrées au sujet montrent que ces transformations commencent toujours par susciter une opposition avant de recueillir les suffrages des habitants.

Mais le cas de Paris et de l’Île-de-France est unique à bien des égards : en termes d’infrastructures d’abord, avec un réseau autoroutier plus dense que la moyenne européenne et des rocades particulièrement proches de la ville, qui drainent un important trafic des petite et grande couronnes ; en termes de taille ensuite, avec une superficie intra-muros très inférieure à celles de Londres, Rome ou Berlin.

Gouvernance des transports très émiettée en Ile-de-France

Mais c’est surtout la gouvernance très émiettée de ses transports qui distingue la métropole francilienne. Le cas du Stif, présidé par la Région mais dont la Ville est le plus gros contributeur, est emblématique, comme l’illustre le tram-bus électrique rue de Rivoli annoncé par Anne Hidalgo et contesté par Valérie Pécresse. Alors que les mesures prises par la Ville ont des répercussions sur les Franciliens, c’est la Région qui est décisionnaire en matière de transports publics. En réalité, les quelque 10 millions d’habitants des 400 communes de la région sont soumis à presque autant de réglementations concernant le stationnement, la circulation, la livraison, etc. Et faute de coordination, la multitude d’initiatives en matière de mobilité ne parvient pas à former un tout.

La Ville mise aussi sur la multiplication des offres de covoiturage, autopartage, navettes autonomes (testées entre les gares de Lyon et d’Austerlitz) et des Sea Bubble qui « voleront » bientôt sur la Seine, pour inciter les automobilistes à modifier leurs comportements. Et enfin démontrer l’évaporation d’une partie du trafic supprimé des voies sur berges, assortie d’une amélioration de la qualité de l’air. Ne lui reste qu’à espérer que la période d’observation, qui s’achève en mars prochain, suffise pour que les Franciliens s’adaptent à la nouvelle donne. D’ici là, le projet des voies sur berges promet encore de nombreux rebondissements, avec pour toile de fond une opposition historique de près de cent cinquante ans entre la Ville et la Région.

Dominique Pialot  

 

 

LES ECHOS – 26/01/2017

Hidalgo et Santini relancent la bataille de l’eau en Ile-de-France

 

Anne Hidalgo, la maire de Paris, et André Santini, le patron du Syndicat des eaux d’Ile-de-France.

La mairie de Paris lance ce mercredi la modernisation d’une usine de l’opérateur Eau de Paris, symbole de la remunicipalisation de l’eau des Parisiens. Les partisans d’une métropolisation multiplient, eux, leurs arguments en faveur d’un rapprochement entre le Sedif et Eau de Paris

La bataille de l’eau francilienne est relancée. Souterrain depuis quelques mois, l’affrontement entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le patron du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), André Santini, fait surface ce mercredi à l’occasion d’une visite de celle-ci chez l’opérateur municipal Eau de Paris. La maire était restée discrète depuis son début de mandat sur la remunicipalisation de l’eau décidée fin 2008 par son prédécesseur Bertrand Delanoë. En visitant ce mercredi le chantier de rénovation de l’usine d’eau portable d’Orly, Anne Hidalgo reprend le flambeau et lance une opération séduction auprès des élus franciliens.

Un enjeu politique, industriel et financier

L’enjeu est énorme. Il est politique, industriel et financier. D’un côté, le Sedif, créé dans les années 1920, alimente en eau potable 4,5 millions de Franciliens dans 150 communes en petite et grande couronne. Depuis des décennies, le syndicat offre à son sous-traitant Veolia sa plus belle vitrine internationale. La Ville de Paris, de l’autre, a repris en 2010 à Veolia et Suez la gestion directe de son approvisionnement. Un pari industriel et une promesse de réduire nettement le coût du mètre cube que la Cour des comptes a jugé réussie dans un rapport d’octobre 2014.

Depuis, les deux camps cherchent à étendre leur emprise auprès des communes et de leurs communautés. Les estocades se multiplient. Dernière en date, le Sedif annonce en décembre une baisse du prix de l’eau au 1er janvier 2017 de 10 centimes le m3, à 1,37 euros. Il y a un an, c’est Eau de Paris qui attaquait le gros contrat remporté par le Sedif et Suez pour alimenter les 540.000 habitants servis par le Syndicat des eaux de la Presqu’île de Gennevilliers.

Fermer une usine

Sur la défensive, Eau de Paris cherche maintenant à déminer l’offensive d’André Santini et d’autres élus franciliens qui militent pour un transfert de la compétence à la Métropole du Grand Paris, comprendre un rapprochement du Sedif et d’Eau de Paris. « La logique de la gouvernance métropolitaine va s’imposer à l’avenir », assure par exemple Eric Azière, le président du groupe centriste au Conseil de Paris.

Relayés par les grands opérateurs privés, ces partisans d’un opérateur unique développent à nouveau depuis quelques mois trois arguments. Eau de Paris est moins cher car l’opérateur a baissé ses investissements. Secondo, la consommation des habitants baissent et la surproduction ne cesse d’augmenter, une métropolisation permettrait de fermer une usine en Ile-de-France et de réduire les coûts. Enfin, Eau de Paris serait distancé par les grands groupes français en terme d’innovation.

Plusieurs échéances à venir

Célia Blauel, adjointe de la maire et présidente d’Eau de Paris, rétorque que le programme d’investissement en hausse est respecté, avec 80 millions d’euros annuels. Elle revendique le plus bas prix de la région, un réseau au taux de rendement de 90  % et la nécessité de conserver des marges de production importante face aux risques terroristes et aux épisodes de crue ou de canicule. « Leurs investissements sont financés par de l’endettement », s’agace Eric Azière.

Plusieurs échéances à venir avivent la bataille de l’eau. Eau de Paris cherche à convaincre des intercommunalités de l’Essonne de suivre le mouvement de la remunicipalisation comme Vitry-Châtillon en 2011. Dans le territoire Grand-Orly Seine-Bièvre au Sud de Paris, une poignée de communes n’ont pas rallié le Sedif et restent ouvertes au dialogue. Dans quelques mois, la communauté de Coeur d’Essonne lancera sa propre régie. A plus long terme, en 2021, c’est la fin du contrat du Sedif avec Veolia qui aiguise tous les appétits.

Matthieu Quiret

 

 

LES ECHOS – 26/01/2017

Actus franciliennes

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 26/01/2017

2017, une année sous le signe des incertitudes pour les entreprises françaises

Le climat des affaires s’est légèrement dégradé en janvier en France, après la nette amélioration de décembre.

Le moral des chefs d’entreprise ne se porte pas trop mal… mais il peine à retrouver de vraies couleurs. L’indicateur du climat des affaires de l’Insee, publié mercredi, s’est établi à 104 points en janvier, après 105 en décembre. Un niveau qui indique que la confiance des entrepreneurs est meilleure que la moyenne de long terme, mais que ces derniers ont quand même du mal à voir l’horizon s’éclaircir totalement.

Cette moyenne, calculée par l’Insee, cache en fait des disparités assez importantes selon les secteurs. C’est dans les services que les sociétés sont les moins optimistes. «Pour les prochains mois, les chefs d’entreprise sont nettement moins nombreux qu’en décembre à anticiper une hausse de l’activité et de la demande», explique l’Institut de la statistique. Dans le commerce de détail, le climat s’altère également en janvier: «Les détaillants sont globalement moins nombreux qu’en décembre à prévoir une hausse de leurs ventes et de leurs commandes.» En revanche, la confiance remonte un peu dans le bâtiment, et reste stable dans l’industrie.

Dans l’industrie, justement, la confiance se maintient à 106 points, «son plus haut niveau depuis août 2011», note l’étude. Plusieurs éléments sont encourageants. Les perspectives de production des industriels enregistrent une nouvelle progression en janvier. Ils estiment notamment que leurs carnets de commandes globaux seront stables, mais que la demande en provenance de l’étranger devrait continuer d’augmenter.

Cycle électoral

Finalement, l’année 2017 commence en demi-teinte pour les entreprises. Requinquées par des marges qui se sont améliorées grâce au crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et au pacte de responsabilité, mais aussi grâce au recul des cours du pétrole et des taux d’intérêt ces dernières années, elles ne sont pas sereines pour autant. Et si «l’indicateur de retournement» de lnsee se situe aujourd’hui dans une zone indiquant «une conjoncture favorable», il fait peu de doutes que les dirigeants sont dans une phase d’incertitudes. Face au contexte national, d’abord. Même s’il est de bon ton de dire que les chefs d’entreprise ne se calent pas sur les cycles électoraux pour prendre des décisions, l’issue de l’élection présidentielle pourrait avoir un impact non négligeable pour eux en fonction du vainqueur – que ce soit sur le plan de la fiscalité, des charges sociales ou du droit du travail. Et donc sur l’évolution de l’emploi et l’investissement. D’ailleurs, une autre enquête de l’Insee publiée mardi montre que lesindustriels sont un peu plus nombreux à prévoir des suppressions d’emplois pour les prochains mois.

Demande de flexibilité

«Tant que les entreprises n’auront pas des gages que l’on peut réformer et flexibiliser le pays, la France gardera une croissance potentielle basse», ajoute Olivier Vigna, directeur des études économiques chez HSBC France.

L’environnement international demeure, par ailleurs, incertain – l’impact du Brexit et de l’élection de Donald Trump est encore difficile à mesurer. «Or, de manière générale, les chefs d’entreprise détestent l’incertitude», note l’économiste.

Le «Consensus Forecats» du mois de janvier – synthétisant les prévisions conjoncturelles de 24 établissements financiers et instituts de conjoncture – qui vient d’être publié prévoit pour cette année une croissance de 1,3 %. Une performance médiocre.

Nouveau record pour les ruptures conventionnelles en 2016

En 2016, 389.900 ruptures conventionnelles ont été homologuées par l’administration, contre 357.200 en 2015. Un nouveau record, qui porte la hausse annuelle à 9,1 %. Instaurée en 2008, la rupture conventionnelle permet à un salarié et un employeur de se séparer à l’amiable et de manière sécurisée. Le salarié touche alors un chèque et a droit aux allocations-chômage. Quant à l’employeur, il n’a pas à fournir de motif à la séparation, contrairement à ce qui se produit en cas de licenciement.

Ces avantages pour les deux parties expliquent pourquoi le nombre de ruptures conventionnelles n’a cessé d’augmenter, malgré le durcissement de la législation (hausse des prélèvements, allongement du délai avant de percevoir les allocations-chômage…) mais aussi de la jurisprudence de la Cour de cassation.

Marie Visot et Cécile Crouzel

 

 

LES ECHOS – 26/01/2017

La Cour des comptes fait le procès des incohérences de l’Etat actionnaire

Situation financière dégradée, objectifs contradictoires : la gestion des participations est sévèrement critiquée.
Les magistrats proposent notamment de revoir le périmètre du portefeuille de l’Etat.

« L’Etat peine à être un bon actionnaire. » C’est en termes délicats que les choses sont dites par la Cour des comptes. Mais le rapport dévoilé mercredi par les sages de la rue Cambon sur les participations publiques est un réquisitoire cinglant contre l’action de l’Etat, jugé « à la fois trop présent dans la gestion et trop peu vigilant comme actionnaire ». « Son mode d’action souffre de faiblesses chroniques », pointe Didier Migaud, le premier président de la Cour. « L’actionnariat public se révèle rarement le moyen le plus adapté pour contrer la perte de compétitivité et la désindustrialisation de l’économie française. »

La France accorde une importance particulière à la place de l’Etat au capital des entreprises. En témoigne le fait que 2,4 millions de personnes travaillent dans des sociétés à participation publique via l’Agence des participations de l’Etat (APE), la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ou bpifrance, soit 10 % de l’emploi total. Cela ne se révèle pas pour autant une bonne affaire financière. La Cour des comptes s’inquiète de la lourde perte enregistrée par l’APE en 2015 (10,1 milliards d’euros) en conséquence des difficultés endurées par la SNCF, EDF et Areva. Pour quelques bons rendements (PSA et Renault notamment), le portefeuille boursier public recèle surtout des titres peu performants, avec une baisse de la valorisation à périmètre constant de 29 % entre 2010 et 2016 (+28 % pour le CAC 40 sur la même période).

Et du point de vue budgétaire, il y a pire encore, avec les « besoins financiers croissants du fait de la dégradation financière des grands groupes publics », souligne Didier Migaud, qui cite les sommes nécessaires pour recapitaliser EDF et Areva (7 milliards). « Il faudra soit amplifier fortement le programme de cessions, soit mettre à contribution le budget général et augmenter ainsi la dépense et la dette publique », écrit la Cour. Il y a quelques semaines, le candidat de la droite à l’Elysée, François Fillon, s’était prononcé pour une accélération du programme de cessions.

Sortir de l’impasse

Ces problèmes patrimoniaux découlent directement de la façon dont l’Etat gère ses participations, « conciliant des objectifs nombreux et souvent contradictoires », selon les sages. L’Etat est en effet un actionnaire aux dédoublements de personnalité fréquents, passant du gestionnaire de finances publiques au régulateur en passant par le porteur de politiques publiques, quand il n’est pas client lui-même.

La Cour remarque bien que les pouvoirs publics ont tenté d’améliorer les choses ces dernières années en revoyant les méthodes de gouvernance, mais ces « progrès notables » – avec la mise en place d’outils et de procédures plus appropriés – n’effacent pas des « carences persistantes », comme le montre la situation d’Areva. « Il y a eu des défauts de vigilance, et certains d’entre eux ont été lourds de conséquences », juge Didier Migaud. Pour tenter de sortir de cette impasse, la Cour suggère plusieurs pistes, qui passeraient notamment par une meilleure répartition des rôles entre l’APE et bpifrance, la première transférant à la seconde ses participations industrielles. L’APE deviendrait également une agence autonome. Surtout, il est proposé de « redimensionner » le portefeuille des participations publiques, soit en baissant le niveau des taux de participation (pour récolter au passage une dizaine de milliards d’euros de cessions), soit en réduisant significativement le périmètre. Dans cette dernière option, cela « cantonnerait son rôle à des motifs précis, comme le sauvetage d’entreprises dont la défaillance emporterait des risques systémiques, ou la protection d’entreprises présentant des intérêts essentiels pour la sécurité nationale », conclut la Cour. Toutefois, prévient Marc Schwartz, le rapporteur général, pour les domaines où l’Etat se désengagerait, « la question de l’actionnaire remplaçant l’Etat n’est pas anodine ».

Renaud Honoré

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 26/01/2017

Le trafic aérien français s’est déjà remis du choc des attentats

 

L’aéroport de Lyon décroche la palme de la croissance en 2016, avec un trafic en hausse de 9,7 %, à 9,5 millions de passagers

Malgré les attaques terroristes, le trafic des aéroports français est resté globalement en croissance en 2016, grâce à un fort rebond de l’activité en fin d’année.

Le transport aérien en France a une nouvelle fois prouvé son extraordinaire résilience en 2016. Malgré les attaques terroristes, le nombre de passagers sur les vols intérieurs et internationaux est resté en croissance de 3,1 % sur l’année, avec un total de 154,6 millions de passagers, grâce à un très net rebond de l’activité cet hiver. C’est ce qui ressort des chiffres collectés par la direction générale de l’aviation civile. Cet effet de rattrapage se traduit notamment par une hausse de 10,1 % du trafic français en décembre 2016, comparé à décembre 2015. Seule ombre au tableau : la part du pavillon français continue de baisser et ne représente plus que 42,9 % du trafic total et 33 % du trafic international.

Trafic intérieur très dynamique

Le trafic intérieur est resté particulièrement dynamique. Malgré le développement des bus, du covoiturage, des promotions tarifaires en tout genre de la SNCF et les grèves du contrôle aérien, les liaisons intérieures continuent de bénéficier de la croissance des compagnies à bas coûts, avec un nombre de passagers en hausse de 6,3 % sur l’année, à 31 millions de passagers, et de 6,3 % en décembre. Le trafic entre la métropole et les départements d’Outre-mer, dopé lui-aussi par le développement de la concurrence, fait encore mieux, avec une croissance de 4,5 % sur l’année, à 2,5 millions de passagers, et de 9,5 % en décembre.

Le trafic international en hausse sur tous les segments

Le rebond de l’activité est aussi très net sur les vols internationaux, au trafic en hausse de 11,3 %, à 123,5 millions de passagers. Avec le retour des touristes internationaux , tous les segments de trafic sont repartis à la hausse en décembre, avec des progressions à deux chiffres sur les pays de l’Union européenne (+13,6 %), l’Asie-Pacifique (+10,6 %), l’Afrique (+11%)… Deux axes seulement restent en baisse en cumul sur l’année : les liaisons entre la métropole et l’Europe hors pays de l’Union européenne (-2,8 %) et les liaisons avec l’Asie (-2,2 %). Et quelques destinations restent également dans le rouge sur l’année, notamment le Japon, en baisse de 13,8 % en 2016, les touristes japonais ayant été les premiers à se détourner de la France, mais aussi la Turquie (-14,5 %) du fait des attentats à répétition, le Brésil en crise (-3,5 %) et, à un degré moindre, la Russie et la Tunisie (-0,4 %).

Forte hausse du trafic avec l’Espagne et le Royaume-Uni

A l’inverse, le trafic entre la France et le Royaume-Uni a bondi de 6,6 % en 2016, à 12,7 millions de passagers, de même que l’Espagne, en hausse de 6,7 %, à 13 millions de passagers. En long-courrier, le trafic sur Etats-Unis reste en légère hausse de 0,8 %, à 7,5 millions de passagers. L’Algérie a également connu une progression notable de 3,9 % sur un an, à 4,5 millions de passagers.

Lyon, Bordeaux et Nantes champions de la croissance

Du côté des aéroports, la palme de la croissance revient à Lyon (+9,7 % et 9,5 millions de passagers), Bordeaux (+ 8,6 % et 5,8 millions de pax) et Nantes (+ 8,5 % et 4,5 millions de pax), suivis par Toulouse (+5,4 % et 8,1 millions de passagers). La plus forte progression en volume est toutefois pour Orly, en hausse de 5,3 %, à 31,2 millions de passagers. A l’inverse, l’aéroport de Beauvais enregistre une baisse de 7,7 % sur un an, à 4,3 millions de passagers. L’aéroport low cost a apparemment davantage souffert de la désaffection des touristes pour Paris et des grèves du trafic du contrôle aérien que les aéroports parisiens.

Bruno Trevidic

 

 

LE FIGARO – 26/01/2017

Le groupe PSA s’attaque au difficile marché indien

 

Carlos Tavares (à gauche), Président du directoire de PSA, et CK Birla, PDF de CK Birla Group,

lors de la signature, mercredi à Paris, du partenariat entre les deux groupes qui marque le retour du constructeur français en Inde.

Un investissement initial de 100 millions d’euros est prévu en Inde. Le groupe espère commercialiser ses premiers modèles en 2020.

«Une étape majeure dans l’expansion internationale de PSA.» Carlos Tavares, président du directoire de PSA, ne cache pas sa satisfaction, au moment de parapher, avec son nouveau partenaire CK Birla, l’accord qui marque le retour du constructeur français en Inde. Ce partenariat passe par la création de deux coentreprises. La première, où PSA est majoritaire avec 80 % du capital, produira des voitures pour le marché indien. La seconde, détenue à parité par les deux partenaires, fabriquera des moteurs, utilisables pour les véhicules assemblés dans la première coentreprise mais qui seront également vendus à d’autres clients.

Cette arrivée sur le marché indien avait été annoncée par Carlos Tavares lors de la présentation de son plan stratégique Push to Pass en avril. Il misait sur un accord avec un partenaire local d’ici à 2018, pour une commercialisation en 2021. Finalement, PSA sera en avance d’un an pour les deux échéances.

Le nouveau partenaire de PSA connaît bien le monde automobile. Le groupe Birla a longtemps été le premier constructeur indien, notamment dans les années 1950 et 1960, lorsqu’il assemblait des versions locales de la Morris britannique, via sa filiale Hindustan Motors. CK Birla Group est aujourd’hui un conglomérat, qui réalise 1,6 milliard de dollars de chiffre d’affaires et emploie 20.000 salariés. Dans l’automobile, il se concentre sur le métier d’équipementier, notamment dans les moteurs et les transmissions. Cette activité en fait un partenaire idéal pour PSA, puisqu’il dispose du personnel et des compétences pour permettre une intégration locale forte, condition indispensable pour réussir sur le marché indien. De plus, CK Birla Group possède une usine d’assemblage, utilisée actuellement pour fabriquer des Mitsubishi et qui sera acquise par la coentreprise. Elle sera modernisée, mais présente un actif de valeur compte tenu des difficultés – légales – à construire de nouveaux sites industriels dans le pays.

Un premier objectif à 100.000 véhicules par an

Avec cette stratégie de partenariat, le constructeur français limite les risques. Cette approche peut s’expliquer par les déboires passés du constructeur français dans le pays. À la fin des années 1990, PSA avait passé un accord avec l’indien Premier afin d’assembler des Peugeot 309. Une expérience qui n’avait duré que quelques années. «L’investissement initial atteint 100 millions d’euros, dont les deux tiers pour PSA et un tiers à la charge de CK Birla», précise Carlos Tavares. Les ambitions sont modestes pour commencer. Le groupe espère commercialiser ses premiers modèles en 2020, avec une capacité de production initiale de 100.000 véhicules par an.

Le marché indien est prometteur. L’an dernier, 3 millions de véhicules y ont été vendus. Surtout, l’Association des constructeurs automobiles indiens (Siam) vise 8 à 10 millions de voitures d’ici à 2025. Prometteur, mais difficile. Il est dominé par deux acteurs, Maruti Suzuki, avec 47 % de parts de marché l’an dernier, et Hyundai (17,3 %). Ces acteurs fabriquent des véhicules «ultra-low-costs» très spécifiques à l’Inde. Renault a réussi une percée l’an dernier: en grappillant 4,5 % du marché, avec sa Kwid, il se place en concurrence directe avec les leaders. Le positionnement des futurs véhicules de PSA n’est, lui, pas encore décidé. «Nous n’avons pas encore déterminé la marque avec laquelle nous entrerons sur le marché indien, et nous réfléchissons encore à notre positionnement et à nos modèles», reconnaît Carlos Tavares. En revanche, le dirigeant du constructeur de Sochaux a reconnu que le groupe utilisera la plateforme actuellement développée avec son partenaire chinois Dongfeng.

Parts de marché des constructeurs automobiles en Inde en 2016:

Maruti Suzuki: 47 %

Hyundai: 17,3 %

Mahindra: 7,5 %

Honda: 5,4 %

Toyota: 4,6 %

Renault: 4,5 %

Tata: 3,5 %

Ford: 2,6 %

Volkswagen: 1,1 %

Emmanuel Egloff

 

 

L’EXPRESS – 26/01/2017

Des ouvriers non payés depuis des mois sur un chantier du métro parisien

 

Une quarantaine d’ouvriers travaillant sur un chantier du métro parisien pour un sous-traitant de la Sogea sont en grève depuis lundi minuit

pour obtenir notamment le paiement de leurs salaires

Employés par un sous-traitant de la Sogea, filiale du groupe Vinci, ces ouvriers sont dans une « situation inacceptable », a affirmé mercredi le géant du BTP. La RATP a décidé de porter plainte contre X.

C’est une situation délicate que traverse le groupe de construction Vinci. Mandaté par la RATP pour la rénovation du métro parisien, il a confié les travaux à l’une de ses filiales, la Sogea, qui ne paye visiblement plus ses salariés.

Du coup, Vinci « enquête sur la situation des salariés de l’entreprise FH Service, sous-traitant de [sa] filiale Sogea TPI, opérant sur un chantier de rénovation de la station Châtelet à Paris » pour le compte de la RATP, a indiqué le groupe dans une déclaration. « Au stade de l’enquête interne, nous constatons que ces travailleurs sont dans une situation inacceptable, reconnait Vinci. Selon nos informations, ces ouvriers sont en situation régulière en France. Pour autant, il y aurait des retards dans le paiement de leurs salaires. »

Pas payés depuis des mois

La filiale du groupe, Sogea TPI, est « actuellement en contact avec l’employeur » FH Service « et ses salariés, pour trouver sans délai une solution durable à cette situation », a indiqué le groupe de BTP. La RATP a pour sa part « décidé de porter plainte contre X pour le préjudice subi ».

Le maître d’ouvrage du chantier a affirmé dans un communiqué s’être « acquitté de toutes se obligations contractuelles » vis-à-vis de Sogéa, notamment le paiement de « toutes les factures présentées (…) pour le compte de son sous-traitant. » L’entreprise publique, qui dit n’être « en aucune manière à l’origine du litige », ajoute avoir demandé à la filiale de Vinci « de permettre la reprise » des travaux « dans les meilleurs délais ».

Une quarantaine d’ouvriers travaillant sur un chantier du métro parisien pour un sous-traitant de la Sogea sont en grève depuis lundi minuit pour obtenir notamment le paiement de leurs salaires, avait révélé mardi la CGT. Ces ouvriers, « majoritairement des travailleurs turcs », n’auraient pas été payés depuis 2 à 8 mois selon les cas, précise Christian Renard, responsable de l’union syndicale de la construction CGT Paris et délégué CGT du groupe Vinci. Selon lui, l’inspection du travail a procédé à un contrôle lundi soir. Les ouvriers réclament en premier lieu le paiement des arriérés de salaires, ainsi que l’ensemble de leurs fiches de paie, avec leur contrat de travail.

Pour la CGT-Construction, « cette situation scandaleuse met une nouvelle fois au jour la forte vulnérabilité de ces travailleurs en situation précaire, victimes du travail dissimulé, exposés à la surexploitation et aux risques professionnels par des patrons sans scrupules. »

De son côté, Vinci a assuré veiller en permanence à garantir un traitement équitable à l’ensemble des personnes présentes sur ses chantiers, qu’il s’agisse de ses salariés directs ou ceux de ses sous-traitants », et ce « sur tous ses chantiers et dans tous ses métiers, partout dans le monde ».

 

LES ECHOS – 26/01/2017

L’artisanat du bâtiment interpelle les présidentiables

 

Patrick Liebus, president de la Capeb

La Confédération des artisans réclame dix trains de mesures à prendre dans les 100 premiers jours du quinquennat.
En 2016, pour ­la première fois depuis quatre ans l’activité des artisans ­a progressé.

Les artisans représentent 98 % des entreprises du bâtiment (celles de moins de 20 salariés) et la majorité de son chiffre d’affaires comme de ses effectifs (plus de 700.000 salariés et apprentis, sans compter la foule des entreprises unipersonnelles). De quoi donner du poids à la Confédération des artisans, la Capeb, qui s’invite aujourd’hui dans le débat présidentiel. Elle dévoile son « agenda idéal » des mesures à prendre dans les 100 premiers jours du prochain quinquennat. « Je vais rencontrer les équipes des candidats à la présidentielle puis les candidats eux-mêmes pour leur présenter les dix volets de mesures de notre agenda et leur demander de prendre position, en commençant début février par le candidat de la droite » annonce le président de la Capeb, Patrick Liébus.

Les rencontres se passeront dans un contexte plutôt favorable, car la reprise s’est enfin enclenchée chez les artisans. L’emploi se stabilise, et les carnets de commandes des artisans se remplissent : ils sont passés en un an de 72 à 82 jours. « Pour la première fois depuis quatre ans, l’activité a progressé l’an dernier, de 1,5 % sur l’année et même de 2 % au quatrième trimestre, se félicite Patrick Liébus . 2016 a été une année charnière, où les mesures prises depuis deux ans (comme la TVA à 10 % pour la rénovation classique, ou encore le crédit d’impôt de 30 % et la TVA à 5,5 % pour la rénovation énergétique) ont enfin produit leur effet. » Si la rénovation énergétique « ne décolle pas comme elle devrait », admet-il, elle a tout de même progressé de 1,5 %, ce qui a permis aux travaux de rénovation dans leur ensemble de finir l’année dans le vert (+0,5 %).

Cela reste loin des +2,5 % affichés par les travaux sur construction neuve, l’autre moitié de l’activité du bâtiment. « La construction neuve a pour moteur une clientèle d’investisseurs dans la pierre, pas la rénovation des logements, analyse le président de la Capeb. C’est pourquoi la rénovation pâtit davantage de la crainte par les particuliers du chômage et les derniers chiffres de l’Insee en la matière ne suffisent pas à susciter une vraie confiance. » D’où la volonté des artisans du bâtiment de sécuriser l’avenir par les dix trains de mesures réclamés dans leur agenda. En priorité , « il faut lutter contre la concurrence déloyale du régime de l’ auto-entreprise, le travail non déclaré et la fraude au détachement, poursuit-il. La carte d’identification des travailleurs du BTP, qui commencera à être distribuée fin février, y aidera à condition de dégager des moyens pour effectuer des contrôles sur les chantiers de BTP le soir et le week-end. »

Concurrences

La récente réforme du statut d’auto-entrepreneur a en tout cas déjà apporté une première victoire à la Capeb puisque les créations de ces micro-entreprises dans le BTP se sont effondrées de 22 % en 2016, selon l’Insee. « Nombre d’entreprises artisanales ne créaient plus d’emplois par peur de cette concurrence à bas coût, qui venait d’ailleurs souvent de nos propres salariés pendant leur temps libre. Nous allons donc retrouver un équilibre économique, applaudit Patrick Liébus, Mais François Fillon a à ses côtés des esprits libéraux chantres de la micro-entreprise… que fera-t-il ? ».

L’autre mesure phare de l’agenda, c’est « pouvoir passer de 35 à 39 heures sans alourdir le coût du travail, donc sans charges sociales attachées à ces quatre heures supplémentaires », poursuit-il. Car, s’inquiète le président de la Capeb, « la loi El Khomri a permis aux grands groupes de re-négocier le temps de travail par des accords d’entreprise plutôt que par des conventions de branche. Je crains que cela n’aboutisse à davantage d’allègement du coût du travail pour les grands groupes que pour les artisans dépendant des conventions de branche. Ce serait une nouvelle forme de concurrence déloyale ».

Myriam Chauvot

 

::: SOCIETE

LE FIGARO – 26/01/2017

Insécurité dans les transports : les voyants au rouge

INFOGRAPHIES – Les agressions ont bondi de 14 % en un an et 330 voyageurs ont été détroussés en moyenne chaque jour à travers le pays.

La vague d’agressions a semé la panique sur une partie du réseau RATP. Jeudi dernier, deux voyous ont agressé au couteau plusieurs voyageurs notamment sur la ligne 7 du métro parisien, frappant tour à tour dans trois stations des Xe et XIe arrondissements. Les agresseurs, recherchés pour des motifs de droit commun, sont en cavale. Entre Cannes et Grasse (Alpes-Maritimes), c’est une dizaine d’adolescents menant une expédition punitive qui a fait irruption dans un TER avant d’asperger de gaz et de frapper les passagers d’une rame. Trois de ces derniers ont été blessés et hospitalisés. Au même moment, la ligne TER entre Metz et Luxembourg empruntée par des milliers de voyageurs frontaliers a été paralysée pendant plusieurs heures après l’agression d’une contrôleuse, menacée de mort.

Coups et blessures, passages à tabac, vols en réunion, agressions sexuelles… Cette litanie de faits divers pourrissant la vie quotidienne des usagers témoigne de l’insécurité qui s’enracine chaque jour davantage dans les transports en commun. Loin d’être de simples bouffées sporadiques, ils démontrent que les transports sont plus que jamais gangrenés en profondeur par la violence. En la matière, le bilan statistique de la délinquance en 2016, déjà mitigé à plus d’un égard, est édifiant. Chiffres à l’appui, ce document estampillé par le ministère de l’Intérieur prouve que les gares, des trains, des rames et des bus charrient davantage la violence que partout ailleurs en France. Tous les voyants oscillent entre le rouge et l’écarlate.

Les voyous sévissent davantage en sous-sols

«En 2016, le nombre de vols violents commis dans les transports en commun et enregistré par la police et la gendarmerie nationales a augmenté de 7 % (12.151 vols violents en 2016 contre 11.329 en 2015) alors que globalement, tous lieux confondus, il diminuait de 5 % (104.057 en 2016 et 109.515 en 2015)», relèvent les statisticiens de l’Insee. Tout aussi traumatisantes, les agressions physiques et les vols sans violences ont respectivement bondi dans le même temps de 14 % et 17 % alors que ces types de délits restaient relativement stables (+ 2 %) sur le reste du territoire.

Et il apparaît que les voyous sévissent davantage en sous-sols. Les techniciens de la Place Beauvau relèvent en effet qu’«en 2016, ces infractions se produisent davantage dans les réseaux métropolitains (46 %) que dans les réseaux ferrés (33 %) ou de surface (21 %)» avant de détailler que «les vols sans violence se concentrent dans les réseaux métropolitains (un cas sur deux) alors que les vols avec violence et les agressions se concentrent plutôt dans les réseaux ferrés (respectivement 42 % et 43 %)».

Au total, environ 121.000 vols ont donc été enregistrés l’année dernière dans les transports. Soit en moyenne 330 voyageurs détroussés chaque jour à travers le pays. Désormais, «12 % des vols violents commis en France le sont dans les transports en commun», souligne le document Interstats diffusé par le ministère de l’Intérieur. Une tendance confirmée par l’enquête nationale de victimation «Cadre de vie et sécurité» de l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP): entre 2013 et 2015, 13 % des victimes avaient déclaré que leur agression avait eu lieu sur le réseau.

«Leurs voyages se déroulent dans des lieux clos, confinés et à forte concentration qui favorisent les vols à la tire au préjudice d’usagers pas toujours vigilants», décrypte Christophe Soullez, directeur de l’ONDRP. N’excluant pas que l’envol des chiffres est «peut-être lié à une meilleure prise en compte des plaintes et donc une meilleure révélation des faits», le criminologue impute le «sentiment d’insécurité» à une «promiscuité anxiogène», au fait que «les victimes sont beaucoup moins libres de fuir, d’appeler au secours notamment à la nuit tombée» et que «les autorités donnent l’impression ne pas maîtriser l’espace dont ils ont la responsabilité».

D’un point de vue géographique, pas moins des deux tiers de l’ensemble des vols, coups et blessures perpétrés dans les transports en commun ont eu lieu en Ile-de-France. Plus soutenu selon le rapport «avec les trajets domicile-travail des Franciliens et les touristes qui visitent la région», le trafic des trains et des rames véhicule 25 % des vols et agressions perpétrés dans l’agglomération. «Alors que beaucoup de nos collègues ont été davantage sollicités, la Brigade des réseaux ferrés n’a été renforcée par aucune sortie d’école depuis un an alors qu’elle est passée sous la barre de mille fonctionnaires, déplore Yvan Assioma, secrétaire régional du syndicat Alliance à Paris. Si l’on avait deux cents effectifs en plus, ce ne serait pas indécent au moment où le trafic voyageurs risque encore de gonfler sous l’effet des mesures de restriction de circulation des automobilistes…»

Autre explication: les patrouilles, concentrées sur la lutte antiterroriste et mobilisées par le contrôle des flux croissants de migrants dans les gares parisiennes, ont été contraintes de lever le pied sur les lignes des banlieues où prospèrent les bandes. Relevant lui aussi une «forte progression des vols simples et des vols à la tire», marqués par des hausses de 5,4 % et 4,6 % l’année dernière en région parisienne, le préfet de police Michel Cadot confirme que «les équipes des réseaux ferrés ont été moins utilisées sur des contrôles de trains» afin d’être en partie redéployées sur la protection de l’Euro 2016 et sur des «missions de sécurité publique».

Toujours selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), le réseau parisien a été le théâtre de 56.887 vols et agressions l’année dernière. La capitale, qui détient le triste record en raison de la saturation de ses lignes souterraines, enregistre une «hausse sensible» des faits en un an.

«Hors Ile-de-France, les départements du Rhône, des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault et de la Loire-Atlantique ont connu des hausses significatives», établissent les experts. Par ailleurs, ils précisent qu’au total pas moins de 9.909 prédateurs du rail ont été mis en cause pour des agressions sexuelles, des vols en tout genre ou encore des coups et blessures volontaires. Si 82 % d’entre eux sont de nationalité française, le rapport annuel souligne que «les deux groupes de nationalités dominants chez les mis en cause étrangers sont les nationalités d’Afrique (28 %) et celles des 28 pays de l’Union européenne (15 %)».

«Parmi les 740 mis en cause étrangers de moins de 15 ans dans les transports en commun, la Roumanie et la Bosnie-Herzégovine» sont «surreprésentées», poursuivent les auteurs. Et de noter: «Ces deux nationalités représentent 88 % de l’ensemble». Consciente de la délinquance qui écorne son image, la SNCF a musclé sans attendre la sûreté ferroviaire en portant ses effectifs à 3.200 hommes, soit 200 de plus en un an. Grâce à un décret pris à l’automne, ces trains marshals à la française vont généraliser les patrouilles en civil pour agir par surprise. Dans leur collimateur? Les fraudeurs, mais aussi les auteurs d’attouchements sexuels qui se multiplient.

Christophe Cornevin

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 26/01/2017

Valls durcit le ton, au péril du rassemblement

Deuxième au premier tour, l’ancien premier ministre multiplie les attaques contre Benoît Hamon sur la laïcité.

C’est une loi d’airain en politique, les batailles les plus violentes se déroulent toujours à l’intérieur d’une même famille, d’un même clan. Celle qui oppose Benoît Hamon et Manuel Valls, pour le second tour de la primaire, ne fait pas exception. A cinq jours du vote, et à la veille d’un débat télévisé décisif, mercredi 25 janvier, l’ancien premier ministre, en retard de près de cinq points sur son rival, a décidé de lâcher ses coups. Au risque de rendre délicat le rassemblement des socialistes au lendemain du scrutin.

Dès le soir du premier tour, l’ancien chef du gouvernement a ciblé sans ambages M. Hamon, expliquant que sa victoire dimanche prochain conduirait à la « défaite assurée » du PS à la présidentielle. Depuis, il a multiplié les attaques contre son adversaire (un « marchand de sable ») et son revenu universel d’existence (« la ruine de notre budget »). Mais c’est surtout sur le terrain de la laïcité et la lutte contre l’islam radical que M. Valls a décidé de monter d’un ton.

Défendant mardi sur France Info « la lutte contre le communautarisme », il a jugé M. Hamon « ambigu » sur le sujet. Pour appuyer son propos, M. Valls s’est rendu dans la foulée à la Maison des femmes de Saint-Denis, en banlieue parisienne, pour expliquer qu’« aucune tradition culturelle dans la République ne peut admettre qu’on interdise à des femmes un lieu ou un espace public ». Allusion à la polémique déclenchée en décembre par les propos du député des Yvelines qui, invité à commenter un reportage montrant l’absence de mixité dans certains cafés de banlieues, avait expliqué qu’« historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes », semblant ainsi relativiser.

Désireux de discréditer M. Hamon, certains partisans de M. Valls ont même sous-entendu que l’élu de Trappes, l’une des villes françaises où la mouvance salafiste est particulièrement implantée, serait au mieux coupable d’indulgence envers l’islam radical, au pire sous influence. En off, ces proches expliquent ainsi que M. Hamon est « le candidat des Frères musulmans », selon Libération, ou qu’il est « soutenu par les Indigènes de la République », mouvement identitaire postcolonial. « Benoît Hamon est en résonance avec une frange islamo-gauchiste et fait un appel du pied électoral », a expliqué, mardi, dans le quotidien 20 Minutes, le député de l’Essonne et ancien président de SOS-Racisme, Malek Boutih, un des « snipers » de M. Valls.

« Une version dévoyée de la laïcité »

Ces différentes attaques ont provoqué l’ire de M. Hamon et de ses soutiens. « C’est du niveau du caniveau ! », a réagi, mardi, le directeur de sa campagne, Mathieu Hanotin, qui estime que M. Valls « joue sur les peurs et les instrumentalise ». « Cela nous rappelle Ali Juppé ! », a ajouté un porte-parole de M. Hamon, Alexis Bachelay, faisant référence à la campagne menée sur les réseaux sociaux par la mouvance identitaire contre Alain Juppé durant la campagne de la primaire de la droite. Mardi soir, M. Hanotin a demandé par courrier au premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, de dénoncer ces attaques qui installent, selon lui, « un climat nauséabond » contraire à la charte éthique de la primaire. Dans le cas contraire, l’équipe Hamon ne s’interdit pas de saisir la Haute Autorité.

Mercredi matin sur France 2, M. Hamon a accusé son adversaire de distiller un « poison ». « Je regrette que des personnes de ma famille politique relaient des attaques de l’extrême droite », a-t-il lancé. La veille, sur RFI, il avait observé que ce n’était pas lui qui avait « une version dévoyée de la laïcité » mais M. Valls, à qui « le Conseil d’Etat a rappelé ce qu’était la loi sur le burkini quand il s’est porté au secours des maires » voulant l’interdire.

Cette stratégie frontale fait débat au sein même de l’équipe de campagne de M. Valls. Certains de ses soutiens estiment que l’ancien premier ministre devrait se concentrer sur l’économique et le social, pour faire venir aux urnes un électorat plus âgé et sensible à la baisse des impôts ou à la hausse des pensions de retraites, proposées dans son projet.

« Cette violence ne lui apportera pas une voix »

Mais d’autres, à l’instar de M. Valls lui-même, assument ce durcissement, au nom d’une indispensable « clarification ». « Manuel Valls ne tape pas, il clive. A quoi servirait la semaine de campagne avant le second tour si elle ne permettait pas de distinguer clairement les profils des deux candidats ? », commente la ministre des familles, Laurence Rossignol, qui ne comprend pas cette « injonction à la douceur ». De son côté, le directeur de la communication de la campagne, Harold Hauzy, déplore « une volonté de nous enfermer dans une posture d’agressivité », pour éviter de parler des « sujets de fond ».

Reste que la fin de campagne de M. Valls sidère une partie des troupes socialistes. « Valls met une ambiance détestable entre les deux tours », s’agace le député de la Nièvre Christian Paul, ex-soutien d’Arnaud Montebourg. Karine Berger, députée des Hautes-Alpes, qui a soutenu Vincent Peillon, ne comprend pas, elle non plus, la ligne choisie par M. Valls. « Cela va crescendo en termes d’attaques, observe-t-elle. Cette violence ne lui apportera pas une voix. Et va faire des dégâts qu’il sera impossible de soigner après. »

Depuis leur avantin, les amis de François Hollande assistent au spectable, affligés. « Ça s’est emballé et c’est regrettable », note ainsi l’ancien ministre Frédéric Cuvillier, qui appelle au « calme ». Mercredi sur France Info, Stéphane Le Foll a indiqué qu’il ne voterait pas pour M. Hamon, mais « pour les idées (que lui, M. Le Foll, a) toujours défendues ». Incapable de dire explicitement qu’il voterait pour M. Valls, pour qui il nourrit un profond ressentiment, le premier des hollandais s’est contenté d’appeler à la « déduction ». Il a en outre recommandé d’« éviter » le « brutal » dans cette fin de campagne et rappelé « l’enjeu du rassemblement ».

Au PS, ils sont de plus en plus nombreux à redouter la « gueule de bois du lundi matin », au lendemain de cet entre-deux-tours à couteaux tirés. « On a du mal à voir le jour d’après, ou alors on le voit trop bien », soupire un proche de M. Hollande, qui imagine déjà une fuite de nombreux élus chez Emmanuel Macron dès la semaine prochaine.

Solenn de Royer et Bastien Bonnefous

LE PARISIEN – 26/01/2017

Présidentielle : Macron monte au front pour se défendre d’avoir profité d’argent public

 

Emmanuel Macron a démissionné du gouvernement le 30 août dernier.

Gourmand Emmanuel Macron ? Entre janvier et août 2016, le candidat aurait dépensé une grande partie des frais de représentation de Bercy. Il se défend de l’avoir fait pour son ambition personnelle.

Conscient que sa prise de parole, mercredi, n’avait pas éteint le feu couvant, Emmanuel Macron a pris sa plume ce jeudi pour dénoncer les accusations qui sont portées contre lui. Dans un livre consacré au ministère des Finances – Bercy, cette grande maison qui trône au-dessus de la Seine à Paris – , les journalistes Marion L’hour et Frédéric Says révèlent que l’ancien ministre aurait utilisé à lui seul 80% de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère en 2016. Selon eux, ce chiffre, couplé aux reproches qui avaient été faits à Macron au moment de la création d’En Marche de ne plus défendre l’action gouvernementale, laisse à penser qu’il aurait, les derniers mois, profité des moyens alloués à sa fonction pour préparer sa campagne.

« Aucun centime du budget du ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique n’a jamais été utilisé pour En Marche. Toute affirmation du contraire est purement et simplement diffamatoire » affirme le mouvement dans un long communiqué intitulé « Mensonges et contrevérités : En Marche répond ». Et de remercier « tous les anonymes bien intentionnés » qui montrent que Emmanuel Macron, ministre, « a déployé une activité exceptionnelle » à Bercy. Le communiqué évoque « une loi économique importante du quinquennat », omettant de rappeler qu’elle a été définitivement adoptée en juillet 2015. Sans mettre en question le chiffre de 80%, le communiqué précise aussi que le ministre a oeuvré « sans relâche pour la refondation de l’Union Européenne », un argument qui pourrait se retourner contre le candidat à la présidentielle.

« Recevoir au Ministère des acteurs extérieurs à l’administration fait bien partie du rôle et de la fonction d’un ministre qui ne saurait travailler en circuit fermé et exclusif avec son administration », martèle encore le communiqué.

Le chiffre pas remis en cause, l’objectif oui

« J’ai toujours respecté les règles de la République avec beaucoup de scrupules », affirmait déjà hier Emmanuel Macron sur RTL. Et ce jeudi, Michel Sapin a volé au secours de son prédécesseur à Bercy : « cette information n’a pas de sens. Macron n’a pas dépensé plus que ce à quoi il avait droit très naturellement dans un ministère comme le nôtre », a affirmé le ministre sur LCP. « Ce sont des mesquineries budgétaires », a ajouté Michel Sapin, qui ne s’entendait pourtant pas forcément bien avec Emmanuel Macron du temps où ils étaient tous deux. Il lui a toutefois reproché d’avoir levé le pied après l’approbation de sa loi. « C’est une évidence. Il n’avait plus de projet de loi à porter et il a, dès ce moment-là, peut-être l’avait-il déjà en tête, essayé de travailler à sa propre candidature », a-t-il assuré.

Au printemps dernier, alors que son ambition présidentielle se pressentait, l’intéressé avait déjà dû désamorcer une polémique sur son patrimoine. Fin mai 2016, Médiapart avait révélé que le ministre de l’Economie allait payer un rattrapage d’ISF pour 2013 et 2014 faute d’une évaluation correcte de sa maison du Touquet. «Une erreur d’estimation» sans volonté de minimiser son imposition, avait plaidé Macron, s’arrêtant surtout sur le caractère nauséabond de cette révélation.

 

L’OPINION – 26/01/2017

François Fillon: la déflagration

A la veille du lancement de sa campagne, le candidat de la droite est au cœur d’une polémique au sujet son épouse : elle aurait bénéficié d’emplois de complaisance. Sidération à droite

François Fillon était mercredi à Bordeaux afin de donner une image d’unité aux côtés d’Alain Juppé. Mais cette journée a été gâchée par les révélations du Canard Enchaîné sur son épouse. Selon l’hebdomadaire, l’ex-Premier ministre l’a embauchée comme assistante parlementaire durant des années. Et en 2012 et 2013, Penelope Fillon a été employée à La revue des deux mondes. Activité réelle ? Activité fictive ? La polémique bat son plein. Dans un communiqué, son mari s’étonne d’avoir « appris par la presse l’ouverture d’une enquête préliminaire » et « souhaite, pour rétablir la vérité, être reçu au Parquet national financier dans les plus brefs délais ».

François Fillon est tel un lapin dans les phares d’une voiture. Pour un candidat à l’Elysée – a fortiori pour un favori – c’est un classique. Il arrive toujours un moment où il est passé au laser. En 2007, Nicolas Sarkozy avait dû s’expliquer sur les conditions d’acquisition de la maison qu’il possédait alors à Neuilly et le financement des travaux qu’il y avait effectués. A pareille époque, Ségolène Royal, alors en couple avec François Hollande, avait, elle, été accusée d’avoir sous-estimé son ISF.

Le Canard Enchaîné était à chaque fois à l’origine de ces deux polémiques. Dix ans plus tard, ce même hebdomadaire a plongé, le 25 janvier, le candidat de la droite à l’Elysée dans la tourmente. Selon le journal, François Fillon, alors député de la Sarthe, a embauché son épouse Penelope comme assistante parlementaire de 1998 à 2002, puis les premiers mois (six au minimum) de son mandat de député de Paris en 2012. De 2002 à 2007, alors que son mari était ministre du gouvernement Raffarin puis sénateur, elle l’a été de son suppléant sarthois à l’Assemblée, Marc Joulaud. Elle a ainsi perçu au total 500 000 euros bruts.

Le Canard Enchaîné ne s’arrête pas là. Il révèle que de mai 2012 à la fin de 2013, Penelope Fillon a été recrutée comme conseiller littéraire à La Revue des deux mondes, propriété du groupe Fimalac dirigé par Marc Ladreit de Lacharrière, percevant 100 000 euros bruts de salaire. Or, celle-ci n’aurait rédigé que deux notes de lecture sous pseudonyme.

« Misogynie ». L’entourage de François Fillon n’a pas démenti l’existence de ces emplois et salaires perçus. Dès la sortie du Canard Enchaîné, les éléments de langage adressés à ses porte-parole sont sans ambiguïté. « C’est fréquent que les conjoints des parlementaires soient leur collaborateur, à gauche comme à droite. Mme Fillon est diplômée. Elle a toujours travaillé, dans l’ombre car ce n’est pas son style de se mettre en avant », leur est-il notamment conseillé de répéter sur les ondes. La première partie de l’argument est juste : la pratique n’a rien d’illégale ; elle est fréquente au Sénat, comme à l’Assemblée nationale. Toute la question est de savoir si, dans le cas de Penelope Fillon, cela correspondait à des activités réelles.

C’est d’ailleurs sur ce terrain que François Fillon et les siens ont fait porter la contre-attaque. « Je vois que la séquence des boules puantes est ouverte. Je ne ferai pas de commentaire parce qu’il n’y a rien à commenter. Je voudrais simplement dire que je suis scandalisé par le mépris et la misogynie de cet article. Parce que c’est mon épouse, elle n’aurait pas le droit de travailler ? Imaginez un instant qu’un homme politique dise d’une femme, comme le fait cet article, qu’elle ne sait faire que des confitures. Toutes les féministes hurleraient », a répliqué François Fillon, en déplacement à Bordeaux, pour officialiser le soutien d’Alain Juppé.

« Parce que c’est une femme, il faudrait cantonner Penelope Fillon à la confection de confitures ou de tartes aux pommes ? », s’est étonné Bruno Retailleau, en charge de la coordination et de la stratégie de sa campagne.

Cette ligne de défense tiendra-t-elle ? A peine une demi-journée après la sortie du Canard Enchaîné, le parquet national financier a fait savoir qu’il ouvrait une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel afin de vérifier la réalité de l’activité de Penelope Fillon à l’Assemblée. Celle-ci a plusieurs fois, dans les médias, prétendu se tenir à l’écart de la carrière politique de son mari. « La vraie bombe à fragmentation, c’est La revue des deux mondes, confie, de son côté, un important élu LR. Cela peut être un abus de bien social. »

Même si la gauche et le FN n’ont pas rebondi sur l’affaire (eux-mêmes ont embauché nombre de leurs proches !), celle-ci arrive à un moment délicat pour François Fillon. Dimanche se tiendra le grand lancement de sa campagne, Porte de La Villette, à Paris. Cela se veut l’équivalent du raout du 14 janvier 2007 de Nicolas Sarkozy, Porte de Versailles, et du 22 janvier 2012 de François Hollande, au Bourget. Penelope Fillon ne peut pas ne pas être là. Habituée à la discrétion, elle sera cette fois traquée par les caméras de télévision. A la veille du premier tour de la primaire, alors que la victoire de son époux se profilait, son visage lors du grand meeting de celui-ci au Palais des Congrès de Paris avait déjà beaucoup marqué plusieurs élus. « Elle était livide », se souvient un proche.

Toboggan. Déjà avant cette polémique, le candidat était très attendu. L’ex-Premier ministre n’a pas su entretenir la dynamique née de son triomphe du 27 novembre. Il n’a pas su se dépêtrer de la polémique sur sa réforme de l’assurance-maladie. Dans les rangs de la droite, les voix dissonantes n’ont pas manqué. Le 25 janvier, une cinquantaine de parlementaires se sont réunis à l’initiative de Brice Hortefeux. « La tonalité générale, c’est que les gens étaient très inquiets de la campagne de François Fillon », rapporte un présent. « Fillon est en haut du toboggan. Il ne faut pas qu’il le prenne : cela dépendra à 50 % de son discours de dimanche et à 50 % du contexte », confie un autre.

« Le second tour de la primaire a montré qu’on ne savait pas gérer la polémique. On n’en est toujours pas sorti », reconnaît un membre de l’équipe Fillon. C’est tout l’enjeu du moment. La droite a été saisie par un profond effet de sidération après ses révélations sur son nouveau champion, dont elle ne doutait pas de la probité. L’ex-Premier ministre et son équipe sauront-ils cette fois adopter une communication de crise efficace ? S’exposer en pleine tempête, ce n’est pas la nature première du très orgueilleux François Fillon. Pourra-t-il y échapper, alors que son patrimoine, et notamment les activités de sa société de conseil, n’a pas fini d’être disséqué ?

Ludovic Vigogne

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 26/01/2017

Les Grecs résistent à la carte bancaire, le travail au noir prospère

Depuis le 1er janvier, la loi impose le paiement par carte à un panel de métiers divers dans le but de réduire le volume colossal de transactions et de revenus qui échappent au fisc.

Dimitris Variamis a tout du plombier modèle. Juché sur sa moto, à longueur de journée, zigzagant entre les bouchons des rues de Thessalonique, deuxième ville du pays, il est rarement en retard à un rendez-vous. Son énorme sacoche contenant tout son arsenal professionnel, de la clé aux joints en caoutchouc, ne le quitte jamais. Toujours affable et souriant, il confie avoir «plusieurs fois réparé des fuites bénévolement dans des familles frappées par la crise et la brusque paupérisation de la société». Mais, depuis le 1er janvier, Dimitris ne décolère pas. «On nous impose à présent d’avoir tous un terminal de paiement par carte bancaire, alors que je ne sais même pas comment ça marche!»

Depuis la mise en place du contrôle des changes, le 25 juin 2015, le gouvernement et les banques ont tenté à plusieurs reprises, de communiquer sur le bien-fondé des paiements par carte. Et depuis le 1er janvier, la loi impose ces machines à un panel de métiers divers. À savoir: médecins, avocats, restaurants et tavernes, bars, électriciens ou encore plombiers. Au total, 200.000 professionnels sont concernés. L’objectif est tout simplement de réduire le volume colossal de transactions et de revenus qui échappent au fisc.

Amende pour les récalcitrants

Les professionnels ont six mois pour s’équiper, sous peine d’amende, dont le montant n’est pas précisé mais qui pourrait s’inspirer de celle de 1000 euros infligée aux magasins n’ayant pas affiché la possibilité, pour leurs clients, de payer par carte.

Pour Dimitris Variamis, au-delà des problèmes techniques, «dans les îles ou villages éloignés des grandes villes, la grande majorité des personnes, âgées notamment, ne paient qu’en liquide. C’est culturel dans le pays. Quant aux autres, elles préfèrent éviter le coût de la TVA et refusent les factures.» Le plombier peste aussi contre les banques qui «prennent 2 à 3 % de commission sur chaque transaction, alors que la norme européenne ne dépasse pas 0,3 %». En prime, les plombiers ne veulent pas que l’État ait accès à leur compte bancaire. Beaucoup sont surendettés, et, si leurs gains étaient prélevés directement pour payer leurs dettes, «ils n’auraient pas d’autres choix que de mettre la clé sous la porte» s’insurge-t-il.

Son inquiétude, aujourd’hui, est partagée. De plus en plus de collègues ferment leur entreprise tout en continuant de travailler sans être déclarés, et, de facto, sans assurance. «L’État croit que nous filoutons le fisc, comme d’autres métiers de service, mais avec ces mesures dont personne ne bénéficie finalement, et surtout pas le client, il nous pousse à ne plus rien déclarer.»

Plus d’impôts, moins de recettes

C’est justement tout le problème qui se pose au gouvernement d’Alexis Tsipras. Il ne s’est pas contenté de suivre à la lettre les objectifs des créanciers publics (FMI, BCE, UE), mais, selon ses détracteurs, il aurait même fait du zèle. Le gouvernement a réussi à imposer six fois plus de taxes que celles demandées, mais le résultat n’est pas celui escompté. Ainsi, les recettes de 2016 ne sont pas plus importantes qu’en 2015, malgré la première vague d’augmentation d’impôts. L’année 2017 ne sera sans doute pas meilleure, malgré la pluie de nouvelles taxes. Pourtant, le ministère des Finances espère percevoir 900 millions d’euros de plus que l’an dernier, grâce aux taxes sur les cigarettes, la téléphonie mobile ou l’essence.

Les chiffres de 2017 prévoient des recettes fiscales d’un montant total de 43,98 milliards d’euros, dont 3,1 milliards (soit plus de 7 %) qui pourraient provenir, entre autres, de la TVA sur le tabac. Mais les professionnels du secteur prévoient une perte équivalente. «Parce que l’un des plus grands fléaux du pays est la contrebande de cigarettes, qui touche 20 % du marché», avance Andreas Koutras, analyste financier. «Et c’est la même chose dans tous les secteurs, car la consommation des ménages a chuté de 50 %. Rares sont ceux qui peuvent payer leurs impôts, assure l’expert. «De surcroît, le coût du travail ne cesse de s’alourdir. Le nombre d’employés à temps partiel a augmenté de 20 % en deux ans. Ce qui signifie que les patrons déclarent de plus en plus de temps partiel, alors qu’en réalité les employés travaillent à plein temps», conclut Andreas Koutras.

Une chose est sûre: si les recettes n’augmentent pas dans les prochains mois, le gouvernement devra faire face à un sérieux problème de liquidités, qui pourrait relancer les scénarios les plus dangereux pour le pays.

Alexia Kefalas

 

 

LE FIGARO – 26/01/2017

Les Européens observent les crispations turques avec inquiétude

Le durcissement du régime en Turquie depuis le putsch raté du 15 juillet 2016 préoccupe le Conseil de l’Europe.

La répression qui sévit en Turquie inquiète les Européens. Ce mardi, le secrétaire du Conseil de l’Europe s’est félicité d’avoir pu maintenir le contact avec Ankara, tout en affichant ses préoccupations relatives au durcissement qui prévaut depuis la tentative de coup d’État du 15 juillet. En tout, quelque 100.000 personnes ont été touchées par les purges dans l’armée, la police, la justice, l’enseignement, la presse, l’administration et les entreprises. Alors que l’état d’urgence, décrété après le putsch raté et reconduit à plusieurs reprises, est toujours en vigueur, le Parlement turc a adopté samedi la fameuse réforme constitutionnelle en faveur d’un renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Le texte doit être soumis à référendum au printemps. «Le pays souhaite aller vers un système plus présidentiel de gouvernement, c’est une question qui relève de la démocratie turque. Néanmoins, demander au peuple d’apporter des changements aussi profonds à la structure de l’État, alors que cet État se trouve dans le cadre d’un état d’urgence, cela suscite des préoccupations», a déclaré Thorbjorn Jagland, devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Avant d’ajouter: «Dans un état d’urgence, les droits civiques peuvent être soumis à des restrictions. J’espère donc qu’il sera levé avant que le référendum ait lieu.»

Libérer les journalistes détenus

Inquiet de la mise sous silence d’une partie de l’opposition, le secrétaire du Conseil de l’Europe se pose aussi la question de la présence de «contrepoids suffisants dans le système», à la lecture du «contenu même de ces amendements constitutionnels». L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe suit également de près la récente dégradation de la liberté d’expression, notamment la fermeture de médias et la détention de journalistes, en vertu de décrets adoptés durant l’état d’urgence. Elle appelle Ankara à «remettre en liberté les journalistes détenus qui n’ont pas été inculpés pour participation active à des actes de terrorisme».

Thorbjorn Jagland souligne toutefois que le dialogue se poursuit sur le dossier des personnes arrêtées avec les autorités turques et qu’il a permis d’obtenir quelques résultats. Aussi, depuis lundi a-t-il constaté que la garde à vue a été ramenée de trente à sept jours, même si cette durée peut être prolongée par le procureur général. L’accès à un avocat est également de nouveau possible avant le cinquième jour.

La Turquie a par ailleurs accepté de mettre en place une commission nationale de recours. Celle-ci devrait pouvoir prendre en compte les requêtes déposées par les personnes affectées par des décrets-lois ayant entraîné leur licenciement ou la fermeture des associations, fondations ou entreprises dans lesquelles elles œuvraient. «Ces recours nationaux sont essentiels. Si la cour (européenne des droits de l’homme) est submergée de dizaines de milliers d’affaires venant de Turquie, ces citoyens pourraient se voir contraints d’attendre des années avant qu’un arrêt ne soit exécuté», a estimé Thorbjorn Jagland. Il a néanmoins rappelé que la Cour de Strasbourg serait toujours là pour recueillir les plaintes de ceux qui contesteraient les décisions de cette commission ou des tribunaux turcs.

Delphine Minoui

 

 

LES ECHOS – 26/01/2017

Donald Trump instaure une politique migratoire extrêmement restrictive

 

Donald Trump a confirmé, mercredi, son intention de bâtir un mur à la frontière mexicaine

Sept nationalités, issues du monde musulman, vont être interdites d’accès aux Etats-Unis (Syrie, Irak, Iran, etc). Trump confirme son intention de bâtir un mur à la frontière mexicaine mais se heurte à la résistance du Congrès.

Voilà des décennies que les Etats-Unis accueillent les persécutés du monde entier, des juifs d’Europe centrale aux anticommunistes chinois en passant par les opposants à la révolution cubaine. Cette ouverture au monde est probablement révolue. Donald Trump doit signer plusieurs décrets, ces mercredi et jeudi, qui traduisent une volonté farouche de fermer les frontières du pays, par peur de la menace terroriste et des cartels de drogues notamment.

Cette avalanche de décrets a un autre avantage, celui de détourner l’attention des journalistes des sujets qui fâchent, tels la proximité qui unit la nouvelle administration et la Russie ou les conflits d’intérêt qui menacent le président. « Donald Trump veut galvaniser sa base, après une prise de pouvoir particulièrement chaotique», estime un conseiller républicain au Sénat.

Des mesures importantes

Les mesures anti-immigration n’en sont pas moins importantes : l’accueil de réfugiés devrait être totalement suspendu pendant au moins trois mois, le temps que les Etats-Unis durcissent leurs contrôles de détection des profils dits « dangereux ». Les procédures américaines sont pourtant déjà considérées parmi les plus exigeantes du monde : un Syrien, par exemple, doit compter jusqu’à deux ans d’interviews et d’enquêtes pour être accepté sur le sol américain. L’accueil de réfugiés reprendra ensuite, assure la Maison Blanche, mais à un rythme deux fois moindre qu’aujourd’hui. Seuls 50.000 seront acceptés sur le sol américain cette année, contre 110.000 sous l’ère Obama.

Les pays visés tous musulmans

Ce n est pas tout : les citoyens de sept pays musulmans devraient être totalement privés d’accès aux Etats-Unis (Syrie, Irak, Iran, Yémen, Somalie, Soudan et Libye), à l’exception des chrétiens qui y sont persécutés. Nul ne sait combien de temps sera maintenue cette interdiction. Pendant la campagne déjà, Donald Trump avait fait miroiter la perspective d’interdire l’entrée de musulmans sur le territoire américain. Les mesures présentées cette semaine en constituent une version édulcorée, certainement plus acceptable d’un point de vue constitutionnel. Des recours en justice sont toutefois fort probables, les pays visés étant tous musulmans : « Son discours de campagne ciblait clairement une religion. Les propos tenus par ses conseillers aussi », rappelle Hiroshi Motomura, professeur de droit à l’Université de Californie à Los Angeles.

Trump persiste sur la question du mur face au Mexique

Donald Trump a également confirmé, mercredi, son intention de bâtir un mur à la frontière mexicaine -une provocation à moins d’une semaine de la visite officielle du président mexicain . Mais le décret qui devait être signé mercredi n’est guère plus qu’une déclaration d’intention : il ne garantit pas le fait que le projet aboutira un jour. Son coût est estimé entre 10 et 20 milliards de dollars, une facture que ni les Mexicains ni les Républicains au Congrès ne souhaitent prendre en charge. Même les ministres de Donald Trump sont sceptiques : « Une barrière physique n’arrêtera pas les cartels de drogues », a jugé la semaine dernière le nouveau secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly.

Les villes protégeant les sans-papiers en ligne de mire

Le décret de mercredi permettra d’allouer quelques dizaines de millions de dollars de crédits fédéraux pour lancer le chantier au plus vite. Mais il faudra nettement plus pour en venir à bout, et seul le Congrès sera habilité à débloquer les fonds nécessaires. Donald Trump s’en prend, enfin, aux villes sanctuaires (San Francisco, New York, Dallas, Miami, etc …) qui refusent de coopérer avec les autorités fédérales pour expulser les sans-papiers. Le président menace de leur couper certains crédits fédéraux. Une perspective inquiétante pour les 11 millions de clandestins qui vivent aux Etats-Unis aujourd’hui.

Lucie Robequain

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

Fax : 01 40 55 12 40

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Travaux et aménagements du Parc d’Activités

2021-06-16T14:58:01+02:00Mots-clés : , , , , , |

Aménagements du PA MASSY-EUROPE prévus à court terme

23 Avril 2021

Presentation AME 20 04 2021

PRESENTATION DES PROJETS DES QUARTIERS MASSY ATLANTIS ET MASSY EUROPE

juin 2021

210616_Présentation MER juin 2021

Aménagements du PA MASSY-EUROPE prévus à court terme

 (Voir aussi les transports et travaux en cours et prévus sur MASSY)

Décembre 2018

  • Les travaux sur la ZAC et MASSY EUROPE vont redémarrer début 2019 :
    • Le rond-point Aéro 91 (RD 59 / route de la Bonde) : chantier prêt à démarrer début Février pour 6 mois
    • Lots E (face à ITRON, de l’autre côté de la rue Aulnaye Dracourt (ATLAND – HERTEL)  et G (à la suite, le long de la route de Champlan) : démarrage des travaux en janvier pour une livraison fin 2019
    • Lot K1 et K2 : Maçons Parisiens : PC et réseaux attendus, les travaux devraient pouvoir commencer en Janvier-Février pour 2 ans
    • les travaux du Boulevard Urbain se feront à l’avancement de la commercialisation des autres lots
    • L’étude du réaménagement du carrefour Aulnaye-Dracourt-route de la Bonde pour renforcer la sécurité est en cours de finalisation

Gare du TTME (MASSY-EVRY)  et du bus en site propre depuis la gare

    • Gare du TTME et passage vers MASSY-EUROPE sous la 188 : démarrage 09/2018
    • Réaménagement du -X% : report
  • Le projet de bus en site propre depuis la gare de MASSY-PALAISEAU étant apparemment remis en cause par le STIF, une fois la percée de la 188 réalisée, un bus pourrait être mis en service par la commune partant de la gare, passant sous la 188 puis empruntant le bd urbain de MASSY-EUROPE avant de bifurquer sur le Bd du Maréchal Juin et de revenir vers le Rond-Point OPEL et le RD 120.

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2016/11/170112_presentation-Laffargue-light.pdf »]

 

Hand-Ball : 23 et 30 Janvier 2017 Rendez-vous au COS pour assister aux demi-finale et finale !

2017-03-02T07:04:50+01:00Mots-clés : , , |

Vous vous régalez depuis deux semaines devant les exploits des Bleus ?

Venez vibrer demain dans notre fan zone au COS dans le fair-play.

Vous pourrez échanger, jubiler avec les joueurs pro, les licenciés et staff du club.

Nous vous donnons rendez-vous le :

Jeudi 26 Janvier

à 20h45 au COS

France vs Slovénie

pour suivre ce match qui s’annonce palpitant !

 

En croisant les doigts pour que l’épopée des experts continuent jusqu’en finale, nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous dimanche 29 à partir de 17h à l’Espace Liberté (derrière la mairie) pour vivre la finale du mondial.

Nous vous donnons rendez-vous le :

Dimanche 29 Janvier

à 17h00 à l’Espace Liberté

France vs Norvège ou Croatie

pour suivre ce match qui s’annonce palpitant !

Allez les Bleus, allez les Experts !

Excellente fin de semaine à tous

Allez Massy !

Revue de presse du MEDEF IDF du 25 janvier 2017

2017-03-02T07:05:07+01:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

FRANCEINFO – 25/01/2017

Hausse du chômage en décembre en Île-de-France

Fin décembre 2016, en Île-de-France, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité qui correspond à la catégorie A s’établit à 668 920. Ce nombre a augmenté de 0,9 % sur un mois.

Hausse du chômage en Île-de-France pour ce mois de décembre, et ce sont surtout les demandeurs d’emploi âgés de 50 ans et plus qui sont les plus touchés avec une augmentation de +1,3 % sur un mois.

LE TAUX DE CHÔMAGE AUGMENTE POUR LES SENIORS

Sur trois mois, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue de 2,0 % pour les moins de 25 ans (+1,1 % sur un mois et –5,7 % sur un an), reste stable pour ceux âgés de 25 à 49 ans (+0,7 % sur un mois et –2,7 % sur un an) et progresse de 2,5 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (+1,3 % sur un mois et +2,9 % sur un an).

En un mois, c’est dans le Val-d’Oise que l’augmentation du nombre de chomeurs est la plus élevée

Les évolutions du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A se situent entre –0,4 % en Seine-Saint-Denis et +1,9 % en Essonne pour les évolutions sur trois mois. Sur un mois, elles se situent entre +0,4 % en Seine-Saint-Denis et +1,5 % dans le Val-d’Oise.

 

FRANCEINFO – 25/01/2017

Pollution : « La gratuité des transports en Ile-de-France a coûté quatre millions d’euros par jour »

La gratuité ne sera plus appliquée dans les transports parisiens lors des pics de pollution. Le dispositif coûtait quatre millions d’euros par jour, selon le vice-président d’Ile-de-France. À la place, la RATP propose un ticket de 3,80 euros par jour.

De nombreuses régions de France sont touchées par de fortes pollutions aux particules fines. À Lyon, Villeurbanne, Grenoble et Paris des restrictions de circulation ont été mises en place. Lors des premiers pics de pollution, fin 2016, les transports parisiens étaient gratuits, afin d’inciter les voyageurs à ne pas prendre leurs voitures. Trop chère, cette mesure n’a pas été reconduite lors des nouvelles alertes.

« Les raisons financières existent réellement. Je rappelle que la gratuité des transports en Ile-de-France a coûté 4 millions par jour au Syndicat des transports d’Ile-de-France », a expliqué sur franceinfo Stéphane Beaudet, vice-président de la région Ile-de-France en charge des transports.

Un tarif de 3,80 euros pour remplacer la gratuité

« Les seuils de pollution ont été rabaissés au 1er janvier 2017. On va donc avoir cette année beaucoup plus de journées de pics de pollution qu’il y en avait l’année dernière », a-t-elle poursuivi. « On prévoit cette année 20 à 25 jours de pollution, vous multipliez ça par quatre millions par jour, cela fait 80 millions de perte pour le Syndicat des transports d’Ile-de-France », a insisté Stéphane Beaudet, « on a donc demandé à l’État de compenser cette perte, mais il a refusé. »

Face à ce refus, le Syndicat a mis en place un tarif « attractif » de 3,80 euros par jour, qui permet de voyager dans l’ensemble des transports franciliens lors des pics de pollution. Mis en place le lundi 23 janvier, il est aussi appliqué le 24. Un système similaire a été adopté à Lille.

 

EUROPE 1 – 25/01/2017

Sans-abris : l’Ile-de-France valide un fonds « grand froid », « indigent » selon l’opposition

 

La région Ile-de-France a validé mardi un fonds « grand froid » de 100.000 euros pour les sans-abris.

La région Ile-de-France a validé mardi un fonds « grand froid » de 100.000 euros pour les sans-abris. Un montant qualifié d’ « indigent » par l’opposition.

La région Ile-de-France a validé mardi un fonds « grand froid » de 100.000 euros pour les sans-abris, annoncé par la présidente Valérie Pécresse (LR) en pleine vague de froid, un montant qualifié d' »indigent » par l’opposition. Celle-ci dénonce le « désengagement massif » en faveur des plus démunis.

Un dispositif calqué sur un modèle nord-américain. Dans une déclaration d’intention figurant en annexe, la majorité régionale a accepté de « réfléchir à la manière dont la région peut s’inscrire » dans le programme ‘Un toit d’abord’, qui faisait l’objet d’un amendement défendu par l’écologiste Julien Bayou. Elle ne l’a toutefois pas inscrit au budget 2017. Pour l’élu écolo, ce dispositif, en oeuvre aux État-Unis et au Canada, « a démontré que loger les SDF gratuitement et sans condition revenait moins cher que de les laisser à la rue en leur portant assistance ponctuellement, en particulier s’agissant des personnes présentant des troubles psychiatriques liées à la rue ». « Ce serait intéressant que la région s’engage dans ce domaine », a dit Valérie Pécresse.

« C’eut été un beau geste ». Julien Bayou a lancé une pétition en faveur de ce dispositif qui a recueilli 2.175 signataires depuis vendredi soir. Il a fait part de sa « vraie déception » après la décision de la région. « C’eut été un beau geste », a-t-il dit, en pleine vague de froid et alors que viennent d’être célébrés les 10 ans de la mort de l’Abbé Pierre. Son groupe, comme le Front de gauche et le PS, ont contesté à plusieurs reprises, via de nombreux amendements, la suppression par la majorité régionale, depuis 2016, du dispositif de soutien aux centres d’accueil et d’hébergement pour personnes sans abri.

La « précarité grandissante » des Franciliens. « Cette décision est la conséquence de vos choix politiques (au niveau national, ndlr), avec la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) », qui a fait de l’hébergement d’urgence une compétence de l’Etat, a dit Farida Adlani, vice-présidente en charge de l’action sociale. « Vous n’hésitez pourtant pas à mettre des millions sur des prérogatives qui ne sont pas directement de la région, comme la sécurité », a rétorqué l’élue FDG Clémentine Autain. « Nous sommes sensibles à la précarité grandissante des Franciliens », a affirmé Farida Adlani informant, que, outre les 100.000 euros dégagés en urgence, la région « agit à travers le Fonds régional de solidarité et de soutien aux familles (soutien aux femmes en difficulté, aux structures d’aide alimentaire, etc.) » et « l’innovation sociale ».

La majorité a accepté, à l’initiative du groupe Modem, d’augmenter de 500.000 euros le soutien régional aux femmes en difficulté, et de mettre en place des « impact social bonds » (investissement à impact social). Le dispositif permet de « lever des fonds privés pour mener des actions sociales ».

 

LES ECHOS – 25/01/2017

Grand Paris : élus et PME du Val-de-Marne se mobilisent

Les chantiers sur la ligne 15 sud rentrent dans le dur cette année. Le département a bataillé depuis dix ans pour le réseau. Il mise sur les retombées des travaux.

Mardi 24 janvier, devant des badauds bravant le froid, l’opération de ripage du pont-rail à la gare de Champigny-sur-Marne a commencé. Cette première opération du genre du Grand Paris Express consiste à glisser une énorme boîte de béton de 40 mètres de long sous le pont SNCF afin de préfigurer une des deux sorties de la future gare. Les travaux durent jusqu’au vendredi 27 janvier, avant de se reproduire en août à la gare de Clamart et à la fin de l’année à Arcueil-Cachan. Une étape spectaculaire qui marque l’entrée dans le dur de la construction de la ligne 15 sud, qui traversera sur 33 kilomètres le Val-de-Marne de Pont-de-Sèvres (Hauts-de-Seine) à Noisy-Champs. Ouverture prévue en 2022. C’est sur ce territoire que les grandes manoeuvres commencent. Certes, un tunnelier est déjà en action depuis 2015 entre la gare Saint-Lazare et la mairie de Saint-Ouen, mais il ne fait « que » prolonger la ligne de métro 14 au nord de Paris. Avec la ligne 15, la Société du Grand Paris commence la création de ses quatre nouvelles lignes avec la 16, 17, 18.

Le Val-de-Marne focalise l’attention. D’ici cet été, 14 des seize gares seront en travaux, ainsi que 31 des 38 ouvrages annexes. Puits de ventilation et accès de sécurité pour les pompiers sont implantés tous les 800 mètres. Le premier tunnelier, installé dès cet automne, commencera à creuser au début de l’an prochain. Au total 7 à 10 de ces monstres d’acier creuseront de concert lorsque les travaux monteront en puissance l’an prochain.

Faciliter l’accès aux marchés publics pour les PME

Les marchés aiguisent les appétits des entreprises du BTP. Dans les semaines qui viennent, trois gros lots de génie civil – dont deux entre 800 millions et un milliard d’euros – seront attribués sur la ligne 15 sud. Il s’agit des tronçons entre Fort d’Issy-Vanves Clamart et Villejuif (fin février), puis jusqu’à Créteil l’Echat (fin janvier) et enfin jusqu’à Bry-Villiers-Champigny (mi-mars). Deux autres moins gros suivront. En 2016, trois lots avaient été attribués.

Le territoire se frotte les mains. Le Val-de-Marne avait bataillé pour obtenir le passage du Grand Paris Express. Il y a dix ans, le président du conseil général, Christian Favier (PCF), créait l’association Orbival pour promouvoir la création d’un métro inter-banlieue. Il donnera naissance au tracé actuel de la ligne 15 sud et 15 est. Pour s’assurer que le territoire soit pris en compte, le Val-de-Marne a réclamé dès le départ la présence de deux sites de maintenance. Ce sera chose faite à Champigny-sur-Marne et Vitry-sur-Seine, avec à la clé 800 salariés à terme. Habile. Elus et entreprises locales misent aujourd’hui sur les retombées du chantier. Pour faciliter l’accès aux marchés – dont 20 % doivent êtres réservés aux PME – un groupement de quinze patrons – bientôt 20 -, constitué en association loi 1901, s’est créé en juin 2016. Briand (bâtiment), SNTPP (BTP), Perez Morelli (démolition)… L’idée du « XV », qui s’est adossé à Eiffage sur deux offres, est de couvrir un maximum de compétences. « Certains marchés de construction des parois moulées pourraient être allotis pour que les PME puissent répondre », indique Bernard Benoist, PDG de la société de travaux publics UCP. Un Observatoire des PME sera installé la semaine prochaine par la SGP (Société du Grand Paris) en partenariat avec la CCI Paris-Ile-de-France, pour s’assurer du respect de cette clause. « Cet observatoire servira aussi à animer des réseaux de PME pour leur faire connaître les marchés accessibles », précise Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris. Dans la liste, le Val-de-Marne pourrait aussi accueillir le premier site de l’Académie du Grand Paris à l’automne. Mise en place avec la Fédération des travaux publics Ile-de-France, cette plate-forme de formation se déploiera sur plusieurs endroits.

Marion Kindermans

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 25/01/2017

Le chômage a baissé en 2016 pour la première fois en neuf ans, malgré une fausse note en décembre

 

 

Le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi en catégorie A (ceux qui n’ont pas du tout travaillé) a augmenté de 26.100 en décembre.

+VIDEO. Le nombre d’inscrits à Pole emploi en catégorie A a augmenté de 26.100 en décembre. Mais sur l’année écoulée, il a baissé de 107.400.

Tout arrive. Malgré une fausse note en décembre, 2016 restera comme « le » millésime du quinquennat Hollande en matière de chômage. Sur le dernier mois de l’année écoulée, le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi en catégorie A (ceux qui n’ont pas du tout travaillé) a augmenté de 26.100, par rapport à novembre, pour se fixer à 3,473 millions en France métropolitaine. Cette hausse, due principalement à des fins de CDD, fait de l’ombre au bon chiffre de novembre (-31.800), mais ne remet pas en cause la tendance.

Sur trois mois glissants, le nombre d’inscrits à Pôle emploi sans activité a baissé de 17.400. Mieux, sur l’année, le recul a atteint 107.400, après huit années de hausse consécutives, n’a pas manqué de souligner Myriam El Khomri, la ministre du Travail. Autrement dit, non seulement 2016 sera l’année de l’inversion, mais en plus il faut remonter à 2007, soit l’année avant la crise des subprimes, pour retrouver une baisse annuelle du chômage en France, même si elle avait été beaucoup plus prononcée à l’époque (près de 250.000 demandeurs d’emplois de moins).

Les moins de 25 ans en sont les principaux bénéficiaires, toujours selon l’exécutif. Ils étaient 46.100 de moins sans activité fin 2016, soit une baisse de 8,8 % sur un an, « plus de deux fois supérieure » à celle de 2015. Et un retour au niveau de mi-2011. Pour les chômeurs de longue durée la baisse ressort à 2,4 %, à 58.300.

Quid du millésime 2017

Pour expliquer ces bons résultats, l’exécutif met encore une fois en avant les différents dispositifs mis en place pour réduire les charges des entreprises (CICE, pacte de responsabilité, prime PME…) et la hausse des créations d’emplois qui en a découlé, comme vient de le souligner l’Acoss, l’organisme qui collecte les cotisations sociales. De fait, les statistiques retraçant les entrées et sorties des catégories A, B (inscrits à Pôle emploi ayant travaillé moins de 78 heures), ou C (plus de 78 heures), confirment l’embellie sur un an : forte décrue des inscriptions pour fin de CDD d’un côté, forte décrue également pour reprise d’emplois déclarée de l’autre.

Toute la question est de savoir si le millésime 2017 sera du même tonneau que le précédent. D’un point de vue macro-économique, les économistes tablent sur une croissance de 1,2 % « seulement », comme l’année dernière. C’est suffisant pour faire baisser le nombre de demandeurs d’emplois, mais sans doute dans de moindres proportions car les dispositifs mentionnés précédemment vont s’essouffler.

Confiant, le gouvernement parie sur une poursuite de la tendance, au moins sur le premier semestre, d’autant que les premiers résultats, encore très partiels, du plan « 500.000 formations supplémentaires » de chômeurs seraient satisfaisants en termes de retour à l’emploi. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee table sur une décrue de 20.000 du nombre de chômeurs seulement, mais en comptant selon la norme du BIT.

Par ailleurs, si la courbe du chômage est bien inversée comme l’avait promis François Hollande, depuis son élection, le nombre d’inscrits en catégorie A a augmenté de 550.000.

VIDEO – Baisse du chômage en 2016, une première depuis 2007 : http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211725866185-chomage-une-fausse-note-en-decembre-2059727.php

 

Alain Ruello

 

 

LES ECHOS – 25/01/2017

Chômage : un recul quasiment dans toutes les régions

+VIDEO + INFOGRAPHIE – La baisse du chômage a été particulièrement forte l’an dernier dans les Pays de la Loire et en Bretagne.

En 2016, toutes les régions ont bénéficié de l’amélioration de la situation de l’emploi à une exception près, La Réunion, qui a encore accusé une progression du chômage, néanmoins limitée puisqu’elle est évaluée par le ministère du Travail à +0,1 %. Elles n’ont cependant pas toutes autant vu baisser leurs effectifs de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé (catégorie A). Ainsi, les Pays-de-la-Loire sont arrivés en tête, avec une diminution de 5,2 % de leur nombre de demandeurs d’emploi, devant la Bretagne, où il a reculé de 4,7 %. La Bourgogne-Franche Comté est arrivée en troisième position, à – 4,6 %. L’Ile-de-France, elle, a vu sa population en recherche d’emploi se réduire de seulement 2 %, se plaçant à la onzième place sur les treize régions de France métropolitaine.

Le bilan du quinquennat s’annonce négatif

Reste que, dans toutes les régions, le bilan du quinquennat s’annonce négatif. C’est particulièrement vrai en valeur absolue dans trois d’entre elles qui auront vu le nombre de personnes pointant à Pôle emploi progresser de plus de 100.000 : l’Ile-de-France (+130.000) et le Grand-Est (+116.000 environ). L’Occitanie (un peu moins de 100.000) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (-90.400) ont approché ce seuil.

Le mouvement de baisse du chômage constaté en 2016 ne corrigera pas les inégalités fortes qui existent entre les régions en la matière. Au contraire, même, puisque l’on constate que les deux régions qui ont le plus vu leur situation s’améliorer sont celles qui ont déjà des taux de chômage parmi les plus faibles. C’est ce que montre la dernière étude de l’Insee sur les taux de chômage localisés au troisième trimestre de 2016 : les Pays-de-Loire et la Bretagne sont des régions où le taux de chômage est inférieur à 9 %, comme l’Ile-de-France et Auvergne-Rhône Alpes. Quatre régions ont a contrario un taux de chômage supérieur à 11 % : les Hauts-de-France, l’Occitanie, Paca et la Corse.

Dans une étude réalisée fin 2015 au prisme des treize nouvelles régions, l’Insee avait montré que si aucune d’entre elles n’avait été épargnée par la crise, celles du nord et du sud-est du pays avaient été les plus impactés.

VIDEO – Baisse du chômage en 2016, une première depuis 2007 : http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211726429258-chomage-un-recul-quasiment-dans-toutes-les-regions-2059748.php

 

Leïla de Comarmond

 

 

LES ECHOS – 25/01/2017

L’emploi des jeunes demeure un point noir

La part des jeunes sans emplois dépasse en France la moyenne européenne.

L’insertion professionnelle des jeunes était déjà difficile en 1981, date d’un rapport de Bertrand Schwartz au Premier ministre d’alors, Pierre Mauroy, qui a fait date et est à l’origine de la création des missions locales. Elle est toujours voire plus difficile trente-cinq ans plus tard. C’est le diagnostic du rapport remis ce mardi par France Stratégie, un organisme de réflexion rattaché à Matignon, associé au ministère du Travail, et issu d’une concertation lancée par Myriam El Khomri.

Ce document permet d’en prendre la mesure au travers d’une batterie de chiffres inquiétants. Même s’il donne une image tronquée de la situation, le taux de chômage des jeunes – calculé comme le nombre de chômeurs de 15 à 24 ans rapporté à la population active du même âge – ressort à 25 % et a été multiplié par 3,5 en quarante ans. Pour tenir compte de tous les jeunes en études, le rapport juge plus pertinent de mettre en avant la part des jeunes sans emploi. Las, même moins noire, cette statistique n’est pas glorieuse non plus : 13,8 % pour les 20-24 ans et 11,6 % pour les 25-29 ans, contre 11,7 % et 10,2 % respectivement pour la moyenne européenne. Autre constat : 17 % des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Non seulement ce taux est supérieur à la moyenne des Vingt-Huit, mais il n’a pas encore reculé.

La dégradation de l’insertion des jeunes dans le marché du travail s’explique évidemment par celle du marché du travail dans sa globalité. Le faible cumul emploi-études joue aussi, malgré la hausse très importante de l’apprentissage. Mais les jeunes, plus que leurs aînés, ont pris de plein fouet la montée de la précarité. Les contrats temporaires concernent plus d’un tiers d’entre eux.

« Si la situation […] apparaît globalement dégradée, ce constat doit être nuancé », selon le rapport. De fait, le « diplôme » assure encore à ceux qui en ont décroché un de meilleures chances de trouver un travail. A l’opposé, la surexposition des moins qualifiés s’est accrue avec la crise, sachant qu’un jeune sur dix ne maîtrise pas les compétences dites « de base ». A cela s’ajoutent des freins périphériques – mobilité, résidence, fracture numérique, logement, ou encore pauvreté – qui touchent un jeune sur dix également. Les jeunes issus de l’immigration sont victimes d’une situation encore plus défavorable. C’est notamment le cas pour les descendants d’immigrés africains, « même quand on neutralise les effets liés à l’âge, au diplôme, à l’origine sociale ou au lieu de résidence ». « La France ne fait pas exception en Europe, mais cultive un certain nombre de spécificités », résume Hélène Garnier, directrice du département travail-emploi-compétences de France Stratégie.

Que dire enfin de la myriade de dispositifs censés favoriser l’insertion des jeunes ces dernières années ? Le constat est variable d’un dispositif à l’autre : bon pour la garantie jeunes, nettement moins bon pour le contrat de génération, mesure phare de François Hollande en début de quinquennat. Les accompagnements se sont intensifiés et individualisés, mais au prix d’une plus grande complexité d’ensemble et d’une perception d’instabilité des règles de financement de la part des entreprises. « Ce qui risque fortement de se traduire par une moindre efficacité d’ensemble », conclut le rapport.

Alain Ruello

 

 

LE FIGARO – 25/01/2017

L’emploi des seniors, l’échec du quinquennat

Depuis juin 2014, le nombre de personnes de plus de 50 ans inscrites en catégorie A a augmenté de 15 %.

C’est le point noir de la politique de l’emploi du quinquennat de François Hollande. Fin 2016, la barre symbolique des 900.000 personnes de plus de 50 ans inscrites en catégorie A (sans aucune activité) à Pôle emploi a été franchie. Un chiffre en augmentation de 50 % depuis l’élection présidentielle de 2012. Les seniors représentent désormais plus du quart de l’ensemble des chômeurs sans activité. L’exécutif avait pourtant tenté de prendre le taureau par les cornes. En juin 2014, François Rebsamen, alors ministre du Travail, présentait un nouveau plan pour l’emploi des seniors. Avec un objectif précis, stabiliser le chômage de cette tranche d’âge en six mois, puis le faire reculer.

Au programme, les ficelles classiques des politiques de l’emploi: un doublement de l’aide lié au contrat de génération en cas d’embauche d’un senior, un renforcement du suivi de Pôle emploi pour 80.000 chômeurs de longue durée supplémentaires, l’instauration d’un dispositif pour inciter des chômeurs seniors à faire des stages en entreprise. Une enveloppe – modeste – de 150 millions d’euros était débloquée pour financer l’ensemble. Deux ans et demi après le lancement du plan, le bilan est négatif. Depuis juin 2014, le nombre de personnes de plus de 50 ans inscrites en catégorie A a encore augmenté de 15 %.

Un effort sur la formation

«Le chômage des seniors est bien sûr encore trop élevé, même si la tendance s’est améliorée ces derniers mois, nuance-t-on au ministère du Travail. Pour y parvenir, le gouvernement a fait preuve de volontarisme en mobilisant l’ensemble des dispositifs dont il dispose.» Le nombre de seniors s’est ainsi accru parmi les contrats aidés du secteur non marchand. Ils représentent désormais plus de 32 % des effectifs.

Autre outil: la montée en puissance de la formation, dans le cadre notamment du plan 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emploi. En octobre, les plus de 50 ans, traditionnellement plutôt réfractaires à la formation, représentaient 23,7 % de l’ensemble des stagiaires. Reste un point à ne pas négliger: malgré cette hausse du chômage, le nombre de seniors en emploi a augmenté: le taux d’emploi des 55-64 ans a atteint 48,7 % fin 2015, contre 40 % cinq ans plus tôt. Une hausse liée au report de l’âge légal de départ à la retraite.

Anne de Guigné

 

 

LE FIGARO – 25/01/2017

La formation, la solution aux ravages du numérique

Réussir la transition numérique permettrait de sauvegarder les emplois menacés par les nouvelles technologies, selon une étude d’Accenture dévoilée en exclusivité par Le Figaro.

Le numérique aura un impact fort sur l’emploi dans les années à venir. Mais les économistes ne s’accordent pas sur son ampleur, les uns (OCDE…) estimant que moins de 10 % des postes seraient menacés par l’automatisation et l’intelligence artificielle, tandis que des experts d’Oxford fixent le curseur à 47 %. Quoi qu’il en soit, l’effet sera moins négatif si les salariés peuvent se reconvertir, en abandonnant des tâches automatisables pour des fonctions à valeur ajoutée.

D’où l’importance de la formation, mise en avant par une étude d’Accenture que Le Figaro dévoile en exclusivité. Si la formation fonctionne, la part des emplois risquant de disparaître du fait des nouvelles technologies ne sera que de 4 % aux États-Unis, 6 % au Royaume-Uni (contre 20 % autrement) et 10 % en Allemagne, selon les simulations de cabinet de conseil.

«Les salariés ont pris conscience de cet enjeu et sont prêts à se former», souligne Fabrice Asvazadourian, le directeur exécutif d’Accenture Strategy, en s’appuyant sur le sondage réalisé, auprès de plus de 10.000 personnes, dans dix pays dont la France, le Royaume-Uni, l’Inde, les États-Unis et le Japon.

64 % des personnes interrogées estiment ainsi que le changement s’accélère. Et 85 % veulent prendre sur leurs loisirs pour se former aux nouvelles technologies. Ce taux atteint encore 73 % en France, pays réputé pour son goût du temps libre… Malgré ces bouleversements, 87 % (78 % en France) restent optimistes et pensent que les nouvelles technologies amélioreront leur travail dans les cinq prochaines années.

Pénurie de main-d’œuvre

«Les entreprises qui réussiront la transition numérique seront celles qui auront su embarquer leurs collaborateurs en les formant. L’enjeu est immédiat: les entreprises ne peuvent plus se contenter de mener quelques projets digitaux», insiste Fabrice Asvazadourian. L’étude souligne aussi que la communauté des affaires doit inciter les gouvernements à réformer la formation initiale. Une nécessité, alors que 40 % des employeurs dans les pays étudiés font face à des pénuries de main-d’œuvre qualifiée.

Cécile Crouzel

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 25/01/2017

Jacques Creyssel : « Le commerce est au cœur d’une triple révolution. C’est une chance »

 

Jacques Creyssel, Délégué Général de la Fédération du Commerce et de la Distribution

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), représente les plus grands distributeurs français – Carrefour, Casino, Auchan, Système U – à l’exception de Leclerc et Intermarché. Dans une interview aux « Echos », son délégué général, Jacques Creyssel, alerte les candidats à la présidentielle sur les enjeux à venir d’un secteur qui « pèse » 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 750.000 personnes en France.

La FCD sort un document intitulé : « Commerce et distribution, pour une politique d’avenir claire et ambitieuse ». C’est un catalogue de vos demandes aux candidats à la présidentielle ?

Ce n’est pas un catalogue ! C’est l’analyse détaillée des défis que l’un des secteurs d’activité les plus importants de notre économie va relever dans les années qui viennent. Le commerce n’est que rarement au coeur des campagnes électorales. Pourtant, c’est un acteur économique majeur qui représente au total plus de 1,7 million d’emplois – avec des entreprises qui sont les premiers recruteurs de jeunes peu qualifiés – et se situe au coeur d’une croissance qui s’appuie beaucoup sur la consommation. Ce secteur, longtemps considéré comme résilient, se trouve aujourd’hui au coeur d’une triple révolution : révolution des modes de consommation en faveur de plus de qualité, révolution digitale qui consacre le modèle omnicanal et révolution économique avec notamment l’instabilité des matières premières. Ce que nous demandons aux futurs gouvernants, c’est une vraie politique du commerce, fondée sur l’égalité des conditions de concurrence, car nous sommes persuadés que les révolutions en cours peuvent être une chance.

La plupart de vos revendications ne visent-elles pas à consolider le modèle de distribution omnicanal ?

On le voit, c’est bien la combinaison entre les magasins physiques et la vente en ligne qui constitue le modèle gagnant, et rentable, du commerce de demain. C’est à la fois plus de choix et de services pour le consommateur et pour le commerçant l’opportunité de remettre en avant le plaisir dans la consommation. Pour cela, il faut impérativement une égalité fiscale entre tous les acteurs, distributeurs « omnicanaux » et « pure players » d’e-commerce. Ces derniers, notamment ceux qui opèrent depuis l’extérieur de l’Europe, comme le chinois Alibaba, échappent en partie à l’impôt sur les sociétés et à la TVA. A l’inverse, le commerce physique est assujetti à une lourde fiscalité sur le bâti : la Tascom, qui porte sur les mètres carrés, et les impôts locaux. Au total, cela représente près de 1 % du chiffre d’affaires des distributeurs, soit l’équivalent de leur marge nette. Nous proposons la suppression de l’essentiel de ces taxes et un transfert sur la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et la TVA. Cette égalité fiscale est essentielle pour soutenir les magasins qui animent nos centres-villes. L’égalité des règles, c’est aussi rendre possible une plus grande ouverture des magasins, le dimanche et en soirée.

Selon vous, la révolution en cours aura-t-elle un impact fort sur les emplois ?

Oui, et là encore, il faut y voir une formidable opportunité. La digitalisation, c’est aussi l’évolution des types d’emploi. On parle souvent d’ubérisation. Mais on parle moins de l’apparition de nouveaux métiers qui génèrent de l’embauche, comme les spécialistes des données (« data scientists »), des designers adaptés au Web, des spécialistes du merchandising virtuel, des experts en sécurité informatique, etc. Il faut aussi mettre cela en parallèle avec le développement de la robotisation. Cela concerne pour partie les caisses, les entrepôts mais aussi à terme la livraison avec les véhicules autonomes. Nous n’avons pas une vision pessimiste de ces évolutions, bien au contraire. Si certains postes traditionnels peuvent être affectés, d’autres métiers existants vont avoir des besoins accrus : les métiers de bouche, les vendeurs et plus généralement les métiers de service essentiels à l’attractivité des magasins. Pour accompagner ces mouvements, nous préconisons de supprimer totalement les charges sociales sur le SMIC et de poursuivre ces nouvelles baisses de charges, de façon dégressive, jusqu’à au moins 2,5 SMIC. Le CICE a eu des effets positifs sur l’emploi qu’il faut développer. Il ne faut pas oublier que le commerce électronique emploie deux à trois fois moins de salariés que le commerce physique à chiffre d’affaires égal.

La distribution est aussi confrontée à un changement des modes de consommation. Il existe une réelle défiance à l’égard des produits alimentaires. N’est-ce pas là le plus grand défi des distributeurs, et de leurs fournisseurs ?

79 % des Français jugent probable que les aliments ont un effet sur leur santé. C’est un vrai défi qu’il nous faut relever ! Les consommateurs recherchent plus de qualité et plébiscitent les produits des PME qui ont représenté 84 % de la croissance du marché des produits de grande consommation en 2016 ! Concernant le boeuf et le lait, nous assistons à une baisse structurelle de la consommation. Ajouté à la volatilité du cours des matières premières au niveau mondial, cela pousse à la remise en question du modèle agricole français. Les réformes successives de la PAC ont privilégié l’ouverture au marché. Il faut en tirer les conséquences. Dans un système de marché, c’est le consommateur qui décide. Il est aberrant que l’on soit obligé d’importer les deux tiers des volumes de porc bio, alors que celui-ci est bien mieux rémunéré que le porc traditionnel. Autre exemple : les Français aiment le raisin sans pépin et nous le faisons venir d’Italie. Il faut intégrer dans les interprofessions la distribution, qui connaît les attentes du consommateur, et développer des filières avec des contrats pluriannuels. La France a besoin d’une nouvelle stratégie agricole fondée sur une autre approche, de la fourchette à la fourche et non plus l’inverse.

Philippe Bertrand

 

 

LE FIGARO – 25/01/2017

Whirlpool ferme sa dernière usine française

Le site d’Amiens, qui emploie 290 salariés, fermera en juin 2018. Le groupe américain, qui se réorganise depuis l’acquisition d’Indesit, délocalisera la production de sèche-linge vers la Pologne et la Grande-Bretagne.

Les 290 salariés de l’usine Whirlpool d’Amiens (Somme) ont enfin eu la réponse à la question qu’ils se posent depuis des mois. Cette fois, la fermeture de leur site, où sont produits des sèche-linge, est confirmée. Et le messager de cette mauvaise nouvelle était bien leur nouveau directeur d’usine, arrivé il y a deux semaines tout juste. Il a annoncé mardi matin l’arrêt de la production sur le dernier site français du géant mondial de l’électroménager. Les appareils sortiront ensuite des chaînes de l’usine britannique de Yate et, surtout, de celles situées à Lodz (Pologne), un site qui est amené à grandir.

Whirlpool (20,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires) justifie ce projet comme la «mise en place d’un modèle économique pour s’adapter aux demandes d’une clientèle de plus en plus exigeante en termes de fonctionnalités et d’efficacité énergétique, dans le contexte d’un marché de plus en plus concurrentiel». La conjugaison de deux tendances dans l’électroménager a conduit le groupe américain à signer l’arrêt de mort de son usine dans le nord de la France.

D’un côté, c’est le regroupement de la production sur des sites de grande taille, comme dans l’automobile, pour produire à plus faible coût. De l’autre, c’est la constitution de grands groupes, souvent par des rachats, pour exploiter plusieurs marques. Depuis l’acquisition de l’italien Indesit en 2014, Whirlpool commercialise des mixeurs, réfrigérateurs et autres appareils sous neuf marques. Son plus grand concurrent, le chinois Haier, qui a racheté GE Appliances l’an dernier, en possède cinq et le français SEB pas moins d’une trentaine.

Depuis l’intégration d’Indesit, Whirlpool compte une cinquantaine d’usines, dont celles de la marque italienne dans son pays d’origine et que le groupe américain s’est engagé à ne pas fermer avant 2018…

Accords de compétitivité

En France, il n’a pas fait cette promesse. Sa seule obligation, conformément à la loi Florange, est de tenter de trouver un repreneur pour son site amiénois, qui employait 1300 personnes il y a quinze ans. Après plusieurs plans sociaux, il en reste aujourd’hui moins de 300, avec une moyenne d’âge supérieure à 40 ans. S’y ajoutent 250 intérimaires et une centaine de salariés d’un sous-traitant, qui travaille quasi exclusivement pour le groupe américain. «Nous avions pourtant fait des efforts en signant des accords de compétitivité et notre usine est rentable», déplore Cécile Delpirou, élue CFE-CGC, faisant part de la grande tristesse dans l’usine après «l’annonce brutale».

Whirlpool semblait en effet avoir donné des gages sur l’avenir d’un site dans son premier marché européen, qui serait aussi le plus profitable. «Amiens a toujours été une usine importante pour la France et l’Europe», affirmait le PDG Jeff Fettig début 2015 (nos éditions du 14 mars). Le groupe, qui a obtenu le label «Origine France Garantie», insistait il y a peu encore sur les 35 millions d’euros investis ces cinq dernières années à Amiens. Les syndicats estiment la somme inférieure, mais ils avaient tout de même repris confiance l’an dernier lorsque les capacités ont été augmentées. Si les salariés sont peu optimistes sur une possible reprise, ils espèrent mobiliser les hommes politiques en cette période préélectorale.

Annelot Huijgen

 

 

LE PARISIEN – 25/01/2017

Vivarte : la vente à la découpe a commencé

 

L’enseigne de chaussures André compte 135 magasins, 786 salariés.

Le géant de l’habillement a annoncé hier la cession de Naf Naf et André et la suppression de 1 000 emplois

Une vraie saignée… Le couperet est tombé pour des milliers de salariés du groupe d’habillement Vivarte, plombé par une dette nette de 1,15 Md€ héritée de la gestion par des LBO. Les LBO, ce sont ces opérations de rachat d’entreprises réalisées à grand renfort de dettes par des fonds d’investissement.

A vendre dès aujourd’hui : l’enseigne historique du chausseur André (135 magasins, 786 salariés), tout un symbole puisque le groupe a été créé à partir de cette entreprise. La marque Naf Naf (860 salariés) sera elle aussi cédée dans la foulée. Et d’autres pourraient l’être à l’avenir, « selon l’opportunité », a déclaré hier au « Figaro » le nouveau PDG du groupe, Patrick Puy. Alors que Vivarte a levé, hier, une partie du voile sur le traitement de choc administré à ses entreprises, ce dernier a assuré que la dette du groupe devrait être ramenée à 572 M€, « un accord avec les créanciers étant en très bonne voie ».

Le vaste plan de restructuration ne sera complètement connu qu’au fur et à mesure des comités centraux d’entreprise de toutes les autres enseignes (Kookaï, Caroll, Minelli, etc.).

Outre les cessions, le groupe a également confirmé hier une sévère restructuration dans les deux Halle (aux chaussures et aux vêtements). La plus impactée, la Halle aux chaussures (3 900 salariés) va fermer 141 points de vente (sur 650), soit plus de 730 postes supprimés. La fusion de 41 autres boutiques avec celles de la Halle aux vêtements (4 100 salariés) est prévue pour créer des magasins mixtes. Avec à la clé le lancement d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), comprenant une phase de départs volontaires. Les deux sièges, où travaillent 520 salariés, vont aussi fusionner et les effectifs seront divisés par deux, selon les syndicats. Sans compter Vivarte Services (240 salariés), où un deuxième PSE est prévu.

Un ancien PDG accuse les actionnaires

Un drame social et un désastre économique qui tombent mal. Le ministre de l’Economie Michel Sapin — comme ses prédécesseurs — va devoir expliquer pourquoi ses services, pourtant au fait de la situation, ne se sont pas saisis plus tôt de cette déconfiture annoncée du géant français de l’habillement.

Selon nos informations, plusieurs réunions ont eu lieu entre les conseillers de Bercy, ceux du ministère du Travail et les syndicats de Vivarte. « On les a alertés à plusieurs reprises sur la situation du groupe. A chaque fois, on est repartis sans aucune réponse »,affirme un représentant syndical. Lors de la dernière rencontre de l’intersyndicale à Bercy, le 11 janvier dernier, un des conseillers a réaffirmé que « Bercy n’avait aucun levier pour intervenir ». « On ne peut rien faire, ils n’ont enfreint aucune loi », s’est même vu rétorquer à l’Elysée l’ancien PDG, Stéphane Maquaire, débarqué quelques mois après son arrivée en octobre 2016. Un autre ancien PDG, Marc Lelandais, remercié en 2015, accuse directement les actionnaires sur les réseaux sociaux : ce sont « des fonds spéculatifs, vautours, qui ont pris les commandes » de Vivarte.

En pleine tourmente, ce sont cette fois les ministères de l’Economie et du Travail qui ont convoqué une réunion, aujourd’hui, avec les syndicats.

VIDEO. Manif des salariés de Vivarte : «On craint des centaines de licenciements» : http://www.leparisien.fr/economie/vivarte-la-vente-a-la-decoupe-a-commence-25-01-2017-6614958.php

 

 

LE MONDE – 25/01/2017

Fessenheim : EDF ouvre la voie à l’arrêt de la centrale nucléaire

Le conseil d’administration du groupe a donné son feu vert à l’accord d’indemnisation pour une fermeture anticipée de la plus vieille centrale de France.

Une nouvelle étape importante a été franchie, mardi 24 janvier, dans le règlement du « dossier Fessenheim » qui traîne depuis près de cinq ans. Au terme d’un compromis avec l’Etat, le conseil d’administration d’Electricité de France (EDF) a voté de justesse – grâce à la voix prépondérante de son PDG, Jean-Bernard Lévy – le mécanisme d’indemnisation du groupe d’électricité et de ses partenaires allemands et suisses pour l’arrêt de la centrale du Haut-Rhin. L’indemnisation sera constituée d’une part fixe de 490 millions d’euros versés d’ici à 2021 (coûts de reconversion du personnel, démantèlement…) et d’une part variable pour compenser d’éventuels manques à gagner jusqu’en 2041.

La ministre de l’environnement et de l’énergie a immédiatement salué une « décision équilibrée (…) qui va permettre de nouveaux investissements industriels franco-allemands sur le territoire du Haut-Rhin », indiquant qu’elle avait contacté le ministre allemand de l’économie, Sigmar Gabriel. Parmi les pistes de reconversion, Ségolène Royal a évoqué l’éventuelle installation d’une usine de voitures électriques Tesla, un projet d’usine de batteries de troisième génération ou la création d’un site pilote de démantèlement de centrales.

« C’est aussi un choix positif pour l’entreprise », a estimé Mme Royal. EDF pourra « rationaliser » ses investissements, les réorienter vers les énergies renouvelables et « respecter la loi de transition énergétique » qui prévoit de ramener de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité en France.

Le vote était loin d’être acquis il y a seulement quelques jours. Le conseil d’administration d’EDF compte dix-huit membres. Le gouvernement a travaillé au corps les six administrateurs indépendants, seuls susceptibles de voter en faveur d’un arrêt de la centrale : M. Lévy, dont le vote favorable était acquis ; Laurence Parisot, ex-présidente du Medef ; Bruno Lafont, ancien patron de Lafarge ; Colette Lewiner, conseillère du président de Capgemini ; Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec ; Claire Pedini, directrice générale adjointe de Saint-Gobain.

Première étape vers une fermeture

Leur accord était en effet nécessaire. Les six représentants de l’Etat ne pouvaient pas prendre part au vote sans être accusés de conflit d’intérêt. Quant aux six administrateurs salariés (CGT, CFDT, FO et CFE-CGC), ils avaient annoncé depuis des semaines qu’ils se prononceraient contre une décision contraire, selon eux, aux intérêts des salariés, de l’entreprise et de l’activité autour d’une centrale qui génère 2 200 emplois, dont la moitié dans la centrale elle-même avec ses 850 salariés d’EDF et ses 250 prestataires permanents.

En cas de vote négatif sur Fessenheim, les pouvoirs publics menaçaient EDF de ne pas prendre deux textes réglementaires : le premier pour permettre la poursuite du chantier de Flamanville ; le second pour relancer le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime), en arrêt prolongé à la suite de la chute d’un générateur de vapeur de 450 tonnes dans le bâtiment réacteur.

La Commission européenne devra se prononcer sur le protocole d’indemnisation au regard du respect des règles sur les aides d’Etat. La voie sera alors libre pour que le gouvernement prenne, avant l’élection présidentielle d’avril-mai 2017, le décret d’abrogation de l’autorisation d’exploiter la doyenne du parc nucléaire français. Ainsi François Hollande pourra-t-il dire qu’il a au moins enclenché le processus, sans avoir respecté la promesse faite à ses alliés d’Europe Ecologie-Les Verts en 2011 de fermer la centrale au cours de son quinquennat.

Des indemnités jusqu’en 2041

L’indemnisation devra notamment compenser les pertes de recettes de ces deux réacteurs nucléaires de 900 mégawatts (MW) que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait pourtant autorisé à fonctionner pendant encore six ans. Un tiers sera versé au partenaire allemand EnBW et à un consortium suisse, qui ont financé ensemble 32,5 % de l’installation et « tirent » un tiers du courant produit.

Les deux réacteurs ne seront pas arrêtés avant la fin de 2018, l’horizon prévu par EDF pour le raccordement au réseau de l’EPR de Flamanville. Ses 1 650 mW compenseront alors les capacités électro-nucléaires perdues à Fessenheim, et la France conservera la même capacité de 63 000 mW de nucléaire, sur un parc de production de 130 000 mW (nucléaire, hydraulique, thermique, renouvelables).

Débrayages appelés par les syndicats

Les syndicats de la centrale ont appelé à des débrayages depuis lundi, soulignant le gâchis économique et social entraîné par une telle décision. Fessenheim, qui produit 2,4 % du courant français, a été la première centrale mise aux nouvelles normes post-Fukushima imposées par l’ASN. Elle génère plusieurs dizaines de millions d’euros de recettes, même si EDF se refuse à fournir des données sur la rentabilité de cette usine.

Tout en dénonçant les retards, les écologistes français, rejoints par des Verts allemands et suisses des régions frontalières, applaudiront à la fermeture d’une centrale qu’ils jugent « dangereuse », non seulement en raison de son ancienneté, mais aussi de sa situation en zone inondable et sur une faille sismique.

Yannick Jadot en a fait un symbole : le candidat désigné d’Europe Ecologie-Les Verts à l’élection présidentielle s’est rendu sur le site alsacien, le 20 janvier. Il a plaidé pour des « plans de conversion industrielle et professionnelle » afin d’éviter les pertes d’emplois. Ancien responsable des campagnes antinucléaires de Greenpeace, M. Jadot défend une « sortie progressive et définitive du nucléaire d’ici à 2035 ». Fessenheim doit être, selon lui, une des toutes premières centrales à fermer dès 2017.

Le feuilleton politique n’en est pas terminé pour autant. Car ce qu’un décret gouvernemental peut faire, un autre peut le défaire. François Fillon, candidat de la droite à l’élection présidentielle, s’est engagé à « stopper la fermeture » de la centrale s’il est élu en mai. Une centrale qui a reçu une autorisation de l’ASN pour produire jusqu’au 31 décembre 2022.

Jean-Michel Bezat

 

 

LE FIGARO – 25/01/2017

La France lance avec succès la plus importante obligation verte au monde

Les investisseurs ont plébiscité cette opération historique sur le marché de la finance environnementale.

Le succès a dépassé toutes les espérances. La France vient d’émettre son premier emprunt spécialement destiné à financer la transition énergétique, et a rencontré un accueil enthousiaste auprès des investisseurs français et européens. Si enthousiaste que l’Agence France Trésor a pu placer pour 7 milliards d’euros de ces nouvelles obligations vertes, un montant nettement plus important que ce qu’avaient laissé entendre Michel Sapin et Ségolène Royal le 3 janvier dernier. Ils tablaient alors prudemment sur 2,5 milliards d’euros minimum. «À 4 ou 5 milliards, l’opération aurait déjà été très belle, mais 7 milliards, c’est exceptionnel», résume Anthony Requin, directeur général de l’Agence France Trésor.

L’obligation verte tricolore est ainsi devenue d’emblée la plus importante au monde «devant celle de la BEI, qui totalise 3 milliards d’euros d’encours», précise Tanguy Claquin, responsable de la finance environnementale au Crédit agricole CIB.

Jusqu’en décembre dernier, aucun État n’avait encore émis d’obligations vertes. Des institutions internationales, des collectivités locales, comme la région Île-de-France, des entreprises (notamment dans le secteur de l’énergie, comme EDF ou Engie) et des banques les avaient déjà utilisées pour financer leurs projets environnementaux. «Mais avant qu’un État ne se lance à son tour, il fallait que le marché ait déjà acquis une certaine profondeur», indique Tanguy Claquin. La France aurait aimé être le premier pays à franchir le pas, mais la Pologne lui a grillé la politesse en décembre dernier, avec une petite émission (750 millions d’euros).

La première obligation à 22 ans

Rien à voir donc avec la taille de celle de l’État français, qui devrait encore grossir dans les prochains mois. Elle sera en effet complétée à hauteur de 4 à 5 milliards d’euros. L’enjeu est important car, sur le marché obligataire, la taille est un argument décisif pour les investisseurs: elle leur garantit une certaine facilité à acheter et revendre leurs titres.

Le gouvernement a identifié une enveloppe de 13 milliards d’euros de projets verts à financer. Et la demande rencontrée par la première émission lui donne une belle marge de manœuvre: elle a atteint un montant exceptionnel de plus de 23 milliards d’euros, soit près de trois fois le montant émis.

Cet engouement s’explique aussi par la durée de l’obligation verte française: 22 ans. Du jamais-vu. «Elle répond précisément aux attentes des investisseurs qui, dans les obligations vertes, avaient besoin de titres d’États et de durées longues pour diversifier leurs portefeuilles», explique Jérôme Broustra, responsable de la gestion obligataire chez Axa IM.

Cette émission, qui fait de la France un acteur majeur sur le marché naissant de la finance verte, coûtera à peine plus cher (0,01 %) au pays qu’un emprunt classique. Son taux d’intérêt, de 1,74 %, est certes un peu supérieur à celui de l’obligation la plus proche (1,60%), mais cela s’explique par sa durée de près de 3 ans plus longue.

Le succès de cette opération va sans doute conforter l’envie d’autres États de se lancer à leur tour. Ils sont neuf à vouloir franchir le pas en 2017. Le Nigeria s’y prépare pour le mois de mars. «Je souhaite que la France serve d’exemple au niveau international», a d’ailleurs indiqué Michel Sapin.

Les investisseurs se sont toujours montrés friands de ces titres, sans doute par envie de montrer, après la crise de 2008, que la finance pouvait s’engager au service de la société. C’est aussi un choix auquel leurs clients et leurs actionnaires sont sensibles. Pour l’émission emblématique de la France, plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs souhaité que leurs noms soient communiqués au public dans les prochains jours.

Anne Bodescot

 

::: POLITIQUE

L’OPINION – 25/01/2017

La grande arnaque des «anti-système»

C’est devenu une sorte de mantra, de passage obligé de tous les politiques. Dénoncer le « système » permet surtout aux candidats à la présidentielle de s’exonérer de leurs responsabilités

La campagne de 1995 s’était jouée sur la fracture sociale ; celle de 2002 sur l’insécurité ; celle de 2007 sur le malaise identitaire… 2017 sera sans doute celle du procès des élites et du « système ». Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, et même François Fillon se revendiquent tous « hors cadre politique », « anti-système », « anti-establishment », etc. Analyse d’un étrange phénomène.

« Donc tout le monde serait bien inspiré de voir ce qui s’est passé aux États-Unis avec la mobilisation des jeunes actifs autour de Bernie Sanders, en Angleterre autour de Jeremy Corbyn, autour de Podemos en Espagne », a déclaré Benoît Hamon, au soir de sa victoire au premier tour de la primaire de la gauche. Le candidat a d’ailleurs été félicité sur Twitter par Yanis Varoufakis, l’ex-flamboyant ministre de l’Economie grec. L’« ingénu », vantant une social-écologie utopique, se réfère ainsi à l’« internationale antisystème. » Il faut dire que l’« anti-système » est très tendance en ce moment. Etre « antisystème », c’est comme avoir la grippe : c’est très, très contagieux.

Tous les candidats à l’élection présidentielle s’y sont mis, alors que jusqu’ici c’était le sujet de prédilection de Marine Le Pen. Primus inter pares, Emmanuel Macron, qui, lors de sa déclaration de candidature, le 16 novembre 2016, s’en est pris au système politique. « Ce système, je le refuse […] J’ai pu mesurer ces derniers mois, ce qu’il en coûte de refuser les règles obsolètes et claniques d’un système politique devenu le principal obstacle à la transformation du pays », a-t-il déclamé. Et d’un ! François Fillon lui, fustige volontiers l’establishment et le microcosme. « Il y a deux mois, je n’étais pas le candidat de l’establishment et je n’ai pas l’intention de le devenir », a-t-il ainsi déclaré lors de ses vœux à la presse. Et de deux ! Le 13 décembre 2016, Manuel Valls a lancé aux journalistes : « C’est vous qui êtes enfermés dans le système. C’est vous qui représentez le système, ce dont les Français ne veulent plus. » Et de trois ! Jean-Luc Mélenchon veut « balayer la caste au pouvoir. » Et de quatre, six en fait avec Marine Le Pen et Benoît Hamon.

« Cela commence à faire beaucoup, c’est totalement ridicule, estime Christophe Bouillaud, professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble. Tous ces candidats se disent antisystème ? C’est un peu comme si José Bové était le candidat de Monsanto ou Philippe Poutou celui du Medef. Cela sentirait fortement l’arnaque ». Car tous les prétendants à la magistrature suprême font bien partie d’un « système » qui, s’il existe, leur a permis d’être là où ils sont.

Mot-valise. S’il existe… car c’est un « mot-valise » bien commode qui permet aux candidats de surfer sur la vague qui a porté Donald Trump et Theresa May au pouvoir. Faisons donc l’hypothèse, puisqu’il faut toujours en faire une, que le « système » n’est pas une pure vue de l’esprit. Mais alors qu’est ce que c’est ? Pour un individu lambda, « c’est l’ensemble des contraintes qui bordent son existence et le frustrent dans ses projets individuels et collectifs », explique Dominique Reynié, professeur à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. Cela permet de ratisser assez large ! Et d’arriver à une définition simple, en paraphrasant Sartre : le système, c’est les autres.

Cela marche aussi pour les candidats à l’élection présidentielle. « Rien n’est de leur faute, c’est normal, car ils savent que les Français sont très mécontents de leurs politiques, explique Christophe Bouillaud. Ils attribuent donc cette situation déplorable à un vaste ensemble de fonctionnements ou d’acteurs, le “système”, dont, par définition même puisqu’ils le critiquent, ils ne font pas partie. » Selon la dernière enquête du Cevipof, 41 % des Français disent que les responsables politiques ne méritent pas le respect, 67 % jugent qu’ils se soucient surtout « des riches et des puissants », 89 % qu’ils ne se préoccupent pas de leur avis. Et 75 % qu’ils sont corrompus. Mieux vaut essayer de se faire passer pour un homme ou une femme « neuf-qui-n’est-pas-issu-du-sérail ».

La ficelle est tout de même un peu grosse. « Le peuple contre les élites ? Cela sera sans doute un des thèmes majeurs de la campagne, estime Jean Garrigues, professeur d’histoire contemporaine à l’Université d’Orléans. Il ne faut pas minimiser l’effet du slogan, cela peut marcher car une élection présidentielle a toujours un caractère très subjectif et émotionnel ». Le slogan répond aussi à une demande des électeurs. « Dans tout le monde occidental, on a un rejet populaire d’un mode de gouvernement et d’une manière de penser les élites médiatiques, politiques et intellectuelles, axé sur les bienfaits de la mondialisation, de l’ultralibéralisme, de l’ouverture, de la diversité », explique Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, en charge des questions régaliennes. D’où un vrai désir de la population de renverser la table, de voir des têtes nouvelles.

Complotisme. Mais le discours « antisystème » ne répond qu’en surface à ce désir et ne constitue pas une politique. « Le serpent se mord la queue, estime Maxime Tandonnet. C’est de la communication, et c’est paradoxal : les Français reprochent aux politiques de faire plutôt de la communication que de s’occuper de leurs problèmes… et les politiques font de plus en plus de communication ! » Alors il n’est pas sûr qu’à la fin la stratégie soit payante. « L’efficacité du message est une fonction décroissante de sa propagation », juge Dominique Reynié. Si tout le monde se dit antisystème, alors cela signifie que le système a été déserté. Mais qui donc habite le château ? Qui a les clés ? peut-on légitimement se demander. « Le peuple pourra estimer que ceux qui tirent vraiment les ficelles ne sont pas devant eux et tomber dans le complotisme », craint Dominique Reynié.

Pour tous ceux qui pensent gagner en se présentant comme candidat antisystème, un petit rappel historique s’impose. « En mars 1932, avant son arrivée au pouvoir, Hitler prononce un discours dans lequel il dit vouloir mettre le système au placard, explique l’historien Christian Ingrao, spécialiste de l’histoire du nazisme. Après l’installation du régime, on parlera de “Systemzeit”, du “temps du Système”, un peu à la manière dont on parle en France de l’Ancien Régime après la Révolution. » Si quelqu’un utilisait ce terme aujourd’hui en Allemagne, ajoute-t-il, il serait aussitôt perçu comme utilisant un vocable nazi…

En France, nous en sommes très loin ! « Nous n’avons pas besoin d’anarchistes qui veulent faire sauter le système, s’insurge l’économiste Jean-Marc Daniel. Nous avons besoin de gens qui sachent le faire marcher, le gèrent bien et mettent en place des politiques efficaces ». Etre antisystème ne veut rien dire. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Camus. Il y a beaucoup de choses à changer, mais entretenir la confusion sur un concept flou, c’est sans doute la meilleure façon de se tromper et de tromper le peuple.

Irène Inchauspé

 

 

LE PARISIEN – 25/01/2017

Au Liban, Macron la joue président

 

Beyrouth (Liban), hier. Emmanuel Macron a rencontré le Premier ministre libanais

Beyrouth, le « candidat des progressistes » a fait son apprentissage de la scène internationale.

Emmanuel Macron attaque ses mezzes avec la satisfaction d’une rencontre fructueuse. Avant de déguster ces mets concoctés par les réfugiées au restaurant coopératif Tawlet de Beyrouth, il a marqué des points chez Saad Hariri. Au Grand Sérail, le Premier ministre libanais a tenu à dire publiquement (et à la surprise de ses équipes) tout le bien qu’il pensait de son visiteur. « Ce qu’il représente, la jeunesse, sa manière de faire de la politique, est très important pour le Liban », a-t-il salué.

Voitures blindées, rencontres avec les plus hautes autorités

Le candidat a su trouver les mots, en lui parlant économie. « Si je suis élu, je proposerai, à partir de la fin de l’été, une nouvelle initiative de la France en faveur du Liban et d’une politique de développement de l’équipement, des infrastructures et de la numérisation », nous confie Macron. Les deux hommes ont échangé leurs numéros de téléphone. L’accueil fut plus retenu au palais de Baabda, chez le président pro-régime syrien, Michel Aoun, où Macron a redit que « Bachar al-Assad a failli ». L’occasion est belle pour le candidat de peaufiner sa stature de présidentiable, loin des turpitudes de la primaire PS, processus qu’il dépeint comme « la dialyse des partis politiques », « la traduction de leur mort clinique ».

Voitures blindées, rencontres avec les plus hautes autorités, dont le patriarche de l’Eglise maronite, qui lui lance en préambule : « Ça va ? Vous êtes en pleine préparation pour la présidentielle ? » Son déplacement n’avait rien à envier à celui d’un chef d’Etat.

Son conseiller diplomatique, et ami de longue date, Aurélien Lechevallier, qui a exercé à Beyrouth, n’a pas ménagé ses efforts. Bariza Khiari, présidente du groupe d’amitié France-Liban au Sénat, a également travaillé à l’élaboration de ce programme chargé. L’ambassade aussi a aidé, notamment pour la sécurité et la bonne connaissance du pays. « Comme pour tout candidat qui fera le déplacement », précise-t-on. Et puis l’attrait des Libanais pour Macron a joué. « Les gens ici suivent de très près nos affaires. Ils ont vu la même chose que les Français », décrypte une source diplomatique. Du côté du gouvernement libanais, on reconnaît : « C’est au cas où il serait président. On attend de voir ce que cela va donner, mais il est respecté. »

Place aux travaux pratiques dans l’après-midi, au centre pour réfugiés Ain el-Remmaneh. « J’ai entendu parler de Calais. Il y avait 6 000 réfugiés. Nous, au Liban, on en a 1,5 million. Alors, cela nous amuse… » interpelle Kamel Mohanna, le fondateur du centre. Macron acquiesce : « Il y a un devoir humanitaire qui nous éloigne de la barbarie. » Mais il ne dit pas si la France doit accueillir plus de demandeurs d’asile, ni combien. Ici, le centre est un incontournable des visites politiques. Un humanitaire observe : « Quand il y a des élections, il y a les discours de candidats. Il faudra prouver tout cela, après. »

Pauline Théveniaud

 

 

LE MONDE – 25/01/2017

Benoît Hamon se prépare à un affrontement dur avec Manuel Valls

L’ancien premier ministre a choisi le revenu universel et la laïcité comme angles d’attaque privilégiés.

Une semaine pour convaincre. Ou plutôt, pour transformer l’essai. Arrivé en tête du premier tour de la primaire à gauche, Benoît Hamon déroule sa stratégie d’entre-deux-tours, persuadé que la dynamique est en sa faveur, alors que les ralliements se sont enchaînés depuis dimanche soir. Le député des Yvelines a prévu de tenir deux meetings avant le vote de dimanche 29 janvier : le premier, jeudi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans une salle pouvant accueillir « entre 4 500 et 5 000 personnes », selon son entourage ; le second, vendredi soir, au Palais des sports Saint-Sauveur à Lille, dans le fief de Martine Aubry qui lui a apporté son soutien lundi.

Mais c’est surtout le débat d’entre-deux-tours, mercredi 25 janvier, que l’ancien ministre de l’éducation nationale prépare attentivement. Un débat où il risque gros. Le favori du scrutin sait que son adversaire Manuel Valls mise tout sur cette confrontation pour tenter de rattraper son retard. Revenu universel, taxation des robots ou encore brigade antidiscrimination : les propositions du député des Yvelines seront passées au crible par l’ancien premier ministre qui va tenter d’imposer sa propre « crédibilité » et sa stature d’homme d’Etat, contre ses propositions jugées « irréalistes », voire « régressives », selon les mots de certains de ses proches.

Interrogé lundi matin sur France Inter, M. Hamon a commencé à répondre aux attaques de M. Valls sur ce point. « Ce genre d’arguments, je le lui laisse. Je n’ai pas dénigré qui que ce soit dans cette campagne. Je ne procède pas par oukases, je suis ravi de débattre avec lui. J’espère qu’il aura un deuxième argument », a-t-il lancé, défendant un projet de « long terme » qui n’a « rien d’utopiste ».

« Un référendum pour ou contre Valls »

Au QG du candidat, au 11e étage de la tour Montparnasse, on fait mine de ne pas redouter le face-à-face à venir. « Benoît connaît par cœur Manuel. Ils se côtoient au PS depuis trente ans, rien ne l’impressionne chez lui », prévient un partisan du Finistérien. « On sait que Valls va tenter de nous attaquer. On va répondre coup pour coup, avec l’intention de faire du second tour un référendum pour ou contre Valls à gauche », prévient-on dans l’équipe Hamon.

Les trois premiers débats avant le premier tour ont servi de terrain d’entraînement pour l’ancien ministre de l’éducation. Particulièrement le dernier, où il avait affronté un tir de barrage général de la part de ses rivaux. Selon son directeur de campagne, le député Mathieu Hanotin, M. Hamon a alors démontré ses facultés de résistance. « Benoît a ainsi pu montrer qu’il avait tenu le mur. Il a gagné en crédibilité dans ces affrontements », notamment autour du revenu universel, qui fut ce soir-là la cible coordonnée de Manuel Valls, de Vincent Peillon et d’Arnaud Montebourg.

Un autre thème devrait être particulièrement mis en avant par l’ancien premier ministre d’ici au second tour : celui du rapport des deux hommes à la laïcité. Derrière ce terme général, le camp Valls entend surtout attaquer M. Hamon sur ses positions par rapport à l’islam radical, mais aussi plus largement à l’immigration et aux banlieues.

« Pas de compromis avec des communautarismes »

  1. Valls estime que son concurrent est « ambigu » dans sa défense des principes républicains face à l’islamisme politique. Les proches du député de l’Essonne accusent M. Hamon, élu de Trappes, l’une des villes françaises où la mouvance salafiste est particulièrement implantée, de ne pas être assez ferme avec les communautarismes. Sur France Info mardi matin, M. Valls a évoqué des « risques d’accommodements » chez son concurrent, précisant qu’« il ne peut y avoir le moindre compromis avec des communautarismes ». Pour le camp Valls, si le candidat Hamon propose la légalisation du cannabis ou la reconnaissance de l’Etat de Palestine, c’est précisément pour s’attirer le vote des cités.

« Il faut bien sûr lutter contre l’islam radical, mais arrêtons de faire de l’islam un problème de la République », a réagi M. Hamon, lundi, se félicitant d’avoir réussi jusqu’à présent à orienter, par ses propositions, les débats de la primaire sur les thèmes économiques et sociaux plutôt que sur les thèmes identitaires. « Sur la question laïque, Benoît Hamon se revendique en héritier d’Aristide Briand qui veut apaiser plutôt qu’exciter les tensions », explique son porte-parole, le député Régis Juanico. Soit l’application stricte des principes de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat, sans recourir à l’inscription dans la Constitution d’une « charte de la laïcité », comme le propose M. Valls.

L’autre chantier de la semaine pour M. Hamon est de démontrer ses capacités à rassembler à gauche. Sur ce point, le discours des hamonistes est simple : on ouvre grand les bras à tous les ralliements possibles avant le second tour. « Aucun sectarisme, aucun ostracisme, on accueille tous ceux qui veulent. Notre objectif c’est de rassembler. Nous, on est zen, pas comme d’autres », sourit M. Juanico.

Après les ralliements de M. Montebourg et de Mme Aubry et de leurs proches, l’ancien ministre espère obtenir d’ici au 29 janvier un autre soutien de poids à gauche, celui de Christiane Taubira. Il lui a téléphoné dès lundi matin, mais rien n’a fuité pour l’instant des intentions de l’ancienne garde des sceaux. « On ne sait pas si Christiane va prendre position, mais si c’est le cas, on serait vraiment très étonné qu’elle soutienne Valls plutôt que Benoît », explique un proche du député.

Solenn de Royer, Cédric Pietralunga et Bastien Bonnefous

 

 

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 25/01/2017

Quatre jours après son investiture, Donald Trump poursuit ses réformes

VIDÉO – Le nouveau président américain a une nouvelle fois légiféré par décrets pour relancer deux projets d’oléoducs bloqués par Obama. D’autres annonces ont été faites, notamment concernant la nomination d’un juge à la Cour suprême.

Quatre jours après son investiture, Donald Trump veut agir vite et le fait savoir. Le président américain, dont le cabinet n’est pas encore formellement constitué, dispose pour l’instant de pouvoirs concrets limités et légifère donc par décret. Tour d’horizon des principales mesures prises par le chef de l’État républicain ce mardi.

  • Deux projets d’oléoducs controversés relancés

Le nouveau président américain a redonné une impulsion à deux projets d’oléoducs très controversés dont la construction avait été bloquée par l’administration Obama au nom notamment de la lutte contre le changement climatique. Au lendemain de l’annonce du retrait de l’accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), le nouveau président continue à traduire certaines de ses promesses de campagne sur le papier.

Il a signé une série de décrets ouvrant la voie à la construction du gigantesque oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux États-Unis, et à celui de la compagnie Energy Transfer Partners dans le Dakota du Nord. Évoquant le projet Keystone XL, il a souligné que l’aboutissement de ce projet était conditionné à une renégociation avec la société canadienne TransCanada. «Nous allons renégocier certains des termes et, s’ils le veulent, nous verrons si cet oléoduc peut être construit», a-t-il déclaré lors de la signature des documents dans le Bureau ovale.

Aux États-Unis, si le camp républicain a salué l’annonce avec enthousiasme, défenseurs de l’environnement et élus démocrates ont dénoncé une initiative malheureuse prise au mépris des enjeux climatiques. «Aujourd’hui, le président Trump a ignoré les voix de millions d’Américains et donné la priorité aux profits à court terme de l’industrie des énergies fossiles par rapport à l’avenir de notre planète», a déploré le sénateur Bernie Sanders, ancien rival d’Hillary Clinton lors de la primaire.

  • La tension monte avec la Chine

La tension a encore augmenté d’un cran entre l’administration du président américain Donald Trump et Pékin sur le sujet explosif des conflits territoriaux en mer de Chine méridionale. Rompant avec la prudence de Barack Obama sur ce dossier, l’équipe de son successeur n’hésite pas à multiplier les menaces à l’encontre de la Chine, au risque de provoquer une dangereuse escalade entre deux grandes puissances nucléaires.

Les dernières déclarations musclées de la Maison-Blanche ont d’autant plus irrité les autorités chinoises qu’elles ont cette fois été prononcées juste après l’intronisation du milliardaire américain, vendredi dernier, ce qui leur donne plus de poids. Le géant asiatique revendique la quasi-totalité de cette zone maritime stratégique proche de ses côtes. Il contrôle et agrandit des îlots pour y construire des installations portuaires ou des infrastructures militaires ; mais les Philippines, le Vietnam, le Brunei et la Malaisie lui disputent la souveraineté de certains territoires. «Si ces îles sont dans les eaux internationales et ne font pas à proprement parler partie de la Chine, nous ferons en sorte que les territoires internationaux ne soient pas contrôlés par un seul pays», a averti lundi Sean Spicer, le nouveau porte-parole de la Maison-Blanche, précisant que les États-Unis allaient «protéger leurs intérêts» dans la région. Début janvier, celui qui devrait être adoubé par le Sénat américain comme secrétaire d’État, Rex Tillerson, l’ex-PDG du groupe pétrolier ExxonMobil, avait martelé que l’accès de Pékin à ces îlots ne serait «plus permis».

Face à ce nouvel avertissement, les autorités chinoises se sont montrées inflexibles, affirmant mardi que la souveraineté de la Chine dans cette région était «indiscutable» et se disant, dans un écho aux propos américains, résolues à défendre leurs «droits et intérêts».

  • Trump annoncera le choix de son candidat à la Cour suprême la semaine prochaine

Par ailleurs, Donald Trump a déclaré mardi qu’il annoncerait «la semaine prochaine» le nom de son candidat pour occuper le neuvième siège de magistrat à la Cour suprême, une décision cruciale pour le sort de grands dossiers comme l’avortement. La plus haute instance judiciaire des États-Unis est menacée de blocage depuis le décès en février 2016 du juge conservateur Antonin Scalia car elle ne fonctionne qu’avec huit magistrats au lieu de neuf: quatre juges conservateurs et quatre progressistes.

Le prédécesseur démocrate de Donald Trump, Barack Obama, avait proposé le magistrat Merrick Garland dès mars dernier pour le neuvième siège mais le Sénat, dominé par les républicains, a refusé de l’adouber. «Je prendrai ma décision cette semaine, nous l’annoncerons la semaine prochaine, nous avons des candidats exceptionnels et nous choisirons un juge de la Cour suprême vraiment extraordinaire», a déclaré Donald Trump devant la presse dans le Bureau ovale. Le nouveau président américain a récemment indiqué qu’il disposait d’une liste de 20 candidats possibles.

Peu après sa victoire le 8 novembre, le chef de l’État avait déclaré qu’il comptait nommer un juge, ou des juges en cas de décès d’un autre magistrat, anti-avortement et favorable au port d’armes à feu.

  • Le patron du FBI va être maintenu à son poste

Donald Trump entend également maintenir à son poste le directeur du FBI James Comey. Le patron de la police judiciaire fédérale américaine, inscrit comme républicain, avait provoqué la fureur du camp démocrate en annonçant onze jours avant l’élection présidentielle du 8 novembre la réouverture d’une enquête sur l’affaire de l’utilisation par Hillary Clinton d’une messagerie privée lorsqu’elle était secrétaire d’État.

Le FBI avait refermé le dossier deux jours avant le scrutin, affirmant que ces nouvelles investigations n’avaient rien changé à sa recommandation, formulée une première fois en juillet, de ne pas engager de poursuites contre Hillary Clinton. Mais entre-temps, la candidate démocrate avait nettement fléchi dans les sondages. Après l’élection, Hillary Clinton a présenté cette initiative de James Comey comme une des raisons de sa défaite à la présidentielle. Le patron du FBI s’était parallèlement mis Trump à dos en déclarant que ces investigations ne justifiaient pas d’ouvrir des poursuites judiciaires à l’encontre de la candidate démocrate.

Mais il a été reçu chaleureusement par le nouveau président des États-Unis lors d’une réception donnée dimanche à la Maison-Blanche. Trump n’a toutefois pas confirmé sa décision de le maintenir à son poste lorsqu’un journaliste l’a interrogé à ce sujet mardi dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche lors d’un tour ouvert à la presse. Le FBI, que Comey dirige depuis 2013, poursuit actuellement une enquête sur d’éventuels liens entre des membres de l’entourage de Donald Trump et le gouvernement russe.

  • Trump invité à prendre la parole devant le Congrès

Le président de la Chambre des représentants américaine, Paul Ryan, a annoncé mardi avoir invité le président républicain Donald Trump à s’exprimer devant le Congrès le 28 février. L’invitation est traditionnelle pour les nouveaux présidents depuis Ronald Reagan en 1981. Donald Trump prononcera ce discours devant tous les élus de la Chambre et du Sénat.

Ce discours de début d’année pourrait prendre les allures d’un discours sur l’état de l’Union, l’allocution solennelle prononcée chaque année par les présidents américains au Congrès et servant à décliner les priorités de l’administration.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/24/01003-20170124ARTFIG00326-quatre-jours-apres-son-investiture-donald-trump-poursuit-ses-reformes.php

 

Yohan Blavignat

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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Revue de presse du MEDEF IDF du 24 janvier 2017

2017-03-02T07:05:18+01:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LES ECHOS – 24/01/2017

Actus franciliennes

LE PARISIEN – 24/01/2017

Pollution : la circulation différenciée reconduite mardi et mercredi en Ile-de-France

Les Franciliens vont avoir deux nouvelles occasions de comprendre le système de la circulation «différenciée» : le dispositif, qui prend la suite de la circulation «alternée», a été reconduit lundi après-midi pour 48 heures, a annoncé la préfecture de police, en raison du pic de pollution.

Concrètement, cela signifie que les voitures les plus polluantes ne pourront pas circuler à Paris et en petite couronne mardi et mercredi, entre 5h30 et minuit. Une décision du préfet de police de Paris qui s’appuie sur la classification des vignettes Crit’Air, mise en place dimanche dernier dans la capitale.

Qui est interdit de rouler ? Les véhicules non classés ou équipés de vignettes de catégorie 5 n’ont pas le droit de prendre la route. Les véhicules non classés, donc sans vignette, sont les voitures immatriculées avant le 31 décembre 1996, les deux roues avant le 31 mai 2000 et les utilitaires avant le 30 septembre 1997. Les véhicules affichant la vignette niveau 5 sont les voitures diesel immatriculées avant le 31 décembre 2000.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, avait demandé lundi après-midi à la préfecture d’étendre les restrictions de circulation aux vignettes de catégorie 4, mais elle n’a pas obtenu gain de cause.

Que risquez-vous si vous êtes en infraction ?

Si vous êtes contrôlé au volant ou au guidon d’un véhicule n’ayant pas le droit de rouler, vous écoperez d’une amende de 22 € et l’immobilisation du véhicule pourra être décidée.

Si, en revanche vous avez le droit de rouler mais n’avez pas affiché sur votre pare-brise ou même pas encore commandé votre vignette 1, 2, 3, 4 ou « Electrique », vous ne devriez pas être verbalisé pour l’instant, votre carte grise faisant foi. La préfecture estime à entre 20 et 25% le nombre de conducteurs concernés ayant déjà commandé leur vignette.

Comment se doter de la vignette ?

Les vignettes Crit’Air sont à acheter et commander sur le site www.certificat-air.gouv.fr. Un document imprimable certifiant que vous l’avez bien commandée vous sera fourni en attendant réception de la vignette à apposer sur le pare-brise.

Pour en savoir plus + vidéo : http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/paris-la-circulation-differenciee-reconduite-mardi-23-01-2017-6608367.php

 

LE FIGARO – 24/01/2017

La Mairie de Paris lance un plan piéton

«Zones de rencontre», disparition de places de stationnement, liaison piétonne entre les bois de Vincennes et de Boulogne… Anne Hidalgo veut «favoriser la marche» au détriment de la voiture.

Certains vont y voir une nouvelle déclinaison du plan antivoiture lancé par Anne Hidalgo dans la capitale. Lundi prochain, le Conseil de Paris se penchera, en effet, sur le nouveau plan piéton, un saupoudrage de mesures d’aménagements qui vise à donner plus de la place au marcheur, premier usager des rues parisiennes. «60% des déplacements se font à pied», indique Christophe Najdovski, l’adjoint aux transports, en opposant ces données à celles qui pointent la place dévorante des conducteurs dans la ville. «13% seulement des déplacements se font en voiture et pourtant celle-ci occupe 50% de l’espace public», dit-il avec la ferme volonté de réduire l’usage de l’automobile et d’augmenter les lieux de marche.

Divers aménagements déjà existants vont donc être démultipliés à l’instar des zones de rencontre, ces endroits où la priorité est donnée aux circulations douces avec une vitesse limitée à 20 km/h pour le trafic routier. Des projets visent diverses rues comme la rue des Petits-Champs à cheval entre le Ier et le IIe arrondissement. Mais leur réalisation se fera avec une attention particulière car celles qui existent déjà livrent des résultats variables, reconnaît l’adjoint aux transports. Ainsi celles qui ont conservé des places de stationnement ne sont guère toujours perçues comme des axes où la voiture doit faire en quelque sorte «profil bas» en laissant le piéton déambuler au milieu de la rue.

«Des rues aux enfants»

Dans le cadre de ce plan mis en application progressivement jusqu’en 2020, il est d’ailleurs question de faire disparaître de nouvelles places de stationnement, dont les emplacements auront un nouvel usage. Ils accueilleront des bancs publics ou encore des «contre-terrasses». Au lieu d’étendre parfois abusivement leurs tables sur le trottoir, les restaurants et cafés pourront accueillir leur clientèle en lieu et place de la voiture. «Comme cela se fait à Lyon», signale Christophe Najdovski.

Parmi d’autres projets, il est question aussi de relier les parcs parisiens entre eux mais aussi de faire une liaison piétonne sans discontinuer entre le bois de Vincennes à l’est et le bois de Boulogne à l’ouest en aménageant les rues repérées comme des maillons manquants. «Des rues aux enfants» vont également davantage voir le jour. Sur le modèle de la rue Bignon dans le XIIe arrondissement, il sera question de fermer temporairement la voirie aux automobilistes et d’offrir aux enfants cet espace protégé par des barrières.

Tous ces projets, qui s’articulent autour d’une même volonté de remettre le piéton au cœur de la ville, se font autour d’aménagements plus lourds comme les liftings déjà démarrés des sept grandes places parisiennes. L’interdiction aux voitures de certains secteurs des IIIe et IVe arrondissements figure aussi parmi les changements significatifs. D’un coût de 90 millions d’euros, ce plan qui donnera lieu par la suite à des concertations dans les quartiers concernés rejoint le programme plus vaste de la maire de Paris destiné à mettre au pas la voiture.

Bien que cette politique soit contestée par nombre d’usagers, divers objectifs sont déjà fixés. Ainsi et d’ici à 2020, tout Paris sera soumis au 30 km/h, exception faite des grands axes, soit 10 à 15 % de la voirie. Mais pour Christophe Najdovski, il n’est pas question «d’être contre la voiture» mais pour la santé de la population… et donc pour la marche.

Angélique Négroni

 

 

LE PARISIEN – 24/01/2017

La Métropole du Grand Paris prévoit 4 M€ pour développer Vélib’ en banlieue

 

Paris, ce lundi soir. Patrick Ollier, président (LR) de la Métropole du Grand Paris, a annoncé un investissement de 10 000 € pour chaque station de Vélib’

construite sur le territoire métropolitain.

« Maintenant, nous sommes là. Nous occupons le terrain et nous avançons ». Un an après, où en est la Métropole du Grand Paris ? Patrick Ollier, son président (LR) présentait ce lundi soir les vœux de cette nouvelle instance. Devant un parterre de maires et notamment celle de Paris, Anne Hidalgo, le député-maire, « déterminé et décontracté », a égrené les projets qui rythmeront l’année.

Souvent critiquée pour son manque de visibilité, la métropole du Grand Paris compte faire son entrée dans la vie des métropolitains. Avec du concret, en s’emparant du Vélib’. « C’est normal, la métropole agrandit l’horizon. Il y a un vrai marché, soutient Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris. Nous travaillons en bonne entente. La métropole va faire partie de la gouvernance ».

Si l’accord est sur le point d’être finalisé, une enveloppe de 4 M€, maximum, est d’ores et déjà prévue par la Métropole pour « hisser le vélo en libre-service à l’échelle métropole ». Dans le détail, la Métropole aidera les communes qui souhaitent installer des bornes Vélib’ sur leur territoire à hauteur de 10 000 € par station. Le nouveau prestataire, qui sera désigné au printemps, devrait installer 30 % de vélos à assistance électrique. Les premières stations verront le jour à la mi-2017.

Objectif : faire vivre la Métropole

Autre chantier : le guichet unique. En lien avec la région Ile-de-France et la ville de Paris, des délégués seront réquisitionnés pour accueillir les entreprises qui souhaitent venir s’installer sur le territoire métropolitain après le Brexit. « Tout sera fait pour les guider et les accompagner » a assuré Patrick Ollier. Le passe Musées métropolitain, qui doit permettre d’accéder à tarif préférentiel à des musées sur tout le territoire, sera également mis en place dans le courant de l’année.

Autant de projets qui n’ont en réalité qu’un seul objectif : faire vivre la Métropole, dont François Fillon, par exemple, candidat des Républicains à l’élection présidentielle a évoqué la suppression. « Certains s’inquiètent et s’interrogent sur son existence, avoue Patrick Ollier. Mais nous allons construire la Métropole de sorte que personne ne pense à la supprimer. A l’avant pour le combat ! ».

Victor Tassel

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 20/01/2017

Le chômage va fortement baisser en 2016, une première depuis… 2007

Tous les experts s’attendent à une quatrième baisse d’affilée du nombre d’inscrits en catégorie A à la fin décembre, un «quatre à la suite» qui devrait porter à près de 150.000 le reflux sur l’année. Même si la tendance est clairement à l’inversion de la courbe, les fondamentaux depuis 2012 restent toutefois négatifs.

En toute logique et sauf énorme surprise, Myriam El Khomri ne devrait pas avoir, à 18h, à remiser son légendaire sourire. Au contraire. Pour la première fois depuis 2007, le nombre d’inscrits en catégorie A va baisser en France entière sur l’ensemble de l’année 2016. Donc le chômage au sens de Pôle emploi, et pas qu’un peu! Depuis le mois de janvier, l’inflexion était -à fin novembre- plus que significative et démontre que la courbe, si chère à François Hollande, a bel et bien fini par s’inverser: -137.200 chômeurs en France entière en catégorie A sur les 11 premiers mois de l’année, dont les 3 derniers orientés dans le bon sens, une première consécutivement depuis février 2008. «La France n’avait pas connu depuis 2001 une baisse aussi forte sur trois mois, s’était même félicité fin décembre Bernard Cazeneuve, le premier ministre, après la publication des chiffres de novembre. Ces résultats confirment que l’engagement du gouvernement pour l’emploi porte ses fruits».

Et il y a fort à parier -en incluant la possible baisse du mois de décembre qui sera confirmée, ou pas, à 18 heures- que le compteur devrait s’affoler un peu, pour dépasser peut-être peu ou prou la barre symbolique des 150.000 inscrits en moins sur l’ensemble de l’année. Une 4è baisse en 4 mois donc (à laquelle la ministre du Travail, par un pessimisme qui ne lui ressemble pas ou pour se préparer mentalement au pire, ne croit pas vraiment), la 8è de l’année, la 10è depuis la nomination début septembre 2015 de Myriam El Khomri au ministère du Travail, la 12è en 18 mois et la 16è depuis l’élection de François Hollande à la présidence de la République en mai 2012. Ou pas. «Cette baisse du nombre de demandeurs d’emploi, qui s’inscrit désormais dans la durée, résulte notamment de la solide reprise des créations d’emploi salarié: près de 237.000 ont été enregistrées dans le secteur marchand au cours des 18 derniers mois consécutifs de hausse», avait justifié Myriam El Khomri il y a un mois, après le bon résultat des statistiques de fin novembre.

La perspective est, il faut bien l’avouer, positive même si elle arrive bien tardivement dans le quinquennat. Depuis 2007, dernière année où la France a vu son nombre de chômeurs baisser (de 259.400 précisément) au sens de Pôle emploi en catégorie A, le surplus d’inscrits est en effet hallucinant: +1.662.800 jusqu’à la fin 2015! Soit un bond de 76% par rapport au plus bas recensé huit ans plus tôt pour une Saint Sylvestre ou la population de deux villes comme… Marseille. La tendance était toutefois globalement à la baisse depuis l’élection de François Hollande, en passant de +299.600 en 2012 à +88.900 en 2015, mais il aura fallu attendre la dernière année pleine de son mandat pour que l’inversion se produise bel et bien.

Il faut dire que le gouvernement a mis le paquet pour parvenir à ce résultat: rallonge de 150.000 contrats aidés fin 2016, plan 500.000 de formation des chômeurs, aide à l’embauche dans les PME, montée en puissance de la garantie jeunes, développement du service civique… toute la politique a été orientée depuis des mois pour afficher une baisse, effective et durable, du chômage qui aurait dû permettre à François Hollande de se représenter à la présidentielle de 2017. «Ces reprises d’emploi sont également stimulées par les formations dont bénéficient notamment les demandeurs d’emploi dans le cadre du Plan 500.000 formations supplémentaires et qui leur permettent d’acquérir des compétences adaptées aux besoins des entreprises, avait précisé Myriam El Khomri le mois dernier. En novembre, 14.100 demandeurs d’emploi supplémentaires sont ainsi inscrits en catégorie D». Des bons résultats qui ne sont toutefois pas du uniquement au plan de formation lancé par François Hollande en 2016 (si les entrées en stage explosent, les sorties aussi et le solde n’a que peu d’impact sur les données agrégées) et encore moins à des radiations qui ne sont pas plus élevées ou plus basses que d’habitude. La baisse du chômage enregistrée n’est donc pas liée à des manipulations statistiques en tout genre. Elle est réelle.

Reste que le bilan depuis le début du quinquennat, 4è baisse ou pas en décembre 2016, est bien pauvre. Le nombre d’inscrits en catégorie A a bondi, au dernier pointage, de 574.300 en 55 mois, entre les mois de mai 2012 et novembre 2016. Et ce alors que le président de la République avait, dès septembre 2012, promis la fameuse inversion de la courbe pour la rentrée 2013 et au plus tard pour le 31 décembre de la même année. En vain. Si le nombre de jeunes de moins de 25 ans inscrits en catégorie A a bien reflué à fin novembre de 21.200 en France entière depuis mai 2012, celui des seniors pointant à Pôle emploi a, quant à lui, explosé. De 305.900 précisément, ce qui représente une hausse de 51% en 55 mois, donc 9400 sur les 11 premiers mois de 2016…

Pis, le nombre de chômeurs de longue durée inscrits depuis plus d’un an dans les catégories A, B et C a quant à lui bondi de 777.400 en 55 mois, soit une hausse de près de 43% sur la période, pour frôler désormais les 2,6 millions de personnes. Seule note d’espoir: cette catégorie de chômeurs, la plus éloignée du marché du travail et donc la plus difficilement réinsérable, a connu en 2016 sa première inflexion de tendance depuis 2008. Sur les 11 premiers mois de 2016, le nombre de chômeurs de longue durée a en effet reculé 6 fois pour porter à 55.800 le reflux sur l’année. Avant mars, cet indicateur n’avait en effet diminué qu’une seule fois -et encore très timidement (-1500)-, en août 2013, le mois du bug SFR, en… 8 ans.

Marc Landré

 

 

LES ECHOS – 24/01/2017

Six jeunes sur dix se disent prêts à créer leur entreprise

Selon un sondage OpinionWay réalisé pour le Salon des entrepreneurs, de plus en plus de jeunes veulent créer leur entreprise…
… Mais ils redoutent les difficultés financières.

L’idée d’entreprendre s’enracine encore un peu plus chez les jeunes. Selon le baromètre OpinionWay réalisé pour l’Union des autoentrepreneurs et la Fondation Le Roch Les Mousquetaires à l’occasion du Salon des entrepreneurs, qui se tiendra les 1er et 2 février à Paris, 60 % des 1.006 personnes de 18 à 29 ans interrogées se disent prêtes à créer une entreprise ou à en reprendre une. Un chiffre qui confirme une tendance déjà à l’oeuvre depuis quelques années.

Cet engouement pour la création d’entreprise doit cependant être nuancé. Selon ce sondage, le travail en CDI reste l’objectif majeur à atteindre pour 73 % des jeunes. Pourquoi ? Parce qu’il assure la sécurité de l’emploi et la régularité du revenu (70 %), parce qu’il donne des droits en matière de congés (49 %) et parce qu’il assure une bonne couverture sociale (49 %).

Ces résultats sont révélateurs des envies paradoxales qui traversent la jeunesse. S’ils sont tentés par le fait d’être leur propre patron (pour 40 % d’entre eux, c’est le principal avantage lorsqu’on travaille à son compte), 52 % des jeunes sont rebutés par les risques financiers et 46 % vivent mal l’idée de ne pas savoir combien ils vont gagner exactement à la fin du mois.

Interrogés sur les mesures à prendre pour favoriser l’épanouissement des jeunes au travail, ceux-ci répondent par le développement du co-working et du télétravail (85 %), mais aussi par une meilleure équité des droits sociaux entre travailleurs indépendants et salariés (83 %). Une aspiration bien identifiée par certains candidats à la présidentielle. Emmanuel Macron propose ainsi de créer une indemnité chômage pour les indépendants en rupture d’activité en fusionnant le Régime social des indépendants (RSI) avec le régime général. Benoît Hamon suggère, lui, un statut social unique de l’actif en améliorant la protection retraite complémentaire et accidents du travail pour les indépendants. François Fillon propose de son côté de développer l’autoentrepreneuriat, de réformer le RSI, de créer un statut du travailleur indépendant avec des contrats de trois ans non requalifiables et une caisse d’assurance-chômage spécifique.

« Enclencher une convergence des protections »

Pour François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs, « il est urgent de donner aux entrepreneurs de nouvelles protections et de sortir de la discrimination entre salariés et travailleurs indépendants sur laquelle repose notre modèle de protection sociale en enclenchant une véritable convergence des protections. Cela passe par […] une allocation perte subite d’activité qui serait financée conjointement avec les donneurs d’ordre ». De quoi atténuer l’incertitude financière à laquelle doivent faire face les entrepreneurs, en particulier en début d’activité.

Car si les jeunes sont indéniablement tentés par l’aventure entrepreneuriale, 45 % cherchent avant tout dans le travail « un bon niveau de rémunération ». Et un quart d’entre eux rêvent toujours d’être embauchés par « une grande entreprise française ou internationale ».

Marie Bellan

 

 

LE FIGARO – 24/01/2017

Le fisc va multiplier les contrôles des comptes des entreprises sans se déplacer

Cette nouvelle procédure, «l’examen de comptabilité», se fera à distance. Pour Bercy, il n’y aura que des gagnants.

Plus simple, mais plus fréquent. Voilà la nouvelle donne en matière de contrôles fiscaux à laquelle doivent s’adapter les entreprises depuis le début du mois. En effet, le budget rectificatif de 2016 a créé un nouveau type de contrôle fiscal, intitulé «l’examen de comptabilité». Ce dispositif permet au vérificateur de contrôler les comptes d’une société… depuis son bureau sans avoir à se déplacer. Toutes les entreprises sont concernées, de la TPE au CAC 40. «De manière assez inattendue, cette révolution du contrôle fiscal est passée complètement inaperçue, sauf pour les experts de la fiscalité», notent Alban Clot et Cyrille de Gastines, fondateurs du logiciel d’analyse comptable Supervizor.

Ce contrôle à distance est présenté par le ministère des Finances comme une «modernisation» ne faisant que des gagnants. Entreprises contrôlées et vérificateurs, tous devraient effectivement économiser du temps et de l’argent. «Cela permettra d’analyser rapidement les informations les plus pertinentes, sans intrusion excessive pour l’entreprise», résume Bercy dans la présentation de la mesure.

L’entreprise doit pour cela fournir sa comptabilité sous forme de fichier informatique. Une formalité, car elle doit justement, lors d’un contrôle fiscal sur place, présenter un «fichier des écritures comptables» où figure l’ensemble de sa comptabilité. Seule différence, la société doit désormais être capable de produire et d’envoyer ce document à la demande de l’administration, dans un délai de 15 jours. Cette dernière a alors six mois pour analyser les chiffres, poser des questions en cas d’incohérences… «Si le vérificateur décèle des irrégularités, il proposera les rectifications, explique Pascal Seguin, avocat associé chez Taj. S’il ne décèle aucune erreur, la société recevra un avis d’absence de rectification et ne pourra plus être contrôlée sur la période considérée.»

Bercy investit 10 millions d’euros dans le big data

Corollaire de cette simplification: le fisc pourra réaliser davantage de contrôles. C’est même un objectif affiché. «Le gouvernement a expressément indiqué que l’objectif recherché était d’augmenter le nombre de contrôles grâce au gain de temps que procurera cette nouvelle procédure», relève la députée PS Valérie Rabault dans son rapport annexé à la loi de finances rectificative pour 2016. Aujourd’hui, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) mène quelque 45.000 contrôles par an pour plus de trois millions d’entreprises françaises. «Le problème, ce n’est pas que le nombre de contrôle augmente: tant mieux si l’administration travaille mieux et plus vite!», précise le Medef. Le souci, ce sont les modalités du contrôle à distance. Plus loin de la réalité de la société, le contrôleur pourrait d’autant moins accepter les explications du chef d’entreprise en cas d’irrégularités.

Toujours est-il que l’examen de comptabilité est un premier pas vers un nouveau paradigme. «Nous sommes dans une application mesurée du big data, estime Pascal Seguin. Mais la tendance à l’échange et à l’analyse automatique de données, aussi bien chez nous que chez nos voisins, est très nette.» Certains anticipent que les entreprises pourraient envoyer systématiquement leurs données comptables avec leur déclaration d’impôt.

Mais encore faut-il que l’administration fiscale puisse exploiter automatiquement cette masse d’information. «Je suis assez déçu des résultats des expériences que nous avons conduites sur le data mining, qui consiste à fouiller les données pour déceler les anomalies et améliorer l’efficacité des contrôles», a lâché Christian Eckert lors des débats sur la loi de finances 2017 à l’automne. En un mot, Bercy doit encore affiner ses techniques. Et le ministre de préciser que la DGFiP a encore investi 10 millions d’euros en 2016 dans ce domaine…

Guillaume Guichard

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 24/01/2017

VTC: le conflit se crispe autour de la rémunération

Le revenu moyen de 1 700 euros net par mois semble correct, s’il était assorti d’une vraie protection sociale.

Être médiateur dans un conflit du secteur des VTC n’est pas chose aisée. Jacques Rapoport, ancien patron de SNCF Réseau, en fait actuellement la difficile expérience. L’homme a été nommé médiateur dans ce conflit entre les chauffeurs et les plateformes qui les mettent en relation avec les clients, avec Uber en tête de gondole, le 19 décembre par Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports.

Cette semaine, les relations se sont singulièrement tendues entre le médiateur et les représentants des chauffeurs. En cause: leur rémunération. C’est leur principale revendication depuis le début du conflit. Leurs associations accusent Uber, leader incontesté du marché, de ne pas leur permettre de vivre décemment. Ils pointent notamment une rémunération nette de 3 à 4 euros de l’heure, largement insuffisante.

Sauf que le médiateur, après avoir reçu les organisations de chauffeurs mais aussi les plateformes, qui lui ont ouvert leur base de données, ce qui n’avait jamais été fait, est parvenu à un autre résultat. S’il reconnaît que la fourchette peut être très large, le médiateur souligne que «le revenu mensuel net d’un professionnel est autour de 1700 euros».

Pour parvenir à ce chiffre, Jacques Rapoport a fait des choix tranchés. Il se fonde d’abord sur 60 heures de travail hebdomadaire, ce qui est beaucoup mais correspond à ce qui est souvent pratiqué dans ce métier. Ensuite, il prend en compte un chauffeur qui sait choisir les bons horaires et les bonnes zones, ce qui lui permet d’atteindre le haut de la fourchette de rémunération brute (autour de 23 euros de l’heure). Enfin, tous les autres frais relatifs à la voiture utilisée (location ou prêt, assurance, carburant), mais également à la comptabilité ou la couverture sociale des indépendants (RSI) sont pris en compte.

Réactions hostiles

Remettant en cause l’argumentaire traditionnel des représentants des chauffeurs, Jacques Rapoport n’a pas hésité à adresser «trois cartons rouges» à ceux qui ont «jugé pertinent de médiatiser les choses». Il juge ainsi erroné d’affirmer que «les chauffeurs travaillent à perte» ou qu’il faut «travailler 60 heures hebdomadaires» pour obtenir «1200 euros par mois de revenu» net.

Cette prise de position n’a pas été du goût des chauffeurs, qui ont accusé le médiateur de prendre parti pour Uber. Jacques Rapoport s’est d’ailleurs senti obligé d’intervenir une nouvelle fois, sur son site Internet, pour affirmer que «lorsqu’on met en évidence que seule une partie, probablement minoritaire des chauffeurs, peut atteindre ou dépasser le smic sans congés payés ni protection contre les arrêts de travail, on décrit une situation qui ne doit pas durer».

En insistant sur le problème de la protection sociale, le médiateur esquisse peut-être une solution possible pour sortir de ce conflit d’une manière positive. Ce point de la protection sociale constituera le sujet des réunions de cette semaine.

Tous les acteurs sont d’accord sur le besoin d’améliorer la situation. Là encore, le point d’achoppement risque de porter sur le financement de cette protection sociale complémentaire. Si Uber semble d’accord pour y contribuer, il ne souhaite pas le faire seul.

Il faut désormais aller vite. La mission fixée par Alain Vidalies à Jacques Rapoport se termine le 31 janvier. Le médiateur espère pouvoir faire des propositions aux différentes parties prenantes avant cette date, afin qu’elles donnent leur avis. Il pourra alors les présenter au ministre, qui devra ne pas traîner s’il souhaite les traduire en mesures concrètes avant que les échéances électorales ne remettent les compteurs à zéro.

Emmanuel Egloff

 

 

LES ECHOS – 24/01/2017

Action Logement passe… à l’action

 

L’organisme prévoit d’acquérir 100.000 logements intermédiaires d’ici à cinq ans et au moins 15.000 dès 2017.

L’ex-1 % logement va mettre en vente 1 % de son parc social afin de financer de nouvelles constructions.

Action Logement commence l’année en fanfare. Son président, Jacques Chanut – par ailleurs président de la Fédération française du bâtiment -, doit dévoiler ce mardi, lors de ses voeux, plusieurs nouveautés qui pourraient rendre le rôle de cet organisme et son existence même enfin lisibles aux yeux du grand public. « Nous défendons un cercle vertueux », explique-t-il aux « Echos ». De fait, les entreprises cotisent à hauteur de 0,45 % de leur masse salariale, apportant ainsi à Action Logement des fonds pour construire des logements mis à la disposition des salariés de ces entreprises et gérés par l’organisme. Une fois ce parc immobilier amorti, il est transféré aux caisses de retraite, qui récupèrent ainsi du patrimoine bâti et les revenus des loyers.

« Les fonds versés par les entreprises retournent aux salariés, la boucle est bouclée », souligne Jacques Chanut. Problème, ce fonctionnement prétendument vertueux d’un système en place depuis 2003 n’a encore jamais été mis en oeuvre. Il fallait en effet d’abord rembourser les emprunts souscrits par Action Logement pour construire, via sa filiale, l’association Foncière Logement. C’est chose faite. Les caisses de retraite récupéreront donc, dès cette année, la pleine propriété de 30.000 premiers lots, bâtis au sein des périmètres de rénovation urbaine. « A l’avenir, nous leur transférerons immédiatement la nue-propriété de tous les logements que nous construirons ou achèterons, puis l’usufruit – donc les loyers – au bout de quinze ans. L’utilité sociale reste la même, seul change le portage », poursuit Jacques Chanut. Une campagne d’affichage et de sensibilisation des entreprises va porter ce message.

Objectifs ambitieux

Les objectifs sont ambitieux. L’organisme prévoit d’acquérir 100.000 logements intermédiaires d’ici à cinq ans et au moins 15.000 dès 2017, « uniquement là où il y en a besoin, dans les zones tendues. Nous devons accompagner la reprise de la production, avant que les prix soient trop élevés, nous achèterons des immeubles entiers, ce qui nous permettra de les négocier », précise Jacques Chanut. Ce nouveau parc devrait être financé par la vente, à leurs locataires, de 50.000 de ces logements ni sociaux ni privés, que possède le groupe, pour une recette de quelque 10 milliards d’euros.

Le deuxième chantier paraît encore plus audacieux : Action Logement va mettre en vente 1 % de son parc social, afin de financer la construction de logements, toujours sociaux, mais plus modernes et mieux situés, y compris dans les centres de petites villes via des opérations de démolition-reconstruction. Plusieurs centaines de conventions devraient être signées dans ce sens avec des collectivités où s’exprime un réel besoin. Souvent défendue à droite, conspuée à gauche, la vente de HLM n’est pratiquée que par quelques bailleurs comme I3F. A l’échelle nationale, elle oscille entre 5.000 et 10.000 logements selon les années et n’a jamais atteint les objectifs fixés par diverses lois. Action Logement va en mettre 90.000 d’un coup sur le marché.

Troisième axe, enfin : les activités « non sociales », à savoir les syndics qui gèrent plus de 120.000 biens ainsi que quelques structures de promotion privée, devraient être cédées. « Plutôt que de nous lamenter sur le fait que l’Etat puise régulièrement dans les caisses d’Action Logement et que nous n’avons plus de moyens, nous allons nous les donner nous-mêmes », affirme Jacques Chanut, qui attend de pied ferme les candidats à la présidentielle. Ils pourraient trouver là quelques idées neuves bienvenues pour nourrir leurs programmes.

Les chiffres clefs

3,6 milliards d’euros : Les ressources d’Action Logement, réparties entre la collecte auprès des entreprises, les loyers, les prêts remboursés par les bailleurs sociaux et les particuliers.

18 000 le nombre de salariés de l’organisme paritaire qui gère un parc de plus de 1 million de logements sociaux et intermédiaires.

Catherine Sabbah

 

 

LA TRIBUNE – 24/01/2017

Une entreprise française sur deux vulnérable aux cyberattaques

 

La demande de rançon (ransomware) reste l’attaque la plus subie par les entreprises

 

52% des responsables sécurité des systèmes d’information d’entreprises françaises se disent confiant dans la capacité de leur entreprise à faire face aux cyberrisques. 46% d’entre eux ont constaté une hausse de cyberattaques en 2016.

Qui mieux que les responsables sécurité des systèmes d’information du CESIN (Club des experts de la sécurité de l’information et du numérique), qui réunit en grande partie les groupes du CAC 40, peuvent évoquer de façon aussi réaliste la menace cyber, une menace quotidienne… C’est bien pour cela que le nouveau baromètre du CESIN publié mardi à l’occasion de l’inauguration à Lille du Forum international de la cybersécurité (FIC), offre un panorama très intéressant sur la façon dont les entreprises tentent de se protéger contre cette menace très prégnante.

Au final, le tableau reste assez sombre. Car seuls 52% des responsables sécurité des systèmes d’information (RSSI) se disent confiant dans la capacité de leur entreprise à faire face aux cyberrisques (en hausse de cinq points par rapport à 2015). Pour assurer leur cybersécurité, 84% d’entre eux vont acquérir de nouvelles solutions techniques, 55% augmenter leur budget et 44% accroître leur effectif.

Hausse des attaques

Les résultats de ce deuxième baromètre (141 répondants) ne sont guère rassurants. Car – et ce n’est pas une surprise – les attaques ont augmenté en 2016 par rapport à 2015 pour 46% des RSSI tandis que 53% d’entre eux estiment qu’elles sont stables. Près de 80% des entreprises ont constaté au moins une cyberattaque avérée, qui a réussi à entrer dans un ou des serveurs de l’entreprise. En moyenne, elles mettent entre une et six heures pour s’apercevoir des attaques et entre trois jours et trois semaines pour nettoyer le système.

Parmi les entreprises interrogées, 21% ont été touchées par 15 attaques ou plus, 9% entre 10 et 14 attaques, 15% entre quatre et neuf, et, enfin, 34% entre une et trois. « Les attaques touchent toutes les entreprises, explique le président du CESIN, Alain Bouillé, RSSI à la Caisse des Dépôts. Plus personne ne peut se réfugier sur l’argument ‘cela n’arrive qu’aux autres’. Ce temps est terminé ».

La demande de rançon (ransomware) reste l’attaque la plus subie par les entreprises (80%, en hausse de 19 points). Suivent les attaques par déni de service (40%), les attaques virales générale (36%), la fraude externe (29%)… tandis que le cyber-espionnage économique et industriel est relativement peu fréquent (9%), tout comme la fraude au président (4%). En moyenne, les entreprises subissent trois types d’attaque, explique le CESIN.

Des solutions jugées inefficaces

Face aux menaces grandissantes, 40% des entreprises estiment que les solutions techniques proposées par le marché ne sont pas adaptées aux types et à la fréquence des menaces. 31% d’entre elles jugent que ces solutions ne sont pas non plus adaptées aux besoins de leur entreprise. Par exemple, les sondes de sécurité conseillées par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) sont jugées peu efficace (54%) tout comme le chiffrement de base de données (60%). A l’inverse, les pare-feux (91%), le VPN (89%) et le filtrage web (78%) sont jugées efficaces. « Il existe un gap entre ce qu’on nous propose et ce dont nous avons besoin », regrette le vice-président du CESIN, Olivier Ligneul, RSSI du groupe EDF.

Et pourtant les entreprises s’équipent de plus en plus pour repousser les cyberattaques. En moyenne, les RSSI mettent en place simultanément onze solutions et disposent d’un budget représentant entre 3% et 10% de leur budget informatique. Pour faire face à la menace, ils plébiscitent le VPN (87%), le filtrage web (84%), les antispam (79%), les proxy URL (64%)… De plus en plus d’entreprises souscrivent à une cyber-assurance. Ainsi 26% ont déjà souscrit à une assurance tandis que 17% envisagent de le faire d’ici un an… même si les assureurs, à l’exception du leader de cette niche de marché Marsh, ne comprennent pas toujours les risques liés aux cyberattaques, estime-t-on au CESIN.

La cyber-menace, un frein à la transformation numérique?

Considérée à 95% par les membres du CESIN comme un enjeu stratégique, « la transformation numérique génère de nouveaux risques », estime Alain Bouillé. Ainsi, 95% considèrent qu’elle a un impact sur la sécurité des systèmes d’information et des données, et 89% jugent qu’elle a un impact sur la gestion des données sensibles de l’entreprise. La transformation numérique vient perturber la cybersécurité installée dans les entreprises, à l’image du cloud qui est utilisé à 82% par les entreprises interrogées, des objets connectés… Résultat, plus d’une entreprise deux (58%) considère que les solutions disponibles sur le marché ne sont pas adaptées.

Selon le CESIN, le cloud expose par exemple les entreprises à de nombreux risques, notamment en raison du moindre contrôle des données. Les RSSI évaluent un risque fort sur le contrôle des accès et des audits (57%), sur le stockage des données dans des datacenters à l’étranger, hors du droit français (55%), sur le non effacement des données (55%), sur la confidentialité des donnée vis-à-vis de l’hébergeur (50%). Du coup, sécuriser le cloud nécessite pour 91% d’entre eux de mettre en oeuvre des outils spécifiques.

En outre, la transformation numérique introduit de nouveaux risques liés aux nouvelles pratiques des salariés. L’utilisation de matériel informatique personnel au bureau (BYOD) représente un risque pour 54% des RSSI interrogés. Les objets connectés représentent un risque pour 96% des RSSI, tout comme le « machine to machine » (74%), le big data (69%), le e-commerce (59%) et la blockchain (37%). Bref, le métier des RSSI va devenir de plus en plus stressant. Pas sûr que leur sommeil soit paisible…

Michel Cabirol  

 

 

L’OPINION – 24/01/2017

Désertification des villes : les professionnels du commerce s’alarment

 

En France, en moyenne, 10 % des surfaces commerciales de centre-ville sont inexploitées. Mais dans les villes moyennes, qui comptent entre 50 000 et 100 000 habitants, il est supérieur dans la moitié des cas.

Cent des 300 villes moyennes françaises dépassent la cote d’alerte en termes de vacances de locaux commerciaux

En France, un local commercial sur dix est inoccupé dans les centres-villes : un taux de vacance jugé élevé et « préoccupant » par l’Inspection générale des finances, qui a consacré un rapport à cette désertification urbaine en juillet. Ce chiffre moyen cache des disparités. Les grandes villes sont relativement épargnées (un quart d’entre elles ont un taux de vacance commercial supérieur à 10 % et il est inférieur à 5 % à Nantes, Strasbourg, Lyon ou Toulouse), mais les villes moyennes sont, pour plus de la moitié, concernées. Le monde du commerce appelle les pouvoirs publics et ses propres troupes à réagir.

Bernard Morvan, le président de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), est aux premières loges pour constater le désastre qui frappe les villes moyennes françaises. Il en parcourt, des rues longées de rideaux de fer baissés : 90 % des 40 000 commerces qu’il représente sont situés dans les centres-villes. Lui-même commerçant à Montereau, ville de Seine-et-Marne particulièrement touchée, il a fait de la lutte contre la désertification un de ses thèmes de prédilection, demandant même un « plan Marshall ». Sans succès.

« Je me fais lanceur d’alerte depuis plusieurs années, explique-t-il. Mais je ne vois aucune prise de conscience. Pourtant, les enjeux sont économiques, mais aussi sociaux (le nombre d’emplois baisse), sociétaux (la dévitalisation lente va de pair avec la disparition des services publics) et sécuritaires. Moins de commerce, c’est moins de lumière, moins de passage. La sécurité se dégrade dans les centres-villes qui se transforment en ghettos. » Les conséquences électorales de cet abandon terriblement ressenti par la population sont lourdes. Béziers, qui a porté à sa tête un maire d’extrême droite, Robert Ménard, a le taux de vacance le plus élevé de France : près de 24 %.

Les raisons de cette désertification sont multiples. Bien sûr, le développement des centres commerciaux en périphérie a affecté le commerce. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. « Les centres commerciaux ne sont pas la raison de la désaffection, mais le signe que les commerces de centre-ville ne répondent pas aux attentes, nuance Eric Plat, président de la fédération du commerce associé (FCA). Ces zones sont efficaces, mais pour l’achat plaisir, les centres-villes n’ont pas perdu leur valeur. Les consommateurs n’ont pas, dans l’absolu, de préférence pour l’un ou l’autre. Il faut simplement leur donner le choix et la possibilité de s’y rendre. »

Parcours du combattant. Or, cette possibilité, les Français ne l’ont souvent plus, du fait de choix politiques mal pensés… et de manque de réactivité des commerçants. Pointée du doigt, la place laissée aux voitures dans les centres-villes. Pour Eric Plat, les maires des petites villes ont souvent une approche « patrimoniale » des centres, incompatible avec une réelle activité économique. Il cite un exemple la Roche-sur-Yon (Vendée). « Le maire a cru bien faire en créant une zone d’animation au centre… Mais cela s’est retourné contre le commerce local, car il n’a pensé ni aux parkings ni aux transports. »

Pour Bernard Morvan, face au parcours du combattant pour atteindre les centres-villes, les consommateurs renoncent. Ils préfèrent les périphéries ou le commerce en ligne. D’autant que, pour la FCA comme pour la FNH, les villes et les associations de commerçants n’ont pas pris en compte les nouvelles nécessités. En n’adaptant pas leurs horaires d’ouverture. Ou en ratant le virage de la modernité. « Les centres-villes ne sont pas équipés en wifi. Cela revient tout simplement à négliger les attentes désormais élémentaires des clients », résume Eric Plat.

Résultat, une désertification lente, mais sûre. « Les élus n’identifient pas les signes avant coureurs, comme le changement de nature des commerces dans une rue, poursuit-il. Quand s’implantent des agences bancaires, des cabinets d’assurances, des agences immobilières, c’est mauvais signe. Cela veut dire que l’attractivité et les loyers baissent. Ces commerces ne veulent pas capter du trafic mais simplement avoir pignon sur rue : la majorité de leur activité à lieu en ligne. »

Méconnaissance. Ce qu’on lit en creux dans ce constat, c’est la mauvaise connaissance qu’ont les élus du terreau économique local. « Ils ne savent pas quel est le poids économique de leur centre-ville, la richesse produite. Partant de là, il est difficile de faire des arbitrages », déplore Bernard Morvan. Il plaide pour la création d’observatoires locaux, qui produiraient des indicateurs de densité économique, identifieraient les besoins et évalueraient les effets des décisions : « Plutôt que de comptabiliser les « dents creuses », on peut les remplacer judicieusement par un artisan, un service manquant, qui créerait une cohérence, une raison de venir. » Des discussions sont en cours dans la région des Hauts-de-France pour mettre en place des expériences pilotes.

Eric Plat ne veut pourtant pas croire en une fatalité du désert des villes moyennes. Pour lui, si le commerce est pensé de façon globale, les périphéries ne seront plus des aspirateurs à clients. Il cite, en exemple de recomposition réussie, la ville de Bordeaux – qui n’est certes pas une ville moyenne, mais qui a réussi à faire baisser drastiquement son taux de vacance. « Tous les acteurs ont été mobilisés. La mairie a pensé les parkings, les connexions entre les différentes zones que sont l’hypercentre, la rive droite, le centre commercial Mériadeck. Elle a pris en compte les nouveaux formats commerciaux et travaillé avec les acteurs du foncier pour remodeler des îlots et proposer de plus grandes surfaces de vente, qui manquaient, et permettre l’émergence de locomotives commerciales. » À Bordeaux, le taux de vacance commerciale est aujourd’hui inférieur à 4 %.

Emmanuelle Ducros

 

 

LE FIGARO – 24/01/2017

Fessenheim : le gouvernement à la peine chez EDF

Pour déclencher la mise à l’arrêt de la doyenne des centrales nucléaires françaises, le conseil d’administration d’EDF doit valider ce mardi matin le protocole d’indemnisation et demander l’abrogation du décret d’autorisation de fonctionnement des deux réacteur.

L’État a beau détenir 85 % du capital d’EDF, il risque de se voir infliger un véritable camouflet ce mardi lors du conseil d’administration qui doit examiner le projet de fermeture de Fessenheim. Pour déclencher la mise à l’arrêt de la doyenne des centrales nucléaires françaises, promise en campagne électorale par François Hollande en 2012, le conseil d’administration d’EDF doit franchir deux étapes: valider le protocole d’indemnisation de l’entreprise par l’État et demander l’abrogation à terme du décret d’autorisation de fonctionnement des deux réacteurs alsaciens.

Mais la décision concernant l’indemnisation est entre les mains des cinq administrateurs indépendants du groupe public, ainsi que du PDG Jean-Bernard Lévy. Car, l’État étant signataire de la convention, ses six représentants se trouvent en situation de conflit d’intérêts et ne pourront pas prendre part au vote. Et les six représentants des salariés voteront comme un seul homme contre le projet. Il suffit donc qu’un administrateur indépendant vote non pour que le projet tombe à l’eau…

Dans cette situation ubuesque, tous les arguments sont bons. Le conseil devra se prononcer au nom de l’intérêt social de l’entreprise. Le premier de ces intérêts est le respect de la loi, en l’occurrence le texte sur la transition énergétique: il prévoit de plafonner à son niveau actuel la capacité de production nucléaire d’EDF. Quand l’EPR de Flamanville 3 entrera en service, il faudra donc fermer deux tranches actuellement en service.

Mais l’intérêt de l’entreprise est-il vraiment de décider dès maintenant? Flamanville ne sera raccordé au réseau qu’en 2018 ou 2019. D’ici là, l’élection présidentielle de mai peut changer radicalement la donne.

Pression maximale

Résultat: une pression considérable s’exerce sur la réunion de mardi. En fin de semaine dernière, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, a, de source proche du dossier, personnellement contacté chacun des administrateurs indépendants pour affirmer la position de l’État. La démarche a, semble-t-il, été diversement appréciée. Lundi encore, une réunion s’est tenue sur le dossier à l’Élysée.

De sources concordantes, le conseil pourrait ne pas voter, dans un sens ou dans l’autre, mais se contenter d’une délibération dont chaque mot s’annonce disputé et qui signifie un report de toute décision formelle. Pis, cette délibération pourrait ne porter que sur le volet indemnisation, sans évoquer la demande d’abrogation, la plus symbolique. Enfin, les administrateurs devraient conditionner leur vote ultérieur à l’obtention de la prolongation du décret d’autorisation de création de Flamanville 3 que le gouvernement aurait mis en balance dans ce bras de fer. Ce décret arrive à échéance. Toute décision sur Fessenheim dépendrait aussi de l’autorisation du redémarrage du réacteur de Paluel, actuellement à l’arrêt. Enfin, le conseil veut attendre le feu vert de la Commission européenne sur Fessenheim avant de voter.

En attendant, la tension est à son comble sur le site, avec une grève votée lundi pour 48 heures. Les salariés réclament que le projet de fermeture de la centrale soit purement et simplement abandonné.

Frédéric de Monicault

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 24/01/2017

Hamon se prépare à un affrontement dur avec Valls

L’ancien premier ministre a choisi le revenu universel et la laïcité comme angles d’attaque privilégiés.

Une semaine pour convaincre. Ou plutôt, pour transformer l’essai. Arrivé en tête du premier tour de la primaire à gauche, Benoît Hamon déroule sa stratégie d’entre-deux-tours, persuadé que la dynamique est en sa faveur, alors que les ralliements se sont enchaînés depuis dimanche soir. Le député des Yvelines a prévu de tenir deux meetings avant le vote de dimanche 29 janvier : le premier, jeudi soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans une salle pouvant accueillir « entre 4 500 et 5 000 personnes », selon son entourage ; le second, vendredi soir, au Palais des sports Saint-Sauveur à Lille, dans le fief de Martine Aubry qui lui a apporté son soutien lundi.

Mais c’est surtout le débat d’entre-deux-tours, mercredi 25 janvier, que l’ancien ministre de l’éducation nationale prépare attentivement. Un débat où il risque gros. Le favori du scrutin sait que son adversaire Manuel Valls mise tout sur cette confrontation pour tenter de rattraper son retard. Revenu universel, taxation des robots ou encore brigade antidiscrimination : les propositions du député des Yvelines seront passées au crible par l’ancien premier ministre qui va tenter d’imposer sa propre « crédibilité » et sa stature d’homme d’Etat, contre ses propositions jugées « irréalistes », voire « régressives », selon les mots de certains de ses proches.

Interrogé lundi matin sur France Inter, M. Hamon a commencé à répondre aux attaques de M. Valls sur ce point. « Ce genre d’arguments, je le lui laisse. Je n’ai pas dénigré qui que ce soit dans cette campagne. Je ne procède pas par oukases, je suis ravi de débattre avec lui. J’espère qu’il aura un deuxième argument », a-t-il lancé, défendant un projet de « long terme » qui n’a « rien d’utopiste ».

« Un référendum pour ou contre Valls »

Au QG du candidat, au 11e étage de la tour Montparnasse, on fait mine de ne pas redouter le face-à-face à venir. « Benoît connaît par cœur Manuel. Ils se côtoient au PS depuis trente ans, rien ne l’impressionne chez lui », prévient un partisan du Finistérien. « On sait que Valls va tenter de nous attaquer. On va répondre coup pour coup, avec l’intention de faire du second tour un référendum pour ou contre Valls à gauche », prévient-on dans l’équipe Hamon.

Les trois premiers débats avant le premier tour ont servi de terrain d’entraînement pour l’ancien ministre de l’éducation. Particulièrement le dernier, où il avait affronté un tir de barrage général de la part de ses rivaux. Selon son directeur de campagne, le député Mathieu Hanotin, M. Hamon a alors démontré ses facultés de résistance. « Benoît a ainsi pu montrer qu’il avait tenu le mur. Il a gagné en crédibilité dans ces affrontements », notamment autour du revenu universel, qui fut ce soir-là la cible coordonnée de Manuel Valls, de Vincent Peillon et d’Arnaud Montebourg.

Un autre thème devrait être particulièrement mis en avant par l’ancien premier ministre d’ici au second tour : celui du rapport des deux hommes à la laïcité. Derrière ce terme général, le camp Valls entend surtout attaquer M. Hamon sur ses positions par rapport à l’islam radical, mais aussi plus largement à l’immigration et aux banlieues.

« Pas de compromis avec des communautarismes »

  1. Valls estime que son concurrent est « ambigu » dans sa défense des principes républicains face à l’islamisme politique. Les proches du député de l’Essonne accusent M. Hamon, élu de Trappes, l’une des villes françaises où la mouvance salafiste est particulièrement implantée, de ne pas être assez ferme avec les communautarismes. Sur France Info mardi matin, M. Valls a évoqué des « risques d’accommodements » chez son concurrent, précisant qu’« il ne peut y avoir le moindre compromis avec des communautarismes ». Pour le camp Valls, si le candidat Hamon propose la légalisation du cannabis ou la reconnaissance de l’Etat de Palestine, c’est précisément pour s’attirer le vote des cités.

« Il faut bien sûr lutter contre l’islam radical, mais arrêtons de faire de l’islam un problème de la République », a réagi M. Hamon, lundi, se félicitant d’avoir réussi jusqu’à présent à orienter, par ses propositions, les débats de la primaire sur les thèmes économiques et sociaux plutôt que sur les thèmes identitaires. « Sur la question laïque, Benoît Hamon se revendique en héritier d’Aristide Briand qui veut apaiser plutôt qu’exciter les tensions », explique son porte-parole, le député Régis Juanico. Soit l’application stricte des principes de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat, sans recourir à l’inscription dans la Constitution d’une « charte de la laïcité », comme le propose M. Valls.

L’autre chantier de la semaine pour M. Hamon est de démontrer ses capacités à rassembler à gauche. Sur ce point, le discours des hamonistes est simple : on ouvre grand les bras à tous les ralliements possibles avant le second tour. « Aucun sectarisme, aucun ostracisme, on accueille tous ceux qui veulent. Notre objectif c’est de rassembler. Nous, on est zen, pas comme d’autres », sourit M. Juanico.

Après les ralliements de M. Montebourg et de Mme Aubry et de leurs proches, l’ancien ministre espère obtenir d’ici au 29 janvier un autre soutien de poids à gauche, celui de Christiane Taubira. Il lui a téléphoné dès lundi matin, mais rien n’a fuité pour l’instant des intentions de l’ancienne garde des sceaux. « On ne sait pas si Christiane va prendre position, mais si c’est le cas, on serait vraiment très étonné qu’elle soutienne Valls plutôt que Benoît », explique un proche du député.

Solenn de Royer, Cédric Pietralunga et Bastien Bonnefous

 

 

LE PARISIEN – 24/01/2017

Présidentielle : Emmanuel Macron se veut au-dessus de la mêlée

 

Beyrouth (Liban), hier. Emmanuel Macron a rencontré des Français à l’Ecole supérieure des affaires.

En déplacement au Liban, le candidat s’est réjoui de ne pas avoir pris part à la primaire.

Ce n’est pas le désert d’Atacama au Chili, mais c’est aussi un joli pied de nez. Tandis que le PS s’enfonce dans les méandres de sa primaire, Emmanuel Macron s’est envolé pour le pays du Cèdre. Le candidat d’En marche ! a atterri hier au Liban, « partenaire historique, majeur de la France ». Pour mieux se placer au-dessus du lot ? « Je ne me suis jamais mêlé à la primaire, donc je n’avais pas ce besoin », rétorque Macron. Plus que jamais, il s’en tient à cette ligne : cette affaire-là ne le concerne pas. « A un moment, c’est leur problème ! » balance un proche. Emmanuel Macron le répète inlassablement, il ne croit pas au processus de la primaire. Il y voit un jeu « de positionnement réciproque » entre candidats plutôt que l’élaboration « d’un projet porté pour le pays ».

Son entourage en veut pour preuve la performance de Benoît Hamon : « Les électeurs ont intériorisé le fait qu’ils ne votaient pas pour la présidentielle mais pour préparer l’après. » Et se félicite plus que jamais de s’être tenu à distance, en prenant connaissance des soupçons de manipulation sur les chiffres de la participation. « Politiquement, cela n’avait pas de sens pour nous, mais c’est aussi pour ce genre de raisons qu’on ne voulait pas y aller », glisse un proche.

Appel à un dialogue multilatéral en Syrie

A des milliers de kilomètres des aléas de la politique parisienne, le candidat est ainsi libre de s’offrir un véritable déplacement de présidentiable. Accueilli dès son arrivée par l’ambassadeur de France, Macron s’abrite derrière la règle selon laquelle, « à l’étranger, on ne commente pas la vie politique française » pour bouder les questions des journalistes sur la primaire. « Je viens délivrer un message qui est d’abord celui de la présence de la France au côté du Liban », poursuit-il à l’Ecole supérieure des affaires, où il s’est exprimé face à quelque 400 représentants de la communauté française et économique.

Sur la Syrie, « Bachar al-Assad a failli de manière claire », déclare Macron, en appelant à créer un dialogue multilatéral. S’il estime qu’ « il n’y a de compromission à avoir », il juge qu’avoir fait « de la destitution de Bachar al-Assad un préalable à tout » était une erreur.

Macron entrera aujourd’hui dans le vif du sujet, lors de ses audiences avec le président de la République, Michel Aoun, le Premier ministre, Saad Hariri, et le patriarche maronite, Bechara Boutros Rahi.

L’ancien ministre se sait attendu au tournant. « On ne peut pas prétendre aux plus hautes fonctions de la République sans être capable d’aller au contact des situations diplomatiques », reconnaît-il.

Pauline Théveniaud

 

 

LES ECHOS – 24/01/2017

Russie, commerce : à Berlin, Fillon assume ses désaccords avec Merkel

+VIDEO. Contrairement à la chancelière, le candidat de la droite à l’Elysée met en avant le danger de ne pas rétablir la confiance avec Vladimir Poutine. Il veut une réponse ferme face au protectionnisme de Donald Trump.

François Fillon avait annoncé la couleur dans un entretien musclé paru dans la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » et « Le Monde ». Tout en faisant le « choix clair du couple franco-allemand » et revendiquant des accords en matière de politique de défense, le candidat de la droite à l’Elysée a assumé plusieurs désaccords profonds avec Angela Merkel, notamment sur Vladimir Poutine, lors de la visite qu’il lui a rendu ce lundi à Berlin .

« Entre Europe et Russie, nous devons rétablir la confiance, retrouver le chemin du dialogue et construire une relation forte, a-t-il dit après un entretien d’une heure avec la chancelière, lors d’un discours à la Fondation Konrad Adenauer, proche chrétienne-démocrate (CDU). Entre Russie et Europe, notre seule perspective ne peut pas être une confrontation larvée sous un régime de menaces et de sanctions. »

La victoire de l’ex-Premier ministre à la primaire de droite avait été accueillie à Berlin par un soulagement – car il veut mener des réformes ambitieuses, saluées par le ministre Wolfgang Schäuble – et d’inquiétude – du fait de sa position sur la Russie. Ses dernières déclarations ne devraient pas rassurer la chancelière, qui se méfie de Vladimir Poutine comme de la peste.

Un climat de « guerre froide »

Angela Merkel s’inquiète vivement des cyberattaques attribuées à des pirates russes ou à la tentative d’influence croissante de Moscou dans le débat public allemand. Cette offensive, qui ne recule pas devant la fausse information, profite au parti populiste AfD, qui défend l’annexion de la Crimée et conteste la politique d’asile de la chancelière.

François Fillon, qui regrette un climat de « guerre froide », met en garde contre l’inaction. « Nous devons sortir de cette impasse, explique Bruno Le Maire, son conseiller pour les affaires européennes, qui l’a accompagné à Berlin. Si nous ne nous ne nous rapprochons pas de Moscou, on risque de voir un accord entre Trump et Poutine sur l’Ukraine dans le dos des Européens ».

« La France ne peut pas accepter plus de réfugiés »

La Russie n’est pas le seul point d’achoppement avec la chancelière. Comme Manuel Valls, le candidat de la droite à l’élection présidentielle a répété ce lundi que « la France ne peut pas accepter plus de réfugiés » alors qu’Angela Merkel continue de compter sur une répartition de demandeurs d’asile dans l’Union européenne.

Après l’élection de Donald Trump, qui défend une politique protectionniste, François Fillon a tracé les lignes d’un réplique européenne. « Dans un monde où chaque puissance défend bec et ongles ses intérêts commerciaux, il est temps que les Etats européens sortent de leur torpeur pour se protéger et faire valoir leurs droits », a-t-il lancé. Opposé au traité de libre-échange transatlantique, pourtant prioritaire pour Angela Merkel, il veut établir un rapport de forces avec les Etats-Unis, dans lequel « il faut mettre tous les sujets sur la table » : le commerce, dumping fiscal, mais aussi les sanctions américaines « totalement injustifiées » contre des sociétés européennes, dont BNP Paribas.

Angela Merkel, qui accueille vendredi François Hollande pour un déjeuner de travail, est également prête à recevoir le futur candidat socialiste « si cela est souhaité », a indiqué son porte-parole. La chancelière n’a pas l’intention d’inviter Marine Le Pen , avec laquelle « il n’y a vraiment aucun point commun ».

VIDEO – Fillon veut une « puissance européenne » face aux « USA de Trump et à la Russie de Poutine » : http://www.lesechos.fr/elections/francois-fillon/0211721672855-russie-commerce-a-berlin-fillon-assume-ses-desaccords-avec-merkel-2059394.php

 

Thibaut Madelin

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 24/01/2017

La City s’alarme de la sortie annoncée du marché unique

La finance britannique veut obtenir un «bon Brexit», un accord réciproque sur l’accès à l’UE.

La City fait le deuil de son «passeport» financier qui lui permet d’opérer sans frontières dans l’Union européenne. Le discours de Theresa May, il y a tout juste une semaine pour confirmer la sortie du marché unique, implique directement la fin de cette facilité pour vendre ses produits sur l’ensemble du continent. Environ 13.500 sociétés britanniques détiennent de tels sésames, à comparer aux 8 000 dans le reste de l’UE. «L’interdépendance entre le Royaume-Uni et l’Union européenne était fondée sur le marché unique et le passeport. Quand nous quitterons l’UE, nous deviendrons un pays “tiers”. Il nous faut une nouvelle approche pour garantir notre accès à ce marché», explique Mark Hoban, ancien ministre du Trésor, en charge d’un organe de régulation de la City.

Après s’être mobilisés pour convaincre le gouvernement britannique de l’importance de l’enjeu, les dirigeants du lobby du secteur, TheCityUK, se rendent à Bruxelles ce mardi pour plaider leur cause. Le résultat de ces pourparlers, qui doivent s’étaler sur les deux ans de négociations sur la sortie du Royaume-Uni, sera déterminant pour l’avenir de la place financière londonienne. Entre 35. 000 et 232. 000 emplois sont en jeu, selon différentes études.

«Obtenir un bon Brexit est notre plus grand défi», alerte Miles Celic, directeur général de TheCityUK. Aucune des solutions alternatives à l’appartenance à l’UE et son fameux passeport n’est vraiment satisfaisante. Les banques ou assureurs britanniques qui souhaitent continuer à opérer en Europe auront le choix de s’adapter à la loi locale au cas par cas sans accord spécifique, cas de figure le plus défavorable. Ils pourront décider d’opérer depuis une filiale sur le continent. C’est ce que de nombreux établissements, dont HSBC, UBS ou Goldman Sachs, se préparent à faire. Avec à la clé le transfert de plusieurs milliers d’emplois. Autre possibilité: miser sur un mécanisme d’«équivalences», un ersatz de passeport pour les pays tiers. Mais ce régime est contraignant. Il requiert le même niveau de régulation que celui en vigueur dans l’UE, ce qui limiterait les marges de manœuvre du secteur post-Brexit. Et, s’il peut s’appliquer à certaines activités, telles les chambres de compensation en euros, ce n’est pas le cas pour d’autres, comme le crédit ou l’assurance. «Cela peut s’imposer comme palliatif en cas d’absence d’accord entre Londres et l’UE, mais cette option ne devrait pas constituer une base de départ pour les négociations et ne peut s’avérer une solution durable», estime Rachel Kent, avocate au cabinet Hogan Lovells. Selon elle, «la priorité immédiate est d’obtenir des dispositions transitoires» pour éviter un choc brutal pour les entreprises de la City.

C’est pourquoi TheCityUK s’empresse de réclamer «un accord sur mesure prévoyant un accès mutuel aux marchés» financiers entre Londres et l’Europe. Un objectif très ambitieux. Les représentants de la City ont tendance à considérer que l’Europe a autant, voire plus, besoin d’eux que l’inverse. Or une telle présomption pourrait se révéler dangereuse. Comme le reconnaît le député conservateur pro-Brexit Peter Lilley, «il ne faut pas surestimer la probabilité qu’on obtienne un accord» commercial avec l’UE. Selon lui, les Européens ont de fortes chances de «chercher à nous punir, même si cela revient à se nuire à eux-mêmes».

Les enjeux sont énormes pour le Royaume-Uni. La finance représente 11 % de son PIB. Selon Mark Boleat, responsable de la stratégie de The City of London Corporation, l’organisme ombrelle du secteur, «si le Royaume-Uni tombe sous les conditions d’un pays tiers, jusqu’à 50 % de notre activité liée à l’UE serait menacée, soit 20 milliards de livres de revenus et environ 35.000 emplois». Mais les dommages pourraient même être encore plus grands. À en croire le patron (français) de la Bourse de Londres, Xavier Rolet, c’est tout «l’écosystème» financier du pays qui est en jeu, ce qui pourrait mettre en danger 232 000 emplois, d’après une étude d’Ernst & Young.

Chaque emploi de la City en fait vivre de nombreux autres. 44 % de l’activité des 50 plus grands cabinets d’avocats londoniens dépend des banques et autres services financiers. Un associé chez Goldman Sachs gagne près d’un million de livres par an, hors bonus. Ce revenu lui permet de s’offrir des biens (voiture, maison…) et des services (employés de maison, écoles des enfants…) qui soutiennent l’économie londonienne. Ce n’est pas un hasard si les ventes d’immobilier de luxe à Londres ont déjà chuté de 9 % depuis le vote pour le Brexit. Même la vie culturelle dépend en grande partie de la générosité de philanthropes de la City.

Or jusqu’à 50 % des effectifs de Goldman Sachs dans la City pourraient être transférés vers New York, Francfort ou d’autres capitales européennes. HSBC vient de confirmer la relocalisation d’un millier de postes à Paris. UBS compte en déplacer autant, probablement vers l’Allemagne. Le patron de JPMorgan, Jamie Dimon, a reconnu qu’il allait en faire autant.

En déclenchant d’ici à fin mars le compte à rebours de la sortie de l’UE, Theresa May sait qu’elle risque d’entraîner des réactions en chaîne négatives. D’où l’urgence pour la City de faire entendre son cri d’alarme. La finance pourrait bien faire les frais de négociations à risque avec l’UE, dans lesquelles un accord sur les échanges de marchandises serait privilégié.

May lance sa stratégie industrielle post-Brexit

Depuis son entrée en fonction l’été dernier, Theresa May évoque son ambition d’une stratégie industrielle «moderne» pour le Royaume-Uni. À l’heure où la finance est déstabilisée par le Brexit, elle espère rééquilibrer l’économie du pays après des décennies de déclin de son industrie, qui ne pèse plus que 14 % du PIB (avec l’énergie), contre 80 % pour les services. La première ministre a dévoilé lundi les dix piliers de ce programme. Ils comprennent l’investissement dans la recherche et l’innovation, le développement de compétences clés, l’amélioration des infrastructures, la création de filières, la promotion des régions délaissées. Inspiré par des stratégies qui ont réussi en Corée du Sud ou aux États-Unis, le gouvernement espère créer des champions mondiaux en identifiant des leaders de leur secteur, chargés d’entraîner derrière eux tout un tissu industriel. Rompant clairement avec le laisser-faire traditionnel des conservateurs cher à Margaret Thatcher, Theresa May propose un donnant-donnant aux entreprises, dans une approche interventionniste. Elle leur demande de coopérer pour stimuler l’activité dans leur domaine, en leur promettant en retour de les aider en matière réglementaire. Il s’agit de doper la productivité de l’économie britannique, à la traîne de l’Allemagne et de la France.

Florentin Collomp

 

 

L’OPINION – 24/01/2017

Trump enterre le traité transpacifique

 

Donald Trump a signé un décret mettant fin à la participation américaine au TPP

Le traité de libre-échange entre pays d’Asie-Pacifique ne pourra pas entrer en vigueur. Il était pourtant vu comme un contrepoids à l’influence grandissante de la Chine

Le successeur de Barack Obama a signé dans le Bureau ovale un décret mettant un terme à la participation des États-Unis au traité signé entre douze puissances asiatiques et américaines.

Donald Trump passe à l’acte. Après l’Obamacare, qu’il a attaqué dès son arrivée à la Maison Blanche, le nouveau président américain s’en prend cette fois au traité de libre-échange transpacifique, le TPP.

Négocié durant des années par l’administration de Barack Obama, ce pacte avait été le fruit de nombreuses critiques de la part de Donald Trump, durant la campagne, le jugeant « terrible » et « violant les intérêts des travailleurs américains ».

Le traité signé l’année dernière par douze pays d’Amérique et d’Asie, mais pas encore ratifié, visait à créer une zone de libre-échange entre les pays signataires.

À l’époque de la signature, Barack Obama avait salué un accord qui « renforcera notre leadership à l’étranger et soutiendra les emplois ici aux États-Unis ». Le TPP prévoyait notamment une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les États-Unis et le Japon, pour des produits comme le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf.

Faute de ratification de la part des États-Unis, l’accord ne pourra pas entrer en vigueur. D’après une source de NBC, reprise par Reuters, Donald Trump pourrait s’engager simultanément à lancer sur une base bilatérale des négociations commerciales avec les onze autres pays signataires du TPP.

Des craintes. L’arrivée du nouveau président américain et ses premières décisions ne manquent pas de faire réagir. Avant même l’annonce officielle du retrait des États-Unis du TPP, le ministre mexicain de l’Économie, Ildefonso Guajardo, a prévenu dans une interview publiée par le quotidien El Universal que son gouvernement devrait réfléchir à des « mesures en miroir », notamment si Washington impose des restrictions aux importations vers le marché nord-américain.

Du côté du Canada, le Premier ministre fédéral, Justin Trudeau, a réuni son gouvernement dès ce lundi pour deux jours à Calgary, afin de débattre de la meilleure approche possible face aux positions de la Maison Blanche. Dans l’entourage du Premier ministre, on se veut rassurant. « Ils n’ont rien dit de spécifique sur de véritables problèmes qu’ils auraient avec nous », a commenté David MacNaughton, ambassadeur du Canada à Washington.

Conformément à ses promesses de campagne, le président américain devrait par ailleurs appeler à une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena).

Cette décision du président Trump pourrait pourtant satisfaire une partie de la population américaine. Selon un sondage publié en avril 2016 par la firme Morning Consult, les Américains sont aujourd’hui 40% à estimer que le libre-échange a fait plus de mal (40%) que de bien (26%) aux États-Unis.

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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RUGBY : Résultats du WE du 21 Janvier 2017

2017-01-24T08:40:42+01:00Mots-clés : , , |

Pas de match pour nos Espoirs ce week-end. Dans la poule, Provence cartonne Aubenas 52-03, Tarbes s’impose facilement à domicile 33-00 face à l’USAL. Bourg- Auch a été annulé, tout comme Valence/Romans-Nevers.

Au classement, Auch 1er avec 42 pts, Massy 7ème avec 24 pts mais un match en moins. Le 4ème, place du dernier qualifié, est Provence Rugby avec 30 pts (et un match en moins).

Séniors : Chambéry – Massy (reporté)

Repos encore une fois pour nos Séniors ce dimanche. Pendant ce temps là :
Bourg-en-Bresse (BO) 39-15 Auch
Provence Rugby (BO) 39-08 Aubenas
Tarbes (BO) 40-14 Limoges
A noter que la rencontre Valence/Romans-Nevers a elle aussi été reportée.

Au classement, Bourg est 1er (36 pts, 12 matches), Nevers 2ème (33 pts, 11 matches), Massy 3ème (32 pts, 10 matches) et Provence Rugby 4ème (30 pts, 10 matches). Ferment la marche Valence-Romans et Aubenas (15 pts).

CCI Business : Les nouveautés sur CCI Business – Grand Paris – Aménagement : 20/01/2017

2017-03-02T07:05:32+01:00Mots-clés : |

Revue de presse du MEDEF IDF du 20 janvier 2017

2017-09-19T13:35:43+02:00Mots-clés : , , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LE MONDE – 20/01/2017

Piétonisation des voies sur berge : la région s’alarme d’une aggravation de la pollution

La présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, propose trois scénarios alternatifs de « piétonisation douce ».

La piétonisation des voies sur berge à Paris continue de faire polémique. Jeudi 19 janvier, Valérie Pécresse a rendu public le troisième rapport d’étape du comité d’évaluation régional de la fermeture de la voie Georges-Pompidou, décidée par la mairie de Paris depuis le mois de juillet. Pour la présidente (Les Républicains, LR) de la région Ile-de-France, la décision d’Anne Hidalgo a eu des impacts négatifs sur la qualité de l’air, le trafic routier et la pollution sonore. « Nous n’assistons pas à l’effet d’évaporation attendu : les effets de report sont très importants, allant jusqu’à l’A86 ; les nuisances sonores augmentent, et la pollution de l’air s’aggrave », a-t-elle résumé.

Alors que, lundi 16 janvier, la ville de Paris notait une nouvelle réduction du trafic sur les principaux axes de report, le comité régional installé le 12 septembre 2016 sous l’autorité du professeur Pierre Carli, médecin chef du SAMU de Paris, constate « un impact négatif sur la circulation qui se confirme » en centre-ville, et une augmentation du bruit, « surtout la nuit ». « Pendant la nuit, les augmentations peuvent aller au-delà d’un doublement de l’énergie sonore à certains endroits », insiste-t-il, donnant en exemple le quai de la Mégisserie, où le bruit s’est accru, entre novembre 2015 et novembre 2016, de 3,5 décibels, soit une augmentation de 125 %.

Le comité d’évaluation régional s’alarme surtout d’une détérioration de la qualité de l’air. « Il y a eu plus d’embouteillages en novembre 2016, ce qui produit par conséquent plus de pollution en oxydes d’azote (NOx) et en particules. Cette dégradation constitue une tendance préoccupante. Contrairement à l’objectif affiché par la maire de Paris, la fermeture des voies sur berge n’a pas entraîné d’amélioration de la qualité de l’air », relève-t-il.

Ainsi, entre novembre 2015 et novembre 2016, les émissions induites depuis la fermeture par le ralentissement des voitures auraient augmenté de 53 % pour le NOx et de 49 % pour les particules fines sur les quais hauts ; et, sur le boulevard Saint-Germain, de 18 % pour le NOx et de 15 % pour les particules fines.

Calcul contesté

Ces conclusions sont contestées par les experts. « Ces chiffres reposent sur un calcul théorique et très localisé, établi à partir du volume de trafic. Ce n’est qu’au bout de six mois de fermeture des voies sur berge et de mesures que nous pourrons vraiment évaluer la façon dont évolue la qualité de l’air sur l’ensemble de l’agglomération parisienne, en tenant compte des évolutions météorologiques et de comportements », nuance Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en Ile-de-France qui, à la demande de la région, de la métropole, du Grand Paris et de la ville de Paris a installé, depuis le 15 novembre, près de 80 points de mesure jusqu’en petite couronne, dont un point tous les 300 mètres sur les voies sur berge (quais haut et bas).

Pour l’heure, le seul constat que puisse clairement établir Airparif porte sur la « différence notable » – et somme toute logique – de niveaux de pollution entre la voie Georges-Pompidou, désormais fermée à la circulation automobile, et le quai haut. « Sur les quais bas, les cyclistes et les piétons sont exposés à des niveaux de concentration en dioxyde d’azote 25 % moins importants que sur le trottoir côté Seine des quais hauts. De même, sur le quai haut, les niveaux de pollution sont de l’ordre de 10 % plus faibles sur le trottoir côté Seine, que sur le trottoir côté bâtiments. Ces différences s’expliquent essentiellement par rapport à la distance du trafic routier », note Airparif dans son bulletin de décembre 2016.

Au vu des données mises en avant par le comité régional qui appellent, selon elle, à la « plus grande vigilance », la présidente de la région n’écarte pas la possibilité d’une remise en cause, par le préfet de police de Paris, Michel Cadot, de la piétonisation de la voie Georges-Pompidou, au terme des six mois de test souhaité par celui-ci. Dans cette perspective, elle a présenté jeudi trois scénarios alternatifs « de piétonisation douce », qu’elle entend proposer au comité de suivi mis en place par le préfet.

Alternatives

Ces trois scénarios prévoient tous trois la réintroduction d’une, voire deux voies de circulation, classiques ou apaisées à 30 km/h sur les quais bas. Ils comportent par ailleurs un réaménagement de la voirie sur les quais hauts, avec une voie pour un bus électrique à haut niveau de service et une piste cyclable sécurisée, simple ou double ; le nombre de voies pour les voitures est, quant à lui, maintenu à trois voies classiques dans un scénario et ramené à deux voies apaisées dans les deux autres.

« Nous voulons être constructifs », a insisté Valérie Pécresse en présentant ces scénarios reposant sur une piétonisation « plus douce, plus progressive et plus équilibrée » que le projet de la ville de Paris « pris sans aucune concertation ». « Nous ne sommes pas contre la piétonisation du centre de Paris. Ces projets ont pour principes d’étude moins de circulation, moins d’embouteillages et plus de place pour les piétons, les vélos et les transports en commun », a-t-elle soutenu.

« Le préfet a tenu à ce que soit maintenue sur les quais bas une voie de circulation pour les véhicules de secours. On peut peut-être se servir de cette voie pour délester les quais hauts, à certains moments de la journée et selon les saisons », a, pour sa part, expliqué Fouad Awada, directeur général par intérim de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) de l’Ile-de-France qui doit, à la demande de la région, enrichir et évaluer ces scénarios d’ici la mi-février.

Une chose est sûre, Valérie Pécresse ne baisse pas la garde. La polémique entre la présidente de la région et la maire de Paris n’est pas prête de s’estomper.

Laetitia Van Eeckhout

 

 

LE FIGARO – 20/01/2017

Voies sur berge piétonnes à Paris: des effets pernicieux

Avec davantage de pollution, de temps de parcours et de niveau sonore, les quais hauts de la rive droite paient le prix fort.

Face aux coups de boutoir de la Mairie de Paris pour l’aménagement des voies sur berge, la région a présenté son troisième rapport d’étape qui, on s’en doute, n’arrive pas aux mêmes conclusions que celles de la ville. Pour élaborer ce rapport, la région a fait appel à deux organismes indépendants, Airparif et l’Institut d’aménagement urbain (IAU). La compilation des données montre que la pollution, le niveau sonore et les temps de parcours sont en nette augmentation. À fin novembre, soit trois mois après le début de l’expérience de la fermeture des voies sur berges, tous les indicateurs sont au rouge. Selon les estimations de l’IAU, la pollution par particules sur les quais hauts rive droite a augmenté en journée de 49% et de 15% sur le boulevard Saint-Germain. Pour l’oxyde d’azote, l’augmentation est de 53% sur les quais hauts et de 18% sur le boulevard Saint-Germain. Sans surprise, la pollution sur les voies sur berge, désormais sans voiture, diminue.

Quant à la pollution sonore, elle augmente en journée de 12% sur le boulevard Saint-Germain et de 25% la nuit. Le quai de la Mégisserie subit, lui, une augmentation de 12% la journée… et de 100% la nuit.

Les restrictions de circulation allongent les temps de parcours, selon le rapport de la région. Entre novembre 2015 et novembre 2016, ils ont augmenté sur les quais hauts de la rive droite de 92% à la pointe du soir et de 87% sur le boulevard Saint-Germain entre 18 et 19 heures. Pour la pointe du matin, la hausse est plus modérée mais reste élevée à 25% pour les quais et 31% pour le boulevard Saint-Germain.

Dans le projet présenté par la Mairie de Paris, Anne Hidalgo a évoqué la création d’un tram-bus en remplacement de la ligne 72 et fonctionnant à double sens sur les quais hauts. La région s’est étonnée de cette proposition qui n’est pas celle qui avait été discutée entre le Syndicat des transports d’Île-de-France et la Mairie. Le projet validé avec un budget de 30 millions d’euros est celui de l’électrification de la ligne 72 passant dans un sens sur la rue de Rivoli et dans l’autre sur les quais hauts.

Solutions alternatives

Par ailleurs, la région tient à revoir entièrement le plan bus, aussi bien à Paris qu’en banlieue. «Pour avoir moins de voitures dans Paris, il faut absolument plus de transports en commun en banlieue», a tenu à rappeler Valérie Pécresse. «Nous ne sommes pas anti-voiture, mais nous sommes pro-voitures propres», a poursuivi la présidente, insistant sur le vote d’un budget de 4 millions d’euros pour aider les artisans à changer de véhicule. La région, qui fait partie du comité de suivi mis en place par la Préfecture de police, propose donc trois solutions alternatives afin d’apaiser le trafic, «des solutions adaptables selon les saisons, été ou hiver et qui devront faire l’objet d’études d’impact». Bref, entre la région et la ville, la mésentente n’est plus cordiale.

François Delétraz

 

 

LE PARISIEN – 20/01/2017

Les propositions de Pécresse pour réduire les bouchons sur les quais

 

La région propose trois scénarios, qui rétablissent au moins une voie de circulation sur les berges, afin de réduire les congestions que connaissent les quais hauts.

Elle se veut « constructive en cette période d’expérimentation ». La présidente de la région, Valérie Pécresse, a présenté ce jeudi trois alternatives à la fermeture des voies sur berges voulue par la mairie de Paris. Des propositions au préfet de Police de Paris, seul décisionnaire en la matière. C’est lui qui décidera, avec Paris, de la suite à donner à l’expérimentation, fin mars. «Nous cherchons des solutions douces et progressives qui limitent les reports de circulation sur d’autres routes et ré-ouvrent le dialogue, précise Fouad Awada, directeur général de l’IAU, l’Institut d’aménagement de la région qui a planché sur le sujet. Il faudrait, comme à Florence en Italie rendre le centre historique piéton mais conserver un axe de contournement. A Paris, cette voie de contournement, ce sont les berges de Seine ».

Ces trois solutions rétablissent au moins une voie de circulation en bas pour décongestionner le haut : « On ne comprend pas bien pourquoi on met la pollution plus près des habitations que des poissons…», soupire Chantal Jouanno, en charge de l’environnement à la région.

Le scénario 1 (voir infographie) veut rendre les quais hauts « apaisés », avec une voie dédiée aux bus, une autre aux vélos, et un trottoir élargi pour les piétons comme un « balcon sur la Seine». Les deux voies restantes reviendraient aux voitures roulant à faible allure. En bas : trottoir élargi pour piétons et vélos et rétablissement d’une file à 50km/h conçue comme un transit ouest-est de Paris, sans échange (entrées ou sorties) avec l’étage supérieur.

Même schéma pour les quais hauts dans le scénario 3. En revanche, il rétablit les deux files de circulation à 50 km/h, conçues là encore comme un transit.

Quant au scénario 2, il apaise le bas avec large trottoir pour piétons et vélos et une voie à faible allure pour les voitures. En haut, trois files sont réservées aux véhicules à 50km/h.

Ces configurations pourraient varier en fonction des saisons, et des opérations spéciales, comme Paris Plage ou Paris Respire.

« C’est du sang et des larmes »

Y a-t-il un des scénarios proposés par la région qui trouve grâce aux yeux de la ville de Paris ? « Aucun », tranche Christophe Najdovski, adjoint EELV, en charge des transports à la mairie de Paris. « Sur la forme, on ne voit pas bien au nom de quoi Mme Pécresse s’exprime. Si elle voulait dialoguer , elle aurait pu nous parler plutôt que de le faire à la presse ».

Quant au fond, l’élu estime que « c’est un projet qui vise à remettre de la circulation automobile sur les berges tout en maintenant une circulation forte sur les quais hauts. C’est du sang et des larmes ». Sur la pollution, Christophe Najdovski s’en remet aux études « scientifiques » d’Airparif et dénonce les conclusions du « comité Theodule » de la région présidé par un médecin « qui n’a aucune compétence en circulation »

Jean-Gabriel BONTINCK et Jila Varoquier

 

 

LE FIGARO – 20/01/2017

L’Île-de-France rêve d’une «Smart Week» regroupant tous les événements de la tech

INFO LE FIGARO – La région voudrait fédérer et regrouper en une semaine les événements consacrés à la tech et aux start-up à Paris.

Futur en Seine, Viva Technology, Digital Marketing Symposium, EuroCloud, Bpifrance Inno Génération, Entreprise Digital Paris, e-commerce Paris… Sans même parler de la Paris Games Week. Les événements dédiés à la high-tech, à l’innovation et aux start-up se succèdent à un rythme effréné à Paris, et à liste n’en finit pas de s’allonger. Ce qui lève quelques interrogations sur l’efficacité de ce calendrier bien chargé. La Région Ile-de-France a bien une idée de réponse: «Nous voulons mettre en place une “Smart Week” en Ile-de-France pour réunir toutes ces manifestations sur une seule et même semaine», explique Jérôme Chartier, premier vice-président de la région, chargé de l’Économie et de l’Emploi.

En regroupant tous ces salons, grands ou petits, sur une période plus courte, Jérôme Chartier estime que «cela permettrait de faire venir à Paris des personnes qui seraient attirées par un rendez-vous important, mais qui ne sont pas disposées à venir plusieurs fois par an». Il lui reste encore le plus difficile à accomplir: convaincre les différents organisateurs que l’union peut faire la force.

Les start-up françaises attirent les investisseurs

Cette idée s’inscrit dans une politique plus large que mène la Région pour encourager l’innovation et le développement sur son territoire. Les initiatives mises en place couvrent une large palette, depuis la facilitation des relations entre les chercheurs et les entreprises, jusqu’à des aides financières (Innov’Up) et le soutien à des incubateurs, comme Creativ’ Vallée au Kremlin Bicêtre, ou le Cargo à Paris, financé à 40% par la Région. «Nous avons aussi un projet de fab lab pour offrir aux entrepreneurs un espace où ils pourront réaliser des prototypes, notamment avec des imprimantes 3D», ajoute Jérôme Chartier, convaincu que c’est un premier pas vers une réindustrialisation du tissu économique local.

Malgré un beau dynamisme dans les autres régions, l’Ile-de-France demeure l’épicentre de la high-tech en France. Elle a encore attiré une large majorité (61%) des investissements en 2016, avec près de 1,7 milliard d’euros levés, contre environ 1,1 milliard dans les autres régions, selon un rapport de Dealroom publié cette semaine. Sur l’ensemble du territoire français, plus de 2,7 milliards d’euros ont été investis dans les start-up l’an dernier, faisant de la France la deuxième destination en Europe, derrière le Royaume-Uni (3,2 milliards d’euros) et désormais devant l’Allemagne (2 milliards).

Carte interactive : http://premium.lefigaro.fr/secteur/high-tech/start-up/2017/01/19/32004-20170119ARTFIG00122-l-ile-de-france-reve-d-une-smart-week-regroupant-tous-les-evenements-de-la-tech.php

 

Elsa Bembaron

 

 

LE PARISIEN – 20/01/2017

Salon du travail : deux jours pour prendre sa carrière en main

La 3e édition du Salon du travail et de la mobilité professionnelle, qui se tiendra les 20 et 21 janvier à Paris, offre les clés pour donner un nouvel élan à sa vie professionnelle.

Trouver un emploi, créer son entreprise, se former, explorer le potentiel des régions ou encore s’expatrier : le Salon du travail et de la mobilité professionnelle, organisé par l’Express, Libération et BFM Business, vise à répondre à l’ensemble des aspirations des visiteurs. « Nous souhaitons les accompagner dans leurs réflexions d’évolution professionnelle », indique Valérie Bruschini, commissaire générale de l’événement.

SIX VILLAGES THÉMATIQUES

Du jeune diplômé au sénior actif en passant par le demandeur d’emploi, tous les profils sont invités à parcourir les six villages thématiques du salon, animés par plus de 250 exposants :

– « Je cherche un job » : pour rencontrer les entreprises qui recrutent et optimiser sa recherche d’emploi.

– « Je me forme » : pour concrétiser son projet de formation ou de reconversion professionnelle.

-« Je découvre l’emploi public » : pour s’informer sur les offres d’emploi, les formations et les concours du secteur public.

– « J’entreprends » : pour créer ou reprendre une entreprise, s’informer sur les aides et les démarches.

– « Je bouge en France » : pour découvrir les opportunités professionnelles en région ainsi que les dispositifs d’accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise.

– « J’ose le monde » : pour échanger avec les recruteurs à l’international et préparer son projet de départ.

LES NOUVEAUTÉS DE L’ÉDITION 2017

Plus de 30 conférences et ateliers pratiques seront proposés durant les deux jours du salon. « Pour cette 3e édition, les entreprises présentes vont proposer différentes animations, par exemple un espace de coaching pour rédiger un CV », précise Valérie Bruschini.

D’autres nouveautés sont également au programme, comme le “lab des idées” : quatre débats permettront de s’interroger sur les mutations du monde du travail, en lien avec le numérique ou encore la diversité.

Le salon est également partenaire d’Expolangues, qui se déroulera simultanément sur le même site. « Les personnes intéressées par l’expatriation pourront bénéficier d’informations complémentaires grâce à ce salon centré sur la mobilité internationale », explique Valérie Bruschini. Pour profiter pleinement du salon, il est recommandé de préparer sa visite en consultant l’ensemble des informations utiles sur le site internet : www.salondutravail.fr.

Informations pratiques

Salon du travail et de la mobilité professionnelle : vendredi 20 janvier de 10 h à 18 h et samedi 21 janvier de 10 h à 17 h. Lieu : Grande halle de la Villette 211, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris

Entrée gratuite sur inscription en ligne :www.salondutravail.fr

Plus de 30 000 visiteurs SONT ATTENDUS À LA 9E ÉDITION DU SALON DU TRAVAIL ET DE LA MOBILITÉ PROFESSIONNELLE.

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/economie/business/salon-du-travail-deux-jours-pour-prendre-sa-carriere-en-main-16-01-2017-6574293.php

 

 

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 20/01/2017

L’ultime charge de la Cour des comptes contre la gestion Hollande

L’institution a déjà programmé un audit complet des finances publiques pour juin.

En ce jour d’audience solennelle et de vœux au gouvernement, Didier Migaud avait revêtu la robe noire de magistrat et l’hermine du premier président de la Cour des comptes. L’ex-député PS a profité de l’occasion, et du public de premier choix assis juste devant lui (le premier ministre, les ministres de la Justice, du Budget, de la Fonction publique…), pour fustiger l’attitude des hommes politiques au pouvoir qui ne peuvent s’empêcher de travestir la réalité et d’enjoliver la situation des comptes publics. Le tout dans un discours très bien écrit multipliant les références aux contes de fées et où les «tours de passe-passe» rivalisent avec les «magiciens». Ambiance.

«Aux élixirs d’alchimiste, les magistrats de la Cour des comptes recommandent et continueront de recommander de substituer de vrais remèdes», a martelé Didier Migaud, face à des ministres crispés d’être ainsi rappelés à l’ordre. Certes, le premier président a reconnu «les efforts et progrès intervenus dans les années récentes» – le déficit a baissé de 18 milliards en cinq ans -, mais «nos finances publiques sont encore fragiles et vulnérables». La dette s’est en effet alourdie en 2016, alimentée par un déficit public qui devrait atteindre 3,3 % du PIB. Soit un point de plus que le niveau nécessaire pour stabiliser un fardeau financier qui culminera à 96 % du PIB et qui justifie le maintien de la France, au même titre que la Grèce, le Portugal et l’Espagne, dans le club des pays européens toujours dans le collimateur de Bruxelles pour déficit excessif.

Didier Migaud a aussi dissipé les écrans de fumée dressés par la ministre de la Santé autour des comptes sociaux. Marisol Touraine a beau se féliciter d’avoir «sauvé la Sécu», lui rappelle que «son équilibre n’est pas encore assuré». Pis, les progrès observés résultent selon lui essentiellement de transferts financiers vers l’État! Quant à la bonne surprise annoncée mardi par Bercy – un déficit 2016 inférieur d’un milliard aux dernières prévisions -, «la Cour aura l’occasion de vérifier (…) les conditions dans lesquelles ces résultats ont été obtenus», prévient-il, visiblement sceptique sur le résultat claironné par Michel Sapin.

Défi considérable

À l’orée d’élections cruciales, Didier Migaud ne s’est d’ailleurs pas contenté de régler ses comptes avec les sortants. Il a aussi, et surtout, prévenu les suivants que le redressement des comptes publics sera «un défi considérable». Et ce notamment parce que l’alignement des planètes (de bas taux d’intérêt et de cours de pétrole corrélés à des bons taux de change), dont a bénéficié l’Hexagone ces dernières années pour redresser ses finances publiques, s’est récemment disloqué. Selon Didier Migaud, la baisse des taux d’intérêt depuis 2011 a ainsi fait fondre le déficit… de 40 %.

La réduction de la contribution au budget européen, qui explique aussi le «bon» déficit 2016, est tout autant de l’histoire ancienne. Avec le Brexit, l’écot réglé par la France devrait peser 1,2 milliard de plus, selon le Sénat. Après plusieurs années de gel de leur traitement, les dépenses salariales de la fonction publique devraient également s’envoler en 2017, alourdissant la facture autant en un an que lors des six dernières années.

Au successeur de Bernard Cazeneuve, Didier Migaud conseille enfin de mener moins de réformes et de mieux les évaluer en amont. Et ce afin que la Cour dresse «moins de constats négatifs» à l’avenir. Pour que le futur exécutif parte sur de bonnes bases, il a d’ailleurs déjà programmé un «audit général des finances publiques» qu’il présentera au futur président en juin…

Guillaume Guichard

 

 

LES ECHOS – 20/01/2017

Des pistes de réforme pour améliorer l’orientation post-bac

Près de 4 étudiants sur 10 se réorientent entre la première et la deuxième année d’études supérieures, selon France Stratégie.
L’organisme propose, entre autres, de réformer le bac.

Les lycéens qui veulent poursuivre des études dans l’enseignement supérieur vont pouvoir saisir leurs voeux, dès ce vendredi, sur le portail Admission post-bac (APB). Cette première étape d’inscription court jusqu’au 20 mars, avant l’ouverture de la phase de confirmation des voeux. Mais APB n’est qu’un outil, qui ne règle pas la question de fond de l’orientation. C’est ce que souligne France Stratégie dans une étude récente.

Cet organisme, rattaché à Matignon, a chiffré le « coût collectif » des « accidents de parcours » à « plus de 500 millions d’euros par an, soit le budget de fonctionnement de deux universités de taille moyenne ». Les difficultés « se concentrent » à l’université, selon lui : à peine 40 % des étudiants poursuivent, après une première année d’études en licence, dans la deuxième année de la formation. A cela s’ajoute un taux d’échec important puisque 20 % des étudiants ayant commencé des études supérieures en sortent sans avoir obtenu de diplôme.

Licences professionnelles

France Stratégie y voit le résultat des « fréquentes difficultés d’orientation », avec des étudiants « mal informés sur les choix qui s’offrent à eux ». Un constat problématique au vu de l’explosion attendue des effectifs du supérieur et du « déficit français en matière de compétences ». L’étude rappelle les « résultats médiocres » de l’Hexagone dans les enquêtes internationales (PISA pour les élèves de 15 ans, PIAAC pour les compétences des adultes).

Que faire ? Le « think tank » rattaché à Matignon, qui entend nourrir le débat en vue de l’élection présidentielle, met deux options sur la table. La première vise à créer des parcours intégrés entre le lycée et l’enseignement supérieur. L’idée est de renforcer, à côté des filières sélectives longues, les filières professionnelles de niveau bac +2 et bac +3 et d’en garantir l’accès aux élèves ayant un bac professionnel ou technologique. France Stratégie propose aussi de créer des licences professionnelles en trois ans qui seraient proposées aux bacheliers généraux. Les autres élèves souhaitant poursuivre leurs études dans des formations générales non sélectives de niveau licence devraient passer « un test de positionnement » durant l’année de terminale, pour éventuellement recevoir ensuite un accompagnement renforcé ou une mise à niveau.

L’autre option suggérée par l’étude aboutirait à une transformation profonde du baccalauréat, en permettant aux élèves de se construire un parcours à la carte, à partir de différents modules de formation. Les lycéens suivraient des modules de formation généraux et d’autres, spécialisés, en lien avec les études supérieures envisagées. « Le changement de filière serait facilité », vante France Stratégie. Les lycées deviendraient polyvalents, proposant à la fois des filières générale, technologique et professionnelle. Le bac serait dès lors « validé en contrôle continu », avec un nombre limité d’épreuves terminales.

Dans le supérieur, la première année de licence deviendrait une année de préparation aux études supérieures durant laquelle les étudiants affineraient leurs choix. Cette réforme déboucherait aussi sur la création d’un « corps enseignant commun » aux lycées et aux établissements d’enseignement supérieur « pour mieux assurer la continuité » entre le lycée et le supérieur. Autant de pistes de refonte pour des candidats à l’élection présidentielle qui savent toutefois que le bac est un sujet politiquement très délicat à manier.

Marie-Christine Corbier

 

 

LE FIGARO – 20/01/2017

Les 5 chiffres à retenir sur les salaires des Français

LE SCAN ÉCO – Salaire moyen, différences hommes-femmes, comparaison public-privé, l’Insee a publié ce jeudi une note sur le revenu salarial en 2014.

  • Le salaire moyen annuel

Le revenu salarial annuel, soit la somme de tous les salaires nets perçus par un individu en 2014, atteint 20.670 euros, peut-on lire dans la note de l’Insee sur le revenu salarial en 2014, publiée ce jeudi. Ce revenu progresse de 1% en 2014 en euros constants alors qu’il avait augmenté de 0,7% par an entre 1995 et 2009, puis diminué de 0,3% par an jusqu’en 2013.

  • Les différences entre les plus jeunes et les plus âgés

Les 50-54 ans touchent un revenu salarial annuel (25.367 euros) 3,4 fois plus élevé que celui des moins de 25 ans (7362 euros) en 2014.

  • Les inégalités hommes-femmes

Les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur en moyenne de 24% à celui des hommes. En 2014, elles gagnent 17.815 euros annuels contre 23.398 euros annuels pour les hommes. «L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique pour plus des deux tiers par des écarts de salaire en équivalent temps plein et moins d’un tiers par des différences de volume de travail», précise l’Insee. Mais ces écarts diffèrent aussi selon l’âge et le niveau de revenu salarial.

Depuis 2009, le revenu salarial moyen des femmes évolue plus favorablement que celui des hommes.

  • Les cadres et les autres catégories socio-professionnelles

Les cadres sont 2,6 fois mieux payés que les ouvriers et 2,9 fois plus que les employés en 2014. Lorsque les premiers gagnaient 40.455 euros annuels en 2014, les deuxièmes touchaient 15.282 euros et les derniers 13.988 euros. Quant aux diplômés de niveau Bac+3 ou plus, ils percevaient le double des salariés de niveau inférieur au Bac, soit 36.537 euros annuels.

  • Le public versus le privé

En moyenne un salarié du privé gagne 20.152 euros et un salarié du public 22.442 euros. La différence entre le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires (D9) et le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires (D1) est plus forte dans le privé que dans le public. Plus précisément, le rapport interdécile D9/D1 vaut 16,8 (37.234/ 2218) dans le privé contre 7,8 (36.797/4716) dans le public. La raison? Une plus grande variabilité dans le secteur privé du volume de travail et des salaires ainsi que des périodes de non-emploi (chômage ou inactivité) des salariés du privé.

En 2017, la hausse des salaires est plus marquée dans le public qui suit la moyenne générale que dans le privé (+ 0,6%). Mais depuis 2000, c’était plutôt l’effet contraire qui était observé avec un revenu salarial moyen plutôt stable dans le public et en hausse dans le privé.

Marie Théobald

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 20/01/2017

La restauration française cherche un nouveau souffle

Le chiffre d’affaires des restaurateurs a baissé de 4,5 %. A l’heure du Salon professionnel Sirha, qui ouvre à Lyon samedi, l’innovation fait figure de planche de salut.

Bien-être, développement durable, traçabilité, rapidité du service, numérique, réseaux sociaux : aux dires des professionnels et des experts du secteur, ces quelques mots clefs sont au coeur de la restauration gagnante d’aujourd’hui et de demain alors que s’ouvre ce samedi, à Lyon, le Sirha, la grand-messe sectorielle présentée par ses organisateurs comme « le rendez-vous mondial de la restauration et de l’hôtellerie ».

Pour les restaurateurs français, il intervient après une année 2016 pour le moins complexe dans un contexte de menace terroriste ravivée par la tuerie de Nice , de lente sortie de crise, sans parler des incidences des mouvements sociaux ou même des inondations. Le groupement patronal GNI, qui vient de publier sa dernière note de ­conjoncture trimestrielle, fait état d’une baisse du chiffre d’affaires des restaurateurs de l’ordre de 4,5 % en moyenne sur l’ensemble de l’année. Une tendance amorcée quand le secteur avait plongé au quatrième 2015, à la suite des attentats du 13 novembre .

Frémissement à Paris

A la fin 2016, le GNI relève cependant un moindre repli de l’activité, avec une baisse de 1 % au ­quatrième trimestre. Il est particulièrement tangible à Paris où les brasseries ont été sévèrement affectées par la chute du ­tourisme international. Outre un effet de base favorable, les professionnels constatent un ­frémissement de reprise de la fréquentation, y compris de visiteurs étrangers. Ceci étant, le GNI sou­ligne que le chiffre d’affaires des ­restaurateurs franciliens se maintient à un niveau « exceptionnellement bas » au quatrième trimestre 2016, rapportés aux « résultats catastrophiques » observés un an auparavant. La baisse était alors de l’ordre de 20 %.

Autre note positive toutefois : le groupe d’études NPD, qui s’appuie sur un panel de consommateurs, a communiqué jeudi des données attestant d’un « retour de la croissance après trois années consécutives de recul » du marché de la restauration hors domicile. Tous segments confondus, la fréquentation a progressé de 0,4 % sur douze mois à la fin novembre, la dépense moyenne augmentant de 0,3 %, à 5,50 euros, d’où un total de dépenses estimé à 54,6 milliards d’euros. Sur cette même période, la fréquentation croît de 1,2 % dans la restauration rapide, et ne baisse plus que de 0,4 % pour la restauration à table.

Campagne de communication

Néanmoins, signe des temps, le ministère de l’Economie lancera début mars une grande campagne de communication en faveur du secteur, indique l’Umih, la principale organisation patronale de l’hôtellerie-restauration.

« Le marché se stabilise mais on n’a pas retrouvé le niveau de 2014 », observe le président de sa branche restaurateurs, Hubert Jan, avant d’insister sur le « distinguo Paris-province ».

Le dynamisme de certaines ­chaînes – comme Au Bureau (99 pubs brasseries, +6,5 % de croissance à base comparable en 2016), ou l’expansion express d’une enseigne comme Burger King – ne doit pas masquer les difficultés des autres et les disparités selon les villes ou les modèles de restauration. « La situation reste difficile à Paris, comme pour d’autres villes, alors que l’axe Bordeaux-Lyon fonctionne bien », constate ainsi le directeur général de Groupe Flo.

Christophe Palierse

 

 

LE PARISIEN – 20/01/2017

Pourquoi votre facture d’électricité va grimper au 1er août

 

Ce « péage » est destiné aux deux gestionnaires du réseau, à savoir RTE pour le transport (les lignes hautes tensions),

et Enedis (ex-ErDF) pour la distribution (les moyennes et basse tension), tous deux filiales à 100% d’EDF.

À compter du 1er août, les consommateurs subiront une hausse de leur facture d’électricité de 2%, du fait d’une revalorisation du TURPE de 2,71%. Explications. 

C‘est une simple ligne sur la facture d’électricité, que reçoivent chaque mois les 35 millions de ménages français. Le TURPE, ou Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, contribue pourtant à faire augmenter régulièrement les prix de l’électricité. Ainsi, à compter du 1er août prochain, les consommateurs subiront une hausse de la facture de 2%, du fait d’une revalorisation du TURPE de 2,71%. Sans compter évidemment l’augmentation à prévoir des autres taxes (TVA, CSPE…), ainsi que des coûts de production.

Un «péage» reversé aux deux gestionnaires du réseau

De quoi s’agit-il ? Le TURPE est en fait le tarif dont s’acquittent l’ensemble des fournisseurs d’électricité (EDF évidemment, mais également tous les alternatifs comme Engie ou Direct Energie) via les factures qu’ils envoient à leurs clients, pour que l’électricité produite dans leurs centrales, ou achetée sur le marché de gros, ait le droit de circuler sur le réseau de transport. Un péage en quelque sorte, qui représente un tiers de la facture des ménages. Il est reversé aux deux gestionnaires du réseau, à savoir RTE pour le transport (les lignes hautes tensions), et Enedis (ex-ErDF) pour la distribution (les moyennes et basse tension), tous deux filiales à 100% d’EDF.

Une quinzaine d’euros en moyenne sur la facture 

2%, c’est une quinzaine d’euros en moyenne sur la facture annuelle d’électricité d’un ménage, pour ce péage. Cela vous semble beaucoup ? Cela aurait pu être bien plus. Depuis plusieurs mois, à la demande d’EDF, la ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, bataillait en effet avec la Commission de régulation de l’Energie (CRE) pour porter l’augmentation du TURPE à 3%. Soit 22 euros supplémentaires, et non plus 15 euros sur la facture de ce même ménage. Sauf que c’est bien à la CRE que revient la tâche de fixer tous les quatre ans le montant du TURPE, depuis la création de ce tarif en 2000.

Il se calcule en fonction des charges d’exploitation, de développement et d’entretien des deux gestionnaires du réseau. Enedis notamment, aurait fait ses comptes. Il lui manquerait 3 milliards d’euros sur la période pour couvrir ses besoins prévisionnels d’investissements. L’entreprise met en avant les nombreux chantiers auxquels elle doit faire face : raccorder au réseau les nouvelles installations renouvelables (plus de 2 000 mégawatts par an pour l’éolien), et développer les infrastructures pour accueillir 7 millions de véhicules électriques. Sauf que le gendarme de l’énergie répond qu’Enedis a versé à sa maison-mère EDF 500 millions de dividendes annuelles sur la période 2013-2015. Ségolène Royal ne veut pourtant rien entendre. Et est allée jusqu’à s’opposer à une première délibération de la CRE, le 17 novembre dernier, au prétexte que le montant proposé ne prenait pas suffisamment en compte la transition énergétique. En demandant au gendarme de l’énergie de revoir sa copie.

«Un tarif qui préserve le pouvoir d’achat des consommateurs»

La CRE, dont le mandat de son président, Philippe de Ladoucette, s’achève le 7 février prochain, a pourtant décidé de tenir tête à la ministre. Estimant que le TURPE ne peut pas augmenter indéfiniment, rejoignant ainsi les associations de consommateurs, elle a publié, ce jeudi 19 janvier, une nouvelle délibération où elle maintient sa proposition initiale. Ce sera donc bien une hausse de 2,71% du TURPE, qui se traduira par une hausse moyenne de 2% sur la facture, et rien de plus. «Un tarif qui prend en compte les enjeux de la transition énergétique et préserve le pouvoir d’achat des consommateurs» indique un communiqué de la CRE qui accompagne sa délibération. La législation donnant à la CRE le dernier mot, c’est bien cette seconde délibération qui détermine des tarifs à venir pour le TURPE. N’en déplaise à Ségolène Royal. Contacté par notre journal, le ministère de l’Énergie n’a pas répondu à nos sollicitations.

EN SAVOIR PLUS / EDF veut fermer ses 77 agences d’ici à 2019 : http://www.leparisien.fr/economie/pourquoi-votre-facture-d-electricite-va-grimper-au-1er-aout-19-01-2017-6590943.php

Erwan Benezet

 

 

LE FIGARO – 20/01/2017

Michelin révolutionne son dialogue social

INFO LE FIGARO – Pour améliorer sa compétitivité, l’industriel incite les salariés d’une usine à bâtir des pactes d’avenir innovants.

Et de trois! Ce vendredi, le groupe Michelin signe un nouveau pacte d’avenir engageant, après celles de Roanne et la Roche-sur-Yon, son usine de Vannes. Un tel pacte n’a pas d’existence juridique: sa valeur est purement symbolique mais il est pris très au sérieux chez Michelin. «Quand j’ai pris mon poste en 2013, on m’a dit que pour que Michelin conserve son empreinte industrielle en France, les sites allaient devoir monter en compétitivité, explique Rémi de Verdilhac, le patron de Michelin France. Mais cela ne se décrète pas. Nous avons donc réfléchi à ces accords du troisième type, fondés sur la confiance, la responsabilisation de chacun et la conviction que les salariés se préoccuperont bien des clients uniquement si Michelin se préoccupe d’eux.»

À Vannes, le groupe s’engage à investir 22 millions d’euros sur cinq ans dans l’usine qui fabrique des câbles pour pneus poids lourds, afin de lui permettre de monter en gamme. En face, les salariés ont planché pendant une année pour définir une nouvelle organisation de travail qui améliorera la compétitivité du site et fera baisser son coût de production. Michelin a fixé l’objectif d’une réduction de 120 postes d’ici à 2021, sur les 450 actuels, mais s’engage à ne procéder à aucun départ contraint.

La CGT ne signe pas

Sur le papier, la célébration hommage au dialogue social renouvelé du XXIe siècle s’annonçait parfaite… Sauf que le premier syndicat du site, la CGT (60 % des suffrages) a décidé de ne pas parapher le texte final. «Au final, le pacte est une application de l’accord 35 heures de 2001, que nous n’avions pas signé. Comme il n’y a pas d’amélioration, il est logique de ne pas le signer non plus, même si on est bien conscient que le statu quo n’était pas une option», justifie Éric Boisgard, le délégué CGT. «Vu tout le travail que nous avons accompli avec la CGT depuis un an, c’est déjà une réussite, même si j’aurais bien sûr préféré que tous les syndicats signent», veut dédramatiser le directeur de l’usine, Bertrand de Solages. Il peut se consoler avec l’adhésion de l’Unsa (23 %) et de la CFE-CGC (12 %).

En 2016, le projet aura profondément marqué le site. L’ensemble des salariés y ont consacré au total 1200 journées de travail, à raison de deux heures de réunion en groupe thématique par semaine. «Les suggestions des équipes ont été écoutées. Par exemple sur le temps de travail, nous avons retenu l’organisation demandée par la majorité des employés, que je n’aurais pas choisie spontanément», avance Bertrand de Solages. «Il ne s’agit pas d’une démarche de cogestion, tient toutefois à préciser Rémi de Verdilhac. On ne demande pas l’avis du personnel sur les questions de repositionnement stratégique. Elles sont de notre responsabilité.» La comparaison avec le modèle allemand s’arrête donc là.

Pour Étienne Forcioli, président du cabinet Plein Sens qui a accompagné le projet, «la nouveauté technique réside dans ce dialogue social hors instance, où tous les syndicats ont participé. Mais la rupture la plus forte est la transparence sur les informations. Pour les managers, qui ont l’habitude d’avoir toujours un temps d’avance, ce n’est pas évident.» Malgré les difficultés, Michelin y croit. En 2017, deux nouveaux sites français du groupe vont réfléchir à leur propre pacte d’avenir…

Le site de Vannes

  • Création: 1953
  • Effectifs: 450 salariés en CDI et 50 en CDD
  • Superficie: 50 000 m² de bâtiments sur 15 ha de terrain
  • Production: 18 000 tonnes par an de câbles métalliques qui constituent le «squelette» des pneus poids lourds
  • Spécificité: un pneu poids lourds sur cinq vendus par Michelin dans
    le monde contient un produit fabriqué dans l’usine

Anne de Guigné

 

 

LA TRIBUNE – 20/01/2017

Pourquoi Safran a enfin pu mettre la main sur Zodiac

 

Le directeur général de Safran Philippe Petitcolin et le président du conseil d’administration Ross McInnes ont été les artisans du rachat de Zodiac

 

Après un échec en 2010, Safran va enfin racheter Zodiac qu’il n’a jamais cessé de convoiter. Pourquoi cela a marché cette fois-ci ? Quatre raisons à cela : la méthode, l’environnement aéronautique, Zodiac et Safran ont changé depuis six ans.

Safran a annoncé jeudi le lancement d’une offre publique amicale (OPA) visant Zodiac Aerospace, qui donnera naissance à un nouveau géant de l’aéronautique avec un chiffre d’affaires de plus de 21 milliards d’euros. Le nouveau groupe emploiera 92.000 personnes (dont plus de 45.000 en France) et sera présent dans plus de 60 pays. Avec cette acquisition, Safran va devenir le numéro trois du secteur, hors constructeurs d’avions :

Nous allons créer « un leader mondial (…) derrière (les américains) UTC et General Electric, mais très proche, et dans les équipements un chiffre d’affaires de 10 milliards qui va nous situer au deuxième rang mondial », s’est félicité  le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin. « Nous créons une combinaison de deux leaders sur leurs marchés respectifs », a-t-il précisé en qualifiant l’opération d' »opportunité unique » pour Safran qui se recentre sur son cœur de métier Aéronautique et Défense.

Dans un communiqué, le chef de l’État François Hollande a salué un rapprochement qui crée « un leader français de niveau mondial dans l’industrie aéronautique ». Actionnaire à hauteur de 14% de Safran, l’Etat « restera le premier actionnaire du groupe fusionné », a précisé François Hollande.

Une question de confiance

« Nous avons réussi là où c’était impossible il y a six ans », a confié à la Tribune le président du conseil d’administration Ross McInnes, ravi de cette opération. Tout est résumé dans cette petite confidence. Si les actionnaires de Zodiac ont accepté cette fois-ci la proposition de rapprochement avec Safran, cela n’avait pas été le cas en 2010 quand l’équipementier alors présidé par Jean-Paul Herteman, mal conseillé par son banquier-conseil, avaient été vertement éconduit par le spécialiste des cabines d’avions. Clairement, « le courant n’est pas passé » entre des actionnaires familiaux attachés à leur entreprise et l’ancien direction de Safran qui ne l’a pas compris, a expliqué le président du conseil de surveillance, Didier Domange.

Pourquoi un tel changement d’attitude? « Nous sommes très heureux de cette opération qui est bonne pour l’ensemble des parties prenantes, bonne pour les actionnaires, l’entreprise, les salariés et les clients », a estimé le président du directoire de Zodiac Aerospace, Olivier Zarrouati. D’autant que l’opération annoncée jeudi matin porte sur l’ensemble du périmètre de Zodiac, contrairement à la première fois où, semble-t-il, Safran convoitait qu’une partie de sa cible. « A l’époque, Safran était arrivé comme des éléphants dans un magasin de porcelaine », explique-t-on en outre à La Tribune.

Et les actionnaires de Zodiac? Pour Didier Domange, dont la famille possède 10,84% du capital de Zodiac, « la méthode a changé. Nous avons eu avec Ross (McInnes) et Philippe (Petitcolin) un dialogue loyal, ouvert, respectueux, professionnel, un dialogue d’industriels (…) Ensuite parce que la proposition de Safran a changé. Elle donne à nos actionnaires la plein valeur économique de leurs actifs (…) Elle permet aux actionnaires de référence de Zodiac, familles et associés de FFP (famille Peugeot, ndlr) et FSP (Fonds Stratégique de Participations, soutenu par six assureurs majeurs en France, Ndlr), de continuer l’aventure au sein du groupe Safran, comme actionnaires de long terme, engagés à le rester et impliqués dans sa gouvernance aux côté de l’État avec qui nous allons signer un pacte de stabilité pour donner au groupe issu de la fusion le socle stable et motivé d’actionnaires qu’il mérite ».

L’environnement aéronautique

Si la course à la taille pour répondre à la baisse des prix imposée par les avionneurs ne date pas d’hier, l’environnement aéronautique accentue aujourd’hui plus qu’hier cette tendance qui pousse les équipementiers à se regrouper rapidement. Avec l’absence de nouveaux programmes d’avions et de la faiblesse du prix du carburant qui n’incite pas les compagnies aériennes à commander des appareils neufs, les constructeurs d’avions cherchent davantage à se différencier par une baisse des prix des avions. Ne voulant pas sacrifier leurs marges, ils accentuent la pression sur les prix des achats commandés aux équipementiers, lesquels n’ont pas d’autres choix que de se regrouper pour pouvoir absorber la baisse des prix.

En octobre dernier, Rockwell Collins, spécialisée dans l’avionique et les technologies de l’information, avait ouvert la voie en rachetant son compatriote américain B/E Aerospace, spécialiste des cabines d’avion pour 8,3 milliards de dollars. Voir l’un de ses concurrents s’adosser à un gros équipementier a forcément mis la pression sur les familles détentrices de 11% du capital.

Les difficultés industrielles de Zodiac

Les difficultés de Zodiac ont évidemment pesé dans la balance. Avec les énormes déboires industriels rencontrées depuis deux ans dans son activité de fabrication de sièges d’avion qui ont conduit à des retards importants de livraisons à Airbus et Boeing, Zodiac est aujourd’hui un équipementier affaibli et ne présente plus comme en 2010 le visage une entreprise flamboyante et robuste. La perte de contrôle sur la production observée a montré le manque de préparation de la capacité industrielle de Zodiac à suivre les hausses de cadences imposées par les avionneurs.S’en est suivie une dégringolade du cours de Bourse,  avec un titre qui dépassait de 35 euros en mars 2015 avant que ne soient dévoilés au grand jour le dérapage industriel à un peu plus de 14 euros en février 2016, avant de remonter depuis au dessus des 20 euros avec la mise en place de mesures pour redresser la situation. Le déploiement l’an dernier de son plan Focus de retour à la performance opérationnelle a commencé à porter ses fruits. Pour autant, l’application de ce plan de transformation industrielle qui aurait dû être lancé bien plus tôt risque de reléguer de facto au deuxième rang les efforts de transformation digitale dans lesquelles l’ensemble du secteur est plongé. Face à cette bête blessée, Safran a eu le tact de ne pas jouer les gros bras. En ne mettant pas, selon Zodiac, ces difficultés en tête des sujets à traiter.

Safran a changé

« Au-delà des questions de personnes, le Safran d’aujourd’hui est différent de celui il y a six ans », a estimé Ross McInnes. A l’époque, Safran devait résoudre les problèmes posés par l’intégration des activités de Sagem, a-t-il rappelé. Par ailleurs, le président du conseil d’administration a fait observer que le cours de bourse de Safran a doublé par rapport à cette époque. Ce qui lui confère de la puissance, de la sérénité et de la stabilité. Enfin Ross McInnes et Philippe Petitcolin ont amené une discipline financière très exigeante. Ce qui va rassurer les actionnaires familiaux de Zodiac.

Le duo à la tête de Safran n’a d’ailleurs pas hésité à se séparer d’une activité jugée « prometteuse », selon Philippe Petitcolin, estimant qu’elle pourrait mieux se développer en dehors du groupe. Dès son arrivée dans le fauteuil de directeur général, il avait déjà en tête une telle cible, Zodiac en faisait partie. Quels sont les critères d’acquisition de Safran ? La cible doit être un fournisseur de rang 1, présente dans la haute technologie et avoir une activité services développée. « L’acquisition de Zodiac coche toutes les cases », a avoué Philippe Petitcolin.

Michel Cabirol et Fabrice Gliszczynski  

 

 

LES ECHOS – 20/01/2017

Armement : nouveau record à l’exportation en 2016 pour la France

 

Après des débuts difficiles à l’export, le Rafale de Dassault avait trouvé pour la première fois preneur en 2015 au Qatar et en Egypte,

avant la conclusion, en septembre dernier d’un contrat d’achat par l’Inde de 36 appareils.

La France a battu un nouveau record l’année passée avec des commandes de 20 milliards d’euros.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’a pas boudé son plaisir à l’occasion de la cérémonie des voeux aux armées pour 2017. Il a pu se prévaloir d’un nouveau record pour l’exportation française d’armements au cours de l’année écoulée avec 20 milliards d’euros de commandes grâce à la vente à l’Inde du chasseur Rafale et au mégacontrat conclu avec l’Australie pour des sous-marins. En 2015, ces exportations – mesurées en prises de commandes – avaient déjà atteint quelque 17 milliards d’euros en 2015, grâce aux premiers contrats de vente du chasseur Rafale à l’étranger, soit plus du double de l’année précédente. «  En 2015, nous avons réalisé le chiffre historique de 17 milliards d’euros d’exportations. Pour 2016, le bilan n’est pas encore consolidé, mais nous avons atteint un nouveau sommet avec plus de 20 milliards d’euros de prises de commandes », a déclaré le ministre.

Ces ventes record sont dues à «  de nouveaux succès à l’exportation », a souligné Jean-Yves Le Drian. «  Je pense aux Rafale, je pense à la conclusion du plus grand contrat de l’histoire de l’export français avec l’Australie », a-t-il ajouté.

Contrat de près de 40 milliards de dollars pour DCNS

Au terme de longues négociations, l’Inde a conclu en septembre l’achat de 36 avions de combat Rafale, fabriqué par le groupe Dassault. Après des débuts difficiles à l’exportation, le Rafale avait trouvé pour la première fois preneur en 2015 au Qatar et en Egypte. Chaque pays avait acquis 24 appareils. Autre succès : le choix par l’Australie du constructeur français DCNS pour renouveler sa flotte de sous-marins, un contrat géant de près de 40 milliards de dollars américains pour la construction de 12 submersibles. «  Notre équipe, votre équipe a créé des dizaines de milliers d’emplois en France et continue en même temps à garantir l’autonomie stratégique et l’indépendance de notre pays », s’est félicité Jean-Yves Le Drian.

La «  qualité des matériels français » et leur emploi par l’armée nationale sur les théâtres d’opérations extérieurs jouent un rôle clef dans ces succès à l’exportation, estime le ministère.

La France est engagée avec ses chasseurs Rafale et Mirage dans les opérations aériennes de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. Elle conduit aussi une opération antiterroriste (Barkhane) dans cinq pays du Sahel.

Marie-José Cougard

 

::: SOCIAL

LE PARISIEN – 20/01/2017

Divorce : la CAF va recouvrer les pensions alimentaires impayées

 

Une vingtaine de CAF et des centaines d’agents vont être mobilisés pour faire fonctionner la nouvelle agence de recouvrement des pensions alimentaires impayées.

La ministre des Familles Laurence Rossignol inaugure ce vendredi à Guyancourt (Yvelines) l’Agence nationale de recouvrement des pensions alimentaires impayées (ARIPA), alors qu’on estime que 30 ou 40% des pensions restent en souffrance.

Quelque 100.000 familles monoparentales seraient concernées, selon le ministère de la Santé. Généralisée depuis le 1er avril 2016 après une période de tests, le dispositif de garantie des pensions alimentaires impayées (Gipa) va désormais disposer d’une agence dédiée, lancée ce vendredi par la ministre des Familles Laurence Rossignol.

Création de la loi sur l’égalité homme-femme d’août 2014, L’ARIPA (agence de recouvrement des impayés de pension alimentaire) a vocation à «réduire la pauvreté des foyers monoparentaux», composés à 85% de femmes selon les dernières statistiques de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Pour les personnes concernées, la pension alimentaire ou «contribution à l’entretien et l’éducation des enfants» (CEEE) porte bien son nom puisqu’elle représenterait pas moins de 20% des revenus du foyer.

Malgré tout, les parents en difficulté tardent trop à se faire aider pour obtenir gain de cause, comme le soulignait auprès du Parisien Frédéric Marinacce, directeur des politiques familiales et sociales à la Cnaf, en septembre dernier : «le montant moyen de l’impayé au moment de la demande est de 5 000 €», tandis qu’au total, «l’encourt des créances s’élève actuellement à 85 millions d’euros !».

Éviter les confrontations en cas de violences

Le dispositif consiste notamment à verser un complément de pension, «l’allocation de soutien familial» (ASF) pour pallier la défaillance de l’ex-conjoint qui ne respecte pas, ou irrégulièrement ses obligations financières La pension minimale, aide comprise, doit atteindre la somme de 104,75 € par enfant. «Par exemple, pour une pension fixée à 54 euros, la Caf versera alors 50 euros par mois et enfant», indique la CAF sur son site. Ceci même si le parent défaillant est à l’étranger.

L’ARIPA entend par ailleurs renforcer les moyens de recouvrement des pensions, notamment dans le cas où l’un des ex-conjoints serait victime de violences ou de menaces, en évitant tout contact direct entre les parties en présence. «L’objectif, c’est de faire écran et d’éviter toute nouvelle confrontation entre les parents», expliquait déjà, mercredi, une spécialiste au Parisien. Ses agents, répartis dans une vingtaine de Caisse d’allocations familiales (ainsi qu’une mutualité sociale agricole), ont aussi la mission de récupérer les pensions impayées.

Pour cela, elle engagera une action à l’amiable et, si elle échoue, un recours auprès de l’employeur et/ou de la Banque de France pour une saisie sur salaire ou sur compte bancaire. Les caisses peuvent ainsi récupérer jusqu’à deux ans d’arriérés.

«Le non-paiement de la pension, c’est parfois une violence économique», a estimé Stéphanie Lamy, fondatrice du collectif Abandon de famille-tolérance zéro auprès du Monde. Saluant «la bonne volonté» des pouvoirs publics, elle a déploré que les délais de récupération des pensions, soient important, notamment à cause de cette «phase amiable qui peut durer plusieurs mois». Le collectif dénonçait déjà en mars la faiblesse du plafond de l’allocation comparée au montant médian des pensions : 150 €.

Vidéo. Parole d’avocat : comment obtenir le paiement de la pension alimentaire ? http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/divorce-la-caf-va-recouvrer-les-pensions-alimentaires-impayees-20-01-2017-6594093.php

 

::: POLITIQUE

EXPRESS – 20/01/2017

Primaire à gauche: aucun des candidats n’impose sa différence

 

Les 7 candidats Francois de Rugy, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Sylvia Pinel, Benoit Hamon, Vincent Peillon et Jean-Luc Bennahmias

lors du dernier débat télévisé le 19 janvier 2017 à Paris

Pour cette troisième et dernière confrontation avant le 1er tour du scrutin le 22 janvier, alors que l’écart se resserre dans les sondages entre Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, pas un des sept candidats n’a réussi à prendre l’avantage.

D’emblée, lors de ce 3e débat télévisé entre candidats à la primaire à gauche, Manuel Valls passe à l’offensive, bien décidé à ne pas concentrer sur lui l’essentiel des critiques de ses camarades comme cela avait été le cas dimanche dernier. Interrogé sur les finances publiques, l’ancien Premier ministre, favorable à une « maîtrise raisonnable » de la dette, n’attend pas pour dénoncer cette gauche « qui fait des propositions à crédit » et qui finalement « perd son crédit ». Clairement visé: Benoît Hamon et l’une des propositions phares de son programme, le revenu universel.

Arnaud Montebourg, lui, joue de son sens des formules. « C’est la dernière station avant le lepénisme », souligne-t-il, grave, en parlant d’une « cohérence à construire ». Plus tard, il moque Emmanuel Macron et ses hommages à géométrie variable, de Philippe de Villiers à Gisard d’Estaing en passant par François Mitterrand: « C’est flou, tout ça…. Et quand c’est flou, y’a un loup! », insiste l’ancien ministre de l’Economie, citant Martine Aubry à propos de François Hollande en 2011.

Arnaud Montebourg propose une mutuelle publique à 10 euros dans le cadre du débat sur la protection sociale, tandis que Manuel Valls veut en finir avec le numerus clausus et Vincent Peillon souhaite des avantages fiscaux pour les médecins qui s’installeront en zone rurale.

Sur la question du protectionnisme, Benoît Hamon réclame une harmonisation européenne fiscale et sociale, tandis que François de Rugy insiste: « On ne reviendra pas en arrière sur le marché européen. » Arnaud Montebourg est le seul à envisager de nouvelles nationalisations, comme celle des chantiers navals de Saint-Nazaire.

Passe d’armes Valls-Peillon sur Trump

Vient l’heure des « cartes blanches ». Manuel Valls veut un service civique obligatoire, François de Rugy et Benoît Hamon légaliser l’euthanasie, Sylvia Pinel un plan pour l’autisme, et Montebourg une clause d’embauche pour les jeunes diplômés des quartiers populaires. Sur le thème de la sécurité, le clivage se dessine entre les candidats qui privilégient les solutions alternatives dans le cadre de la contrainte pénale, et ceux qui commencent par augmenter le nombre de places de prison: 16 000, précise Manuel Valls.

En revanche, à propos de la Syrie, tous les candidats s’accordent pour dire qu’Assad devra répondre de ses actes devant la justice internationale, et que rien de durable ne peut se négocier avec lui. Quant à l’Amérique de Donald Trump, elle inquiète les sept participants. Manuel Valls parle d’une « déclaration de guerre politique à l’Europe », repris par Vincent Peillon qui lui reproche de galvauder le mot « guerre ». « On dirait mon vieux professeur« , se moque l’ancien chef du gouvernement, sitôt tancé par son ex-collègue sur la précision des mots.

Un vieux pays de machos

Jean-Luc Benahmmias se distingue de ses camarades pendant le débat sur la parité: « Nous sommes dans un vieux pays de machos. Il ne faut pas attendre grand-chose des hommes, c’est aux femmes de prendre la place. » En attendant, Manuel Valls rappelle qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Puis il faut déjà passer à la conclusion : chacun appelle les électeurs à choisir une gauche « rénovée ». De nouveau, Arnaud Montebourg est le plus lyrique: « Je n’appartiens pas à cette gauche qui a renoncé comme les oiseaux se cachent pour mourir. »

L’émission se termine. Un sondage auprès d’un panel de téléspectateurs assure que Benoît Hamon a été le plus convaincant. C’était Arnaud Montebourg lors du précédent débat. Une seule chose est sûre: personne n’est en mesure de donner l’ordre du tiercé d’arrivée dimanche prochain.

Élise Karlin

 

 

LES ECHOS – 20/01/2017

Primaire : les principales propositions des sept candidats

Revenu universel, bouclier fiscal pour les plus modestes, abrogation de la loi travail, 49-3 : les candidats à la primaire du PS et de ses alliés bataillent pour faire entendre leurs différences.

La brièveté de la campagne (par rapport à celle de la droite) et l’impopularité du PS en cette fin de quinquennat n’ont pas aidé les candidats à la primaire de la gauche à faire entendre leurs propositions. « Dans la tête des gens, c’est la mélasse », avoue un parlementaire.

Passage en revue de leurs principales propositions :

Manuel Valls

Sur le fond, le Valls de la primaire de 2017 n’a plus grand-chose à voir avec le Valls de celle de 2011. Dans cette campagne, dans laquelle il n’est rentré que début décembre, l’ancien Premier ministre joue les équilibristes : entre défense du bilan et « droit d’inventivité » ; entre affirmation d’autorité et appels du pied à une gauche qu’il a, quand il était à Matignon, fracturée.

Son slogan : « Une République forte, une France juste ». Deux de ses propositions ont fait couler beaucoup d’encre, illustrant la difficulté de son positionnement. L’une est politique : la suppression, hors textes budgétaires, du recours à l’article 49-3 de la Constitution . L’autre est économique : défiscaliser les heures supplémentaires pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, mesure supprimée au début du quinquennat. Tout en promettant aux entreprises la stabilité fiscale, Manuel Valls veut poursuivre les baisses d’impôts des classes moyennes et populaires, revaloriser le salaire des enseignants et les petites retraites, instaurer un « revenu décent » de 850 euros versé sous condition de ressources et un service civique obligatoire de six mois pour les jeunes.

Arnaud Montebourg

L’ex-ministre de l’Economie et chantre du Made in France se veut le « candidat du travail et des salaires », en croisade contre le « mur des puissants » . Jurant d’« ouvrir les hostilités » avec Bruxelles, il promet un plan de relance de 30 milliards en France pour « organiser le redécollage économique », l’abrogation de la loi travail, l’encadrement des salaires des dirigeants des grandes entreprises – contraints d’augmenter les salaires de leurs employés s’ils veulent augmenter le leur – et une « taxe exceptionnelle sur les profits » des banques françaises (5 milliards par an).

Une contribution qu’il juge « très modérée par rapport à ce qu’elles nous ont coûté dans la crise ». Il entend rendre 800 euros par an de pouvoir d’achat aux classes moyennes et populaires via la baisse de la CSG et créer une mutuelle publique à 10 euros par mois.

Benoît Hamon

Candidat depuis le 16 août, Benoît Hamon a eu le temps de peaufiner un programme très à gauche. Le candidat avance une mesure phare : le revenu universel . Comprendre la mise en place, à terme, d’une allocation versée à tous les Français de plus de 18 ans, quel que soit le niveau de leurs ressources. Le projet, dont le coût est estimé entre 300 et 400 milliards d’euros, a suscité d’intenses débats, obligeant Benoît Hamon à quelques allers-retours . Sa proposition (qui doit justement aider à financer le revenu universel) de taxer les robots quand ils prennent la place d’emplois occupés par les hommes, a aussi fait polémique.

Benoît Hamon propose, en outre, l’abrogation de la loi travail et une sortie complète du diesel en 2025 (avec 50 % d’énergies renouvelables à la même échéance). Côté institutions, il promet un « 49-3 citoyen », à savoir la possibilité pour 1 % du corps électoral, soit 450.000 personnes environ, d’initier une proposition de loi, ou de suspendre son application après son vote par le Parlement.

Vincent Peillon

Candidat sur le tard, Vincent Peillon n’a eu que quelques jours pour peaufiner son programme. Avec une proposition phare : instaurer la proportionnelle à 100 % pour l’élection des députés. De quoi changer le fonctionnement de la Ve République.

En matière économique, Vincent Peillon propose la création d’un « bouclier fiscal » à destination des ménages les plus modestes, qui leur permettrait de conserver un reste à vivre décent. Partisan, comme ses camarades, d’une relance de l’Europe, Vincent Peillon promet un plan de relance de 1.000 milliards, bien supérieur au plan Juncker, notamment dédié aux transitions énergétique et numérique.

François de Rugy

Autoproclamé « seul candidat écologiste » de la primaire, le député de Loire-Atlantique propose des mesures ambitieuses à ce sujet. Notamment que 100 % de l’électricité produite en France en 2050 soient issus d’énergies renouvelables (contre 20 % aujourd’hui).

Sylvia Pinel

La présidente du Parti radical de gauche défend un programme résolument favorable aux entreprises , avec notamment le plafonnement de l’impôt sur les sociétés à 20 % (contre 33,33 % actuellement) et des aides au financement pour les PME.

Jean-Luc Bennahmias

De son propre aveu, le programme du président du Front démocrate reprend de nombreuses mesures de ses adversaires, notamment le revenu universel. Il se distingue par sa défense virulente de la légalisation du cannabis. Et par la promesse d’accorder aux PME deux emplois « zéro charge » pendant cinq ans.

Pour en savoir plus : http://www.lesechos.fr/elections/primaire-a-gauche/0211709415569-primaire-les-principales-propositions-des-sept-candidats-2058539.php

 

Gregoire Poussielgue, Pierre-Alain Furbury et Alexandre Rousset

 

 

LE FIGARO – 20/01/2017

François Fillon réplique au «chœur des pleureuses»

REPORTAGE – En déplacement jeudi dans l’Ain, le vainqueur de la primaire de la droite a martelé qu’il ne fallait pas «avoir peur de faire des changements».

Pour résister aux vents mauvais, François Fillon reste fidèle à la recette qui lui a si bien réussi à la primaire: foncer droit vers son cap, envers et contre tous ceux qui lui conseillent d’emprunter une route moins exposée. C’est ce qu’il a encore fait, jeudi, dans l’Ain. Le déplacement devait lui permettre de développer ses propositions pour lutter contre ce qu’il considère comme «l’un des pires scandales français»: «Ces deux millions de jeunes qui ne sont nulle part, ni à l’école, ni en apprentissage, ni au travail.»

Mais, lors de son déjeuner avec les acteurs économiques du département, au parc industriel de la Plaine de l’Ain, comme après sa visite de l’usine Vehixel puis du centre de formation de l’AFPMA (Association pour la formation et la promotion des métiers de l’Ain), il a surtout été confronté aux doutes sur la «radicalité» revendiquée de son projet.

Au cours du déjeuner, il n’a pas hésité à prendre l’auditoire à partie. À l’un de ses convives qui s’interrogeait sur la faisabilité de son programme, notamment la suppression de 500.000  postes dans la fonction publique, il a lancé: «Aidez-moi, au lieu de vous taire – et je parle pour les plus courageux d’entre vous!»

«À chaque fois que je propose des changements, un peu radicaux je le reconnais, le chœur des pleureuses se met en marche en disant que ça va très bien comme ça, leur a-t-il affirmé. Il faut changer beaucoup de choses, avec beaucoup de force, parce que nous sommes dans un pays sur le déclin. Mon objectif est très simple: je veux que tous les Français aient un boulot et il faut les protéger. Je vous le dis: il ne faut pas avoir peur de faire des changements!»

En guise de conclusion du déjeuner, il a tenté de lever les réticences qu’il sentait encore dans l’auditoire en affirmant: «Je suis le seul candidat qui vous propose une rupture. Tous les autres sont en train de s’organiser pour conserver le système, sans le dire.»

François Fillon n’a pas cité Emmanuel Macron, mais c’est au fondateur d’En marche! qu’il pensait quand il a ajouté: «Je sais par expérience – car l’expérience a des avantages – que c’est difficile de faire les choses quand vous ne les avez pas dites avant, ou que vous avez dit le contraire!» Juste avant que le candidat parte, une femme chef d’entreprise dans le secteur des assurances s’est penchée vers lui pour lui glisser: «Monsieur Fillon, il faut que vous nous donniez plus envie!»

Laurent Wauquiez a entendu l’aparté. Le candidat avait invité le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes à se joindre à lui par courtoisie, puisqu’il était sur ses terres, et surtout pour qu’ils affichent leur réconciliation après leur accrochage public au Conseil national des Républicains, le 14 janvier. Wauquiez a joué le jeu, en assurant que son but était de «faire gagner François Fillon» et que, dans cette campagne, il n’y avait «pas de place pour les frondeurs ni pour les gens qui jouent perdants». Mais il a ajouté que c’est précisément parce qu’il voulait la victoire en 2017 qu’il continuerait à plaider pour que le projet de Fillon soit «plus équilibré».

Dans un registre très différent, Rachida Dati s’est lâchée dans Le Parisiende jeudi. Évincée de l’ancienne circonscription parisienne de François Fillon au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet, la maire du VIIe s’indigne: «La première décision de François Fillon n’est donc pas de revoir la réforme de Sécurité sociale, mais de nommer Nathalie Kosciusko-Morizet.» Elle prédit que si la droite n’incarne pas «l’espoir», elle ira «dans le mur». Selon elle, «si on continue comme ça, il ne faut pas exclure un second tour Macron-Le Pen».

L’avertissement coïncide avec la publication par Le Monde de la nouvelle vague de l’étude du Cevipof sur les intentions de vote à la présidentielle. Marine Le Pen est revenue en tête dans toutes les hypothèses. François Fillon n’est plus qu’en deuxième position et Emmanuel Macron, pas très loin derrière. Mais il en faudrait plus pour troubler le vainqueur de la primaire, qui s’est interdit de commenter publiquement les sondages. Quant aux doutes à droite, il les a balayés d’une phrase: «Ce n’est pas mon sujet. La présidentielle, c’est un dialogue entre les Français et moi, pas avec les autres.»

Grâce à Damien Abad, la journée s’est mieux terminée qu’elle n’avait commencé pour le candidat. Le député et président du conseil départemental de l’Ain a transformé ses vœux annuels à Oyonnax en meeting, en assurant au candidat: «Nous n’attendons pas de toi que tu dénatures ton projet, mais que tu le portes haut et fort, contre vents et marées.» Et la salle était comble, bien au-delà des 2000 places assises prévues.

Judith Waintraub

 

::: INTERNATIONAL

L’OPINION – 20/01/2017

Trump président : Donald tout-puissant

Avec les deux Chambres du Congrès sous le contrôle des républicains et une économie florissante, le 45e président des Etats-Unis entre en fonction dans des conditions idéales. Sa plus grande incertitude : lui

Elu le 8 novembre à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump prête serment, ce vendredi, sur les marches du Capitole avant de défiler le long de la Pennsylvania Avenue qui mène à la Maison Blanche. Les autorités attendent 800 000 spectateurs, alors que l’investiture de Barack Obama en 2009 en avait attiré 1,8 million. Le nouveau Président pourrait prendre quatre ou cinq décisions par décret le jour même, notamment pour revenir sur certaines décisions de son prédécesseur. Sur qui pourra-t-il compter pour gouverner ? L’Opinion dresse la liste des soutiens et des résistants. Mais avant les élections de mi-mandats, un boulevard s’offre à lui.

Intronisé ce vendredi comme 45e président des Etats-Unis, Donald Trump dispose sur le papier d’un boulevard et de deux ans devant lui. S’ils ont perdu quelques sièges par rapport au 115e Congrès au sortir des élections du 8 novembre, ses « nouveaux amis » du parti républicain continuent d’avoir le contrôle du Capitol avec 52 élus sur 100 au Sénat et 241 sur 435 à la Chambre des représentants. Cela permet de voir venir avant les élections de mi-mandat, en 2018.

Même si quelques-uns regimbent sur certaines nominations de la nouvelle administration, le Grand old party (GOP) sait qu’il doit à l’homme d’affaires new-yorkais son retour au pouvoir. En dépit de nombreux conflits d’intérêts, l’équipe devrait surmonter l’examen de passage du Congrès, sauf accident industriel.

Dans les grandes lignes, le programme économique du nouvel hôte de la Maison Blanche n’est pas pour lui déplaire. Mike Pence, le vice-Président, a été choisi pour faire le lien entre le Congrès et la Maison Blanche. Plus modéré que Donald Trump, l’ancien gouverneur de l’Indiana a des relais aux postes clefs. C’est le cas de Reince Priebus, jusque-là Président du conseil national du Parti républicain, choisi pour assurer le secrétariat général de la Maison Blanche. C’est le cas aussi de Paul Ryan, le Président sortant de la chambre des Représentants, dont il a sauvé le perchoir en dépit de l’inimitié régnant entre l’élu du Wisconsin et Donald Trump.

Le 45e Président des Etats-Unis va aussi hériter d’un pays en ordre de marche sur le plan économique après la grave dépression de 2008. Ce qui devrait lui permettre de mettre en musique ses engagements électoraux de baisse d’impôts tant aux entreprises qu’aux particuliers et de relance des dépenses (défense, infrastructures) sans créer de choc, tout du moins à court terme.

Goldilocks economy. Après un début d’année 2016 un peu poussif, la croissance s’est établie à 3,5 % en rythme annuel à la fin du troisième trimestre grâce à une reprise de la consommation (+2,8 %). Le taux de chômage était de 4,7 % à fin décembre, suite à la création de 2,16 millions d’emplois sur l’exercice. En un an, le salaire moyen horaire a progressé de 2,9 %, signe tangible d’une reprise sur le front des rémunérations.

Dans ses prévisions médianes, la Réserve fédérale table sur une croissance de 2,1 % en 2017, de 2 % en 2018 et de 1,9 % en 2019 avec un taux de chômage stable à 4,5 %. Certains économistes plus optimistes voient le PIB américain croître à un rythme supérieur de 2,5 % à 3 % en 2018 et 2019 grâce aux mesures de relance promises par Donald Trump. Les spécialistes parlent de « Goldilocks economy », une référence au conte de fées attribué aux frères Grimm « Boucles d’or et les trois ours. » Preuve de cet optimisme, les indices boursiers ont fortement grimpé à Wall Street depuis les élections du 8 novembre, avec un bond de 8 % pour le Dow Jones et de 6 % pour le S&P500.

Seules les menaces protectionnistes du Président élu inquiètent les marchés. Car si Donald Trump dispose d’un boulevard devant lui, c’est à condition de ne pas commettre d’écarts de conduite. Or, loin de tenir compte des us et coutumes de sa future charge, il n’a rien changé à ses habitudes. Il continue de tweeter plus vite que son ombre et à régler ses comptes en cent quarante signes, sans diplomatie ni sélectivité aucune. Peu lui importent les sondages ne lui attribuant que 40 % d’opinions favorables ! Ils se sont trompés tout au long de la campagne présidentielle, dit-il.

Personne n’échappe à ses foudres. Dans un langage parfois ordurier (« ça pue ! », « c’est de la merde »), il dénonce successivement « la presse qui ment », l’émission humoristique « Saturday Night Live » qui le ridiculise, les démocrates qui sont de « mauvais perdants », les entreprises américaines et étrangères qu’il menace de rétorsions douanières si elles continuent à délocaliser sans parler de ses démêlées avec les services de renseignement américains sur le parasitage de l’élection présidentielle par la Russie.

Rappel à l’ordre. Ce qui lui a valu un rappel à l’ordre par le patron sortant de la CIA. « La spontanéité n’est pas quelque chose qui protège les intérêts de la sécurité nationale, donc quand [Donald Trump] s’exprime ou réagit, il faut être sûr qu’il comprend bien les implications et l’impact profonds que cela peut avoir sur les Etats-Unis », a prévenu John Brennan, la semaine dernière. Il a ajouté : « Cela ne concerne pas juste M. Trump, cela concerne les Etats-Unis d’Amérique. »

Avant même d’arriver à la Maison Blanche, « The Donald » a déjà provoqué quelques couacs diplomatiques avec la Chine en prenant langue avec les dirigeants de Taïwan ou au Moyen Orient en laissant entrevoir le déménagement prochain de l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem. Donald Trump a déjà contraint le Mexique, menacé à plusieurs reprises de rétorsions commerciales, à changer de ministre des Affaires étrangères. Le Canada, autre proche voisin des Etats-Unis, en a fait de même pour s’adapter à la situation à venir.

Tout cela n’est pas sans inquiéter certains responsables du parti républicain. Le stratégiste américain John Zogby ne croit pas à une lune de miel avec le Congrès lors des cent premiers jours. « Cela va ressembler plus aux mariages de Johnny Depp-Amber Heard et Brad Pitt-Angelina Jolie qu’à une démonstration d’amour », pronostique-t-il sur son blog, en listant tous les sujets qui fâchent, de la main tendue à Vladimir Poutine aux critiques à l’encontre de la CIA. « La Présidence Trump est aussi prévisible que sa campagne », ironise-t-il.

Car, à ce jour, le plus grand ennemi de Donald Trump est Donald Trump lui-même.

Gilles Sengès

 

 

LE FIGARO – 20/01/2017

Les premiers gestes attendus du 45e président américain

VIDÉO – Donald Trump en avait fait un argument électoral, les Américains peuvent donc s’attendre, dès l’entame de sa présidence, à une profusion de décrets et d’ordres émis par la Maison-Blanche.

Les choses sérieuses commencent lundi. Après avoir maintes fois promis de s’atteler à ses priorités dès le premier jour de sa prise de fonctions, affectant même ses équipes à un «First Day Project», Donald Trump a décidé de laisser se dérouler le week-end de festivités avant de passer à l’action. «Lundi sera notre premier jour de travail, a-t-il dit lors de sa conférence de presse à New York. Nous aurons de belles séances de signatures, lundi, et encore mardi, mercredi et les autres jours et la semaine suivante. Vous serez tous invités.» Dès l’entame de sa présidence, les Américains peuvent donc s’attendre à une profusion de décrets et d’ordres émis par la Maison-Blanche. Trump en a fait un argument électoral, mais il est traditionnel que le nouveau chef de l’État efface certaines mesures symboliques de son prédécesseur. Barack Obama avait ordonné la fermeture de Guantanamo et l’arrêt des interrogatoires musclés des suspects de terrorisme. Sa première décision reste inaccomplie, le Congrès n’ayant jamais pu s’accorder sur une solution de remplacement. Le champ de ce que souhaite réaliser Trump s’annonce cependant plus vaste.

  • En matière d’immigration

Un des thèmes phares de la campagne, Trump devrait lancer le chantier du «mur» promis sur la frontière sud. «Je pourrais attendre un an et demi que nous concluions les négociations avec le Mexique, mais je ne veux pas. On va commencer à le bâtir. Mexico nous remboursera, par des taxes ou un versement.» Il devrait aussi ordonner la déportation des illégaux ayant un casier judiciaire et pourrait annuler deux décrets d’Obama suspendant les expulsions de mineurs et de parents illégaux d’enfants nés aux États-Unis. En outre, il devrait stopper le programme d’accueil des réfugiés syriens (10.000 acceptés en 2016) et commander une révision du système d’octroi des visas, incluant une suspension des admissions en provenance de «régions à risques».

  • Au niveau de l’Administration fédérale

Donald Trump a l’intention de décréter un gel des embauches de fonctionnaires et d’exiger pour toute nouvelle réglementation la suppression de deux anciennes. Certaines limites aux émissions de gaz à effet de serre des véhicules ou des centrales à charbon pourraient être supprimées. Le pipeline Keystone, bloqué par son prédécesseur, serait validé sur-le-champ. Des contraintes imposées aux vendeurs privés d’armes à feu seraient levées. Les mesures d’Obama exigeant des contractants et souscontractants du gouvernement de verser à leurs employés un salaire minimum de 10,10 dollars de l’heure, de leur octroyer des congés maladie et de s’engager à respecter leur orientation sexuelle devraient être effacées d’un trait de plume. De même pour la directive menaçant les écoles publiques de perdre leurs financements fédéraux si elles ne laissent pas les élèves transgenres utiliser les toilettes de leur choix. Trump doit également édicter de nouvelles règles d’éthique interdisant à un membre de l’Administration de devenir lobbyiste pendant cinq ans ou de représenter un gouvernement étranger à perpétuité. La réforme de l’Obamacare et les baisses d’impôts promises pourraient subir des impulsions présidentielles dès les premières heures.

  • Sur la scène internationale

Le nouveau président pourrait menacer l’accord nucléaire avec l’Iran en rétablissant des sanctions suspendues par Obama. Par la même méthode, il pourrait remettre en cause le réchauffement avec Cuba. Il devrait annoncer officiellement le retrait des États-Unis du Partenariat transpacifique et ordonner à son Administration de passer en revue l’accord de libre-échange nord-américain. Le retrait de l’accord de Paris sur le climat reste une option à l’étude. Donald Trump a prévu de donner 30 jours aux généraux pour lui présenter un plan contre l’État islamique et une stratégie de cyberdéfense sous 90  jours. Il entend amorcer sans attendre son rapprochement avec la Russie – comme son bras de fer avec la Chine.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/19/01003-20170119ARTFIG00342-les-premiers-gestes-attendus-du-45e-president-americain.php

 

Philippe Gélie

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée et un agréable week-end.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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Rugby : Massy Bourg-en-Bresse dimanche 29 janvier à 15.00.

2017-07-06T09:00:02+02:00Mots-clés : , |

Massy recevra Bourg-en-Bresse le dimanche 29 janvier à 15.00.

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/01/170120_Avant-Après-match-2017.pdf »]

Revue de presse du MEDEF IDF du 18 janvier 2017

2017-03-02T07:05:55+01:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LA TRIBUNE – 18/01/2017

Grand Paris express : un levier de relance pour l’économie francilienne

 

Le projet du Grand Paris Express va permettre de doubler la taille du métro parisien.

 

L’immense chantier du Grand Paris express pourrait soutenir l’économie francilienne pendant une décennie.

Le chantier du Grand Paris express tombe à pic pour l’économie francilienne. En effet, alors que le taux de chômage est toujours de 8,5 % dans la région, supérieur de 2,2 points à son point bas d’avant-crise (6,3 % début 2008), que le nombre de défaillances d’entreprises est toujours aussi élevé qu’au moment de la récession, le « chantier du siècle » pourrait changer la donne. Il représente 30 milliards d’euros d’investissements publics, prévoit de doubler la taille du métro parisien sur le territoire de l’agglomération parisienne grâce notamment à quatre lignes supplémentaires, et va permettre de créer 68 nouvelles gares.

D’ailleurs dès cette année, 14 des 16 nouvelles gares de la ligne 15 sud – qui seront opérationnelles en 2022 – seront en travaux, de Noisy-Champs à l’est de Paris, à Pont-de-Sèvres à l’ouest. En outre, 31 chantiers annexes s’ouvriront également cette année. Soit un total de 45 chantiers en 2017 répartis dans le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine et à la marge la Seine-et-Marne et de la Seine-Saint-Denis. Ces chantiers représenteraient déjà 4.000 emplois, selon Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP), l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui pilote le projet du Grand Paris express.

Nouvel élan pour l’investissement public

Pour financer ces lourds investissements, la SGP s’appuie sur la fiscalité : elle perçoit une partie des recettes de trois taxes franciliennes : la taxe sur les surfaces de bureaux, locaux commerciaux, stockage et stationnement ; la taxe spéciale d’équipement (TSE) « Grand Paris », à laquelle les Franciliens contribuent ; et l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER). Et une fois ce réseau mis en service, la SGP percevra des redevances chaque année.

Il est aussi déjà prévu que la Caisse des dépôts et consignations et la Banque européenne d’investissement débloquent des lignes de crédits de respectivement 4 milliards et 1 milliard d’euros pour le projet. Par ailleurs, l’agence de notation Moody’s note désormais la SGP, qui compte donc emprunter sur les marchés financiers.

Relancer l’investissement public

Ce projet de mobilité revêt, du reste, une importance fondamentale pour que l’agglomération capitale puisse à l’avenir faire face à la concurrence féroce des métropoles internationales. C’est aussi une manière de renouer avec l’investissement public de long terme en France. « La France a longtemps eu un avantage compétitif grâce à son réseau d’infrastructures », faisait remarquer Philippe Yvin lors de ses vœux à la presse lundi soir. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, car elle a sous-investi dans certains domaines clés, comme les réseaux ferrés. Dans un contexte budgétaire tendule choix a été très souvent fait de réduire l’investissement public, coûteux à court terme et dont les rendements réels n’interviennent que cinq ou sept ans plus tard.

L’investissement public local notamment, qui représente 70 % de l’investissement public civil, a été lourdement affecté ces trois dernières années par les restrictions budgétaires. Or, un niveau trop faible d’investissement public ne peut être sans conséquence. Sous-investir dans les infrastructures et dans l’entretien du patrimoine public entraîne un coût pour la collectivité et les générations futures.

De la bonne dette

Comme le notait récemment l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il n’y a pas que la dette publique qui est léguée aux générations futures, comme on l’entend trop souvent, il y a aussi le patrimoine national qu’il faut entretenir. De ce point de vue, la faiblesse de l’investissement public a fortement déprécié les actifs publics, qui font partie intégrante du bien commun.

D’où la nécessité de grands projets comme le Grand Paris express qui devrait, selon les études de la SGP, générer a minima 60 milliards d’euros de PIB supplémentaires à long terme pour la région Île-de-France, voire plus de 100 milliards d’euros selon des hypothèses les plus optimistes. Le projet devrait même permettre une hausse à terme du PIB francilien de 10 à 15 points, et de 3 à 5 points du PIB national. Bref, on pourrait considérer ces investissements publics comme de la « bonne dette », surtout en cette période de taux d’intérêt nominaux très bas.

Mathias Thépot  

 

 

LE MONDE – 18/01/2017

La région Ile-de-France souhaite lancer des lignes régulières sur la Seine

Le STIF et Batobus ont signé mardi la convention pour permettre aux titulaires de la carte d’abonnement Navigo d’accéder aux navettes.

L’idée titille les pouvoirs publics parisiens depuis plusieurs années, mais les diverses expériences menées n’ont jusqu’à présent jamais été satisfaisantes dans la région capitale. Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France et de son Syndicat des transports (STIF), entend bien transformer la Seine en axe de déplacement pour les Franciliens.

Mardi 17 janvier, le STIF et Batobus, une filiale de Sodexo, ont signé une convention pour permettre aux titulaires de la carte d’abonnement Navigo d’accéder aux navettes qui desservent une dizaine de stations le long de la Seine. Et ce pour une somme de 40 euros par an (contre 60 euros par an aujourd’hui ou 17 euros par jour).

« Il s’agit d’une remise consentie par Batobus », non compensée par le STIF, précise à l’Agence France-presse (AFP) la compagnie fluviale, qui accueille près de 2 millions de passagers par an, et espère toucher entre 10 000 et 100 000 détenteurs de carte Navigo avec cette offre. Cela pourrait notamment soulager le RER C.

Décongestionner métro et RER

Cette convention n’est qu’une première étape pour le STIF. Alors que Londres dispose d’une douzaine de lignes régulières, qu’Amsterdam exploite ses canaux et que le Bosphore est un axe important de déplacement à Istanbul, Paris n’exploite pas la Seine, la Marne ou l’Oise, ou si peu, pour permettre de décongestionner les transports en surface, aujourd’hui saturés, qu’il s’agisse du métro, du RER ou des routes, notamment après la fermeture des voies sur berges.

« Le fleuve doit faire partie intégrante de notre stratégie de transport, tout comme les téléphériques ou les véhicules autonomes », confie Valérie Pécresse au Monde. « Nous devons explorer toutes les possibilités technologiques sur l’ensemble des cours d’eau, de la Seine aux canaux. Nous lançons une étude pour lister toutes les possibilités, qu’il s’agisse de mettre en place des bacs pour faciliter les franchissements, des navettes régulières sur certains parcours ou des bus amphibies », détaille la présidente de la région. « Nous allons également regarder les autres types de transport, comme le Seabubble. Ce projet d’embarcation électrique est intéressant technologiquement et il permettra de redonner encore plus d’attractivité à la capitale, mais ses capacités d’emport restent restreintes à quatre personnes. Pour décongestionner la ville, il faut penser des systèmes plus capacitaires. »

De nombreuses idées

La Seine ou ses affluents ont déjà donné de nombreuses idées au STIF, mais les expériences passées n’ont pas été concluantes. Entre 2008 et 2011, les élus avaient soutenu l’expérimentation de Voguéo, un service exploité par Batobus, entre Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et la gare d’Austerlitz à Paris. Problème, la fréquentation fut très faible – 7 passagers par bateau en moyenne, pour 76 places – pour un coût annuel de 4 millions d’euros.

En 2013, trois lignes devaient voir le jour en amont et en aval de Paris avec une trentaine d’arrêts, mais les lignes régulières n’ont jamais ouvert. Le coût était jugé prohibitif, à 36 euros par personne transportée, et puis les élus des Hauts-de-Seine, peu tournés vers le fleuve, n’en voyaient pas l’intérêt. Aujourd’hui, la situation a changé. Non seulement la région penche à droite comme le département de l’ouest francilien, mais l’aménagement des berges en aval du fleuve a fait redécouvrir leur intérêt.

Pour lancer les lignes régulières sur la Seine, il faut résoudre plusieurs problèmes. « Il y a d’abord la limitation de vitesse sur le tronçon parisien, qui ne permet pas d’offrir aujourd’hui des temps de parcours attractifs », glisse Valérie Pécresse. Et puis « il faut bien organiser la cohabitation entre le fret, les bateaux touristiques et les péniches privées arrimées sur les berges. A Londres, ils ont supprimé ces péniches privées, ce qui permet de circuler à plus vive allure sur la Tamise. Nous avons une autre histoire. »

L’étude du STIF sur les différents moyens de déplacements fluviaux est promise pour juin. D’ici là, Seabubble devrait avoir fait ses premiers essais sur la Seine. En tout cas, c’est la promesse faite par ses concepteurs, Alain Thébault et Anders Bringdal. Paris n’a jamais été aussi proche de reconquérir son fleuve.

Philippe Jacqué

 

 

LE MONDE – 18/01/2017

Facebook va soutenir des start-up parisiennes

La directrice des opérations du premier réseau social mondial, Sheryl Sandberg, était à Paris, mardi, pour dévoiler un partenariat avec l’incubateur Station F.

Un casque de chantier et des gants – pour lutter contre le froid – attendaient les invités accueillis, mardi 17 janvier, à la Halle Freyssinet, dans les locaux en travaux de Station F, espace du 13e arrondissement de Paris consacré aux start-up et imaginé par Xavier Niel, propriétaire de Free (actionnaire à titre personnel du Monde).

A trois mois de l’ouverture des lieux prévue pour le 1er avril, rendez-vous était donné avec Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, venue témoigner en personne de l’engagement du premier réseau social mondial dans ce projet.

Entourée de Xavier Niel, d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, et de Roxanne Varza, la directrice de l’incubateur, qui ont, en anglais, rivalisé de louanges à son égard, la numéro deux de Facebook a dévoilé les ambitions du « Start Up Garage from Facebook ».

« Construire la confiance autour de la data »

Ce programme doit permettre d’accompagner tous les six mois dix à quinze entreprises novatrices, dont l’activité, à l’image de Facebook, est soutenue par le traitement des données. Au total 80 postes de travail – sur les 3 000 qu’hébergera Station F – seront mis à disposition par Facebook, ainsi que le soutien d’experts dans des domaines variés : deep learning, intelligence artificielle, constitution d’une communauté d’utilisateurs, organisation des équipes… Le budget alloué n’est pas connu précisément, sinon qu’il s’agit de « plusieurs millions ». D’ores et déjà, l’identité de cinq entreprises bénéficiaires du programme a été dévoilée (Chekk, Mapstr, The Fabulous, Onecub, Karos).

Pour Facebook qui a déjà ouvert en juin 2015 à Paris un centre de recherche consacré à l’intelligence artificielle (FAIR), il s’agit d’un nouveau témoignage d’intérêt pour l’économie française. « Paris, capitale des arts, de la culture et de la littérature est aujourd’hui une capitale de la technologie, a estimé Sheryl Sandberg. La France a donné naissance à des entreprises parmi les plus innovantes du monde [citant l’exemple de Blablacar] et nous sommes heureux d’accompagner une nouvelle génération de start-up porteuse de croissance économique et de création d’emplois. » Facebook assure toutefois ne pas vouloir prendre de parts dans les sociétés qu’il aura accompagnées, mais seulement « se nourrir de ces collaborations ».

Le discours de Sheryl Sandberg a aussi reflété les autres motivations du réseau social. « On doit construire la confiance autour de la data » a-t-elle par exemple souligné, bien consciente de la défiance que peut susciter l’exploitation des données personnelles, le cœur de métier de Facebook. Le travail fait avec les entreprises passant par Station F devra donc témoigner de cette préoccupation. D’autre part Sheryl Sandberg a insisté sur le rôle que Facebook pouvait jouer auprès des TPE/PME françaises en matière de notoriété. Elles sont aujourd’hui un million à être présentes sur le réseau social.

Créer un vrai écosystème

Pour Xavier Niel et pour la maire de Paris, l’engagement de Facebook dans Station F est une aubaine. Pour le patron de Free, qui assure que Facebook est le premier partenaire à avoir décidé de s’engager dans l’aventure Station F, ce partenariat assoit la dimension internationale de ce projet, présenté comme « le plus grand campus de start-up du monde ».

D’autres partenaires viendront s’installer comme Ventes-privées ou l’incubateur de HEC, ainsi que des fonds d’investissement, dont Kima Ventures, celui de Xavier Niel, pour créer un vrai écosystème.

Quant à Anne Hidalgo, elle veut y voir une reconnaissance du poids pris par Paris sur la carte mondiale des technologies, et de sa politique en faveur de l’innovation : « L’an dernier nous inaugurions Le Cargo, le plus grand incubateur d’Europe, et aujourd’hui nous inaugurons le plus grand du monde. L’investissement de Facebook montre l’attractivité de Paris. »

Sheryl Sandberg profite d’ailleurs de ce déplacement en France pour acter le partenariat avec l’incubateur des politiques publiques, qui associe Sciences Po, l’Ecole 42 de Xavier Niel et SUPInternet.

Vincent Fagot

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 18/01/2017

Le gouvernement revoit à la baisse la prévision de croissance pour 2016

Le PIB français devrait croître de 1,4% en 2016. Un chiffre qui ne doit pas remettre en question la baisse du chômage et l’objectif de réduction du déficit public, selon Michel Sapin.

Le gouvernement a abaissé à 1,4%, contre 1,5% auparavant, sa prévision de croissance de l’économie française pour 2016, a annoncé vendredi le ministre de l’Economie et des Finances.

« 1,4%, c’est le chiffre que nous retiendrons pour cette année », a-t-il déclaré sur Europe 1 avant la présentation, ce vendredi en conseil des ministres, du projet de loi de finances rectificative de fin d’année pour 2016. Cela ne remet en cause ni la baisse du chômage ni les objectifs de déficit public, qui doit être ramené à 3,3% du PIB en fin d’année, estime Michel Sapin.

Prévision encore inférieure à celle de l’Insee

Michel Sapin avait déjà laissé clairement entendre que l’objectif de croissance 2016 serait revu à la baisse après la publication, fin octobre par l’Insee, d’une hausse du PIB limitée à 0,2% au troisième trimestre. « La croissance sera au-dessus de 1,3 %. Ce sera quelque part entre 1,3 % et 1,5 % », avait-il affirmé début novembre.

Pour mémoire, l’Insee prévoit une hausse du PIB de 1,3 % en 2016, tout comme le ­consensus des économistes. A titre de comparaison, le PIB allemand devrait, lui, croître de 1,9 % cette année.

Un objectif « atteignable »

Dans un avis publié vendredi, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a jugé la nouvelle prévision de croissance du gouvernement « atteignable », tout en soulignant qu’elle est dans le haut des prévisions.

S’agissant du déficit public, il considère comme « réaliste » la prévision de 3,3% du PIB pour fin 2016, qui a été avalisée récemment par la Commission européenne , même si « elle conditionnée à une stricte gestion des dépenses en fin d’année ».

Pour 2017, année pour laquelle le gouvernement table toujours sur une croissance de 1,5%, le Haut Conseil des finances publiques répète enfin que ce niveau est supérieur au consensus des prévisions (1,2% à 1,3%).

 

LE FIGARO – 18/01/2017

La situation budgétaire de la France demeure « fragile »

La réduction du déficit budgétaire s’explique surtout par une conjoncture très favorable alors que la France a réalisé moins d’efforts que ses partenaires économiques.

Il n’y a pas de quoi claironner à propos de la bonne tenue du budget français. Le message envoyé ce mercredi par EY avocats, dans son Observatoire des politiques budgétaires et fiscales, a de quoi contrebalancer le discours positif et autosatisfait de Michel Sapin. «Malgré une amélioration globale des indicateurs budgétaires dans un contexte économique très favorable, la situation des finances publiques françaises reste fragile», prévient ainsi Charles Ménard, avocat associé.

La raison? La France a réalisé moins d’efforts que ses partenaires économiques. Prix du pétrole très bas, baisse des taux d’intérêt, parité euro/dollar favorable… «L’alignement des planètes», tant vanté par l’exécutif depuis plus de deux ans, aurait dû permettre au gouvernement de redresser plus rapidement les finances publiques, juge EY avocats. Résultat, la France gardait en 2015 un déficit de 3,5 % du PIB, quand celui des pays de l’Union européenne se situait à 2,4 %. De quoi, logiquement, faire gonfler la dette, qui culminait alors à 96 % du PIB dans l’Hexagone, soit 11 points de plus que la moyenne de ses partenaires européens.

Pourtant, les impôts et autres prélèvements ont augmenté durant le quinquennat. Et surtout ceux des particuliers. «Le choc fiscal a bien davantage concerné les personnes physiques que les entreprises», rappelle Charles Ménard. De plus, les retouches successives du barème de l’impôt sur le revenu ont concentré le poids sur un nombre de plus en plus réduit de contribuables, à savoir la classe moyenne et les plus aisés. La majorité a en effet abaissé, depuis 2012, le seuil d’entrée dans la tranche de 30 %, ajouté une tranche marginale à 45 %, et supprimé la première tranche à 5,5 % pour exempter d’impôts davantage de ménages modestes.

Instabilité fiscale

Signe d’une majorité parlementaire à la dérive, ce sont les députés qui ont le plus activé le levier fiscal – à la baisse ou à la hausse. Les parlementaires sont à l’origine de plus de 45 mesures fiscales dans le cadre du budget 2017, contre une trentaine seulement pour l’exécutif. Une constante depuis plusieurs années. Mais alors que l’exécutif annonce en amont ses orientations budgétaires et fiscales, les amendements parlementaires surviennent sans prévenir dans le débat. Et sans être réellement mesurés. «Cela a une incidence, souvent dénoncée, sur l’instabilité de la norme fiscale», rappelle Charles Ménard.

Et ce d’autant que ce sont le plus souvent les amendements parlementaires que le Conseil constitutionnel censure, rappelle EY avocats. Les Sages ont ainsi retoqué 30  articles issus d’amendements parlementaires dans le budget 2017 et un peu moins de 20 écrits par le gouvernement. La censure la plus notable a été, fin décembre, celle de la «taxe Google» sur les profits détournés, qui avait été adoptée malgré les réticences du ministère des Finances.

Guillaume Guichard

 

 

L’OPINION – 18/01/2017

Impôts, dette… : le quinquennat de François Hollande en cinq graphiques

 

Au cours du quinquennat, 28 nouvelles taxes ont été créées, 10 ont été supprimées.

L’Allemagne vient d’annoncer un excédent budgétaire de 20 milliards pour 2016. A Bercy, on se réjouit d’un déficit de 69 milliards d’euros

Le cabinet EY Sociétés d’Avocats publie ce mercredi son traditionnel observatoire fiscal et budgétaire, qui cette année prend la forme d’un bilan de François Hollande après l’adoption de la dernière loi de finances du quinquennat. Si Michel Sapin s’est félicité mardi du « sérieux budgétaire » du gouvernement après la publication d’un déficit légèrement meilleur que prévu en 2016, à 69 milliards d’euros, le cabinet de conseil revient sur plusieurs graphiques moins flatteurs pour l’exécutif. Passage en revue.

Un environnement exceptionnellement porteur, des résultats médiocres

Un prix du baril en chute de 60 %. Des taux d’intérêt divisés par trois. Un euro hyper compétitif face au dollar. Aucun président de la République n’a connu un environnement aussi favorable sous la Ve République. Un alignement exceptionnel des planètes qui a dopé la croissance de 0,8 point selon les calculs de l’Insee… sans que le gouvernement n’arrive à consolider franchement les fondements de l’économie française. Certes, le déficit aura été ramené de 4,8 % à 3,3 % du PIB entre 2012 et 2016. Mais la croissance aura longtemps stagné et ne repart que doucement depuis 2015 (1,2 % en 2016 selon l’Insee). Au final, « l’amélioration des principaux indicateurs macroéconomiques et budgétaires est principalement due à cet environnement extrêmement porteur », résume Charles Ménard, en charge de l’observatoire fiscal EY Sociétés d’Avocats. Une amélioration « extrêmement fragile, voire sur certains points en trompe l’œil », ajoute-t-il, rappelant l’avis du Haut conseil aux finances publiques (HCFP) sur la loi de finances 2017 qui a jugé la prévision de croissance du gouvernement « optimiste », l’objectif d’un déficit de 2,7 % « improbable » et même « incertain » un retour sous la barre des 3 %.

La bombe de la dette toujours plus menaçante

Les cieux cléments du quinquennat n’auront pas permis d’inverser la courbe de l’endettement. Quand il arrive au pouvoir, François Hollande hérite d’une dette de 1 869,1 milliards d’euros (90,2 % du PIB). Au troisième trimestre 2016, six mois avant de quitter l’Elysée, la dette a gonflé de près de 300 milliards d’euros, à 2 160,4 milliards d’euros (97,6 % du PIB). 300 milliards, c’est l’équivalent d’un an de dépenses de l’État (hors charge de la dette et pensions). Une somme colossale passée pourtant totalement inaperçue. Car si la dette a augmenté, sa charge a diminué, passant de 46,3 milliards en 2012 à 41,8 milliards en 2017. Grâce à la faible inflation et l’effondrement des taux provoqué par la politique accommodante de la Banque centrale européenne, le fameux « alignement des planètes » a permis d’enregistrer quelque 2 milliards d’euros « d’économies » chaque année. « Durant ce quinquennat, les impôts ont augmenté sans que les dépenses ne reculent. Nous n’avons tenu nos objectifs de déficit que grâce à la baisse de la charge de la dette », commente Charles Ménard. Mais la fête est finie. Depuis l’automne, les taux remontent. Sous les 0,20 % à l’été 2016, les taux français à 10 ans ont depuis été multipliés par 4. Ils évoluent aujourd’hui autour de 0,8 %. Un niveau qui reste historiquement bas, mais qui remontera. La morphine monétaire va peu à peu disparaître, et cela risque de coûter cher. Selon EY, une augmentation de 1 point des taux d’intérêt sur la dette de la France augmentera son coût de plus de 10 milliards en cinq ans.

Une stratégie fiscale erratique et inassumée

Cela aura été la grande méprise de ce quinquennat : les choix stratégiques en matières de finances publiques n’auront jamais été clairement énoncés ni assumés. La faute à un candidat Janus, élu sur un discours anticapitaliste (mon ennemi c’est la finance) pour finalement faire la nique aux frondeurs et mettre en place une politique pro-business durant la seconde moitié de son quinquennat, après avoir agité l’assommoir fiscal les deux premières années. Au final, « les entreprises sont les grandes gagnantes du quinquennat, les ménages les grands perdants », résume Charles Ménard. Les prélèvements obligatoires sur les entreprises auront en effet reculé d’un point de PIB (une vingtaine de milliards d’euros) entre le début et la fin du quinquennat, selon EY qui se base sur les travaux de l’Assemblée nationale et de l’OFCE. Une évaluation remise en cause par le Medef car ne prenant pas en compte l’augmentation de la fiscalité locale. Selon le patronat, mais aussi l’institut de recherche Coe-Rexecode, les 40 milliards d’euros d’allégements de charges du CICE et du pacte de responsabilité n’auront même pas réussi à annuler les hausses de charges votées depuis 2010, les prélèvements supplémentaires étant encore de 7,4 milliards d’euros en 2017. Parallèlement, les ménages auront vu leurs impôts exploser de 35 milliards d’euros selon EY (+1,5 point de PIB) sous le quinquennat Hollande. En ajoutant les hausses votées en 2010 et 2011, le compteur fiscal de Coe-Rexecode arrive même à un total de 53 milliards en 2017, sans que le gouvernement, qui communique uniquement sur les 6 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenu depuis 2014, n’ait expliqué ni justifié son choix, pourtant défendable sous certains aspects.

Toujours plus de taxes, donc de complexité

Si le record de 2013 n’est pas atteint – 194 mesures fiscales avaient alors été votées cette année-là -, la loi de finances de 2017 en compte davantage (162) que l’année précédente. L’inflation législative est toujours présente. Plus de 150 mesures fiscales ont été votées, dont près de la moitié sur les entreprises. La faute aux députés dont les amendements (47) sont deux fois plus nombreux que les articles déposés par le gouvernement (25), relève l‘étude. « Ces amendements provoquent beaucoup d’instabilité normative et d’insécurité juridique », constate Charles Ménard. Et comme moins de 4 % des articles de nature fiscale sont soumis au contrôle constitutionnel, alors que les amendements parlementaires ne passent même pas par le Conseil d’Etat, « il faut s’attendre à une explosion des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) dans les années à venir », prévient Charles Ménard. La stabilité fiscale a beau être aujourd’hui l’une des premières demandes des entreprises, toujours plus de taxes sont créées chaque année. Sur l’ensemble du quinquennat, seuls 10 des 360 impôts et taxes que compte la France, auront été supprimés. 28 ont été créées, dont trois encore dans le dernier projet de loi finances : la taxe YouTube, une taxe sur les billets d’avion (adoptée mais reportée à 2024) pour financer le CDG Express et un droit de timbre sur les certifications des immatriculations des véhicules de plus de 3,5 tonnes.

Moins de niches fiscales, mais toujours plus de dépenses fiscales

Depuis le début des années 2000, la loi organique sur les lois de finances (LOLF) contraint les parlementaires à gager toute nouvelle dépense par une recette ou une économie équivalente. Pour contourner cette contrainte, les députés ont remplacé les hausses de dépenses par des baisses d’impôts, en multipliant les niches fiscales. Par souci de simplification, François Hollande a supprimé une quarantaine de niches durant le quinquennat, ramenant leur total à 451. Par contre, leur coût s’est envolé, relève EY. Sous l’effet du CICE, les dépenses fiscales ont en effet progressé de 20 milliards d’euros entre 2012 et 2017, passant de 70 à 90 milliards d’euros. Un autre désavantage du CICE – cas typique d’usine à gaz qui pour faire baisser le coût du travail passe par un crédit d’impôt sur les sociétés imputable sur trois ans -, c’est qu’aujourd’hui, personne ne sait comment le transformer en véritable baisse de charges. Et pour cause, il en coûterait une vingtaine de milliards d’euros aux caisses de l’Etat. Ce qui n’empêche pas beaucoup de candidats à la présidentielle de le promettre, sans plus d’explications. C’est tout le charme de la fiscalité française.

Raphaël Legendre

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 18/01/2017

Renault passe le cap des 3 millions de voitures vendues dans le monde

Le constructeur atteint un objectif, qui datait de 2006, grâce au renouvellement de l’offre et à l’international.
Il dépasse désormais PSA.

Les jours s’enchaînent et ne se ressemblent pas pour Renault. Vendredi, le constructeur faisait la une, après l’ouverture, par le parquet de Paris, d’une information judiciaire pour tromperie sur le niveau d’émission de ses moteurs Diesel. Mardi, le groupe a joué une autre partition, en affichant des ventes mondiales en hausse de 13,3 %, à 3,18 millions d’unités.

Renault dépasse pour la première fois de son histoire le cap des 3 millions de voitures vendues dans le monde. Il atteint ainsi un objectif annoncé une première fois par Carlos Ghosn en 2006 pour 2009, puis une deuxième fois en 2011. L’affaire commençait à ressembler au sparadrap du capitaine Haddock pour le dirigeant franco-brésilien.

Cerise sur le gâteau, le constructeur dépasse désormais son compatriote PSA. De peu certes – moins de 40.000 véhicules d’avance – mais, sur le long terme, la tendance est nette. La différence s’est notamment faite en Europe, où Renault affiche une croissance des ventes de 11,8 %, à 1,8 million d’unités. Captur, Twingo, Espace, Talisman, Mégane, Scénic, Trafic… En trois ans à peine, la marque Renault a totalement renouvelé et élargi sa gamme. De quoi permettre de s’imposer comme la deuxième marque européenne derrière Volkswagen – mais devant Ford. La surprise vient aussi de Dacia, qui, sans grande nouveauté, enregistre une croissance de 10,8 %, à 415.000 immatriculations, signe que les véhicules à bas coût séduisent toujours davantage.

Plus robuste et plus diversifié

Mais le changement vient surtout de l’international. Ces dernières années, les ventes de Renault reculaient hors d’Europe, du fait du retournement économique des pays émergents, terrain de jeu traditionnel du constructeur. En 2016, les ventes y sont en hausse de 15,3 % et pèsent 44 % des débouchés du groupe. Si les livraisons au Brésil et en Russie restent en recul sur fond de crise économique, d’autres zones ont relevé la tête, comme la Corée du Sud (+38,8 %), l’Argentine (+24,8 %) et surtout le Moyen-Orient et l’Inde.

Au final, Renault affiche un visage plus robuste, mais aussi plus diversifié que par le passé. Mis à part la France, qui pèse 20 % des volumes, aucun pays ne dépasse les 200.000 unités. Turquie, Inde, Espagne, Iran, Belgique, Maroc, Algérie, Venezuela, pays de l’Est… Les débouchés de Renault ressemblent de plus en plus à une myriade de zones commerciales. Le reflet d’une gamme low cost (Sandero, Logan, Duster…) très adaptée aux besoins des pays émergents. Mais qui souligne aussi en creux le manque de marchés phares, que ce soit les Etats-Unis ou la Chine, qui n’affiche que 35.000 ventes sur 2016, alors que le groupe dispose sur place d’une usine flambant neuve. « Nous avons besoin de construire la marque qui est peu connue. Mais les derniers mois sont encourageants », assure Thierry Koskas.

Pour 2017, Renault, prévoit « une progression de ses ventes et parts de marché en Europe et à l’international ». Reste une inconnue : la traduction de cet effort commercial en marge. Pour l’heure, la division auto (4,7 % de marge opérationnelle au premier semestre) reste moins profitable que celle de PSA (6,8 %).

À noter

« Il n’y a pas de raison de faire des provisions sur le diesel », a indiqué Thierry Koskas, le patron commercial de Renault, en référence au risque judiciaire qui pèse sur le groupe.

Maxime Amiot

 

 

LE MONDE – 18/01/2017

Ségolène Royal déplore « une trop forte dépendance » au nucléaire en France

En pleine vague de froid, la ministre de l’environnement préconise un changement des comportements afin d’éviter « une tension sur l’énergie ».

Alors que les pouvoirs publics appellent à limiter la consommation électrique en raison de la vague de froid, la ministre de l’environnement Ségolène Royal a reconnu mardi 17 janvier qu’il existe en France « une trop forte dépendance » au nucléaire. « On le voit actuellement (…), puisque dès qu’il y a plusieurs réacteurs à l’arrêt pour des raisons de contrôles de la sûreté nucléaire par l’ASN [Autorité de sûreté nucléaire], on se rend compte qu’il y a une tension sur l’énergie », a déclaré Mme Royal lors de la cérémonie de vœux de son ministère.

La ministre a insisté sur le besoin de rééquilibrer le bouquet énergétique en France, en prenant appui sur la loi de transition énergétique, qui prévoit de ramener de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025.

Eteindre tous les bureaux la nuit

« En changeant ses comportements, on peut économiser la production de quatre réacteurs nucléaires », a insisté Mme Royal. Cela permet aussi de faire baisser le prix de l’électricité, car « plus il y a de demande, plus il y a de tension sur les prix ».

La ministre a estimé qu’il y a d’un côté « beaucoup de gaspillage et de l’autre (…) une précarité énergétique avec des gens qui n’ont pas les moyens de se chauffer ». Mme Royal a expliqué avoir « demandé l’extinction de tous les bureaux la nuit », car il y a « une marge d’action pour faire en sorte de diminuer la tension sur le courant et la précarité énergétique ».

Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a assuré mardi que la France serait suffisamment approvisionnée en électricité mercredi pour affronter la vague de froid. « La situation reste sous forte vigilance » jeudi et vendredi, a également signalé un porte-parole du groupe lors d’une conférence téléphonique, « puisque la vague de froid va se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine ».

 

LES ECHOS – 18/01/2017

Technip et FMC donnent naissance à un nouveau géant parapétrolier

 

Baptisé TechnipFMC, le nouveau groupe a effectué son entrée sur Euronext à Paris mardi 17 janvier à l’ouverture des marchés.

Basé à Londres, le nouveau groupe TechnipFMC sera coté à Paris et à New York. Les anciens actionnaires de Technip ont 51,1 % du nouvel ensemble.

En sonnant mardi la cloche d’Euronext à l’ouverture des marchés, Thierry Pilenko a sans doute ressenti un pincement au coeur. Patron de Technip depuis exactement dix ans, il vient de faire franchir au groupe parapétrolier français une étape majeure de son existence : sa fusion avec l’américain FMC Technologies . « Nous créons le troisième groupe parapétrolier mondial », se félicite-t-il.

Finalisée dans la nuit de lundi à mardi, l’opération a donné naissance à un nouveau géant du secteur. Baptisé TechnipFMC, il emploie 44.000 salariés, et son chiffre d’affaires pro-forma combiné se serait élevé à près de 18 milliards de dollars en 2015. Le nouveau groupe est côté à la fois à Paris et à New York. Son siège social est situé à Londres, où les deux groupes détenaient depuis 2015 une société ­commune, mais les centres de décision sont répartis entre Paris et Houston, au Texas.

Stratégie de diversification

Même si Technip était deux fois plus gros que FMC en termes de chiffre d’affaires et de nombre de salariés, leurs capitalisations étaient comparables car la renta­bilité des activités n’était pas la même : les anciens actionnaires de Technip détiennent 51,1 % du nouvel ensemble. Bpifrance passera de 7,44 % à 3,9 % du capital. Pas facile à ce niveau de peser si demain un investisseur activiste s’invite au tour de table. Les pouvoirs ont été répartis à parité entre les administrateurs (7 pour chacun des deux anciens groupes) et la direction sera partagée entre Thierry Pilenko (président exécutif) et Douglas Pferdehirt (directeur général). Ce dernier est basé à Houston, avec la direction financière et la direction juridique, tandis que la DRH est localisée à Paris, avec la R&D et trois des cinq divisions opérationnelles.

Pour Technip, c’est une page d’histoire qui se tourne, seize ans après la fusion avec Coflexip qui lui avait permis de changer de dimension. Depuis son arrivée dans le groupe, en 2007, Thierry Pilenko a suivi une stratégie constante de diversification (y compris géographique) et d’élargissement de sa palette d’activités, avec notamment les acquisitions de Global Industries ou de Stone & Webster, en 2011. Il avait aussi tenté de reprendre le spécialiste de la sismique (échographie du sous-sol) CGG fin 2014 – en vain.

D’importantes économies

En se mariant avec FMC, un spécialiste des systèmes sous-marins pour la production pétrolière, Thierry Pilenko met en oeuvre une vision qu’il soutient avec force : pouvoir proposer aux compagnies pétrolières des projets pétroliers intégrés, depuis l’ingénierie jusqu’à la four­niture d’équipements, leur permettant de réaliser d’importantes économies. « Cette stratégie peut faire du sens, commente Baptiste Lebacq, analyste chez Natixis. Nous attendons maintenant de voir si elle se traduira par de nouveaux contrats. » Alors que le secteur parapétrolier a beaucoup souffert de la chute des investissements des compagnies liée à la chute du baril, Technip a plutôt bien résisté grâce à la variété de ses activités et la solidité de son carnet de commande. « La fusion avec FMC lui permettra aussi d’intégrer des activités de ventes d’équipement nécessaires pour la maintenance, ­permettant de mieux résister en l’absence de nouveaux projets sur le marché », note un expert du secteur.

Tous les grands du secteur se sont engagés dans une stratégie similaire d’élargissement de leurs métiers : Schlumberger avec Cameron, ou GE Oil & Gas avec Baker Hughes. Et le mouvement n’est peut-être pas terminé.

Anne Feitz

 

::: POLITIQUE

LES ECHOS – 18/01/2017

Les Français réclament un fort renouvellement des pratiques politiques

EXCLUSIF + DOCUMENT et VIDEO – Les Français affichent une défiance record envers le personnel politique dans le baromètre annuel de la confiance du Cevipof. Mais ils expriment beaucoup d’intérêt pour le débat public et le vote.

Plus de 4 millions de votants à la ­primaire de la droite, plusieurs milliers de personnes aux meetings d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon , des émissions de télévision toujours plus nombreuses et souvent très suivies : l’intérêt des Français pour la politique ne faiblit pas, bien au contraire. Ils n’ont pourtant jamais été aussi défiants à l’égard de leurs dirigeants, des élus, des partis et des grandes institutions, montre le ­huitième Baromètre annuel de la confiance politique du Cevipof (le centre de recherches politiques de Sciences po), dont les « Echos » révèlent les résultats en exclusivité.

« Corrompus », « méfiance », « dégoût »…

Le tout dans un climat de désenchantement, de lassitude, de morosité ou de pessimisme très prononcé. Comme si le lien entre les citoyens et leurs représentants était très profondément altéré, voire rompu. « La classe politique est ­perçue comme non empathique, ­corrompue, parlant de manière ­abstraite, ne se souciant que des riches et des puissants, qui n’inspire que peu le respect et ne tient pas ses promesses », résume Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences po.

Les réponses rassemblées par OpinionWay auprès de plus de 2.000 personnes durant la deuxième quinzaine de décembre sont de fait sans appel. Pour 89 % des sondés, les responsables politiques « ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme nous » ; pour 75 %, ils sont « plutôt corrompus » ; 40 % des personnes interrogées éprouvent de la « méfiance » en pensant à la politique et 28 % du « dégoût » ; seules 11 % d’entre elles ont « confiance » dans les partis et près des trois quarts (70 %) estiment que « la démocratie ne fonctionne pas bien en France ».

Une hostilité qui est particulièrement forte dans les classes populaires les plus exposées aux conséquences de la mondialisation et qui se retrouve en partie dans le vote en faveur du FN.

« Citoyens critiques »

Les Français ne se passionnent pas moins pour la politique et le débat d’idées. « L’intérêt pour la chose publique ne se dément pas », constate Bruno Cautrès. Une majorité de personnes sondées (56 %) déclare s’intéresser à la politique et le vote aux élections demeure de très loin le moyen privilégié pour peser sur les décisions. Les Français sont « attachés à la démocratie représentative, mais ne sont satisfaits ni de son fonctionnement ni de son efficacité, relève le politologue. Ce sont des citoyens critiques. » Ce qui conduit même 17 % et 49 % d’entre eux à souhaiter respectivement que « l’armée dirige le pays » ou que celui-ci ait à sa tête un « homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections ». Les sondés expriment une forte aspiration au renouvellement du personnel dirigeant et des pratiques politiques. Une revendication qui, dans certaines couches de la population, peut conduire à une remise en cause de la démocratie.

De ce point de vue, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, qui se présentent à l’élection présidentielle en dehors des partis et de la primaire organisée par le PS , à la tête de deux mouvements citoyens, La France insoumise et En Marche, ont bien saisi l’air du temps. Leurs candidatures, qui se veulent anti-système, le lien direct qu’ils tentent d’établir avec les électeurs et la mobilisation qu’ils organisent sur des valeurs correspondent à une attente forte de l’opinion, si l’on se fie au baromètre du Cevipof.

POUR EN SAVOIR PLUS : DOCUMENT L’intégralité de l’étude : http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0211701772151-les-francais-reclament-un-fort-renouvellement-des-pratiques-politiques-2058109.php

Stéphane Dupont

 

LE FIGARO – 18/01/2017

Pierre Gattaz critique François Fillon et ménage… Emmanuel Macron

Pour le président du Medef, le candidat de la droite pourrait mettre «le feu au pays».

Surtout apparaître comme neutre. Lors de sa conférence de rentrée ce mardi matin, Pierre Gattaz a distribué les mauvais points à la gauche comme à la droite dans la course à la présidentielle. Sans surprise, le président du Medef a fustigé le revenu universel de Benoît Hamon, notamment «parce qu’il est fondé sur l’idée qu’il n’y aurait plus de travail (…), ce qui est une ineptie, une hérésie». Et il a regretté que le plein-emploi ait été peu évoqué lors des premiers débats de la primaire de la gauche.

Mais Pierre Gattaz n’a pas non plus hésité, plus surprenant, à critiquer la méthode Fillon sur la suppression de 500.000 postes en cinq ans dans la fonction publique.«Dit comme ça, vous mettez le feu au pays, aux fonctionnaires. Ce n’est pas bon, a asséné le patron des patrons, bien que certains membres du Medef soient des soutiens affichés de François Fillon. L’objectif quantitatif est louable à terme, c’est possible, mais (…) il faut le faire avec les fonctionnaires eux-mêmes.»

Quant à sa conclusion sur l’impérieuse nécessité de continuer à réduire le déficit public, elle visait tous les candidats à gauche, mais aussi le vainqueur de la primaire de la droite. Seul Emmanuel Macron s’en est au final tiré avec un semblant de satisfecit, le patron des patrons jugeant «tout à fait intéressant ce qu’il dit», tout en l’appelant à détailler ses propositions.

Le Pen reçue au Medef

Toujours dans un souci de paraître indépendant des politiques, le conseil exécutif du Medef a choisi, lundi, d’accueillir les principaux candidats à la présidentielle pour une session de débats. Y compris, donc, Jean-Luc Mélenchon et surtout Marine Le Pen. Une petite révolution, le FN n’ayant jamais été reçu sous l’ère Parisot. L’ancienne présidente du Medef, auteur d’un livre très contesté contre Marine Le Pen en 2011, n’a d’ailleurs pas manqué de dire tout le mal qu’elle pense de ce futur rendez-vous. «C’est une décision accablante, affirme au Figaro Laurence Parisot. En acceptant de rencontrer la candidate FN, le Medef lui donne une légitimité nouvelle. Le Medef s’éloigne de ce que nous avions porté Ernest-Antoine Seillière puis moi-même, celui d’une organisation ouverte sur la société et attachée aux valeurs fondamentales de la République.»

Reste que la décision de recevoir tous les candidats a bien été prise de façon consensuelle au conseil exécutif. «Personne n’a dit que la parole du FN était estimable, mais personne ne s’est opposé frontalement à sa venue», confie le président d’une fédération de services. «Il faut échanger avec courage et détermination avec chacun. La stratégie du mépris mondain, c’est derrière nous», insiste Jacques Chanut, le patron de la Fédération française du bâtiment. «On n’a pas à être clivant. Recevoir tout le monde, c’est la démocratie», ajoute Hervé Allart de Hees, président du Medef de l’Est parisien, qui a déjà organisé avec le Medef Île-de-France des échanges avec tous les partis à l’occasion des régionales en 2015.

Le Medef doit maintenant caler, peut-être avec d’autres mouvements patronaux, la forme de ces rencontres qui tourneront autour d’une interrogation des présidentiables par des entrepreneurs. L’organisation doit aussi sortir début février un livre bleu exposant ses propositions pour le prochain quinquennat. Avec quatre priorités (baisse des charges sociales et des impôts, simplification administrative, réforme du marché du travail et accent mis sur la formation) et une réflexion, menée par le Medef international, sur la lutte contre le populisme.

Cécile Crouzel

 

 

LE FIGARO – 18/01/2017

Présidentielle : les candidats surfent sur la vague de l’« antisystème »

De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, en passant par François Fillon, tous les politiques crient haro sur les « élites ».

Tous «antisystème », ou presque. De Marine Le Pen à Emmanuel Macron, en passant par François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, sans oublier, bien sûr, Nicolas Dupont-Aignan, la plupart des candidats de la cuvée 2017 ont placé leur campagne présidentielle sous le signe de la «rupture». Tous crient haro sur les «élites», censées avoir jusqu’à présent mené la France dans l’impasse autant économique qu’idéologique. Les candidats entendent-ils de cette manière répondre à la défiance que les Français ont envers les politiques? Aujourd’hui, il ne fait pas bon revendiquer son diplôme ou son origine sociale et encore moins son patrimoine.

Au Front national, l’opposition au «système» est une affaire d’ADN. Marine Le Pen n’hésite d’ailleurs pas quand on lui demande de le définir: «Une oligarchie qui s’est attribué le pouvoir, au détriment du peuple, pour mener une politique contraire à celle que le peuple exprime.» La candidate du FN s’estime la plus légitime dans cette critique radicale du pouvoir. «Être contre le système, c’est ne pas participer au consensus politique mou au pouvoir depuis trente ans», renchérit Florian Philippot, en se félicitant de constater que ces idées sont désormais «reprises et comprises» par les Français. Le directeur de la stratégie de la campagne de Marine Le Pen moque «Emmanuel Macron, adoré par l’oligarchie financière et les médias, qui saute à pieds joints sur ce système». Du Brexit à l’élection de Trump, les frontistes applaudissent les événements internationaux avançant, selon eux, dans le sens de la «libération» des peuples.

Du côté des eurosceptiques de Debout la France, le « système » est identifié entre «tous ceux qui ont trahi la France depuis vingt ans en ayant signé les traités européens». Ancien membre de l’UMP devenue LR, qu’il a quittée en 2007, Nicolas Dupont-Aignan vante lui aussi l’authenticité de son rejet du «système», quand les autres candidats se contenteraient de le mimer, «comme le loup de la fable se déguise en mère-grand pour ne pas effrayer le Petit Chaperon rouge».

Des règles «claniques»

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la gauche radicale, a choisi de baptiser son mouvement La France insoumise précisément pour exprimer son rejet des «castes» et plus globalement du «système». Mais l’ancien sénateur socialiste n’est plus le seul, à gauche, à occuper ce créneau. Au sein de la primaire du PS, les attaques contre le «système» ne manquent pas, qu’elles viennent d’Arnaud Montebourg ou de Manuel Valls. Lors de ses premiers pas comme candidat, l’ex-premier ministre a lancé aux représentants d’une chaîne d’info: «C’est vous qui représentez le système, ce dont les Français ne veulent plus.»

La dénonciation du «système», de l’«establishment», du «microcosme», est également un thème récurrent chez François Fillon. Parlementaire depuis 1981, ministre pendant douze ans, sa longue carrière ne l’empêche pas de railler la prétention d’Emmanuel Macron à incarner le renouveau, même s’il parle le moins possible de l’ex-ministre de l’Économie. Officiellement investi samedi pour la présidentielle de 2017, il n’a cité son nom qu’une fois, en affirmant: «Moi, je veux relancer la France ; à gauche, on veut l’assister dans son déclin, M. Macron compris, Mme Le Pen aussi.»

Sans doute le plus emblématique des antisystème de cette présidentielle – car le plus neuf – malgré son passage par l’ENA et son parcours classique, l’ex-ministre de l’Économie dénonce régulièrement un «système politique» aux règles «obsolètes et claniques», devenu «le principal obstacle à la transformation du pays». Et il est convaincu que le succès de sa campagne à ce stade est bien la preuve que les Français sont disposés au coup de force contre le système. «Plus encore que le système, précise son directeur de campagne Richard Ferrand, ce qu’Emmanuel Macron dénonce surtout, ce sont les accords d’appareils et l’absence de communauté de pensée dans les partis.»

Quant aux «antisystème» issus de la société civile, il n’en reste plus qu’une poignée, comme le maire divers gauche de Carhaix (Finistère), Christian Troadec, 50 ans, ancien porte-parole des «bonnets rouges», ou encore l’écrivain et cinéaste Alexandre Jardin, 51 ans, qui s’est lancé le 3 décembre dernier. Et leurs chances d’obtenir les signatures requises sont extrêmement réduites.

Emmanuel Galiero, Judith Waintraub, Sophie Huet et Sophie de Ravinel

 

 

L’OPINION – 18/01/2017

Les fractures à gauche restent vives sur le travail et l’entreprise

La plupart des candidats à la primaire socialiste veulent incarner « la valeur travail », mais avec des visions très différentes

Manuel Valls publie une tribune ce mardi sur son compte de campagne, intitulée « Pour une société du travail : refusons la facilité et inventons la protection sociale du XXIe siècle ». Myriam El Khomri, la ministre du Travail, qui le soutient, défend à nouveau sa loi. Benoît Hamon suscite l’intérêt en présentant son revenu universel ; Arnaud Montebourg défend son manifeste économique pour la société du travail… Et Emmanuel Macron, qui se définit comme « le candidat du travail », remplit les salles.

En 2007, les socialistes s’étaient fait voler la valeur « travail » par un Nicolas Sarkozy qui en avait fait un axe fort de sa campagne. Cette fois, cette thématique occupe une grande partie des débats de la primaire de la gauche. « C’est tant mieux, tant ces dernières années, la gauche n’a pas voulu penser l’entreprise, ni le travail », se réjouit Laurent Berger, le numéro 1 de la CFDT, qui a lancé une grande consultation pour connaître les attentes des Français en la matière. « Nous avons reçu 200 000 réponses à notre enquête, c’est bien la preuve que ce thème est essentiel pour les Français », souligne encore le syndicaliste qui juge cependant les propositions des candidats « inabouties ».

Abouties ou pas, à gauche, elles traduisent au travail. Il y a les candidats qui continuent d’avoir une approche très « lutte des classes » et ceux, « progressistes », qui veulent sortir de cette dualité. S’y ajoutent des projections totalement opposées, entre ceux qui croient en la raréfaction du travail sous l’effet de la robotisation et du numérique, et ceux qui ne la redoutent pas.

« En réalité, c’est Benoît Hamon, avec sa proposition du revenu universel, qui a mis très tôt la question du travail au centre de la campagne, analyse l’historien Jean Garrigues. Le député de Trappes l’a fait en creux, en négatif presque, en obligeant habilement ses concurrents à se positionner ». Et le chercheur de souligner combien Benoît Hamon rompt avec « le modèle classique de la gauche qui consiste à créer de la croissance pour donner du travail à tous et redistribuer les ressources au bénéfice des plus défavorisés ».

Barons et gueux. En proposant de changer de paradigme, le candidat sort aussi de la lecture classique capital/travail, marqueur d’une identité de gauche. Le revenu universel devient une sorte de bouclier de résistance collective des travailleurs face à la destruction de leurs emplois. Benoît Hamon répète d’ailleurs que ce serait « une révolution de la protection sociale similaire à la mise en place de la Sécurité sociale en 1945. » Malgré le problème du financement de sa mesure qui n’est pas réglée et coûterait, au bas mot, 400 à 500 milliards d’euros par an, il jouit d’une forme d’avant-gardisme.

Tout en étant également traversé par vision binaire de l’économie où il y a les grands et les petits, « les barons et les gueux », Arnaud Montebourg défend une politique de grands investissements, étatiste, de nationalisation, de renforcement des services publics, qui vise à donner du travail à tous.

Manuel Valls n’entend pas laisser cette vision prospérer – pas plus que Vincent Peillon, dans une certaine mesure. L’ex-Premier ministre, lui aussi, tente de se projeter dans l’avenir : « Trop souvent, la gauche a compensé son manque d’audace et d’idées nouvelles par plus de dépenses, plus de taxes, plus d’allocations », écrit-il. Lui aussi veut apporter des protections aux travailleurs mais via des compromis. Certes, il propose un revenu « décent », qui regrouperait toutes les aides existantes et serait conditionné, mais il insiste sur « la notion de choix ». Il croit en la formation, aux aides ciblées pour ceux qui veulent entreprendre, aux solutions trouvées avec le patronat via un dialogue social modernisé, etc. Sa nouvelle protection sociale s’articule autour du compte personnel d’activité (CPA), instauré sous Hollande « avec l’objectif que chacun soit aidé, que personne ne se sente lésé, mais que toujours le travail paie, que la redistribution soit plus juste et que toutes les formes d’activités soient reconnues ».

Point d’équilibre. Reste qu’avec le Pacte de responsabilité, et en soutenant les entreprises, il s’est éloigné de la perception marxiste de la gauche – qui reste opérante en France. « Dans le cadre traditionnel idéologique de la gauche, ce positionnement est difficile à tenir car il prête le flanc à une forme de déloyauté, vis-à-vis du monde ouvrier, des moins qualifiés et des plus précaires », poursuit encore Jean Garrigues. « C’est bien pour essayer de combler cette fracture que Myriam El Khomri monte au créneau dans une interview aux Echos », reconnaît un conseiller de l’équipe Valls. La ministre du Travail y assure, au sujet de la loi qui porte son nom : « Entre les lubies ultralibérales de la droite et le statu quo, il fallait voir comment prendre en compte les mutations du marché du travail. Cette loi est un vrai point d’équilibre. »

Avec sa position un peu particulière, hors de la primaire socialiste, Emmanuel Macron échappe à cette accusation de trahir le monde du travail dans ses fondamentaux. Il peut alors se définir lui aussi comme le « candidat du travail », en avançant des propositions libérales – en finir avec les 35 heures uniformes à toutes les tranches d’âge – mais aussi jacobines — comme la nationalisation de l’assurance-chômage.

En tout cas, contrairement à la droite, dans ces débats, on parle très peu du temps de travail, du contrat de travail, des évolutions du Code du travail… En cela, la rupture gauche-droite reste affichée.

Fanny Guinochet

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 18/01/2017

Theresa May prête à rompre totalement avec l’Europe

VIDÉO – Le Royaume-Uni quittera le marché unique européen en même temps que l’Union européenne, a déclaré mardi la première ministre britannique, qui fait le choix d’un Brexit dur.

Il y a du Margaret Thatcher chez cette Theresa May là. De celle qui dit «no, no, no» aux dirigeants de Bruxelles en tapant du poing sur la table. Devant un parterre d’ambassadeurs conviés sous les dorures de Lancaster House, vaste hôtel particulier du gouvernement à côté de Buckingham Palace, la première ministre britannique a adressé mardi une ferme mise en garde aux Européens. Elle est prête à quitter la table les mains vides. «Pas d’accord pour la Grande-Bretagne serait mieux qu’un mauvais accord», prévient-elle, deux mois avant de donner le coup d’envoi des négociations sur le divorce. Pis, les Européens s’infligeraient «un acte d’automutilation calamiteux» s’ils cherchaient à imposer un accord «punitif» à la Grande-Bretagne pour décourager d’autres d’imiter l’exemple du Brexit. Comme Thatcher son sac à main, elle brandit l’arme du chantage fiscal pour les menacer d’une guerre commerciale, faute d’obtenir ce qu’elle veut.

Après sept mois de tergiversations sur le vote des Britanniques au référendum du 23 juin, la première ministre durcit le ton. Aux déclarations creuses, succèdent enfin les projets réalistes. Il était urgent de sortir de l’ambiguïté, faire taire les critiques sur son indécision et oublier la «Theresa Maybe» raillée à sa une par The Economist. Les tabloïds applaudissent. Las, n’est pas Dame de fer qui veut. Theresa May n’a pas la vision, la conviction et la confiance en elle nécessaires. Elle reste contrainte par les contradictions originelles d’être arrivée dans son fauteuil sans avoir été élue et de devoir mettre en œuvre le Brexit sans l’avoir soutenu jusqu’au référendum.

Du coup, dans ce lieu même où «Maggie» invoquait il y a vingt-huit ans les vertus du marché unique, May a dû se résoudre à expliquer pour la première fois que le Royaume-Uni allait quitter le grand marché européen. «Ce que je propose ne peut pas signifier une appartenance au marché unique», a-t-elle reconnu. C’est en fait une première capitulation face à l’intransigeance d’Angela Merkel et des Vingt-Sept. Après avoir espéré trouver un moyen de la contourner, elle tire les conséquences de leur fermeté sur le lien indissociable entre liberté de mouvement pour les citoyens et commerce de biens et services sans frontières.

Si elle réfute l’expression, c’est donc bien un «hard Brexit», un Brexit dur, que Theresa May a décrit dans son discours le plus complet sur le sujet à ce jour. Il fera référence comme la base britannique des négociations à venir. «Pas d’appartenance partielle à l’UE, rien qui nous laisse un pied dedans, un pied dehors», tranche-t-elle. Elle y gagne la liberté de pouvoir contrôler ses frontières et les niveaux d’immigration en provenance de l’Europe, en tête de ses douze priorités égrenées pour ce vaste chantier. Elle peut se réjouir aussi de ne plus devoir contribuer par «d’énormes sommes» au budget européen et de quitter la politique agricole commune. Elle se félicite d’échapper à l’autorité de la Cour de justice de l’UE de Luxembourg.

Le beurre et l’argent du beurre

Malgré cette clarification, bien accueillie par ses partenaires sur le continent, il restera toutefois des zones floues à préciser. Au lieu de l’appartenance au marché unique, elle réclame «la liberté maximale de commercer» en son sein sans droits de douane pour les entreprises britanniques – ce qui n’est guère différent sur le fond. Elle écarte par ailleurs l’idée de rester dans l’union douanière mais revendique un nouvel «accord douanier» en tant que «membre associé». Bref, le meilleur des deux mondes. Ou, diront les mauvaises langues, «le beurre et l’argent du beurre», comme l’avait indiqué une note ministérielle qui avait fuité dans la presse à l’automne.

Ce qu’ambitionne de dessiner Theresa May au cours des deux ans à venir est «un partenariat nouveau et équitable entre une Grande-Bretagne indépendante, autonome, globale, et nos amis et alliés de l’UE». Malgré ses mises en garde en fin de discours, elle a adopté un ton délibérément conciliant, insisté sur sa volonté de rester «des partenaires fiables, des alliés de bonne volonté et des amis proches». Dans cet esprit, elle espère rassurer les milieux économiques de part et d’autre de la Manche en obtenant des accords transitionnels pour éviter la brutalité d’un effet d’abîme après la sortie de l’UE en 2019. Cette approche pragmatique a semblé rassurer les marchés financiers: la livre a rebondi fortement (+ 2,7%) après avoir plongé lundi en anticipation de ce discours.

Un choix «économiquement catastrophique» pour Sturgeon

«Pour préserver le succès du secteur, avec 12 % d’Européens travaillant dans la City, il est important que le flux de talent vers le Royaume-Uni puisse se poursuivre», insiste Mark Boleat, responsable de la stratégie pour la City of London Corporation. Pour l’instant, aucun détail n’a été donné sur les termes du contrôle de l’immigration envers les Européens. Un «départ ordonné» est un «prérequis» pour la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni, semble acquiescer le négociateur européen Michel Barnier.

En revanche, les annonces de Theresa May, malgré son choix d’un tailleur-pantalon au motif écossais, ont provoqué la fureur à Edimbourg. La chef du gouvernement régional nationaliste Nicola Sturgeon a jugé sa décision de quitter le marché unique d’«économiquement catastrophique» et de nature à rendre «plus probable» l’indépendance de l’Écosse.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/17/01003-20170117ARTFIG00341-theresa-may-menace-les-europeens.php

 

Florentin Collomp

 

 

L’EXPRESS – 18/01/2017

Parlement européen: qui est Antonio Tajani, successeur de Martin Schulz ?

 

Parlementaires européens à Strasbourg, le 24 novembre 2016.

Les députés européens ont choisi le candidat italien, Antonio Tajani, ce mardi, à l’issue du 4e tour. Il succède à l’Allemand Martin Schulz.

Les 751 eurodéputés ont élu Antonio Tajani, pour la présidence du Parlement européen ce mardi à Strasbourg. Le député conservateur italien prend la tête de l’institution après cinq années du social-démocrate allemand Martin Schulz, qui a renoncé à se représenter pour se consacrer à la politique de son pays. Ce scrutin à bulletin secret s’est déroulé en quatre tours.

Élu pour deux ans et demi (un terme renouvelable), soit la moitié de la législature de cinq ans, le président du Parlement dirige le seul organe de l’UE directement élu par les citoyens, qui se partage le pouvoir législatif avec le Conseil, représentant lui les Etats.

Un proche de Berlusconi

Cet Italien de 63 ans était le vice-président du Parlement. Il fait partie du Parti populaire européen, le groupe politique qui compte le plus de qui compte le plus de députés européens (217 élus). Antonio Tajani a été Commissaire européen aux Transports (2008-2010) puis à l’Industrie (2010-2014), à chaque fois dans les équipes du Portugais José Manuel Barroso.

En dépit de sa bonne connaissance des dossiers européens, il reste un personnage controversé. Le sexagénaire est un ancien porte-parole de Silvio Berlusconi et membre fondateur du parti Forza Italia (droite libérale). Si sa proximité avec le « Cavaliere » est au centre des critiques, son action – ou plutôt inaction – lui est également reprochée en tant que commissaire européen dans le « Dieselgate ». Ce scandale concerne un logiciel installé sur des moteurs de véhicules Volkswagen qui permettait de tricher lors des tests antipollution.

« Triste jour pour le Parlement européen »

Certains eurodéputés écologistes, qui le considère comme un « pollueur », avaient fait savoir que la candidature d’un « pollueur » comme lui était inacceptable. « Triste jour pour le Parlement européen avec l’élection de Tajani, l’homme de Berlusconi, soutenu par les libéraux démocrates et #ECR », a notamment twitté Yannick Jadot député européen et candidat écologiste à l’élection présidentielle.

POUR EN SAVOIR PLUS : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/antonio-tajani-succede-a-martin-schulz-et-devient-president-du-parlement-europeen_1869640.html

 

 

LA TRIBUNE – 18/01/2017

Xi Jinping, champion du libre-échange

 

Le président chinois redoute un risque de guerre commerciale, en particulier avec les Etats-Unis. Le protectionnisme que défend Donald Trump est une forme d’interventionnisme politique qui a un impact négatif sur l’économie.

En ouverture ce mardi du Forum économique mondial – qui se tient chaque année dans la station suisse de Davos -, le président chinois Xi Jinping s’est offert le luxe dans son discours de prononcer devant l’élite économique mondiale un éloge du libre-échange et une critique du protectionnisme que l’on aurait davantage attendus dans la bouche d’un disciple de Friedrich Hayek. « Que cela vous plaise ou non, l’économie mondiale est le grand océan auquel on ne peut échapper (…) Toute tentative de stopper les échanges de capitaux, technologies et produits (…) est impossible et à rebours de l’histoire », a souligné le président chinois qui occupe également, rappelons-le, le poste de secrétaire général du Parti communiste chinois.

Ralentissement du commerce international

Le protectionnisme revient en effet à la mode sur fond de ralentissement du commerce international, qui a progressé, estime l’OMC, de 1,7% en 2016 (contre 2,8% prévu initialement), soit son rythme le plus faible depuis la crise financière de 2008.

Ce serait, selon ses sectateurs, la solution à la faiblesse de la croissance économique. Établir des barrières douanières, taxer les produits importés et pénaliser les entreprises tentées de délocaliser leur production permettrait donc de résoudre nos problèmes. Donald Trump en est le principal artisan aux Etats-Unis qui pourtant, déjà, n’hésitent pas à imposer des taxes sur certains produits importés.

En France, le protectionnisme a ses défenseurs comme Marine Le Pen et les courants souverainistes mais aussi Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, qui en fait un des axes majeurs de son programme pour s’imposer face à ses concurrents. Le patriotisme économique – le « Made in France » – pourrait séduire une clientèle électorale, notamment dans la classe moyenne, persuadée que c’est la mondialisation qui l’a appauvri. Après tout, bien à l’abri derrière nos frontières, nos emplois seraient protégés puisqu’ils ne seraient pas soumis à une concurrence plus rude, soit disant imposée par l’afflux d’émigrés. C’est d’ailleurs ce que préconise Theresa May dans sa version « hard » du Brexit, tout en restant ouverte à des accords commerciaux bilatéraux à travers le monde.

Sophisme

En réalité, le protectionnisme séduit parce qu’il repose sur un sophisme : un pays imposerait des barrières aux importations tout en exportant au maximum sans que les autres pays ne fassent de même. Il est au contraire le déclencheur d’une guerre commerciale qui appauvrit finalement tous les pays (en réalité les entreprises qui seules font du commerce). L’OCDE en liste quelques aspects.

Ainsi, le protectionnisme rend moins compétitives les entreprises locales sur les marchés internationaux en raison de coûts de productions qui restent en comparaison plus élevés. L’organisation a calculé que pour 1 dollar consacré à des mesures protectionnistes diminuait de 66 cents le produit national brut.

De même, il a une conséquence négative sur l’économie mondiale : une hausse de 1 dollar généré par les taxes à l’importation se traduit par une baisse de 2,16 dollars sur les exportations et une baisse de 0,73 dollar dans le revenu mondial.

Au contraire, une libéralisation complète du commerce des biens de consommation et des services ont permis une hausse du revenu moyen réel de 1,3% dans les pays développés et de 0,73% dans les pays à hauts revenus.  Quand aux nouveaux émergents comme le Nigéria, la Thaïlande, ils pourraient voir leur PIB croître de 3% à 6%.

L’OCDE rappelle par ailleurs qu’une augmentation des échanges commerciaux de 10 % majore le revenu par habitant de 4 %.

Derrière le protectionnisme, l’interventionnisme de l’Etat

Si le protectionnisme est difficilement défendable en principe – même si les données agrégées ne rendent pas compte de mesures ciblées et temporaires pouvant sauver certains acteurs -, la question est de savoir pourquoi certains responsables le préconisent.

En fait, il s’agit pour eux d’accroître leur emprise interventionniste sur l’économie, car ils pensent que le pouvoir politique est mieux placé que les entreprises pour la développer. Dans le cas de Donald Trump, c’est l’inverse, il pense que l’on dirige un pays comme une entreprise, d’où son intrusion. Il devrait rapidement s’apercevoir que ce n’est pas le cas. Et il est assez piquant que ce soit Xi Jinping, au profil plutôt de bureaucrate, qui le lui rappelle.

Robert Jules

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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