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Revue de presse du MEDEF IDF du vendredi 13 janvier 2017

2017-06-05T10:33:44+02:00Mots-clés : , , |

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 13/01/2017

Le Medef va lancer une campagne de com’ sur les bienfaits de la formation en entreprise

Comme l’organisation patronale l’avait fait avec ses spots Beau Travail, elle va diffuser à la télé et la radio des programmes courts pour raconter de belles histoires de PME ayant réussi leur développement grâce à la formation professionnelle. Un sondage montre l’absence d’information des dirigeants sur le sujet.

Incroyable mais vrai, le Medef va communiquer en 2017 sur… la formation, comme il l’avait fait il y a plus d’un an sur le travail (la série intitulée Beau Travail). Au premier semestre, l’organisation présidée par Pierre Gattaz diffusera des spots à la télévision (France 3 et France 5) ainsi qu’en radio (Europe 1, France inter, BFM Business). Ces programmes courts «racontent de belles histoires de PME françaises qui ont réussi leur internationalisation, leur transition numérique ou leur transition verte, grâce notamment à la formation professionnelle et la montée en compétences de leurs salariés».

Afin de mieux cibler les besoins des PME/TPE, le Medef a commandé un sondage à l’institut Elabe auprès des PME de 10 à 249 entreprises. Selon cette enquête, réalisée en décembre, 84% des TPE et PME estiment que la formation professionnelle est bien devenue un levier de performance. «Nous nous sommes penchés sur trois mutations majeures: la transformation numérique, la transition verte et l’internationalisation», détaille Florence Poivey, présidente de la commission éducation, formation et insertion de l’organisation patronale.

Les PME sensibilisées au défi du numérique et de la transition écologique

L’enquête dévoile que les PME considèrent aujourd’hui le numérique (à 68%) et l’écologie -enjeux énergétiques, climatiques, RSE et environnementaux- (à 58%) comme des défis majeurs. L’internationalisation apparaît en revanche comme le parent pauvre. Plus de la moitié des entreprises interrogées considèrent qu’elle ne représente pas un enjeu pour elles. Fort logiquement, seule une petite minorité de PME a donc décidé de former ses salariés sur les sujets export import.

Les résultats sont meilleurs pour le numérique (24% des entreprises ont formé la majorité de leurs salariés) et la transition verte (21% ayant formé la majorité de leurs salariés) mais encore relativement faibles. Cette frilosité pourrait s’expliquer par un manque d’informations. Seulement 63% des PME s’estiment bien informées sur les formations liées à la transition numérique et 48 % sur celles liées à l’écologie.

Le pari du Medef est donc simple: en améliorant la connaissance des chefs d’entreprise sur la formation, l’organisation incitera les PME à mieux former leurs salariés et les aidera ainsi à relever les défis de l’économie du XXIè siècle.

Anne de Guigné

 

 

LES ECHOS – 13/01/2017

Election dans les TPE : vers une abstention record

L’élection de représentativité dans les TPE s’achève ce vendredi en métropole.
Elle aura eu encore moins de succès que celle de 2012, avec une participation très inférieure à 10 %.

L’élection de représentativité syndicale dans les très petites entreprises (TPE) s’achève ce vendredi en métropole. Elle se prolongera jusqu’au 20 janvier outre-mer. Mais les dés sont déjà jetés. La participation à ce scrutin sera encore plus faible qu’en décembre 2012, quand n’avaient voté qu’à peine plus de 10 % des salariés travaillant dans des entreprises de moins de 11 salariés, où le Code du travail n’impose aucune représentation collective du personnel.

Les chiffres définitifs de la participation à cette seconde édition de l’élection syndicale, instituée par la réforme de la représentativité syndicale de 2008 pour les TPE, ne seront pas connus avant plusieurs jours. Mais la tendance constatée depuis le début du scrutin laisse augurer d’un taux encore plus faible qu’il y a un peu plus de quatre ans, où il n’avait atteint que 10,38 %. Seuls 6,34 % des salariés qui y étaient invités ont déjà voté, après près de deux semaines de scrutin, selon Solidaires. Pourtant, la possibilité de vote électronique a sans doute été plus utilisée du fait du développement de la pratique du Net, réduisant le délai de comptabilisation des bulletins. Interrogé dans la soirée sur franceinfo, Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a prédit un taux final de participation « autour de 7/8% ». Dans ce contexte, si le ministère du Travail a refusé de répondre positivement à la demande de la CGT et de Solidaires de prolonger le scrutin d’une semaine, il devrait faire preuve d’une certaine souplesse concernant le cachet de la poste sur les enveloppes de vote par correspondance au motif que dans les zones rurales, les horaires de levée journalière du courrier limitent de fait la possibilité de voter ce vendredi. Mais cela ne devrait modifier qu’à la marge le taux de participation, qui s’annonce d’ores et déjà comme un échec.

Candidature personnalisée

Il intervient paradoxalement, alors que l’élection de cette année a un contenu moins virtuel que la précédente. Cette fois-ci, elle ne s’est pas faite sur sigle, mais les syndicats ont eu la possibilité de personnaliser leurs candidatures. En outre, le vote ne servira pas seulement à alimenter le compteur de représentativité des syndicats pour la pesée agrégeant ses résultats à ceux des élections professionnelles – qui se sont déroulées dans les entreprises entre 2013 et 2016. Il désignera aussi des représentants des salariés dans des commissions paritaires régionales. Ces instances, qui seront installées en juillet 2017, auront notamment comme mission d’informer les salariés et les employeurs sur le Code du travail et les conventions collectives, mais aussi de « faciliter la résolution de conflits individuels ou collectifs » ou de « faire des propositions en matière d’activités sociales et culturelles ». Mais tout dépendra de la volonté du patronat de jouer le jeu.

Le report du scrutin des quinze premiers jours de décembre 2016 aux quinze premiers jours de janvier 2017, à la suite d’un recours en cassation de la CGT contre la présentation du Syndicat des travailleurs corses, n’aura pas aidé. Un report dont le ministère du Travail renvoie la responsabilité à la centrale de Philippe Martinez. Tandis que la CGT l’accuse d’avoir plombé le scrutin en le déplaçant au lendemain des fêtes.

Leïla de Comarmond

 

 

LES ECHOS – 13/01/2017

Fiscalité : la France appelée à baisser son taux d’impôt sur les sociétés

Le Conseil des prélèvements obligatoires prône un taux de 25 %.
Un élargissement de l’assiette et la fin du taux réduit limiteraient le coût.

La France doit encore poursuivre la baisse de son taux d’impôt sur les sociétés (IS), au-delà de ce qui est déjà prévu dans la dernière loi de finances. C’est la principale recommandation du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), une institution placée auprès de la Cour des comptes et chargée d’évaluer la fiscalité française, dans son dernier rapport publié jeudi. « Le CPO n’est pas engagé dans une course au moins-disant fiscal, mais préconise de s’adapter face à l’évolution du cadre juridique et international », a souligné son président, Didier Migaud.

Le rapport rappelle que la plupart des pays européens ont baissé leur taux d’IS ou sont sur le point de le faire, à l’instar du Royaume-Uni, de la Hongrie ou du Luxembourg. Un critère souvent déterminant pour attirer des investissements étrangers.

Alors que la dernière loi de finances prévoit d’abaisser le taux de l’IS à 28 % d’ici à 2020, le CPO considère qu’il faut encore aller plus loin, en le ramenant à 25 %, soit la moyenne européenne actuellement.

Des pistes de financement

Pourquoi 25 % précisément ? « Les études économétriques montrent que les grands pays pouvant présenter d’autres avantages que la fiscalité (infrastructures, etc.) n’ont pas tellement d’avantage à se situer en dessous de la moyenne », souligne Florian Colas, rapporteur de ces travaux. D’autant que cette nouvelle baisse de l’IS aurait un coût pour les finances publiques, estimé à 4,2 milliards d’euros. Pour mémoire, la trajectoire de baisse à 28 % à l’horizon 2020, adoptée à l’automne, coûterait déjà 7 milliards à l’Etat, par rapport à un rendement net de l’IS de 33 milliards.

Ce rapport donne des pistes de financement, la plus inattendue étant la suppression du taux réduit de 15 % pour les PME de moins de 7,6 millions d’euros de chiffre d’affaires (dans la limite de 75.000 euros de bénéfices). Cet avantage, dont ont bénéficié 670.000 PME en 2014, coûte chaque année 2,6 milliards d’euros à l’Etat. « Il ne se justifie pas pour des raisons objectives », estime Didier Migaud, notant que moins d’un tiers des pays de l’OCDE dispose d’un taux réduit. Une suggestion qui n’est pas du goût de la CPME (ex-CGPME) : « C’est bien connu les PME ont plus de facilité que les grands groupes, ce qui se retrouve dans le taux de défaillance des entreprises », a réagi l’organisation.

A contre-courant de certaines idées reçues, ce rapport montre que la rentabilité financière des PME (moins de 250 salariés) n’est pas inférieure à celle des grandes entreprises. Les taux implicites d’impôt sur les sociétés ne seraient pas non plus très éloignés (lire ci-dessous). Lors du dernier débat budgétaire à l’automne, les députés ont pourtant décidé d’accentuer la baisse de l’IS pour les PME.

Enrayer la concurrence fiscale en Europe

Cette baisse du taux pourrait également être financée par une révision du régime de l’intégration fiscale, déjà visé par plusieurs décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), ainsi que par le resserrement de certains régimes, sur la propriété intellectuelle notamment. Face à ces enjeux, le CPO appelle la France à soutenir le projet d’assiette commune au niveau européen (Accis). Pour enrayer la concurrence fiscale, cette assiette commune devrait s’accompagner de la mise en place d’un « tunnel » de taux pour l’IS, comme il en existe déjà un sur la TVA. Ce corridor est tout à fait « faisable juridiquement », assure Didier Migaud, mais nécessiterait l’unanimité des Etats membres.

Ingrid Feuerstein

 

 

LE FIGARO – 13/01/2017

L’emploi à domicile encore à la peine

Le geste sur les cotisations n’a pas suffi à contrer les effets de la crise, qui oblige les ménages à renoncer à des dépenses jugées superflues.

Hors activité de garde d’enfant, le secteur de l’emploi à domicile n’est toujours pas sorti de la crise qui le frappe depuis plusieurs années. Au troisième trimestre 2016, le nombre d’heures déclarées par les particuliers employeurs a baissé de 2%, selon l’Acoss, la banque de la Sécurité Sociale. Seule consolation, le nombre de foyers faisant appel à des femmes de ménage, jardiniers et autres aides s’est stabilisé (+0,1%).

Ces résultats sont décevants, alors que le gouvernement a porté, à compter de décembre 2015, l’allégement de charges sociales pour l’emploi à domicile de 0,75 centimes à 2 euros par heure travaillée. Mais ils s’expliquent. Le geste sur les cotisations n’a pas suffi à contrer les effets de la crise, qui oblige les ménages à renoncer à des dépenses jugées superflues.

En revanche, ce coup de pouce a eu de l’effet sur la garde d’enfants, domaine où les dépenses sont obligatoires. Les ménages, qui faisaient travailler leurs nounous en partie «au noir», ont été incités à tout déclarer. Ainsi, pour la garde d’enfants à domicile, à la fois le nombre d’employeurs (+0,9%) et le nombre d’heures déclarées par employeur (+0,3%) ont progressé au troisième trimestre. Pour les assistantes maternelles, le volume horaire déclaré par les ménages a diminué à l’été, mais après deux bons trimestres.

La majorité actuelle n’a pris que tardivement conscience de l’importance de l’emploi à domicile, qui représente 3,6 millions d’employeurs et 1,6 million de salariés.

La majorité actuelle n’a pris que tardivement conscience de l’importance de l’emploi à domicile, qui représente 3,6 millions d’employeurs et 1,6 million de salariés. Après la suppression sous l’ère Sarkozy des 15 points d’abattements de cotisation patronale, une autre incitation – la déclaration au forfait – a été abolie en 2013. Le gouvernement a alors instauré un allégement de charges sociales de 0,75 euro par heure travaillée, mais qui ne compensait pas la perte financière pour les ménages. Résultat, le secteur a continué à perdre des emplois déclarés et le travail au noir s’est envolé. Ce qui a poussé le gouvernement à accroître l’allégement de charges, fin 2015. Avantage qui s’ajoute au crédit d’impôt sur le revenu existant.

Cécile Crouzel

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 13/01/2017

Le rendement de l’assurance-vie fond d’année en année

INFOGRAPHIE – Les assureurs mettent des réserves de côté pour résister à une hausse des taux.

L’heure des comptes a sonné pour les épargnants, qui commencent à mesurer l’impact qu’a eu l’an dernier la baisse des taux d’intérêt sur le rendement de leurs assurances-vie. Si le recul est limité à 0,20 % ou 0,30 % sur certains contrats, beaucoup décrochent de 0,40 % ou plus, comme celui de l’Afer, la célèbre association d’épargnants, qui a rapporté 2,65 % en 2016, contre 3,05 % en 2015.

Car les assureurs n’avaient aucune envie de faire des efforts. Au contraire, ces rendements modestes vont les aider à dissuader les épargnants de faire de nouveaux versements sur les fonds en euros. Et c’est bien l’objectif recherché: les compagnies d’assurances ne veulent pas de capitaux frais à investir dans de mauvaises conditions sur les marchés, car elles doivent protéger leurs vieux portefeuilles, qui procurent encore des rendements confortables. C’est le sésame pour pouvoir faire face, un jour, à une remontée des taux d’intérêt, qui rendrait d’autres placements plus attrayants. «Limiter la collecte sur les fonds en euros, c’est aussi protéger les souscripteurs qui ont déjà investi, pour que la performance de leur placement résiste mieux», relève Guillaume Rosenwald, directeur épargne retraite à la MACSF.

Que l’ACPR, leur autorité de tutelle, les ait incités à mettre en réserve pour l’avenir une partie de leurs gains de l’année est finalement un excellent prétexte. Beaucoup de compagnies se sont exécutées de bonne grâce. Et cela a diminué d’autant la rémunération offerte aux épargnants.

L’Afer, par exemple, qui promettait pourtant à l’origine de distribuer intégralement ses gains financiers, a mis en réserve l’équivalent de 0,25 % de rendement. Sans cela, le contrat de l’association d’épargnants aurait rapporté 2,90 %. Avec les réserves également engrangées les années passées, l’Afer a désormais de côté 0,65 % de rendement.

Mais d’autres sont déjà très bien lotis. La MACSF, qui a servi 2,40 % à 2,45 % (0,40 % de moins qu’en 2015), a déjà mis de côté 1,7 %. La palme revient à la GMF, qui conserve dans ses caisses de quoi verser 5,2 % d’intérêts à ses souscripteurs. Pourtant, elle aussi a baissé encore cette année le rendement de ses contrats (2,50 % au lieu de 2,80 % en 2015) et encore arrondi son trésor de guerre (4,9 % en 2015). En théorie, ces réserves appartiennent aux assurés et doivent leur être redistribuées. Mais ils attendront encore, et peut-être longtemps.

Les associations d’épargnants en tête

Cette année, les meilleurs rendements devraient donc être l’apanage de vieux contrats, «qui collectent peu d’épargne nouvelle, et n’ont pas eu à faire d’importantes provisions», explique Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures et créateur du site Good Value for Money, destiné aux épargnants.

C’est le cas de Gaipare, une autre association d’épargnants, qui n’a arrondi ses provisions que modestement et a servi 2,90 %, ou d’Asac Fapès (2,80 %). «Il faut être raisonnable sur le taux affiché, mais aussi défendre les intérêts des adhérents qui doivent profiter de la bonne gestion du contrat», estime Jean Berthon, le président de Gaipare. Les grands perdants sont sans doute les contrats qui, notamment dans les banques, continuent à collecter beaucoup, auprès d’une clientèle populaire qui ne peut pas risquer ses économies hors du fonds en euros.

Anne Bodescot

 

 

LES ECHOS – 13/01/2017

La France sur le chemin de la déconsommation

Les ventes de produits de grande consommation ne progressent plus en volume. Pourtant, dans les supers et les hypers, les prix ont encore baissé de 1,2 %.

Officiellement, la consommation tient en France malgré les séquelles de la crise financière de 2008. Mais les premiers chiffres que « Les Echos » se sont procurés sur les ventes de produits de grande consommation (PGC) en 2016, montrent que la consommation de masse entre dans une spirale négative. La « déconsommation » sonne à la porte des supers et hypers.

Selon les dernières indications de l’Insee, la croissance aura pourtant été d’environ 1,3 % en 2016, la consommation elle-même a crû de 1,6 % et les ventes du commerce de détail ont progressé de 1,1 %, comme l’ont rappelé ce jeudi les dirigeants de Procos, la fédération des enseignes du commerce spécialisé. Mais derrière ces données qui agglomèrent aussi bien les abonnements téléphoniques que les achats de paquets de cigarettes, et incluent la création de nouvelles surfaces de vente qui se poursuit malgré tout, se cache une tendance qui affecte les courses du quotidien.

Moins d’alcool, de pain, de viande…

Selon l’institut IRI, la consommation en volume des PGC et des produits frais a légèrement baissé en 2016. Avec un chiffre de – 0,1 %, susceptible d’évoluer encore un peu avec les dernières remontées issues des magasins de hard discount, on est à l’épaisseur du trait et on peut parler de ventes « étales ». Mais les experts commencent à évoquer la déconsommation, au moins pour certains catégories de produits.

« Moins d’alcool, les consommateurs français sont de plus en plus sobres. Moins de pain, moins de produits d’origine animale, notamment la viande rouge. D’autres produits de base comme le lait et les produits laitiers sont également impactés, et le tout dans un contexte de food bashing de plus en plus fréquent », relève Gaëlle Le Floch, directrice des études stratégiques chez le panéliste Kantar Worldpanel. « Le marché de l’hygiène-beauté est confronté à un enjeu de volume avec des acheteurs moins fréquents. Ses produits sont de moins en moins prioritaires pour les Français, qui vont vers moins de sophistication, plus de naturel », ajoute-t-elle. Le repli se confirme aussi pour les colas, les jus de fruits ambiants, les anisés. Seule ou presque la bière tire son épingle du jeu. Hors de l’univers des PGC, l’habillement est à -1,8 % et la chaussure à -4 %.

Le bio et les produits locaux en vogue

Pour mieux souligner l’aspect inédit de la situation, les experts d’IRI notent qu’en moyenne sur les dix dernières années la consommation en volume des PGC avait progressé de 0,7 %. En 2016 encore, la seule croissance démographique a entraîné une hausse des volumes de produits achetés de 0,4 %. Il faut bien nourrir les bébés. Mais les adultes mangent décidément moins.

Heureusement, ils mangent mieux, et ils achètent donc des produits plus chers. C’est le bio , les produits locaux issus des PME. Les circuits de distribution dits alternatifs, comme les petites épiceries ou les marchés de plein air, progressent aussi. Ainsi, le marché des produits de grande consommation a tout de même gagné 0,7 % en valeur en 2016. Mais la hausse était de 2,4 % par an au cours de la dernière décennie. Signe des temps, la consommation n’est plus une affaire de prix. En 2016, la déflation a été de 1,2 % et cela fait trois ans que les distributeurs rendent 1 milliard d’euros aux consommateurs. On gaspille donc moins, on privilégie la qualité. Les spécialistes appellent cela l’« éconologie », fille naturelle de l’économie et de l’écologie.

Philippe Bertrand

 

 

L’EXPRESS – 13/01/2017

La Poste envisage de doubler les embauches de facteurs en 2017

 

Un facteur au centre postal d’Audincourt, le 22 septembre 2014.

Dans le cadre des négociations sur les conditions de travail, La Poste propose d’embaucher 1500 facteurs de plus en CDI en 2017.

3000 nouveaux facteurs embauchés en CDI en 2017? La direction de La Poste a proposé jeudi, au dernier jour de négociations portant sur les conditions de travail des facteurs, de doubler le nombre d’embauches prévues cette année, indiquent des sources syndicales.

L’information a été dévoilée à la presse par SUD-PTT et confirmée par les autres syndicats participant aux séance de négociations sur le métier de facteur.

« Un chiffre homéopathique »

« C’est pas mal, mais il faut voir d’où on part », a réagi Eddy Talbot pour SUD-PTT, deuxième syndicat dans la branche courrier. « A la distribution, on n’a même plus de marge de manoeuvre, donc 3000 c’est un chiffre homéopathique », selon lui.

Confrontée à une baisse des volumes du courrier (30% de 2008 à 2015), la Poste a réorganisé ses services et réduit sensiblement les effectifs (3000 à 5000 postes en moins par an, rien que pour les facteurs, depuis 2005), ce qui a gravement dégradé les conditions de travail, selon les syndicats.

Souffrance au travail

C’est dans ce contexte qu’a débuté fin octobre le cycle de négociations après que plusieurs cas de souffrance au travail, dont des suicides, ont été médiatisés.

« La Poste occulte la crise sociale, qui va continuer. Il n’est même pas fait mention des risques psycho-sociaux » dans le dernier projet d’accord, déplore Pascal Panozzo, également de SUD-PTT.

Outre la question de l’emploi, les négociations ont concerné la gestion du temps de travail des 70 000 facteurs, les rythmes et charges de travail, les remplacements et, plus généralement, l’amélioration des conditions de travail.

 

LE FIGARO – 13/01/2017

EDF en état d’alerte avant la vague de froid

Face à la baisse attendue des températures, le réseau sera très exposé. Les différents acteurs sont mobilisés.

Le scénario tant redouté risque-t-il se produire? À la fin de 2016, alors qu’une vingtaine de réacteurs nucléaires d’EDF étaient à l’arrêt – pour des opérations de maintenance ou des tests de résistance -, l’approvisionnement électrique semblait menacé en cas de grand froid. En début de semaine prochaine, les températures se situeront à 3° en moyenne en dessous des normales saisonnières, puis entre 6° et 8° pour les jours suivants. Et sept réacteurs ne sont toujours pas raccordés au réseau alors même que des pics de consommation à plus de 90.000 mégawatts (MW) sont probables.

EDF estime que, au stade actuel, le parc des centrales est disponible à hauteur de 87 %, soit juste en dessous de la barre des 90 % qui est la norme à cette époque de l’année. Le groupe précise que deux réacteurs s’apprêtent à rentrer en service: Bugey 4 (Ain) et Tricastin 4 (Drôme). En revanche, deux unités – Civaux 1 (Vienne) et Tricastin 2 – devront s’interrompre pour des arrêts courts – trois semaines environ – dans le cadre des essais demandés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour tester certains équipements.

En attendant, les pouvoirs publics se montrent très vigilants sur la capacité électrique du pays à faire face à la vague de froid. Ce vendredi au ministère de l’Énergie, tous les acteurs du système (EDF, RTE, Enedis, l’Ademe…) se réunissent pour coordonner les messages d’incitation pour que les Français réduisent leur consommation d’énergie en raison de la chute des températures. Les capacités d’importations – de l’ordre de 12.000 MW – ne peuvent pas tout résoudre pour un pays comme la France, hautement thermosensible: un degré en dessous des normales saisonnières entraîne une consommation supplémentaire de 2400 MW, soit l’équivalent de la consommation de Lyon et Marseille réunies.

Délestages ciblés

Les dispositifs pour freiner la consommation d’énergie de la population et des entreprises sont plus ou moins arrêtés. Réseau de transport d’électricité (RTE), filiale d’EDF en charge des lignes haute et très haute tensions, a prévu une série d’actions graduées. L’opérateur peut interrompre l’alimentation de 21 sites industriels de grande envergure, puis baisser de 5 % la tension des réseaux de distribution (comme celui d’Enedis) et, enfin, si la situation l’exige vraiment, procéder à des délestages ciblés – c’est-à-dire des coupures de courant momentanées dans un certain nombre de zones. Enfin, RTE a inauguré en décembre la nouvelle version d’Eco2Mix, son application sur téléphone mobile destinée notamment à sensibiliser professionnels et particuliers: les alertes par SMS d’Eco2Mix appelleront à réduire la consommation électrique par une série de gestes simples comme la réduction de la luminosité des écrans d’ordinateurs.

Quels que soient, ou pas, les températures de la semaine prochaine, la vague de froid contribuera à faire resurgir les débats autour de l’efficacité d’un «mix» énergétique diversifié. «Au risque d’être provocant, on se doit de dire qu’en cette période hivernale la production des éoliennes est quasi nulle et celle des installations solaires pas beaucoup plus élevée, souligne un spécialiste du secteur. La volonté de verdir le parc de production électrique français est sûrement respectable mais notons immédiatement ses limites: au moment où la France a le plus besoin d’électricité, elle reste tributaire de ses équipements énergétiques traditionnels.»

Frédéric de Monicault

 

::: POLITIQUE

LE PARISEN – 13/01/2017

Primaire à gauche : ce qu’il faut retenir du premier débat

Pendant un peu plus de deux heures, les sept candidats du scrutin des 22 et 29 janvier ont débattu sur leur projet économique, sur la lutte contre le terrorisme ou encore sur la laïcité. Petit résumé de la soirée. 

Pour ce premier débat, les sept candidats étaient plutôt dans la retenue et il n’y a pas eu de coup d’éclat. Le revenu universel et la loi Travail ont permis de montrer des différences nettes entre Benoît Hamon, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon notamment.

Le revenu universel de Hamon au coeur du débat

Manuel Valls, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont attaqué la mesure phare du programme de Benoît Hamon. Ce dernier peut au moins se féliciter que sa proposition ait été au centre du débat. « Le travail se transforme, se raréfie, explique l’ancien ministre dès son introduction. Les vieilles recettes ne marchent pas aujourd’hui elles ne marcheront pas demain ».

Manuel Valls, comme il l’avait déjà fait en ce début de semaine, dénonce cette mesure en craignant de voir se développer «une société d’assistés et du farniente». L’ancien Premier ministre, comme Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, plaide pour «une société du travail».

Valls défend la loi Travail que ses adversaires veulent abroger

Alors qu’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon promettent d’abroger la loi El Khomri s’ils sont élus, Manuel Valls s’agace. «J’entends évoquer l’idée même d’abrogation, ici parmi les candidats. Nous voulons abroger quoi? La négociation dans l’entreprise, soutenue par les syndicats réformistes? Le compte personnel d’activité qui se met en oeuvre? Le compte pénibilité, parce qu’il y a des salariés qui travaillent dur et qui vont devoir partir plus tôt à la retraite? La garantie jeune qui concerne d’abord les jeunes précaires?», a lancé l’ancien Premier ministre. «Alors on pourrait refaire le débat sur la loi travail, sur les explications ratées, je les ai bien sûr assumées. Mais cette loi, à travers les exemples que je viens de prendre est, j’en suis convaincu, une avancée», a-t-il poursuivi.

Un peu plus tôt, Benoît Hamon a assuré qu’il y a «des dispositions dans la loi El Khomri qui facilitent le licenciement, et qui vont fragiliser les salariés au moment où ils cherchent à préserver leur emploi». En exemple, il a cité le plan social en préparation à la Voix du Nord. Des propos qu’a aussitôt dénoncé la ministre Myriam El Khomri sur twitter.

Tous pour les assassinats ciblés de djihadistes, mais contre les «bavardages» de Hollande

Devinant la gravité du sujet, la journaliste a réclamé un réponse brève : « oui ou un non », les candidats seraient-ils prêts à ordonner des exécutions extra-judiciaires ciblées de djihadistes ? Tous ont opiné du chef, mais sans pouvoir s’empêcher de développer. « S’il faut prendre ce genre de responsabilités, j’y suis prêt bien entendu, dans l’intérêt supérieur de la France », a insisté Arnaud Montebourg. Comme Manuel Valls, qui en tant que premier ministre, a pu seconder le chef de l’Etat dans ces prises de décisions difficiles : « Nous sommes en guerre, il faut protéger les Français », a-t-il martelé martial.

Mais si l’ensemble des participants au débat jeudi soir ont conforté ce pouvoir d’exécution du chef de l’Etat, ils ont avec la même unanimité critiqué la « légèreté » avec laquelle il a divulgué ces informations à des journalistes. « Je ne crois pas que ce soit le bavardage sur ces secrets d’Etat qui donne la dimension d’un homme d’Etat, a par exemple taclé Vincent Peillon. Il y a peut-être parfois des responsabilités à prendre pour protéger ceux qu’on aime (…) mais en faire étalage c’est indécent, et en faire un sujet journalistique ça ne vaut pas mieux. » Manuel Valls lui a répété ce qu’il avait déjà dit au Parisien samedi dernier : «ce qui doit être fait doit être fait, ce qui doit rester secret doit rester secret».

Bennahmias sur sa planète

Particulièrement décontracté, le seul sans cravate, Jean-Luc Bennahmias a interpellé ses adversaires à coup de «Benoît», «Manuel» ou «Sylvia» dans un discours parfois décousu. Entraînant les sourires, gênés ou figés, de ses concurrents.

«Vous président, avez-vous une mesure pour lutter contre le terrorisme?», l’a interrogé Elisabeth Martichoux de RTL. «Vous président ?», insiste-t-elle. «J’y pense tous les jours…», plaisante l’intéressé, moqué toute la soirée sur Twitter. Quelques minutes auparavant, il a paru découvrir dans la bouche de cette même journaliste sa proposition de constituer un corps de vigiles privés… qui figure bien sur son site internet.

Il tente même de faire de l’humour lorsqu’il évoque l’architecte Castro. Manuel Valls précise qu’il s’agit de Roland et non de Fidel. L’ancien Vert répond qu’il n’évoque pas Ségolène Royal, en référence aux propos polémiques de la ministre lors des obsèques du Cubain; déclenchant le fou rire de Manuel Valls. «Pardon c’est de l’humour. Très mauvais, je sais», ajoute-t-il devant la mine gênée de ses concurrents.

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/primaires/primaire-a-gauche-ce-qu-il-faut-retenir-du-premier-debat-13-01-2017-6560322.php

 

Rosalie Lucas et Charles Sapin

 

 

L’EXPRESS – 13/01/2017

Primaire à gauche: comment les candidats se sont démarqués

 

À l’occasion d’un premier débat étrangement atone, les sept candidats ont chacun fait valoir leur brevet de gauche.

Les sept candidats à la primaire organisée par le Parti socialiste ont débattu ce jeudi soir pour la première fois. Si aucun débordement n’est à déplorer, chacun a tenté de tirer son épingle du jeu. Voici comment.

La primaire à gauche vient réellement de débuter. Les sept candidats à l’investiture pour l’élection présidentielle ont débattu ce jeudi soir pour la première fois. Un événement qui n’a débouché sur aucun accrochage direct mais n’a pas empêché, malgré tout, chacun des candidats à chercher à tirer son épingle du jeu. En misant sur des stratégies attendues, mais très diverses.

Manuel Valls l’expérimenté

L’ancien Premier ministre était attendu au tournant. La difficulté, pour lui, était d’être en mesure d’incarner un projet nouveau tout en assumant un minimum le bilan du quinquennat Hollande. Pour y parvenir, il a concédé certains regrets, bien calculés. Comme la hausse des impôts du début de quinquennat, utiles pour redresser les finances publiques, mais largement rejetées par les Français. Manuel Valls n’a pas manqué de rappeler qu’il était alors en poste au ministère de l’Intérieur et qu’il s’agit davantage du bilan de Jean-Marc Ayrault.

Au-delà de ce sujet, Valls a insisté sur son expérience. Il cherche à prendre de la hauteur face à ces concurrent. « Ici je n’ai pas d’adversaire », lance-t-il d’emblée. Attaqué sur le fond sur les sujets économiques, en particulier la Loi Travail, Manuel Valls a pu se refaire une santé sur la lutte contre le terrorisme. Son travail a même été salué par la plupart de ses adversaires.

La rupture Hamon

Pour Benoît Hamon, l’enjeu était clair: donner le sentiment que son projet était le plus travaillé, le plus concret et, surtout, le plus en phase avec l’électorat de gauche du XXIe siècle. De ce point de vue-là, les choses n’auront probablement pas évolué d’un iota entre le début et la fin du débat. Confrontant Manuel Valls sur la loi El Khomri tout en restant modéré dans ses attaques, l’ancien ministre de l’Education s’est montré le plus efficace lorsqu’il a traité le sujet plus global du travail et de son avenir. Robotisation, revenu universel, nouvelle fiscalité sur le patrimoine… Tout en soulignant sa proximité avec l’aile gauche du PS, Benoît Hamon s’est affiché comme un candidat qui se projette davantage vers l’avenir, ouvrant son propos, en début de débat, en dissertant sur l’ubérisation de l’économie et les enjeux environnementaux.

Peillon le professeur

Le discours de Vincent Peillon a quelque peu varié par rapport au début de sa campagne. S’il a continué à plaider pour le rassemblement, l’ancien ministre de l’éducation a surtout endossé son costume de professeur, n’hésitant pas à reprendre de volée ses rivaux. En particulier sur le sérieux de leurs propositions économiques. Avec ses 16 milliards d’euros de dépenses prévues pour son quinquennat, il prend ses distances avec la rupture de Hamon et ses 300 milliards d’euros.

Vincent Peillon n’hésite pas à explique son approche « philosophique » d’un problème et cite régulièrement les exemples historiques de défaites, victoires ou tournants dans la vie politique. Son objectif: être ontologiquement de gauche.

Souvent présenté comme l’héritier autodéclaré de François Hollande, Vincent Peillon n’a pas hésité à prendre ses distances ce jeudi soir. Il retient une « incompréhension » des Français sur la politique conduite. Autre exemple, sur les exécutions ciblées. « En faire étalage est indécent », estime-t-il, rappelant plus ou moins discrètement que le président de la République s’est confié à ce sujet aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Montebourg, la gauche volontaire

Arnaud Montebourg veut repositionner le curseur de la gauche… plus à gauche. Pour y parvenir, il a critiqué d’emblée l’action du gouvernement, évoquant un bilan « difficile à défendre », soulignant plusieurs fois la nécessité de faire preuve de « volonté », une vision qu’il portait déjà haut lors de son passage au ministère du Redressement productif. Il a ensuite repris de vieilles recettes de la gauche: accepter de laisser filer dans un premier temps les déficits, lui ne voyant pas dans le critère des 3% un « objectif politique ». Il a défendu une politique productiviste, promet la France du Travail, en augmentant les « petits salaires et les petites retraites ».

Bennahmias, l’original

Jean-Luc Bennahmias est l’un des inconnus de la primaire. Il a misé sur l’originalité. Sur la forme, tout d’abord, puisqu’il était le seul homme sans cravate ce soir. Il n’a pas non plus hésité à rire de lui-même. Sur le fond, c’était autre chose. Ex-écolo, ex-Modem et fondateur du Front démocrate, le candidat n’a pas toujours semblé très à l’aise avec son programme, loin de là. « Oui j’ai un programme », a-t-il fini par se justifier tout en s’agaçant que les journalistes citent des éléments pourtant glanés sur le site du candidat. Très loin de la politique internationale conduite sous le quinquennat de Manuel Valls, Jean-Luc Bennahmias a notamment appelé à des discussions plus poussées avec Poutine.

Sylvia Pinel l’enracinée

Sur la forme, Sylvia Pinel était probablement la candidate la moins rompue à l’exercice du grand débat télévisé. Sur le fond, la présidente du Parti radical de gauche (PRG) s’est avérée être, avec Manuel Valls et Jean-Luc Bennahmias, la plus fervente laudatrice du quinquennat qui s’achève.

Compensant ses carences programmatiques par une forme de proximité avec la vie concrète des entreprises et des citoyens (une des marques de la formation qu’elle dirige), l’ancienne ministre du Logement n’a malgré tout pas brillé par sa force de proposition. Son « fait d’arme »: d’avoir critiqué ses concurrents pour leur vision « très caricaturale » de l’entreprise. « On est encore dans une lutte des classes entre patrons et employés », a-t-elle fustigé, mettant en lumière, avant tout, la matrice sociale-démocrate du PRG.

François De Rugy, l’écolo-réaliste

Comme son lointain cousin écologiste Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy n’avait pas grand chose à perdre dans ce débat. Mais son parti-pris était tout autre, misant sur la mesure là où Bennahmias a plusieurs fois opté pour l’exubérance.

Mettant en avant d’entrée de jeu ses « 66 propositions », le président du Parti écologiste s’est exprimé longuement sur les « déserts médicaux » et les salaires. « Je propose (…) la hausse du salaire net », a-t-il fait valoir, à travers une suppression des cotisations des entreprises destinées à la branche famille de la Sécurité sociale. Une proposition qui ressemble, dans ses éléments de langage, à celles de François Fillon.

Il a par ailleurs exprimé son opposition au revenu de base. « Comme si la gauche n’avait que le revenu de base pour résoudre le chômage », s’est-il agacé, avant d’ajouter que sa perspective, « ce n’est pas un revenu de base où on donnerait 500 euros aux Français en leur disant ‘débrouillez-vous' ».

 

LE MONDE – 13/01/2017

Anne Hidalgo : « Hollande, Macron et Valls sont responsables de l’immense gâchis »

La maire de Paris refuse de dire si elle soutiendra le candidat désigné par la primaire si son champion, Vincent Peillon, échoue.

Un mois après avoir déclaré son soutien à Vincent Peillon pour la primaire à gauche, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, défend, dans un entretien au Monde, son candidat, dont la campagne peine à décoller. M. Peillon est le seul, selon elle, qui peut permettre à la gauche d’être présente au second tour de la présidentielle. Elle lâche ses coups contre le président de la République, son ancien premier ministre Manuel Valls et son ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron.

Quel regard portez-vous sur le processus de primaire de la gauche ?

Anne Hidalgo : Son calendrier avait été préparé pour François Hollande. C’est une élection qui arrive tard, avec peu de moyens, mais elle a le mérite d’exister. La droite a fait une primaire très réussie. C’est important que, de notre côté, il y ait aussi un débat très ouvert, avec les différentes sensibilités de la gauche.

Vous soutenez Vincent Peillon, dont la campagne ne semble pas décoller. Regrettez-vous votre choix ?

Je suis heureuse de le soutenir. Il y avait un manque dans cette primaire, avant sa candidature. Il n’y avait pas l’expression de la social-démocratie qu’il incarne et dans laquelle je me reconnais. De plus, Vincent élève le débat. Ça fait du bien d’avoir quelqu’un qui a une pensée du temps long, de notre histoire, qui ne dit pas qu’avant ou après lui, il n’y a rien.

Que répondez-vous à ceux qui vous soupçonnent de soutenir M. Peillon juste pour affaiblir M. Valls ?

Je récuse cette analyse. Je respecte Manuel Valls, nous avons l’habitude d’explications franches, mais il n’incarne pas ma vision de l’engagement politique. Il n’est pas social-démocrate. Ce n’est ni sa pratique ni sa pensée. Il a même théorisé les gauches irréconciliables. Selon moi, il y a trois personnes responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine : François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, Emmanuel Macron, qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et Manuel Valls. Ce dernier a porté une vision autoritaire allant jusqu’à soutenir, avec le président de la République, la déchéance de nationalité. Ce n’est pas possible pour moi. Je n’aurais pas pu soutenir un autre candidat que Vincent Peillon.

Le PS a-t-il d’ores et déjà perdu la présidentielle de 2017 ?

Seul le positionnement de Vincent Peillon peut permettre à la gauche d’être au second tour. Il vient occuper un espace que d’autres se sont évertués à détruire. Il peut réconcilier les différentes familles de pensée, en amenant l’ensemble de la gauche à dialoguer. Le choix de François Fillon m’inquiète beaucoup. Il porte, avec une radicalité conservatrice, un projet de société en faveur d’une minorité de Français. La primaire de la droite terminée, il refuse de s’ouvrir à un centre plus modéré. Sa redéfinition du pacte social, la dureté de ses propos et son conservatisme ouvrent un espace pour un positionnement social-démocrate qui pourrait l’emporter.

Vincent Peillon n’incarne-t-il pas, comme François Hollande, une forme de synthèse qui a mené la gauche dans l’impasse ?

L’art de la synthèse de François Hollande consistait à étouffer les conflits et à trouver des voies de sortie qui ne nommaient pas les problèmes. Vincent Peillon a au contraire la volonté de se situer à un point d’équilibre, pour montrer ce que le Parti socialiste peut apporter à la démocratie. Je ne crois pas à l’homme providentiel, qui explique qu’il va vous sauver, qu’il a tout compris, qu’il va tout décider. Cela me fait même peur. Je crois au collectif, aux gens qui s’inscrivent dans une histoire.

Vous parlez d’Emmanuel Macron ?

Notamment. J’ai pratiqué cet homme comme conseiller de François Hollande puis comme ministre. Il est l’incarnation de la reproduction sociale des élites. Il porte une vision très autocentrée, jacobine, colbertiste. Je n’ai perçu dans son travail quotidien ni une modernité qui m’aurait éblouie, ni un rapport à la démocratie qui me donnerait confiance. Mais j’imagine qu’il doit servir les intérêts de beaucoup de gens pour faire autant la « une » des journaux et pour avoir été à ce point porté comme la figure imposée d’une modernité. Le réveil risque d’être difficile pour ceux qui y croient !

Sur quels thèmes Vincent Peillon peut-il se démarquer ?

Il a une vision très européenne. J’aime son approche sur cette question. Arrêtons de nous raconter des histoires : pendant des années, la France a obtenu de Bruxelles de ne pas être sanctionnée sur l’orthodoxie budgétaire en contrepartie de soi-disant réformes structurelles, qui sont les Graal des néoconservateurs libéraux à la tête de l’Europe. Il faut sortir de cette logique-là, avec un New Deal : il nous faut relancer la dynamique européenne économique et sociale, avec un programme d’investissements massifs de 1 000 milliards d’euros. La contrepartie de cet engagement serait que chaque pays fasse preuve de sérieux dans sa gestion budgétaire et d’une vigilance accrue en matière d’endettement.

En cas d’élimination du candidat PS au premier tour, la social-démocratie est-elle menacée de disparition ?

Il y a eu beaucoup d’amalgames et d’inculture de la part de ceux qui ont été les chefs de file de ce quinquennat. Ils nous ont conduits à un état de confusion absolue. Je leur en veux pour cela. Je suis triste face à cet énorme gâchis. Nous n’étions pas obligés de nous infliger ça. Je leur ai dit à chaque étape : ils auraient pu faire autrement. Il y a un an, il était encore temps de réagir. Si on avait nommé quelqu’un comme Bernard Cazeneuve à l’époque à Matignon, nous ne serions pas dans la même situation. Mais je ne pense pas que la social-démocratie écologiste disparaîtra. Il y a la place pour cette offre politique, qui défend la décentralisation et la place de la société civile.

Vous défendez, dans un courrier adressé aux candidats à la primaire, un grand plan pour les villes. Pourquoi ?

Je propose d’apporter 40 milliards d’euros par an aux territoires périurbains, pour réduire les inégalités, soit l’équivalent de ce qui a été donné sans contrepartie aux entreprises dans le cadre du Pacte de responsabilité. Le CICE est un échec : chaque emploi sauvegardé ou créé dans ce cadre a coûté près de 260 000 euros au contribuable ! Si cet argent avait été investi dans les quartiers en difficulté, nous aurions créé plus d’emplois, d’énergie et de confiance dans l’avenir.

Benoît Hamon est celui qui porte le plus le thème de l’écologie dans la primaire, que vous érigez également en priorité. Pourquoi ne pas le soutenir ?

Benoît Hamon est quelqu’un que j’aime beaucoup. J’apprécie le courage avec lequel il a entrepris de relever le défi climatique. Mais il a un positionnement politique qui n’est pas le mien. Je n’ai jamais été à la gauche du parti.

Ce thème de l’écologie est-il suffisamment présent dans les débats de la primaire ?

Il a été totalement absent de la primaire de la droite. Je pense qu’il sera beaucoup plus abordé dans les débats à venir de la primaire de la gauche. Quand Vincent Peillon prône « un New Deal européen », il s’agit notamment d’investissements qui vont permettre d’accélérer la transition énergétique.

Il ne va pas jusqu’à proposer de sortir les dépenses environnementales de la dette publique, comme vous le faites.

J’avais fait cette proposition à François Hollande au moment de la COP21. Si nous déduisions du calcul de notre déficit public la dépense militaire, qui ne sert pas uniquement à la France mais aussi à l’Europe, et celle liée à la transition énergétique, ce déficit serait de l’ordre de 1,5 %. Ce ne serait pas une opération de passe-passe. Cette dépense pour la transition énergétique ne crée pas de la dette pour les générations à venir, mais au contraire un héritage positif. Vincent Peillon n’a pas formulé cette proposition, mais elle s’inscrit tout à fait dans sa stratégie pour la France et pour l’Europe.

Est-ce que vous soutiendrez le gagnant de la primaire, quel qu’il soit ?

Je ne me sens redevable de personne, je n’ai jamais été dans des écuries et j’ai ma liberté. J’espère avant toute chose que Vincent gagnera.

Nicolas Chapuis et Béatrice Jérôme

 

 

::: INTERNATIONAL

LE MONDE – 13/01/2017

Entreprises : la France à la reconquête de l’Afrique

Les patrons tricolores redécouvrent le continent noir, investi depuis une décennie par les pays émergents. En témoigne l’importante délégation, à Bamako, pour le sommet Afrique-France.

Pierre Gattaz le reconnaît volontiers : « Je ne connais pas très bien l’Afrique. » Aux commandes de Radiall, sa société spécialisée dans les composants électroniques, le chef d’entreprise ne s’est guère frotté au continent noir. Mais comme patron des patrons, le président du Medef s’en est fait une cause. Une mission, même, qu’il défend avec des accents passionnés et parfois presque un peu… désespérés.

« Les Africains que j’ai rencontrés ces trois dernières années disent : “On ne vous voit plus. Vous les Français, vous avez déserté l’Afrique”, se désole M. Gattaz. Ne loupons pas le réveil africain ! C’est un continent formidable, énorme, qui a besoin de tout et nous attend ! » Dont acte. Alors que se tient à Bamako, au Mali, vendredi 13 et samedi 14 janvier, la 27e édition d’un sommet très politique des chefs d’Etat Afrique-France, l’organisation patronale affiche son ambition d’en faire aussi un événement économique.

Le Medef emmène une soixantaine d’entreprises tricolores, dont des grands groupes comme Veolia ou Thales, mais également des PME (Vergnet…) et des start-up, pour un raout centré « business ». Un forum qui prolonge les initiatives tous azimuts lancées ces derniers mois par un Medef en mode « reconquête » : conférences, rencontres entrepreneuriales, tournées en grande pompe sur des terrains soigneusement choisis…

En avril 2016, une délégation monstre de 150 chefs d’entreprises français se rendait ainsi en Côte d’Ivoire, nouvelle championne de la croissance africaine. Six mois plus tôt, c’est le Nigeria qu’élisait Pierre Gattaz pour son premier voyage au sud du Sahara. Un géant de 186 millions d’habitants, première économie du continent, où la France ne détenait, en 2015, que 3,3 % de parts de marché.

Au Nigeria anglophone, cette présence commerciale modeste ne surprend pas tellement. Mais le constat général est peu réjouissant : dans toute l’Afrique subsaharienne, l’Hexagone a perdu du terrain. En dix ans, ses parts de marché ont été divisées par deux, passant de 7 % en 2005 à 4 % en 2015. Même avec les pays de la zone franc, la France a perdu sa place de premier fournisseur dès 2008, relevait le Trésor dans une note d’avril 2016.

Frilosité des entreprises françaises

Les spécialistes du continent nuancent la réalité des chiffres. « Les statistiques douanières traduisent imparfaitement la présence de la France en Afrique, qui ne se manifeste pas seulement par des exportations, mais aussi par des implantations sur le terrain », souligne Etienne Giros, président du Conseil français des investisseurs en Afrique. Cet ancien de Bolloré cite l’exemple du groupe qui, depuis 2000, a gagné la gestion de quatorze ports sur le continent.

Il n’empêche. « Sur un marché qui a crû beaucoup, la proportion de la France a baissé, c’est indéniable, reconnaît M. Giros. Pendant un temps, les entreprises françaises ont sans doute un peu minimisé les opportunités et surévalué les risques. » Frileuses, les sociétés hexagonales se sont fait tailler des croupières par les pays émergents. La Chine bien sûr, dont la part de marché a bondi de 8 % à 22 % en une décennie, mais également la Turquie, la Corée du Sud, le Brésil, la Malaisie…

« Désamour » français pour le continent ? C’est ce qu’a ressenti Alain Taïeb, observateur privilégié, à travers sa société Mobilitas, spécialiste du déménagement international et présente dans les 54 pays africains. « Les élections truquées, les guerres, les maladies, le racket fiscal : longtemps on n’a parlé que de ça au lieu de regarder tout ce qui bougeait, regrette le président du conseil de surveillance de cette entreprise de taille intermédiaire, fondée par ses parents. Dans les groupes, les mutations nobles, c’était l’Asie, jamais l’Afrique. » Pourtant, se réjouit-il, les choses changent aujourd’hui : « Cela aurait dû se passer il y a dix ou vingt ans, mais enfin, ça y est, tout le monde se met à chanter la chanson de l’Afrique. »

Sujet désormais « prioritaire »

Au diapason du Medef, le milieu des affaires français se pique du continent. De séminaires en colloques, on se repasse les statistiques comme autant de promesses de création de valeur : essor d’une classe moyenne émergente estimée entre 150 millions et 300 millions de consommateurs ; urbanisation accélérée à un rythme de 4 % par an, selon l’agence ONU-Habitat ; explosion du marché du mobile, et avec lui de l’e-commerce…

La conjoncture connaît certes un gros trou d’air, dans le sillage de la chute des prix du pétrole. Selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne a vu son produit intérieur brut progresser de 1,5 % en 2016, soit sa plus mauvaise performance en plus de vingt ans. Mais des pays comme le Rwanda, l’Ethiopie, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire affichent toujours des taux de croissance supérieurs à 6 %. Et l’Afrique reste un continent à équiper, dans les infrastructures de transport, le traitement des eaux et des déchets, l’électricité, la distribution ou encore l’industrie agroalimentaire.

« C’est une bonne nouvelle pour la France qui, en plus de ses atouts historiques, dispose de fortes positions dans ces secteurs », estime Jean-Michel Severino, ex-directeur de l’Agence française de développement, aujourd’hui à la tête d’Investisseurs et Partenaires, un fonds d’investissement pour les PME africaines. D’ailleurs, on le voit : dans la plupart des groupes français, le sujet africain est devenu prioritaire. »

Selon un rapport publié fin 2015 par le cabinet BearingPoint, les entreprises françaises s’attendent à ce que la part de leur chiffre d’affaires réalisé en Afrique augmente de 75 % en dix ans. Témoin, Danone, qui a créé en 2015 une direction Afrique, un marché où il ne cesse de se développer, notamment au Ghana, au Kenya, au Togo. Les enseignes de distribution appuient aussi sur l’accélérateur, à l’image de Carrefour, qui ouvre des hypermarchés en Côte d’Ivoire ou au Kenya. Pour mieux prendre le pouls du continent, L’Oréal a transféré mi-2016 des Etats-Unis à Johannesburg, en Afrique du Sud, son centre de recherche sur les cheveux africains et les peaux noires.

« Retournement » de situation

Dans les services financiers, Axa multiplie les acquisitions et les prises de participation. L’an dernier, le groupe a investi 75 millions d’euros pour s’offrir 8 % de Jumia, numéro un de l’e-commerce africain, via lequel il compte distribuer ses produits d’assurance. Déjà massivement engagé, Orange clame que l’Afrique est devenue son premier axe de développement à l’international. Outre les rachats d’opérateurs locaux, il s’est imposé sur le segment du paiement mobile, avec son service Orange Money.

En quatre ans, Business France est passé d’un seul bureau compétent, à Johannesburg, à un réseau de huit entités couvrant toute l’Afrique subsaharienne

La trajectoire de la start-up française Afrimarket symbolise également cet engouement. Cette plateforme d’e-commerce à destination de six pays d’Afrique francophone a déjà levé 13 millions d’euros, dont 10 millions en septembre. Son tour de table, essentiellement tricolore, compte des noms comme Olivier Mathiot (cofondateur de PriceMinister), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privee.com), ou encore Xavier Niel (patron de Free et actionnaire, à titre individuel, du Monde).

Pourtant, il y a trois ans, une première tournée auprès d’investisseurs avait quasiment fait chou blanc. « On nous répondait : l’Afrique, on ne connaît pas, on n’y va pas, raconte Rania Belkahia, cofondatrice d’Afrimarket. Depuis, c’est le retournement. Même le Quai d’Orsay nous a invités pour parler consommation africaine ! »

« La charge de la preuve a changé, note l’investisseur franco-béninois Lionel Zinsou. Avant, les boîtes disaient : “Expliquez-moi pourquoi il faut aller en Afrique ? Maintenant, si vous n’y êtes pas, on se demande pourquoi. » Le patron du fonds PAI Partners préside aujourd’hui AfricaFrance, une fondation créée en 2013 sous l’impulsion de l’Elysée pour resserrer les liens économiques avec le continent. Un signe parmi d’autres d’une volonté de sursaut au niveau de l’Etat.

« Nœud d’enjeux »

« Dans l’administration, le poids des affaires africaines – la Françafrique, le traumatisme rwandais – avait entraîné une posture de retrait, analyse M. Severino. Il y a eu une prise de conscience qu’il fallait remobiliser l’appareil public, car il y a là un nœud d’enjeux tous liés : commercial, sécuritaire, politique, migratoire. »

L’Afrique s’est retrouvée au premier plan de la diplomatie économique instaurée par Laurent Fabius quand il était au Quai d’Orsay, entre 2012 et 2016. Un exemple ? En quatre ans, Business France, l’agence chargée de promouvoir l’Hexagone à l’international, est passé d’un seul bureau compétent, à Johannesburg, à un réseau de huit entités couvrant toute l’Afrique subsaharienne.

Pour autant, gare à l’aventurisme ! Tous les connaisseurs soulignent que le continent noir peut être un relais de croissance à condition de bien s’y préparer. « Il est vital de connaître le terrain et ne pas imaginer que, en quelques mois seulement, on va faire beaucoup d’argent », insiste Jérôme Douat, patron de Vergnet, une PME spécialiste des énergies renouvelables, qui réalise près de 50 % de son chiffre d’affaires en Afrique. « C’est un marché d’avenir, résume-t-il, mais pour y travailler, il faut des reins solides. »

Marie de Vergès

 

 

LE FIGARO – 13/01/2017

Migrants, Brexit, élections : l’Europe sous tension en 2017

INFOGRAPHIE – Malte a pris la barre de la galère européenne jusqu’à l’été pour une présidence qui s’annonce bien chahutée.

Petit pays, gros défis. Nul ne sait quelles secousses l’année 2017 garde en réserve, mais c’est à un minuscule archipel, posé plus près de l’Afrique que du Vieux Continent, que revient la mission d’épauler l’UE dans sa neuvième année d’une déprime tous azimuts. «Nous sommes sans illusion de grandeur, dit le premier ministre maltais Joseph Muscat. L’urgence est d’écouter les questions qui taraudent les Européens et d’y apporter des réponses, avant que les extrémistes ne s’en emparent.»

Malte pèse moins de 0,1 % des habitants de l’Union, mais ce n’est peut-être pas un mauvais choix pour prendre la barre de la galère européenne jusqu’à l’été, pour six mois d’une présidence «tournante» qui s’annonce chahutée. Les écueils se resserrent: l’investiture de Donald Trump d’ici à quelques jours, l’engagement du divorce britannique en mars, l’encombrant voisinage de Vladimir Poutine, des scrutins cruciaux en France et en Allemagne, et sans doute un troisième déferlement de migrants avec la fin de l’hiver. «Cela se profile comme la tempête du siècle mais ici, au milieu de la Méditerranée, nous avons l’habitude», lâche, à La Valette, un pilier de la présidence maltaise.

Les 450.000 insulaires gardent un regard étonnamment neuf sur une Union qui se déclare fatiguée. Ils sont les plus enthousiastes à la cause, à l’inverse des Européens de l’Est entrés comme eux dans l’UE en 2004. La croissance dépasse 3 %, l’emploi est en plein essor, le bâtiment explose. Perdue au milieu de la mer, l’ex-colonie britannique révère toujours «la Reine» et le Commonwealth. Mais elle s’est arrimée sans retour au grand marché. «Nous sommes sortis de notre rocher grâce à l’Europe, dit l’un d’entre eux, aujourd’hui nous pouvons mêmes devenir astronautes!»

Cet îlot de fraîcheur ne nuit pas, en lisière d’un espace politique assombri par l’obsession du déclin et de la perte d’identité. Les Maltais, placés par l’Histoire au carrefour des crises de civilisation, en ont vu bien d’autres. Et l’Europe elle-même, quoi qu’elle en dise, ne se porte pas si mal. L’activité économique, même modeste, a fini 2016 sur une note aussi robuste qu’inattendue. Le continent redémarre et le chômage baisse à peu près partout. Les déficits publics, boulets de la décennie, s’allègent franchement. Dans les 19 pays de l’euro, ils sont tombés de 6 à 1,5 % du PIB depuis 2010, sauf en France.

Le Brexit, un catalyseur

L’euro, malgré les augures, survit tant bien que mal et la Grèce en fait toujours partie. Les frontières intérieures de Schengen déjouent les pronostics et restent ouvertes. À force de noircir, c’est à peine si l’on a relevé que la catastrophe instantanée promise au Royaume-Uni depuis le vote de rupture n’y a en rien entamé l’activité. À Noël, les magasins ont fait le plein. À court terme, la victoire de Donald Trump, elle, semble avoir dopé les prévisions, y compris sur le Vieux Continent. Bref, si l’Europe ne va pas bien, l’économie, les marchés et les investissements ne se portent pas si mal.

L’avenir de l’UE paraît encore bouché, mais c’est moins un problème économique qu’une question politique: elle est mal gouvernée, ou plus précisément chaque nouvelle épreuve la trouve moins capable de formuler des solutions communes et crédibles. «La crise de confiance a commencé dès 2008, avec une réponse trop lente à l’effondrement des subprimes aux États-Unis. Trop peu, trop tard, note Louis Grech, vice-premier ministre maltais. Le Brexit n’est pas le mot de la fin, c’est un catalyseur: après avoir joué un rôle moteur pendant un demi-siècle, le projet européen semble de ne plus être capable que de produire des tensions entre capitales et des frustrations chez l’électeur.»

L’afflux d’Africains en quête de mieux-vivre risque de mettre à nouveau le continent à l’épreuve, dès le retour d’une météo calme en Méditerranée. «L’UE va tout droit vers la crise, dès le printemps, avec des débarquements sans précédent sur sa façade méridionale et, à nouveau, des noyades par milliers», prévient Joseph Muscat. La côte libyenne est à 350 km à peine de son bureau. Le «président» de l’UE s’inquiète de voir les Vingt-Huit foncer tête baissée dans une troisième année de débâcle à ses portes. L’an dernier, passant au large, plus de 181.000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, un record absolu d’après Frontex.

Une crise persistante de l’exercice du pouvoir

L’Europe a colmaté l’an dernier la brèche grecque en mer Égée, avec le renfort énergique de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Mais en Libye, elle manque d’interlocuteur crédible et le premier ministre maltais s’inquiète ouvertement de voir les Russes multiplier les gesticulations navales au large de ce pays plongé dans le chaos. Il préférerait voir les marines de l’Otan et de l’UE occuper le terrain – y compris les eaux territoriales – afin de casser le business florissant des passeurs, avec l’accord de Tripoli. «Il est plus que temps de braver l’orage qui menace», insistait-il jeudi devant quelques journalistes. Le débat bruxellois sur les «quotas» nationaux de réfugiés de guerre peut bien attendre un an de plus. Il est déjà dépassé…

Les élections néerlandaises, françaises, allemandes fourniront aux Européens l’occasion d’exprimer leur mécontentement face à la paralysie de l’UE et contre la disparition des frontières.

Les élections néerlandaises, françaises, allemandes fourniront aux Européens l’occasion d’exprimer leur mécontentement face à la paralysie de l’UE et contre la disparition des frontières. Mais ni l’extrémiste Geert Wilders, ni Marine Le Pen, ni l’égérie de l’AfD Frauke Petry ne semblent pouvoir décrocher les majorités indispensables au renversement de l’ordre établi. Pour l’Europe, le danger politique principal est moins la montée du populisme et de ses idées simples qu’une crise persistante de l’exercice du pouvoir, à tous les niveaux.

Défi d’une génération, la «crise» migratoire ne peut avoir de solution plausible que collective. Pour l’heure, elle reflète surtout l’incapacité des Vingt-Huit à trouver rapidement des réponses à la hauteur, comme l’annonçaient déjà la déroute financière de 2008-2009 et ses séquelles. Le casse-tête de la dette grecque va bientôt entrer dans sa 9e année, mais à Bruxelles on murmure déjà le scénario d’un quatrième plan de sauvetage. Trop peu, trop tard. L’Europe n’en finit pas de saper sa propre crédibilité.

Jean-Jacques Mével

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée et un excellent week-end.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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Janvier 2017 : les projets de Valérie PECRESSE pour l’Ile de France

2017-09-19T13:35:41+02:00Mots-clés : , , , |

Chef de file de l’action économique depuis le 1er janvier 2017, la collectivité régionale a validé mi-décembre sa stratégie économique globale pour la période 2017/2020. Elle vise à renforcer les atouts de l’Ile-de-France et combler ses faiblesses pour devenir la 1ère région économique mondiale, avec comme mots d’ordre : attractivité, compétitivité, innovation, simplification, efficience, digitalisation…

Tout juste un an après avoir pris ses fonctions, la nouvelle majorité régionale a élaboré un plan d’actions pour les quatre années à venir aussi précis et exhaustif qu’ambitieux. Pas un pan du développement économique ne manque aux thèmes abordés par le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) novation de la loi NOTRe, adopté par le conseil régional d’Ile-de-France le 14 décembre 2016, après six mois d’une très large concertation, menée notamment par Jérôme Chartier, premier vice-président en charge de ces questions.

En effet, outre le transfert de la compétence économique aux régions, la dernière loi de décentralisation en date imposait à ces dernières l’adoption d’un outil de programmation prescriptif. Considérant « l’absence de leadership sur les sujets économiques nuisible à l’efficacité globale de l’action publique », Valérie Pécresse s’est saisi à bras le corps de ce nouveau rôle d’acteur central de l’économie.

Valérie Pécresse. © Jgp

Valérie Pécresse entend faire de sa politique de développement économique « un laboratoire de la modernisation de l’innovation publique ». © Jgp

Aussi, la présidente de la région Ile-de-France a fixé une « stratégie ambitieuse et partagée avec tous les acteurs publics (Etat, villes, intercommunalités, départements) et privés pour libérer et encourager l’exceptionnel potentiel de croissance, d’emplois et d’innovation de l’Ile-de-France afin d’en faire la première région du monde à l’horizon 2020 ».

Agir sur tous les leviers simultanément

Face à un solde migratoire négatif, l’incapacité de la région à capitaliser sur ses atouts et retenir ses talents, la chute de l’emploi industriel et un taux de chômage bloqué à 8,5 %, il convient d’agir sur tous les leviers simultanément. Pour combler ces faiblesses, les deux priorités de Valérie Pécresse sont de « redonner du souffle à l’économie francilienne », en instaurant un climat favorable aux affaires et en soutenant les entrepreneurs, et renforcer l’attractivité de l’Ile-de-France pour attirer entreprises, investisseurs et talents.

Pour les premiers, il s’agira de rendre les aides aux entreprises plus « efficaces, lisibles, faciles d’accès et homogènes sur l’ensemble du territoire régional », notamment en vue d’accroître l’internationalisation des PME franciliennes via un nouveau plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE). Mais aussi, d’alléger la fiscalité des entreprises, de simplifier les normes, d’équiper tout le territoire régional du très haut débit en 2020 et d’adapter les formations à la révolution digitale et au développement du big data.

500 000 m2 de bureaux par an d’ici à 2030

Pour attirer les entreprises et investisseurs internationaux, la stratégie du SDREII repose sur la création d’un guichet unique « Choose Paris Region » et d’une marque commune à tous les acteurs, « Paris Region ».

Valérie Pécresse, entourée de Manuel Valls, Patrick Ollier et Jean-Paul Vermès, lors de l'inauguration de "Choose Paris Region". © Jgp

Valérie Pécresse, entourée de Manuel Valls, Patrick Ollier et Jean-Paul Vermès, lors de l’inauguration de « Choose Paris Region ». © Jgp

Sa mise en œuvre sera assurée par Paris région entreprises (PRE) qui devient le référant unique pour toutes les actions de marketing, prospection et accompagnement. La démarche concerne aussi les forces vives franciliennes, tels les territoires de projet identifiés internationalement à l’instar de Paris-Quartier central des affaires, La Défense, Grand Roissy-Le Bourget, Saclay, Vallée de la Seine et ceux à fort potentiel tels Plaine-Saint-Denis, Marne-la-Vallée, Orly-Rungis, Cergy Confluence, Génopôle… dont l’animation et la promotion à l’internationale seront assurées par la Région et PRE.

Enfin, pour doper l’offre de bureaux dont le besoin de création-renouvellement est estimé à 500 000 m2 par an d’ici à 2030 et optimiser la production d’immeubles réversibles, le SRDEII désigne l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise (Orie) comme le « lieu d’analyse et d’échange » entre pouvoirs publics et professionnels permettant « d’inspirer les orientations stratégiques des grands opérateurs » publics et privés. En matière d’offre foncière, l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) apportera sa contribution, tandis que d’autres opérateurs publics (ville de Paris, EPA, EPCI, départements) pourront intervenir en complément.

« Laboratoire de la modernisation de l’innovation publique »

Mais Valérie Pécresse veut aussi profiter de l’occasion pour faire de sa politique de développement économique « un laboratoire de la modernisation de l’innovation publique ». Cette ambition se décline dans toutes les étapes de l’élaboration et de la mise en œuvre du SRDEII dont les maitres mots sont la concertation et la coconstruction. Par exemple, les représentants du monde économique et les collectivités locales seront consultés pour identifier les enjeux prioritaires en Ile-de-France et les besoins en faveur de la diversité de l’économie et du développement des nouvelles formes d’économie (circulaire, sociale et solidaire). Cette concertation aboutira à une « stratégie régionale partagée » de l’économie circulaire pilotée par la Région.

De même, un travail de concertation avec les élus régionaux, les acteurs industriels et tous les partenaires concernés sera engagé au cours du 1er semestre 2017 pour déterminer les enjeux liés à l’industrie afin de fixer ensuite des pistes d’actions concrètes pour maintenir ou renforcer les activités industrielles.

Création d’une instance de suivi et d’évaluation

Cette modernisation de l’action publique vise aussi à simplifier et à renforcer l’efficacité de l’action administrative ce qui se traduira notamment par la territorialisation de l’action régionale via la définition de 24 bassins d’emploi. Sur chacun d’eux, la Région sélectionnera un guichet actif via un appel à manifestation d’intérêt, qui aura pour vocation de cibler les besoins des entreprises et les aider à bénéficier des aides adaptées. La Région désignera un référant pour chaque guichet (EPCI, agence de territoire, etc.) et coordonnera le réseau des 24 guichets.

Enfin, un système de suivi et d’évaluation permettra d’ajuster les actions en fonction de leurs résultats. Il s’opèrera par la création d’une instance dédiée, pilotée par la Région et le Ceser, dont l’une des missions sera de coordonner la mise en place d’outils partagés en s’appuyant sur le réseau de partenaires actifs (Direccte, DRIEA, Insee, Pôle emploi, etc.). Les premiers travaux dès 2017 consisteront à choisir des indicateurs de suivi, lancer des premières études et préparer les premières évaluations à mettre en place en 2018.

Les autres actions phares du SRDEII

Optimiser les outils et financements :

  • Faire monter en gamme les infrastructures de transports et les services associés, ainsi que les équipements structurants.
  • Développer l’axe Seine en mettant en cohérence les SRDEII des régions Normandie et Ile-de-France.
  • Optimiser le Contrat de plan interrégional Etat-Régions (CPIER) par un meilleur fléchage des crédits.
  • Élaborer un plan filière déchets en coordination avec le plan d’action en faveur de l’économie circulaire.
  • Recruter cinq développeurs de projets chargés d’aider la mobilisation des fonds européens par les entreprises, les pôles de compétitivité et clusters, les EPCI, les acteurs de la recherche.
  • Créer une plateforme dématérialisée de dépôt des dossiers de demande d’aide auprès de la Région, « Paris Region up ».
  • Favoriser l’accès des TPE-PME à la commande publique via un Small business act régional.

Prioriser les filières stratégiques :

  • Miser sur sept filières d’excellence ou à fort potentiel : aéronautique/spatial/défense, agriculture et agroalimentaire, automobile et mobilités, numérique, santé, tourisme, région-ville durable.
  • Redéfinir la stratégie régionale d’animation de ces filières dès 2017.
  • Créer des comités régionaux copilotés par l’Etat et la Région pour chaque filière stratégique pour optimiser l’accompagnement des entreprises.

Valoriser l’innovation :

  • Devenir un hub mondial de l’innovation au services des entreprises.
  • Soutenir le développement et la consolidation des Grands lieux intégrés d’innovation (GLII). Labelliser « Paris Region innovation » les GLII justifiant d’une notoriété à fort potentiel et d’un lien avec au moins une des filières stratégiques.
  • Mailler l’ensemble du territoire régional de lieux et d’offres de services territorialisés. Confier à la Métropole du Grand Paris sur Paris et la petite couronne, et à l’EPA Paris Saclay sur le bassin d’emploi Versailles-Saclay une mission de réflexion sur les conditions de développement d’une offre immobilière et de services en direction des entreprises innovantes.
  • Animer avec les partenaires de la Région une communauté francilienne des entreprises d’excellence.
  • Organiser tous les ans une conférence régionale sur le financement des entreprises.
  • Faire grandir les TPE-PME en Ile-de-France : 5 000 prêts croissance TPE pour un montant de 150 millions ; 1 500 entreprises bénéficiaires du dispositif TP’up et plus de 1 000 de PM’up notamment pour accompagner dans la transformation numérique et écologique.

Dynamiser l’économie des territoires ruraux et des quartiers :

  • Ouvrir 1 000 tiers lieux publics et privés d’ici à 2021 pour avoir un maillage optimum du territoire francilien ; démarche pilotée par la Région en lien avec le Collectif des tiers lieux, les EPCI et la ville de Paris, la Caisse des dépôts et les opérateurs privés.
  • Ouvrir en 2017 la plateforme de réservation des espaces disponibles « Place des tiers lieux ».
  • Mettre en œuvre d’un Pacte rural dans des domaines ciblés : commerces de proximité, services à la personne, artisanat, sylviculture, biomatériaux, transmission-reprise, déploiement du très haut débit.
  • Créer un « fonds quartiers » doté de 10 millions d’euros qui investira dans les entreprises à vocation commerciale basée dans un quartier de la politique de la ville.

Qui fait quoi ?

Les collectivités locales et leurs groupements :

  • La Région : elle élabore, pilote et anime le SRDEII ; elle est la seule compétente pour définir les aides aux entreprises.
  • Les communes et les groupements : ils fixent les aides en matière d’immobilier d’entreprise et peuvent par convention participer au financement des aides de la région.
  • Les départements : ils apportent leurs compétences, expertises et ressources en matière d’insertion professionnelle, solidarité territoriale, aménagement, tourisme, transport, politique de la ville… ; ils assurent l’animation économique locale dans le cadre des bassins d’emploi.
  • Les agences de développement économiques départementales : elles pourraient se structurer en « agences de territoires » autour d’un socle de missions (animation, ingénierie de projets…), mais leur financement reste incertain.

Les autres acteurs :

  • L’Etat : intervient en matière d’attractivité internationale, d’animation des bassins d’emploi et des filières stratégiques, d’internationalisation des entreprises, création-reprise.
  • Paris région entreprises (PRE) : elle met en œuvre de la stratégie régionale de l’attractivité en coordonnant les acteurs, en portant le déploiement de la marque Paris Region, en pilotant le processus d’installation des entreprises étrangères.
  • La CCI Paris Ile-de-France : elle accompagne au quotidien les entreprises, formule des recommandations pour dynamiser la croissance, contribue à la montée en gamme de l’appareil de formation ; elle agira avec la Région sur l’attractivité, l’internationalisation, l’innovation, la création-reprise, le développement des entreprises, la mise en réseaux.
  • La Banque publique d’investissement (BPI) : elle intervient aux côtés de la Région dans l’aide aux entreprises pour leurs premiers besoins d’investissement, soutien de la croissance des PME (3 milliards d’euros de prêts bancaires garantis via le fonds régional de garantie) et le renforcement des ETI.
  • La Caisse des dépôts : avec la région, elle agira sur l’attractivité du territoire (soutien aux projets d’aménagement structurants), le développement de grands lieux d’innovation, le soutien à la création et au développement des entreprises dont celle de l’ESS.
  • Business France : elle élabore avec la Région le nouveau plan régional d’internationalisation des entreprises, assure la promotion de l’Ile-de-France et favorise notamment avec PRE l’implantation d’investissements directs étrangers.
  • Les chambres régionales et départementales de métiers et d’artisanat : elles contribuent à l’amélioration de l’appareil de formation, la création-reprise-développement des entreprises, l’internationalisation, l’immobilier et aux événements de promotion.

Revue de presse du MEDEF IDF du vendredi 6 janvier 2017

2017-06-05T10:33:16+02:00Mots-clés : , , |

:: ILE-DE-FRANCE

LA TRIBUNE – 06/01/2016

Île-de-France : la région réduit la voilure sur le logement social

 

La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse souhaite que la métropole du Grand Paris assume sa compétence logement.

 

La région Île-de-France veut que la métropole du Grand Paris finance à sa place les logements sociaux en petite couronne francilienne. Car elle en a désormais la compétence.

La région Île-de-France va réduire ses financements au parc locatif social de 30 millions d’euros en 2017. De 70 millions d’euros en 2016, le budget logement social de la région l’Île-de-France passera en effet à seulement 40 millions d’euros cette année. Cette baisse importante est en partie due à un doublon en matière de compétence territoriale : la métropole du Grand Paris (MGP), créée en 2016, a récupéré une compétence logement ce 1er janvier 2017… que la région possède aussi.

C’est pourquoi la présidente de la région Valérie Pécresse, qui a toujours été opposée à la création de la MGP, souhaite se désengager du financement du logement social sur le périmètre de la métropole du Grand Paris, c’est-à-dire Paris et 130 communes du centre de l’agglomération francilienne. Deux exceptions à ce retrait : les logements destinés aux jeunes et aux étudiants, et les logements sociaux situés dans les quartiers concernés par le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU).

Pas question pour la région de se substituer à la métropole

Quid tout de même de la compensation du désengagement de la région par la MGP, dont le budget total en 2016 n’était que de 65 millions d’euros et avoisinerait les 100 millions en 2017 ? Pourra-t-elle compenser l’action de la région sur son territoire ? Ce n’est, du reste, pas le problème de Valérie Pécresse. « L’État nous réduit la dotation globale de fonctionnement de 75 millions d’euros en 2017, et il redonne la compétence logement à la métropole », indique la présidente de la région.

Selon elle, la compensation du désengagement de la région dans le logement social est donc désormais le problème de l’État et de la MGP.

En matière de logement, la région s’attelle toutefois à mettre en oeuvre sa nouvelle stratégie foncière par le biais l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF), que Valérie Pécresse préside. Son but est « de libérer davantage de foncier disponible par une politique de cession de ses terrains à prix coûtant et d’accélérer la construction de nouveaux logements », indique Valérie Pécresse. La région indique que 23 sites sont d’ores et déjà mobilisables et sont à même de permettre la construction de près de 1.300 logements.

Pour en finir avec les ghettos ?

Mais pour justifier ses investissements dans le logement, la région élargit en fait le spectre à la politique de la ville. Ainsi elle compte engager, d’ici à 2021, 2 milliards d’euros en faveur du logement et de la politique de la ville « pour en finir avec les ghettos ». La région consacrera notamment 250 millions d’euros dans le cadre du NPNRU, qui concernera 102 quartiers en Île-de-France dont 43 sont d’intérêt régional. Et plutôt que d’axer tout sur le logement, la région investira dans ces quartiers autour de trois priorités : « la sécurité, le développement des services et commerces de proximité et de pied d’immeuble, et les équipements pour l’enfance et la jeunesse (crèches, équipements sportifs et périscolaires, etc.) ».

Pour lutter contre les ghettos et désenclaver des quartiers, la région compte également investir dans les transports. Ainsi, d’ici la fin du mandat engagé, « ce sont 86 millions d’euros qui seront consacrés au débranchement T4 à Clichy-Montfermeil  (…) En Essonne, la Région soutient le projet de Tzen4, et en Seine-Saint-Denis, elle mobilise 348 millions d’euros pour le prolongement de ligne 11 du métro à Rosny-Bois Perrier qui permettra aux habitants de Montreuil d’être à 25 minutes de Châtelet », indique Valéry Pécresse.

De quoi entretenir, en partie, une dynamique d’inclusion des populations délaissées en Île-de-France.

Mathias Thépot

 

 

LE PARISIEN – 06/01/2016

Feu vert pour la future gare du Grand Paris Express

Elle sera situéeà l’intersection entre Châtillon, Montrouge, Bagneux et Malakoff, et se connectera en 2022 à l’actuelle station, qui marque l’arrêt de la ligne 13. Le préfet des Hauts-de-Seine vient de signer le permis de construire de la future gare de Châtillon-Montrouge, qui fera partie de la ligne 15 du Grand Paris Express (Noisy-Champs – Pont de Sèvres). Les travaux préparatoires avaient déjà démarré pendant l’été 2015, avec notamment des déviations des réseaux et la réorganisation de la gare routière. En 2022, la partie Sud de la ligne desservira 22 communes, principalement réparties entre les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. Elle espère accueillir 300 000 voyageurs chaque jour.

 

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 06/01/2016

Emploi des seniors : ce qu’a changé la retraite à 62 ans

Le report de l’âge de départ en retraite a accru le taux d’emploi des seniors. Mais il n’a pas eu d’effet d’entraînement pour les seniors au chômage.

La retraite à 62 ans n’a pas changé fondamentalement la donne pour l’emploi des seniors, du moins pas à court terme. C’est ce que montre une étude de l’Insee publiée ce jeudi. La réforme de 2010, qui a retardé de deux ans l’âge d’ouverture des droits à retraite, a eu pour « effet dominant » de « figer les situations atteintes à l’approche de la soixantaine », selon les auteurs. Autrement dit, les travailleurs sont restés un peu plus longtemps au travail et les chômeurs un peu plus longtemps au chômage, ces derniers basculant parfois dans l’inactivité en fin de droits. La réforme a, certes, permis d’accroître l’emploi global, mais de façon mécanique, par l’allongement de la durée d’emploi des seniors encore en emploi entre 58 et 60 ans.

L’Insee s’est concentrée sur les comportements à 60 et 61 ans des générations nées en 1951 et 1952, qui ont dû respectivement attendre 4 mois et 9 mois de plus que les générations 1949 et 1950 pour partir à la retraite. Elle a exclu de son champ la génération 1953, qui a dû patienter 14 mois de plus, car l’élargissement du dispositif de départ anticipé pour carrières longues en novembre 2012 risquait de fausser l’analyse.

Les temps partiels augmentent

Résultat : après 60 ans et jusqu’à leur âge d’ouverture des droits à retraite, les hommes voient leur probabilité d’être à la retraite chuter de 27 points à 30 %. Pour les femmes, elle baisse de 22 points à 18 % – elles doivent généralement travailler plus longtemps pour compenser des carrières plus heurtées. En miroir, la probabilité d’être en emploi à temps plein croît de 14 points à 38 % chez les hommes et de 9 points à 32 % chez les femmes. A noter, les temps partiels augmentent de 3 points pour eux, et de 7 points pour elles. Cela peut traduire des conditions de travail aménagées pour tenir compte d’un état de santé dégradé, mais aussi un regain de temps partiel subi. La probabilité d’être au chômage s’accroît en parallèle de 7 points chez les hommes, et de 6 points chez les femmes. Et l’inactivité croît de 3 points pour eux, alors qu’elle est stable pour elles.

Vu sous un autre angle, à 58 ans, la probabilité de rester en emploi jusqu’à l’âge légal de la retraite quand on est déjà en poste augmente de 9,5 points à 91,3 %, pour compenser la baisse de la probabilité de se retrouver à la retraite, tandis que le risque de tomber au chômage demeure très limité, passant de 1,2 % à 1,7 %. Les travailleurs se maintiennent donc massivement en place. Les chômeurs se « pétrifient » eux aussi de plus en plus souvent dans leur statut, puisque pendant la période de transition avant la retraite, ils sont 54 % à rester au chômage, soit 9,4 points de plus qu’avant la réforme. Ces chômeurs voient par ailleurs leurs chances de retrouver un emploi in extremis chuter de 6,8 points, à 24,2 %. Le recul de l’âge de la retraite n’a donc pas eu d’effet multiplicateur sur l’emploi des seniors dans l’immédiat. Mais le changement viendra peut-être dans la durée.

Solveig Godeluck

 

 

LES ECHOS – 06/01/2016

Les bas salaires plus affectés par la hausse de l’âge légal

Le recul des bornes d’âge de la retraite a un effet antiredistributif : les chômeurs et les bas salaires sont les premiers perdants.

Les assurés les plus fragiles seront ceux qui pâtiront le plus des récentes réformes des retraites. Ils rallongeront plus que les autres leur durée de cotisation, et le montant de leur pension sera plus affecté. C’est ce que montre une étude réalisée en décembre par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Affaires sociales pour le compte du Conseil d’orientation des retraites.

Première responsable de cet effet « antiredistributif », la réforme de 2010, qui a décalé de deux ans à la fois l’âge minimum pour partir à la retraite (62 ans) et l’âge auquel on peut automatiquement toucher une retraite à taux plein, même si l’on n’a pas cotisé suffisamment de trimestres (67 ans). Au sein de la génération née en 1980, qui atteindra donc l’âge de faire valoir ses droits en 2042, les 25 % de revenus les plus faibles devraient reculer de 22 mois leur âge de départ moyen, contre 21 mois pour les plus hauts salaires. Quant aux populations « hors emploi », elles devraient patienter deux ans de plus.

Cet écart entre les hauts salaires et l’autre extrémité du spectre s’explique par la discontinuité des carrières en bas de l’échelle. Chômeurs, précaires, peu qualifiés courent plus le risque d’arriver à 62 ans sans avoir cotisé suffisamment pour toucher le taux plein ou le minimum contributif, et de devoir jouer les prolongations jusqu’à 67 ans. Autre issue pour eux : attendre d’être « délivrés » avant l’âge du taux plein, pour inaptitude au travail ou invalidité. « De plus, comme ces deux catégories sont souvent éloignées du marché du travail, le recul de deux ans des âges légaux entraîne quasiment un recul identique de leurs âges de départ, dans la mesure où elles ne valident que peu de trimestres supplémentaires », écrit la DREES.

Les « hors emploi » plus touchés

L’élargissement des conditions d’accès à la retraite anticipée pour carrière longue, fin 2012, a lui aussi eu un effet de bord antiredistributif. Car les premiers concernés par ce dispositif sont les revenus intermédiaires, voire élevés. Enfin, la pension moyenne des plus modestes, cumulée sur le cycle de vie, devrait baisser plus fortement que celle des plus riches. Dans la projection du ministère, les « hors emploi » de la génération 1980 subissent une chute de plus de 10 % de leurs pensions cumulées. A comparer avec une glissade de 6 % pour la moitié de la population la moins bien payée et de 3 % pour l’autre moitié. Cet écart s’explique d’abord par la réforme de 2010, explique la DREES : « Les deux années de report de départ à la retraite ne sont que très peu compensées par une rente plus élevée [24 mois de report pour une hausse de 5 % en moyenne]. »

La réforme de 2014, qui va accroître la durée de cotisation jusqu’à 43 ans, jouera aussi un rôle, car les personnes éloignées de l’emploi demeurent confrontées à l’impossibilité de travailler plus. Mais l’effet de cette évolution est plus limité, conclut l’étude : « En termes de pension cumulée sur le cycle de vie, les mesures d’âge sont plus antiredistributives – au sens de la redistribution verticale des plus aisés vers les plus modestes – que les mesures de durée. »

Solveig Godeluck

 

 

LE FIGARO – 06/01/2016

Depuis le 1er janvier, la Garantie jeunes est devenue un droit pour tous les jeunes

Pas moins de 150.000 jeunes pourraient emprunter ce dispositif d’accompagnement intensif vers l’emploi en 2017. Il a été généralisé dans le cadre de la loi El Khomri.

La Garantie jeunes est devenue, depuis le 1er janvier, un droit pour tous les jeunes de moins de 26 ans en situation de précarité et sans situation stable, c’est-à-dire ni en emploi, ni en études. Le dispositif d’accompagnement intensif vers l’emploi avait été expérimenté dès 2013, puis peu à peu étendu. Depuis 2013, 100.000 jeunes en ont bénéficié. En 2017, le gouvernement espère enrôler 150.000 participants, alors que le programme est désormais généralisé à l’ensemble du territoire.

Piloté par les missions locales, le cursus dure pendant une année. Sous réserve de leur assiduité, les jeunes perçoivent une indemnité de 470,95 euros par mois. Les animateurs organisent des ateliers pour faciliter leur insertion sur le marché du travail. Ils travaillent en parallèle avec les services sociaux pour lever les freins annexes au retour à l’emploi: santé, logement, formation… Les participants sont répartis par les missions locales en petits groupes d’une quinzaine de jeunes. Chaque mois, une nouvelle promotion démarre le programme.

Un budget de 500 millions d’euros pour 2017

Selon la Cour des comptes, très positive sur cet accompagnement intensif, le coût s’élève à 6000 euros par an et par jeune. L’Union européenne finançant un quart du programme, le coût total pour l’État français devrait tourner autour de 675 millions pour 150.000 jeunes, répartis sur plusieurs budgets, la formation courant en général sur deux années civiles. Le budget alloué pour 2017 s’élève à 498,54 millions d’euros, en augmentation de 77% en un an.

L’effet du dispositif apparaît modeste, mais est réel. Selon les données du ministère du Travail, quatorze mois après l’entrée dans le dispositif, le taux d’emploi total des jeunes augmente de 6,3 points et celui d’emploi durable de 4,6 points. La part des jeunes ayant suivi le dispositif en emploi durable s’élève ainsi à 20,5%, contre 15,9% pour une cohorte similaire non prise en charge.

Anne de Guigné

 

 

LES ECHOS – 06/01/2016

Fiscalité des successions : le rapport qui relance le débat

Une note de France Stratégie publiée jeudi prône une refonte radicale.
La taxation dépendrait des sommes héritées tout au long d’une vie.

« Mal adaptée », favorisant « une société d’héritiers », « inéquitable »... La fiscalité des successions est à revoir de fond en comble, estime France Stratégie, un organisme de réflexion dépendant de Matignon (mais dont les propositions n’engagent pas l’exécutif). Dans une note publiée jeudi, le think tank s’alarme d’une augmentation des inégalités, à la fois entre générations mais aussi au sein d’une même génération.

Premier constat : le patrimoine a augmenté beaucoup plus vite que les revenus ces trente dernières années. En conséquence, les héritages représentent 19 % du revenu net disponible des ménages, contre 8,5 % il y a trente ans. « Dans un contexte de croissance économique ralentie, ce mouvement risque d’accentuer la reproduction sociale, puisque les destins individuels dépendront moins de la trajectoire des revenus individuels et davantage de l’importance des héritages reçus », relève France Stratégie. Qui plus est, l’allongement de l’espérance de vie fait que les ménages héritent de plus en plus tard, à 50 ans aujourd’hui environ, soit huit ans de plus qu’en 1980. Ce qui fait que les sexagénaires sont quatre fois plus riches que les trentenaires, alors que l’écart était de 1 à 2 dans les années 1980.

Inciter les ménages à transmettre plus tôt

D’où la nécessité de rendre la fiscalité sur les successions plus progressive et d’inciter les ménages à transmettre plus tôt leur patrimoine, estime France Stratégie. Des préconisations qui s’opposent à une autre vision des droits de succession : celle qui consiste à dire que, comme l’argent gagné tout au long d’une vie a déjà été taxé, il ne doit pas l’être encore lorsqu’il est transmis aux descendants. C’est cette conception qu’a défendue Nicolas Sarkozy pendant la primaire de la droite, en proposant de relever l’abattement sur les frais de succession de 100.000 à 400.000 euros pour les descendants directs.

Pour appuyer son propos, France Stratégie souligne certaines incohérences de la fiscalité actuelle. « La progressivité est mal construite, avec un fort effet lié au lien de parenté », juge Clément Dherbécourt, chef de projet au sein de l’organisme. Pour les transmissions entre parents et enfants, le taux moyen d’imposition se situe entre 2 % et 3 %, alors qu’il est de l’ordre de 25 % pour les individus sans enfants. Les écarts entre individus viennent aussi du fait que le taux d’imposition ne tient pas compte des sommes déjà héritées par le passé. Ainsi une personne qui hérite successivement de 200.000 euros de chacun de ses parents paiera moins de droits qu’une autre ayant reçu en une seule fois 400.000 euros d’un parent. Enfin, il n’y a pas d’incitation à transmettre aux jeunes générations, puisque l’abattement est le même pour les successions et les donations. Face à ce constat, France Stratégie propose d’abaisser, voire même de supprimer l’abattement sur les droits de succession, tout en maintenant celui sur les donations. L’organisme préconise également une réduction des frais en cas de donation à un héritier de moins de 40 ans. Mais, pour pallier les défauts du système actuel, il faudrait, selon France Stratégie, aller plus loin en prenant compte l’ensemble du patrimoine hérité tout au long d’une vie, une proposition relayée dans la primaire socialiste par Vincent Peillon (lire ci-dessous). Certains économistes ont même imaginé un système d’impôt négatif qui doterait chaque individu âgé de 18 ans d’un patrimoine minimal. Une idée qui avait séduit François Hollande dans la perspective d’une nouvelle candidature à la présidentielle, finalement abandonnée. Mais France Stratégie reconnaît qu’une telle mesure soulève quelques difficultés « sur son montant, son financement et sur les conditions éventuelles de son utilisation ».

Ingrid Feuerstein

 

::: ENTREPRISES

LE MONDE – 06/01/2017

A 500 ans, le port du Havre craint d’être rayé de la carte maritime mondiale

En retard sur ses rivaux d’Europe du Nord, le deuxième port de commerce français cherche à redevenir compétitif.

Les responsables de la ville du Havre (Seine-Maritime) auraient rêvé d’un contexte plus guilleret pour célébrer les 500 ans de leur cité. Le 7 février 1517, François Ier ordonnait la création à l’embouchure de la Seine d’un port fortifié, « un bon havre destiné à recevoir et tenir en sécurité les vaisseaux navigant sur la mer Océane ».

Cinq siècles plus tard, le port craint de se retrouver doucement effacé de la carte. « Nous devons bouger rapidement si nous ne voulons pas disparaître, c’est simple ! », s’exclame Michel Segain, le président de l’Union maritime et portuaire du Havre (UMEP), qui présente, jeudi 5 janvier, un plan stratégique destiné à éviter le naufrage.

Il y a péril en la demeure, assure M. Segain, un transitaire en viande. Certes, Le Havre reste le deuxième port de commerce français par le volume de marchandises embarquées et débarquées derrière Marseille, et le premier pour les seuls conteneurs. Mais il perd du terrain par rapport aux grands ports du nord de l’Europe. Le mouvement, engagé depuis plusieurs années, devient de plus en plus préoccupant.

2,5 millions de conteneurs traités par an

En 1995, Le Havre traitait 1 million de conteneurs, Anvers 2 millions, et Rotterdam près de 5 millions. En 2016, le port français a vu passer quelque 2,5 millions de conteneurs. Une progression d’environ 150 % en vingt et un ans. Mais Anvers a, de son côté, annoncé fin décembre avoir franchi le cap des 10 millions, tandis que Rotterdam dépasse largement les 12 millions de conteneurs par an. Dans le même temps, Shanghaï a doublé tous ses rivaux : plus de 36 millions de « boîtes » y ont transité en un an… La part de marché du Havre s’effrite donc par rapport aux ports du « delta d’or », Rotterdam, Anvers et Zeebruges, qui profitent bien davantage de la mondialisation.

L’écart s’est amplifié en 2016. Lors des grèves contre la loi El Khomri, les dockers et les personnels portuaires du Havre se sont fortement mobilisés, entraînant l’annulation des escales de plus de soixante-dix navires. Résultat, les volumes traités par le port normand ont reculé de 4 % à 5 %, alors qu’ils ont au contraire progressé de plus de 4 % à Anvers.

« La question de la marginalisation du Havre est posée », constate le géographe Antoine Frémont, directeur de recherche à l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux.

Menacé par un projet de canal à grand gabarit

Deux éléments risquent d’accélérer le phénomène. Les grands armateurs mondiaux (Maersk, MSC, CMA-CGM, etc.) sont en train de reconfigurer leurs alliances commerciales, et de choisir les ports dans lesquels s’arrêteront leurs porte-conteneurs. « Nos dirigeants ont effectué le tour du monde pour convaincre les compagnies de maintenir leur présence en Normandie », indique-t-on chez Haropa, la structure qui réunit les ports du Havre, de Rouen et de Paris.

Mais les responsables des principaux ports concurrents ont fait de même. Qui l’emportera ? Le départ de l’un des champions du transport maritime pourrait être terrible pour Le Havre. Des décisions sont attendues d’ici à la fin du trimestre.

Une deuxième menace plane. Celle provoquée par le projet de canal à grand gabarit reliant la Seine à l’Oise, et au-delà, au réseau des canaux belges, néerlandais et allemands. Evoqué depuis des lustres mais sans cesse repoussé, ce chantier de 4,5 milliards d’euros a fait l’objet en novembre d’un accord entre l’Etat et les régions Hauts-de-France et Ile-de-France. Si bien que les travaux devraient enfin commencer en 2017, pour aboutir en 2024.

Cette infrastructure de 107 kilomètres pourrait alors devenir une « autoroute à conteneurs » entre Anvers et la région parisienne. De quoi inciter les transporteurs à décharger leurs marchandises en Belgique plutôt qu’en France. « Cela risque vraiment de désertifier le port du Havre », peste M. Segain, qui a tenté en vain de bloquer ce projet qu’il juge aberrant.

Le Havre peut-il remonter la pente ? « Ce n’est pas facile, dans la mesure où l’axe de la Seine est un peu périphérique dans la géographie européenne, estime M. Frémont. Le Havre n’est que le port naturel de Paris. Anvers et Rotterdam, eux, constituent les portes de l’Europe rhénane et de la puissante machine économique allemande. » En ce sens, le déclin relatif du Havre reflète celui de la France, dont la part dans les exportations de marchandises de la zone euro a baissé d’un tiers depuis 1999.

Concentrer les efforts sur Marseille et Le Havre

Les responsables havrais ne lâchent pas prise pour autant. Tel est le sens du plan présenté par l’UMEP. Il prévoit de concentrer les efforts maritimes français sur Le Havre et Marseille. « On ne peut plus faire de saupoudrage entre les sept grands ports maritimes actuels, argumente le président de l’UMEP. Les autres, comme Dunkerque ou Bordeaux, doivent devenir de simples ports régionaux. »

Dans ce schéma, Le Havre bénéficierait d’investissements de 16 milliards d’euros à l’horizon 2050, sous réserve de décrocher les fonds publics nécessaires. Priorité à court terme, la création d’une « chatière » entre le port à conteneurs actuel et la Seine. Les barges remplies de conteneurs pourraient ainsi accéder par tous les temps aux terminaux du port. Coût estimé : 100 millions d’euros. « Anvers s’est développé grâce aux infrastructures construites sur place, nous devons faire de même », plaide M. Segain.

Le précédent du terminal multimodal du Havre incite toutefois à la prudence. Après quatre mois d’activité, la société qui exploite ce système destiné à faire passer les conteneurs d’un bateau à un train ou à un camion, et vice versa, a déposé son bilan en octobre 2015. Reprise par le port, la structure fonctionne de nouveau depuis quelques mois. Mais cet investissement de 137 millions d’euros censé améliorer la compétitivité du Havre est loin d’être rentabilisé.

Denis Cosnard

 

 

LE FIGARO – 06/01/2017

Le marché des données marketing pèse 1,7 milliard d’euros en France

Le marché du data traverse une période de forte consolidation.

Appliqué à l’univers marketing, le marché du big data est devenu l’or noir de l’industrie publicitaire. Estimé aujourd’hui à un peu plus de 28 milliards de dollars dans le monde, il devrait plus que doubler d’ici à 2021 pour atteindre près de 67 milliards de dollars (plus de 64 milliards d’euros), selon MarketsandMarkets. Ce qui représente une croissance de près de 20 % par an pendant cinq ans!

En France, l’estimation la plus récente est celle qui a été faite par l’institut BVA Limelight pour le compte de Mediapost, la filiale de La Poste spécialisée dans le marketing direct. Il l’a estimé pour 2014 à un peu plus de 1,7 milliard d’euros, pour un périmètre n’incluant que les 274 acteurs de la data à finalité marketing et communication qui réalisent plus de 1 million d’euros de chiffre d’affaires.

En 2014, ce marché a progressé de 4,6 % en France. Il aurait depuis continué à croître de façon plus marquée, entre 5 % et 10 % par an. On peut donc l’estimer pour 2016 dans une fourchette allant de 1,7 à 1,8 milliard d’euros. Avec deux segments qui continuent de se démarquer par leur forte croissance: ceux sur lesquels opèrent des acteurs de l’analyse et de l’intelligence (datamining, dataresearch…) et ceux de la diffusion et du ciblage. Les premiers connaîtraient des rythmes de croissance de 5 % à 10 % et les seconds supérieurs à 20 %. Normal, ce sont des activités portées par le dynamisme du marché de la publicité en ligne, seul secteur de la communication en croissance constante depuis quinze ans.

Collecte et vente en baisse

Ce marché du data marketing évolue rapidement car la valeur est en train de se déplacer. La publicité en ligne n’est-elle pas devenue le premier marché dans l’achat d’espace en France? Très longtemps dominantes, pesant la moitié du marché du data marketing, la collecte et la vente sont désormais des activités en pente douce. C’est dans cette catégorie d’acteurs que se rangent notamment les «brokers d’e-mails», qui achètent et vendent des listes d’e-mails, et ont longtemps fait la pluie et le beau temps dans le marketing en ligne. Mais depuis quelques années, l’économie du secteur – et donc les investissements – s’est déportée vers le ciblage comportemental, dont l’essor est assuré par l’amoncellement de données de surf et d’achat généré par la massification des usages sur Internet fixe et mobile. À l’inverse, les activités de structuration et de stockage, qui représentent environ 10 % du marché, sont orientées à la baisse.

Outre le fait qu’il accélère, ce marché du data traverse une période de forte consolidation. Dans le business de l’analyse et de l’intelligence en particulier, des acteurs européens voire mondiaux apparaissent, qu’ils soient des acteurs historiques du data comme Acxiom, fusion de plusieurs poids lourds du secteur, ou des SSII mondiales comme Adobe ou Oracle. Le même phénomène est observable dans le ciblage.

Alexandre Debouté

 

 

LES ECHOS – 06/01/2017

Bruxelles va pousser Engie à payer 300 millions d’euros au Luxembourg

 

La Commission européenne estime qu’Engie a économisé 300 millions d’euros d’impôts au Luxembourg entre 2009 et 2015.

La Commission européenne dénonce le traitement fiscal accordé au groupe de 2009 à 2015 par le Grand-Duché.

Les pratiques fiscales d’Engie au Luxembourg auraient permis au groupe d’économiser quelque 300 millions d’euros d’impôts de 2009 à 2015. C’est ce qui ressort des documents publiés jeudi par la Commission européenne, qui dévoilent le détail de son enquête préliminaire sur les avantages fiscaux accordés par le Grand-Duché au groupe, détenu à 33 % par l’Etat français.

Le 19 septembre, la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait lancé une enquête approfondie, estimant que les rescrits fiscaux accordés à l’ex-GDF-Suez constituent des aides d’Etat déguisées faussant la concurrence – et à ce titre en infraction avec les règles européennes. Mais aucun chiffre n’avait été évoqué. C’est désormais chose faite. Ces 300 millions représentent la somme qu’Engie risque de devoir verser au Luxembourg en arriérés d’impôts au terme de la procédure. Un montant qui pourrait être réévalué à la hausse en fonction de nouveaux éléments.

Deux transactions en causes

Les 56 pages de l’enquête préliminaire dévoilées décrivent dans le détail la mécanique mise en oeuvre par le groupe, présent au Luxembourg depuis quatre-vingt ans ans pour y échapper à quasiment tout impôt sur ses profits. En cause : deux emprunts convertibles en actions contractés en 2009 puis 2011 par deux filiales d’Engie, LNG Supply (LNG) puis GDF Suez Treasury Management (GSTM), auprès de deux autres filiales, LNG Luxembourg puis Electrabel Invest Luxembourg. Le problème est que, en vertu de rescrits fiscaux accordés en 2008, le Luxembourg a traité ces opérations comme des emprunts pour GTSM et LNG mais aussi, dans le même temps, comme des prises de participation pour les filiales prêtant.

En conséquence, les premières ont pu déduire les intérêts versés de leurs revenus imposables, ce qui a ramené ces derniers à quasi-zéro ; et les secondes ont pu éviter d’être imposées sur les revenus perçus, assimilés à des dividendes non taxés. Or « une même entreprise ne peut pas gagner sur les deux tableaux pour une seule et même transaction », insiste un expert de la Commission, qui dénonce le blanc-seing délivré par les autorités luxembourgeoises à une telle « double non-imposition ».

Engie ne fait pas de commentaires

Les documents collectés par Bruxelles l’amènent à estimer que GSTM a, de 2011 à 2015 et au prix d’un montage complexe, abusivement déduit de ses revenus imposables un total cumulé de 600 à 650 millions d’euros, et LNG, de 2009 à 2015, un total de 400 à 450 millions. Soit, en tout, un gros milliard d’euros. Cette somme aurait dû être imposée au taux en vigueur au Luxembourg (29 %), générant ainsi 300 millions d’euros d’impôts.

Contacté, Engie ne fait pas de commentaire. « Nous fournirons toutes les informations souhaitées à la Commission et à l’Etat du Luxembourg », se contente d’indiquer le groupe. En septembre, la directrice générale, Isabelle Kocher, avait souligné que c’est au Luxembourg que Bruxelles adressait ses reproches, et non au groupe : « Personne ne nous soupçonne d’avoir fraudé le fisc. » L’enquête fait suite au scandale des « Luxleaks », révélé en 2014, et s’inscrit dans le vaste bras de fer entre Bruxelles et le Luxembourg qui en a découlé. En octobre 2015, Fiat y a été condamné à verser 30 millions d’euros d’arriérés d’impôts et des enquêtes sont en cours sur des rescrits fiscaux accordés à Amazon et à Mc Donald’s.

Derek Perrotte

 

 

::: SOCIETE

LE FIGARO – 06/01/2017

Avoirs criminels: près d’un demi-milliard d’euros saisi aux délinquants en 2016

Les saisies d’avoirs criminels ont augmenté de 3,9%sur les onze premiers mois, par rapport à l’année 2015. Le nombre des affaires a déjà doublé en quatre ans.

Voyant leurs biens saisis, leurs comptes asséchés, rendus parfois exsangues par la confiscation de valises de billets ou de leurs assurances-vies, les trafiquants, escrocs et malfaiteurs de tout acabit ont passé une douloureuse année 2016. Jamais ils n’ont tant été frappés là où ils ont le plus mal, c’est-à-dire au portefeuille.

Un bilan porté à la connaissance du Figaro et de France Inter révèle que les services répressifs du ministère de l’Intérieur ont procédé à la saisie de 471,425 millions d’euros d’avoirs criminels dans les onze premiers mois de l’année. Soit une hausse de 3,9% par rapport à la même période de l’année précédente, sachant que l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels saisis et confisqués (Agrasc) enregistre un essor exponentiel. Placée sous l’égide du ministère de la Justice, cette institution créée en 2011 a depuis lors vu son activité quasiment doubler en quatre ans pour franchir la barre des 13.200 affaires en 2015. Désormais, ce bras séculier de la Place Vendôme gère chaque mois plus de 1100 dossiers visant des immeubles à l’acquisition souvent douteuse, mais aussi des comptes, du numéraire ou encore des produits de placement utilisés pour blanchir l’argent sale.

Blanchiment et voitures de location

Toujours selon nos informations, les enquêteurs de la gendarmerie ont saisi à eux seuls entre janvier et novembre dernier l’équivalent de 215,64 millions d’euros, soit 52% de plus en un an. «Ce résultat est le fruit d’un investissement à long terme amorcé il y a dix ans avec un seul objectif: confisquer le magot», se félicite le général Jean-Pierre Michel, sous-directeur de la police judiciaire. «Au départ, on identifiait bien les délinquants, mais pas le produit de leurs infractions. Or, il n’était pas acceptable de les envoyer en prison alors que des millions les attendaient à la sortie», renchérit le chef d’escadron Romain Stiffel, chef de la cellule nationale avoirs criminels à la Direction générale de la gendarmerie.

En 2007, quelque 160 militaires ont donc joué les pionniers en se convertissant en «enquêteurs patrimoniaux». Mission? Pister l’argent sale avant que les malfaiteurs essaient – en général au moment des interpellations – de l’engloutir en le redistribuant à des parents plus ou moins lointains, voire des amis prompts à jouer les hommes de pailles. «La criminalité organisée a développé toute une ingénierie pour blanchir des pactoles entiers dans l’immobilier, des placements offshore ou, de façon plus basique, des parts de société au nom de proches», poursuit le commandant Stiffel, qui rappelle que le milieu s’adapte en permanence, à l’image des caïds de la drogue: ces derniers roulent en voitures de location depuis qu’ils ont compris que leurs rutilantes berlines achetées pour la parade ou pour transporter de la marchandise étaient systématiquement saisies ou confisquées.

La politique des petits ruisseaux

Soucieux d’intensifier les frappes financières, les gendarmes sont montés en puissance en rédigeant en 2008 un guide de l’enquête patrimoniale offrant une méthodologie à l’ensemble des enquêteurs, tandis que Jean-Luc Warsmann, alors président de la commission des lois, a facilité dès 2010 les saisies d’un plus large éventail de biens. Une initiative d’autant plus précieuse que, selon un document de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj) dévoilée en novembre dernier, le marché illicite des stupéfiants représentait déjà à l’époque 2 milliards et 300.000 euros.

Depuis lors, grâce à un maillage de référents patrimoniaux installés dans chacune des 3200 brigades ainsi qu’à des binômes d’experts travaillant à temps sur cette thématique dans chaque région, les gendarmes systématisent les saisies sous toutes les formes, incluant même des lots de bijoux, d’or, de matériel multimédia ou encore d’électroménager. Pour une valeur de quelques centaines d’euros parfois, mais qu’importe. «La politique des petits ruisseaux est notre marque de fabrique, martèle le général Jean-Pierre Michel. L’important est de prouver que le crime profite de moins en moins et que la commission d’une infraction n’est plus rentable, quel que soit son niveau. En prenant des valeurs ou en retirant les voitures, même modestes, utiles au business, on fait mal directement avant même toute comparution devant la justice.» Grâce à une politique de préemption plutôt volontariste, les gendarmes ont en outre récupéré au total pour leurs unités pas moins 800 véhicules, dont des fourgonnettes transformées en «sous-marins» de surveillance, des camping-cars discrets pour les filatures ou encore de gros 4 × 4 pour l’intervention.

Des affaires spectaculaires

De son côté, toujours selon nos informations, la police nationale a réalisé dans les premiers onze mois de 2016 plus de la moitié (54%) de la globalité des saisies d’avoirs criminels exécutées en France, pour une valeur de 255,785 millions d’euros. S’il constitue un repli de 18% par rapport à l’année précédente, ce bilan ne saurait masquer certaines affaires spectaculaires à mettre notamment à l’actif de la police judiciaire.

Les investigations portant sur Teodorin Obiang, fils du président de Guinée équatoriale et vice-président de son pays, accusé de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable, témoignent de la dimension de certains dossiers. Parmi les biens présumés mal acquis dans le collimateur de la justice, qui a reporté le procès de ce dignitaire africain au 19 juin prochain, figurent un hôtel particulier avenue Foch à Paris de plusieurs milliers de mètres carrés, acheté 25 millions d’euros en 2005, de la joaillerie et une collection automobile siglée Porsche, Ferrari, Bentley ou Bugatti. N’oubliant pas de cibler dans le même temps les petits voleurs ou les cambrioleurs, la police tente d’insuffler le réflexe de saisie dans les affaires plus modestes.

«Nous allons renforcer la formation sur l’enquête patrimoniale, notamment pour les services de sécurité publique qui n’ont pas forcément le temps lors des investigations d’examiner les comptes et la non-justification de ressources», précise Corinne Bertoux, chef de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), qui souhaite en outre «pouvoir faire évoluer les investigations post-sentenciels». C’est-à-dire ne pas relâcher la pression après la condamnation.

Pour délivrer la bonne parole, les experts de la plateforme d’identification des avoirs criminels (Piac), impliquée dans les affaires les plus difficiles, multiplient les formations d’enquêteurs sur le terrain et disposent de 260 correspondants policiers et gendarmes à travers le pays. L’activité du banditisme, toujours florissante en dépit de la crise, pourrait connaître encore certains revers.

Des ferrari de collection: 780.000 euros

Le fruit d’une escroquerie réinvesti dans des voitures de rêve… Il a fallu deux ans d’investigation à la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Dijon pour élucider l’arnaque au faux ordre de virement qui a visé une entreprise bordelaise en 2014 pour un préjudice de 1,8 million d’euros. Après avoir identifié les arcanes du blanchiment, les enquêteurs ont établi que le butin avait été converti dans cinq Ferrari Maranello acquises au nom d’un malfaiteur et d’une obscure société basée au Japon. «Les voitures, dont la production va être stoppée, devaient être revendues avec une grosse plus-value comme des modèles de collections»,siffle un policier. Estimation des bolides: 700.000 euros, sans compter 30.000 euros saisis en espèces et 50.000 sur un compte en banque.

Bitcoins en ligne de mire: 385.000 euros

Le bitcoin, la cryptomonnaie dont le cours a franchi la barre des 1 000 euros au 1er janvier dernier, est devenu une valeur refuge pour les trafiquants qui se pensent à tort intouchables. Des cybercriminels installés dans la région Midi-Pyrénées en ont vécu l’amère expérience en 2014. Animant une plateforme illégale dans le Darkweb, où se négocient armes, drogue de synthèse ou articles de contrefaçon, ils changeaient leur butin en monnaie numérique. Dans leur portefeuille crypté, les gendarmes de la section de recherches (SR) de Toulouse avaient saisi pas moins de 385 bitcoins. Une première en France. Plus récemment, en février dernier, les militaires ont interpellé un «cannabiculteur» de Loire-Atlantique. Un peu geek, il pensait déjouer les surveillances en achetant des bitcoins

Du cash issu des narcos: 7,6 millions d’euros

Des montagnes d’argent en cash, en liasses de 10, 20 ou encore 50 euros disséminés entre la France, la Belgique ou encore les Pays-Bas… Dans le cadre de l’opération «Kouri» visant au démantèlement d’un tentaculaire réseau de narcotrafic et de blanchiment animé depuis le Maroc, les enquêteurs européens ont découvert au total près de 7,6 millions d’euros. En France, les gendarmes des sections de recherches de Marseille et de Paris, appuyés par le GIGN, ont saisi en novembre dernier 2,4 millions en numéraires, mais aussi de l’or pour un montant de 800 000 euros ainsi que 10 kilos de cocaïne. Pas moins de 26 suspects ont été interpellés au cours de ce coup de filet qui a mobilisé 425 militaires. La découverte très récente de nouvelles liasses, d’une valeur de 1,6 million d’euros, démontre que l’enquête n’est pas finie.

Cocaïne bien blanchie: 800.000 euros

Sous le nom de code «Cedar» (cèdre en anglais), l’affaire, peu médiatisée en dépit de son ampleur, est digne d’un véritable polar politique. Élucidée en janvier 2016 grâce une équipe commune d’enquête inédite unissant les limiers de l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et leurs homologues américains de la Drug Enforcement Administration (DEA), elle met en scène un gang de «blanchisseurs» libanais. Interpellés notamment à l’aéroport de Roissy, ils travaillaient au profit de gros trafiquants de cocaïne en Colombie. À la faveur de perquisitions menées en France et en Allemagne, les policiers ont saisi 800 000 euros en espèces et en montres de luxe. Les blanchisseurs, convaincus d’être en lien avec le Hezbollah, ont vu tous leurs avoirs gelés à travers le monde.

Christophe Cornevin

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 06/01/2017

François Bayrou : « Les orientations de François Fillon inquiètent »

Le président du MoDem laisse planer le doute sur son éventuelle candidature. Mais malgré ses critiques, il ne ferme pas la porte à une alliance avec M. Fillon.

Le président du MoDem, qui laisse toujours planer le doute sur son éventuelle quatrième candidature à la présidentielle, exhorte François Fillon à « réfléchir à l’équilibre de son programme », jugé trop favorable envers « les plus privilégiés ». Sans fermer la porte à une alliance avec le candidat de la droite.

Etes-vous candidat à l’élection présidentielle ?

Question originale ! Le paysage de la prochaine élection présidentielle n’est absolument pas fixé. Les Français ont le sentiment justifié d’un grand bazar. Mais c’est plus profond encore : les primaires changent le sens de l’élection présidentielle et l’esprit des institutions, puisqu’elles placent le président de la République dans l’allégeance à un camp. Je me suis donc fixé deux lignes de conduite. La première : faire apparaître, notamment au travers d’un livre, une certaine conception de l’avenir national, qui est aujourd’hui absente du débat. La seconde : favoriser toute évolution qui aille dans le sens de l’intérêt du pays. L’idée de rassemblement m’intéresse, à la condition que le projet vaille la peine.

Sur quels critères prendrez-vous votre décision ?

Deux critères : la conception de la fonction présidentielle et la vision de l’avenir.

Pourriez-vous soutenir un candidat issu de la primaire à gauche ?

Non. La France a besoin d’alternance. Les cinq années que nous venons de vivre ont conduit le pays de désillusions en déceptions. Le Parti socialiste, dans l’état où il se trouve, ne peut pas se voir confier l’avenir du pays.

Vous devriez donc soutenir François Fillon…

Il y a un paradoxe : la personnalité de François Fillon inspirait confiance par sa modération et je partageais ce sentiment, alors qu’aujourd’hui ses orientations inquiètent. D’une certaine manière, il est victime de la primaire : une compétition qui enferme un candidat dans un projet partial et non pas rassembleur. En réalité, la primaire avait pour objet de sélectionner le meilleur candidat contre François Hollande. Mais François Hollande s’est retiré ! Du coup, on se met à regarder le projet de François Fillon. Et beaucoup d’interrogations s’expriment…

Pourquoi ?

L’inspiration thatchérienne qu’il revendique est-elle adaptée à la France de 2017 ? Le risque, au moment où nous avons à encourager et soutenir le moral et l’activité du pays, est de proposer une politique dans laquelle chacun se sentira exposé, sauf les plus privilégiés. Le résultat à craindre, c’est la récession. Et le deuxième risque, c’est la montée des inégalités, comme partout dans le capitalisme mondialisé. Cette croissance continue des inégalités, je me suis battu contre toute ma vie.

François Fillon menace-t-il de déséquilibrer le pays avec ses réformes libérales ?

Il présente son projet comme « radical ». Je voudrais qu’il entende que c’est un projet déstabilisant pour beaucoup de Français de bonne foi : les salariés, la fonction publique et ceux qui la font vivre, les petits revenus, ceux qui pensent que le modèle social est une force de la France, ceux qui ne veulent pas que les questions sociétales soient tranchées par l’esprit partisan. Ces questions, des millions de Français les partagent. Pour rassurer tous ceux-là, suffit-il de dire que le projet est fixé une fois pour toutes et qu’on n’en bougera pas ?

Que pensez-vous du fait que François Fillon a mis en avant sa foi chrétienne pour prouver qu’il ne « prendra jamais de décision contraire à la dignité humaine » ?

Je suis absolument opposé à l’utilisation de la religion en politique. Ce mélange des genres est déplacé, et il est dangereux. Je le dis comme citoyen, et je le dis aussi comme croyant. Je refuse d’avoir à juger de la pertinence d’une proposition en fonction de l’affichage religieux des uns ou des autres. Que l’on soit chrétien ou athée, juif, musulman ou bouddhiste, ou rien du tout, cela n’a rien à voir avec le projet : la démocratie ne doit pas faire de différence. Sinon, c’est le communautarisme que nous reprochons à juste titre à d’autres traditions.

Sa promesse de supprimer 500 000 fonctionnaires est-elle applicable ?

Je ne pense pas que cette proclamation soit la bonne méthode. D’abord, c’est impossible : cela voudrait dire qu’on ne remplace aucun départ à la retraite… au rythme actuel des départs. Mais si l’on repousse le départ à la retraite à 65 ans, comme annoncé, il n’y a plus de départs à la retraite pendant plusieurs années ! Dès lors, cela signifierait des licenciements de contractuels en grand nombre. Je pense qu’il est une tout autre manière, plus souple et plus efficace de reconfigurer l’action publique et l’Etat, en partant de la meilleure organisation de ses missions et de l’amélioration du service. Et les économies nécessaires seront le résultat de cet effort.

François Fillon doit-il adoucir son projet ?

Il doit réfléchir à l’équilibre de son programme. Il est devant une responsabilité très importante. J’ai connu et apprécié François Fillon quand il était avec Philippe Seguin dans la ligne du gaullisme social. Je ne crois pas qu’il ait changé au point de l’oublier.

Pour la primaire de la droite, vous n’aviez prévu que deux scénarios : une victoire d’Alain Juppé, que vous auriez soutenu pour la présidentielle, ou de Nicolas Sarkozy, que vous auriez affronté… La victoire de François Fillon à la primaire vous a-t-elle déstabilisé ?

En rien. Je continue de penser qu’Alain Juppé avait les qualités d’homme d’Etat qui justifiaient ce soutien. Mais j’ai toujours jugé que le mécanisme de la primaire était très risqué. Pour le reste, rien ne m’importe que le fond.

Avez-vous, comme l’a indiqué Le Canard Enchaîné, conclu un pacte avec M. Fillon qui prévoirait un échange de circonscriptions ou votre candidature à la présidentielle pour gêner Emmanuel Macron…

En aucune manière. Je suis libre. Et je défends mes idées en toute indépendance. Je ne changerai pas de ligne. Il y a des millions de Français qui ont besoin qu’on fasse entendre leurs attentes et leurs convictions, sans marchandages, sans esprit partisan et sans soumission.

Vous semblez plus proche d’Emmanuel Macron que de François Fillon…

J’ai deux questions sur Emmanuel Macron : est-il armé pour être président de la République ? Et pour quoi faire de différent ? Exemple : je résiste à François Fillon quand il propose d’augmenter la TVA de deux points. Mais Macron propose d’augmenter la CSG de (presque) deux points aussi… L’un propose donc une hausse des prix et l’autre une diminution des revenus des Français. Tout cela pour un gain de moins d’un euro par jour pour un smic ! Je défends une autre idée, très simple : pas d’augmentation des impôts ! Nous avons déjà trop de prélèvements.

La droite peut-elle perdre la présidentielle ? Marine Le Pen peut-elle être élue ?

La situation est devenue terriblement instable. Mais je ferai tout pour éviter de pareils risques.

Alexandre Lemarié et Yves Bordenave

 

 

L’OPINION – 06/01/2017

Entrepreneuriat : Marine Le Pen s’inspire de Montebourg, Sarkozy et Trump

 

Marine Le Pen a conclu jeudi une convention présidentielle sur l’entrepreneuriat et l’innovation.

Un mois avant la présentation de son programme économique, la candidate du Front national a levé le voile sur quelques mesures en faveur de l’entrepreneuriat et de l’innovation

« On disait naguère “heureux comme Dieu en France”. Je souhaite qu’avec mon projet, on puisse dire à l’avenir “heureux comme un entrepreneur en France” ». C’est une vraie offensive de charme qu’a lancée Marine Le Pen à l’intention des indépendants jeudi, en clôture d’une convention présidentielle dédiée à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Les entrepreneurs, une nouveauté pour le Front national qui avait davantage misé sur les PME et les PMI en 2012. Pour séduire ce nouveau corps électoral, Marine Le Pen est allée faire son marché un peu partout sur l’échiquier politique.

RSI réformé. Le slogan « achetons français » en 2012 s’est déplacé vers le « made in France » et le « patriotisme économique ». Pas de méprise avec Arnaud Montebourg cependant : « Tous ceux qui parlent de patriotisme économique sans sortir de l’Union européenne sont dans une imposture totale », a lancé la présidente du FN. Comme François Fillon, par ailleurs copieusement critiqué durant la convention, ou Emmanuel Macron qui vient de proposer sa suppression, Marine Le Pen appelle à une « refonte complète du RSI qui trop souvent mène au RSA. » Comme Nicolas Sarkozy en 2007 (qui n’y est jamais parvenu), la candidate du FN propose de consacrer 2 % des 1 600 milliards d’encours d’assurance-vie au financement des entreprises françaises. Elle plaide aussi en faveur de la création d’un fonds d’innovation santé financé par Bpifrance… qui existe déjà, s’appelle Innobio, et a été lancé en 2009 par Nicolas Sarkozy (encore lui).

Au-delà de nos frontières, le « volontarisme » de Donald Trump est érigé en modèle après sa décision d’imposer à Ford le rapatriement de ses usines de production mexicaines sur le sol américain sous peine de lourde sanction fiscale. Même les Chinois sont plébiscités pour leur protectionnisme. Et Marine Le Pen de conclure sur sa volonté de « remettre l’économie en ordre », comme un hommage à la compagne présidentielle… de Ségolène Royal.

Raphaël Legendre

 

::: INTERNATIONAL

LE MONDE – 06/01/2017

La transition entre Obama et Trump tourne à la guerre froide

Alors que les deux hommes avaient, au lendemain de l’élection, affiché un souci d’unité, leurs divergences sont depuis apparues au grand jour.

La conversation promet. Le futur président des Etats-Unis, Donald Trump, doit rencontrer, vendredi 6 janvier, à New York, le directeur de la sécurité nationale, James Clapper. Au programme, la présentation du rapport présenté la veille au président Barack Obama à propos du piratage, à des fins politiques, d’informations confidentielles liées au Parti démocrate. Les dix-sept agences du renseignement accusent, depuis le 7 octobre, les autorités russes, qui l’ont toujours nié, d’avoir interféré dans la campagne présidentielle américaine. Une analyse validée par M. Obama.

Deux jours plus tôt, sur son compte Twitter, son principal canal d’expression, M. Trump avait assuré, sans en apporter la preuve, que ce briefing « sur le supposé piratage russe” » avait été repoussé, parce que « le Renseignement” » avait selon lui « besoin d’un peu plus de temps pour constituer un dossier ». «Très étrange », avait ajouté le milliardaire, on ne peut plus suspicieux à l’égard de ses propres services de renseignement.

Une défiance « qui inquiète »

Cette posture n’a guère de précédent. Entendu à ce sujet par la commission du renseignement du Sénat, jeudi, M. Clapper, qui va quitter ses fonctions à la fin du mandat de M. Obama, a déploré une défiance « qui inquiète certains de nos partenaires étrangers ». Il a ajouté à propos des critiques de M. Trump qu’« il y a une différence entre un scepticisme salutaire et le dénigrement ».

Ce dossier du piratage dont M. Trump n’a cessé de nier la substance a provoqué une algarade publique, le 15 décembre, entre l’une des principales conseillères du président élu, Kellyanne Conway, et le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, qualifié « d’irresponsable » pour l’avoir longuement évoqué. Il a constitué la première entaille dans l’esprit de concorde affiché initialement lors de la rencontre entre le vainqueur de la présidentielle et M. Obama, deux jours après l’élection, le 10 novembre.

Ce souci d’unité, avaient assuré les deux hommes, devait régner sur la transition jusqu’à la prestation de serment de M. Trump, le 20 janvier. Il n’a pas résisté au style non conventionnel de M. Trump ni à la crainte croissante de M. Obama de voir l’essentiel de son legs politique jeté aux orties par la future administration.

« Il n’y a qu’un seul président à la fois » (…) « le président Obama est le président des États-Unis jusqu’au 20 janvier »
Ben Rhodes, conseiller diplomatique de Barack Obama

Le 22 décembre, le magnat de l’immobilier a ainsi tenté de forcer la main de M. Obama à la veille d’un vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur une résolution condamnant à la fois la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés depuis 1976 et les incitations à la violence palestiniennes. Les Etats-Unis ont permis son adoption en s’abstenant, alors que M. Trump souhaitait que Washington fasse usage de son droit de veto.

Sur son compte Twitter, ce dernier a réagi en promettant que « les choses ser [aie] nt différentes » après son arrivée à la Maison Blanche. Laconique, le conseiller diplomatique de M. Obama, Ben Rhodes, a rappelé qu’« il n’y a qu’un seul président à la fois » et que « le président Obama est le président des États-Unis jusqu’au 20 janvier ».

Passes d’armes

Le 26 décembre, dans un entretien diffusé par le podcast « The Axe Files » animé par son ancien conseiller politique David Axelrod, M. Obama s’est dit « sûr » qu’il aurait battu M. Trump si la Constitution lui avait permis de briguer un troisième mandat. Quatre jours plus tard, le milliardaire lui a répondu sur son canal favori : « Le président Obama a fait campagne activement dans plusieurs Etats-clés, et il a perdu. »

« Je fais de mon mieux pour ne pas réagir aux nombreuses déclarations incendiaires du président O. et aux obstacles » [qu’il accumule], a ajouté M. Trump le 28 décembre, toujours sur Twitter. Quelques heures plus tôt, le président démocrate avait classé, au grand dam des républicains, deux nouvelles régions sauvages dans l’Utah et le Nevada, pour les soustraire à toute forme d’exploitation par l’homme.

Les passes d’armes se sont poursuivies après l’annonce de l’expulsion, le même jour, par Washington, dans le cadre des accusations de piratage, de 35 diplomates russes considérés comme des membres des services de renseignement. Le 30 décembre, M. Trump félicite ostensiblement le président Vladimir Poutine après sa décision de ne pas riposter par des expulsions de diplomates américains proposées par son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « Superbe manœuvre », écrit-il. « J’ai toujours su qu’il était très intelligent », ajoute-t-il.

La proximité de la cérémonie d’investiture n’a pas fait baisser la tension. Mardi, M. Trump a attaqué de manière préventive toute nouvelle libération de la prison d’exception installée sur la base militaire américaine de Guantanamo. « Ce sont des gens très dangereux et ils ne devraient pas avoir l’occasion de retourner au combat », a-t-il estimé. L’administration démocrate, empêchée par le Congrès républicain de fermer cette prison controversée, espère extraire encore une vingtaine de prisonniers contre lesquels ne reposent aucunes charges. Quatre d’entre eux ont été transférés en Arabie saoudite jeudi.

La bonne volonté n’est plus d’actualité

Mercredi, M. Obama s’est rendu au Congrès pour appeler les démocrates à la mobilisation. Le même jour, le vice-président Mike Pence s’y était également rendu pour confirmer l’intention de la nouvelle administration d’abroger la réforme de la protection sociale, à laquelle M. Obama a donné son nom, l’Obamacare. Lors de la rencontre du 10 novembre, le président avait tenté de convaincre le milliardaire d’étudier le dossier en dehors de toutes considérations partisanes. La bonne volonté affichée par ce dernier, qui n’avait pas exclu alors de se contenter de l’« amender », n’est définitivement plus d’actualité.

La mesure phare du président démocrate a permis de tirer de la précarité près de vingt millions de personnes, tous programmes confondus, à un prix jugé cependant exorbitant par les républicains. Ces derniers se sont toujours opposés, par ailleurs, à l’intervention de l’Etat fédéral que cette réforme a impliquée.

La bataille à venir sur l’Obamacare, avant celles attendues sur l’environnement ou l’accord nucléaire avec l’Iran, pourrait figer les lignes. Et renforcer la détermination du Parti démocrate, encore sous le choc d’une courte défaite à la présidentielle, de camper dans une opposition frontale comparable à celle du Grand Old Party pendant les deux mandats de M. Obama. La trop courte majorité conservatrice au Sénat donne en effet une grande latitude d’action aux démocrates grâce au « filibuster », l’obstruction pratiquée avec constance par les républicains jusqu’à ce qu’ils en reprennent le contrôle en 2015.

Interrogé mardi, le porte-parole de la Maison Blanche a assuré que les traditions qui encadrent la journée de prestation de serment seront respectées dans deux semaines. Elles prévoient notamment que le futur président se rende tout d’abord à la Maison Blanche pour partager un café avec son locataire sur le départ. Ce dernier risque cette année d’être particulièrement amer.

Gilles Paris

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée et un agréable week-end.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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RUGBY : Résultats du WE du 7 Janvier 2017

2017-01-09T15:21:26+01:00Mots-clés : , |

Résultats du WE du 7 Janvier 2017

 

Voici les premiers résultats de 2017 pour le RCME : 2 défaites et 2 matches non joués, la reprise se fait en douceur.

Gaudermen : Racing Club de France 32-05 Massy

Lourde défaite de nos joueurs sur le terrain du RCF.
Au classement, Massy est 2ème avec 23 pts, à 7 pts du Racing qui compte un match de retard.

Alamercery : Racing Club de France 15-10 Massy

Nos Bleu & Noir n’étaient pas loin de s’imposer au Racing, mais c’est un retour sur Massy sans les 4 pts au final.
Au classement, le RCME est 1er à égalité de points avec l’équipe du 92, qui compte un match de retard.

Belascain : Massy – Gennevilliers (Séniors B) / Espoirs : Massy – Gennevilliers (Séniors A, Fédérale 2)

Ces deux rencontres n’ont pas eu lieu sur décision de l’arbitre, en raison d’un terrain jugé non praticable.

Allez Massy !

 

Revue de presse du MEDEF IDF du jeudi 5 janvier 2017

2017-06-05T10:31:23+02:00Mots-clés : , , |

 

::: ILE-DE-FRANCE

LE JOURNAL DU GRAND PARIS – 04/01/2016

SRDEII : un plan ambitieux pour redonner du souffle à l’économie francilienne

Valérie Pécresse entend faire de sa politique de développement économique « un laboratoire de la modernisation de l’innovation publique ».

Chef de file de l’action économique depuis le 1er janvier 2017, la collectivité régionale a validé mi-décembre sa stratégie économique globale pour la période 2017/2020. Elle vise à renforcer les atouts de l’Ile-de-France et combler ses faiblesses pour devenir la 1ère région économique mondiale, avec comme mots d’ordre : attractivité, compétitivité, innovation, simplification, efficience, digitalisation…

Tout juste un an après avoir pris ses fonctions, la nouvelle majorité régionale a élaboré un plan d’actions pour les quatre années à venir aussi précis et exhaustif qu’ambitieux. Pas un pan du développement économique ne manque aux thèmes abordés par le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) novation de la loi NOTRe, adopté par le conseil régional d’Ile-de-France le 14 décembre 2016, après six mois d’une très large concertation, menée notamment par Jérôme Chartier, premier vice-président en charge de ces questions.

En effet, outre le transfert de la compétence économique aux régions, la dernière loi de décentralisation en date imposait à ces dernières l’adoption d’un outil de programmation prescriptif. Considérant « l’absence de leadership sur les sujets économiques nuisible à l’efficacité globale de l’action publique », Valérie Pécresse s’est saisi à bras le corps de ce nouveau rôle d’acteur central de l’économie.

Aussi, la présidente de la région Ile-de-France a fixé une « stratégie ambitieuse et partagée avec tous les acteurs publics (Etat, villes, intercommunalités, départements) et privés pour libérer et encourager l’exceptionnel potentiel de croissance, d’emplois et d’innovation de l’Ile-de-France afin d’en faire la première région du monde à l’horizon 2020 ».

Agir sur tous les leviers simultanément

Face à un solde migratoire négatif, l’incapacité de la région à capitaliser sur ses atouts et retenir ses talents, la chute de l’emploi industriel et un taux de chômage bloqué à 8,5 %, il convient d’agir sur tous les leviers simultanément. Pour combler ces faiblesses, les deux priorités de Valérie Pécresse sont de « redonner du souffle à l’économie francilienne », en instaurant un climat favorable aux affaires et en soutenant les entrepreneurs, et renforcer l’attractivité de l’Ile-de-France pour attirer entreprises, investisseurs et talents.

Pour les premiers, il s’agira de rendre les aides aux entreprises plus « efficaces, lisibles, faciles d’accès et homogènes sur l’ensemble du territoire régional », notamment en vue d’accroître l’internationalisation des PME franciliennes via un nouveau plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE). Mais aussi, d’alléger la fiscalité des entreprises, de simplifier les normes, d’équiper tout le territoire régional du très haut débit en 2020 et d’adapter les formations à la révolution digitale et au développement du big data.

500 000 m2 de bureaux par an d’ici à 2030

Pour attirer les entreprises et investisseurs internationaux, la stratégie du SDREII repose sur la création d’un guichet unique « Choose Paris Region » et d’une marque commune à tous les acteurs, « Paris Region ».

Sa mise en œuvre sera assurée par Paris région entreprises (PRE) qui devient le référant unique pour toutes les actions de marketing, prospection et accompagnement. La démarche concerne aussi les forces vives franciliennes, tels les territoires de projet identifiés internationalement à l’instar de Paris-Quartier central des affaires, La Défense, Grand Roissy-Le Bourget, Saclay, Vallée de la Seine et ceux à fort potentiel tels Plaine-Saint-Denis, Marne-la-Vallée, Orly-Rungis, Cergy Confluence, Génopôle… dont l’animation et la promotion à l’internationale seront assurées par la Région et PRE.

Enfin, pour doper l’offre de bureaux dont le besoin de création-renouvellement est estimé à 500 000 m2 par an d’ici à 2030 et optimiser la production d’immeubles réversibles, le SRDEII désigne l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise (Orie) comme le « lieu d’analyse et d’échange » entre pouvoirs publics et professionnels permettant « d’inspirer les orientations stratégiques des grands opérateurs » publics et privés. En matière d’offre foncière, l’Etablissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) apportera sa contribution, tandis que d’autres opérateurs publics (ville de Paris, EPA, EPCI, départements) pourront intervenir en complément.

« Laboratoire de la modernisation de l’innovation publique »

Mais Valérie Pécresse veut aussi profiter de l’occasion pour faire de sa politique de développement économique « un laboratoire de la modernisation de l’innovation publique ». Cette ambition se décline dans toutes les étapes de l’élaboration et de la mise en œuvre du SRDEII dont les maitres mots sont la concertation et la coconstruction. Par exemple, les représentants du monde économique et les collectivités locales seront consultés pour identifier les enjeux prioritaires en Ile-de-France et les besoins en faveur de la diversité de l’économie et du développement des nouvelles formes d’économie (circulaire, sociale et solidaire). Cette concertation aboutira à une « stratégie régionale partagée » de l’économie circulaire pilotée par la Région.

De même, un travail de concertation avec les élus régionaux, les acteurs industriels et tous les partenaires concernés sera engagé au cours du 1er semestre 2017 pour déterminer les enjeux liés à l’industrie afin de fixer ensuite des pistes d’actions concrètes pour maintenir ou renforcer les activités industrielles.

Création d’une instance de suivi et d’évaluation

Cette modernisation de l’action publique vise aussi à simplifier et à renforcer l’efficacité de l’action administrative ce qui se traduira notamment par la territorialisation de l’action régionale via la définition de 24 bassins d’emploi. Sur chacun d’eux, la Région sélectionnera un guichet actif via un appel à manifestation d’intérêt, qui aura pour vocation de cibler les besoins des entreprises et les aider à bénéficier des aides adaptées. La Région désignera un référant pour chaque guichet (EPCI, agence de territoire, etc.) et coordonnera le réseau des 24 guichets.

Enfin, un système de suivi et d’évaluation permettra d’ajuster les actions en fonction de leurs résultats. Il s’opèrera par la création d’une instance dédiée, pilotée par la Région et le Ceser, dont l’une des missions sera de coordonner la mise en place d’outils partagés en s’appuyant sur le réseau de partenaires actifs (Direccte, DRIEA, Insee, Pôle emploi, etc.). Les premiers travaux dès 2017 consisteront à choisir des indicateurs de suivi, lancer des premières études et préparer les premières évaluations à mettre en place en 2018.

Les autres actions phares du SRDEII : https://www.lejournaldugrandparis.fr/plan-regional-ambitieux-redonner-souffle-a-leconomie-francilienne/

 

LES ECHOS – 05/01/2016

La sélection de l’exploitant du futur CDG Express est lancée

 

Le CDG Express, dont la mise en service est prévue pour 2023, offrira une alternative au RER B, qui rallie déjà la capitale à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Le projet de liaison ferroviaire directe Paris-Roissy doit franchir plusieurs étapes cruciales cette année.
Le gouvernement prépare l’appel d’offres qui doit désigner l’opérateur.

La course contre la montre pour construire le CDG Express à temps pour les Jeux Olympiques de 2024 (dans l’hypothèse où Paris serait désigné pour les organiser) se poursuit. «  L’échéance de la mise en service fin 2023 n’est pas un calendrier prévisionnel mais un impératif inhérent au projet lui-même », rappelait il y a quelques jours le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, devant les sénateurs.

La loi posant les bases juridiques de cette future liaison ferroviaire directe entre la capitale et l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle a été approuvée par les parlementaires fin décembre. Le texte, qui prévoit notamment la création d’une filiale commune à SNCF Réseau et Paris Aéroports pour construire et entretenir l’infrastructure, a été publié au « Journal officiel » la semaine dernière.

Mais plusieurs étapes cruciales restent à franchir. Le nouveau montage financier du projet (rendu nécessaire par le report à 2024 de la taxe sur les billets d’avion qui devait s’appliquer dès cette année) doit désormais être notifié à Bruxelles. Son approbation permettra la signature de la déclaration d’utilité publique, puis la finalisation du contrat de concession. Cela devrait être achevé fin avril, estime une source proche du dossier.

Dans le même temps, la recherche de l’opérateur ferroviaire qui sera désigné par l’Etat pour exploiter le CDG Express a débuté. Un appel à manifestation d’intérêts, prélude au lancement d’un appel d’offres, doit être publié au « JO » dans les semaines à venir. Les équipes du ministère des Transports ont commencé à plancher sur le cahier des charges. Celui-ci devrait être finalisé à la fin du premier semestre.

«  Il faut que l’exploitant soit désigné le plus vite possible, pour sortir de la zone de flou qui entoure ce dossier », estimait, il y a quelques semaines, un des soutiens du projet. L’objectif est d’aboutir à une décision en 2019. D’ici là, la bagarre promet d’être sévère entre les candidats. La SNCF et la RATP, par exemple, seront très probablement sur les rangs. Mais selon un expert, les deux entreprises publiques partent avec un handicap : elles exploitent en commun le RER B, qui dessert également Roissy-Charles de Gaulle. En cas de conflit social sur cette ligne, le CDG Express offrira une alternative appréciable pour rallier l’aéroport… à condition que ses conducteurs ne soient pas également en grève. Cela pourrait constituer un argument pour confier la ligne à un autre opérateur. D’autant que l’hypothèse d’un métro automatique a été écartée, la fiabilisation de l’exploitation sur un trajet à l’air libre aussi long comportant de forts risques de rater le coche de 2024.

La SNCF et la RATP pourraient toutefois contourner l’obstacle en se présentant à l’appel d’offres par le biais de leurs filiales Keolis ou RATP Dev. Mais des opérateurs étrangers pourraient également venir pimenter la donne.

Lionel Steinmann

 

LE PARISIEN – 05/01/2016

Seine-Saint-Denis : le conseil de développement du Grand Paris cherche des bénévoles

Vous habitez le Grand Paris, êtes inscrit sur les listes électorales et vous êtes intéressé par le développement de la métropole, l’occasion vous est donnée de vous exprimer sur le sujet. Le conseil de développement du Grand Paris, organe consultatif de réflexions et de propositions, cherche 24 Franciliens — 12 hommes et 12 femmes — pour donner leur avis sur le développement économique et les questions d’habitat et d’urbanisme, de mobilité durable, d’environnement et de développement durable, de questions sociales… Vous avez jusqu’au 15 janvier pour s’inscrire. Les 24 habitants retenus dans cet organisme, qui totalise 80 personnalités qualifiées, seront tirés au sort le 16 janvier.

Vous pouvez vous inscrire sur le site jusqu’au 15 janvier www.metropolegrandparis.fr

 

LES ECHOS – 05/01/2016

Actus franciliennes

 

 

::: ECONOMIE

L’EXPRESS – 05/01/2016

Le compte personnel d’activité (CPA) verra le jour le 12 janvier

 

Présenté comme la grande réforme du quinquennat Hollande, le compte personnel d’activité sera officiellement lancé le 12 janvier prochain,

a annoncé la ministre du Travail Myriam El Khomri.

Le dispositif qui regroupera le compte personnel de formation, le compté pénibilité et un nouveau compte engagement citoyen, sera officiellement lancé le 12 janvier, a annoncé ce mercredi la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

Présenté comme la grande réforme du quinquennat Hollande, le compte personnel d’activité, verra prochainement le jour. La vocation du dispositif, qui n’a pas d’équivalent ailleurs, est de rattacher les droits sociaux à la personne et non plus au statut, afin de sécuriser des parcours professionnels de moins en moins linéaires.

A partir du 12 janvier, chaque actif pourra ouvrir son CPA sur un portail numérique gratuit, géré par la Caisse des dépôts. Y seront regroupés le compte pénibilité (C3P), le compte personnel de formation (CPF) – deux dispositifs existants – et un nouveau compte engagement citoyen (CEC). Il pourra aussi y consulter son bulletin de paie.

Son entrée en vigueur via l’ouverture du portail « donnera à chaque Français un moyen de faire évoluer ses compétences, de construire son parcours professionnel et surtout de rebondir en cas de difficultés, a déclaré à l’AFP la ministre du Travail, Myriam El Khomri. « C’est la base d’une protection sociale du XXIe siècle car il répond aux mutations du monde du travail », a estimé la ministre. Elle lancera le dispositif aux côtés du Premier ministre, Bernard Cazeneuve.

400 heures de formation supplémentaires pour les moins qualifiés

La loi Travail a enrichi le CPA de droits supplémentaires à la formation pour les personnes sans aucune qualification : leur plafond d’heures est porté à 400 heures, au lieu de 150 pour les autres. Le compte engagement citoyen rapportera aussi 20 heures de formation supplémentaires aux responsables associatifs bénévoles, jeunes en service civique et maîtres d’apprentissage.

« Dès que les personnes mobiliseront leur CPA, les droits seront financés », a assuré Myriam El Khomri. Elle a rappelé que le lancement du dispositif était « une première étape ». « Il y en aura d’autres, le champ des possibles est immense » pour enrichir le CPA de nouveaux droits, a-t-elle ajouté, souhaitant l’ouverture prochaine de concertations entre partenaires sociaux. Pour l’instant gelées.

 

LES ECHOS – 05/01/2016

Bernard Cazeneuve donne le coup d’envoi de la carte d’identification des salariés du BTP

 

Bernard Cazeneuve et Myriam El Khomri, mercredi, sur le site de l’Imprimerie nationale de Douai.

Son déploiement démarre début février.

Sur le site de l’Imprimerie nationale de Douai (Nord), l’impression des cartes d’identification des salariés du BTP a démarré. La lutte contre le travail illégal est un thème politique assez fort pour que Bernard Cazeneuve se soit déplacé ce mercredi, avec Myriam El Khomri, pour remettre cette nouvelle carte à l’une des entreprises chargées de la tester. La suite se fera par La Poste, parce qu’il y en aura, selon les estimations, de 2 à 2,5 millions à distribuer, « dont 1,3 million aux salariés classiques et 300.000 aux intérimaires français, le solde étant les détachés et les salariés changeant d’entreprise », précise la Fédération française du bâtiment (FFB). Seuls les autoentrepreneurs échappent à l’obligation d’avoir cette carte comprenant le nom, la photo, l’identité de l’employeur et un QR Code à flasher pour plus d’informations… Ne pas l’avoir sera passible de 2.000 euros d’amende. « Cela va faciliter les contrôles sur les chantiers, souligne le président de la FFB Jacques Chanut. Cela responsabilisera aussi les particuliers, qui ne pourront plus dire qu’ils ignoraient qu’un ouvrier travaillant chez eux n’était pas déclaré, il leur suffira de lui demander sa carte et de flasher le QR Code : vert, il est déclaré », rouge il ne l’est pas…

1.500 contrôles par mois

« Depuis plus d’un an, le nombre de contrôles contre la fraude au détachement a doublé, avec une moyenne de 1.500 contrôles par mois, a rappelé Bernard Cazeneuve. Près de 5 millions d’euros d’amendes administratives ont été notifiées pour non-respect des formalités du détachement sur les dix-huit derniers mois. 33 chantiers ont été suspendus ou arrêtés par les préfets en 2016. » Mais les contrôles se limitent aux grands chantiers les plus visibles, dénonce la FFB, qui espère les élargir aux travaux chez les particuliers. Ce serait inédit… et suppose de trouver les moyens humains mais techniquement, cette carte en test depuis le 5 décembre (« Les Echos » du 21 décembre) le permettra.

A la fin de la période de test actuel démarrera, début février, le déploiement, complété d’un arrêté de précisions techniques non encore paru. « Le déploiement sera graduel, à raison d’une zone par mois, en commençant par l’Aquitaine-Occitanie, qui a le plus fort taux de fraude, suivie du Grand Est, du Sud-Est puis du Nord-Ouest, en finissant par l’Ile-de-France, où le déploiement sera achevé au début de l’été », détaille le cabinet de Myriam El Khomri. La carte, valable cinq ans, devra être demandée par les entreprises des zones concernées sur le site Cartebtp. fr et coûtera 10,80 euros.

Myriam Chauvot

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 05/01/2017

Les pertes d’Autolib’ seraient majoritairement assumées par les contribuables

Le service Autolib’, exploité en délégation de service public, prévoit 179 millions d’euros de perte d’ici la fin du contrat en 2023. Mais seuls 60 millions d’euros devraient être supportés par le groupe Bolloré, affirme Le Canard Enchaîné.

Après cinq ans d’exploitation, la note des petites voitures électriques grises en libre-service est salée. Autolib’, le service de voitures en autopartage lancé par le groupe Bolloré en 2011, prévoit 179 millions d’euros de perte d’ici la fin du contrat en 2023, révèle Le Canard Enchaîné, qui cite le bilan financier du groupe Bolloré.

Toutefois cette charge sera majoritairement supportée par les contribuables. De fait, selon le contrat de délégation de service public signé pour une durée de douze ans (2011-2023), les pertes du service sont prises en charge à hauteur de 60 millions d’euros par le groupe Bolloré, indique le journal satirique. Le reste devra être assumé par la Mairie de Paris et les 97 villes d’Île-de-France équipées. La répartition se fera au prorata du nombre de véhicules garés dans les rues des communes.

Cinq ans plus tôt, l’homme d’affaires breton avait estimé qu’il faudrait sept ans pour que le système soit rentable. Selon lui, il faut 80.000 abonnés utilisant une voiture deux fois par semaine durant une heure pour atteindre l’équilibre financier. Aujourd’hui, le groupe se targue de compter 132.500 abonnés actifs… Mais l’objectif de rentabilité n’est pas atteint compte tenu «du déploiement et du développement actuel», du service explique-t-on chez Bolloré.

Les élus cherchent des solutions pour éponger les dettes

Les communes partenaires tentent de trouver des solutions pour éponger cette dette. Les élus ont voté, le 8 décembre dernier, une hausse des tarifs: la demi-heure va passer de 6 à 7 euros. Un avenant au contrat de délégation de service public a été consentie car cette hausse porte l’augmentation des tarifs à plus de 34%, seuil maximum fixé dans le contrat. Bolloré aurait, lui, proposé de fermer les stations les moins rentables ou d’autoriser la publicité sur les véhicules. Certains élus envisagent, pour leur part, de faire tout simplement disparaitre le service. Mais le coût serait encore plus élevé.

Une mauvaise publicité pour le groupe Bolloré qui a déjà étendu son service de voitures électriques en libre-service aux métropoles de Lyon et Bordeaux ainsi qu’à Indianapolis aux États-Unis et Turin en Italie. Le groupe prévoit de s’implanter, dès cette année, à Londres et à Singapour. À moins que les mauvais résultats financiers du service viennent contrecarrer ces projets.

Mathilde Golla

 

 

LE PARISIEN – 05/01/2016

SNCF : les attentats pèsent sur les résultats 2016

Les filiales européennes de la SNCF, comme Thalys ou Eurostar, ont été particulièrement touchées par cette baisse de chiffre d’affaires.

Sur les dix premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de la branche voyages de la SNCF, qui regroupe notamment les activités TGV, a chuté. Principale raison : les attentats.

2016 s’annonce comme une des pires années de la SNCF. Selon nos informations, fin octobre, le chiffre d’affaires de la branche voyages de la compagnie ferroviaire, qui regroupe notamment les activités TGV mais aussi l’Eurostar, le Thalys ou encore Ouibus, affichait déjà une baisse de 4,7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Si le mois de décembre a connu un léger mieux, l’année s’est conclue avec des résultats en forte baisse comparé à 2015. «C’est probablement la pire année depuis la crise économique de 2008», estime une source proche du dossier. Une annus horribilis que la SNCF met principalement sur le compte des attentats.

Comme toute entreprise dont l’activité est liée au tourisme, la compagnie a été touchée de plein fouet par le climat de peur qui s’est répandu après les attaques du 13 novembre 2015 en Ile-de-France et celle du 14 juillet 2016 à Nice. Conséquence, des annulations en série, notamment des groupes scolaires, mais aussi une désaffection massive des touristes venus de l’étranger, comme de Chine, du Japon ou encore d’Italie.

Les filiales européennes de la SNCF comme Thalys et Eurostar ont ainsi particulièrement souffert en 2016. En revanche, les chiffres du trafic TGV en France sont restés relativement stables, grâce notamment à une politique tarifaire généreuse. Mais contrecoup de ces prix attrayants pour le client, des recettes en baisse pour la SNCF.

La chasse au gaspillage est ouverte

Autre facteur qui pèse sur les résultats 2016, les jours de grève, surtout ceux du printemps liés aux conditions de travail et à l’opposition au projet de loi El Khomri. Fin juin, Guillaume Pepy, président de la SNCF, avait calculé que ce conflit de 23 jours allait coûter au moins 250 M€. «Voyages SNCF va avoir les plus grandes difficultés à financer ses investissements, juge une source bien informée. C’est du jamais-vu.»

Si l’entreprise espère que cette situation sera temporaire, la chasse au gaspillage est plus que jamais ouverte. Il y a quelques semaines, elle s’est lancée dans un vaste programme de réduction des dépenses de 5 % par an sur les quatre prochaines années. Le budget 2017 prévoit une diminution nette des effectifs de 1 200 postes. Chez Voyages SNCF, pour atteindre son plan de performance, on souhaite se servir de Ouigo comme d’un laboratoire. Pas étonnant vu que la low-cost de la SNCF a des coûts au passager transporté 40 % moins élevés que ceux du TGV classique.

Si 2016 a été catastrophique, 2017 laisse quelques raisons d’être optimiste à la SNCF. D’abord, la compagnie devrait étendre son Ouigo vers Strasbourg et Bordeaux. Ensuite, la nouvelle ligne grande vitesse mettra à partir du 2 juillet la capitale girondine à 2 h 4 de Paris. Soit un gain de temps de 1 h 10.

Vincent Vérier

 

 

LES ECHOS – 05/01/2016

2016, année noire pour l’hôtellerie française

L’hôtellerie française a connu, l’an dernier, sa plus forte baisse d’activité depuis 2009.

On s’en doutait, au vu des statistiques égrenées tout au long de l’année : 2016 a été une année noire pour l’hôtellerie française. Selon le cabinet d’études et de conseil spécialisé MKG, qui a publié mercredi son dernier état des lieux annuel du secteur, 2016 est ainsi « l’année la plus mauvaise depuis 2009 » avec un recul du taux d’occupation (TO) moyen de 1,2 point, à 64,2 %, la recette unitaire moyenne par chambre disponible – le RevPAR, dans le jargon des professionnels -, indicateur de référence en matière de rentabilité, fléchissant par ailleurs de 5,1 %, à 56,30 euros. Petit lot de consolation, la chute du marché hôtelier tricolore a été, l’an dernier, moins sévère qu’en 2009, année de crise économique forte marquée par des baisses de 4,6 % du taux d’occupation moyen et de 9,2 % du RevPar (il faut remonter à 1993 pour retrouver une telle dégringolade !).

Au-delà de la tendance générale, MKG, qui fait autorité avec sa base de données, confirme le décrochage des deux locomotives régionales de l’hôtellerie française, à savoir l’Ile-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, durement affectées par le terrorisme et la chute du tourisme international, alors que le reste de la province a bénéficié d’une belle croissance. Les plus fortes baisses d’activité sont ainsi enregistrées à Paris, dont les ratios moyens sont traditionnellement les plus élevés, avec des chutes de 6,2 points du TO (à 72,3 %) et de 14,6 % du RevPar (112,50 euros), alors qu’elles sont respectivement de 5 points et de 9 % pour le reste de l’Ile-de-France. Pour sa part, la région PACA est sujette à un fléchissement de 1,3 point du taux d’occupation et de 2,8 % de la recette unitaire moyenne par chambre disponible. Pour la région PACA comme pour Paris, le segment haut de gamme a été le plus touché.

Des signes de reprise

A contrario, le reste de la province, dont les ratios sont les moins élevés, affiche de belles progressions avec un taux d’occupation en hausse de 1,5 point, à 61,9 %, et un RevPAR en augmentation de 4,4 %, à 47,30 euros. Hormis Paris, les huit principales agglomérations françaises ont des « résultats positifs », souligne même MKG, qui rappelle au passage l’effet d’entraînement de l’Euro de football et d’un calendrier d’événements favorable pour certaines d’entre elles (Lille, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Marseille).

Par ailleurs, et c’est une note d’espoir pour l’hôtellerie française, le cabinet spécialisé relève des « signes encourageants de reprise » depuis septembre et constate une hausse de la fréquentation de 0,5 point sur les quatre derniers mois de l’année, à comparer, il est vrai, à une difficile fin 2015, en raison de l’attaque terroriste du 13 novembre. Ce renversement de tendance devrait se prolonger en 2017, selon MKG, en raison d’un effet de base par rapport à une année 2016 négative mais aussi de la programmation de grands événements comme le Salon aéronautique Paris Air Show et celui autour du vin Vinexpo à Bordeaux. Pour autant, le cabinet ne s’attend pas à un retour des performances du secteur à leur niveau de l’année 2014. Par ailleurs, comme le soulignent bien des professionnels, la reprise « tient à un fil ». En clair, à l’éloignement de la menace terroriste.

Christophe Palierse

 

::: POLITIQUE

L’OPINION – 05/01/2017

A gauche, brutalité fiscale au programme

Les rares propositions en matière de réforme des impôts des candidats de la « Belle alliance populaire » promettent de coûter cher aux classes moyennes

Après Vincent Peillon et Manuel Valls mardi, Arnaud Montebourg a présenté hier le chiffrage de son programme présidentiel. A l’exception de l’ancien Premier ministre, tous les candidats proposent une fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu. Une bombe fiscale qui entraînera des transferts de charges massifs entre classes de revenus. Selon Bercy, la réforme ferait au bas mot 9 millions de perdants : les classes moyennes et supérieures qui ont déjà subi un choc fiscal de 50 milliards d’euros en cinq ans.

N’ont-ils donc rien appris ? Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Benoît Hamon : ils étaient pourtant tous aux premières loges du gouvernement au moment de la révolte fiscale de 2013. Un ras-le-bol pris très au sérieux à l’époque au sommet de l’Etat, alors que les « bonnets rouges » démontaient les portails écotaxe, que les contribuables ulcérés par les hausses inédites d’impôts infligées depuis 2011 s’en prenaient de plus en plus violemment aux fonctionnaires des centres des impôts et que les « Pigeons » (business angels), « Dindons » (employés à domicile) et autres « Poussins » (auto-entrepreneurs) animaient la contestation sur les réseaux sociaux. Une ambiance insurectionnelle provoquée par une hausse brutale et inconsidérée de la fiscalité.

Et pourtant, trois ans plus tard, que propose le quatuor ? Des hausses d’impôts, encore et toujours, corolaires d’une augmentation non maîtrisée et non financée de la dépense publique (voir après). Des hausses qui reposeraient une fois de plus sur les classes moyennes et supérieures, qui ont déjà subit un choc fiscal de près de 50 milliards d’euros entre 2012 et 2017. La gauche dénonce « la violence inédite » du programme de François Fillon ? La brutalité fiscale des candidats de la « Belle alliance populaire » n’est pas en reste.

Raviver la révolte fiscale. En témoigne la résurgence de cette vieille lune de la gauche proposée par tous les candidats à l’exception notable de Manuel Valls : la fusion de la CSG (90 milliards de recettes) avec l’impôt sur le revenu (75 milliards) dans un grand impôt progressif qui rallumera à n’en pas douter les braises encore chaudes de la révolte fiscale.

Eux ne voient pas l’incendie. Pour Vincent Peillon, la CSG progressive bénéficierait « aux ménages modestes qui paient aujourd’hui le même taux que les plus fortunés ». Benoît Hamon en ferait un grand impôt rénové de 10 tranches. « Tous ceux qui gagnent moins de 2000 euros brut par mois auront un gain de pouvoir d’achat : 400€ par an pour ceux qui gagnent 1700 euros ; 1200 euros par an pour ceux qui gagnent le SMIC », annonce de son côté Arnaud Montebourg. Si ce dernier a trouvé une astuce en finançant ce big bang fiscal par amputation de moitié du CICE (10 milliards d’euros), les deux autres candidats n’expliquent à aucun moment que les classes moyennes et supérieures paieraient une addition d’une dizaine de milliards d’euros, elles qui sont déjà les seules à acquitter l’impôt sur le revenu. « C’est incontestablement la mesure la plus violente », reconnaît Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes.

9 millions de perdants. Les risques d’une telle mesure ont pourtant été soulignés par Bercy dans une étude réalisée début 2012. A produit constant, les transferts entre catégories de revenus feraient au moins 9 millions de perdants, dont 35% à 45 % touchant moins de 26 000 euros par an, certains moins de 14 000 euros (un million de foyers tout de même). Les classes moyennes et supérieures verraient leur facture bondir d’une dizaine de milliards d’euros. Le rapport de Bercy soulignait de « forts risques (…) sur l’acceptabilité du corps social, (…) budgétaire (…) et de détérioration de l’efficacité globale du système ». On pourrait rajouter risque constitutionnel puisque la CSG dégressive sur les bas salaires a déjà été censuré par deux fois par le Conseil constitutionnel : en 2000 sous Lionel Jospin et en 2015 sous Manuel Valls. A chaque fois, les sages de la rue Montpensier ont jugé la mesure contraire au principe d’égalité devant l’impôt.

La fiscalité du patrimoine risque également d’exploser. Benoît Hamon propose par exemple de fusionner l’ISF, la taxe foncière et les droits de mutation, pour « améliorer le rendement de l’impôt et faire en sorte que les prélèvements sur les derniers déciles soient plus importants qu’aujourd’hui ». Vincent Peillon promet un durcissement de la fiscalité sur les successions dont le taux « devra varier selon le montant reçu par l’héritier au cours de sa vie (plus il a reçu de patrimoine, plus il doit s’acquitter d’un montant élevé d’imposition) ». « Faire payer des droits en fonction du patrimoine de l’héritier, on en parlait déjà dans les congrès PS il y a quarante ans», se souvient le fiscaliste Michel Taly, ancien directeur de la législation fiscale sous Mitterrand. « M. Peillon mélange fiscalité du capital et héritage », ajoute Philippe Bruneau. « Je partage le constat sur une France pays d’héritiers. Mais il se trompe en affirmant que le rapprochement de l’imposition des revenus du capital sur celle des revenus du travail est un pas dans la bonne direction. Cette mesure a plombé l’investissement ».

Indigence. Pour le reste, l’indigence des propositions des candidats en matière de fiscalité – aucun onglet fiscalité sur le site de Manuel Valls, deux lignes chez Arnaud Montebourg, guère plus chez Vincent Peillon et Benoît Hamon – ne permet pas de dessiner de stratégie fiscale pour le prochain quinquennat.

Au final, seul Manuel Valls et sa promesse de stabilité fiscale durant le quinquennat trouve grâce aux yeux de Jean-Yves Mercier – « une indication plutôt rassurante, tout comme sa volonté de préserver les outils de production des entreprises de toute nouvelle taxation ». Même si, pour ce membre du Cercle des fiscalistes, son programme aussi « manque cruellement de chiffres ».

La fiscalité doit pourtant s’imposer dans le débat comme une priorité alors que la France, sous François Hollande, est devenue championne d’Europe des prélèvements obligatoires (47,5% du PIB). L’effet récessif du choc fiscal imposé ces dernières années a été estimé par l’OFCE à 0,8 point de PIB en moyenne par an depuis 2012. L’économie française étouffe sous le poids des charges. Mais ce n’est visiblement pas un sujet « primaire » pour la gauche.

Raphaël Legendre

 

 

LE MONDE – 05/01/2017

Jean-Luc Mélenchon : « A quoi bon un candidat du PS ? »

Le député européen, qui se présente sous les couleurs de son nouveau mouvement, La France insoumise, affirme avoir réuni près de 500 parrainages.

Cela fait maintenant près d’un an que Jean-Luc Mélenchon a lancé sa campagne présidentielle. Celui qui est désormais le candidat de La France insoumise assure toucher au but quant aux 500 parrainages nécessaires pour se présenter et avoir l’accord d’une banque pour financer sa campagne.

Quel regard portez-vous sur la primaire du PS ?

La légitimité de la candidature PS, c’était celle du président sortant qui, faisant valoir son bilan, aurait proposé de le corriger ou de l’amplifier. Faute de bilan, il aurait pu y avoir comme alternative un projet ou un programme du PS. Mais lui-même a renoncé à en avoir un. Il leur reste donc 92 jours, entre la fin de la primaire et le premier tour de la présidentielle, pour boucler un programme et le faire assez connaître pour que les citoyens puissent se prononcer dessus.

Jusqu’à présent, l’ultime justification du candidat socialiste, c‘était d’être en tête dans les sondages. Il se présentait alors comme le “vote utile”. Actuellement, le PS est en troisième position derrière M. Macron et moi-même. Dans ces conditions, sans projet et sans avantage électoral, à quoi bon un candidat du PS ? En réalité, le vrai choix des électeurs du PS, c’est de trancher entre l’orientation gouvernementale amplifiée, telle que la porte M. Macron, et la tradition de l’humanisme émancipateur de la famille culturelle, que j’incarne.

Vous serez dimanche à Tourcoing (Nord) pour parler des conditions de travail. Plusieurs des candidats de la primaire du PS, eux, se posent en « candidat du travail »

Moi, je ne parle pas du travail mais des salariés. Cela fait quinze ans que le CAC 40 obtient tout ce qu’il veut et que ces faveurs successives se font sur le dos des salariés. Cela se traduit par une précarisation plus grande, des conditions de vie de plus en plus terribles et une souffrance au travail qui se vérifie dans pratiquement tous les secteurs et à tous les étages de la hiérarchie. Je veux introduire dans la campagne un projet de progrès social, et pas simplement une résistance aux méfaits de la financiarisation de l’économie.

Il faut poser des objectifs clairs : le retour aux 35 heures réelles, la retraite à 60 ans avec 40 annuités, la Sécurité sociale intégrale avec un remboursement à 100 % des frais médicaux et des droits fondamentaux inconditionnels – droit aux premiers mètres cubes d’eau, de gaz et aux premiers kilowattheures gratuits. Dans une situation aussi mouvante, c’est le moment ou jamais d’être précis et ferme pour entraîner et fédérer le peuple. L’ambiguïté ne peut mener qu’au désastre. Prenez le « revenu décent » de M. Valls ou le « revenu universel » de M. Hamon : dans le meilleur des cas, ce sont des illusions, souvent une pure mystification.

Que leur reprochez-vous ?

Les deux disent qu’ils fusionneront d’autres allocations, mais ils se gardent bien de dire lesquelles. Il y aurait en effet de quoi craindre. Car leurs deux formules sont au-dessous du seuil de pauvreté, de l’allocation aux adultes handicapés et même du minimum vieillesse ! M. Hamon propose un revenu universel de 535 euros et M. Valls de 800 euros, mais sous conditions – ce qui est encore pire. Cela ne permet pas aux gens de vivre ; tous seront dans l’obligation de trouver un autre revenu par le travail. Résultat : ça menace les actuels allocataires de minima sociaux, mais ça garantit un revenu supplémentaire à MM. Bolloré et Dassault. Absurde ! Certes, certains seront illusionnés. Mais pas les pauvres gens qui comptent à l’euro près ce qu’ils ont et n’auront plus. En entendant cette “gauche”, ils risquent de fuir de l’autre côté !

Qu’est-ce qui vous différencie d’Arnaud Montebourg, qui semble plus proche de votre ligne ?

Il y a des différences qui ne sont pas des nuances. Après avoir dit qu’il renonçait à l’idée d’une VIe République, il dit qu’il y revient. Mais il propose une méthode, assez voisine de celle de M. Peillon : des amendements à la Ve République, octroyés d’en haut, validés par référendum. Ce n’est pas du tout la méthode refondatrice du pays que je propose, avec la tenue d’une assemblée constituante.

Je propose aussi un modèle de relance par la planification écologique, et la sortie du nucléaire. Ce n’est ni son propos ni celui d’Hamon, d’ailleurs. Enfin, sur la construction européenne, c’est à lui de préciser : M. Montebourg dit qu’il faut écrire un nouveau traité et que cela le distingue de moi, qui veux sortir de l’actuel. Il joue un peu avec les mots…

Emmanuel Macron est donné devant vous dans les intentions de vote. Comment expliquez-vous cette dynamique ?

Je n’observe pas la dynamique dont vous me parlez. Je crois que c’est une erreur d’analyse de croire que la société réclame des formules libérales comme dans les années 1990-2000. Il y a un très gros appétit médiatique pour M. Macron, qui n’est pas désintéressé : c’est normal que la caste ait choisi le personnage qui lui paraît la représenter le plus brillamment. Mais que quelqu’un qui a bénéficié de cinquante « unes » de journaux en trois mois et qui est présent quasi continuellement sur tous les médias me batte d’un point, alors que je suis le pestiféré de la scène, ce n’est pas un exploit si extraordinaire.

Trop atomisée, la gauche est donnée pour l’heure absente du second tour. Est-ce une fatalité ?

Je ne suis pas d’accord avec l’analyse selon laquelle il y aurait une pluralité de candidatures à gauche, bloquant l’accès au second tour. D’ailleurs, qui est capable de dire où commence et où s’arrête “la gauche” aujourd’hui ? Vous classez M. Macron dans la gauche, mais lui-même le refuse. Je le mets donc de côté. Regardez le compte des candidatures : il n’y en a pas plus qu’en 2012, année où le PS a gagné l’élection. Il y en aura peut-être moins. Ce qui est certain, c’est que les repères de la scène politique ont explosé. Il peut se produire une situation où des secteurs du mouvement socialiste décident de me rejoindre. S’ils le font, ils peuvent assurer ma présence au second tour. La campagne est très ouverte.

Ma cible, c’est M. Fillon. Avec Le Pen en tête, Fillon en seconde position serait automatiquement élu. Il incarne la droite telle qu’elle est aujourd’hui : ultratraditionaliste quant à la société et ultralibérale quant à la politique économique. Non seulement on aurait une défaite socialement terrible, mais en plus, ce serait une défaite idéologique. On peut le battre car selon moi, sa politique n’est pas capable d’entraîner une majorité du peuple français.

Est-ce que M. Fillon pose un problème à Marine Le Pen ?

Clairement, oui. Beaucoup des électeurs de Mme Le Pen sont des électeurs ralliés par des valeurs traditionnelles que Fillon porte mieux désormais. Il y a toujours eu un secteur populaire et ouvrier à droite. Il l’était pour des raisons essentiellement culturelles, car son intérêt économique n’était pas de ce côté. De plus, Mme Le Pen fait une campagne ambiguë, qui nous singe. Et cette invraisemblable rose bleue ! Comment comprendre qu’elle choisisse le symbole du PS pour se définir elle-même ? Mais pour moi, la droite et l’extrême droite finiront par s’entendre, comme ça se passe dans à peu près tous les autres pays d’Europe, moyennant quelques purges et beaucoup de dissimulation. On voit assez clairement dans le FN la ligne qui sépare Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen. Elles aussi seront contraintes à la clarification, comme toutes les autres composantes du champ politique.

Avez-vous vos 500 signatures ?

Je les ai, à 17 près. Mais je ne suis pas tranquille tant que je n’ai pas une marge, aux alentours de 600 signatures.

Comment financez-vous votre campagne ?

Le banquier est d’accord sur le principe pour un prêt. Nous avons déjà récolté 1 million d’euros de dons. On devrait être entre 5 et 7 millions d’euros, soit moins que les 9 millions de 2012.

Nicolas Chapuis et Raphaëlle Besse Desmoulières

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 05/01/2017

Theresa May en panne de négociateurs européens

VIDÉO – La démission fracassante de son ambassadeur à Bruxelles, Ivan Rogers, souligne le déficit de compétences de Londres sur le Brexit.

Cette fois, c’est écrit noir sur blanc, de la main d’un haut responsable britannique. Dans sa lettre de démission de son poste d’ambassadeur auprès de l’Union européenne, rendue publique mardi soir, Ivan Rogers avoue qu’il ne sait «pas encore ce que le gouvernement fixera comme objectifs de négociations pour la relation entre le Royaume-Uni et l’UE après la sortie». Inquiétant, à moins de trois mois du déclenchement de la procédure de divorce. Ce long e-mail adressé à ses équipes apparaît comme un document à charge sur la stratégie du gouvernement de Theresa May. Il y stigmatise à mots à peine couverts «les arguments sans fondements» et «raisonnements confus». Enfonçant le clou, il souligne qu’«il y a très peu d’expérience sérieuse sur les négociations multilatérales à Whitehall», l’avenue des ministères à Londres.

Les partisans du Brexit se sont immédiatement fait fort de présenter le diplomate comme un traître. Et de pousser Theresa May à envoyer à Bruxelles un des leurs pour le remplacer. Le nom de Nigel Farage, ancien chef du parti europhobe Ukip (United Kingdom Independence Party), a même été cité, avant qu’il n’écarte lui-même la possibilité d’une boutade. Il a toutefois appelé à d’autres démissions dans les rangs des diplomates britanniques «qui ont du mal à accepter le vote» pour quitter l’Europe.

Chasse aux sorcières

Vétéran du Foreign Office, rompu aux rouages européens, proche de David Cameron puis de Theresa May, Ivan Rogers s’était inquiété dès avril, deux mois avant le référendum, du risque d’un divorce «conflictuel» et coûteux entre Londres et l’UE. Ses relations avec le gouvernement s’étaient dégradées quand il a laissé entendre en décembre que la normalisation des relations entre le Royaume-Uni et l’Europe pourrait prendre jusqu’à dix ans.

«Une fois de plus, on voit des politiciens dénigrer une personnalité qui évoque une possible alternative à l’orthodoxie officielle», s’indigne Dave Penman, secrétaire général du FDA, le syndicat des hauts fonctionnaires britanniques. Dénonçant «un climat fébrile et toxique», il juge l’extrême politisation du dossier du Brexit comme «une voie dangereuse pour le gouvernement qui, en niant la complexité du sujet, affaiblit sa propre position». Même spontané, ce départ renforce par ailleurs l’impression de chasse aux sorcières chez les proeuropéens qui refusent de se taire. Il y avait déjà eu la démission du commissaire britannique à Bruxelles Jonathan Hill au lendemain du référendum. Un ancien dirigeant de l’administration, Gus O’Donnell, un ex-responsable du Foreign Office, Simon Fraser, ont eux aussi été vilipendés pour leurs mises en garde sur les difficultés du Brexit.

Downing Street a traité par le mépris un rapport du cabinet Deloitte, qui avait fuité en novembre, tirant le signal d’alarme sur les errements dans sa stratégie et les sous-effectifs de la fonction publique britannique devant l’ampleur de la tâche. Loin de reconnaître publiquement la complexité du chantier, Theresa May tient à distance ceux qui, au gouvernement comme au Parti conservateur, ne cachent pas leurs inquiétudes. Ils sont catalogués comme des oiseaux de mauvais augure. Ancien conseiller de David Cameron – pourtant favorable au Brexit -, Steve Hilton regrette une approche «mesquine et étroite» de la première ministre, accusée de chercher à «couper les ponts» avec l’Europe.

Un malentendu fondamental

Derrière cette vision très empreinte d’idéologie se profile une préoccupante perte de compétences européennes pour la Grande-Bretagne à un moment crucial. Pour Charles Grant, directeur du Centre for European Reform, la démission d’Ivan Rogers «affaiblit la capacité de May de parvenir à un bon accord avec l’UE». L’ambassadeur était «l’une des très rares personnalités au sommet de l’État à comprendre l’UE», tacle-t-il. Son départ est un «but contre son camp» marqué par le Royaume-Uni, selon l’ancien vice-premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg, qui a travaillé avec lui. Remuant le couteau dans la plaie, la Commission européenne, par la voix d’une de ses porte-parole, «regrette la perte d’un interlocuteur très professionnel, très bien informé, bien que pas toujours facile». Selon un diplomate de haut de rang à Bruxelles, Ivan Rogers était «profondément inquiet de l’impréparation des Britanniques, de la constante sous-estimation à Londres des problèmes induits par le divorce et, pour finir, de l’incapacité du cabinet May à trouver une ligne crédible».

Cette description met en lumière un malentendu fondamental entre Londres et les Vingt-Sept. «À écouter le débat sur le Brexit en Grande-Bretagne, le Royaume-Uni va décider de l’accord qu’il veut avec l’UE, de ce qu’il va négocier et recevoir. C’est comme si le pays disait: “Nous avons décidé de partir et nous allons aussi décider de comment nous allons le faire”», constate Bob Hancké, professeur de politique européenne à la London School of Economics. Or, poursuit-il, c’est oublier que le processus défini par l’article 50 du traité de Lisbonne (rédigé par un Britannique, lord Brian Kerr, autre proeuropéen) donne la main dans les négociations à l’UE «contre l’État membre sortant». Selon lui, les lignes rouges dressées par Londres à l’orée des pourparlers relèvent d’une «arrogance» qui risque de se retourner contre elle.

Pendant ce temps, l’administration britannique tarde à se doter des compétences nécessaires pour gérer ce chantier monumental. «Nous avons besoin d’objectifs clairs et de capacités pour les mettre en œuvre. Or, il risque d’être difficile de relever le défi législatif le plus vaste que nous ayons connu depuis la Seconde Guerre mondiale tout en menant les affaires courantes, avec une fonction publique réduite de 35% depuis 2010», s’inquiète Dave Penman, du syndicat FDA.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/04/01003-20170104ARTFIG00300-theresa-may-en-panne-de-negociateurs-europeens.php

Florentin Collomp

 

 

LE MONDE – 05/01/2017

Lutte contre l’évasion fiscale : l’Europe passe de la théorie à la pratique

Depuis le 1er janvier, les pays membres de l’Union européenne doivent communiquer les accords fiscaux préalables transfrontaliers qu’ils signent avec les entreprises.

C’est l’une des principales conséquences du « LuxLeaks », ce retentissant scandale financier dans lequel les médias avaient révélé, fin 2014, un système d’accords fiscaux très avantageux pour les multinationales mis en place au Luxembourg quand Jean-Claude Juncker, l’actuel président de la Commission européenne, en était encore le premier ministre.

Depuis dimanche 1er janvier, les administrations des vingt-huit Etats membres de l’Union européenne (UE) sont censées se communiquer sur une base automatique et obligatoire tous les rulings (les accords fiscaux préalables) qu’ils signent avec les entreprises en matière transfrontalière.

Le but de cette transparence est d’éviter qu’un pays n’octroie des conditions fiscales trop avantageuses à une multinationale et ne prive ainsi d’autres Etats de substantiels revenus liés à l’activité réelle de cette société sur leur territoire. Le fait d’être mutuellement tenus au courant de tous les rulings devrait permettre d’en finir avec cette forme de concurrence fiscale dommageable dans l’UE.

La directive à laquelle les Vingt-Huit doivent désormais se conformer a été proposée en urgence par la Commission fin 2014. Elle fut adoptée fin 2015 avec une célérité inhabituelle par l’ensemble des Etats membres, les plus réticents jusqu’alors à toute avancée en matière de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales (Luxembourg, Irlande, Pays-Bas, Belgique) ayant dû céder sous la pression des opinions publiques.

Les pratiques ont changé

Les administrations doivent communiquer tous les rulings et accords sur les prix de transfert (prix que se facturent les filiales d’un groupe entre elles) à venir et/ou signés depuis 2012. Les rulings postérieurs au 1er janvier 2017 doivent être transmis – y compris à la Commission, qui n’en reçoit cependant qu’une information partielle – au plus tard trois mois après la fin du semestre de l’année civile au cours de laquelle ils sont signés ou modifiés. Les échanges d’informations entre Etats concernant les rulings signés à partir du 1er janvier auront donc lieu au plus tard le 1er septembre.

Les pratiques ont commencé à changer avant même l’entrée en vigueur de ce texte. Fin décembre, le grand-duché de Luxembourg a ainsi annoncé de nouvelles règles visant à empêcher les montages fiscaux « abusifs » de multinationales. Une tentative, pour le petit Etat, d’améliorer son image, et pour son premier ministre, Xavier Bettel, le successeur libéral du chrétien-démocrate Juncker, de marquer sa différence.

Les changements annoncés ont été qualifiés de « très bienvenus » par la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, dont les services ont, précise-t-elle, collaboré avec les autorités grand-ducales. La réforme de la législation luxembourgeoise concerne le traitement fiscal appliqué aux « sociétés de financement », ces sortes de caisses internes aux groupes multinationaux auxquels elles fournissent des prêts et autres services financiers. Ce sont elles qui ont permis à des sociétés basées au Grand-Duché de réduire artificiellement leurs impôts, en vertu de rulings conclus avec les autorités. Un système très répandu au Luxembourg mais aussi dans d’autres Etats membres, dont l’Irlande et les Pays-Bas.

Deux enquêtes pour aides d’Etat

Le pays de M. Bettel reste, lui, sous le coup de deux enquêtes pour aides d’Etat compte tenu de ses apparentes largesses à l’égard d’Amazon et de McDonald’s, deux dossiers qui ne sont pas immédiatement liés à la nouvelle législation. En octobre 2015, la Commission avait dénoncé le ruling qui avait permis à Fiat Finance de réduire son impôt d’un montant compris entre 20 millions et 30 millions d’euros depuis 2012.

Depuis les « LuxLeaks », la Commission n’a pas ménagé sa peine pour en finir avec la concurrence fiscale déloyale. Carte libre a été laissée à Mme Vestager et à Pierre Moscovici, son collègue chargé de l’économie, qui, en plus de la communication automatique et obligatoire des rulings, ont proposé d’autres législations afin d’en finir avec les abus fiscaux. Mais l’image de M. Juncker n’en reste pas moins durablement affectée, même si sa responsabilité personnelle n’a jusqu’à présent pas été directement engagée.

Lundi 2 janvier, The Guardian a enfoncé le clou en se basant sur des câbles diplomatiques allemands confidentiels. Le quotidien britannique a affirmé que le Luxembourg, à l’époque où il était dirigé par M. Juncker – il fut premier ministre de 1995 à 2013 –, s’est systématiquement opposé aux avancées en manière de lutte contre l’évasion fiscale des Européens. Le Grand-Duché faisait partie des pays « bloquants » au sein du très peu transparent groupe « Code de conduite » constitué de représentants des Etats membres et mis en place à Bruxelles en 1998 pour mettre fin aux pratiques de concurrence fiscale dommageables.

Ces révélations n’ont rien de surprenant, une première série de « leaks » du groupe « Code de conduite » ayant montré, en novembre 2015, que ce comité bruxellois était paralysé depuis des années. « C’est bien de réchauffer les soupes froides, mais ce serait bien aussi de regarder ce qui se passe réellement ici à Bruxelles [en matière de lutte contre l’évasion fiscale] », a réagi Margaritis Schinas, le chef de la communication à la Commission, mardi 3 janvier.

Jean-Pierre Stroobants et Cécile Ducourtieux

 

L’OPINION – 05/01/2017

Et pendant ce temps, l’Espagne a créé plus de 540000 emplois en 2016

 

Fatima Bañez, la ministre espagnole de l’Emploi, impute la baisse record du chômage à sa réforme du marché du travail.

En baisse pour la quatrième année consécutive, le nombre de chômeurs espagnols s’est réduit de plus de 390000 l’an dernier, soit un nouveau record

En Espagne, plus que Noël, l’Epiphanie est le jour où l’on se donne des cadeaux. Et les rois mages sont arrivés avec quelques jours d’avance pour Mariano Rajoy, le Président du gouvernement, dont le mandat a été renouvelé fin octobre après dix mois de crise politique. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Emploi et de la Sécurité sociale, le nombre de chômeurs a chuté de 390 534 en 2016, soit un record historique. C’est la quatrième année de baisse consécutive après 2013 (-147 385), 2014 (-253 627) et 2015 (-354 203).

Dans le même temps, 540 655 nouvelles personnes ont été enregistrées par la Sécurité sociale, qui compte désormais 17,8 millions d’adhérents (14,5 millions dépendant du régime général et 3,2 millions de celui des indépendants), soit un plus haut depuis 2009. « Il s’est créé 1 500 postes par jour l’an dernier », n’a pas manqué de souligner la ministre de l’Emploi, Fatima Bañez, en défendant sa réforme du marché du travail que l’opposition, majoritaire au Parlement, veut remettre en cause.

Nouvelle décrue. S’ils se félicitent de cette nouvelle décrue, les syndicats soulignent à l’image de l’UGT que 3,7 millions d’Espagnols sont encore au chômage (4,8 millions en 2012), « plus pauvres et avec moins de protection qu’avant », plus de la moitié ne bénéficiant plus selon elle d’allocations. Pour leur part, Commissions Ouvrières (CCOO) voient surtout dans ces performances un développement du travail précaire et du temps partiel. L’emploi demeure toujours la principale préoccupation (74,7 %) des Espagnols, devant la corruption (38,7 %) et la situation économique (24,7 %).

L’absence de gouvernement ne semble pas avoir pénalisé la péninsule ibérique qui a enregistré en 2016, comme en 2015, un taux de croissance de 3,2 %. La banque d’Espagne prévoit des progressions de 2,5 %, 2,1 % et 2 % en 2017, 2018 et 2019 date à laquelle le taux de chômage devrait tomber à 14,9 % contre 18,5 % aujourd’hui.

Gilles Sengès

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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Revue de presse du MEDEF IDF du lundi 2 au mardi 3 janvier 2017

2017-09-19T13:35:43+02:00Mots-clés : , , |

 

::: ILE-DE-FRANCE

BFM – 03/01/2017

Les 10 nouveautés attendues à Paris et en Ile-de-France en 2017

 

Le tribunal de grande instance de Paris va quitter l’Ile de la cité pour la cité judiciaire de Clichy-Batignolles.

Déménagement du palais de justice de Paris, des taxis volants sur la Seine ou encore un Harvard français à Aubervilliers, tour d’horizon de 10 chantiers ou projets qui vont prendre forme en 2017.

Le tribunal quitte l’Ile de la Cité

Le Tribunal de grande instance va quitter les vieilles pierres du Palais de justice de l’Ile de la Cité pour rejoindre une cité judiciaire toute neuve. Le bâtiment de 160 mètres de haut situé porte de Clichy dans le 17e arrondissement doit être mis à disposition de l’Etat au mois de juin 2017. En tout, le building construit en escalier sur 40 niveaux  doit permettre d’accueillir près de 9.000 visiteurs. Ce bâtiment gigantesque, notamment critiqué pour son éloignement du centre de la capitale, accueillera aussi les tribunaux d’instance des arrondissements parisiens. Autre révolution pour l’Ile de la Cité, la direction de la police judiciaire jusque là située au célèbre 36 quai des Orfèvres sera aussi implantée sur le site de Clichy-Batignolles.

Des taxis volants sur la Seine

Paris va connaître une première mondiale au printemps 2017 avec des voitures « volantes » testées sur la Seine. Les Sea Bubbles, sorte de capsules fonctionnant à l’électricité, capables grâce à la pression de l’eau de se soulever au-dessus de la surface ont séduit Anne Hidalgo qui soutient le projet créé par le navigateur Alain Thébault. A terme, son inventeur aimerait faire des Sea Bubbles une sorte de Uber des fleuves, avec la possibilité pour les utilisateurs de les commander grâce à une application mobile.

 

Sea Bubbles – Les Sea Bubbles doivent être testées à Paris au printemps.

Une nouvelle salle de concert sur l’Île Séguin

Le printemps de cette nouvelle année verra aussi la naissance d’une toute nouvelle cité dédiée à la culture et plus spécifiquement à la musique. Située sur l’île Séguin à Boulogne-Billancourt, la « Seine Musicale » ouvrira en avril. Ce complexe, imaginé par Shigeru Ban, déjà architecte du centre Pompidou-Metz sera composé d’une grande salle de 6.000 spectateurs ainsi que d’un auditorium de 1.150 places plus particulièrement dédié à la musique classique. La Seine Musicale accueillera des artistes en résidence et notamment l’orchestre Insula dirigé par Laurence Equilbey.

Le toit de l’Arche de la Défense rouvre au public

En 2017, le public pourra de nouveau grimper au sommet de la Grande Arche de la Défense. Son accès était interdit depuis 2010 pour des raisons de sécurité. Un incident d’ascenseur avait entraîné cette fermeture, tout comme celle du musée de l’informatique et du jeu vidéo qui était installé au sommet de l’arche. Mais des travaux de rénovation vont permettre aux visiteurs de revenir sur le toit dès le 1er avril prochain et de profiter du panorama imprenable sur l’avenue de la Grande armée et l’Arc de Triomphe.

Accélération du Grand Paris express

Les chantiers du Grand Paris express sont déjà en cours mais vont s’accélérer cette année. Les travaux de la ligne 15 sud vont notamment monter en puissance. Sur cette ligne, qui devra à terme relier Pont-de-Sèvres à Noisy-Champs en 35 minutes 14 des 16 gares prévues vont être mises en chantier. Les travaux de prolongement de la ligne 14 au sud doivent également débuter au début de l’année. La ligne qui relie actuellement la gare Saint-Lazare à Olympiades se poursuivra jusqu’à l’aéroport d’Orly.

Une ferme sur l’Opéra Bastille

La ville de Paris a sélectionné 33 projets destinés à intégrer l’agriculture à l’environnement urbain. En tout, 5,5 hectares de la ville vont être végétalisés, avec une mise en oeuvre à partir de ce début d’année 2017. Parmi ces projets, une ferme maraîchère ainsi qu’une houblonnière devraient voir le jour sur le toit de l’Opéra Bastille. Les concepteurs du projet envisagent de pouvoir fabriquer jusqu’à 8.000 litres de bière sur place grâce à une microbrasserie.

Un Harvard français à Aubervilliers

Aubervilliers accueillera d’ici 2018-2019 le plus important équipement universitaire d’Europe consacré aux sciences humaines. Si les premiers travaux ont déjà démarré, le chantier du « campus Condorcet » va très largement s’accélérer cette année, souligne Le Parisien. Une sorte de « Harvard à la française » avec 180.000 m2 de bâtiments. Le campus devrait à terme accueillir 18.000 personnes.

Ouverture de l’Arena 92

Le Racing 92 aura un stade tout neuf en 2017 à la Défense. Une arène qui combinera stade et salle de spectacle et qui devrait ouvrir ses portes en septembre prochain. Le site qui servira également aux Jeux Olympiques de 2024, si la candidature de Paris est retenue.

 

Epadesa, L’autre image – L’Arena 92 combinera un stade et une salle de spectacle.

L’école centrale déménage 

La prestigieuse école centrale installée à Châtenay-Malabry depuis 1969 va déménager cette année avec une rentrée 2017 qui se fera sur le plateau de Saclay, au nord de l’Essonne. Deux bâtiments d’une surface de 70.300 m2 sont en cours de finition, précise Le Parisien. L’Ecole normale supérieure de Cachan rejoindra également ce campus en 2018.

Une piétonisation définitive des voies sur berge?

La phase de test de la piétonisation de la voie Georges Pompidou à Paris prendra fin au mois de mars prochain. Un projet qui s’inscrit dans la volonté d’Anne Hidalgo de lutter contre la pollution en diminuant les accès aux voitures dans Paris. La maire de Paris souhaite que les voies sur berge restent piétonnes à la fin de cette phase de test à l’issue de laquelle des études sur la qualité de l’air et les embouteillages doivent être rendues.

Des aménagements sur les voies sur berge ont déjà débuté cet hiver, à terme le projet de la maire de Paris prévoit de transformer les voies piétonnes en parc urbain. La piétonisation continue toutefois de rencontrer l’opposition d’élus de villes voisines qui dénoncent l’augmentation du temps de parcours, ainsi que les critiques de la présidente de région Valérie Pécresse.

Carole Blanchard

 

 

20 MINUTES – 03/01/2017

Ile-de-France : Les nouveautés et grands événements à venir en 2017

RENDEZ-VOUS « 20 Minutes » dresse le portrait de l’année 2017 à Paris et en Ile-de-France…

2017, c’est parti. Politique, transport, travaux, événements culturels et sportifs… Quels vont être les grands rendez-vous de l’année ? 20 Minutes fait le point.

Politique

Premier gros rendez-vous politique de l’année 2017 : les primaires à gauche, dont le premier tour aura lieu dans trois semaines. Au total, sept candidats sont en lice, dont Vincent Peillon (PS) qui a reçu le soutien de la maire de Paris, Anne Hidalgo. « Il y a à Paris une identité et une culture de la gauche qui s’est incarnée dans Jospin, Delanoë, Hidalgo, qui reste difficilement compatible avec ce qu’expriment Valls ou même les frondeurs », expliquait récemment au Monde, le premier adjoint Bruno Julliard.

Dans la foulée de l’élection présidentielle, les élections législatives se dérouleront à Paris dans dix-huit circonscriptions. Dans la 17e circonscription deux adjoints d’Anne Hidalgo s’affronteront : Colombe Brossel (PS) et Ian Brossat (PCF). Les yeux seront aussi rivés sur la 18e circonscription où se présente Myriam El Khomri. Côté politique locale, la maire de Paris, entourée de son exécutif, présentera ce vendredi ses vœux aux élus de Paris et détaillera à cette occasion les temps forts de 2017 et annoncera une série de mesures qui rythmeront l’année à venir.

Transports et circulation

« 2017 marque le lancement de « la révolution des transports », indique la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, dans ses vœux. Et ce, avec « la commande de 700 trains neufs ou rénovés sur les réseaux RER et Transilien d’ici 2021 pour remplacer les trains vieux de plus de trente ans ». Sur les chantiers, Champigny dans le Val-de-Marne accueillera en novembre un tunnelier qui viendra creuser le souterrain de la ligne 15 sud. Celle-ci sera composée de 16 gares entre Pont de Sèvres et Noisy-Champs et fera le trajet sans passer par Paris, en 35 minutes. En juillet, le T 11 Express – la première ligne de banlieue à banlieue du Grand Paris – qui reliera Epinay au Bourget, sera, elle, inaugurée.

Enfin pour les automobilistes, n’oubliez pas qu’à compter du 15 janvier 2017, Paris deviendrala première Zone à circulation restreinte (ZCR) en France. Les véhicules circulant dans la capitale devront alors obligatoirement s’équiper d’un certificat qualité de l’air « Crit’Air » indiquant leur niveau de pollution. En février, le préfet de police de Paris, Michel Cadot, remettra de son côté, un rapport sur l’impact de la fermeture de la rive droite aux véhicules. Cela peut-il changer la donne ? Anne Hidalgo se dit en tout cas déjà prête à inaugurer en mars « le grand parc des rives de Seine », note Le Parisien.

Urbanisme et grands travaux

Avec 34.000 mètres carrés, la Station F – anciennement connue sous le nom de la Halle Freyssinet – sera l’incubateur le plus grand au monde. Basé dans le 13e arrondissement et financé par Xavier Niel l’endroit doit ouvrir en avril. Le mois de juin, lui, devrait marquer la fin des travaux du futur tribunal de Paris qui réunira l’ensemble des services du tribunal de grande instance actuellement dispatchés sur cinq sites dont l’Ile de la Cité, le tribunal de police et les tribunaux d’instance. Situé entre le boulevard périphérique à la Porte de Clichy et le boulevard Berthier, ce bâtiment qui accueillera plus 8 000 personnes chaque jour ouvrira ses portes vers le deuxième trimestre 2018, selon le ministère de la Justice.

Le chantier du campus Condorcet situé à Aubervilliers connaîtra également ses premiers travaux. Ce pôle dédié aux sciences humaines et sociales ouvrira ses portes en 2019. Enfin, 2017 marquera aussi le début des travaux du futur canal Seine-Nord Europe. Cet ouvrage reliera d’ici 2024 les bassins de la Seine et de l’Oise au réseau européen du nord de l’Europe.

Jeux Olympiques et paralympiques en 2024 à Paris ?

Le 13 septembre, le Comité international olympique (CIO) se réunira en congrès à Lima au Pérou pour désigner la ville hôte des Jeux olympiques d’été 2024, entre Los Angeles, Budapest et Paris. Autre événement majeur pour Paris et sa région, l’exposition universelle de 2025. Le dépôt de dossier se fera en novembre 2017. « Deux occasions de faire rayonner notre région mais aussi de la valoriser pour y attirer les talents et les investisseurs », déclare Valérie Pécresse.

Les rendez-vous sportifs et culturels

Du 11 au 29 janvier 2017, Paris accueillera le Championnat du monde de handball à l’AccorHotels Arena. A proximité du lieu de la compétition, Bercy Village deviendra alors « le terrain convivial et festif où se retrouveront les fans de handball du monde entier », note la Mairie de Paris.

A l’occasion du centenaire de la mort du sculpteur Auguste Rodin, le Grand Palais organisera du 22 mars au 31 juillet« Rodin. L’exposition du centenaire ». Du côté des salles de concert, Bob Dylan, sera en tournée avec une date unique le 20 avril, au Zénith de Paris. A noter que le groupe Depeche Mode sera au Stade de France le 1er juillet, puis les Guns’N’Roses le 7 juillet.

 

L’OPINION – 02/01/2017

La métropole du Grand Paris doit démontrer son utilité pour éviter sa disparition prématurée

Patrick Ollier défend « sa » métropole, que François Fillon veut supprimer

Après le développement durable, la métropole du Grand Paris a vu le 1er janvier ses compétences s’élargir au logement, à l’habitat et à la prévention des inondations. Regroupant 131 communes d’Ile-de-France, la métropole est pourtant dans le collimateur de François Fillon qui la supprimerait s’il devenait président de la République.

Décollage imminent ou atterrissage programmé ? Doucement, la métropole du Grand Paris (MGP) s’installe. « La phase de création est achevée. La métropole existe », avance son président, Patrick Ollier, maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Comme pour conjurer le sort.

Car François Fillon, s’il devient président de la République, n’est pas du même avis : « Je considère comme beaucoup d’élus franciliens qu’il existe une redondance entre la métropole du Grand Paris et la région Ile-de-France. Je proposerai donc de supprimer cette métropole », peut-on lire dans son programme.

Redondance ? Entre Patrick Ollier et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, tous deux membres des Républicains, les relations sont bonnes mais les intérêts divergents : « Valérie Pécresse est une amie, elle est intelligente et compétente. Je l’ai soutenue », assure le président de la métropole, qui ajoute : « Je connais sa position, elle souhaite que la métropole soit transférée à la région. Je ne vois pas comment. Il ne peut pas y avoir de grande capitale sans une métropole. Métropole et région sont des entités complémentaires. »

Un avis évidemment partagé par la maire de Paris, liée avec Patrick Ollier par une alliance de circonstance : « Le Républicain que je suis s’entend très bien avec la socialiste Anne Hidalgo », dit le président de la métropole, qui a composé un bureau de métropole où tous les partis sont représentés (la maire de Paris en est la première vice-présidente) et vante aussi ses excellentes relations avec le préfet de région, Jean-François Carenco.

Patrick Ollier va même plus loin. Il estime que « si la question de la métropole doit être remise sur le métier par le prochain président de la République et s’il doit y avoir une nouvelle loi, ce sera pour donner plus de pouvoirs aux métropoles. » Et, selon lui, ça ne pourrait pas être avant 2020, date où un premier bilan a été prévu par la loi de 2014.

Encore peu ou mal identifiée par les citoyens, la métropole ressemble fort à une nouvelle couche du fameux mille-feuilles territorial. Pas du tout, se récrie Patrick Ollier : « Un interlocuteur au lieu de 131 puisque nous regroupons 131 communes, si ça n’est pas de la simplification, je ne sais pas ce que c’est ! » lance-t-il à quiconque se demande si on n’a pas rajouté, après la région, les départements, les « intercos » et les communes, un échelon de plus qui ne peut que rendre encore plus complexes les circuits de décision.

Concours de miels. En attendant de se retrouver dans le débat présidentiel, la métropole du Grand Paris, un an après son lancement, a vu le 1er janvier ses compétences s’élargir du développement durable au logement (objectif : 39 000 logements par an), à l’habitat et à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations, dites « ​GEMAPI ». Ce dernier sujet a été anticipé d’un an par la métropole en raison des inondations du printemps 2016 : « Il faut éviter que la région soit dévastée » par une crue centennale, dit Patrick Ollier.

Parmi les initiatives lancées par la métropole en 2016, Patrick Ollier cite avec fierté la prime de 5 000 euros pour les véhicules propres et le concours des meilleurs miels du Grand Paris, destiné à « mettre en lumière les communes qui, soucieuses de la préservation de la biodiversité en ville, favorisent l’implantation de ruchers sur leur territoire ». Le jury a choisi les vainqueurs parmi 87 candidatures issues de 56 communes.

Le bureau de la métropole a aussi voté en décembre 1922 millions d’euros de subventions pour les communes pour des projets de développement durable pour aider, par exemple, la construction d’un mur anti-bruit à Saint-Denis, l’extension de la flotte de véhicules propres à Sceaux, la rénovation thermique du patrimoine bâti à Charenton, l’aménagement des berges et bords de Marne à Créteil ou de nombreuses pistes cyclables entre Paris et les communes de la petite couronne.

« Nous sommes là pour aider les maires, pas pour les gêner », assure Patrick Ollier. La présidente de la région pourrait sans doute dire la même chose pour nourrir leur dialogue de sourds.

Béatrice Houchard

 

::: ECONOMIE

LE PARISIEN – 02/01/2017

Croissance et emploi : nos prévisions pour 2017

Le prochain président de la République prendra les commandes d’un pays à l’économie fragile. Election de Trump, Brexit, prix du pétrole… 2017 s’annonce perturbée.

On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Lors de ses vœux aux Français, François Hollande s’est félicité des effets de sa politique économique. « Les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais prévus, j’en conviens, mais ils sont là », a insisté le président de la République, citant pour illustrer son propos des « comptes publics rétablis », la « Sécurité sociale à l’équilibre » et, « surtout, surtout, le nombre de demandeurs d’emploi baisse enfin depuis un an ». Des avancées réelles. Mais la crise est encore loin d’être derrière nous.

Le successeur de François Hollande entamera en réalité son quinquennat dans un climat économique maussade. A l’image de la décevante année 2016, l’économie française ne devrait pas sortir de sa torpeur en 2017. La croissance pourrait, selon la Banque de France, « marquer le pas en 2017 » et terminer à 1,3 %. Un score identique à celui de cette année. En clair, pas de quoi envisager des folies budgétaires au lendemain du 7 mai, date du deuxième tour de la présidentielle ! Il n’y aura donc pas d’état de grâce pour celui ou celle qui s’installera à l’Elysée. D’autant que le futur gouvernement devra vraisemblablement composer avec la remontée des taux d’intérêt. Le remboursement de notre dette publique — 2 096 Mds€ — coûtera alors plus cher. Et, hop, une dépense supplémentaire à financer !

Incertitudes politiques

Le redécollage économique de notre pays s’annonce poussif. Et encore, toutes ces prévisions se basent sur une hypothèse : le monde continuera de tourner rond l’an prochain. Sauf que, depuis quelques mois, l’actualité internationale nous a appelés à la modestie en matière de prédictions. Qui aurait parié un dollar sur Donald Trump à la Maison-Blanche ? Qui peut dire ce que sera sa politique économique ? Et qui est capable d’anticiper les conséquences du Brexit (la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne) ?

En matière économique, ce qui se passe dans le monde a toujours une répercussion sur notre vie quotidienne. Le prix du baril de pétrole remonte, l’essence coûtera plus cher à la pompe ; les taux d’intérêt grimpent, les entreprises auront plus de peine à investir et à embaucher. 2017 sera rythmée par de grandes incertitudes, dont l’économie a horreur. A charge pour le futur pilote de l’avion France de prendre les mesures qui boosteront la croissance et protégeront les passagers des turbulences internationales.

Boris CASSEL et Matthieu PELLOLI

 

 

LE PARISIEN – 02/01/2017

Chômage : une victoire tardive et fragile

François Hollande a remporté — tardivement — une victoire sur le front de l’emploi. Pour la première fois depuis 2008, le chômage a en effet reculé en novembre pour le troisième mois de suite. Mais cette décrue se poursuivra-t-elle cette année? «L’emploi marchand continuerait de progresser et le chômage baisserait légèrement d’ici à la mi-2017», estime prudemment l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, publiée mi-décembre. Un effet mécanique, en quelque sorte, des bons résultats de l’automne, et du plan de Hollande de formation de 500 000 chômeurs , dont le rythme de croisière n’est pas encore atteint.

Oui mais… La baisse du chômage prévue en début d’année prochaine est une « queue de comète », rétorquent les plus pessimistes, qui redoutent que la fin de l’alignement des planètes — faiblesse des cours du pétrole et des taux d’intérêt, baisse de l’euro par rapport au dollar — en 2017, puis l’essoufflement des mesures Hollande, ne réorientent la courbe à la hausse.

La partie n’est pas perdue pour autant, car les entreprises ont restauré leurs marges de manière spectaculaire en 2016. Cette année, pourraient-elles se remettre à embaucher ? « Le rapport automatique entre reconstitution des marges et embauches n’existe pas, nuance Claude Solarz, vice-président de Paprec, une société de valorisation des déchets qui emploie 4 500 personnes. Lorsqu’elles retrouvent des marges de manœuvre, les entreprises ont beaucoup d’autres contraintes à prendre en compte. »

«Encore beaucoup d’incertitudes»

Oui, aujourd’hui le monde des affaires se porte mieux — « les patrons nous expliquent qu’ils ont augmenté leurs bénéfices », se félicite-t-on au Medef — mais de là à porter sur 2017 un regard optimiste, il y a un pas que le syndicat patronal ne franchit pas. «Les entrepreneurs ont toujours beaucoup d’incertitudes concernant l’année qui s’ouvre… Ce dont ils ont surtout besoin pour traduire la reconstitution de leurs marges en embauches, c’est de confiance et de stabilité ! Or, ces dernières années, à chaque projet de loi de finances, les règles du jeu ont changé… »

Le Medef délivre quand même un bon point à François Hollande. « Preuve a été donnée que le chômage n’est pas une fatalité. Qu’on pouvait faire mentir le vieil adage mitterrandien Contre le chômage, on a tout essayé via des baisses de charges et des mesures de simplification administrative réclamées depuis longtemps par les entreprises. » Il y a de l’incertitude, mais il y a donc aussi de l’espoir. « Nous sommes passés de 20 à 30 salariés en 2016, s’enthousiasme Luc Foin, le PDG de Deejo, une PME de coutellerie. Pour 2017, nous avons quatre recrutements prévus : deux manutentionnaires, un chargé de communication et un commercial qui nous aidera à nous développer sur le marché américain. »

D’autres voient 2017 avec plus de craintes… « Je m’inquiète pour le cours du dollar, qui a un impact sur le coût de l’énergie et sur le prix du gaz que nous utilisons pour faire chauffer nos friteuses géantes », détaille Laurent Cavard, le PDG d’Altho, une entreprise de chips en Bretagne, qui emploie 285 salariés. En 2016, le patron a transformé une petite dizaine de CDD en CDI. L’année 2017 lui permettra-t-elle de faire autant d’heureux ? Pas sûr, avec « la hausse du prix de l’huile — dont le cours est mondial — et la remontée des taux d’intérêt ».

Prudent, Laurent Cavard s’est néanmoins organisé : « Depuis deux ans nous avons beaucoup emprunté pour profiter des taux bas, actuellement nous avons pas mal de trésorerie. » Un matelas qui vise moins à embaucher… qu’à faire face à un coup dur, « comme celui de la crise financière de 2007 ». Bref, concernant l’emploi en 2017, personne n’a de boule de cristal.

 

LES ECHOS – 03/01/2017

Le retour de l’inflation sera l’un des changements marquants de 2017

Avec la remontée des cours du pétrole, la hausse des prix devrait dépasser 1 % cette année, alors qu’elle a été quasi nulle en 2015 et 2016.
Le pouvoir d’achat des ménages va s’en ressentir, mais l’impact sera limité.

L’inflation nulle ou presque, c’est fini. La hausse des prix devrait retrouver le chemin de la « normalité » en s’élevant au-dessus de 1 % en 2017 en France, si l’on en croit les économistes, alors qu’elle était proche de zéro ces deux dernières années. Ce n’est pas parce que la Banque centrale européenne (BCE) a fait tourner la planche à billets à plein ces dernières années, ni parce que les prix des biens manufacturés ou des services vont s’envoler. Mais du fait de la simple stabilisation des prix de l’énergie par rapport à l’an passé.

La remontée de l’inflation a d’ailleurs déjà commencé. Dans l’Hexagone, les prix ont grimpé de 0,5 % en novembre dernier par rapport au même mois de 2015 alors que les prix baissaient au printemps dernier sur douze mois. En Allemagne aussi, le mouvement est en cours. D’ailleurs, les investisseurs semblent avoir anticipé ce retour de l’inflation puisque les taux d’intérêt sur les marchés ont augmenté ces dernières semaines. La hausse du prix du baril de pétrole depuis un mois, qui se négocie désormais au-dessus de 55 dollars, va soutenir l’indice des prix, tout comme l’affaiblissement récent de l’euro face au dollar va renchérir les importations. « Nous ne quittons pas seulement un monde de taux et d’inflation faibles, nous allons vers un monde où les taux d’intérêt vont converger vers des niveaux plus hauts et l’inflation se rapprocher des objectifs des banques centrales », estiment les économistes d’AXA Investment Managers.

Certes, cette remontée devrait rester modérée dans beaucoup de pays et notamment en France où le chômage reste élevé, c e qui pèse sur les prix. D’autant que la baisse passée du prix du pétrole a tendance à se diffuser lentement à travers l’économie. Il n’y a donc pas de hausse conséquente des prix à prévoir a priori. Mais, même lente, la remontée de l’inflation devrait tout de même avoir des conséquences importantes sur la conjoncture.

Hausse des taux d’intérêt

D’abord sur le pouvoir d’achat. Celui-ci, tiré ces deux dernières années par la faiblesse de l’inflation, va marquer le pas. Les salaires ont peu de chances d’accélérer franchement en 2017, car leur évolution dépend, au moins en partie, de l’inflation passée et de l’importance du sous-emploi. Les prestations sociales, elles, ne seront que peu revalorisées, puisque l’inflation en 2016 a été quasi nulle. La consommation devrait s’en ressentir et moins jouer le rôle de moteur de l’activité que l’an passé, même s’il est probable que les Français puisent un peu dans leur bas de laine pour financer leurs achats. Ils ont en effet augmenté leur épargne l’an passé. Le retour de l’inflation n’en va pas moins peser sur les salaires réels et la demande des ménages.

Patrick Artus, le chef économiste de Natixis, voit aussi un autre risque qui découle du retour de l’inflation, celui de la hausse des taux d’intérêt à long terme. Celle-ci, si elle se poursuivait, pourrait freiner l’investissement et dégrader la solvabilité des emprunteurs. « Si le redressement de l’investissement des entreprises ou en logements n’est pas clair, la hausse des taux d’intérêt à long terme peut compromettre la reprise. Ceci risque d’être le cas en Italie en particulier et aussi en France et en Allemagne », estimait-il dans une étude publiée le mois dernier.

Pour l’instant, les conjoncturistes n’y croient pas car d’autres moteurs existent, tels que les exportations ou encore une politique fiscale moins restrictive dans la zone euro. Et la BCE a l’intention de continuer à mener sa politique ultra-accomodante en 2017.

Guillaume de Calignon

 

 

LE FIGARO – 03/01/2017

Les grands rendez-vous de l’économie en 2017

LE SCAN ÉCO – Plusieurs événements rythmeront l’année qui vient de démarrer, sur le front économique. Mise en place du Brexit, COP23, désignation de la ville hôte des Jeux Olympiques de 2024 … sont autant de rendez-vous à ne pas manquer.

2017, c’est parti. Si l’année 2016 a été le théâtre d’événements économiques majeurs tant en France qu’à l’échelle européenne ou internationale: levée des sanctions contre l’Iran, «Brexit», signature du CETA, premier vol commercial entre Cuba et les États-Unis… les douze mois à venir s’annoncent aussi riches. Le Figaro fait un tour d’horizon des dates à entourer en rouge dans vos agendas 2017:

Les «réunions»

  • La mise en place du Brexit, censée durer deux ans

Le 28 janvier est attendue la décision de la cour suprême britannique sur l’appel du gouvernement contre l’obligation décrétée par la Haute Cour de Londres de consulter le parlement avant d’entamer la procédure de divorce avec l’Union européenne. Le déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne qui ouvre les négociations de rupture avec l’Union européenne (UE) devrait intervenir avant la fin du mois de mars. La première ministre britannique sera dans l’obligation de dévoiler ses intentions quant au Brexit.

  • La désignation de la ville hôte des JO de 2024

Le 13 septembre, le Comité international olympique (CIO) se réunira en congrès à Lima (Pérou) pour désigner la ville hôte des Jeux Olympiques d’été 2024, entre Los Angeles, Budapest et Paris.«Paris a une candidature très forte», a déjà estimé Thomas Bach, président du CIO. Certains observateurs du monde olympique craignent que la candidature de Los Angeles soit affaiblie par la présidence de Donald Trump.

  • L’ONU convoque des négociations pour interdire les armes nucléaires

Le 27 octobre 2016, la première commission Désarmement et sécurité internationale de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté une résolution historique – «Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire» – en vue de parvenir à l’«élimination complète» des armes nucléaires. Cette conférence se tiendra à l’ONU du 27 au 31 mars et du 15 juin au 7 juillet 2017. Cette décision ouvre les portes aux premières négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire depuis plus de 20 ans.

  • La COP23

Le 6 novembre s’ouvrira la 23e conférence des Nations unies sur le climat. Organisée par les îles Fidji, la conférence se déroulera à Bonn, en Allemagne, pour des raisons logistiques.

  • Le dépôt de dossier de la France pour l’exposition universelle de 2025

Autre événement majeur pour Paris et sa région, après l’éléction de la ville hôte des JO de 2024, l’exposition universelle de 2025. Le dépôt de dossier se fera en novembre 2017. Une occasion de plus de faire rayonner Paris mais aussi de la valoriser pour y attirer les talents, les investisseurs et… les touristes étrangers.

Une année électorale…dans les entreprises

  • Les élections de TPE

Les salariés des TPE voteront pour élire leurs représentants syndicaux. Les élections débuteront le 30 décembre et clôtureront le 13 janvier. Résultats le 3 février 2018.

Cette année sera aussi une année de campagne électorale pour les grandes centrales syndicales ou patronales qui renouvellent leur dirigeant en 2018. Pierre Gattaz quittera la tête du Medef en juillet 2018, Jean-Claude Mailly celle de Force ouvrière en avril 2018. Le mandat de Laurent Berger à la tête de la CFDT, bien que renouvelable, se terminera aussi en 2018.

Les salons

  • Le Consumer electronics show (CES)

L’année sera aussi rythmée par les salons. C’est le Consumer electronics show (CES) qui ouvre le bal du 5 au 8 janvier. Plus de 250 start-up françaises représenteront la French Tech à Las Vegas.

  • Le Salon automobile de Detroit

Le prochain salon automobile de Detroit ouvrira ses portes au public du 14 au 22 janvier 2017. Fiat Chrysler ou Porsche ont choisi de faire une croix sur le déplacement. Au rang des présents, on relève notamment la venue de Volkswagen, plus d’un an après le Dieselgate.

  • Salon de l’automobile de Genève

Le salon international de l’Automobile de Genève aura lieu du 7 au 19 mars 2017. Toutes les innovations du domaine des transports individuels sont présentées dans ce salon qui attire tous les ans des centaines de milliers de visiteurs. L’occasion de désigner la voiture de l’année 2017.

  • Le salon aéronautique du Bourget

Signe de sa notoriété et de l’excellente santé du secteur, les 130.000m2 du plus grand salon aéronautique ont été réservés par plus de 2300 exposants. Au mois de décembre, le salon affichait déjà complet, une première. Cette 52ème édition se déroulera du 19 au 25 juin 2017.

  • Le Salon de l’automobile de Francfort

Le dernier Mondial de Paris a été marqué par un nombre record d’absences. Le prochain Salon de Francfort, qui se tiendra du 14 au 24 septembre 2017 pourrait faire pire… Peugeot, Volvo et DS ont confirmé qu’ils ne se rendront pas au rendez-vous. Ces annonces pourraient avoir un effet boule de neige, avec comme conséquence une rentrée moins riche en nouveautés.

Les rendez-vous

  • L’exposition internationale de 2017

L’exposition internationale de 2017 ayant pour thème l’ «Energie du futur» se déroulera à Astana au Kazakhstan entre le 10 juin et le 10 septembre 2017.

  • La semaine de l’industrie en France

L’industrie aura sa semaine du 20 au 26 mars pour sa 7e édition, avec pour thème cette année, «l’industrie aussi c’est écologique». Le gouvernement a lancé un appel aux entreprises pour qu’elles proposent leurs événements avant le 6 mars prochain.

Les anniversaires

  • Les 60 ans du traité de Rome

Le 25 mars, l’Europe célébrera les 60 ans du traité de Rome, qui dans son préambule aspirait à établir «une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens». Aujourd’hui, l’Union européenne est secouée par une importante crise identitaire et politique.

  • La SNCF fêtera ses 80 ans

Le 31 août prochain, la SNCF célébrera les 80 ans de sa création (le 31 août 1937). Dans le cadre de cet anniversaire, une exposition retraçant l’histoire de la SNCF sera mise en oeuvre dans un train.

Elodie Tymen

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 03/01/2017

Les 4 défis des industriels français pour 2017

 

Les grandes entreprises tricolores de l’aéronautique ont engagé des programmes de réduction des coûts.

Alors que le suramortissement arrive à échéance, l’évolution de l’investissement productif sera l’enjeu clef de l’année. Les industriels devront aussi encaisser la hausse du pétrole et gérer les incertitudes à l’international.

L’industrie française va-t-elle enfin enclencher la seconde en 2017 ? Alors que l’activité du secteur manufacturier a franchement accéléré en décembre, enregistrant sa progression la plus rapide depuis mai 2011, selon l’indice PMI Markit, c’est désormais la question qui hante les esprits des économistes comme des chefs d’entreprise.

Portée par un « alignement des planètes » très favorable (faiblesse de l’euro, amélioration des marges, prix bas du pétrole), l’industrie française avait connu un bon démarrage en 2016 avant de caler au printemps, pénalisé par les grèves dans les raffineries et des carnets de commandes moins encourageants. 2017 marquera-t-il un virage en la matière ? Tour d’horizon des enjeux qui attendent les industriels pour l’année à venir.

  1. Relancer l’investissement industriel

Ce sera le grand défi de l’année pour la filière. Si le climat des affaires s’améliore nettement dans l’industrie, avec un indice à son plus haut niveau depuis août 2011, les patrons restent prudents en matière d’investissement. Interrogés cet automne par l’Insee, les chefs d’entreprise du secteur manufacturier anticipaient tout juste une stabilité de leur investissement productif en 2017 (+0 %), après pourtant un joli rebond en 2016 (+5 % contre 2 % l’année précédente). De fait, les entreprises ont cherché l’an dernier à bénéficier de la faiblesse des coûts du capital et du suramortissement fiscal. Un dispositif beaucoup mieux compris par les patrons de PME et d’ETI que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

Reste que le suramortissement va s’arrêter en avril et que l’évolution des taux d’intérêt suscite des interrogations. « La hausse du coût de l’argent est une source d’inquiétude pour 2017 », estime Philippe Darmayan, le président du Groupe des fédérations industrielles. Si l’état d’esprit des patrons a changé, la confiance reste fragile. Les patrons de PME se décident surtout à investir lorsque leur carnet de commandes est plein. Une amélioration du taux de marge joue plutôt sur le moyen-long terme. « Pour un point de taux de marge en plus, on augmente l’investissement de 2 %… à dix ans », estime Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Or l’outil industriel français reste vieillissant et le retard, loin d’être comblé. Au troisième trimestre, l’investissement en biens d’équipement était encore en retrait de 11,5 % par rapport au niveau de début 2008, selon l’OFCE.

  1. Absorber le rebond du prix du pétrole

S’il apporte une bouffée d’oxygène à Total, à Technip ou à Vallourec, le rebond du prix du baril marque à l’inverse la fin d’une période bénie pour une partie des industriels français. Les chimistes ont, par exemple, bénéficié de prix d’approvisionnement intéressants tout au long de 2016.

Un levier important car le secteur a recours au gaz naturel et au pétrole à la fois comme source d’énergie et comme matière première. A elle seule, la filière absorbe 40 % du gaz naturel et 20 % de l’électricité consommés en France. La faiblesse du baril permet également de doper la consommation en redonnant de la marge de manoeuvre aux ménages. En 2015, la baisse du baril avait été le premier facteur explicatif de la croissance du PIB, selon les économistes.

  1. Relier salaires et gains de productivité

« L’enjeu pour 2017, c’est aussi de renouer avec une progression des marges, qui ne soit pas corrélée à des facteurs exogènes comme le pétrole ou le CICE, mais à l’amélioration de la productivité en elle-même », estime Denis Ferrand, directeur de COE-Rexecode. Pour l’institut, la déconnexion entre salaires réels et gains de productivité fait peser une menace sur le secteur. L’idéal serait de retrouver une dynamique plus saine parce que autoentretenue. La Chine, où la production manufacturière apparaît moins déflationniste depuis quelques mois, pourrait aider en la matière.

  1. Surmonter l’attentisme

Le Brexit, les élections présidentielles, l’évolution des taux d’intérêt, l’attitude de l’administration Trump… Autant d’incertitudes susceptibles de pousser les chefs d’entreprise à attendre pour y voir plus clair. Une décision dangereuse alors que l’industrie chinoise s’est juré de monter en gamme et que le digital frappe à la porte des usines.

Emmanuel Grasland

 

 

LES ECHOS – 03/01/2017

Les VTC de nouveau appelés à se mobiliser contre Uber le 16 janvier

 

Les VTC bloquant les accès à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le 23 décembre dernier.

Après la trêve des fêtes, les organisations de chauffeurs relancent la contestation contre la plate-forme américaine.

Les organisations de VTC (véhicules de transport avec chauffeur) qui croisent le fer avec Uber depuis la mi-décembre se donnent quelques jours de répit avant de relancer les hostilités.

Pour faire plier la plate-forme américaine qui domine le secteur et obtenir une hausse de leurs revenus, les représentants des chauffeurs avaient initialement annoncé des opérations de filtrage des accès des aéroports parisiens tous les matins à partir du 23 décembre, jusqu’à obtenir satisfaction. Mais une « trêve » pour le week-end de Noël avait été annoncée dès le 23 au soir et avait été étendue dans la foulée jusqu’à début janvier. Comme le confesse Sayah Baaroun, l’un des leaders du mouvement, « le rythme d’une mobilisation quotidienne était difficile à tenir », certains chauffeurs étant pris à la gorge par les charges à acquitter pour la location de leurs véhicules.

Un rassemblement à la Bastille

La reprise du combat contre Uber est désormais prévue pour le 16 janvier. A Paris, les organisations de chauffeurs envisagent un rassemblement de véhicules Place de la Bastille, et non plus Porte Maillot, ce qui aurait des conséquences nettement plus néfastes pour la fluidité de la circulation parisienne.

Les opérations de blocage des aéroports ne seront plus menées qu’en dernier recours, affirme Sayah Baaroun, conscient sans doute que ce type d’actions (et les dérapages qui les accompagnent) étaient susceptibles de braquer l’opinion publique.

La concertation se poursuit

Pendant ce temps-là, les concertations menées par Jacques Rapoport, le médiateur nommé par le gouvernement, se poursuivent, sous la forme de réunions bilatérales. Le discussions portent bien sûr sur la tarification, mais aussi sur les conditions de déconnexion des plate-formes pour les chauffeurs, la protection sociale, et les charges. Jacques Rapoport doit conclure sa mission d’ici au 31 janvier.

De son côté, Uber se dit ouvert au dialogue, d’autant que la condition sine qua non qu’avait posée la plate-forme (la fin des actions violentes) a été remplie. Mais la filiale française de la société basée en Californie semble toujours exclure des concessions sur la tarification. Et elle va désormais s’employer à éviter toute mesure qui la viserait spécifiquement et épargnerait ses concurrents français.

Lionel Steinmann

 

 

LE FIGARO – 03/01/2017

Baisse historique des recettes dans les hôtels de France

INFO LE FIGARO – Plombé par les marchés de Paris et Nice, le revenu moyen par chambre a chuté de 5,1 % dans le pays.

Les hôteliers se réjouissent d’en avoir fini avec 2016. L’année écoulée a été l’une des pires de l’histoire de la profession. «L’hôtellerie française a connu en 2016 sa plus mauvaise année depuis 2009, analyse Vanguelis Panayotis, président du cabinet MKG Consulting. La chute d’activité est sans précédent à Paris. Comme la région Île-de-France représente 35,6 % du chiffre d’affaires de l’hôtellerie en France, sa dégringolade explique une grande partie du mauvais bilan du secteur.» Ainsi, sur tout le territoire, le taux d’occupation des hôtels a perdu 1,2 point, à 64,2 %. Le prix moyen a cédé 3,3 %, à 87,80 euros hors taxe. Conséquence, le revenu moyen par chambre, indicateur clé de la profession, a chuté de 5,1 % à 56,30 euros. À ce prix, il retrouve son niveau de 2011.

«Malgré ce recul significatif, le secteur fait preuve de résilience dans un contexte difficile, estime Vanguelis Panayotis. D’autres pays, également touchés par des attentats, ont accusé des chutes bien plus importantes.» Selon lui, le taux d’occupation des hôtels a chuté de 11 points en Turquie l’an dernier et de 8 points en Belgique. En 2015, la dégringolade avait été de 12 points en Tunisie.

Le mauvais millésime 2016 en France masque d’importantes disparités, selon l’emplacement des hôtels (Paris ou province) et leur catégorie (de superéconomique à palace). Paris intra-muros souffre le plus: la capitale accuse une chute de 14,6 % du revenu moyen par chambre, à 112,50 euros. La région Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur) est aussi dans le rouge, après l’attentat de Nice du 14 juillet (- 2,8 %). En revanche, le reste de la province va bien (+ 4,4%). «La province a tiré son épingle du jeu, insiste l’expert de MKG Consulting. Elle a confirmé son dynamisme de 2015 et, dans une moindre mesure, profité d’un report d’activité de Paris et de la région Paca. Les grandes agglomérations comme Toulouse, Bordeaux, Lille et Lyon ont aussi bénéficié de l’Euro 2016 en juin.» Lille et Toulouse enregistrent d’ailleurs les meilleures performances de l’année, avec un revenu moyen par chambre en hausse respective de 8,8 % et 8,3 % par rapport à 2015. Bordeaux et Nantes se partagent la troisième marche de ce podium des gagnants de 2016.

L’analyse par catégorie d’hôtels est sans équivoque: les établissements les plus luxueux sont ceux qui ont le plus souffert. D’abord parce qu’ils sont surtout installés à Paris et en Paca. Ensuite, ils attirent plus que les autres une clientèle étrangère. Le recul sans précédent des arrivées de touristes internationaux en Franc a lourdement pesé sur leur activité. Sur l’ensemble de la France, MKG Consulting constate un recul de 9,2 % du revenu moyen par chambre des hôtels haut de gamme. Les établissements superéconomiques (une et deux étoiles) sont les seuls à maintenir leur niveau d’activité (+ 0,3%). 2017 sera forcément meilleure. À moins d’un nouveau drame, la base de comparaison de 2016 étant basse, les chiffres ne peuvent que progresser. «Si la situation ne redresse pas franchement (+ 3 à 4 %) à Paris et en Paca, il faut s’attendre à des défaillances de petits établissements en perte de vitesse depuis les attentats», prévient Vanguelis Panayotis.

Les premiers signes d’un frémissement d’activité depuis septembre partout en France et les bons résultats du 31 décembre à Paris donnent des raisons d’espérer. En France, la clientèle des hôtels est à 70 % une clientèle d’affaires, qui vient du lundi au vendredi. «Les six week-ends de trois jours de 2017, grâce aux jours fériés, auront forcément un mauvais impact», prévient toutefois l’expert.

Mathilde Visseyrias

 

 

LE FIGARO – 03/01/2017

Le Printemps signe enfin un accord sur le travail le dimanche

Les volontaires pourront travailler jusqu’à 12 dimanches par an, où ils seront payés double avec une journée de repos compensateur. 120 à 170 recrutements sont prévus.

Et de quatre! Après le BHV Marais en mai, les Galeries Lafayette Haussmann quelques semaines plus tard et Le Bon Marché Rive Gauche fin novembre, Le Printemps est le quatrième (et bon dernier) grand magasin parisien à s’être mis d’accord avec les représentants de son personnel afin d’ouvrir tous les dimanches. Vendredi, l’Unsa a ajouté sa signature à celles de la CGC et de la CFDT au bas de l’accord négocié avec la direction. Ces trois syndicats représentant 42 % des voix aux élections professionnelles. La CGT (45,87 %) n’est pas en mesure de faire valoir un droit d’opposition.

Les volontaires pourront travailler jusqu’à 12 dimanches par an, où ils seront payés double avec une journée de repos compensateur et 60 euros d’aide à la garde d’enfants. Le temps d’organiser l’effectif en fonction des volontaires et de recruter 120 à 170 personnes dédiées au travail de fin de semaine, Le Printemps pourra ouvrir tous les dimanches à partir du printemps… Soit près de deux ans après l’instauration de la loi Macron!

Tous les magasins Printemps en zone ZTI concernés

En août 2015, celle-ci a ouvert la porte: le ministre de l’Économie a créé 18 ZTI (zones touristiques internationales), où l’ouverture est autorisée tous les dimanches… si, et seulement si, les commerçants s’entendent avec les syndicats. Cette condition a viré au cauchemar pour les grands magasins, locomotives de cette libéralisation, surtout boulevard Haussmann, quartier justifiant à lui seul la loi Macron.

Pour arracher, à l’énième tentative, l’accord des syndicats, la direction du Printemps a bénéficié de leur prise de conscience de la nécessité d’ouvrir en même temps que leurs rivaux, alors que les grands magasins du boulevard Haussmann pâtissent de l’effondrement de la fréquentation touristique. Elle a accepté des concessions: l’accord ne concerne pas que le navire amiral parisien, mais tous les Printemps en ZTI, avec ceux de Deauville, Marseille-Terrasses du Port et Cagnes-sur-Mer. Et, dans les magasins ouverts dans le cadre des «dimanches du maire» (12 par an hors ZTI), les salariés bénéficieront aussi des frais de garde.

Ivan Letessier

 

 

LE PARISIEN – 03/01/2017

Votre banque va vous coûter 193,80 € cette année

Les frais bancaires sont en hausse de 4,2 % sur deux ans. Un record !

Ce n’est pas une vue de l’esprit. Les frais bancaires pèsent de plus en plus lourd dans le budget quotidien des Français. En moyenne, un client lâchera 193,80 € à sa banque cette année. Un coût en hausse de 1,7 % sur un an et de 4,2 % sur deux ans ! C’est le constat dressé par Panorabanques, un comparateur de tarifs bancaires, dans une étude que « le Parisien »-« Aujourd’hui en France » dévoile en exclusivité*. Sur les 158 banques étudiées, 114 vont coûter plus cher à leurs clients (avec une hausse moyenne de 5,40 €), 9 resteront au même prix et 35 voient leurs tarifs baisser. Le point sur les principaux postes de dépense.

Les frais de tenue de compte. « C’est la principale cause d’augmentation des tarifs bancaires. Près de neuf banques sur dix facturent des frais de tenue de compte à leurs clients », relève Guillaume Clavel, le porte-parole de Panorabanques. 107 établissements les appliquent aujourd’hui, contre 53 en 2013 ! Résultat, selon Panorabanques, chaque client s’acquitte de 18,10 € de frais de tenue de compte par an. Une facture moyenne qui va s’alourdir de 11 % en 2017 ! Et pour quel service supplémentaire ? Aucun. « Ces frais n’existaient pas autrefois et on ne leur trouve pas de raison objective », estime Guillaume Clavel. Ceux qui s’y mettent n’y vont pas de main morte, comme la Banque populaire Rives de Paris, qui va réclamer désormais 30 € par an à ses clients. A l’inverse, quelques établissements font de la résistance, comme les banques en ligne. Quant à Axa Banque, l’établissement fait machine arrière cette année et renonce purement et simplement aux 12 € de frais facturés à ses clients.

Les cartes bancaires. « Sur la période 2013-2017, les cotisations des cartes bancaires ont augmenté de 4,4 %, soit deux fois plus vite que l’inflation », souligne Guillaume Clavel. Les évolutions sont très contrastées. Pour les détenteurs de cartes à débit immédiat, l’addition s’alourdit de 2 % cette année. En revanche, les cartes à débit différé, elles, baissent en moyenne de 0,8 %. « Dans certaines Caisses d’épargne, les cotisations des cartes à débit différé sont désormais moins élevées que celles des cartes à débit immédiat », pointe Guillaume Clavel. La raison ? « La commission reversée par la banque du commerçant à la banque du client est largement supérieure lorsqu’il s’agit d’une carte à débit différé », signale Guillaume Clavel.

Les retraits déplacés. Retirer de l’argent dans un distributeur automatique de billet (DAB) qui n’appartient pas à votre banque coûtera plus cher cette année : 33 établissements durcissent la tarification des retraits dits déplacés en 2017. Attention donc à ne pas glisser votre carte bancaire dans n’importe quel DAB.

Les dépassements de découvert. Certains établissements ont aligné leur commission d’intervention sur le plafond légal de 8 € par opération. Il ne reste plus que six banques au- dessous de ce maximum, dont notamment la Banque postale et le Crédit mutuel Maine Anjou.

*Etude portant sur 196 lignes tarifaires et 348 packages bancaires réalisée par Panorabanques auprès de 158 banques de France métropolitaine représentant plus de 95 % de part de marché. Un profil moyen a été réalisé sur la base des comportements de 102 000 personnes ayant effectué des comparaisons sur le site Internet en 2016.

Boris Cassel

 

::: SOCIAL

LES ECHOS – 03/01/2017

Maladies chroniques : les médecins tenus d’appliquer le tiers payant

 

Depuis le 1er janvier, les femmes enceintes et les malades en affection de longue durée (ALD) ne doivent en théorie plus avancer les frais chez leur médecin.

Les patients couverts à 100 % par l’assurance-maladie obligatoire sont désormais dispensés d’avance de frais. Des syndicats de médecins appellent à boycotter le tiers payant complémentaire, non obligatoire.

C’est en novembre que doit entrer en vigueur le tiers payant généralisé, dans tous les cabinets de médecins libéraux. A moins que la droite remporte les élections et supprime cette mesure très impopulaire chez les praticiens. C’est la promesse du candidat Fillon . En attendant que le sort du tiers payant généralisé ne soit tranché, une nouvelle marche vers cet objectif vient d’être franchie : depuis le 1er janvier, les femmes enceintes et les malades en affection de longue durée (ALD) ne doivent en théorie plus avancer les frais chez leur médecin.

Cette étape n’effraie pas les professionnels, car ce sont des soins pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie obligatoire : ils n’ont qu’un interlocuteur. La configuration est donc la même que pour les patients protégés par la couverture maladie universelle, intégralement remboursés par la Sécurité sociale, et déjà dispensés d’avance de frais. De plus, avant de devenir un « droit », la possibilité de pratiquer le tiers payant pour les ALD et les femmes enceintes a été encouragée depuis juillet 2016. Du coup, de cette date jusqu’à octobre, la pratique du tiers payant a crû de 3,5 points pour les ALD (73,7 %) et de 4,3 points pour les femmes enceintes (64,5 %).

« Quand les soins sont pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie obligatoire, c’est assez facile, surtout si le patient dépend de la caisse primaire de notre département », témoigne Jacques Battistoni, du syndicat de médecins MG France, qui salue les « efforts » de l’Assurance-maladie pour garantir le paiement des médecins, et pour mettre fin rapidement aux dysfonctionnements signalés par les professionnels. Néanmoins, « le tiers payant est risqué pour nous quand le patient est inscrit au régime social des indépendants. Et pour les assurés qui ne sont pas pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, nous recommandons de ne jamais le pratiquer sur la partie complémentaire », ajoute-t-il. Les professionnels sont fondés à mener ce boycott, puisque le Conseil constitutionnel a rendu facultative cette partie du dispositif.

Un numéro unique

A la Mutualité française, on minimise cette attitude : « Cette solution va s’imposer d’elle-même, comme la carte Vitale, qui avait suscité une levée de boucliers à sa création. » L’association, qui regroupe les assureurs complémentaires, a ouvert lundi un numéro unique (08.06.800.206) pour accompagner les médecins qui adoptent le tiers payant complémentaire. Depuis le 1er janvier, les contrats ne bénéficient du label « responsable » et d’une fiscalité réduite qu’à condition pour l’assureur de proposer le tiers payant à ses clients.

Solveig Godeluck

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 03/01/2017

Au PS, une campagne éclair pour une primaire sans favori

Les prétendants ont trois semaines pour convaincre. Une période courte, surtout pour Manuel Valls et Vincent Peillon, tardivement engagés dans la course.

De la difficulté de s’adapter à un calendrier que l’on n’a pas choisi. Quand la direction du Parti socialiste, au printemps 2015, a décidé d’organiser une primaire pour désigner son champion à l’élection présidentielle, l’objectif était en réalité des plus simples : favoriser la candidature de François Hollande et permettre au chef de l’Etat d’affronter une campagne la plus courte possible. M. Hollande ayant depuis renoncé, contre toute attente, les sept candidats de la primaire doivent s’accommoder d’un temps électoral dangereusement court.

C’est ainsi que les quatre prétendants principaux (Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls), après une pause relative imposée par la trêve des confiseurs, se lancent en cette reprise dans un sprint final avant le premier tour de l’élection, le 22 janvier. Trois semaines à peine pour convaincre et populariser leurs propositions. « Cela va très vite, chaque jour compte, comme chaque événement », reconnaît le député Olivier Dussopt, un des porte-parole de M. Valls. « On hérite d’un calendrier très resserré, on n’a pas le choix, on doit faire avec », appuie son collègue Laurent Baumel, partisan de M. Montebourg.

Dès les prochains jours, chaque candidat va donc se démultiplier sur le terrain comme dans les médias, enchaînant émissions spéciales, meetings et déplacements thématiques, entre les trois débats télévisés programmés avant le premier tour, les 12, 15 et 19 janvier.

Mardi 3 janvier, MM. Valls et Peillon vont se livrer une concurrence à distance, en présentant le même jour leurs projets respectifs. L’ancien premier ministre et l’ex-ministre de l’éducation nationale se sont lancés tard dans la primaire, en décembre, quand MM. Hamon et Montebourg, candidats depuis l’été, ont eu le temps de rôder leurs propositions.

Frapper fort et vite

« On est parti tôt, on a pris de l’avance, mais il faut que notre dynamique des dernières semaines de l’année 2016 ne retombe pas en janvier », reconnaît le député Régis Juanico, porte-parole de M. Hamon. « Montebourg a pu avoir le sentiment d’une drôle de campagne, en étant seul candidat pendant longtemps avec Hamon. Pour lui aussi, c’est une forme de redémarrage », explique M. Baumel, alors que l’ancien ministre de l’économie, qui a déjà rendu public son projet, a prévu de faire une nouvelle présentation de ses propositions économiques mercredi.

  1. Valls, qui a connu un début de campagne mouvementé, avec notamment un enfarinage par un opposant à Strasbourg le 22 décembre, entend frapper fort et vite. « On se serait bien passé de quelques péripéties, mais Manuel Valls ne va pas ralentir, bien au contraire », promet M. Dussopt. L’entourage de l’ancien chef du gouvernement a même annoncé un véritable Blitzkrieg (guerre éclair) pour tenter d’asphyxier ses concurrents.

Un activisme qui provoque l’ironie de ses adversaires. « Est-ce que Valls promet un Blitzkrieg comme Sarkozy avait promis un blast pour la primaire de la droite ? », grince le député Mathieu Hanotin, directeur de campagne de M. Hamon.

L’ancien premier ministre est sans conteste la cible privilégiée des trois autres candidats socialistes. « Valls présente son projet, mais nous, cela fait plusieurs mois que c’est déjà le cas. Quand on veut installer des propositions innovantes, il vaut mieux avoir du temps, sinon on est seulement dans la communication et dans les métaphores guerrières », ajoute M. Hanotin.

« Valls est notre adversaire numéro un dans la primaire. Quelles que soient ses propositions, il est absolument impossible pour lui de solder le quinquennat. Il sera l’homme du bilan, qu’il le veuille ou non, pour le meilleur ou pour le pire », estime M. Baumel. « L’équipe Valls parle de guerre, mais une primaire ce n’est pas la guerre car il faut être capable de rassembler tout le monde après », précise Christophe Pierrel, un des animateurs de la campagne de M. Peillon.

Débats « déterminants »

Contrairement à la primaire de 2011 dont M. Hollande était le favori incontesté après le retrait forcé de Dominique Strauss-Kahn à la suite de l’affaire du Sofitel de New York, les débats télévisés devraient jouer un rôle décisif dans les résultats de l’élection. Chaque candidat a profité de la pause des fêtes de fin d’année pour les préparer. « Les débats vont être très importants, à la fois pour faire connaître les propositions de chacun, mais aussi pour tenter d’accélérer la mobilisation des électeurs », explique M. Juanico.

Alors que la droite a fait venir aux urnes près de quatre millions de Français en novembre, le PS espère au moins en attirer la moitié. « Les trois débats d’avant le premier tour vont être déterminants. S’ils permettent une confrontation de fond pertinente qui illustre les divergences qui traversent la gauche, la mobilisation citoyenne sera importante parce que les Français y verront un intérêt pour trancher entre plusieurs lignes », estime M. Baumel.

Pour le député d’Indre-et-Loire, ce pourrait être surtout l’occasion de faire revenir au bercail socialiste une partie de l’électorat de gauche de plus en plus tentée de voter en 2017 en faveur d’Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon, tous deux candidats à la présidentielle en dehors de la primaire. « Si les débats sont de qualité, une partie des Français qui regardent en direction de Macron et de Mélenchon pourraient revenir. Et si ces Français reviennent, la primaire sera quoi qu’il arrive un succès », assure M. Baumel.

Bastien Bonnefous

 

 

LE PARISIEN – 03/01/2017

Primaire à gauche : à chaque candidat sa stratégie

Du succès de la primaire de la gauche dépend l’avenir du Parti socialiste. Une faible participation serait un coup très dur à encaisser pour ce parti divisé et sans leadeur incontesté.

Conçue sur mesure, à l’origine, pour François Hollande, la primaire de la gauche (avec quatre candidats PS et trois candidats de partis alliés) se joue dans un délai incroyablement serré. Ses quatre ex-ministres n’ont désormais que trois semaines, d’ici au 1er tour le 22 janvier, pour faire la différence. Un véritable sprint, qui implique pour chacun d’affûter sa stratégie. Et de marquer ses rivaux pour mieux se démarquer.

BENOÎT HAMON. Le rêve d’un scénario à la Fillon

« Nous, nos propositions de fond ont été présentées au cours de conférences de presse successives… » Contrairement à ses trois principaux concurrents, Benoît Hamon n’organisera pas cette semaine de raout pour présenter son projet. Il ira « à la rencontre des Français » pour « montrer sa cohérence et le travail de fond qui a été effectué », vante un proche, tout en raillant « les programmes écrits sur un coin de table ».

Déclaré depuis la mi-août, Hamon mise sur cette avance et sur son ancrage à gauche pour créer la surprise. Ses proches l’assurent : depuis sa participation à « l’Emission politique » de France 2 le 8 décembre et son meeting réussi au gymnase Japy (Paris XIe) le 14, le regard porté sur lui a changé. De là à rêver d’un destin à la Fillon, outsider qui s’est imposé dans la dernière ligne droite de la primaire LR… L’équipe Hamon affiche une prudence de Sioux — « il y a des images à manier avec précaution ». Mais à l’entendre…

« Personne ne pensait jusqu’alors qu’il avait la moindre chance, constate son directeur de campagne, Mathieu Hanotin. Mais les thèmes que Benoît porte sont au cœur des attentes de l’électorat de gauche. » Création d’un revenu universel d’existence, d’un droit inconditionnel au temps partiel, abrogation de la loi Travail…

Ses rivaux ne cachent pas leur scepticisme. « On est dans le temps des impressions, c’est sympa. Mais à un moment, on va rentrer dans la réalité », douche l’entourage de Montebourg, quand celui de Valls persiste à ne voir chez Hamon qu’une « candidature de témoignage ».

Son entourage n’en a cure. « Il doit continuer à surprendre. Montrer qu’aujourd’hui, diriger la France ce n’est pas passer par des figures imposées », estime l’eurodéputé Guillaume Balas, qui se méfie des pronostics : « Personne n’avait vu venir Fillon. Je ne voudrais pas qu’à force de dire que Hamon va créer la surprise, cela n’arrive pas. »

VINCENT PEILLON. La recherche du juste milieu

Lancé le dernier dans la course à la primaire, Vincent Peillon avoue, en privé, dans une boutade, « chercher encore ses électeurs ». Mais s’il s’interroge sur l’espace politique qu’il peut conquérir, l’ancien ministre de l’Education sait parfaitement où il veut se placer dans cette compétition. Entre un Manuel Valls dont il dénonce la brutalité et qu’il qualifie de diviseur — « non, il n’y a pas deux gauches irréconciliables » — et les Montebourg et Hamon à qui il reproche de s’éloigner de la gauche de gouvernement.

Avec pour seul soutien de poids la maire de Paris, Anne Hidalgo, Peillon juge préférable d’énoncer quelques priorités plutôt que de livrer un programme, clés en main, de centaines de pages. Il a donc sélectionné quelques mesures précises qui lui semblent susceptibles de concerner les électeurs. Comme le plafonnement de la taxe d’habitation et un « bouclier fiscal » pour les foyers fiscaux modestes. Ou encore un taux réduit d’imposition pour les PME-PMI.

Selon nos informations, Vincent Peillon devrait aussi faire ce mardi une proposition importante dans le domaine de la dépendance. Pour faire face au vieillissement de la population, le candidat veut promouvoir un « service public des maisons de retraite ». Un plan de construction (sur cinq ans) de 50 000 places devrait permettre d’abaisser le coût des séjours pour les moins riches. Le coût (300 M€ par an) serait supporté par une redistribution de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie).

ARNAUD MONTEBOURG.Le pari du redressement de… son image

Arnaud Montebourg a entendu les critiques qui le visaient. Il s’applique désormais à corriger l’image brouillée laissée par sa sortie tapageuse du gouvernement en août 2014 et par sa reconversion de figure de la gauche du PS dans les affaires. « On a souvent glosé sur mon parcours. Il est rectiligne », a-t-il lancé hier depuis son QG de campagne, évoquant même à l’appui sa profession de foi lors de sa première élection aux législatives en 1997.

De même il gomme aujourd’hui les aspects les plus virulents de sa critique du quinquennat de François Hollande : « Je ne l’ai jamais ciblé comme adversaire. C’était une objurgation, qui a été entendue, pour qu’il ne se représente pas. »

L’ancien ministre du Redressement productif, puis de l’Economie, a bâti son programme autour du made in France, demandant notamment que l’on réserve 80 % des commandes publiques aux PME françaises. Par sa posture eurosceptique à l’égard de Bruxelles, Montebourg s’estime le mieux placé pour engager immédiatement, s’il gagne la primaire, des négociations avec Jean-Luc Mélenchon afin… qu’il se retire !

L’ancien député de Saône-et-Loire, qui laboure le terrain depuis des mois, table sur son avance. A l’adresse de Peillon et Valls, il lance : « Pour certains c’est un début, pour moi c’est la dernière ligne droite. » Et s’il souligne ses convergences avec Benoît Hamon, c’est pour mieux souligner le caractère idéaliste du programme de ce dernier, « alors que moi c’est pour gouverner dans cinq mois. »

MANUEL VALLS. La tactique du Blitzkrieg

« Désormais, être à l’écoute c’est apparaître insincère ! » s’étranglait un proche de Manuel Valls avant les fêtes. L’ancien Premier ministre venait de se faire enfariner à Strasbourg (Bas-Rhin), vilipendé pour avoir proposé de supprimer le 49-3 qu’il a pourtant utilisé sans complexe à Matignon. Du miel pour ses rivaux. « Sortir de la posture de Premier ministre pour devenir candidat, cela ne se fait pas en deux jours », savoure ainsi un état-major concurrent.

Valls a retenu la leçon. « Avec la présentation du programme, c’est une nouvelle page qui s’ouvre », assure l’un de ses porte-parole, Philippe Doucet. Ce mardi matin, à la Maison de la Chimie (Paris VIIe), l’ancien chef du gouvernement présentera « un projet qui lui ressemble », certifie un proche, « ancré dans les valeurs républicaines et le social-réformisme ». Son entourage promet « beaucoup de nouvelles propositions », outre celles déjà formulées sur le « revenu décent », la défiscalisation des heures supplémentaires ou la « renaissance démocratique ». Le tout introduit par « un texte très personnel adressé aux Français ».

Mais comment assumer le bilan du tandem Hollande-Valls… sans en porter les boulets ? Sans, non plus, apparaître en Brutus qui aurait contraint le président à renoncer. « Il faut qu’il soit lui-même, qu’il fasse du Valls comme il fait toujours », préconise son directeur de campagne, Didier Guillaume. « Il a entendu le message, il faut qu’il y ait des orientations fortes, abonde Doucet. On n’est plus dans un temps de compromis, de synthèse molle. »

A trois semaines du premier tour, Valls mise sur une campagne éclair, façon Blitzkrieg*. Outre les trois débats, ou sa participation jeudi à «l’Emission politique» de France 2, il compte être sur le terrain « quasiment tous les jours ou tous les deux jours ». Objectif : mobiliser, en martelant que l’élimination du candidat PS dès le premier tour de la présidentielle n’est pas écrite. « Le problème, c’est la gauche Prozac. Il faut gérer le défaitisme, retrouver une gauche qui a envie de se battre », décrypte son porte-parole. Son cauchemar ? L’électeur qui se dirait : « C’est foutu, on se fait plaisir ! »

* Guerre éclair, en allemand.

Philippe Martinat et Pauline Théveniaud

 

 

RTL – 03/01/2017

Arnaud Montebourg sur RTL : « Ma première décision, c’est diminuer la CSG »

 

Arnaud Montebourg était l’invité de RTL le 3 janvier

INVITÉ RTL – Le candidat à la primaire de la gauche affirme qu’il veut faire baisser la Contribution sociale généralisée pour tous les salariés gagnant entre 1 et 1,3 Smic.

C’est l’heure de la rentrée pour tous les candidats à la primaire de la gauche. Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Benoît Hamon… Tous doivent présenter leur programme en ce début janvier. Invité de RTL, l’ancien ministre de l’Économie a affirmé qu’il avait « des convictions constantes » et « un même combat » par rapport à la primaire de la gauche de 2011, au cours de laquelle il avait obtenu 17,19%.

Parmi ses volontés premières s’il est élu à l’Élysée en mai prochain, Arnaud Montebourg veut baisser la Contribution sociale généralisée (CSG), un impôt prélevé automatiquement pour permettre de financier la protection sociale. « La première des décisions que je voudrai prendre, c’est d’abord de diminuer la CSG sur tous les salariés qui sont en situation d’être entre 1 Smic et 1,3 Smic, c’est-à-dire jusqu’à 1.500 euros net », annonce-t-il, voulant mettre en avant ce qu’il appelle « les gens n’ayant que leur travail pour vivre ».

Une mesure qui coûterait six milliards d’euros

Arnaud Montebourg veut baisser le taux de prélèvement « que le salarié ne voit pas » de 8% à 1%. « Le gain serait de 102 euros par mois pour une personne qui est au Smic et pour l’année c’est 1.220 euros de gain », explique-t-il au micro de RTL assurant que cette mesure serait dégressive en fonction des revenus. « À 1,3 Smic, la personne gagnerait 50 euros par mois et au-delà il n’y aurait plus de baisse. C’est une mesure destinée à effacer les mesures d’austérité fiscale », détaille-t-il.

Une volonté qui coûterait six milliards d’euros, selon les calculs annoncés par l’ancien pensionnaire de Bercy qui avait démissionné du gouvernement en août 2014.

REPLAY : http://www.rtl.fr/actu/politique/arnaud-montebourg-sur-rtl-ma-premiere-decision-c-est-diminuer-la-csg-7786566306

 

Claire Gaveau

 

::: INTERNATIONAL

L’OPINION – 03/01/2017

Visite de Hollande en Irak : « Daech sera battu »

 

Quelque 1 200 militaires français sont aujourd’hui engagés dans l’opération Chammal.

Les forces françaises soutiennent les forces locales par des frappes aériennes et des vols de reconnaissance

En déplacement en Irak, François Hollande a réaffirmé sa détermination à vaincre l’organisation djihadiste. « Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », a souligné le président de la République.

François Hollande était en déplacement en Irak afin de soutenir les troupes françaises. Lundi 2 janvier 2017, il a effectué une visite-éclair à Bagdad pour apporter son soutien aux forces engagées sur le terrain contre l’Etat islamique. Le président de la République a réaffirmé la détermination de la France à vaincre l’organisation djihadiste. A cinq mois de son départ de l’Elysée, le chef de l’Etat français s’est entretenu dans la matinée avec son homologue Fouad Massoum, le Premier ministre Haïdar al Abadi et le président du Parlement Salim al Djabouri, avant de rejoindre Erbil, dans le Kurdistan irakien.

Quelque 1 200 militaires français sont aujourd’hui engagés dans l’opération Chammal qui s’inscrit dans le cadre de la coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis. Les forces françaises apportent notamment un soutien aux forces locales par des frappes aériennes, des vols de reconnaissance et des actions de formation. Quelque 150 militaires français sont en outre déployés depuis septembre dans le cadre de la « task force Wagram », équipée de CAESAR, des camions équipés d’un système d’artillerie.

Chef de guerre. Lors d’une conférence de presse aux côtés de Haïdar al Abadi, François Hollande s’est dit optimiste dans la lutte contre l’EI : « Daech est en recul et Daech sera battu ». Et de poursuivre : « Nous le voyons à Mossoul où la bataille est engagée pour reprendre quartier par quartier cette ville ». La reprise de ce dernier grand bastion de l’EI dans le nord de l’Irak prendra « des semaines », a-t-il ajouté. Un quart de la ville a été repris depuis l’opération de reconquête lancée le 17 octobre par les forces locales, soutenues par la coalition internationale.

Après un mois d’arrêt des combats, les forces irakiennes et kurdes ont repris jeudi dernier leur offensive contre les djihadistes dans plusieurs quartiers du sud-est de la ville, tombée entre les mains de l’EI en juin 2014. « Nous sommes en train de couper la tête du serpent », a déclaré Haïdar al Abadi, qui a estimé la semaine dernière qu’il faudrait trois mois pour en finir avec l’organisation djihadiste. « Nous avons réussi à libérer les villes assez rapidement. (…) Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous sommes en train de libérer les dernières zones occupées de Mossoul », a-t-il ajouté.

Les attentats se multiplient. La tension est forte en Irak deux jours après trois attentats à la bombe revendiqués par l’EI qui ont fait près de 30 morts samedi dans la capitale. Sept policiers irakiens ont également été tués dimanche dans l’attaque d’un barrage de sécurité près de Nadjaf, dans le sud du pays, par les djihadistes.

Au moment où François Hollande rencontrait les autorités irakiennes, un nouvel attentat à la voiture piégée faisait 16 morts et plus de 40 blessés lundi sur une place très fréquentée du quartier de Sadr City à Bagdad. S’exprimant après la visite d’une école de formation des forces spéciales irakiennes dans laquelle travaillent une quarantaine de militaires français, François Hollande a espéré une année « de victoire, ici, contre le terrorisme ».

Plus de 1 000 frappes françaises. « Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », a-t-il dit. Secouée par une série d’attentats sur son sol depuis janvier 2015, la France a mené plus de 1 000 frappes et détruit quelque 1 700 objectifs en Irak et en Syrie, selon le dernier bilan de l’état-major portant sur l’ensemble des frappes menées depuis le début de Chammal en septembre 2014.

François Hollande, qui avait déjà effectué une visite en Irak en septembre 2014, s’est rendu ensuite à Erbil où deux membres des forces spéciales françaises ont été blessés début octobre par l’explosion d’un drone. Le chef de l’Etat a pris la route sur une quarantaine de kilomètres pour grimper sur une ligne de crête surplombant Mossoul, à une quinzaine de kilomètres en contrebas.

38 tonnes d’aide humanitaire. Accompagné par le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, il a longuement observé au soleil couchant la zone montagneuse quasi désertique alentours dont une partie était aux mains de l’EI il y a encore quelques mois. « Il n’aurait pas été possible de repousser Daech sans le courage, sans le sacrifice des Peshmergas », a déclaré François Hollande après un entretien avec Massoud Barzani.

Dans cette région qui compte de nombreux camps de réfugiés, le chef de l’Etat a remis 38 tonnes d’aide humanitaire dont cinq tonnes de médicaments transportés dans l’avion présidentiel. Du matériel destiné aux quelque 10 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire en Irak pour passer l’hiver.

 

LE MONDE – 03/01/2017

Les défis économiques qui attendent la zone euro en 2017

Rythmée par des élections, l’année sera surtout politique. Mais la hausse des taux et le retour de l’inflation pourraient fragiliser la croissance.

Triste anniversaire. Il y a dix ans, en 2007, BNP Paribas fermait en panique trois de ses fonds monétaires. Une étincelle qui mit le feu aux marchés financiers, un an avant la chute de la banque américaine Lehman Brothers. La crise des subprimes commençait à peine. Une décennie plus tard, le monde souffre encore des séquelles de la terrible récession qui a suivi. En particulier la zone euro, engluée dans la croissance faible et le chômage élevé.

Les risques pesant sur l’activité dans une zone où la monnaie unique a fait son apparition il y a tout juste quinze ans sont toujours présents. Mais ils ont changé de nature. « Ces prochains mois, ils seront moins économiques et financiers que politiques », résume Nadia Gharbi, économiste chez Pictet. A une nuance près : après des années de taux zéro anesthésiant les investisseurs comme les Etats, la remontée des taux souverains pourrait, elle aussi, charrier son lot de mauvaises surprises.

  • Les incertitudes politiques pèseront sur l’investissement

Avec l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et la victoire du « leave » au Royaume-Uni, 2016 a marqué le grand retour du politique. « Ce n’était peut-être qu’un avant-goût avant de ce qui nous attend en 2017 », prévient Philippe Waechter, chez Natixis AM. Tout au long de l’année, des élections déterminantes auront lieu aux Pays-Bas (en mars), en France (en avril-mai), en Allemagne (à l’automne), et peut-être même en Italie. Chaque fois, les mouvements populistes pourraient y marquer des points. « Ce sera un grand test pour la cohésion de l’union monétaire », estime Maxime Sbaihi, économiste chez Bloomberg Intelligence. Le danger ? « Sûrement pas de voir un pays quitter l’euro », rassure-t-il.

Mais le doute politique pèsera sur l’investissement privé. Et les marchés pourraient réclamer des taux d’intérêt plus élevés aux entreprises et aux Etats. Les finances publiques s’en trouveraient fragilisées. D’autant que s’ajouteront à cela les incertitudes liées aux négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui devraient réellement débuter cette année. Sans parler de celles entourant le programme de Donald Trump aux Etats-Unis. Ses promesses protectionnistes, si elles sont appliquées, pourraient nuire au commerce mondial, déjà anémique.

  • Le retour de l’inflation va fragiliser le pouvoir d’achat

Hausse des cours du pétrole oblige, les prix vont lentement remonter dans la zone euro. Selon la Banque centrale européenne (BCE), l’inflation devrait passer de 0,2 % en 2016 à 1,2 % en 2017, se rapprochant ainsi doucement de la cible de 2 % de l’institut monétaire. A première vue, c’est une bonne nouvelle : le spectre déflationniste menaçant l’Europe depuis 2013 s’éloigne enfin.

Seulement voilà : en zone euro, la hausse des prix des produits importés, comme le pétrole, ne devrait guère être suivie par une hausse notable des salaires, contrairement à ce que l’on observe aux Etats-Unis. Et ce, parce que le taux de chômage européen frôle toujours les 10 %. « Sur le Vieux Continent, le retour de l’inflation pourrait donc se traduire surtout par une baisse du pouvoir d’achat des ménages, pénalisant la croissance », explique Stéphanie Villers, chef économiste d’Humanis.

  • La hausse des taux pourrait pénaliser la zone euro

Le 15 décembre, la Réserve fédérale a relevé ses taux directeurs d’un quart de point, tandis que les taux souverains américains ont commencé à remonter depuis l’été, entraînant dans leur sillage les taux français, allemands et italiens. Le cycle de baisse des taux observée depuis plus d’une décennie touche à sa fin. C’est plutôt une bonne nouvelle car ils étaient tombés trop bas, jugent la plupart des économistes. A condition du moins que la hausse ne s’emballe pas : « En Europe, elle pourrait coûter cher aux Etats les plus fragiles, en particulier l’Italie et le Portugal », prévient Gilles Moëc, chez Bank of America ML.

Pour l’éviter, la BCE a décidé en décembre de prolonger ses rachats de dettes publiques (80 milliards d’euros mensuels) jusqu’à la fin 2017. Mais cela pourrait ne pas suffire : l’outil monétaire n’est plus aussi efficace qu’avant, et la BCE est désormais à court de cartouches. En outre, la remontée des taux américains, qui attire les capitaux vers les Etats-Unis, pourrait fragiliser les pays émergents et, par extension, l’économie mondiale. Seule consolation, si l’on peut dire : la baisse de l’euro face au dollar pourrait se poursuivre, au profit des exportations européennes…

  • Les banques italiennes continueront d’inquiéter

C’est désormais certain : l’Etat italien va intervenir pour renflouer Banca Monte dei Paschi di Siena, la quatrième banque du pays, qui inquiète les marchés depuis des mois. Pour ce, Rome a emprunté 20 milliards d’euros sur les marchés en décembre. Une somme qui pourrait également être utilisée pour aider d’autres établissements en difficulté, comme Banca Popolare di Vicenza, Veneto Banca ou Banca Carige.

Mais même après cela, le système bancaire italien, handicapé par 360 milliards d’euros de mauvaises dettes, restera fragile. « Le ménage n’a pas encore été fait dans les petites banques locales, très peu rentables », note Nicolas Véron, spécialiste du sujet au Peterson Institute, un think tank de Washington. Ces faiblesses ne risquent pas de déclencher une nouvelle crise financière majeure. En revanche, les banques en mauvaise forme ne distribuent plus de nouveau crédit aux entreprises cherchant à investir. Cela pèsera pendant des années sur la croissance de la troisième économie de la zone euro – et donc, de ses partenaires commerciaux.

  • Les discussions sur la dette grecque vont se poursuivre

Plus personne, en Europe, n’évoque la possibilité d’une sortie grecque de la zone euro, comme à l’été 2015. Pour autant, les discussions tendues entre Athènes et ses créanciers européens devraient se poursuivre tout au long de l’année à venir. Celles-ci achoppent toujours sur le même point : le Fonds monétaire international n’a toujours pas confirmé sa participation au troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros accordé au pays à l’été 2015, et l’Allemagne refuse d’en faire plus pour alléger encore la dette publique hellène (180 % du PIB) à long terme.

Si rien ne bouge d’ici là, ce qui est probable, le risque d’un défaut de paiement partiel pourrait resurgir en juillet, lorsque la Grèce devra rembourser 3,9 milliards d’euros à la BCE. De quoi briser la fragile reprise observée depuis quelques mois.

Marie Charrel

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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Revue de presse du MEDEF IDF du mercredi 4 janvier 2017

2017-06-05T10:29:23+02:00Mots-clés : , |

 

::: ECONOMIE

LE MONDE – 04/01/2017

Compte prévention de la pénibilité : le patronat traîne des pieds

Le MEDEF et la CGPME parient sur le retour de la droite qui a promis l’abolition du dispositif.

Le compte personnel de prévention de la pénibilité (ou « C3P ») est sur le point de franchir une nouvelle étape. Les entreprises ont, en effet, jusqu’au 31 janvier pour déclarer si elles emploient des salariés exposés à un ou plusieurs des six facteurs de risques applicables depuis l’été 2016 (en plus des quatre autres, déjà entrés en vigueur en 2015). L’une des questions, désormais, est de savoir si elles vont se conformer à ces nouvelles règles. Car plusieurs organisations patronales y sont hostiles, dénonçant une « usine à gaz » impossible à faire tourner ; elles espèrent, presque ouvertement, que le dispositif sera aboli en cas de victoire de la droite à la présidentielle d’avril-mai prochain.

Grâce au C3P, tout travailleur exerçant un métier éprouvant se voit accorder des points qui lui offrent trois options, à terme : partir plus tôt à la retraite, passer à temps partiel tout en gardant sa rémunération ou suivre une formation de manière à changer de poste. La mise en vigueur, il y a deux ans, des quatre premiers critères (travail en équipes alternantes, activité de nuit…) s’est déroulée sans trop d’anicroches.

Les choses se sont corsées, en revanche, pour les six autres paramètres (bruit, vibrations mécaniques, exposition à des produits chimiques dangereux…). « Nous ne savons pas comment faire (…) donc nous ne [les] appliquerons pas », avait lancé le président du Medef, Pierre Gattaz, fin juin 2016. De son côté, la CGPME a déposé un recours devant le Conseil d’Etat afin d’obtenir l’annulation de deux décrets : elle invoque notamment le caractère inintelligible des textes définissant les facteurs de risques ; et conclut à « l’impossibilité » de les respecter, plongeant des entreprises, surtout petites et moyennes, « dans l’illégalité ».

« Blocages »

Pour aider les employeurs à s’y retrouver, en particulier les TPE et les PME, la loi avait invité les branches professionnelles à élaborer des modes d’emploi sous la forme de « référentiels » ou d’« accords ». Dans l’entourage de la ministre du travail, Myriam El Khomri, on indique que quatre référentiels ont été homologués par l’administration et un accord a été « étendu » – c’est-à-dire qu’il a force obligatoire sur les entreprises concernées. Sept autres référentiels et deux accords supplémentaires devraient sortir dans les prochains jours, complète-t-on, rue de Grenelle : « Cela montre que l’application de la réforme est possible quand la volonté est là. »

Mais des « blocages » se sont produits dans plusieurs branches alors même qu’elles avaient rédigé des guides. Le bâtiment et la métallurgie en ont un ; ils n’ont pas été déposés au nom d’un « choix politique » motivé par une « opposition de principe », affirme-t-on chez Mme El Khomri. « La révolte est organisée par des organisations d’employeurs, surtout le Medef et la CGPME », enchaîne Hervé Garnier (CFDT).

Certains états-majors patronaux traînent des pieds, en pariant sur une victoire à la présidentielle de François Fillon, qui pourrait être synonyme de suppression du C3P puisque celui-ci l’a promise s’il est élu. Mais ce calcul « n’est pas sans risque », observe un ancien haut gradé du Medef. Pour des raisons juridiques, tout d’abord. A l’heure actuelle, un peu plus de 500 000 comptes ont été ouverts, au titre des quatre premiers facteurs de risques. Un nombre qui est appelé à s’accroître, à la faveur des déclarations liées aux six autres paramètres. Car bon nombre de dirigeants de sociétés jouent le jeu : « Je ne connais pas de grandes entreprises qui ont décidé de ne pas appliquer le dispositif », confie, sous le sceau de l’anonymat, un spécialiste du sujet. Des salariés ont donc acquis des droits, qu’il serait très difficile de détricoter.

L’autre obstacle est politique. La CFDT a pesé de tout son poids pour que le C3P soit instauré : elle le défendra bec et ongles s’il est menacé. « Est-ce qu’un gouvernement aura la capacité de se mettre à dos le principal syndicat réformateur du pays ? », s’interroge le même ex-élu du Medef.

Bertrand Bissuel

 

 

LE FIGARO – 04/01/2017

Une carte d’identification dans le BTP pour lutter contre la fraude au travail détaché

Cet outil doit permettre aux inspecteurs du travail d’identifier immédiatement les personnes non déclarées.

Un parrain et une marraine engagés, et pas des moindres, pour lancer la toute nouvelle carte d’identification professionnelle du BTP. Bernard Cazeneuve et Myriam El Khomri se rendent en effet ce mercredi à l’Imprimerie nationale de Douai pour assister à la sortie de presse des premiers titres. Le premier ministre en profitera pour rappeler les objectifs du gouvernement en termes de lutte contre le travail détaché illégal.

Cette carte professionnelle était réclamée depuis dix ans par les entreprises du BTP, qui souffrent au premier chef de la concurrence déloyale provoquée par la fraude au travail détaché. Ce sont d’ailleurs les employeurs qui financeront l’impression des cartes d’immatriculation dont le principe a été accepté par l’ancien ministre du Travail, François Rebsamen, avant d’être inscrit dans la loi Macron de 2015. «Le but est de savoir enfin très simplement qui est qui sur un chantier, se félicite Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Aujourd’hui, il y a tellement de compagnons avec des contrats différents – CDI ou CDD de nos entreprises, CDI ou CDD détachés, intérimaires d’agences françaises ou détachés… – qu’on ne sait plus qui vient d’où.»

Grâce à cette carte, les inspecteurs du travail pourront immédiatement identifier les personnes non déclarées et vérifier, pour celles en possession du titre, que l’employeur remplit bien toutes ses obligations. À la manière des titres de transport dématérialisés, type pass Navigo en Île-de-France, le contrôleur aura accès en scannant la carte à une base informatisée de données personnelles.

Une première phase pilote a concerné une poignée d’entreprises en décembre avant un déploiement progressif sur tout le territoire jusqu’en juin. Les entreprises disposent d’un délai de deux mois pour mettre en règle tous leurs salariés (1,6 million cette année). L’ensemble des démarches s’effectue en ligne sur le site cartebtp.fr. Selon la FFB, environ 100.000 travailleurs détachés déclarés, et autant de non déclarés, sont employés aujourd’hui dans le secteur du bâtiment.

La lutte contre la fraude au détachement est devenue une priorité en France depuis les lois Savary (juillet 2014) et Macron (août 2015). Selon les données du ministère du Travail, pas moins de 1500 interventions de l’Inspection du travail sont recensées en moyenne tous les mois depuis septembre 2015, soit trois fois plus qu’auparavant. Des «descentes» quasi policières qui ont débouché sur 840 amendes administratives depuis juillet 2015 et sur 33 suspensions de chantiers en 2016.

Révision de la directive européenne

«La carte BTP ne peut être qu’une étape, prévient toutefois Jacques Chanut. Il faut encore renforcer les contrôles pour les dépassements de temps de travail et chez les particuliers.» Et le président de la FFB de donner une piste aux contrôleurs de l’Inspection du travail: «Il faudrait commencer par s’intéresser aux camionnettes sur les parkings des magasins de bricolage où des ouvriers proposent leurs services à des particuliers pour 50 euros par jour.»

Le travail détaché au sein de l’Union européenne est autorisé depuis la directive de 1996. Le texte, rédigé à une époque où l’Europe comptait quinze membres et où les écarts de salaires minimums allaient d’un à trois, contre un à dix aujourd’hui, subit une forte contestation. Myriam El Khomri, avec ses homologues allemande et belge, en demande d’ailleurs une révision, aujourd’hui totalement bloquée. Lorsqu’une entreprise détache un salarié dans l’Union européenne, il s’aligne sur le pays d’accueil en termes de salaire mais paie les cotisations sociales du pays d’origine.

Anne de Guigné

 

 

LE FIGARO – 04/01/2017

L’État français va émettre sa première obligation verte

Le programme d’émissions français pourrait financer des projets bénéfiques à l’environnement jusqu’à 10 milliards d’euros.

La France veut accélérer le développement de la finance verte. Comme promis, elle va donc émettre dans les prochaines semaines des emprunts d’État dédiés au financement de projets bénéfiques à l’environnement (transports propres, économies d’énergie…), pour lutter contre le réchauffement climatique et défendre la biodiversité. Elle avait l’ambition d’être le premier État à émettre ces obligations vertes, dans la continuité de la COP21, mais la Pologne lui a grillé la politesse en décembre, pour des montants modestes (750 millions d’euros sur cinq ans). Présenté mardi matin par Michel Sapin, et Ségolène Royal, le programme d’émissions français pourrait, lui, financer jusqu’à 10 milliards d’euros de dépenses «vertes» clairement identifiées (dépenses fiscales, ou de fonctionnement, mais aussi investissements nouveaux).

L’Agence France Trésor a confié à un groupe de banques la mission d’évaluer l’appétit des investisseurs internationaux pour ces emprunts d’une durée longue (de quinze à vingt-cinq ans), qui devront être liquides «afin que l’État ne paie pas plus cher que sur ces autres emprunts», a précisé le ministre des Finances. Ce test déterminera la taille de la première émission, qui devrait être assez importante (au moins 2,5 milliards d’euros) pour trouver sa place dans les indices mondiaux. Jusqu’à présent, les investisseurs se sont montrés très friands des green bonds déjà émis par des organismes internationaux, des entreprises (EDF…) ou des banques (Société générale, Crédit agricole, BNP, BPCE…).

Anne Bodescot

 

::: ENTREPRISES

LE POINT – 04/01/2017

Saint-Nazaire : l’italien Fincantieri retenu pour reprendre STX France

 

Livraison du paquebot « Harmony of the Seas » à l’armateur Royal Caribbean Cruises Ltd. Chantier naval STX.

Les chantiers de Saint-Nazaire sont la seule filiale rentable du groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding. Fincantieri était seul en lice.

La justice sud-coréenne a retenu le constructeur naval italien Fincantieri comme candidat préféré à la reprise du chantier naval STX France de Saint-Nazaire, a annoncé mardi un porte-parole du tribunal gérant ce dossier. Le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, actionnaire majoritaire du chantier de Saint-Nazaire, se débat depuis des années avec des pertes croissantes provoquées par une gestion défaillante et une demande mondiale en berne. Il a officiellement été mis en vente en octobre par la justice sud-coréenne.

Les chantiers de Saint-Nazaire, détenus pour un tiers par l’État français, sont sa seule filiale rentable. « Le tribunal est parvenu à une décision cet après-midi », a déclaré à l’AFP le juge Choi Ung-young, qui fait office de porte-parole du tribunal de commerce du district central de Séoul.

Fincantieri doit à présent mener une étude de terrain sur les chantiers navals français et se mettre d’accord sur un prix d’achat avec le groupe sud-coréen, avant la signature d’un accord qui le verrait acquérir 66,6 % de STX France, a ajouté le porte-parole. L’italien, interrogé par l’AFP, s’est refusé à tout commentaire.

Réactions politiques

À la suite de cette annonce, le Parti communiste a indiqué dans un communiqué : «  L’État a toutes les cartes en mains pour s’opposer à la prise de contrôle italienne. Il n’est pas trop tard pour mettre en œuvre une solution nationale utile au pays en renforçant la participation de l’État au capital du chantier, en y associant ses partenaires historiques, mais aussi des industriels nationaux  ».

De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, candidat Debout la France à la présidentielle, a déclaré : « À peine acheté, STX France peut craindre une réorganisation opérée par son repreneur italien : ce dernier pillera le savoir-faire français, la richesse en R&D de STX et ses commandes qui se comptent en milliards… Dans une logique de baisse des coûts, il pourra également supprimer les postes en France au profit de sites de production chinois ! (…) Un État sensé et défenseur des intérêts nationaux bloquerait par tous les moyens cette acquisition d’entreprise stratégique par un groupe étranger, en activant le décret Villepin (élargi par Arnaud Montebourg lors de l’affaire Alstom). Il entamerait des négociations visant à nationaliser STX France dans le cadre d’un conglomérat STX/DCNS/Alstom ».

Sur Twitter, Marine Le Pen, candidate Front national à la présidentielle, a publié le message suivant : « Chantiers navals : vives inquiétudes autour de la reprise par l’italien #Fincantieri. Mon engagement : reprise à 51 % par l’État ».

La filiale française en pleine forme

Les noms de Fincantieri, du néerlandais Damen et du groupe naval français DCNS avaient été avancés pour la reprise de la florissante filiale française de STX Offshore and Shipbuilding. Mais l’italien avait été le seul à faire une offre de reprise la semaine dernière dans les délais impartis.

Contrairement à sa maison mère, STX France, qui compte 2 600 salariés et fait travailler environ 5 000 sous-traitants, est en pleine forme avec un carnet de commandes très bien rempli. STX France avait été revendu à STX en 2008 par le norvégien Aker Yards, qui l’avait racheté en 2006 à Alstom.

STX Offshore and  Shipbuilding est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4 000 milliards de wons pour l’aider à faire face à ses échéances (3,2 milliards d’euros), mais cela n’a pas suffi à remettre l’entreprise à flot et son endettement total atteignait 7 300 milliards de wons en juin.

 

LA TRIBUNE – 04/01/2017

Immobilier : 2016, une année exceptionnelle

 

Une série de nouveaux chiffres sur l’immobilier en France viennent d’être publiés. Ils confirment que 2016 a été une année exceptionnelle.

Porté par un crédit très bon marché et des aides publiques, le marché immobilier ancien en France a connu une année 2016 exceptionnelle avec de gros volumes de ventes, selon les deux premiers réseaux immobiliers à publier leurs chiffres. L’année écoulée a été un « très grand cru qui n’est pas sans rappeler l’année 2007 » estimait lundi Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau Laforêt (700 agences) dont les transactions ont bondi de 12,8 % au plan national, tandis que son concurrent Guy Hoquet L’Immobilier (450 agences), filiale du groupe Nexity, a vu ses ventes bondir de 11,5 % en France, et même 15 % à Paris. Chez Century 21, les transactions ont même bondi de 15,1 % en 2016. « De nombreux économistes pronostiquent autour de 840.000 transactions » à l’échelle de la France, souligne Laforêt, tandis que Guy Hoquet et Century 21 prédisent jusqu’à 850.000 ventes. Pour en être certain, il faudra toutefois attendre les chiffres définitifs des notaires qui seront publiés dans les prochaines semaines.

Conditions exceptionnelles de taux

Ce dynamisme du marché est dû à des « conditions exceptionnelles de taux », rappelle Fabrice Abraham, directeur général de Guy Hoquet, ainsi qu’à des prix légèrement baissiers depuis 2011. Ces deux facteurs ont permis aux acquéreurs de « voir le prix de leur achat immobilier baisser de 20 à 25 % », précise-t-il. Après un an de baisse continue, les taux d’intérêt ont très légèrement augmenté en décembre à 1,34 % en moyenne, a annoncé lundi de son côté l’observatoire Crédit Logement/CSA. Même s’ils ont « sans doute atteint un seuil historique, en-dessous duquel il sera difficile de descendre », relève Elix Rizkallah, président de Laforêt, ils « offrent aux emprunteurs un pouvoir d’achat qui dynamise l’ensemble du marché immobilier ». Ces ventes très étoffées ont été soutenues par les deux moteurs traditionnels du marché: les ménages qui ont accédé à la propriété et les investisseurs.

Les primo-accédants très présents

« Très actifs », note Guy Hoquet, les primo-accédants sont aussi de plus en plus présents, en générant 40 % du volume des transactions en 2016 contre 36 % l’année d’avant et 24 % en 2012, au sein du réseau. En parallèle les « secundo-accédants », qui vendent un logement pour en racheter un autre, reculent en ne représentant plus que 42 % des volumes de ventes, contre 60 % en 2012. Les investisseurs sont de retour en générant 18 % des transactions en 2016, soit le double du volume de 2015, chez Guy Hoquet et 15 % chez Laforêt (contre 11 %). De leur côté les prix des biens vendus ont progressé de 1,9 % en France (et même de 3,8 % à Paris) chez Laforêt et de 3,1 % chez Guy Hoquet (+4,8 % à Paris).

 

LES ECHOS – 04/01/2017

Les six défis qui attendent SFR, Free, Orange, Bouygues Telecom en 2017

 

Les frais d’itinérance frappant les appels passés de l’étranger disparaissent : le texte a été adopté par la Commission européenne mi-décembre.

Après une année marquée par l’échec de la consolidation, 2017 promet d’être à nouveau animée dans les télécoms. Revue de détail des principaux enjeux du secteur, dans un contexte de marché toujours aussi concurrentiel.

La fin du « roaming »

A partir de juin prochain, les Européens en voyage pourront utiliser leurs portables dans n’importe quel pays de l’Union sans se soucier de la facture à la fin du mois. Les frais d’itinérance (ou « roaming ») vont en effet disparaître. Après quelques rebondissements à l’automne, le texte a finalement été adopté par Bruxelles mi-décembre. Les opérateurs ont obtenu des garde-fous afin d’éviter les abus. En cas de consommation forte et régulière, il sera par exemple possible d’exiger des explications et de surfacturer. Objectif : éviter que les consommateurs n’achètent une carte SIM dans un pays où les télécoms sont peu chers pour l’utiliser uniquement dans leur pays, en itinérance. Cette nouvelle législation va représenter un manque à gagner pour les opérateurs français. La France faisant partie des pays qui accueillent le plus de touristes, elle profite des flux de communications avec les autres pays. Les « telcos » s’y sont préparés en offrant progressivement le roaming dans des forfaits. Mais « il y aura clairement un impact défavorable dans les comptes des opérateurs en 2017 et 2018 », affirme Thomas Coudry, analyste chez Bryan Garnier. Chez Orange, on a déjà fait les comptes : ce sont 150 millions d’euros d’Ebitda qui pourraient faire défaut cette année par rapport à 2016 (soit 1,2 % de l’Ebitda 2015). A charge aux opérateurs de trouver un moyen de compenser ces pertes de marges.

Consolidation, stop ou encore ?

Tout le monde, ou presque, y a cru l’an dernier :  Orange devait racheter Bouygues Telecom. Mais les négociations ont échoué et, depuis, c’est le statu quo. L’élection d’un nouveau président de la République cette année pourrait changer la donne. Si l’Etat devait vendre sa participation de 23 % dans Orange, par exemple, cela faciliterait une fusion. Parmi les candidats, François Fillon a prévenu que, s’il était élu, il procéderait à des privatisations. Mais ce dernier est aussi l’initiateur de la quatrième licence de téléphonie mobile accordée à Free. Pas sûr qu’il s’emploie à détruire ce qu’il a lui-même construit en faisant passer le nombre d’opérateurs télécoms de trois à quatre. Un autre acteur pourrait entrer dans le jeu : Vivendi. Poussé par Vincent Bolloré, la maison mère de Canal+ (qui détient des parts dans les opérateurs Telecom Italia et Telefonica) lorgnerait désormais sur Orange. Un scénario voyant Vivendi apporter ses 23 % dans Telecom Italia à Orange en échange d’une entrée au capital de l’opérateur historique français n’est pas à exclure.

La poursuite de la convergence

Initié en 2016, le renforcement des opérateurs télécoms dans les contenus pourrait bien être l’un des thèmes forts de 2017. SFR, le plus offensif dans ce domaine, et Orange vont commencer à produire des séries cette année. SFR va aussi investir dans le cinéma, ce qu’Orange fait depuis longtemps. SFR, qui détient l’exclusivité des droits TV de la Premier League, pourrait aussi s’intéresser à la Ligue 1 et à la Ligue des champions. Les lignes bougent : Stéphane Richard, le patron d’Orange, n’exclut plus d’investir dans les droits du foot et de prendre une participation, même minoritaire, dans Canal+. Les autorités de régulation pourraient toutefois se montrer sourcilleuses. La nouvelle présidente de l’Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva, aura probablement son mot à dire si les exclusivités des opérateurs se multiplient. « Tout ce qui brille n’est pas de l’or », a prévenu de son côté Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, en fin d’année, en allusion aux opérateurs qui investissent beaucoup dans les contenus. Le régulateur redoute une réduction des investissements dans les infrastructures.

La diversification en marche

Les opérateurs télécoms n’ont pas vocation a être de simples tuyaux qui vendent un abonnement à Internet, au téléphone et à la télévision. Certains réfléchissent déjà à vendre d’autres services. C’est le cas d’Orange, qui va lancer Orange Bank, une banque mobile, au premier semestre, après avoir racheté 65 % de Groupama Banque. C’est le projet le plus structurant de l’opérateur cette année et un vrai défi, car ce type d’initiative de la part d’un opérateur télécoms n’a jamais connu de succès à grande échelle dans un pays développé. SFR a aussi des projets dans la banque en ligne et dans la télémédecine. Il discute avec des banques françaises de la conception d’un porte-monnaie électronique et prépare le lancement d’une offre de terminal de paiement mobile pour les commerçants en 2017.

Cap sur l’international

Si la consolidation nationale reste dans toutes les têtes, les opérateurs, à l’exception de Bouygues Telecom, regardent aussi vers l’étranger. Pour la première fois, en 2017, Free sortira du cadre hexagonal pour se lancer à la conquête de l’Italie. Après la fusion, l’an dernier, entre Wind et H3G, le groupe a récupéré des fréquences, des antennes et le droit d’utiliser une partie du réseau du nouvel ensemble ainsi constitué. Bref, tout pour devenir le quatrième opérateur de la péninsule. Xavier Niel et ses lieutenants multiplient les allers-retours entre Paris et Milan. Les premières offres devraient voir le jour à la fin de l’année. Reste à savoir si Free parviendra à y bousculer le marché comme en France. Orange, de son côté, continuera à sonder les opportunités à l’international. En Afrique, où il est déjà très présent ; en Europe de l’Est, où il convoite Vivacom, le numéro un bulgare des télécoms ; et enfin en Iran, où il travaille sur un partenariat avec MCI, leader du mobile. Enfin, après une pause en 2016, Altice, le holding de SFR, pourrait renouer avec les acquisitions. Priorité aux Etats-Unis, où Patrick Drahi envisage de faire coter une partie de ses activités pour financer sa future croissance.

La Fin programmée des zones blanches

La fracture numérique pourra-t-elle être résorbée en 2017 ? Des échéances importantes sont en tout cas attendues. D’ici au mois de juin, les opérateurs télécoms ont l’obligation de couvrir en 3G les zones blanches du territoire, ces endroits où le mobile ne passe pas. Près de 3.800 centres-bourgs figurent dans le programme zones blanches, représentant environ 1 % de la population française. Dès la fin de 2016, l’intégralité de ces sites devaient être couverts en voix et en SMS. Pas sûr que l’objectif ait été atteint, alors que certains pylônes restaient encore à construire…

Enfin, le 17 janvier, 40 % des habitants de la zone peu dense (18 % de la population) devront bénéficier de la 4G, conformément aux obligations liées à l’achat des fréquences par les opérateurs.

Fabienne Schmitt et Romain Gueugneau

 

 

L’EXPRESS – 04/01/2017

CES 2017: pourquoi les entreprises françaises misent gros sur Las Vegas

Pour cette édition 2017 du CES, près de 500 entreprises françaises devraient être représentées à Las Vegas. Officiellement, ou plus officieusement…

Faire des milliers de kilomètres, investir des milliers d’euros, tout ça pour quoi? L’Express a sondé start-ups, grands groupes et spécialistes du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas pour comprendre l’intérêt et les objectifs des « frenchies » à y être.

Présenter son produit, sentir les évolutions du marché, alimenter son réseau… A première vue, le CES de Las Vegas est un salon professionnel comme il en existe des centaines chaque année à travers le monde. A ceci près qu’il est le seul à réunir autant de professionnels de la high-tech et que les Français n’hésitent pas faire des milliers de kilomètres pour discuter, souvent, entre eux.

« En tout il doit y avoir environ 500 entreprises tricolores présentes dans les allées du salon, indique à L’Express Christian Pineau, spécialiste du CES et président d’International Boost, une agence spécialisée qui accompagne les boîtes à Vegas. L’essence du CES, c’est le business. Avant le salon était très BtoC [business to consumer], mais il se transforme et devient plus BtoB [business to business]. Cela change la donne ».

Eram a « testé le marché »

Pour les entreprises, venir à Las Vegas est une sorte de voyage initiatique qui laisse peu de place au hasard. Afin d’exposer sur place, il faut soit fournir un produit fini, soit un prototype bien avancé. Comme ce fut le cas par exemple pour la marque de chaussure Eram. Pour les dirigeants du groupe familial du Maine-et-Loire, plus gros employeur du département, franchir le pas à quelques semaines à peine du salon était un pari osé.

« Nous avions un premier prototype de chaussure connectée, la « Choose », que l’on venait de présenter à un salon près de Lille. Les premiers retours étaient bons, on s’est dit qu’il fallait tenter le coup au CES, explique à L’Express Renaud Montin, directeur de l’innovation chez Eram. On s’est activé pour préparer une V2, très axée mode plus que techno. L’idée ce n’était pas de repartir avec une liste de commandes, mais plus de tester le marché directement ».

Dans ses valises, Renaud Montin est quand même rentré avec une très belle couverture médiatique, et quelques contacts précieux avec des distributeurs. « Cette année, on y retourne, davantage en tant que spectateurs. On sait que les gens ont adoré le produit, maintenant il ne faut pas les faire attendre trop longtemps », précise Renaud Montin. La commercialisation du produit est actée, ce deuxième voyage sera donc l’occasion de nourrir son réseau.

La Poste poursuit « sa diversification »

Le « networking » c’est justement le second levier du CES. En marge de la convention, conférences, soirées et petits entretiens se tiennent dans les salons feutrés des hôtels de Las Vegas. Les dirigeants de grands groupes reçoivent clients, fournisseurs et décideurs en coulisses. Cette année, le fabricant français STMicroelectronics, visiteur fidèle du CES, a décidé de la jouer à l’américaine, « backstage » comme on dit.

Mais d’autres grands comptes comme La Poste, Crédit Agricole ou Engie se mettent en première ligne. « Pour ces grandes entreprises, c’est surtout une question de branding, d’alimenter leur réputation, surtout vis-à-vis des Français d’ailleurs, note un observateur avisé. Pour assurer leur visibilité, ils emmènent avec eux des start-ups et louent des espaces très chers, pour plusieurs centaines de milliers d’euros ».

Au groupe La Poste, Jérôme Toucheboeuf accompagnera 16 start-ups sélectionnées pour s’afficher sur son stand. « C’est notre 3e année au CES, cette démarche s’inscrit dans une stratégie de diversification que l’on a lancé autour des objets connectés. Pour ces jeunes boites, venir à Vegas a un coût. Pour nous, cela permet de montrer notre investissement dans ce domaine. Tout le monde est gagnant », avance le directeur Innovation de La Poste.

D’autant plus que cet investissement peut se conclure par des contrats. L’année dernière, à Vegas, La Poste a noué des contacts avec Malakoff-Médéric, et signé un accord avec BNB Real Estate pour mettre en place une solution de gestion de la surveillance de ses bâtiments. « Ce sont des opportunités qui se créent. A la base, on ne pense pas forcément à nous. Être sur place facilite les échanges et rend les choses plus simples », note Jérôme Toucheboeuf

Les start-ups « s’ouvrent des portes »

Chez les startupers, le CES peut faire office de tremplin. L’année dernière, la jeune pousse 10-Vins, qui commercialise une machine de dégustation, une sorte de « Nespresso » de l’or rouge, est reparti de Vegas avec deux prix.

« Nous étions quatre sur place et c’était assez intense, raconte à L’Express Thibault Jarousse, la trentaine, ingénieur de métier et créateur de l’entreprise en 2012. A la base, l’objectif était très clairement l’analyse du marché américain. Nous sommes restés 3 semaines, à Las Vegas puis San Francisco et enfin New York. L’idée était de savoir si nous démarrions côte ouest ou côte est. En fait, nous avons été un peu dépassés par les événements, mais ça nous a ouvert pas mal de portes ».

Démarrage à Singapour, levée de fonds de 2 millions d’euros, lancement de la distribution avec les Galeries Lafayette… Si l’entreprise y retourne cette année, c’est avec « l’objectif de démarrer le marché américain », précise le jeune entrepreneur.

Et ça tombe bien, il semblerait que l’attrait avec l’Oncle Sam soit réciproque. « La France est un marché critique pour le succès du CES, précise à L’Express John Kelley, un des dirigeants du salon en charge des programmes internationaux. Nous sommes ravis que les décideurs français considèrent comme une priorité de venir au CES pour expérimenter la prochaine vague d’innovation qui changera notre monde. La France s’est désormais identifiée comme un pays qui privilégie l’innovation technologique, et cela explique sa présence accrue au CES ». Il ne reste plus aux « Frenchies » qu’à bien placer leurs jetons…

Vidéo : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/ces-2017-pourquoi-les-entreprises-francaises-misent-gros-sur-las-vegas_1865370.html

 

Sébastien Pommier

 

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 04/01/2017

Peillon et Valls présentent leurs programmes

Les deux candidats à la primaire à gauche ont exposé les grandes lignes de leurs projets, mardi 3 janvier.

Manuel Valls et Vincent Peillon, les deux candidats tardifs de la primaire à gauche, ont présenté leurs projets respectifs, mardi 3 janvier. Alors que la compétition s’accélère, moins de trois semaines avant le premier tour de l’élection (le 22 janvier) et neuf jours avant le premier débat télévisé (le 12 janvier), la gestion de l’agenda médiatique devient une arme politique. Pas question donc d’offrir à la concurrence la possibilité d’occuper seule le terrain.

L’ancien premier ministre et l’ex-ministre de l’éducation nationale ont chacun un positionnement délicat à trouver avant le vote. Les deux autres candidats principaux de la primaire, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, attaquent le bilan de François Hollande, rappelant qu’ils ont quitté le pouvoir en 2014, sur fond de désaccord politique. MM. Valls et Peillon, eux, assument ce bilan, mais revendiquent une part d’inventivité personnelle. Difficile équilibre, illustré avant les fêtes par la proposition de M. Valls de supprimer l’article 49.3, qu’il a pourtant utilisé à six reprises comme chef de la majorité pour faire voter la loi Macron et la loi travail.

Soucieux de parler au cœur du Parti socialiste, M. Peillon tente de ressusciter l’héritage des années bénies du gouvernement Jospin, au risque d’oublier que l’histoire a mal fini le 21 avril 2002. Il veut incarner « une candidature de respect », fidèle à une gauche de gouvernement social-démocrate, mais sans l’intransigeance vallsienne de l’exercice du pouvoir. Dans son projet, le professeur de philosophie met fortement l’accent sur l’enseignement supérieur et la recherche, en promettant de créer 8 000 postes supplémentaires d’enseignants sur cinq ans, ainsi que 4 000 postes de jeunes chercheurs et ingénieurs, pour « gagner la bataille de l’intelligence ». L’eurodéputé propose également un « New Deal européen » avec le déploiement d’un plan d’investissement communautaire de « 1 000 milliards d’euros » pour financer des secteurs d’avenir.

Droit de vote des étrangers aux élections locales

Sur le plan institutionnel, M. Peillon plaide pour une élection des députés à la proportionnelle dans « les grandes régions » pour lutter contre le « poison du fait majoritaire ». Un référendum, qui serait programmé à l’automne 2017, prévoit aussi l’indépendance effective des magistrats du parquet, la transformation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle et la mise en œuvre du droit de vote des étrangers aux élections locales.

Au niveau budgétaire, M. Peillon entend « poursuivre » la baisse des déficits publics, mais veut augmenter le budget de la justice de 5 % par an pendant tout le quinquennat, mettre en place la CSG progressive et réformer la fiscalité sur la transmission des patrimoines et la détention de capital. Sans abroger la loi travail, il entend revenir sur sa mesure principale, en rétablissant la hiérarchie des normes dans le droit du travail.

De son côté, M. Valls cherche à incarner une gauche de gouvernement débarrassée des ambiguïtés du hollandisme. Dans son projet, il insiste particulièrement sur la question européenne, proposant une « conférence de refondation de l’Europe » avec un seul « projet clair : la protection des Européens à l’heure de la mondialisation ». Une défense de la « souveraineté » qui s’adresse notamment aux classes populaires s’estimant « dépossédées de leur destin », afin de leur montrer qu’il a entendu les messages électoraux envoyés par le Brexit britannique ou la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.

« Le projet doit pouvoir évoluer »

Reprenant ses plaidoyers pour une « nation éducative » et une « renaissance démocratique », M. Valls souhaite également « redonner du pouvoir d’achat » aux Français. Il propose ainsi la mise en place d’un « revenu décent », différent du revenu universel d’existence de M. Hamon, qui prévoit la fusion des minima sociaux et la création d’un revenu d’autonomie pour tous les 18-25 ans. Concernant la lutte contre les discriminations, l’ex-premier ministre promet de « faire disparaître en dix ans » l’écart de salaires femmes-hommes dans les entreprises.

Malgré ses cinquante pages, l’objectif du projet vallsiste n’est pas de présenter une plate-forme de propositions ultra-détaillées. « On n’est pas sur un catalogue présidentiel avec 110 propositions, mais plutôt sur une dizaine de priorités bien identifiées, car le projet doit pouvoir évoluer pour la présidentielle », explique Olivier Dussopt, son porte-parole. Selon le député de l’Ardèche, l’ancien premier ministre veut « éviter le syndrome Fillon élu en novembre à la primaire de la droite sur un programme précis, qu’il doit désormais mettre sous le tapis pour tenter de rassembler les Français ».

« Un mauvais congrès du PS »

Sur plusieurs aspects, les idées de MM. Valls et Peillon se rejoignent : tous deux proposent par exemple de porter à 2 % du PIB le budget de la défense, la création de 5 000 postes de gendarmes et de policiers supplémentaires en cinq ans, la limitation du cumul des mandats dans le temps et la baisse du nombre de parlementaires, la suppression de la Cour de justice de la République ou la consultation des citoyens lors de la fabrication des lois au Parlement. Au niveau européen, ils sont favorables l’un et l’autre à une « pause » dans le processus d’élargissement de l’Union, ainsi qu’au fonctionnement de l’Europe par « cercles » de pays si l’unanimité des 27 membres est introuvable sur certains dossiers.

Un tel parallélisme fait dire au camp Valls que la candidature de M. Peillon n’existe en réalité que par calcul interne, pour empêcher leur champion. « Quelle est la ligne politique de Vincent Peillon, à part gêner Manuel Valls ? Cela ne fait pas un projet, c’est au contraire la meilleure façon de faire de la primaire un mauvais congrès du PS », estime M. Dussopt.

Face à ce duel à distance, MM. Montebourg et Hamon, candidats, eux, depuis cet été, ne veulent pas être en reste. Les deux, qui ont listé leurs propositions, savent qu’ils doivent désormais mettre l’accent sur leur chiffrage. L’ancien ministre de l’économie, qui a déjà dévoilé son « projet France », organise mercredi une nouvelle conférence de presse pour préciser ses propositions en matière économique et sociale. L’ex-ministre du redressement productif cherche ainsi à se différencier de tous ses concurrents. « Ma candidature n’est pas une candidature de gestion ou de soumission à l’ordre établi, ni une candidature de prospective pour les vingt prochaines années, mais une candidature de transformation pour les cinq mois qui viennent », explique M. Montebourg, mettant sous la même toise MM. Peillon, Valls et Hamon.

Bastien Bonnefous

 

 

LES ECHOS – 04/01/2017

Primaire à gauche : le sérieux budgétaire n’est plus vraiment de saison

+ INFOGRAPHIE + VIDEO – Les candidats à la primaire font tout pour que le PS échappe à la malédiction qui frappe les partis sociaux-démocrates en Europe.

Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés. Depuis cinq ans, les partis sociaux-démocrates d’Europe sont nombreux à subir le même sort : la crise qui les oblige à la rigueur budgétaire quand ils sont au pouvoir, puis la descente aux enfers électoraux qui suit. Du Pasok grec sombré corps et âme au PSOE espagnol, en passant par les travaillistes néerlandais en très mauvaise posture pour les élections du printemps, les exemples ne manquent pas.

C’est à la lumière de cette maladie européenne qu’il faut lire les programmes économiques des différents candidats à la primaire du Parti socialiste français. Ses cousins du Vieux Continent ont tous payé d’une façon ou d’une autre un positionnement gestionnaire, et personne n’a envie au PS de subir le même sort. Alors qu’en 2011 aussi bien François Hollande que Manuel Valls assumait un certain sérieux budgétaire dans le cadre d’un scrutin qui a pourtant tendance à appeler à une surenchère à gauche, ce n’est plus vraiment de saison en 2017. Il est d’ailleurs frappant de voir que les quatre principaux candidats (Manuel Valls, Vincent Peillon, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg) n’abordent à aucun moment la problématique du financement de l’assurance-maladie ou de l’assurance-chômage. Même silence sur l’avenir du système des retraites.

Mettre entre parenthèses le Pacte de stabilité

Ce n’est certes pas si surprenant pour Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. qui revendiquent ouvertement de rompre avec les canons du quinquennat Hollande. Le premier est le plus radical, qui veut mettre entre parenthèses le Pacte de stabilité européen – c’est bien le moins quand on veut créer un revenu universel coûtant 300 milliards d’euros au bas mot. Le champion du patriotisme économique a un profil plus hybride, acceptant en partie la politique de l’offre menée par l’actuel gouvernement mais rejetant tout ce qui peut ressembler vaguement à de l’austérité. Si bien qu’il finance une partie de son plan de relance par de l’endettement supplémentaire, si on en croit ses déclarations publiques.

Quant aux héritiers présumés du hollandisme, ils se gardent bien de trop en faire sur le sérieux budgétaire. Vincent Peillon avait assuré lundi sur RMC qu’il ramènerait le déficit public en 1,5 % en 2022, mais ce chiffre a disparu du programme dévoilé ce mardi . Un oubli malencontreux ? A la place, il est fait mention de la « poursuite de la baisse de nos déficits » sans précision chiffrée. Pour compliquer la chose, cette « baisse des déficits » doit être menée de front avec une augmentation des moyens pour la défense, la sécurité ou la justice. Vincent Peillon assume aussi une certaine rupture avec la gauche gestionnaire aux manettes depuis 2012 en s’attaquant à deux totems du gouvernement (le CICE et la loi travail).

Il reste Manuel Valls, qui peut difficilement faire comme s’il n’était pour rien dans les choix du quinquennat. L’ancien Premier ministre assure que le déficit restera sous la barre des 3 % du PIB, mais se garde bien d’en dire plus. Il évoque une progression des dépenses de 2,5 % par an supérieure à celle constatée depuis 2012, qui comprend néanmoins implicitement des économies pour les ministères non régaliens. Pour autant, l’ancien amateur d’embardées à droite du PS n’assume pas, fustigeant « la pensée ultralibérale qui dit que la dépense publique est mauvaise » et assurant que « l’enjeu majeur aujourd’hui n’est pas le déficit ». De nouvelles mesures de redistribution sont par ailleurs évoquées.

Est-ce que cela sera suffisant pour échapper à la malédiction européenne ? La situation est d’autant plus compliquée pour le PS qui doit naviguer entre le radicalisme de Jean-Luc Mélenchon et le réformisme d’Emmanuel Macron.

EN VIDEO. Primaire de la gauche : mode d’emploi / http://www.lesechos.fr/elections/primaire-a-gauche/0211656137420-primaire-a-gauche-le-serieux-budgetaire-nest-plus-vraiment-de-saison-2054432.php

Renaud Honoré

 

::: INTERNATIONAL

LES ECHOS – 04/01/2017

L’assurance-chômage allemande affiche un excédent de plus de 5 milliards d’euros

 

« La bonne situation sur le marché de l’emploi a conduit à des dépenses nettement moins élevées durant l’année », a expliqué l’agence.

Grâce au chômage faible, l’Agence pour l’emploi a enregistré un excédent de 5,4 milliards d’euros en 2016.

C’est un résultat qui attise les convoitises, et sans doute aussi quelques jalousies. L’Agence fédérale pour l’emploi, qui gère l’assurance chômage allemande, a enregistré en 2016 un excédent de 5,4 milliards d’euros, selon les chiffres publiés mardi. L’essentiel de cet excédent alimente les réserves qui atteignent ainsi 11 milliards d’euros.

« La bonne situation sur le marché de l’emploi a conduit à des dépenses nettement moins élevées durant l’année », a expliqué l’agence. L’Allemagne comptait en fin d’année 43,5 millions d’actifs cotisants, soit 429.000 de plus que l’année précédente et un record depuis la Réunification. Le nombre de chômeurs s’est limité à 2,7 millions, soit un taux de 6,1 %.

Les chiffres ont de quoi faire pâlir d’envie l’Assurance chômage française, qui tablait en février sur un déficit de 4,2 milliards d’euros en 2016 et une dette cumulée de 30 milliards en fin d’année.

Mais ils suscitent surtout les convoitises en Allemagne, où la Fédération des contribuables à immédiatement demandé une baisse des cotisations chômage, de 3 à 2,5 % du salaire brut (contre 6,5 % en 2007). L’Agence s’oppose à cette mesure, qui coûterait selon elle près de 5 milliards d’euros par an. « Nous devons conserver un matelas pour faire face à un éventuel repli conjoncturel », explique un porte-parole.

Avant la crise financière de 2008, l’établissement public disposait en effet d’une réserve de 18 milliards d’euros, qui a été quasiment épuisée pour couvrir notamment les mesures de chômage partiel en 2009 et 2010, qui avaient permis à l’Allemagne de traverser la crise sans creuser son chômage.

L’assurance chômage n’est pas la seule qui affiche des excédents en Allemagne, où l’Etat fédéral prévoit à nouveau un budget à l’équilibre cette année. C’est aussi le cas de l’assurance maladie, qui a enregistré un excédent de 1,55 milliard d’euros sur les trois premiers trimestres de 2016 et une réserve de plus de 16 milliards.

Les comptes sociaux allemands ne sont pas à l’abri de risques. Si l’assurance maladie a pu maintenir les cotisations relativement stables depuis dix ans (autour de 15,7 % au total), elle s’attend à une augmentation des dépenses. C’est aussi le cas de l’assurance dépendance, qui fait face au vieillissement de la population et pour laquelle le gouvernement a augmenté les cotisations au 1 er janvier, de 0,2 point à 2,55 %.

Enfin, l’Assurance retraite, qui avait affiché des excédents depuis 2006, a enregistré son premier déficit en 2015 et devait aussi terminer 2016 dans le rouge. Malgré un marché de l’emploi florissant, ses réserves sont passées de 34 milliards d’euros en décembre 2015 à 32,2 milliards en novembre 2016. En cause : les coups de pouce multipliés par le gouvernement d’Angela Merkel et notamment celui accordé aux mères retraités, dont la facture s’élève à 6,5 milliards par an. Les cotisations vieillesses, qui s’élèvent à 18,7 %, doivent augmenter à partir de 2022.

Thibaut Madelin

 

 

LA TRIBUNE – 04/01/2016

Brexit : démission de l’ambassadeur britannique auprès de l’UE, en colère contre Londres

 

Ivan Rogers en compagnie de l’ancien Premier ministre David Cameron à Bruxelles, le 28 juin 2016.

 

Dénonçant le manque d’expérience des Britanniques en matière de négociations multinationales, Ivan Rogers a quitté son poste, mardi.

Les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne se feront sans Ivan Rogers. L’ambassadeur britannique auprès de l’UE, nommé en novembre 2013 par l’ancien Premier ministre David Cameron, a claqué la porte, mardi, moins de trois mois avant le déclenchement du Brexit. Une démission surprise qui dresse un nouvel obstacle sur la route de sortie de l’Union, pour le gouvernement de Theresa May.

« Il y a très peu d’expérience sérieuse pour ce qui est des négociations multilatérales à Whitehall (le quartier des ministères de Londres), ce qui n’est pas le cas à la Commission (européenne) ou au Conseil » européen, a regretté Ivan Rogers dans une long mail adressé au bureau qui représente le Royaume-Uni auprès de l’UE, pointant du doigt l’écart qu’il a observé entre la préparation de Londres et celle des institutions européennes pour négocier le Brexit.

Les ministres mis en garde

Fin connaisseur des dossiers européens, il avait été au cœur d’une polémique le mois dernier après la fuite de propos tenus devant des ministres britanniques. Il leur avait expliqué qu’aux yeux des 27 autres Etats membres de l’UE, la signature d’un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l’UE post-Brexit n’interviendrait pas avant une bonne dizaine d’années. « J’espère que vous continuerez à contrer les arguments infondés et les raisonnements confus et que vous n’aurez jamais peur de dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir », a-t-il ajouté dans son mail publié sur le site du Times mardi soir. « J’espère que vous vous soutiendrez dans ces moments difficiles où vous devrez tenir un discours qui n’est pas agréable à entendre à ceux qui ont besoin de l’entendre. »

Sans surprise, sa démission a été accueillie avec satisfaction par les partisans du Brexit, Nigel Farage en tête, qui a estimé mardi sur Twitter que le « Foreign Office a besoin d’un grand ménage ». « Sa démission n’est pas une surprise pour ceux qui travaillent avec lui », a commenté un diplomate européen. « Il était très compétent, mais pas convaincu par la décision d’un Brexit et la ligne du gouvernement britannique, qui entraînera le Royaume-Uni dans une zone d’incertitude dangereuse. »

 

L’OPINION – 04/01/2017

Donald Trump se veut le boss de l’industrie américaine

 

Donald Trump, ici à l’usine Carrier, se veut le champion de la lutte contre les délocalisations.

Après Ford, c’est au tour de General Motors de faire l’objet des foudres du président élu qui dénonce une délocalisation du constructeur américain au Mexique

Le président élu américain, Donald Trump, a violemment critiqué mardi le constructeur automobile américain General Motors et a menacé de lui imposer « une importante taxe frontalière » s’il continuait à produire ses berlines Chevy Cruze au Mexique. Critiqué pour la même raison par le candidat républicain durant la campagne, Ford a annoncé le même jour l’annulation de son projet de construction d’une usine d’assemblage mexicaine pour un montant de 1,6 milliard de dollars.

Donald Trump a décidé de ne pas attendre son intronisation officielle à la présidence des Etats-Unis, le 20 janvier, pour régenter l’industrie américaine ! Résolu à tenir ses promesses de campagne d’en finir avec les délocalisations, il fait feu de tout bois depuis son élection à la Maison blanche.

Après le fabricant de climatiseurs Carrier (groupe United Technologies) et le constructeur automobile Ford dont il se targue d’avoir réussi à bloquer le déménagement d’usines vers le Mexique, c’est au tour de General Motors d’être invité à revoir sa copie au risque sinon de subir les foudres de Donald Trump. Le géant de Detroit est aujourd’hui accusé de vouloir commercialiser sur le marché américain l’un de ses modèles « made in Mexico ». « Fabriquez aux Etats-Unis ou payez de gros droits de douane » a-t-il menacé, mardi, sur Twitter.

Qu’importent les explications des industriels ! Ford a eu beau assurer que les emplois de son site de production de crossovers du Kentucky n’étaient en rien menacés par son investissement au Mexique (1,6 milliard de dollars) dans une unité destinée à produire des petits modèles pour le marché latino américain, le futur président américain ne veut rien entendre.

General Motors aura d’autant plus de mal à le convaincre que les 350 millions de dollars investis de l’autre côté de la frontière sont pour fabriquer un véhicule compact dont seul un petit nombre sera commercialisé aux Etats-Unis, que le constructeur a annoncé pour 2017 la suppression de 2000 emplois dans deux de ses usines américaines.

Foucades. A l’image des dirigeants de Boeing dont le PDG avait osé douter du bien-fondé de ses idées protectionnistes ou de Lockheed dont les coûts de production de l’avion de chasse F-35 sont accusés de dérapage, les intéressés n’ont guère d’autres choix que de se plier aux foucades du promoteur immobilier.

Donald Trump peaufine ainsi son image de champion de la lutte contre les délocalisations. Avec un certain succès même si à en croire un syndicaliste de chez Carrier, son intervention n’a pas permis de sauver 1 100 emplois dans l’Indiana mais 800 tout au plus, le groupe maintenant le transfert de 500 postes de travail de l’autre côté de la frontière.

Ford vient en tout cas d’annuler, mardi, son projet mexicain au profit d’un investissement de 700 millions de dollars dans son usine de Flat Rock (Michigan), avec la création de 700 postes à la clé. Ce qui met la pression sur General Motors et son plan de développement global de 5 milliards de dollars au Mexique.

Le plus dur est à venir encore pour les groupes américains opérant à l’export. Le président élu qui continue de poursuivre la Chine et le Mexique de ses tweets vengeurs vient de mettre la dernière touche à son équipe chargée de défendre les intérêts des Etats-Unis à l’étranger. Avec Robert Lighthizer au poste de représentant au commerce et le milliardaire Wilbur Ross, comme supérieur, les idées protectionnistes du boss promettent d’être bien défendues !

Gilles Sengès

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

Fax : 01 40 55 12 40

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Jeudi 12 Janvier 2017 : Assemblée générale et galette

2017-09-22T15:01:32+02:00Mots-clés : , , , , , , |

Jeudi 12 Janvier 2016 : Assemblée générale  et galette

dans les Salons ASTORIA, 1 Bd du Maréchal JUIN

Programme

10 h – 11 h 30 : Assemblée Générale

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/01/170112_ODJ-AG.pdf »]

Planches projetées
Ces planches font le point sur l’association au jour de l’Assemblée Générale

Compte-rendu de l’AG 2017

Liste de présence

Attestation de vérification des comptes par un expert comptable extérieur

11h30 – 12 h :  Point actualisé  sur les évolutions prévues sur la zone : travaux, transports, contexte général

par M. Bernard LAFFARGUE, Maire adjoint :

– état de la commercialisation sur la ZAC : promesses de vente, permis de construire, travaux
– le secteur commercial : -X %, le projet de mandats
– la gare Massy-Europe, le passage vers ATLANTIS
– le projet de groupe scolaire ROSAPARC
– les travaux sur le PA : le carrefour « OPEL », le prolongement de l’impasse du Buisson aux Fraises, le carrefour Aulnay-Dracourt/route de la Bonde

Planches : voir en fin

12 h 30 – 13 h : Apéritif

13 h  – 14 h 30 : Repas suivi de la galette

Coût : 20 € TTC pour les adhérents à jour de leur cotisation 2017, 40 € TTC pour les autres.

Réservation et paiement à l’avance obligatoires

Paiements à l’ordre de l’AME, dépôt dans la boîte aux lettres de l’association, 1bis rue Marcel PAUL
(entre les deux bâtiments) ou envoi à l’AME, 6 rue SORET, 91600 Savigny sur Orge
Une facture vous sera retournée

Aménagements à court terme sur le PA et son environnement

On trouvera dans les planches de présentation ci-dessous :

L’état actuel des implantations sur la ZAC

Le calendrier des travaux 2017 sur la ZAC

les travaux liés à la gare TTME et au passage vers MASSY-EUROPE

Les travaux prévus sur la zone actuelle

voir aussi  les travaux et aménagements du Parc d’Activités

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2016/11/170112_presentation-Laffargue-light.pdf »]

Revue de presse du MEDEF IDF du jeudi 22 décembre 2016

2017-06-05T10:27:29+02:00Mots-clés : , |

Revue de presse du MEDEF IDF du jeudi 22 décembre 2016

 

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 22/12/2016

Comment fonctionnera le Compte PME Innovation

 

Le « Compte PME Innovation » a subi des dernières retouches en nouvelle lecture à l’Assemblée.

L’outil fiscal à destination des « business angels » a été adopté à l’Assemblée. Lors de la deuxième lecture, les conditions pour être éligible ont été à nouveau resserrées.

Les contours du dispositif fiscal à l’attention des « business angels » sont désormais bien définis. Le Compte PME Innovation a été adopté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale mardi soir dans le cadre du collectif budgétaire de fin d’année. L’occasion, pour le gouvernement, d’apporter les dernières retouches à cet outil qui devrait permettre aux entrepreneurs de réinvestir plus facilement leurs plus-values dans des start-up. Ce compte a été conçu comme un PEA, avec un compte espèce associé, mais pour les « business angels ».

Condition assouplie

Pour être éligible, l’investisseur devra être actionnaire à 25 % de la société cédée (10 % si le détenteur est salarié ou dirigeant). Jugée trop restrictive, cette condition a été assouplie en première lecture à l’Assemblée , mais le gouvernement est en parti revenu en arrière. Au final, les investisseurs pourront ouvrir un Compte PME Innovation lorsqu’il existe un pacte d’actionnaires représentant plus de 25 % des droits de vote et que chaque signataire détient au moins 1 % des droits de vote.

S’ils réinvestissent dans de jeunes PME, les détenteurs de ce compte pourront compenser les plus et les moins values de leurs participations. « L’intérêt principal est de prévoir que le titulaire sera imposé au moment des retraits en liquide opérés sur ce compte, et non pas au titre de l’année de la cession entraînant la plus-value », souligne le rapport de la députée Valérie Rabault (PS) sur le collectif budgétaire.

« Usine à gaz »

En revanche, les amendements visant à exonérer d’ISF la trésorerie de ce compte n’ont pas été retenus, contrairement à l’ambition affichée il y a quelques mois. Sceptique sur le fonctionnement de ce dispositif, l’opposition a dénoncé une « usine à gaz ». « Ce que l’on peut regretter, c’est que le gouvernement ait transformé le compte entrepreneur-investisseur en un compte PME innovation et que cette transformation ait fortement réduit l’ambition de ce nouvel outil », a dénoncé la députée LR Véronique Louwagie.

Ingrid Feuerstein

 

 

LE MONDE – 22/12/2016

Négociations sur l’assurance-chômage : Gattaz n’écarte plus une reprise en main par l’Etat

Le Medef est soupçonné d’attendre l’élection présidentielle et une arrivée potentielle de la droite au pouvoir pour obtenir une convention plus favorable au patronat.

C’est à n’y rien comprendre. Quelques semaines après avoir appelé les partenaires sociaux à établir un « diagnostic » de l’assurance-chômage en vue d’un potentiel redémarrage des négociations pour la rédaction d’une convention, voilà que Pierre Gattaz brouille de nouveau les pistes. Invité mardi 20 décembre sur BFM Business, le président du Medef a déclaré ne pas exclure une reprise en main de la situation par le gouvernement : « Si nous ne sommes pas capables, en tant que partenaires sociaux, de prendre nos responsabilités pour améliorer ce problème de l’assurance-chômage, je ne suis pas contre [le fait] que quelqu’un reprenne la main. ». Et de poursuivre : « Ce n’est pas ma priorité, ce n’est pas ce que je préfère, mais je dirais qu’à un moment il faut savoir ce qu’on veut. Il faut réformer la France et on n’a pas des années pour réformer la France. » Le ton est donné.

Dette abyssale

Gestionnaires à part égale de l’Unédic, l’organisme qui administre le régime de l’assurance-chômage, syndicats et patronat doivent se retrouver tous les deux ans pour décider d’une convention le régissant. Mais le rendez-vous a été manqué en juin 2016 : les négociations ont achoppé sur la question de la taxation des contrats courts, réclamée par les syndicats et refusée par le Medef. Une situation qui a obligé le gouvernement à prolonger la convention fixée en 2014, au risque de ne pas aboutir au redressement financier d’une institution déficitaire qui traîne une dette abyssale (30 milliards d’euros). Pour autant, l’Etat a le pouvoir de reprendre la main et d’établir un nouveau texte quand il le souhaite.

C’est justement pour éviter cet écueil que les partenaires sociaux ont décidé de se réunir les prochains mois afin d’établir un diagnostic de la situation et chercher « d’éventuels points d’accord qui permettraient à tout le monde de se remettre autour de la table et de trouver un accord », explique une source au Medef. Une fois ces réunions thématiques tenues, les partenaires sociaux devront décider, dès le 15 février 2017, d’un éventuel retour à la table des négociations.

Or, la sortie du patron des patrons entretient le doute sur une potentielle issue favorable aux discussions. « Pierre Gattaz dit tout et son contraire, s’étonne Véronique Descacq, chef de file des négociations pour la CFDT. On nous a assuré que nous nous mettions tous autour de la table avec pour objectif de trouver une solution dans le cadre du paritarisme. Ses propos [de mardi] sont irresponsables. »

« Redonner la main à l’Etat »

D’autant que certains soupçonnent le Medef de jouer la montre, attendant l’élection présidentielle de 2017 et une arrivée potentielle de la droite au pouvoir pour obtenir une convention plus favorable au patronat. « Au Medef, il y a toujours deux camps : ceux qui sont pour le paritarisme et ceux qui veulent profiter de l’élection pour redonner la main à l’Etat et obtenir ce qu’ils veulent », explique Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi chez FO.

Au siège du Medef, on se veut bien plus nuancé : « Tout le monde, y compris nous, a intérêt à ce que la convention régissant l’assurance-chômage soit élaborée et signée par les partenaires sociaux, explique-t-on. Nous savons très bien que l’Unédic ne sera pas la priorité du candidat s’il est élu. » Pour autant, poursuit cette source, « si nous n’y arrivons pas, il faut être prêt à cette éventualité ».

Sans donner de nom, M. Gattaz a, pour sa part, décrit la personne qui pourrait justement se charger de rédiger la convention le cas échéant : « Il faut quelqu’un de pragmatique bien sûr, qui fasse les réformes courageusement, qui les ait annoncées à nos compatriotes dans l’élection (…), qui ait donné du sens à ces réformes. » Un portrait-robot qui, vu du Medef où sa cote est élevée, ressemble à s’y méprendre à François Fillon.

Sarah Belouezzane

 

 

LE FIGARO – 22/12/2016

 

L’intérim des cadres, un secteur en plein boum

INFO LE FIGARO – L’Apec, association paritaire dédiée à l’emploi des cadres, et Prism’emploi, l’organisation professionnelle de l’intérim, vont développer plus de services en commun.

Pour les cadres, l’intérim n’est plus un tabou depuis longtemps. Les missions intérimaires pour ces métiers ont commencé à se développer il y a vingt ans. Entre 1997 et 2006, leur nombre a même été multiplié par sept. Depuis, elles occupent une place relativement stable sur le marché du travail. En 2016, elles concernaient ainsi près de 45. 000 personnes, soit environ 11.000 équivalents temps plein.

Sur les neuf premiers mois de 2016, l’intérim cadres a progressé de 10%, contre 6% pour l’ensemble de l’intérim. Les ingénieurs en électricité et électronique (+ 111%), les cadres des marchés financiers (+ 48%), les technico-commerciaux des industries de transformation (+ 47%) ont notamment été les plus demandés.

Pour François Roux, délégué général de Prism’emploi, l’organisation professionnelle de l’intérim, «l’émergence de l’intérim des cadres s’explique essentiellement par l’évolution des entreprises, qui s’organisent de plus en plus en gestion par projet». Confirmation de Jean-Marie Marx, le directeur général de l’Apec, l’association spécialisée sur l’emploi des cadres, dont le site recense près d’un recrutement cadre sur deux: «Pour les cadres, l’intérim est une étape de transition qui arrive souvent en deuxième partie de carrière.»

Dans des parcours professionnels moins linéaires qu’il y a dix ans, l’intérim apparaît donc comme une opportunité de reprise d’activité. D’autant que les missions offrent une relative stabilité. «La durée moyenne de l’intérim des cadres est de trois ou quatre mois, beaucoup plus longue que pour les autres missions», appuie François Roux. Toutes missions confondues, la durée moyenne d’un intérim se limite à deux semaines.

Pour mieux accompagner la croissance de ce marché de l’intérim cadres, l’Apec et Prism’emploi ont donc décidé d’accroître leur collaboration. Ils ont signé fin novembre une nouvelle convention commune, la dernière, beaucoup plus souple, datant de 2002.

Mise en relation

«Aujourd’hui 14% de nos offres sont des offres d’intérim. En un an, cette proportion a augmenté de deux points, appuie Jean-Marie Marx. Nous avons d’abord souhaité retravailler avec Prism’emploi la gestion opérationnelle des offres, améliorer leur transmission automatique pour rendre le marché de l’emploi des cadres plus transparent.»

Outre ces sujets de mise en relation entre entreprises et candidats, la convention prévoit encore que Prism’emploi fasse la promotion auprès de ses agences d’emploi des services de l’Apec en termes d’accompagnement à l’évolution professionnelle, afin d’aider les intérimaires cadres en fin de mission. Les deux maisons s’engagent aussi à mener de front des recherches sur l’emploi des cadres.

L’Apec est optimiste sur l’évolution de l’emploi des cadres ces prochaines années. Selon ses estimations, les entreprises auront embauché au total 200.000 cadres cette année. Ce qui représente une hausse de 10% des recrutements. Cette dynamique devrait perdurer, au point que 222.000 cadres seraient embauchés en 2018. Le choc de la crise de 2008, qui avait provoqué un net ralentissement des recrutements, serait alors enfin effacé, dix ans après…

Anne de Guigné

 

 

L’EXPRESS – 22/12/2016

Les salariés à temps complet travaillent 39 heures par semaine

 

Les salariés à temps complet ont travaillé en moyenne 1652 heures au cours de l’année 2015, soit 39,1 heures par semaine.

Cette « durée habituelle hebdomadaire » est stable par rapport à 2014, selon une étude du ministère du Travail.

Les salariés à temps complet ont travaillé en moyenne 1652 heures au cours de l’année 2015. Au cours d’une semaine normale, c’est-à-dire sans événement exceptionnel (jour férié, congé, maladie…), cela fait 39,1 heures de travail hebdomadaire, selon une étude de la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, publiée ce mercredi.

Les hommes déclarent plus d’heures que les femmes

Cette « durée habituelle hebdomadaire » est stable par rapport à 2014. Elle avait grimpé de 38,9 à 39,5 heures entre 2003 et 2011, avant de décroître à partir de 2012. En France, la durée légale hebdomadaire s’élève à 35 heures.

Les heures travaillées au-delà de ce seuil sont considérées comme des heures supplémentaires. Les hommes à temps complet (39,7) déclarent plus d’heures que les femmes à temps complet (38,2).

Ce sont les cadres et professions intellectuelles supérieures qui déclarent travailler le plus, avec 43,2 heures hebdomadaires. Une partie d’entre eux relèvent d’un régime de forfait en jours, où le temps de travail n’est pas comptabilisé en heures hebdomadaires mais en jours travaillés dans l’année.

16 jours de plus pour les salariés du privé par rapport au public

Les professions intermédiaires (38,4), les employés (37,9) et les ouvriers (37,7) déclarent des durées moins longues.

Par ailleurs, les salariés du public (hors enseignants) et du privé déclarent la même durée de travail hebdomadaire, 39,1 heures, mais sur l’année, ceux du privé travaillent en moyenne 16 jours de plus que leurs collègues du public (215 jours contre 199). La « durée annuelle effective » du travail est, par conséquent, nettement supérieure dans le privé (1688 heures contre 1590).

 

 

::: ENTREPRISES

L’OPINION – 22/12/2016

A l’ombre d’Uber, les plateformes de VTC françaises ont un coup à jouer

 

Vendredi 15 décembre, une centaine de chauffeurs Uber ont manifesté notamment dans les aéroports.

Depuis, le conflit avec la plateforme américaine n’a pas trouvé d’issue.

Alors que le conflit entre la multinationale américaine et ses chauffeurs s’enlise…

Quelques centaines de chauffeurs travaillant pour la plateforme américaine Uber ont manifesté vendredi, créant des incidents. Ils reprochent à Uber d’avoir abaissé le prix minimum des courses et d’avoir aussi rehaussé sa commission, ce qui réduit considérablement leurs revenus. Le ministère des Transports a tenté, lundi et mardi, une médiation. Elle n’a, pour l’heure, produit que peu d’effets : Uber a annoncé la création d’un fonds de 2 millions d’euros pour ses chauffeurs partenaires en difficulté en France, mais refuse de geler la hausse de sa commission. Les autres plateformes de VTC se tiennent en dehors du conflit, qui pourrait représenter une opportunité pour elles, à terme.

« C’est un conflit Ubero-Uber. » C’est ainsi que Yanis Kianski, fondateur de la plateforme de VTC Allocab, résume les événements des derniers jours. Ni lui, ni d’ailleurs la FTTPR, qui rassemble six plateformes françaises de VTC, ne se sont rendus au ministère des Transports où ils étaient pourtant invités. Les autres plateformes affirment être épargnées par un mouvement dont elles ne subissent que des répercussions assez floues. Allocab affirme avoir vu une hausse de 40 % du téléchargement de son appli, et avoir eu du mal à servir tous les clients. Chez Snapcar, le cofondateur Yves Weisselberger, qui est aussi président de la FTTPR, explique que l’activité n’a pas bénéficié de la crise chez Uber : « Beaucoup de nos chauffeurs préfèrent ne pas travailler pour ne pas être ennuyés par les grévistes et avoir une voiture couverte de farine. » À plus long terme, selon lui, les difficultés d’Uber pourraient tout de même constituer « une opportunité » pour les concurrents.

Rares chauffeurs. Ce mercredi, le Sénat a entériné la loi Grandguillaume, qui entend réguler les rapports entre les taxis et les VTC. Elle multiplie les obstacles pour les nouveaux acteurs : les examens pour devenir VTC seront renforcés et les Loti, les chauffeurs capacitaires, interdits de travail pour les plateformes. Coup dur : ce sont 25 à 30 % des effectifs qui s’évaporent. Alors que les chauffeurs risquent de devenir une ressource rare, le désamour pour Uber fera peut-être les affaires de ses concurrents. « La colère des chauffeurs contre Uber ne les dissuadera pas tous de travailler avec cette plateforme : elle est incontournable car elle concentre les plus gros volumes de courses, constate Yves Weisselberger. Mais à terme, les chauffeurs se diront peut-être qu’un des moyens d’agir est de travailler avec d’autres acteurs. » De fait, 70 % des chauffeurs travaillent pour plusieurs marques, mais 30 % sont fidèles à un seul employeur, souvent Uber.

Voie alternative. Chez Allocab, Yanis Kianski explique que, dans une semaine ordinaire, une centaine de chauffeurs nouveaux s’inscrivent. C’est 50 % de plus depuis que le conflit avec Uber a débuté. « Ils font le choix d’une plateforme plus respectueuse de leur travail et plus rémunératrice », explique-t-il. Pour autant, c’est une piètre consolation dans le climat actuel. « Une pénurie de chauffeurs reste une pénurie. Le mouvement d’une plateforme vers les autres ne résoudra pas nos problèmes sur le fond », déplore Yves Weisselberger.

C’est à plus long terme que les rapports tendus entre Uber, ses chauffeurs et le gouvernement pourraient changer la donne pour le secteur. Les plateformes françaises espèrent que ces conflits récurrents leur permettront de « faire valoir un modèle acclimaté à la française de la profession de VTC », selon la FTTPR. « Nous voulons bien collaborer dans un contexte apaisé et faire valoir le fait que les plateformes françaises ont une vision différente des rapports sociaux, détaille Yanis Kianski. Chez Allocab, nous voulons être une voie alternative dans la définition d’un modèle qui allie la liberté de l’indépendance et une forme de sécurité. Les start-up françaises peuvent être le berceau d’une innovation sociale au sein même de l’uberisation. »

Emmanuelle Ducros

 

 

LE MONDE – 22/12/2016

Alstom achète un spécialiste du wifi pour ses trains

Pour accélérer dans les trains connectés, le constructeur ferroviaire prend le contrôle du britannique Nomad Digital, présent dans 40 pays.

Le wifi est-il l’avenir du train ? Comme la SNCF (qui veut connecter tous ses TGV en 2017 et propose Internet sur les Paris-Lyon), Alstom semble désormais en être convaincu. Le constructeur ferroviaire a annoncé, mercredi 21 décembre, qu’il prenait le contrôle de la société britannique Nomad Digital, leader mondial des solutions de connectivité destinées à l’industrie ferroviaire, pour un montant qui n’a pas été dévoilé.

Nomad Digital, 30 millions de livres de chiffre d’affaires (35,7 millions d’euros), emploie environ 230 personnes et possède 13 bureaux dans le monde, principalement au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Portugal, au Canada, en Australie et aux États-Unis. « Cette acquisition nous permet de nous renforcer dans l’amélioration de la connectivité des voyageurs à bord et dans la maintenance numérique à travers l’Internet des objets », souligne Pascal Cléré, vice-président de la division mobilité numérique d’Alstom.

Nomad Digital compte, parmi ses 80 clients opérateurs ferroviaires dans plus de 40 pays, Eurostar, le groupe public américain Amtrak ou la société nationale autrichienne OBB. L’entreprise a déjà travaillé avec Alstom, en particulier pour l’installation du wifi à bord des trains Coradia Continental en Allemagne et des trains New Pendolino pour SBB en Suisse.

Divertissement et télémaintenance

Nomad Digital propose des solutions de connexion wifi ainsi que des plates-formes de divertissement (vidéo, musique, lecture) ou encore du service à bord connecté permettant, par exemple, de commander son café depuis sa place ou de repérer la position du chariot de ravitaillement dans le train.

La société britannique offre aussi des services de télémaintenance, grâce à sa maîtrise des objets connectés. Portes des voitures, réseaux de climatisation ou d’électricité, poste de pilotage peuvent ainsi être surveillés en ligne, permettant de fournir une assistance à distance au conducteur et au personnel présent dans le train.

L’achat de Nomad Digital est en ligne avec la stratégie d’Alstom, qui prévoit une croissance à deux chiffres du numérique ferroviaire dans les prochaines années, en particulier en Asie. « Nous souhaitons clairement accélérer dans le digital, affirme Pascal Cléré. C’est un axe clé pour améliorer la performance opérationnelle de nos clients, développer des solutions sur mesure pour eux et enrichir l’expérience passagers. »

Alstom confirme aussi son tropisme international et la tendance à la dématérialisation de son chiffre d’affaires. La fabrication de trains ne représente plus désormais que 46 % de son chiffre d’affaires contre 54 % pour les services au sens large, dont un tiers pour la signalisation et les systèmes.

La transaction, qui implique plusieurs fonds d’investissement (Amadeus Capital Partners, SEB Venture Capital, Deutsche Telekom Strategic Investments), devrait être clôturée début janvier 2017. Alstom lancera l’intégration de Nomad Digital dans son propre groupe à ce moment-là, tout en veillant à ce que la société opère comme une filiale à part entière, en conservant sa marque connue et son identité propre.

Éric Béziat

 

 

LE FIGARO – 22/12/2016

Ouverture dominicale : les négociations échouent à nouveau au Printemps

Le nouveau projet d’accord soumis à signature jusqu’à ce mercredi n’a obtenu le feu vert que de deux syndicats n’atteignant pas le seuil de 30% nécessaire à sa mise en œuvre.

L’ouverture dominicale des célèbres magasins Printemps du boulevard Haussmann semble plus compromise que jamais. Après un premier échec en octobre des discussions pour le magasin Printemps Haussmann, l’enseigne avait rouvert des négociations en novembre, cette fois au niveau de l’ensemble de l’entreprise. Mais le nouveau projet d’accord soumis à signature jusqu’à ce mercredi n’a recueilli l’aval que de la CFDT et de la CFE-CGC (28,08% à elles deux), a-t-on appris de sources syndicales. Un pourcentage inférieur aux 30% nécessaires pour la mise en oeuvre du projet.

Le syndicat Unsa-Printemps (14,66%) a annoncé dans un communiqué avoir décidé «de ne pas être signataire», mais appelle à un référendum d’entreprise afin de demander leur avis aux salariés. Interrogée par l’AFP, la direction de l’enseigne a indiqué qu’«au regard de la position actuelle de l’Unsa Printemps, la direction du Printemps a décidé de prolonger le délai de signature de l’accord jusqu’au 31 décembre».

L’Unsa-Printemps reproche notamment au texte de ne pas prendre en compte les démonstrateurs (salariés des marques) «qui représentent pourtant les deux tiers des salariés présents sur la surface de vente», ainsi que des garanties insuffisantes sur les créations d’emploi.

Tous les autres grands magasins sont parvenus à un accord

Le premier projet présenté par le Printemps pour son magasin amiral du boulevard Haussmann avait été rejeté en octobre par tous les syndicats. Les discussions rouvertes en novembre au niveau de l’entreprise concernaient initialement quatre magasins. La direction avait alors «menacé d’un plan social» faute d’accord, avait dénoncé la CGT, premier syndicat de l’entreprise (45,87%), opposée au travail dominical. Finalement, le dernier projet était «national», applicable aux 18 établissements, quels que soient les dispositifs d’ouverture (dimanches du maire, zones commerciales ou touristiques…), une revendication de la CFDT notamment. Pour l’enseigne, l’objectif principal était de pouvoir ouvrir tous les dimanches son magasin du boulevard Haussmann, situé en zone touristique internationale (ZTI) aux termes de la loi Macron d’août 2015.

Comme ailleurs, le projet distingue travailleurs «habituels» du dimanche (à partir de 12 travaillés) et «occasionnels», avec pour tous une majoration proposée de 100% (payé double) ainsi qu’une aide à la garde d’enfants (60 euros jusqu’à 15 ans). Seuls les travailleurs «occasionnels» sont éligibles à un repos compensateur. Signataire, la CFDT estime pour autant que «tout n’est pas parfait». Dans un message aux salariés, consulté par l’AFP, elle cite notamment l’amplitude de 10 heures de travail qui «peut être dépassée» dans certains magasins et des engagements «insuffisants» en termes d’emplois. Selon la CFDT et la CGT, entre 120 et 170 créations d’emplois étaient envisagées, soit «à peine 50 à 55 équivalents temps plein». En début d’année, la direction «avait annoncé 500 créations d’emploi» pour les ouvertures dominicales, rappelle Jean-Jacques Liébert, de la CGT.

Avec ce nouvel échec, le Printemps reste le seul des grands magasins à ne pas disposer d’un accord sur le travail dominical. Premier à avoir abouti, en novembre 2015, le BHV-Marais (groupe Galeries Lafayette) est ouvert tous les dimanches depuis juillet. Il sera suivi l’année prochaine par les Galeries Lafayette et le Bon Marché.

 

LES ECHOS – 22/12/2016

Médicaments : des ruptures de stock préoccupantes

La distribution des vaccins aux 22.000 pharmacies est chaotique. Les pénuries touchent toutes les classes de médicaments. La déréglementation partielle du secteur est pointée du doigt.

Des vaccins jamais disponibles, des traitements pour la ménopause ou la thyroïde livrés par à-coups et des pénuries sporadiques de médicaments en tout genre.

Entre février 2015 et novembre 2016, l’Ordre des pharmaciens a ainsi recensé pas loin de 200.000 déclarations de ruptures (médicament indisponible dans les 72 heures) signalées par les officines. Soit 2% des molécules qu’elles vendent. Les vaccins sont les plus touchés (22 % manquants, avec un délai moyen de 139 jours), suivis par les produits dermatologiques (6 %,116 jours), les hormones systémiques (6 %, 34 jours), les hormones sexuelles ou génito-urinaires (8 %,100 jours). et les médicaments ciblant muscles et squelettes (3,1 %, 129 jours).

« Le nombre de déclarations a été multiplié par dix en cinq ans », souligne l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans son dernier rapport d’activité, qui prend en compte les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. En 2015, les laboratoires pharmaceutiques ont signalé 800 ruptures de stock ou d’approvisionnement. Un peu moins que les deux années précédentes, mais suffisamment pour alerter.

Difficultés de production

Les fabricants qui lui font les signalements rencontrent diverses difficultés de production : le manque de matières premières, l’incapacité à répondre à un pic de demande, ou une usine fermée par les autorités, car elle ne respectait pas les normes de sécurité. Certains laboratoires mettent en péril les livraisons en produisant au plus juste. L’ANSM repère « de nouvelles stratégies industrielles de rationalisation des coûts de production qui conduisent les laboratoires à produire en flux tendu ».

Mais une partie des médicaments souffrent aussi de la réorganisation de facto des circuits de distribution. Jusqu’en 2008, les grossistes-répartiteurs régnaient sans partage sur ce marché très administré. Un grossiste-répartiteur ne peut refuser de desservir une pharmacie dans une commune où il est présent. Il doit référencer au moins 90% des médicaments, garder 2 semaines de stock, livrer en 24 heures, avec des astreintes le week-end. Mais à présent, les 7 grossistes qui réalisent plus de 90% de la distribution ont vu leurs marges s’effondrer, du fait de l’arrivée de concurrents affranchis des obligations réglementaires.

Les affres de la dérèglementation

Ces concurrents, ce sont d’abord les laboratoires eux-mêmes, qui livrent de plus en plus les pharmaciens en direct. Car en 2008, pour favoriser les médicaments génériques , on a autorisé les pharmaciens à empocher des remises allant jusqu’à 40% du prix du fabricant (contre 2,5% pour les autres médicaments). Les officines, dont le modèle économique est fragilisé par la baisse administrée des prix des médicaments, ont bondi sur l’occasion de requinquer leurs marges, quitte à ne plus être livrées qu’une fois par semaine pour certaines molécules.

En novembre, les remboursements de médicaments délivrés à l’hôpital mais « rétrocédés » au budget des officines ont crû de 14,8 %, portant l’évolution globale de la dépense d’assurance-maladie à +3,9 % en novembre (corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrables). De nouveaux médicaments remboursés sont arrivés en officine. Les thérapies contre le VIH ou la sclérose en plaques tirent les prix vers le haut et l’hépatite C continue à peser.

Puis les grossistes-répartiteurs ont contre-attaqué en créant des filiales « dépositaires », qui possèdent des camions mais pas de stocks et échappent aux réglementations. Résultat, la marge du pharmacien, en principe fixée par l’administration, dépend en fait des promotions commerciales des laboratoires et du niveau de prise de risque consenti sur la régularité des livraisons. Les fonds d’investissement ont flairé des opportunités, et ont pris le contrôle de plusieurs grossistes-répartiteurs. Preuve que cette déréglementation à bas bruit a fait des heureux.

Solveig Godeluck

 

 

LE FIGARO – 22/12/2016

STX France confirme une commande pour 5 paquebots

Le chantier STX de Saint-Nazaire a confirmé la mise en vigueur de ces contrats d’un montant total de 4 milliards d’euros. Cette commande, destinée à Royal Caribbean Cruises Limited et MSC Croisières, représente 35 millions d’heures de travail.

La bonne nouvelle se confirme pour le chantier naval STX France de Saint-Nazaire. Ce dernier a annoncé mercredi la mise en vigueur de contrats pour cinq navires de croisière à destination de ses clients Royal Caribbean Cruises Limited et MSC Croisières Le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’État chargé de l’Industrie, Christophe Sirugue, se sont «réjouis» dans un communiqué de cette annonce, qui représente «environ 4 milliards d’euros de commandes et 35 millions d’heures de travail».

Trois des navires seront livrés à l’armateur américain Royal Caribbean Cruises Limited (RCCL), à qui STX a déjà livré en mai dernier le plus gros paquebot du monde, Harmony of the seas et qui fait déjà construire son frère jumeau à Saint-Nazaire. Dans le détail, cette nouvelle commande porte sur un nouveau paquebot de la classe Oasis. Longs de 362 mètres, équipés de 2750 cabines passagers pouvant accueillir plus de 6000 personnes, ces navires font de la classe Oasis la plus grande au monde, souligne STX dans un communiqué. Ce nouveau maxi-paquebot sera livrable mi-2021.

Deux autres navires plus petits seront aussi livrés à Royal Caribbean Cruises Limited en 2021 et 2022. Il s’agit de deux unités de la classe «Edge», équipées de 1450 cabines pouvant accueillir 2900 personnes. Ces deux unités s’ajoutent aux deux premières de cette classe actuellement en conception à Saint-Nazaire et qui doivent être livrées en 2018 et 2020, en vertu d’une précédente commande de RCCL.

Pour l’italo-suisse MSC Croisières, la commande porte sur deux navires de la classe Meraviglia-Plus, livrables à l’automne 2019 et à l’automne 2020. Deux paquebots de cette classe sont déjà en cours de construction à Saint-Nazaire. Dotés de 2250 cabines, ils doivent être livrés à MSC Croisières, le premier au printemps 2017 et le second au printemps 2019. Les deux nouveaux paquebots seront toutefois équipés de 200 cabines supplémentaires.

Trois candidats à la reprise de STX France et ses 2600 salariés

Selon STX France, ces nouvelles commandes vont porter à 75 millions le nombre total d’heures de travail pour STX France, en tenant compte de la construction de deux sous-stations électriques, une activité dans laquelle le chantier naval s’est engagé.

STX France, qui emploie 2600 salariés, est détenu à 66,6% par le groupe coréen STX Offshore & Shipbuilding, et à 33,3% par l’État français. Tout comme son actionnaire majoritaire, STX Offshore & Shipbuilding, placé en redressement judiciaire depuis mai, STX France a été officiellement mis en vente par la justice sud-coréenne le 19 octobre. Les candidats à la reprise de STX France ont jusqu’au 27 décembre pour déposer leur offre devant le tribunal de Séoul. Trois candidats, le Néerlandais Damen, l’Italien Fincantieri et le groupe asiatique Genting Hong Kong, ont visité il y a un mois le chantier naval de Saint-Nazaire, selon une source syndicale.

Le secrétaire d’État à l’Industrie Christophe Sirugue avait déclaré début novembre que le gouvernement préfèrerait un repreneur industriel pour racheter STX France, et verrait d’un bon oeil une participation du français DCNS. Ce dernier n’a jamais montré son intérêt pour les chantiers de Saint-Nazaire, mais il pourrait prendre une participation minoritaire.

 

::: POLITIQUE

LES ECHOS – 22/12/2016

YANNICK JADOT : « Je veux sortir l’écologie de son image culpabilisante et punitive »

Le candidat écologiste vise les 10 % au premier tour de la présidentielle. Il lève le voile sur les grands axes de sa campagne.

Où en êtes-vous dans la collecte des parrainages pour vous présenter à la présidentielle ? Etes-vous inquiet ?

Non. Depuis 1974, nous les avons toujours obtenus alors que nous étions souvent dans des situations plus défavorables qu’aujourd’hui où nous comptons déjà 250 parrainages acquis d’élus écologistes. Les campagnes écologistes ont toujours été sobres. Celle-ci sera assez courte et sans grand meeting. Nous ferons avec nos moyens en utilisant beaucoup les réseaux sociaux. C’est une des clefs de la communication politique. Surtout pour toucher les jeunes qui sont notre cible depuis toujours.

Sur quels thèmes allez-vous axer votre campagne ?

Je présenterai mon programme le 11 janvier. Je défends l’idée d’une France 100 % renouvelable pour 2050. Elle se décline à de nombreux niveaux. D’abord celui du nucléaire, dont il faut sortir totalement dans vingt ans. Il faut aussi abandonner les énergies fossiles en utilisant le gaz comme énergie de transition. Les énergies renouvelables sont moins chères que les énergies conventionnelles et offrent une perspective de rentabilité assez forte qui va s’imposer à la France, très en retard. C’est le fer de lance de la reconquête des territoires avec la création de 300.000 à 350.000 emplois locaux sur le quinquennat. Et puis, nous voulons mettre le paquet contre les passoires énergétiques dans le logement.

Quelle est votre vision européenne ?

Il faut relancer l’investissement à l’échelle européenne. Je propose de mobiliser 600 milliards d’euros par an via la Banque européenne d’investissement et les banques nationales d’investissement, garantis ou rachetés par la Banque centrale européenne. Cet argent ira à la transition énergétique, mais aussi aux transports collectifs parce qu’il faut réduire structurellement la pollution de l’air. Cela ne peut que favoriser notre industrie. Si on faisait plus de TER et de trams, il n’y aurait pas de problème à Belfort. Je veux rétablir la taxe poids lourds, dont la suppression nous a fait perdre 1 milliard d’euros en faveur des transports collectifs.

Le thème de l’écologie est plus souvent repris à gauche. Cela ne va-t-il pas réduire votre espace politique ?

Je ne vois pas de problème à ce que d’autres s’inspirent de notre programme et le reprennent en partie, qu’il s’agisse de Jean-Luc Mélenchon ou de Benoît Hamon. Plus ils seront nombreux à parler de l’écologie, plus l’écologie sera dans le débat. C’est une nécessité au moment où François Fillon promet de supprimer le principe de précaution et où le PS a largement tourné le dos à l’écologie. J’observe tout de même que Jean-Luc Mélenchon parle de planification écologique, alors que je travaille depuis plus de vingt ans sur cette idée, qui, selon moi, ne marche que dans un cadre européen. Prenez le paquet climat-énergie, la directive sur les bâtiments, l’écoconception ou encore les émissions de CO2 des voitures… Il faut de l’Europe, de la décentralisation et de la démocratie à l’échelle internationale. Et là je suis en rupture avec Jean-Luc Mélenchon. Quand il soutient globalement Vladimir Poutine en Syrie ou fait une oraison funèbre dithyrambique à l’égard de Fidel Castro, pour moi, ce n’est pas de l’écologie. Quant à Benoît Hamon, il dit qu’il ne pourra plus soutenir un candidat productiviste. Mais que fera-t-il s’il ne gagne pas la primaire sachant qu’Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Vincent Peillon sont pour le nucléaire ? J’espère qu’il me rejoindra.

Quel score visez-vous au second tour ?

Nicolas Hulot était à plus de 10 % quand il était candidat potentiel. C’est mon objectif. Cela nous aidera à construire des victoires aux législatives et aux municipales. Je veux sortir l’écologie de son image culpabilisante et punitive pour en faire une écologie à la fois crédible et bienveillante. A la différence de Jean-Luc Mélenchon, qui est dans une logique bloc contre bloc, je ne veux pas gagner contre les autres. J’ai été un des principaux négociateurs du Grenelle de l’environnement. Cela a nécessité de travailler avec les entreprises, les collectivités, les salariés, les consommateurs et l’Etat pour trouver des solutions.

Que dites-vous à ceux qui vous reprochent de compromettre les chances de la gauche d’être présente au second tour ?

Je leur dis qu’il n’y a pas d’écologie sans écologiste. Trop de Françaises et de Français votent par défaut ou contre. La stratégie du choix du moins pire pour éviter le pire est une stratégie qui ne marche plus du tout et qui nous rapproche toujours plus du pire. C’est la stratégie Clinton. Mais elle a perdu. La stratégie anti-Trump, avec une candidate du renoncement sur la justice sociale, les discriminations et l’environnement, a échoué. Celui qui a gagné c’est l’écologiste Alexander Van der Bellen en Autriche. Il l’a emporté non pas en déclarant qu’il était contre le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, mais en disant que l’Autriche est une société ouverte, européenne et écolo.

Joël Cossardeaux

 

 

LE MONDE – 22/12/2016

Fillon s’inquiète de la dynamique Macron

Le candidat d’En marche ! est désormais considéré au sein des Républicain comme un concurrent sérieux, capable de siphonner les voix de la droite modérée et du centre.

Peu osent le dire publiquement, mais en coulisses, plusieurs dirigeants du parti Les Républicains (LR) considèrent Emmanuel Macron comme l’adversaire le plus dangereux sur leur gauche. Celui qui disposerait du potentiel de nuisance le plus fort pour François Fillon dans l’optique de la présidentielle. « Il ne faut pas le prendre à la légère », a souligné le député juppéiste Benoist Apparu, aujourd’hui porte-parole du candidat de droite, le 19 décembre, sur RTL, en reconnaissant que la dynamique autour du fondateur d’En marche ! l’« intrigue » et l’« impressionne ». En particulier la capacité de mobilisation de M. Macron, qui a réussi à rassembler près de 10 000 personnes pour son meeting fondateur, le 10 décembre, porte de Versailles, à Paris, alors que M. Fillon n’en avait réuni qu’un peu plus de 8 000 lors de son ultime réunion publique, avant le second tour de la primaire, le 25 novembre au même endroit.

Dans les rangs de LR, Benoist Apparu est loin d’être le seul à évoquer en ces termes le début de campagne de l’ex-banquier, âgé de 38 ans. « J’ai sous-estimé son potentiel, confie l’ex-ministre Luc Chatel, par ailleurs président du conseil national de LR. Je suis obligé de constater que sa campagne prend, alors que je n’y croyais pas quand il est sorti du gouvernement. »

« Macron réunit beaucoup de qualités : il est brillant, intelligent, pas sectaire… Et, en plus, il est très sympa, car il sait créer de l’empathie », s’émerveille un autre dirigeant de droite, qui confie avoir été tenté de rejoindre l’ex-ministre de l’économie, s’il n’avait pas déjà été engagé aux côtés de Fillon. Un pas qu’a notamment franchi l’ex-ministre de Jacques Chirac, Renaud Dutreil.

Droite bienveillante

L’ex-sarkozyste Eric Woerth, aujourd’hui chargé d’élaborer le programme présidentiel de M. Fillon, considère, lui aussi, M. Macron comme un rival à ne pas sous-estimer. Alors, dès qu’il en a l’occasion, il attaque le jeune loup pour tenter de l’affaiblir. « Emmanuel Macron est peut-être le candidat du travail, mais il a surtout été le ministre du chômage. C’est un candidat isolé, teinté d’égoïsme », a-t-il, par exemple, asséné sur Europe 1, le 11 décembre.

A droite, beaucoup craignent que le projet radical de M. Fillon laisse un boulevard à M. Macron pour courtiser l’électorat centriste et de droite modérée, qui juge trop brutale la potion libérale proposée par l’ex-premier ministre. « Macron monte, car il a un espace énorme sur la gauche de Fillon ! », s’alarme un dirigeant LR, en constatant que ce candidat incarnant le renouvellement exerce une réelle attractivité auprès des Français de droite, en particulier les jeunes. En témoignent les initiatives lancées par les lieutenants d’Alain Juppé, afin de dissuader les électeurs du maire de Bordeaux à la primaire, de rejoindre le camp de cet énarque se posant en candidat « hors système » (Le Monde daté du 16 décembre).

Ces dernières années, la droite s’est d’abord montrée bienveillante à l’égard de cet homme se définissant comme « non socialiste », dont elle saluait la volonté de s’affranchir des dogmes de la gauche. Au point que Nicolas Sarkozy l’avait invité à « rejoindre » LR en septembre 2015, lorsqu’il avait osé remettre en question les 35 heures ou le statut de la fonction publique.

L’attitude de François Fillon à son égard est instructive : début 2015, il avait salué la « bonne volonté » de M. Macron quand son projet de loi « pour la croissance et l’activité », à tonalité libérale, avait été présenté à l’Assemblée nationale. Neuf mois plus tard, rebelote : M. Fillon lui avait souhaité « bonne chance » dans son projet de conquête de l’Elysée, en évoquant une possible coopération avec lui : « On a besoin que les hommes et les femmes qui ont des solutions innovantes, qui soient de n’importe quel horizon politique, puissent parler ensemble. »

Désormais un vrai concurrent

Depuis, le candidat de droite a radicalement changé de ton, après avoir pris conscience de la dangerosité de cet ambitieux, qui vient directement chasser sur ses terres avec son positionnement libéral et pro-business. Fini les amabilités. Place aux attaques.

« Macron n’a aucune expérience et n’a rien démontré pour le moment », a-t-il tranché récemment, dans l’espoir de rabaisser celui qui recueille jusqu’à 18 % des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, selon l’enquête Cevipof pour Le Monde réalisée par Ipsos-Sopra Steria, publiée le 14 décembre. « François le trouvait intéressant il y a deux ans et envisageait même de travailler avec lui, explique un proche de l’ex-premier ministre. Mais il ne le regarde plus de la même façon et le considère désormais comme un vrai concurrent. »

La preuve : François Fillon a programmé un déplacement spécialement pour le contrer. Il se rendra au CES, le Salon mondial du high-tech, à Las Vegas, du 4 au 6 janvier 2017, comme l’a révélé Le Journal du dimanche, pour ne pas laisser M. Macron, un habitué de ce rendez-vous, occuper seul le terrain de la modernité. « Macron a pour lui la jeunesse et la sympathie supposée de tous les Français tournés vers le numérique. L’idée, c’est de montrer le côté moderne de Fillon et son grand intérêt pour le thème de l’innovation », explique l’ex-ministre libéral, Hervé Novelli, proche du candidat de droite.

Pour M. Fillon, la menace se précise, si l’on en croit les résultats du sondage Odoxa pour L’Express, la presse régionale et France Inter, publié mardi : pour la première fois, M. Macron est plus populaire que M. Fillon. Sur 995 personnes interrogées les 14 et 15 décembre, 35 % disent soutenir ou avoir de la sympathie pour le premier, contre 31 % pour le second. Et à droite, certains ont été marqués par la différence d’attitude du public lors de la venue de MM. Macron et Fillon à la Foire de Châlons-en-Champagne, le 1er septembre. Le premier, qui avait suscité un vrai engouement autour de lui, avait réussi à éclipser la venue du second…

Vote utile

Chez LR, les plus pessimistes imaginent même un scénario noir : l’élection d’un candidat positionné à gauche toute à la primaire PS, type Benoît Hamon ou Arnaud Montebourg, ce qui permettrait à M. Macron de faire le plein auprès des électeurs de gauche modérée à la présidentielle, en incarnant un vote utile.

« Si les gens de gauche le voient comme le seul candidat capable d’atteindre le second tour, il peut monter très haut et modifier les rapports de force », redoute un filloniste, qui voit M. Macron comme « le mieux positionné sur l’échiquier du centre gauche. Je lui vois plus d’avenir qu’aux candidats du PS, comme Valls ou Montebourg, qui sont davantage comptables du bilan de Hollande et pour qui il sera très difficile d’incarner le renouvellement », estime-t-il. D’où l’avertissement lancé par l’ex-premier ministre, Dominique de Villepin, le 12 décembre, sur RTL : « Emmanuel Macron bouscule le jeu à l’intérieur du Parti socialiste, comme il peut bousculer le jeu pour ceux qui sont aujourd’hui en tête, tant Marine Le Pen que François Fillon. » Le message semble avoir été entendu.

Alexandre Lemarié

 

 

LE PARISIEN – 22/12/2016

Front national : Le Pen, Poutine et… les millions

 

Moscou (Russie), mai 2015. Marine Le Pen, ici sur la place Rouge, avait été reçue à la Douma, la Chambre basse du Parlement russe.

A quelques mois de la présidentielle, le FN cherche à financer sa campagne, auprès des banques russes notamment.

En 2012, l’entrée en campagne de Marine Le Pen avait été perturbée par la course aux parrainages d’élus. Cinq ans plus tard, la candidate à l’Elysée — avec son contingent de 462 conseillers régionaux, territoriaux et de parlementaires — n’a plus de soucis à se faire de ce côté ! En revanche, ça tangue sur le terrain des finances pour le Front national, toujours empêché par les réticences des banques françaises à lui prêter les 12 M€ nécessaires à sa campagne présidentielle, ainsi que les 17 M€ que demandent les législatives.

Inquiétant à un mois du lancement officiel de sa campagne, début février ? « A ce stade, rien n’est bouclé. On se heurte toujours aux mêmes refus », jure un proche. Depuis plusieurs années, Marine Le Pen n’hésite en tout cas plus à solliciter des banques étrangères, notamment en Russie. Comme en septembre 2014, lorsque le Front national avait emprunté 9,4 M€ auprès de la First Czech Russian Bank, basée à Moscou. Hier, « le Canard enchaîné » a porté au dossier des éléments plus troublants, en publiant un courrier adressé au renseignement américain, daté du 28 novembre, de Mike Turner, parlementaire républicain. Il évoque les relations entre Moscou et Marine Le Pen. Laquelle s’engagerait à reconnaître la Crimée comme faisant partie du territoire russe si elle était élue en mai. En retour, selon le scénario décrit dans cette lettre, le FN aurait sollicité un prêt de 30 M$ (28,7 M€) pour se financer.

Une somme mirobolante, que le trésorier du parti refuse de confirmer. « Tout cela est faux, archifaux. Complètement farfelu ! » s’insurge Wallerand de Saint Just. Mais une chose est sûre, Marine Le Pen entretient des relations de confiance avec l’entourage de Vladimir Poutine depuis des années déjà. En mai 2015, elle était même chaleureusement accueillie à la Douma, la Chambre basse du Parlement russe, lors d’un troisième voyage en deux ans.

Des discussions en cours

Reste que, selon nos informations, la candidate frontiste continue de chercher des sous ailleurs. Ce qui laisse à supposer qu’elle n’aurait pas — du moins à ce jour et s’ils existent — perçu ces 30 M$. Des discussions avec d’autres banques étrangères, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, sont toujours en cours. Fin août, un prêt de 20 M$ aurait même été sur le point d’être signé avec une banque d’affaires américaine. « Mais elle s’est rétractée bizarrement au tout dernier moment », confie l’entourage de la candidate.

« Au pire, si vraiment on galère, on pourra toujours demander à Cotelec (NDLR : l’association de financement de Jean-Marie Le Pen, qui prête traditionnellement de l’argent au FN), ajoute-t-on, non sans cynisme. Depuis qu’elle est fâchée avec son père, Marine veut éviter de le solliciter. Mais, faute de mieux… ce sera quand même le plan B. »

Olivier Beaumont

 

::: INTERNATIONAL

LA TRIBUNE – 22/12/2016

Brexit : Sturgeon dépose son plan pour que l’Ecosse reste dans le marché unique

 

Un hard Brexit « causerait un grave préjudice à l’économie écossaise », a affirmé la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon.

 

Si Londres se lance dans un « Hard Brexit », la Première ministre écossaise a menacé de relancer l’idée de référendum pour l’indépendance.

« Nous sommes déterminés à ce que l’Écosse conserve sa place au sein du marché unique », a insisté Nicola Sturgeon mardi à Édimbourg. Décidée à faire respecter le choix des Écossais -qui ont voté à 62% pour le maintien dans l’Union européenne le 23 juin- la Première ministre a présenté son plan pour que la région britannique conserve sa place au sein du marché unique européen.

Dans ce plan, elle propose que l’Écosse continue de commercer avec ses voisins à travers l’Espace économique européen (EEE) et l’Association européenne de libre-échange (AELE), à l’instar de la Norvège, de l’Islande et du Liechtenstein, trois états non-membres de l’UE. Et ceci, tout en restant une partie intégrante du Royaume-Uni.

Un nouveau référendum serait son « option favorite »

Nicola Sturgeon en a profité pour décrier la possibilité d’un « hard Brexit », non-écartée par Londres, qui verrait les quatre nations du Royaume-Uni privées du marché unique. Une telle décision « causerait un grave préjudice à l’économie écossaise », a affirmé la cheffe du parti indépendantiste écossais (SNP), estimant qu’une sortie du marché unique « pourrait coûter 80.000 emplois » à la région.

Si Londres se refuse à ces exigences, Nicola Sturgeon a indiqué qu’elle serait prête à organiser un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse et a même confié qu’il s’agissait de son « option favorite ». En octobre, le gouvernement a déjà déposé un projet de loi sur un nouvelle consultation des citoyens. Pour rappel, plus de 55% des Écossais s’étaient prononcés contre l’indépendance de la région en 2014.

Theresa May menace à son tour l’Ecosse

Réagissant à ces propositions, la Première ministre britannique Theresa May s’est dit prête à les étudier « sérieusement », tout en mettant en garde contre les velléités indépendantistes des nationalistes écossais.

« Si l’Écosse devait devenir indépendante, non seulement elle ne serait plus un membre de l’Union européenne, mais elle ne serait plus non plus un membre du marché unique de l’Union européenne ni un membre du marché unique du Royaume-Uni », a-t-elle dit devant une commission du Parlement.

Un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May avait souligné auparavant que le gouvernement était « déterminé à obtenir un accord (…) qui soit valable pour le Royaume-Uni dans son ensemble – ce qui inclut clairement l’Écosse ».

 

L’OPINION – 22/12/2016

L’Inde devient la sixième économie mondiale et détrône le Royaume-Uni

 

Theresa May et Narendra Modi à New Delhi le 7 novembre 2016

Le pays talonne désormais la France si l’on en croit les prévisions de croissance du produit intérieur brut

Depuis le 23 juin dernier et le résultat du référendum sur le Brexit, les interrogations demeurent quant à l’avenir de l’économie britannique et sa croissance future. Malgré la chute de la livre sterling, et les incertitudes sur les marchés, le Royaume-Uni arrivait jusqu’à présent à maintenir son rang de sixième puissance économique mondiale. Elle vient cependant de se faire doubler par l’une de ses anciennes colonies.

Est-ce un malin retour de bâton ou une simple ironie du sort ? Pour la première fois depuis plus de cent ans, l’Inde vient de détrôner le Royaume-Uni pour devenir la sixième économie mondiale par son produit intérieur brut, rapporte Foreign Policy. Le pays arrive après les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et la France.

2016 est l’année des records pour l’Inde. En février, elle avait supplanté la Chine pour devenir l’économie à la croissance mondiale la plus rapide. Et en octobre, le Fonds monétaire international estimait que le pays conserverait ce titre pendant quelques années encore. Selon les projections de l’organisation, le PIB de l’Inde devrait en effet croître de 7,6 % en 2017. À l’inverse, le Royaume-Uni table sur une croissance pour 2017 d’environ 1,1 % après une croissance déjà timide de 1,8 % en 2016. Des résultats reflétant en partie la tiédeur de l’économie et de la monnaie britanniques post-Brexit.

Des réformes qui marchent ? L’économie indienne jouit des bénéfices des investissements directs étrangers élargis en 2014 aux secteurs de la défense et des assurances, et d’une inflation plus modeste que prévue, indique le FMI. Et il semblerait que les réformes économiques mises en place depuis 2014 par le Premier ministre indien Narendra Modi produisent enfin leurs effets. Certaines se sont montrées complexes dans leur mise en place, et d’autres ont fait polémique en Inde, rapporte le Center for Strategic and International Studies. En 2014, Narendra Modi n’avait pas caché sa volonté de mener son pays sur la voie de la modernisation économique, en créant notamment un nouveau système d’impôt national, ou en libéralisant une partie de l’industrie agricole, de la grande distribution, ou encore des transports aériens.

Quel danger pour l’Inde ? L’une des réformes les plus polémiques de ces derniers mois reste sans doute celle concernant la monnaie indienne. Dans un effort de lutter contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale, Narendra Modi a annoncé en novembre dernier que les plus grosses coupures de roupies indiennes, celles de 500 et 1 000, seraient retirées de la circulation alors qu’ils représentaient près de 86 % du cash en circulation dans le pays. Une mesure jugée nécessaire par le gouvernement qui disait perdre des milliards en impôts sur le revenu à cause d’un système monétaire trop laxiste. Ce faisant cependant, la pénurie de billets a entraîné une chute des transactions commerciales, et des suspensions de salaires, de même que de longues files d’attentes devant les banques. Une situation qui pourrait donc se retourner contre le gouvernement si celui-ci ne parvient pas à trouver de solution durable. Certains économistes évoquent un possible ralentissement de croissance lié à un possible gel des embauches si cette pénurie de cash venait à persister trop longtemps.

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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