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14/02/2017 : poste d’assistante de direction : Océane Ledain

2017-07-06T09:00:02+02:00Mots-clés : , , |

Bonjour,

Je suis Océane Ledain récemment diplômé d’un BTS Assistant manager au Lycée Jacques Prevert à Longjumeau. Je suis à la recherche d’un poste d’assistante de direction.

Je vous prie de trouver ci-joint mon curriculum vitae ainsi que ma lettre de motivation me concernant.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Océane Ledain

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RUGBY : MASSY – TARBES Dimanche 19 Février à 16 h 15 (changement d’horaire !)

2017-04-05T09:06:50+02:00Mots-clés : , , |

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Hand-Ball : Massy rebondit et remonte à la 2e place !

2017-04-05T09:07:08+02:00Mots-clés : , , , |

Chers partenaires,

Massy se relance avec une victoire 25-20 à Billère !

Après une déconvenue à domicile face à Istres les Massicois se déplacent chez le 6e Billère. Les Lions ont une revanche à prendre face à des Billérois vainqueurs au COS en début de saison.

Les bleu et or rentrent bien dans la rencontre et mènent rapidement 4-1 après 5 minutes.

Le duo Valentin Laplace (7 buts) et Vladimir Perisic (14 arrêts 44%) permet au MEHB de dominer tranquillement la première période. 12-10 à la pause.

En seconde mi-temps c’est Luc Steins (7 buts) qui épate et permet aux Lions de prendre le large. 20-15 à la 47e minute

Les hommes de Benjamin Braux restent concentrés et signent une victoire sérieuse à Pau 25-20. Les bleu et or ont mené tout au long de la partie et remportent un match précieux dans la course aux play-offs.

Le MEHB remonte à la 2e place suite au match nul d’Istres et compte 6 points d’avance sur la zone de non qualification en play-offs.

Le week-end prochain les Lions reçoivent Saint-Gratien qui vient de remporter son premier match de la saison face à Dijon.

Nous vous donnons rendez-vous le :

Samedi 18 Février

RUGBY : LES RESULTATS DU WEEK-END RCME – 13/02/17

2017-04-05T09:08:55+02:00Mots-clés : , , |

Chers Partenaires, Chers Amis,

Des résultats positifs pour nos Bleu & Noir ce week-end.

M14 : Super Challenge de France : 5ème

L’EDR était ce week-end à Toulon pour le Super Challenge. Lors de la première journée, les M14 étaient dans la poule D avec CD 83 (victoire 24 – 3) et l’USAP (match nul 7 – 7). Lors de la dernière rencontre, l’équipe du Var l’a remporté 12 – 5 face aux perpignanais.
Le dimanche fut une journée compliquée pour nos jeunes. Les deux premiers matches se soldent avec deux défaites : 17 – 25 face à l’ASM et 0 – 13 face à Toulon.
Pour le match de classement de la 5ème place, les massicois s’imposent 38 – 12 face à Vannes. Cette 5ème place ne leur permet pas de se qualifier directement pour la finale à Béziers, ils devront donc passer passer par d’autres tournois qualificatifs afin d’obtenir leur ticket.

Espoirs : Chambéry 24 – 27 Massy

Victoire serrée à l’extérieur pour les Espoirs ce dimanche à Chambéry après une première période dominée 20 à 5.
Massy remporte sa troisième victoire consécutive et se rapproche de la phase finale en accédant à la 4ème place de la poule.

A 5 journées de la fin du championnat, les Espoirs réduisent l’écart avec le trio de tête et se retrouve à 2 points de Bourg-en-Bresse, actuel troisième.

Crabos : Massy 14 – 09 LOU

Les Crabos continuent leur bonne série, 6 matches sans défaite.
Avec trois pénalités pour les deux équipes, Massy arrive à faire la différence avec le seul essai marqué du match.

Au classement, Grenoble reste premier avec une large victoire 63 – 8 face à l’équipe de Dijon. Le RCME prend la deuxième place du groupe grâce à sa victoire du week-end face à Lyon, qui occupait cette deuxième place avant la rencontre.

Le prochain match des massicois sera face à Bourg-en-Bresse, dernier de la poule.

Séniors : Chambéry 09 – 27 Massy (BO)

La série continue pour les Séniors avec une 5ème victoire consécutive, troisième match sans encaisser d’essai et deux BO d’affilée.

Face à une équipe solide dans les secteurs offensif et défensif, Chambéry n’a pas réussi à trouver la solution pour déjouer les plans massicois. Après avoir menée 6 – 0 après 2 pénalités, l’équipe de Savoie n’a pas pu déjouer la défense du RCME pour inscrire un essai, Massy reprenant l’avantage 6 – 10 à la mi-temps.

Quant au Bleu & Noir, l’attaque s’est soldée avec 4 essais au compteur dont 3 en seconde période. Malgré ce joli résultat, un carton rouge pour Chellat vient pénaliser les essonniens à 10 minutes de la fin.

Avec 10 points pris en deux déplacements, cela est de bonne augure avant la réception de Tarbes ce dimanche.
Au classement, Massy conserve sa première place et creuse un petit écart, 5 points devant Bourg-en-Bresse qui compte un match d’avance. Provence et Nevers sont respectivement 3ème (12 matches) et 4ème (13 matches) avec 38 points.
Pas de changement dans le bas du classement avec Valence/Romans 9ème et Aubenas 10ème.

PROCHAIN MATCH A MASSY LE DIMANCHE 19/02 15H00 FACE A TARBES

Allez Massy !

10/02/2017 : recherche d’un stage du 22 mai au 30 juin 2017 durant 6 semaines : NATHAN

2017-07-06T09:00:02+02:00Mots-clés : , |

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Revue de presse du MEDEF IDF du 10 Février 2017

2017-04-05T09:07:25+02:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LE MONDE – 10/02/2017

L’Ile-de-France attend son nouveau préfet

Michel Delpuech, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pourrait succéder à Jean-François Carenco.

Qui sera le prochain préfet d’Ile-de-France ? Jean-François Carenco, qui occupe la fonction depuis le 4 mars 2015, doit être nommé, dans les prochains jours, par François Hollande président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Il succédera à Philippe de Ladoucette dont le mandat vient de s’achever. « J’ai sollicité cette nomination, confie M. Carenco, non parce que j’avais peur d’être viré au lendemain de la présidentielle, mais parce que je serai atteint dans un an par la limite d’âge de 65 ans pour les carrières préfectorales. »  Le mandat à la tête de l’autorité indépendante chargée de l’accès aux marchés de l’énergie est de six ans.

Avant de signer le décret de nomination de M. Carenco, le président de la République devra avoir désigné son successeur, sans doute au prochain conseil des ministres. « Il n’y a rien de certain encore », s’obstinait à répondre, mercredi 8 février l’entourage du chef de l’Etat. Mais le choix de Michel Delpuech, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes est qualifié de « possible » à l’Elysée. Ancien élève de l’Ecole nationale d’administration, M. Delpuech, est issu de la promotion Voltaire comme le chef de l’Etat.

A 64 ans, cette promotion serait pour lui un bâton de maréchal. M. Delpuech arrive au terme d’une carrière qui l’aura conduit à être notamment directeur du cabinet du préfet de police de Paris, Philippe Massoni, puis de son successeur Jean-Paul Proust, de 1999 à 2003 sous le quinquennat de Jacques Chirac. ll a été nommé préfet des Hauts-de-Seine en 2003 quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur, avant de devenir préfet de Corse en 2006.

  1. Delpuech a été ensuite directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie au ministère de l’intérieur jusqu’en 2009. Ces fonctions successives sous les gouvernements de droite ne lui valent pas que des partisans dans les rangs de gauche.

Dossiers chauds

Du coup, même s’il fait figure de favori au sein de l’exécutif, d’autres noms circulent. Dont celui du préfet de police de Paris, Michel Cadot. « Ce choix serait étonnant, car Cadot réussit bien dans sa mission actuelle », avance toutefois un grand commis de l’Etat. Serait également sur les rangs l’actuel préfet des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet.

  1. Comet a été nommé à son poste à Nantes en 2014 sous le gouvernement de Manuel Valls après avoir été préfet de Midi-Pyrénées. A 60 ans, il a lui aussi effectué une partie de sa carrière dans des cabinets ministériels de droite. Chargé de mission auprès de Jacques Chirac premier ministre de 1984 à 1986, il fut directeur de cabinet adjoint de Dominique de Villepin au ministère de l’intérieur avec d’être conseiller auprès de lui à Matignon jusqu’en 2007. Dans la bataille d’influence autour du choix du préfet de la première région de France, M. Comet n’est pas dépourvu de relais auprès de l’Elysée.

Quel qu’il sera, le successeur de M. Carenco aura plusieurs dossiers chauds à gérer. A commencer par celui des réfugiés. « Parmi les plus grands souvenirs de mon passage en Ile-de-France, j’en citerai un, se souvient M. Carenco. Le 4 novembre [2016], lorsque j’ai dû, en une journée, reloger 4 000 migrants à la rue à Paris. On n’avait que 2 800 places et en deux heures on a réussi à en trouver 1 200 de plus », raconte-t-il. Sur les deux ans écoulés, M. Carenco a « un seul regret », dit-il : l’attitude « fermée » d’une partie des habitants du 16e parisien, à l’annonce de l’ouverture d’un centre pour sans-abri dans le bois de Boulogne. « J’ai le regret de ne pas avoir convaincu ces gens », soupire celui qui a été directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo ministre notamment de l’écologie et de… l’énergie, sous François Fillon.

Béatrice Jérôme

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 10/02/2017

Les indépendants n’en peuvent vraiment plus du RSI, leur régime de protection sociale

INFO LE FIGARO – Ils sont de plus en plus nombreux à le quitter et à opter pour un statut, bien plus cher, assimilé au salariat.

Le divorce semble définitivement consommé. Malgré les efforts entrepris depuis 2012 pour améliorer la gestion du Régime social des indépendants (RSI), ses affiliés n’ont pas retrouvé confiance dans l’organisme. C’est le constat implacable de la troisième édition du baromètre du RSI, réalisé en janvier 2017 par le Syndicat des indépendants (SDI) auprès de 1020 chefs d’entreprise de moins de 20 salariés. Selon cette enquête dontLe Figaro publie les résultats en exclusivité, 78 % des personnes interrogées estiment que le RSI ne s’est pas amélioré ces dernières années. Pire, 76 % ont une appréciation négative de ses services rendus.

L’explication de ce mécontentement est simple: 59 % des dirigeants ont rencontré au moins une difficulté – d’un courrier contradictoire à un défaut de prise en compte du droit à l’indemnité journalière en cas de maladie – avec le RSI ces trois dernières années. «Les résultats de notre enquête sont stables malgré les efforts du RSI et du gouvernement pour répondre aux critiques (amélioration de l’outil informatique, diminution du délai de carence, abaissement des cotisations minimum forfaitaires…), note Marc Sanchez, le secrétaire général du SDI, car personne ne s’est attaqué au cœur du problème: la sécurisation du système.»

Niveau de cotisation

«La méfiance est telle que les chefs d’entreprise sont prêts à payer des cotisations plus élevées, sans gagner forcément plus de protection, pour sortir du RSI et entrer dans un statut assimilé au salariat», ajoute-t-il. Selon l’étude, 23 % des chefs d’entreprise ont ainsi quitté le RSI en 2016. Ils n’étaient que 13 % à avoir franchi le pas en 2015 et 7 % en 2014. Les entrepreneurs optent le plus couramment pour une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), qui leur permet de bénéficier d’un statut d’«assimilé salarié» sans avoir à justifier d’un contrat de travail au sein de la structure.

Pour le chef d’entreprise, le passage du RSI au statut de la SASU se traduit pourtant par une augmentation de ses cotisations de 47 % à 63 %. Et ce, sans amélioration notable de la protection puisque le régime de salarié assimilé n’offre pas d’assurance-chômage et des prestations accident de travail et maladies professionnelles moins généreuses que le régime général.

Dans ce contexte de perte de crédibilité du RSI, le SDI plaide pour un rattachement des indépendants au régime général. Le syndicat a testé cette hypothèse auprès des personnes sondées. 46,5 % d’entre elles demandent d’avoir dans ce cas le choix de son niveau de cotisations versées et donc de protection sociale.

Le RSI a été créé en 2006 suite à la fusion de trois caisses de protection sociale des chefs d’entreprise. Le régime gère la couverture maladie des professionnels libéraux, des artisans et des commerçants, et la retraite des artisans et des commerçants. Depuis 2008, le régime centralise les cotisations. Il se partage ensuite avec les Urssaf les sujets de calculs, encaissements, recouvrements…

Dès sa création, l’organisme a été vivement critiqué en raison de nombreux dysfonctionnements informatiques qui ont provoqué des appels de cotisations erronés, des indus à rembourser, des relances inconsidérées… En 2012, la Cour des comptes qualifiait le RSI d’«accident industriel». Depuis, une démarche de fond (mais sans réelle efficacité si on se fie au SDI) a été lancée afin de rétablir la situation critique. Le RSI couvre plus de 6 millions de personnes pour 2,8 millions de cotisants.

Anne de Guigné

 

 

LE FIGARO – 10/02/2017

Le Loir-et-Cher veut favoriser l’emploi des allocataires du RSA

Grâce à sa plateforme web Job41, le département les met en contact avec les entreprises locales qui recrutent.

C’est une première en France! Le département du Loir-et-Cher vient de lancer une plateforme Web inédite pour rapprocher les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) avec les entreprises locales qui recrutent. «Le nombre de personnes au RSA augmente et représente une charge énorme pour les départements, rappelle Maurice Leroy, président (UDI) du Loir-et-Cher et vice-président de l’association des départements de France. Or de nombreuses entreprises peinent dans le même temps à recruter. Cette situation invraisemblable ne peut pas durer.»

Le principe de sa plateforme, baptisée «Job41», est simple: sur ce site dédié, les allocataires au RSA peuvent créer leur CV en ligne, consulter les offres d’emploi, candidater directement auprès des employeurs. «Tout se fait sur la base du volontariat, personne n’est obligé», insiste Maurice Leroy. Une logique différente donc de celle du Haut-Rhin, qui s’était fait retoquer par le tribunal administratif de Strasbourg pour avoir rendu obligatoires des heures de bénévolat pour toucher le RSA. Lancé le 16 janvier, «Job41» compte déjà 739 inscrits et une soixantaine d’offres d’emploi.

Le département a travaillé avec les équipes locales de Pôle emploi mais aussi avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour s’assurer de la sécurisation des données. Pilotée par l’ex-député centriste Nicolas Perruchot, premier vice-président du conseil départemental et ancien maire de Blois, l’initiative met l’accent sur la géolocalisation des offres qui permet aux demandeurs d’emploi de sélectionner celles comprises dans un périmètre choisi. Autre atout: la plateforme a été créée par une start-up des quartiers nord de Blois, Neolink, dont la majorité des salariés sont eux-mêmes d’anciens allocataires du RSA. Et le département a recruté deux personnes au RSA pour tenir la hotline et répondre aux questions des utilisateurs.

Baisse des dotations

Pris en tenaille entre la baisse des dotations de l’État et l’augmentation continue du nombre des allocataires du RSA en raison de la hausse du chômage, les départements sont dans une situation financière tendue. Dans le Loir-et-Cher, qui compte 10.000 allocataires au RSA (soit le double par rapport à 2004), cela représente une dépense de 42 millions d’euros que l’État ne rembourse qu’à hauteur de 20 millions.

Pour compenser la différence, le département a fait des économies de fonctionnement, réduit sa masse salariale et utilisé le levier fiscal (augmentation de 5 points de la part départementale sur le foncier bâti). «La seule solution pour faire baisser le coût du RSA, c’est de favoriser le retour à l’emploi. C’est un enjeu vital pour tous les départements», affirme ainsi Maurice Leroy.

La plateforme «Job41» pourrait faire des émules: pas moins de 15 départements, notamment ceux du Nord et de l’Indre-et-Loire, souhaiteraient s’en inspirer et ont pris contact avec les services de Maurice Leroy pour en dupliquer le principe.

Le Nord coupe les vivres à 450 bénéficiaires pour quatre mois

Les services du département du Nord ont suspendu, pour quatre mois, le versement du RSA à 450 bénéficiaires. Au motif qu’ils ne sont pas inscrits à Pôle emploi ou n’ont pas signé la «charte des droits et devoirs», comme c’est obligatoire depuis l’année dernière. Et ce après leur avoir déjà réduit de 100 euros le montant de leur prestation en guise de premier avertissement.

«Il ne s’agit pas de dire que l’allocataire du RSA est l’ennemi du département mais on ne peut pas donner d’aides en aveugle, a justifié Olivier Henno, vice-président en charge de l’insertion, sur Europe 1. Demain, si l’allocataire sanctionné s’inscrit à Pôle emploi ou s’il demande un contrat d’engagement réciproque, il retrouvera immédiatement ses droits.» Mais s’il persiste, il pourra être radié. 45.000 allocataires, sur les 108.000 du département, sont concernés par cette opération vérité, lancée en juin pour limiter l’envolée du coût du RSA.

Marie-Cécile Renault

 

 

LE MONDE – 10/02/2017

La France a créé 191 700 emplois marchands en 2016, meilleure performance depuis 2007

L’embellie a notamment concerné les services et l’interim, tandis que l’industrie et la construction ont continué de perdre des emplois.

L’économie française a créé, en net, 191 700 postes dans le secteur marchand en 2016, soit la meilleure performance sur le front de l’emploi privé depuis 2007, selon une estimation de l’Insee publiée vendredi.

Cela constitue une forte accélération sur le marché de l’emploi, après une année 2015 qui avait vu 99 000 postes se créer. La France avait détruit des emplois lors des trois années précédentes.

L’embellie concerne les services et l’intérim

Avec ces créations de poste, les effectifs du secteur marchand ont atteint 16,16 millions de personnes fin 2016, un niveau inédit depuis 2008. L’embellie, l’année dernière a notamment concerné les services et l’interim, tandis que l’industrie et la construction ont continué de détruire des emplois. Avec 654 100 postes, l’intérim a atteint son plus haut niveau depuis 2008. Le secteur est considéré comme précurseur des tendances de l’emploi.

Mais l’emploi de l’industrie (-0,7 % par rapport à 2015) et de la construction (-0,4 %) a contué de se dégrader. Les usines ont ainsi perdu, en quinze ans, près d’un million d’emplois, soit un quart de ses effectifs, tandis que le bâtiment a détruit plus de 200 000 postes depuis 2008.

 

 

::: ENTREPRISES

LA TRIBUNE – 10/02/2017

L’aéronautique reste la locomotive du « Made in France » à l’export

 

Selon le GIFAS, les livraisons aéronautiques et spatiales ont égalé le niveau record de 2015, à 58 milliards d’euros »

 

L’excédent de la filière aéronautique et spatiale a atteint 18,6 milliards d’euros en 2016, selon le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales.

Que ce soit dit, la filière aéronautique et spatiale reste le premier contributeur excédentaire au solde du commerce extérieur de la France en 2016, a assuré jeudi le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS). Car à la suite de la dégradation des chiffres du commerce extérieur français publié mardi par le ministère de l’Économie (48,1 milliards d’euros de déficit en 2016), « des commentaires ont attribué une part notable de cette détérioration à l’industrie aéronautique et spatiale », explique dans un communiqué  le GIFAS, qui n’a pas aimé.

Le GIFAS tient d’ailleurs préciser que « les livraisons aéronautiques et spatiales sont stables en 2016 » mais ont égalé « le niveau record de 2015, à 58 milliards d’euros ». Il précise également que « l’excédent aéronautique et spatial pour 2016 se situe à un excellent niveau à 18,6 milliards d’euros, sans pour autant égaler le record de 22,3 milliards en 2015 ». le GIFAS rappelle que « l’amélioration en décembre 2016 de la balance commerciale tient presque exclusivement au secteur aéronautique ». Les livraisons d’Airbus en décembre ont atteint le montant inédit de 5,8 milliards d’euros, pour 64 appareils livrés depuis la France.

« La filière aéronautique et spatiale française peut donc se féliciter de son excellente et constante contribution au solde du commerce extérieur de la France », estime le GIFAS.

Une année record pour Airbus en termes de livraisons

Airbus a fini l’année 2016 avec 731 commandes nettes au compteur et surtout 688 livraisons, l’indicateur pris en compte par les douanes. Une performance d’ensemble qui ne concerne pas que la France. En revanche, ATR n’a livré que 80 appareils (contre 90 espérés). En dépit d’une année difficile, les ATR-600 sont toutefois arrivés en tête de toutes les ventes d’avions régionaux en 2016, avec 36 commandes d’appareils.

De son côté Dassault Aviation a livré 49 avions d’affaires Falcon (contre 55 en 2015). L’avionneur a par ailleurs remis trois Rafale à l’Égypte l’année dernière (sur un total de neuf appareils). Enfin, héritier de la mythique société Morane-Saulnier, Daher continue de se jouer de la crise de l’aviation d’affaires. Après avoir livré 55 TBM en 2015 et 51 en 2014, le constructeur de petits avions d’affaires mono-turbopropulseurs a livré 54 TBM 900 et TBM 930 en 2016.

Michel Cabirol

 

 

LE MONDE – 10/02/2017

La grande mue de Renault-Flins devenue usine Nissan

Le site industriel de la région parisienne produira en majorité des Nissan Micra. Une première dans l’histoire de Renault.

La 4CV, la Frégate, la Dauphine, la 4L, la R16, la R5… Depuis 1952, tous les modèles qui ont fait la saga Renault – constructeur national d’automobiles populaires – sont passés sur les chaînes de l’usine de Flins et ses 237 hectares en bordure de Seine, à une demi-heure de voiture de Paris par l’autoroute de Normandie.

Or, depuis le mois de décembre, un bouleversement managérial est à l’œuvre sur ce site industriel emblématique qui fêtera ses 65 ans en 2017. Pour la première fois dans l’histoire de l’alliance Renault-Nissan, une usine de l’un des deux constructeurs – en l’espèce Renault – fabrique un modèle de l’autre entreprise – en l’occurrence la nouvelle Nissan Micra. Une voiture japonaise dans une usine française, c’était du jamais-vu. L’événement est d’autant plus remarquable qu’il constitue une délocalisation vers un site français depuis l’Inde, où la version précédente de la Micra était fabriquée.

Qualité exigée

Direction la chaîne de montage qui s’allonge sur plusieurs centaines de mètres dans l’un des plus grands bâtiments du site. Des petits robots autonomes, les AGV (automated guided vehicles), poussent en silence des chariots de pièces et des éléments de carrosserie vers les opérateurs, conformément aux règles du « juste à temps » et du credo très japonais du zéro stock (malgré 8 000 références de pièces à gérer).

Alentour, l’environnement rappelle que Flins n’est plus tout à fait une usine franco-française : ici un grand panneau proclame qu’on est « fier de fabriquer Micra », là des affiches énoncent la méthode vertueuse des « 5S », acronyme en japonais des verbes « trier », « ranger », « nettoyer », « standardiser » et « pratiquer ». Plus loin, le sigle jaune et rouge de l’« Alliance Production Way » rappelle que désormais dans toutes les usines de Renault et Nissan – alliés depuis 1999 – on est censé partager les mêmes méthodes de fabrication.

Sur la ligne, il faut un œil un peu averti pour distinguer la nouvelle venue qui vient s’ajouter aux deux modèles déjà fabriqués à Flins depuis 2012 : la Clio IV et le best-seller électrique de Renault, la Zoé. Les véhicules sont sensiblement de la même taille et partagent une partie de leurs pièces. Mais, pour fabriquer Micra, il a fallu intégrer de nouvelles normes de qualité dans le processus industriel, de nouveaux gestes, des procédures inusitées.

Quadragénaire costaud, fine barbe taillée, douze ans d’ancienneté chez Renault, Amadou Fall fait partie de la soixantaine d’ouvriers de Renault partis se former aux méthodes Nissan au Japon. Comme l’indique sa veste violette, M. Fall est devenu à son tour un formateur pour ses collègues de Flins. Ici, tout le monde le concède, le niveau de qualité exigé chez Nissan est un cran au-dessus des standards Renault. « Au Japon, on apprend à être extrêmement méticuleux, témoigne Amadou Fall. Cela n’empêche pas qu’on peut aussi leur apporter notre savoir-faire. »

« Ce qui se passe ici dépasse la simple intégration d’un nouveau modèle dans le processus de production, affirme Olivier Talabard, le directeur de l’usine. Flins est en train de vivre la plus grande transformation de son histoire. » M. Talabard a été nommé il y a trois ans à la tête du site pour enclencher cette mini-révolution. Cent dix millions d’euros ont été investis depuis 2015, 200 embauches en CDI viennent d’être annoncées pour 2017 qui s’ajoutent aux 350 déjà effectuées en deux ans. Des travaux d’envergure ont complètement redessiné l’usine, avec un effort de robotisation accru dans les ateliers qui fabriquent les carrosseries.

« Il n’y a pas de nostalgie »

Afin d’améliorer la qualité – un point-clé pour satisfaire aux exigences de Nissan –, la direction a fait appel aux services des psychologues du travail du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Un dispositif appelé « dialogue sur la qualité du travail » a été mis en place à l’échelle des unités de production, impliquant des opérateurs référents et une instance de pilotage. « On a pu constater des effets positifs sur la santé, l’absentéisme et l’efficacité en bout de chaîne là où le dispositif fonctionne », explique Jean-Yves Bonnefond, enseignant-chercheur à la chaire de psychologie du travail du CNAM.

Flins est-elle encore une usine Renault ? Mathématiquement, la réponse est non. Sur les 200 000 véhicules censés être produits à l’horizon 2018 (contre 160 000 en 2016), 132 000 seront des Nissan Micra. Les deux tiers. « Est-ce qu’il y a un problème de perte d’identité ? On s’est posé cette question », explique Olivier Talabard. Mais, assure-t-il, « personne [dans l’usine] ne m’a interpellé là-dessus ». « Il n’y a pas de nostalgie, renchérit Franck Daout, délégué central CFDT du groupe Renault. Il y a même une fierté d’avoir été choisi. Et puis la Micra à Flins, c’est d’abord une bonne nouvelle pour le site, sans compter que les salariés ont maintenant pris conscience de la réalité concrète de l’Alliance. »

« Au niveau des salariés de l’usine, ce n’est pas un sujet de discussion, expliquait à l’AFP Olivier Augustin, délégué CGT au comité d’entreprise. Pour nous, c’est une voiture supplémentaire, qu’elle porte le logo Renault ou Nissan. » A la CGT, on aurait plutôt tendance à dénoncer la dégradation des conditions de travail et le recours massif à l’intérim et à quelque 300 sociétés prestataires de services. « Sur les 2 378 salariés de l’usine, 80 % sont des intérimaires, tempête Fabien Gache, délégué central CGT. C’est hallucinant que cela ne choque personne. » Les syndicalistes rappellent aussi que l’usine assemblait encore près de 400 000 voitures par an en 2007. Les Twingo sont désormais montées en Slovénie, et les Clio en partie en Turquie.

Voiture ultratechnologique

L’avenir de Flins, ce sont donc ces 2 000 premières nouvelles Nissan Micra qui, en cet après-midi de février 2016, attendent au soleil d’hiver de partir en concession. Nissan, qui a choisi le site français pour se rapprocher de ses clients européens et parce que l’énorme usine Nissan de Sunderland (Royaume-Uni) tourne à plein, compte sur ce modèle pour se relancer en Europe et plus spécifiquement en France.

L’allié de Renault a vendu 79 200 véhicules en 2016 dans l’Hexagone (– 2,7 %) et vise 85 000 ventes cette année grâce notamment à cette fameuse Micra qui joue la carte de la voiture ultratechnologique. « Plus grande, plus connectée, un peu plus chère aussi. Par rapport à la précédente, on a tout changé sauf le nom », explique Bernard Loire, directeur général de Nissan Europe de l’Ouest. La Micra ambitionne d’entrer dans le « top 10 » français d’un segment très disputé et dominé par… la Clio, sa voisine sur la chaîne de montage.

Éric Béziat

 

 

L’EXPRESS – 10/02/2017

Vins et spiritueux: nouveau record pour les exportations françaises

 

Ventes de champagne dans un magasin de New York le 29 août 2016.

Avec un montant qui avoisine les 4 milliards d’euros, les spiritueux représentent un tiers du montant total des exportations françaises.

Les exportations françaises de vins et spiritueux ont enregistré en 2016 un nouveau record, améliorant légèrement le niveau « historique » de l’année précédente, avec un montant de 11,9 milliards d’euros, a annoncé ce jeudi la Fédération des exportateurs (FEVS).

Cette performance, en hausse de 1,2%, repose principalement sur les spiritueux (+5,2% en valeur) et notamment sur le cognac, dont les exportations ont atteint un niveau record, tant en volume (+5,5%) qu’en valeur (+6,5%). Avec un montant qui avoisine les 4 milliards d’euros, les spiritueux représentent un tiers du montant total des exportations.

Un « dynamisme » salué

La performance globale des alcools français leur permet de conforter leur rang de deuxième poste excédentaire de la balance commerciale de la France, derrière l’aéronautique. « La parité euro/dollar est restée assez favorable à nos exportations », a commenté devant la presse le président de la fédération Christophe Navarre, qui a loué le « dynamisme » des spiritueux.

A l’inverse, il a déploré les difficultés rencontrées au Royaume-Uni, deuxième marché à l’export, dues à la livre sterling qui, dans la foulée du Brexit, a « dévissé et pénalisé nos exportations en Angleterre » (-8%). Cet « effet livre » a pénalisé en premier lieu les vins, qui marquent le pas, à 7,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde (-0,8%), après une forte augmentation l’an dernier.

 

LES ECHOS – 10/02/2017

Nucléaire : incident à la centrale de Flamanville

Le bâtiment a subi un départ d’incendie dans une zone non nucléaire.
L’incident, non classé par l’ASN, n’a pas eu d’impact sur la sûreté nucléaire.

« Un incident industriel banal dans un site industriel qui ne l’est pas. » C’est ainsi que le préfet de la Manche, Jacques Witkowski, a qualifié l’incident qui s’est produit jeudi dans la centrale nucléaire de Flamanville. « Une pièce mécanique a chauffé et provoqué un début d’incendie dans une zone non nucléaire de la centrale », explique-t-on chez EDF. « Ce départ de feu a été très vite maîtrisé, il n’y a eu aucune conséquence sur la sûreté nucléaire ni sur l’environnement. » Cinq personnes ont été légèrement incommodées par des dégagements de fumée.

Alors que la préfecture a suscité une certaine inquiétude en utilisant au départ le terme d’ « explosion », EDF affirme qu’ « il n’y a pas eu d’explosion, mais une détonation », poursuit le porte-parole. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire, l’incident n’est pas de nature à être classé parmi ceux qu’elle répertorie. « Nous demanderons à EDF une analyse complète des causes et des conséquences de cet événement », indique un porte-parole aux « Echos ».

L’incident s’est produit dans le réacteur 1 de la centrale, dont la production a été arrêtée. Flamanville compte deux réacteurs habituellement en fonctionnement et, surtout, le chantier de l’EPR, qui fait régulièrement parler de lui pour ses retards et ses surcoûts. Le redémarrage est prévu le 16 février par le gestionnaire de réseau RTE, mais il faudra attendre d’avoir les résultats de l’analyse en cours sur l’incident pour avoir une date très précise.

Les ONG environnementales ont aussitôt réagi. Greenpeace a pointé « le contexte de dégradation grave des réacteurs français » et rappelé que deux incendies récents ont eu lieu sur la centrale de Cattenom, en Moselle. Des incidents survenus eux aussi hors zones nucléaires, donc eux aussi non classés.

« Contexte préoccupant »

L’ASN a jugé dans son dernier rapport sur 2015 que la sûreté d’exploitation des installations s’est « maintenue à un bon niveau ». Cette année-là, 1.039 événements significatifs lui ont été déclarés, dont 938 classés sur l’échelle Ines qui compte sept niveaux (848 de niveau 0, 89 de niveau 1, 1 de niveau 2). Le gendarme du nucléaire ne s’en est pas moins alarmé « d’un contexte préoccupant, porteur d’inquiétude pour l’avenir », compte tenu de la santé financière des acteurs de la filière. Depuis la publication de ce rapport, après les falsifications découvertes à l’usine d’Areva au Creusot, l’ASN a demandé l’arrêt pour contrôle de plusieurs réacteurs nucléaires, dont la plupart ont déjà redémarré.

Vidéo : Faut-il se méfier de la sécurité de notre parc nucléaire ? http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211789226572-nucleaire-incident-a-la-centrale-de-flamanville-2063953.php

Anne Feitz et Philippe Legueltel

 

 

LE FIGARO – 10/02/2017

Total fait mieux que ses grands concurrents

En 2016, face à un environnement dégradé, la compagnie française a été l’une des plus rentables du secteur.

«Ce qu’on contrôle, on le contrôle bien.» Cette phrase, Patrick Pouyanné l’a martelée à l’envi à l’occasion de la présentation des comptes de Total pour 2016. Le PDG de la compagnie pétrolière française a affiché sa satisfaction, alors que le secteur affronte un environnement très contrasté: l’année dernière, le baril a chuté à 44 dollars en moyenne (contre 55 dollars en 2015, soit une baisse de 16%), tandis que les prix du gaz ont dégringolé de 25%.

Face à cette dégradation, Total a beaucoup mieux résisté que les autres majors de l’or noir: son résultat net ajusté, l’indicateur le plus regardé par les investisseurs, s’est élevé à 8,3 milliards de dollars, ce qui lui permet de dépasser à la fois Shell (7,2 milliards), BP (2,6 milliards) et Chevron (1,8 milliard). Seul ExxonMobil, le numéro un incontesté du secteur, fait mieux avec 8,9 milliards.

De son côté, porté par des dépréciations moindres qu’en 2015, le résultat net a bondi de 22% à 6,2 milliards de dollars. Une performance appréciée par les marchés: jeudi, à la Bourse de Paris, l’action Total a clôturé en hausse de 1,27%, à 47,42 euros.

Limitation des coûts

Pour expliquer cette «solidité des fondamentaux», Patrick Pouyanné avance plusieurs éléments: la hausse de la production – 4,5% en 2016, à 2,45 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbep/j) – en fait partie. Elle se conjugue à une très bonne tenue des activités aval (raffinage, chimie, stations-service…) qui ont contribué au résultat à hauteur de 5,8 milliards d’euros. Mais surtout, Total a fait preuve d’une très grande discipline de coûts, une orientation assignée par le dirigeant dès sa prise de fonction à l’automne 2014. «Sur les deux dernières années, nous avons réussi à économiser 3 milliards de dollars», s’est-il félicité. Cette exigence est toujours à l’ordre du jour: Total prévoit 500 millions de dollars d’économies supplémentaires pour 2017, et un montant cumulé de 4 milliards en 2018.

Ce resserrement des coûts a permis d’abaisser le seuil de rentabilité des grands projets dans l’amont (exploration production), avec un point mort qui tourne désormais autour de 40 dollars avant versement du dividende et 50 dollars après. Pour certains chantiers, l’effort budgétaire s’est révélé spectaculaire, avec une diminution des devis pouvant aller jusqu’à 30%. Au passage, cela contraint les fournisseurs de Total à faire de gros efforts sur le montant de leurs équipements et/ou de leurs prestations. La pression devrait d’autant moins se relâcher que le groupe doit étudier pas moins de dix projets d’envergure au cours des dix-huit prochains mois.

Cela concerne en particulier le Brésil, un pays devenu hautement stratégique après la conclusion d’un accord avec la compagnie nationale Petrobras sur l’exploitation de plusieurs champs. L’Iran aussi rentre dans ce cadre mais Patrick Pouyanné a prévenu que les dossiers ne seraient examinés qu’à la condition de la traduction de l’accord diplomatique de l’été 2015 – impliquant la levée de plusieurs sanctions.

Pour 2017, Total se livre à une analyse prudente du marché pétrolier. Certes, le baril est reparti à la hausse et semble durablement installé au-dessus de la barre des 50 dollars, mais il reste à voir dans quelle mesure l’accord entre l’Opep et les pays non Opep sur une réduction des livraisons de 1,8 mbj sera respecté. Par ailleurs, les stocks sont supérieurs de 10% à la moyenne. Enfin, la reprise de la production américaine de pétrole et gaz de schiste pourrait elle aussi jouer sur les cours. «Nous évoluons aujourd’hui dans un univers de très forte volatilité, ce qui rend difficile le pilotage d’une compagnie pétrolière», souligne Patrick Pouyanné. Ce qui n’empêche pas qu’il tient bien la barre.

TOTAL, UNE MAJOR EN BONNE FORME

  • 149,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires (-9%)
  • 8,3 milliards de dollars de résultat net ajusté (-21%)
  • 2,45 millions de barils équivalent pétrolepar jour (Mbep/j) produits (+4,5). Pour 2017, l’augmentation de la production devrait être inférieure à 4%

Frédéric de Monicault

 

::: SOCIAL

FRANCEINFO – 10/02/2017

Pénurie d’eau à Mayotte : Le MEDEF propose des solutions à la ministre des Outre-mer

 

Thierry GALARME, Président du MEDEF Mayotte

 

Le président du MEDEF Mayotte, Thierry Galarme, a écrit, le 8 février 2017, à la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, pour lui proposer des solutions à la crise préoccupante de pénurie d’eau ,telles que des unités mobiles de traitement d’eau.

Thierry Galarme souligne que le problème de la pénurie d’eau monte en puissance au niveau social (ravitaillement en eau potable de la population et des écoles), ainsi qu’au niveau économique (paralysie des secteurs de BTP et de l’hôtellerie).

Le MEDEF Mayotte suggère, parmi les solutions économiques, sans toutefois la privilégier, l’autorisation par l’Etat du recours massif au chômage technique, ce qui aura un coût élevé pour les fonds publics en pure perte…

Le MEDEF demande à la ministre Ericka Bareigts de privilégier une politique plus volontariste qui éviterait le chômage tout en réglant le problème social de la population.

Il propose, pour cela, des unités de traitement de l’eau de mer ou autre pour la rendre potable. Cette technique est parfaitement maîtrisée par Veolia, précise Thierry Galarme. http://technomaps.veoliawatertechnologies.com/traitement-eau-industriell… « Suez environnement présent à Mayotte, au travers de la Star qui gère le traitement des déchets  est capable de déployer dans des délais très rapides des unités du même type à plus faible débit mais de nature à tout de même apporter des solutions. J’ai vu le directeur de cette entreprise hier, il me dit avoir fait des propositions au Préfet de Mayotte et qu’il peut activer une solution disponible en 48 heures. Nous tenons donc une solution viable pour surmonter cette crise. », déclare Thierry Galarme. 

 

 

Ericka BAREIGTS, ministre des Outre-Mer
Le Medef Mayotte met en garde contre les conséquences désastreuses de cette situation si elle perdure : le système actuel  des tours en alimentation en eau dans le sud (deux jours de coupure pour un jour d’alimentation en eau) risque de s’étendre au nord de l’île.

« La limitation de l’eau aux rampes d’eau dans les villages est un scénario digne du tiers monde. Ce scénario fait redouter des émeutes dignes des événements de 2011(lors de la grève de 40 jours contre la vie chère), des actes de délinquance, des trafics en tous genres, voire « une guerre de l’eau » comme vous pouvez l’imaginer. », ajoute encore Thierry Galarme.

Il explique également que la pénurie d’eau entraînant la consommation d’eau stockée jusque 48h à 72h voire de l’eau puisée dans les cours d’eau sans précaution d’hygiène entraîne des risques sanitaires majeurs dont des maladies dignes du tiers-monde.

« L’urgence fait basculer le sujet en compétence Etat pour éviter une situation de catastrophe humanitaire. Je pense en clair que pour une fois que nous avons une solution concrète à un problème, nous devons la mettre en œuvre pour éviter de faire de Mayotte un petit Haïti sinistré. », insiste Thierry Galarme.

Selon le Medef, l’Etat devrait positionner les forces de l’ordre pour sécuriser les rampes d’eau, ce qui implique de mobiliser quasiment toutes les forces de l’ordre disponibles sur cette action les démobilisant de la lutte contre la délinquance.

Emmanuel TUSEVO DIASAMVU

 

::: POLITIQUE

LE FIGARO – 10/02/2017

Travailleurs indépendants: une thématique au cœur de la présidentielle

Si tous les candidats plaident a minima pour une réforme de la protection sociale des indépendants, leurs différences s’expriment sur leur vision de l’économie collaborative.

En parallèle de la question du revenu universel, les nouvelles formes d’emploi et le travail des indépendants se sont imposés au cœur du débat présidentiel. Si tous les candidats plaident a minima pour une réforme de la protection sociale des indépendants, leurs différences s’expriment sur leur vision de l’économie collaborative. Quand François Fillon et Emmanuel Macron entendent sécuriser le statut des travailleurs indépendants pour permettre le développement de ce secteur, Benoît Hamon se pose en protecteur des collaborateurs qu’il promet de requalifier en salariés.

Ce n’est pas, pour l’instant, le sujet de Marine Le Pen, la présidente du FN, en tête des sondages. Virulente contemptrice depuis des années du RSI, elle concentre ses propositions sur le volet de la protection sociale. Elle promet ainsi «qu’une fois au pouvoir» elle mettra en place un «bouclier social» pour les indépendants et organisera des «assises» pour «refondre complètement» le RSI.

François Fillon défend lui une vision plus large du travail indépendant. Il veut en faire son fer de lance contre le chômage et se fixe l’objectif d’un million d’indépendants en plus en cinq ans. L’ex-premier ministre veut assouplir au maximum le statut des microentrepreneurs (nouvelle appellation des autoentrepreneurs) et instaurer en contrepartie pour les artisans et commerçants une franchise de TVA, de même niveau que les nouveaux seuils de chiffre d’affaires des autoentrepreneurs.

Sur le volet protection sociale, François Fillon propose de remplacer le RSI par une caisse des indépendants qui aurait le monopole du calcul, de la collecte et de la gestion des cotisations, responsabilité aujourd’hui partagée entre le RSI et les Urssaf.

Statut social unique

Emmanuel Macron va un cran plus loin dans l’élaboration d’un nouveau statut de l’indépendant. Il propose, sans donner de précision, d’étendre la couverture chômage aux salariés qui démissionnent mais aussi aux artisans, indépendants, professions libérales et entrepreneurs. Le candidat d’En marche! a également inscrit à son programme «une baisse des charges» pour les indépendants. La encore, ni le périmètre ni le montant de la baisse n’est connu. L’ancien ministre de l’Économie plaide enfin pour la suppression du RSI et la création d’«un guichet pour les indépendants au sein du régime général».

Benoît Hamon, le vainqueur de la primaire de la gauche, défend une vision relativement proche: suppression du RSI «qui ne fonctionne pas» et mise en place d’un «statut social unique» de l’actif. «Je rendrai ce statut plus protecteur selon le degré de vulnérabilité des actifs, à partir du socle commun du droit du travail et de la protection sociale», a détaillé fin janvier le député des Yvelines sur RTL.

La ressemblance avec le projet d’Emmanuel Macron s’arrête là. La création de ce statut social unique s’accompagnera en effet d’un vaste effort pour vérifier que les personnes travaillant sous statut d’indépendant pour les plateformes de services (Uber, Deliveroo…) ne sont pas des salariés déguisés. Quant à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, il promet également de laisser les indépendants s’affilier au régime général.

«Nous sommes encore au milieu du gué. Certains candidats proposent une forme de replâtrage, d’autres vont vers le rattachement au régime général que nous préconisons, mais sans donner le montant des cotisations», indique Marc Sanchez, le secrétaire général du Syndicat des indépendants.

Quant à François Hurel, le président de l’Union des autoentrepreneurs, il estime que le prochain gouvernement disposera de deux leviers pour favoriser le travail indépendant: «La lutte contre les requalifications des collaborateurs en salariés qui créent de l’insécurité et la mise en place d’un terreau juridique favorable à la création de réseaux de travailleurs indépendants.»

Anne de Guigné

 

 

LE PARISIEN – 10/02/2017

Présidentielle : le duo Hamon-Jadot, c’est pas (encore) gagné

 

Benoît Hamon doit verdir un peu son projet pour rendre possible un retrait du candidat écolo à son profit.
Yannick Jadot soumettra les propositions d’alliance au vote des 17 000 participants de la primaire.

De nombreux écueils peuvent empêcher le rapprochement — voulu — entre les candidats socialiste et écologiste.

Et maintenant, la négociation avec Yannick Jadot. Alors que Benoît Hamon met la dernière main à son organigramme de campagne, la recherche d’un accord avec les écologistes, entre elle aussi, dans sa phase finale. Côté Verts, on n’attendait que ça. « Si le rassemblement est possible, organisons-nous. Sinon, on laisse tomber », lance Julien Bayou, le porte-parole d’EELV. Preuve de l’impatience qui règne dans les rangs écolos, leur presque plus candidat Yannick Jadot s’inquiète : « J’ai le sentiment qu’il y a toute une partie du PS qui ne facilite pas la tâche à Hamon. Ils veulent lui faire payer sa ligne politique. C’est important qu’il ne se fasse pas piéger. » Dans sa ligne de mire, le PS, peu enclin à faire des cadeaux aux écologistes qui ont pilonné le quinquennat Hollande.

Mais ces derniers placent, eux aussi, la barre très haut, bien décidés à vendre chèrement les quelques points dont ils disposent encore dans l’électorat. « Il faut se mettre d’accord sur un projet construit, cohérent », explique Jadot. Dimanche, les équipes des deux candidats ont un premier rendez-vous de travail. L’objectif est de parvenir à verdir un peu plus le projet présidentiel de Benoît Hamon afin de rendre possible un retrait du candidat écolo à son profit.

Les demandes des Verts passent mal

L’ancien secrétaire national d’EELV, Pascal Durand, qui représentera Jadot, prévient : « On ne va pas se contenter de positions de principe, aussi bonnes soient-elles. » Les écolos entendent mettre sur la table une vingtaine de mesures qui leur tiennent à coeur. Ils vont notamment défendre la sortie non seulement progressive mais totale du nucléaire, ainsi que — sur le plan électoral — la proportionnelle intégrale. Parmi les autres doléances : promouvoir le zéro pesticide et l’abandon des « projets inutiles » comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la ligne grande vitesse Lyon-Turin. Des demandes qui seront loin de passer comme une lettre à la poste de la rue de Solferino. « Nous voulons vérifier qu’il y a une concordance, mais nous ne sommes pas dans une logique de lignes rouges », tempère le patron en titre d’EELV, David Cormand.

Mais comme rien n’est jamais simple chez les écolos, tout cela sera soumis à l’approbation des 17 000 votants à la primaire qui a désigné Jadot en novembre. Ainsi en a décidé hier le bureau exécutif d’EELV. Un premier vote par Internet doit avoir lieu en début de semaine prochaine concernant le principe même de la discussion avec l’équipe Hamon. Puis, en cas d’accord, une seconde consultation sera organisée fin février. Deux bonnes occasions pour la base écolo de retoquer le rapprochement avec le PS longtemps honni.

Philippe Martinat et Pauline Théveniaud

 

 

L’OPINION – 10/02/2017

Partis politiques: la société civile à la rescousse des candidats

À gauche comme à droite, les états-majors de campagne tentent de faire de la place aux « simples citoyens ». Il ne s’agit plus seulement d’un gadget tant la défiance envers les politiques est forte

« Conseil citoyen » et « 49.3 citoyen » pour Benoît Hamon. Mandat parlementaire impératif pour Jean-Luc Mélenchon. Entrée en masse de simples citoyens à l’Assemblée nationale pour Emmanuel Macron. Irruption en force de la société civile dans l’exécutif pour François Fillon. Les candidats à l’élection présidentielle promettent tous d’aérer la politique en l’ouvrant à ceux qui n’en font pas leur carrière.

La défiance n’a jamais été aussi grande. Selon le baromètre annuel du Cevipof publié mi-janvier, 70 % des personnes sondées estiment que « la démocratie ne fonctionne pas bien en France ». Et seulement 11 % font « confiance » aux partis politiques. Constat accablant. Et si l’élection présidentielle scellait le cercueil de la politique à l’ancienne ?

« Les Français ont envie de s’engager mais plus au sein des partis ou des syndicats », souligne Benjamin Griveaux, porte-parole d’En Marche ! Pour preuve, le foisonnement des associations. « On commence à se rendre compte que les citoyens sont devenus aussi des experts ; 44 % d’une classe d’âge est diplômée. Cela oblige les candidats à se redéfinir par rapport à cette réalité », explique Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et soutien de Benoît Hamon.

Pour les prétendants à l’Élysée, il s’agit simultanément de capter l’énergie de la société civile et de rétablir la confiance. « L’élément fondamental de l’émergence citoyenne, ce sont les réseaux sociaux. Ils abaissent le coût d’entrée la démocratie, poursuit Benjamin Griveaux. Sans eux, jamais on n’aurait pu faire En Marche ! en si peu de temps ». L’un de ceux qui ont le mieux compris le pouvoir des réseaux sociaux, c’est Jean-Luc Mélenchon : 950 000 abonnés sur Twitter, 600 000 sur Facebook, 200 000 sur YouTube… C’est à travers les vidéos sur sa chaîne qu’il interpelle Benoît Hamon. Et c’est sur Facebook live que le candidat socialiste lui répond.

Phase de R&D. François Fillon, lui, compte 75 000 abonnés sur Facebook. En pleine crise, le candidat a assuré qu’il « tiendrait bon » via une vidéo diffusée sur sa page. Même chose pour sa lettre aux Français, publiée mercredi sur le site en même temps que dans Ouest France. Une communication sans intermédiaire. L’ancien PDG de Numéricâble et de Capgemini, Pierre Danon, qui préside le « conseil national de la société civile » de François Fillon, a lancé cette semaine sur Mesopinions.com une pétition de soutien au candidat, signée par 13 000 personnes (400 000 personnes demandent à Pénélope de rembourser dans une autre une pétition).

Pas moins de 500 personnalités ont intégré ce conseil. Une cinquantaine dirigera des pôles thématiques (femmes avec Fillon, sportifs avec Fillon, mid-generation avec Fillon…): des profils variés, comme Murielle Réus, issue de la communication, ou la cofondatrice de Sens commun, Madeleine de Jessey. « Cela permet d’irriguer la campagne électorale dans des milieux professionnels », explique Thierry Solère, porte-parole de François Fillon.

C’était déjà la stratégie adoptée par le candidat lors de la primaire, à travers des groupes de travail. « Pour un même texte, s’il n’y a que la société civile qui s’en charge, ça fait un peu café du commerce ; s’il n’y a que des technos, ça tourne à l’eau tiède ; s’il n’y a que des politiques, la volonté de plaire aux électeurs est trop présente. Les trois réunis forment un bon cocktail », explique Pierre Danon. 70 des 400 mesures du programme Fillon ont été soumises au vote des internautes. Quelque 600 000 personnes y ont participé. « Cela a été très utile pendant la primaire. Maintenant, on est dans une phase opérationnelle, on n’est plus dans une phase de R & D », concède un membre de la campagne. Il n’empêche, en cas de victoire, François Fillon a promis un gouvernement dont la moitié des membres sera issue de la société civile. Audacieux.

De son côté, au-delà de l’élaboration de son programme, Benoît Hamon veut poursuivre pendant sa campagne les échanges avec les citoyens. « Nous allons réunir un conseil citoyen. Ce sera une chambre représentative de la société civile dans ses différentes composantes (âge, appartenance professionnelle, etc.). Elle permettra de tester des idées et d’enrichir les propositions », explique Nicolas Matyjasik, coresponsable du projet présidentiel. « L’ascenseur social est en panne. La parole des élites n’est plus prescriptive. Aujourd’hui, le mouvement politique n’est plus seulement descendant, il est aussi du bas vers le haut », analyse aussi un proche du candidat.

Elites omniscientes. Dans l’organigramme qui sera dévoilé samedi, des représentants de syndicats, d’associations ou encore des intellectuels figureront en bonne place. Jean-Marc Germain, qui dirige la campagne avec Mathieu Hanotin, imagine déjà un débat sur une chaîne d’info entre Éric Woerth, en charge du projet Fillon, et un membre d’une association pour représenter le candidat du PS : « Il faut des gens qui parlent comme tout le monde ». « Quand les sept candidats de la primaire de droite débattaient du CICE, vous pensez que ça parlait aux gens ? », renchérit Nicolas Matyjasik. Sur le fond, il y a la volonté de Benoît Hamon de ne pas apparaître comme un homme providentiel. « Les élites omniscientes, inamovibles, incontestables, ce n’est plus notre manière de faire de la politique », poursuit Nicolas Matyjasik.

Pour Emmanuel Macron, le renouvellement passe par sa volonté de réserver la moitié des 577 circonscriptions législatives à de simples citoyens. « Lorsque vous créez une start-up dans les Quartiers nord de Marseille, vous faites de la politique, presque plus que le député du quartier ! », souligne Benjamin Grivaud. Plusieurs milliers de candidats potentiels se sont déjà fait connaître. « C’est donner l’illusion que chacun peut être candidat car les critères de sélection sont évanescents. Surtout, comment Emmanuel Macron veut-il donner la parole aux citoyens quand son mouvement est si pyramidal ? », s’interroge Thierry Mandon. « On assume que la sélection se passe à Paris à travers une commission, rétorque Benjamin Grivaud. Pour faire émerger la société civile, installer la parité, il faut une action volontariste ».

Dans les faits, l’intégration de la société civile à la classe politique n’a rien d’évident. « À droite, on a toujours été habitué à aligner les élus plus qu’à compter sur des membres de la société civile. Ils ne cohabitent pas, ce sont des campagnes parallèles », résume Thierry Solère. Pourtant, dans tous les états-majors, on sait que la question de la confiance des citoyens structure cette présidentielle.

Jean-Jérôme Bertolus et Caroline Vigoureux

 

 

::: INTERNATIONAL

LE MONDE – 10/02/2017

Après le Brexit, Londres lance la contre-attaque

Le maire de la capitale britannique, Sadiq Khan, annonce une tournée commerciale dans cinq villes européennes. Il sera accompagné d’une large délégation d’entreprises.

Depuis le vote en faveur du Brexit, les capitales européennes se sont lancées dans une vaste bataille pour tenter de récupérer des emplois pour le moment implantés à Londres. Lundi 6 février, une délégation parisienne, menée par Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France (Les Républicains), est venue vanter les atouts de la capitale française.

Quelques jours plus tôt, Francfort organisait une réception pour une vingtaine de grandes banques internationales. Dublin, Luxembourg, Madrid ou encore Lisbonne ont également lancé des campagnes de promotion.

Mercredi, Sadiq Khan a lancé la contre-attaque. Le maire de Londres a annoncé qu’il va réaliser une tournée de cinq capitales européennes fin mars : Berlin, Bruxelles, Paris, Madrid et Varsovie. Il sera accompagné d’une large délégation d’entreprises, constituée essentiellement de start-up prometteuses, qui espèrent trouver de nouveaux débouchés. « Je vais porter à nos partenaires européens ce message vital que Londres est ouvert », a expliqué M. Khan, devant un parterre de cent cinquante chefs d’entreprise.

Porte-parole des anti-Brexit

Depuis le référendum, le maire de Londres s’est fait le porte-parole des anti-Brexit. Il faut dire que la ville a voté à 60 % pour rester dans l’Union européenne (UE). Mercredi soir, il ne cachait pas sa déception, car au moment où il prononçait son discours, la Chambre des communes votait à une immense majorité (494 voix contre 122) pour autoriser le déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne, qui débutera officiellement les négociations pour le retrait du Royaume-Uni de l’UE.

  1. Khan reconnaît que cette situation soulève de très nombreuses questions pour les entreprises. « En ces temps de grande incertitude, avec le Brexit qui domine tout, je ferai tout pour vous défendre », a-t-il lancé aux entrepreneurs. Il travaille sur l’idée d’instaurer un permis de travail uniquement pour Londres, milite pour conserver d’importants flux migratoires et pour accorder aux Européens déjà présents sur place un permis de résidence automatique.

Dans la salle pourtant, l’inquiétude est évidente. Certes, ces chefs d’entreprise ont été soigneusement sélectionnés et sont à la tête de sociétés qui vont bien. Depuis le vote en faveur du Brexit, tous disent que leurs affaires n’ont pas ralenti. Mais aucun ne montre le moindre enthousiasme pour la sortie de l’UE. Leur principal souci : ne pas réduire les flux migratoires.

Inquiétude des entreprises

Husayn Kassai dirige Onfido, une société qui s’occupe de vérifier sur Internet l’identité de personnes (par exemple sur Blablacar d’un passager souhaitant partager un covoiturage). A 27 ans, il a 145 salariés de 44 nationalités différentes. « La vraie question concerne l’immigration, explique cet enfant de Manchester, né d’un père iranien et d’une mère britannique. Londres est cette ville ouverte, où tout le monde est le bienvenu. Le Brexit a cassé cet élan. »

Sandra Sassow partage la même inquiétude. Sa société, Seab Energy, fabrique des machines qui transforment en électricité les déchets alimentaires. Elle est française, son mari est américain, et la moitié de ses 21 employés sont européens. « On vient de signer un très gros contrat en Inde et nous devons doubler notre main-d’œuvre. Mais depuis le Brexit, je reçois beaucoup moins de CV d’Européens qu’auparavant. » Certains de ses salariés espagnols envisagent même de partir. « Ils sont venus parce qu’ils étaient beaucoup mieux payés qu’en Espagne, mais avec la baisse de la livre sterling, cet avantage, converti en euros, a disparu. »

Mme Sassow raconte aussi que les investisseurs posent désormais beaucoup plus de questions qu’avant. « Ils me demandent quels sont mes plans de rechange, ce que je ferais en fonction de l’évolution des négociations du Brexit. »

Certaines entreprises ont aussi décidé d’ajuster leur stratégie. C’est le cas de Rocketseed, une société de vingt-cinq salariés, qui a développé une technologie permettant de suivre les e-mails envoyés (notamment pour savoir si ceux-ci ont été lus). « On s’est dit qu’il y aurait trop d’incertitudes concernant les relations avec l’Europe, alors on a décidé de concentrer notre croissance sur les Etats-Unis », explique Damian Hamp-Adams, son patron.

Eric Albert

 

 

LES ECHOS – 10/02/2017

Les pays Baltes, nouvelle terre d’exil pour les start-up

 

La TechChill Riga réunit cette semaine, dans la capitale lettone, les startuppeurs des trois pays Baltes.

Pour dynamiser leur écosystème, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie viennent de prendre des mesures, dont des exemptions fiscales et l’accueil simplifié de personnes originaires de pays non membres de l’Union européenne.

La concurrence entre l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ne s’arrête pas au seuil des start-up, au ­contraire. Chacune des Républiques baltes vient de prendre des mesures pour attirer à elle des entrepreneurs originaires de pays non membres de l’Union européenne (UE) et promouvoir la scène locale des jeunes pousses en devenir. Une nécessité pour ces Etats aux populations rapidement décroissantes, qui comptent moins de sept millions d’habitants pour l’ensemble des pays. « Plutôt que d’investir dans des usines, les gouvernements commencent à reconnaître le pouvoir de petites équipes ingénieuses », constate Ernests Stals, cofondateur de TechChill Riga, le principal rendez-vous balte des start-up, qui se termine ce vendredi dans la capitale lettonne. L’occasion de passer en revue les mesures adoptées dans ces pays entrés dans l’UE en 2004.

À noter : Lors de l’événement TechChill Riga, un concours de pitchs est organisé, dont le vainqueur se verra offrir un voyage dans la Silicon Valley pour rencontrer des investisseurs.

Lettonie : exemption de charges

Honneur à l’hôte de la sixième édition de TechChill Riga, la Lettonie. Depuis le 1er janvier de cette année, toute start-up âgée de moins de cinq ans et dans laquelle au moins 30.000 euros de capital-risque ont été investis (mais pas plus de 200.000 euros) peut, sous certaines conditions, obtenir une aide financière de l’Etat pendant cinq ans. Il s’agit avant tout d’exemptions de charges sociales et de déductions fiscales. La start-up ne doit payer qu’un montant fixe de 252 euros de charges par employé. Si cette personne gagne plus de 4.050 euros par mois, une taxe est due sur l’excédent. De plus, la Lettonie (2 millions d’habitants) est en train d’assouplir sa législation sur l’immigration des spécialistes IT originaires de pays non membres de l’UE, notamment pour épauler les pépites tech du cru.

111 millions d’euros
Le montant total levé par la start-up BitBury spécialisée dans le bitcoin.

Lituanie : visas facilités

Les talents étrangers sont au cœur du dispositif entré en vigueur depuis janvier en Lituanie (3 millions d’habitants). Le régime « visa start-up » permet à des fondateurs de start-up originaires de pays hors UE (ainsi qu’aux membres de leur famille) d’obtenir des permis de résidence temporaire de manière accélérée. Les demandes sont passées au crible par un jury d’investisseurs et de membres de Startup Lithuania, l’agence chargée du secteur dans ce pays. Plusieurs dizaines de demandes, assure-t-on. Une tournée sera organisée ce printemps en Biélorussie, en Ukraine et en Russie pour promouvoir le nouveau régime.

341.000 euros
C’est le montant total injecté par des investisseurs étrangers en capital-risque, en Lettonie en 2012.

Estonie : recrutements IT

La plus nordique des trois, l’Estonie (1,3 million d’habitants) n’est pas en reste, elle qui passe pourtant pour une terre fertile en start-up (Skype y a été créé, entre autres). Depuis janvier, un programme également baptisé « startup visa » est opérationnel, dans le même but qu’en Lituanie. Valide pendant 18 mois, il permet ensuite de demander un permis de résidence de cinq ans renouvelable. Plus besoin d’investir les 65.000 euros exigés auparavant. Il faut toutefois justifier d’économies correspondant à 130 euros par mois. De plus, le gouvernement a exempté 339 jeunes pousses locales de certaines obligations, ce qui leur permettra d’embaucher plus facilement des experts de pays non membres de l’UE, alors que le pays manque de milliers de spécialistes IT et que les investissements dans les start-up locales ont baissé de plus d’un tiers entre 2015 et 2016.

100 millions d’euros
Les start-up estionniennes ont connu une année record en 2015 avec un total de fonds levés jamais égalé.

 

Antoine Jacob

 

 

LE FIGARO – 10/02/2017

Décret anti-immigration : Donald Trump perd la deuxième manche

VIDÉO – La Cour d’appel de San Francisco a maintenu jeudi soir la suspension du décret présidentiel visant les réfugiés et les ressortissants de sept pays musulmans.

Donald Trump a perdu jeudi soir la deuxième manche de la bataille judiciaire engagée contre son décret limitant l’entrée aux États-Unis de certaines catégories d’étrangers. Dans une décision unanime de 29 pages, assez sévère pour son administration, trois magistrats de la Cour d’appel de San Francisco ont refusé d’annuler l’ordre de suspension qui avait été décrété pour l’ensemble du pays vendredi dernier par un juge de Seattle. Les réfugiés dont le statut avait été approuvé par les autorités d’immigration et les titulaires de visas américains dans les sept pays visés (1) peuvent donc continuer pour l’instant à se rendre aux Etats-Unis.

Quelques minutes après la publication du jugement, Donald Trump a tweeté «On se voit au tribunal, la sécurité de notre pays est en jeu!», indiquant son intention de contester la décision devant la Cour suprême.

Celle-ci a pour tradition d’accorder de larges pouvoirs à l’exécutif dans des domaines tels que l’immigration. Mais elle n’est pas obligée de se saisir d’une affaire et, actuellement limitée à huit membres, (quatre «libéraux» et quatre «conservateurs») se trouve à la merci d’un blocage. Si aucune majorité de cinq juges ne se dégage, sur la saisine ou sur le fond, la Cour fédérale du 9e Circuit gardera le dernier mot.

«Nous gagnerons à la fin, très facilement», a assuré le président depuis le Bureau ovale. La veille, il avait déploré la «politisation» du système judiciaire américain, dans lequel les juges fédéraux sont nommés par le président et confirmés par le Sénat. Lui-même vient de choisir un magistrat solidement conservateur pour occuper le 9e siège vacant à la Cour suprême. C’est aussi un républicain, James Robart, désigné par Bush, qui avait suspendu l’application de son décret en première instance. Et c’est par consensus que les trois juges d’appel (nommés par Carter, Bush et Obama) ont confirmé cette décision jeudi.

«Requête d’urgence»

La Cour fédérale ne se prononçait pas sur la légalité de l’ordonnance présidentielle, mais sur l’opportunité de mettre fin à sa suspension dans l’attente d’un jugement au fond. Elle a cependant balayé un large éventail d’arguments juridiques, au détriment du gouvernement. «Nous considérons qu'(il) n’a pas démontré ses chances de l’emporter sur le fond, ni qu’une levée de la suspension causerait un dommage irréparable», écrivent les juges pour justifier le rejet de la «requête d’urgence» déposée par le ministère de la Justice.

L’Administration Trump est déboutée sur son assertion selon laquelle l’autorité présidentielle en matière d’immigration échapperait entièrement au contrôle des tribunaux. Elle est critiquée pour n’avoir pas démontré en quoi le retour à la situation d’avant le décret provoquerait une insécurité inédite. Elle perd sur le terrain du 5e amendement en privant certains individus des protections légales auxquelles ont droit «toutes les personnes se trouvant aux États-Unis, y compris les étrangers dont la présence est légale ou illégale, temporaire ou permanente». Cette jurisprudence s’étend à certains voyageurs étrangers empêchés de revenir légalement dans le pays.

Vingt États et une centaine d’entreprises de la Silicon Valley avaient déposé devant la Cour des motions de soutien à la démarche amorcée par l’État de Washington et le Minnesotta. Dans leur dernier considérant, les juges d’appel soulignent que «des aspects de l’intérêt public jouent en faveur des deux parties. D’un côté, le public a un intérêt puissant dans la sécurité nationale et la capacité d’un président élu de mettre en œuvre des politiques. De l’autre, le public a aussi intérêt à bénéficier de la liberté de voyager, à éviter la séparation des familles et à être épargné par la discrimination. Nous n’avons pas à caractériser l’intérêt public de manière plus nette. Ces intérêts publics concurrents ne justifient pas de surseoir» à la suspension du décret.

(1)Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/02/10/01003-20170210ARTFIG00003-la-cour-d-appel-confirme-le-gel-du-decret-anti-immigration-de-trump.php

 

Philippe Gélie

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée et un agréable week-end.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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RUGBY : Newsletter n°77

2017-04-05T09:09:16+02:00Mots-clés : , |

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/02/170210_Newsletter-n°77.pdf »]

Revue de presse du MEDEF IDF du 9 Février 2017

2017-04-05T09:09:53+02:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

BATIWEB – 08/02/2017

Les PME pleinement associées à la réalisation du Grand Paris Express

 

Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris, souhaite qu’au moins 20% des travaux du Grand Paris Express soient exécutés par des PME. Pour stimuler leur implication et mesurer leur participation à la réalisation du projet, il a annoncé la création d’un Observatoire réunissant des chambres consulaires, des organisations patronales et des fédérations professionnelles parmi lesquelles la FFB.

 

L’Observatoire des PME de la Société du Grand Paris a tenu sa première réunion jeudi 2 février. Lancée par Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris, l’initiative vise à associer pleinement les TPE et PME à la réalisation du Grand Paris Express.

En effet, « depuis le lancement du projet, la Société du Grand Paris est attentive à ce que la réalisation du Grand Paris Express profite à tous. C’est pourquoi nous imposons qu’une part d’au moins 20 % des travaux soit exécutée par des PME », explique M. Yvin.

Pour s’assurer « du respect de cette clause et stimuler l’implication des PME dans le projet », la Société du Grand Paris a créé cet Observatoire qui bénéficie de l’engagement des chambres consulaires, des organisations patronales et des fédérations professionnelles franciliennes.

Parmi ses membres fondateurs, on retrouve la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris Île-de-France, la Chambre des métiers et de l’artisanat (CRMA) Île-de-France, la Confédération des petites et moyennes entreprises Île-de-France et Paris, la Fédération régionale des transports publics (FRTP), la Fédération française du bâtiment (FFB) et le Medef Île-de-France. L’Insee et la Direccte Île-de-France seront également associés aux travaux.

Mesurer la participation des PME

Tous devront travailler « collectivement » à la mise en place d’un instrument de mesure de la participation des TPE et PME à la réalisation du Grand Paris Express. L’Observatoire sera également une plateforme d’échanges qui permettra à la Société du Grand paris « de consolider et maintenir un dialogue continu avec ces entreprises concernant les opportunités offertes par le projet », détaille un communiqué.

Les chantiers du Grand Paris Express sont en effet source de croissance pour les entreprises franciliennes. Ces opportunités dont d’ailleurs répertoriées sur la plateforme CCI Business de la CCI Paris Île-de-France où sont déjà inscrites 650 PME.

L’Observatoire des PME vient ainsi compléter le travail engagé par la Chambre de commerce et d’Industrie de la région qui met à disposition des entreprises des conseillers dans chacun des huit départements franciliens, et s’assure de leur mise en relation avec des maîtres d’ouvrage.

Les résultats de l’Observatoire seront présentés chaque année au Conseil de surveillance et au Comité stratégique de la Société du Grand Paris. Les données relatives à l’implication des PME seront publiées deux fois par an. Les premiers chiffres sont attendus pour le printemps.

Rose Colombel

 

 

LE JOURNAL DU GRAND PARIS – 08/02/2017

Le préfet Carenco appelle le Comex logement à poursuivre ses efforts

Installé par le préfet de région, Jean-François Carenco, le comité exécutif sur le logement en Ile-de-France (Comex), regroupant les acteurs publics et privés de la filière, s’est réuni pour la 17e fois. Le bilan est satisfaisant mais « il est impératif de continuer l’effort », selon le préfet.

22,4 %. Telle est la croissance constatée pour l’autorisation de logements en Ile-de-France entre 2015 et 2016. Ce qui porte leur nombre à près de 91 000. Pour les mises en chantier, ce chiffre s’élève à 70 500 logements (+ 12,7 % par rapport à 2015). « Quand je suis arrivé, [l’installation d’un Comex] constituait une innovation, maintenant, les bons résultats du logement témoignent de l’efficacité de ce dispositif », s’est félicité le préfet d’Ile-de-France Jean-François Carenco.

L’instance partenariale serait ainsi, selon la préfecture, à l’origine des bons chiffres et de « l’augmentation historique de la production de logements sociaux ». Le Comex s’est également saisi de la prévention de la dégradation des quartiers pavillonnaires par la création de la Sorepad, fruit d’un partenariat entre Action logement et l’Etablissment public foncier d’Ile-de-France (Epfif).

Objectif atteint pour les territoires de la MGP

L’objectif territorialisé dans la production de logement est atteint voire dépassé pour tous les territoires de la métropole du Grand Paris. Sur les 26 autres territoires analysés par le Comex, sept ne remplissent pas leur objectif de production. Ces objectifs seront intégrés, en ce qui concerne les EPT de la métropole du Grand Paris, au schéma régional de l’habitat et de l’hébergement (SRHH) en cours de consultation auprès des collectivités locales franciliennes.

Cette réunion du Comex, en forme de bilan, a par ailleurs permis de rappeler que deux nouvelles opérations de requalification des copropriétés dégradées d’intérêt national (Orcod-IN) en Ile-de-France, sont en cours de préfiguration. A Mantes-la Jolie (Yvelines), pour le quartier du Val-Fourré, ainsi qu’à Argenteuil, sur celui du Val d’Argent (Val d’Oise). Il est rappelé par ailleurs que 19 collectivités ont été retenues pour l’appel à projets de lutte contre l’habitat indigne lancé par l’Etat. Les études sont en cours de réalisation.

« Il est impératif de continuer l’effort »

« Si les résultats sont bons, il est néanmoins impératif de continuer l’effort », a rappelé le préfet Carenco aux membres du comité. Des efforts articulés autour de quatre axes principaux pour l’année 2017 :

  • atteindre la production de 37 000 logements sociaux annuelle en veillant au rééquilibrage des logements à destination des foyers les plus modestes (PLAI-Plus) et en portant une attention particulière aux communes déficitaires ou carencées.
  • favoriser et développer la mixité dans les territoires avec deux outils : un engagement volontariste dans les projets du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU), et la refonte des politiques d’attribution dans le cadre des conférences intercommunales du logement.
  • la poursuite des efforts de rénovation du parc pour répondre aux enjeux de transition énergétique et écologique.
  • fluidifier et faciliter les parcours d’accès au logement des plus démunis et notamment des ménages éligibles au droit au logement opposable (Dalo).

 

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 09/02/2017

Dépense publique : la Cour des comptes sonne l’alarme

Les sages appellent Paris à accentuer l’effort sur la dépense d’ici à 2020.
L’objectif de déficit de 2,7 % en 2017 sera déjà « très difficile à atteindre ».

Le prochain locataire de l’Elysée est prévenu : la France doit beaucoup mieux maîtriser sa dépense publique pour rétablir l’équilibre budgétaire. C’est la mise en garde que vient de faire la Cour des comptes dans son rapport annuel. La juridiction financière prévient qu’il faudra nettement accentuer l’effort comparé à ce qui a été fait ces dernières années. Pour tenir les engagements européens à l’horizon 2020, il faudrait stabiliser les dépenses, voire même les baisser de 0,6 % par an si la croissance économique n’est pas au rendez-vous. Du jamais-vu. Pour mémoire, la dépense publique a progressé de 2,3 % par an en moyenne de 2000 à 2009, puis de 0,8 % entre 2010 et 2015.

Et encore, depuis 2014, la France a bénéficié d’un contexte de taux faibles qui lui a permis de diminuer la charge d’intérêts malgré une augmentation de la dette publique. La Cour note ainsi que, depuis 2012, 40 % de la réduction du déficit sont imputables à la diminution de la charge de la dette. « Certains facteurs qui ont joué positivement ces dernières années pourraient jouer négativement dans les années à venir. Toutes les économies que nous avons pu faire sur la charge d’intérêts ne devraient plus se retrouver », alerte Didier Migaud, le président de la Cour des comptes.

De même, la masse salariale de la fonction publique, relativement maîtrisée ces dernières années, devrait repartir à la hausse sous l’effet du dégel du point d’indice et d’un nouvel accord carrière.

Sous-budgétisation

Selon les magistrats, la masse salariale des administrations publiques augmenterait autant en 2017 sur les six années de 2011 à 2016. L’Etat ne pourra donc plus compter sur ces économies, ni sur celles qu’il a faites récemment sur la contribution au budget de l’Union européenne, estime la Cour des comptes. « Ces dernières années, le déficit a diminué à un rythme moyen de 0,3 % par an, voire 0,2 % pour 2016. Passer de ce rythme constaté à un rythme plus rapide ne va pas de soi », commente Raoul Briet, le président de la première chambre. Pour la Cour des comptes, l’effort doit donc « changer de nature, en s’attachant à réduire les principales sources d’inefficacité de la dépense, mais aussi en effectuant des choix explicites ». L’institution entend par là qu’il faut revoir le périmètre d’action de l’Etat. « Cela signifie éviter les doublons entre Etat et collectivités, et lier la réflexion sur la dépense publique à leur mission », précise Didier Migaud.

Reste à savoir si les candidats à la présidentielle seront sensibles à cet avertissement. Le gagnant du scrutin devra en tout état de cause assumer l’héritage du précédent quinquennat. La Cour des comptes a prévenu que l’objectif de 2,7 % pour 2017 « sera très difficile à atteindre. » Ses inquiétudes portent autant sur la surestimation des recettes que sur la sous-budgétisation des dépenses. En cause : une hypothèse de croissance « globalement un peu élevée » et des dépenses dans les ministères qui repartent à la hausse.

Déficit : ce que disent les candidats

Pour l’instant, seuls François Fillon et Marine Le Pen ont présenté une trajectoire de déficit. Le premier prévoit une « grosse bosse » en 2018 pour financer les baisses d’impôts, puis un retour progressif à l’équilibre des comptes publics à l’horizon 2022. La candidate du FN table sur une hausse du déficit à 4,5 % en 2018 et promet de le ramener à 1,3 % en 2022. Quant à Emmanuel Macron, il considère qu’il n’est « pas pertinent de viser l’équilibre des comptes dans le contexte actuel », mais veut ramener la dépense publique à 50 % du PIB en 2022 (54 % aujourd’hui). Benoît Hamon, lui, veut « en finir avec le dogme du 3 % ».

Ingrid Feuerstein

 

 

LES ECHOS – 09/02/2017

Paris Saclay : 5 milliards pour une « impasse »

 

5,3 milliards d’euros ont été engagés depuis que Nicolas Sarkozy a pris la décison, en 2008,

de créer un pôle scientifique et technologique de rang mondial sur le plateau de Saclay.

La Cour des comptes propose la création d’un responsable interministériel pour dénouer le dossier.

François Hollande voulait en faire « un bon exemple et pas un contre-exemple ». Le projet Paris Saclay, vaisseau amiral de la recherche publique française, n’en prend pas le chemin, à lire le rapport de la Cour des comptes. « Le projet d’université intégrée […] est aujourd’hui dans l’impasse », écrivent les magistrats. Car l’Etat s’y est lancé « sans avoir au préalable défini clairement les moyens permettant de le réaliser ».

Depuis la décision de Nicolas Sarkozy, en 2008, de créer un pôle scientifique et technologique de rang mondial sur le plateau de Saclay, 5,3 milliards d’euros ont été engagés, dont 700 millions pour le volet scientifique, 2,6 milliards pour l’immobilier universitaire et 2 milliards pour les transports. Le site est censé rassembler, à terme, 15 % de la recherche publique française autour des établissements d’enseignement supérieur et de recherche les plus prestigieux – université Paris Sud, Polytechnique, CNRS, CEA… Mais ceux-ci n’arrivent pas à s’entendre sur la gouvernance. Et les différentes tutelles des établissements – Enseignement supérieur, Défense, Bercy – se déchirent. « L’Etat se révèle incapable de parler d’une seule voix » sur ce projet, de fait « en suspens », indique la Cour. Le « pilotage défaillant » pèse lourd sur « le risque de dilution d’une grande ambition », pointe-t-elle. Le projet se résumerait alors « à un rapprochement géographique d’établissements […] sans cohérence réelle ni visibilité internationale ». Des efforts ont, certes, été réalisés, sur des diplômes communs ou « le début de structuration de la recherche ». Mais « la création d’une grande université de recherche intégrant universités et grandes écoles est au point mort ».

« Deux visions s’opposent »

« Deux visions de l’université Paris Saclay s’opposent » parmi les dix-huit membres de la communauté d’universités, poursuit la Cour : d’un côté, celle visant à créer une université unifiée, portée « notamment par l’université Paris Sud » ; de l’autre, celle qui a pour chef de file l’Ecole polytechnique, qui craint de « diluer [sa] réputation d’excellence dans une université encore sans renommée et peu sélective ». Cette « logique divergente » conduit l’université Paris Sud à « aller vers un modèle qui mettrait en commun, au sein de l’université Paris Saclay, les licences, masters et doctorats ainsi que la recherche ». Mais elle fait craindre aux écoles la perte de leur personnalité juridique.

Les commentaires de la Cour sont « quelque peu caricaturaux », réplique le président de l’université Paris Saclay, Gilles Bloch, assurant que la grande majorité des membres adhère à la perspective d’une université Paris Saclay « hybridant les modèles de l’université française classique et des grandes écoles dans un modèle plus performant ». En ligne de mire, le maintien des financements liés aux investissements d’avenir (Idex) pèse lourd : en avril 2016, le jury international a donné 18 mois à Paris Saclay pour clarifier son projet. Trouver une « position convergente » à court terme paraît « difficile », concluent les magistrats. Ils préconisent la désignation d’un responsable interministériel. Ce que l’Ecole polytechnique voit déjà d’un mauvais oeil…

Marie-Christine Corbier

 

 

L’OPINION – 09/02/2017

Ecotaxe: un Royal scandale

L’abandon de l’écotaxe va coûter une fortune aux contribuables, dénonce la Cour des comptes. Un fiasco dont la ministre de l’Environnement est la première responsable

La Cour des Comptes consacre un chapitre de son rapport annuel à « l’échec stratégique » et « l’abandon coûteux » de la taxe poids lourd. La ministre de l’Environnement n’en démord pas : « Le gouvernement a fait au mieux » en renonçant ce « système pervers », a réagi Ségolène Royal, se vantant d’avoir « supprimé un système très coûteux pour le remplacer par un prélèvement tout simple sur la consommation de carburant ». Tout simple, et payé par tous les automobilistes.

« Servir l’Etat, dans l’état où il est… », voilà le constat désabusé fait dans un grand soupir par Philippe Séguin, en novembre 2009, peu avant sa mort. Didier Migaud, son successeur au poste de premier président de la Cour des comptes, ne doit pas être loin d’éprouver le même sentiment, tant la lecture du rapport de la juridiction financière sur l’écotaxe est édifiante. « Un échec stratégique, un abandon coûteux » : voilà comment les magistrats de la Rue Cambon intitulent leur chapitre. « Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites ! »

En fait, il s’agit d’un désastre, d’un incroyable gâchis de fonds publics qui mériterait de figurer dans un Petit manuel du mauvais ministre. « Les Français règlent l’addition de S.Royal : 1Md pour la fin de l’écotaxe. La lâcheté et le renoncement ont un prix », a ainsi tweeté Nathalie Kosciusko-Morizet. De fait, la responsabilité de Ségolène Royal dans ce fiasco est évidente. Même si la Cour des Comptes ne le dit pas comme ça, son analyse le montre.

Certes, elle n’est pas à l’origine de la « suspension » de cette taxe, annoncée le 29 octobre 2013 par le Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault. Cela sous la pression de violentes manifestations des « bonnets rouges » bretons, qui craignaient que cette mesure pénalise une filière agroalimentaire déjà en plein marasme. L’écotaxe avait pourtant été votée à la quasi-unanimité par les parlementaires en 2009. Elle visait notamment, selon le principe du pollueur-payeur, à assurer une meilleure couverture des coûts d’usage du réseau routier hexagonal par les transports de marchandises. La mise en place du dispositif avait été confiée au consortium franco-italien Ecomouv’ dans le cadre d’un partenariat public-privé, pour un début de collecte en juillet 2013.

Risques identifiés. « Dès que l’écotaxe a été suspendue, nous avons tous travaillé pour imaginer un autre système, confie un proche du dossier. Et nous étions confiants dans le fait que cela pouvait repartir ». La Cour des comptes ne dit pas autre chose. « A la suite de la suspension les administrations ont recherché des solutions contractuelles envisageables… Les deux options les plus solides juridiquement étaient soit la résiliation du contrat de partenariat pour motif d’intérêt général, soit sa continuation normale », peut-on lire dans le rapport. Ceci était clair dès la fin novembre 2013.

Mais, à peine nommée ministre de l’Ecologie, en avril 2014, Ségolène Royal suscite une vive controverse en déclarant que le dossier de l’écotaxe poids lourd doit être remis à plat. Les administrations des transports et des douanes s’engagent donc dans la conception d’un dispositif de substitution sous la forme d’un « péage de transit poids lourds », qui consistait pour l’essentiel à réduire le réseau taxable. « Tout le monde était conscient que cela n’était pas terrible, mais on se disait aussi que c’était un début et qu’ensuite, nous pourrions étendre le dispositif », explique l’un des représentants du ministère des Transports.

La facture n’a pas fini de s’alourdir. Selon nos informations, les sociétés habilités au péage demandent à être elles aussi dédommagées, pour un montant de 270 millions d’euros

Il a suffi que les transporteurs routiers menacent d’une grève pour le 15 octobre 2014 pour que Ségolène Royal les reçoive le 9. « Nous avons décidé de suspendre sine die le dispositif d’écotaxe », déclare-t-elle à l’issue de la réunion. Ecomouv’, son actionnaire italien Autostrade, les conseils juridiques, et même la propre administration de Ségolène Royal, tous apprennent la nouvelle par la presse. Hostile à « l’écologie punitive », la ministre a pris cette décision seule. Pourtant, les risques financiers associés avaient été parfaitement identifiés par chacun de ces acteurs.

De fait, la punition est en fait très sévère pour le contribuable. Catastrophique même. Commençons par l’indemnisation d’Ecomouv’ et de ses partenaires à hauteur de 958 millions d’euros, dont 518 millions ont été payés en 2015, le solde de 440 millions d’euros s’échelonnant entre 2016 et 2024, au rythme de 50 millions d’euros par an.

L’addition va encore grimper. Ces sommes servent à rembourser les banques qui ont prêté à Ecomouv’ qui, bizarrement, existe toujours ! Ségolène Royal n’a pas voulu que l’Etat reprenne directement la dette du consortium – cela aurait fait mauvais effet. Mais s’il s’était retrouvé face aux créanciers, il aurait pu renégocier les prêts et, compte tenu de la baisse des taux d’intérêt, payer nettement moins cher. Encore un surcoût à porter au compte de la ministre de l’Environnement.

La facture n’a pas fini de s’alourdir puisque des demandes d’indemnités sont encore en cours. Elles viennent en particulier des sociétés habilités au péage (Axxés, filiale de Vinci et d’Eiffage ; Eurotoll, filiale de la Sanef…) qui, selon nos informations, demandent à être elles aussi dédommagées, pour un montant de 270 millions d’euros. Quant aux portiques, que l’Etat s’était engagé à démanteler, ils sont en train de rouiller tranquillement sur les routes…

En plus de tout cela, l’écotaxe aurait dû rapporter 7 milliards d’euros de 2015 à 2024 (nets des frais de gestion). Fort habilement, cette perte de recettes a été compensée par une majoration du tarif de la TICPE (taxe intérieure de consommation des produits énergétiques, ex-TIPP). Dans sa réponse à la Cour des Comptes, Bernard Cazeneuve indique qu’il ne partage donc pas « l’affirmation selon laquelle l’abandon aurait été très coûteux pour les finances publiques ». C’est un drôle de calcul.

Il aurait été tout à fait possible de combiner l’écotaxe et la hausse de la TICPE : la première aurait dû être payée par les poids lourds français et étrangers, la seconde l’est à hauteur de 57 % par les automobilistes français. Ségolène Royal a eu le culot de s’en féliciter. « Le gouvernement a fait au mieux, c’est-à-dire a supprimé un système très coûteux pour le remplacer par un prélèvement tout simple sur la consommation de carburant », a-t-elle indiqué, le 8 février, sur Europe 1. Plus c’est gros, plus ça passe : La facture étant payée par les contribuables, elle aurait pu dire aussi que l’on est passé du principe du « pollueur-payeur » à celui du « pollué-payeur ».

Irène Inchauspé

 

 

LES ECHOS – 09/02/2017

La gestion de la retraite des indépendants à nouveau épinglée

 

Les dysfonctionnements de la Cipav ne sont pas récents, suscitant la colère des cotisants.

La Cour des comptes met en garde contre le risque d’une « nouvelle catastrophe industrielle », en référence à celle du RSI.

Dans la famille des organismes de protection sociale des travailleurs indépendants, il n’y a pas que le RSI qui pose problème. Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes se penche sur la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance-vieillesse des professions libérales. La Cipav est l’organisme qui gère les régimes d’assurance-vieillesse et de décès-invalidité des architectes et géomètres, mais aussi, depuis 2009, une grande partie des autoentrepreneurs. Elle a plus d’un demi-million de cotisants. Son constat est d’autant plus sévère que ce n’est pas la première fois que la Rue Cambon épingle la gestion de cette caisse. En 2014, la Cour avait constaté de graves dysfonctionnements et appelé à des réformes en profondeur pour y remédier. Les problèmes n’ont pas disparu, loin s’en faut, constate-t-elle à la suite d’un nouveau contrôle réalisé en 2016.

Certes, un processus a bien été engagé, mais il est notoirement insuffisant, note le rapport. Non seulement, les pouvoirs publics ont tardé à s’emparer du sujet, ce qui a contribué à aggraver les difficultés, mais les préconisations de la Cour de clarifier la gouvernance des différentes caisses gérant l’assurance-vieillesse des professions libérales, dont la Cipav, n’a pas été suivie. Cette dernière a bien mis en oeuvre un plan de redressement, mais « incomplet » et accompagné d’une augmentation des effectifs « substantielle », qui n’a pas été affectée là où cela aurait été nécessaire.

« Lacunes persistantes »

La gestion financière et immobilière de la Cipav a insuffisamment progressé. Et la Cour constate « des lacunes persistantes dans le service rendu aux usagers », sur le délai de traitement des courriers comme de liquidation des pensions malgré des efforts. S’y ajoute un outil informatique « incomplet et défaillant ».

Dans ce contexte, la Cour est alarmiste sur la dernière réforme lancée sans études préalables, visant à faire basculer un grand nombre de professions de la Cipav vers le RSI, « lui-même très fragile ». Elle y voit le risque d’une « nouvelle catastrophe industrielle », en référence à celle de la création du RSI. Il y a « un fort risque d’échec » lié notamment à « la capacité du RSI à absorber les nouveaux flux d’affiliés ». La Cour des comptes alerte donc sur la nécessité de se fixer comme « objectif premier de retrouver au plus vite une gestion fiable et rigoureuse des droits des intéressés », et notamment de clarifier pour cela les futurs périmètres de la Cipav et du RSI.

Leïla de Comarmond

 

::: ENTREPRISES

LE MONDE – 09/02/2017

Le Grand Paris et les aéroports portent la croissance de Vinci

Le groupe de BTP affiche un bénéfice en hausse de 16,2 % en 2016. Le chiffre d’affaires de sa branche aéroports dépasse le milliard d’euros.

Cap sur le Grand Paris. « Des chantiers d’une telle ampleur, je n’en avais jamais vu de toute ma carrière, cela arrive une fois par siècle et peut-être même pas » : mardi 7 février, lors de la présentation des résultats 2016 de Vinci, marqués par un bénéfice en hausse de 16,2 % à 2,37 milliards d’euros, son PDG Xavier Huillard est revenu sur ce projet phare convoité par tous les groupes de BTP.

« Jamais dans l’histoire de la région parisienne, nous ne verrons autant de grues et de chantiers souterrains », ajoute-t-il au sujet de ce programme unique en Europe estimé à 25 milliards d’euros sur vingt ans, et comprenant un métro automatique souterrain sur 200 kilomètres, 68 gares et plus de 250 000 logements. Le chantier démarre vraiment avec le choix des entreprises : « Cette année sera marquée par l’attribution de trois méga lots d’environ 800 millions d’euros et d’un super-méga lot de 1,5 à 2 milliards. »

Le premier contrat a été confié, le 1er février, à un groupement piloté par Bouygues Travaux publics pour la réalisation d’un tronçon du métro Grand Paris Express qui reliera Villejuif à Créteil, au sud-est de la capitale. Il comprend aussi Soletanche Bachy, une filiale de Vinci. Quant à l’attribution du deuxième lot, elle serait très proche.

« Cathédrale souterraine » à la Défense

« Nous sommes face à des défis titanesques de construction », s’enthousiasme M. Huillard en évoquant par exemple la gare qui sera bâtie sous le Centre des nouvelles industries et technologies (CNIT) à la Défense, « une véritable cathédrale souterraine ». « Les défis seront techniques et humains », car il faut à la fois tenir compte d’un sous-sol déjà très encombré et former des personnels à l’utilisation des tunneliers pour forer.

Le chantier du Grand Paris masque cependant des disparités sur le territoire quant à la relance de la construction, avec des différences notables selon les régions. Cette légère reprise n’est pas spécifique à la France. « Après une année de stabilisation en 2016, ce secteur d’activité redémarre un peu partout dans le monde, que ce soit aux Etats-Unis ou en Allemagne », constate le PDG. Plus globalement, il se montre confiant sur l’ensemble de ce groupe de 38 milliards de chiffre d’affaires : « Au vu des carnets de commandes, nous sommes plutôt lucidement optimistes. »

Si M. Huillard peut se féliciter des perspectives de la branche construction, il a les yeux de Chimène pour l’activité de concession et de constructions d’aéroports. En 2016, les chiffres se sont envolés en dépassant le milliard de chiffre d’affaires. Le taux de croissance du trafic de passagers pour l’ensemble des plateformes gérées par Vinci a progressé de 10 %. Mieux : au Portugal, où le français opère dix aéroports, le trafic a crû de 14 %, s’est félicité le PDG. Avec de tels résultats, il se dit « très heureux » du boom de cette activité « extrêmement dynamique ».

Toutefois, M. Huillard se veut prudent pour 2017, car conscient « de ne pouvoir soutenir une telle croissance ». L’an dernier, le groupe a changé de catégorie en devenant le « numéro quatre mondial » du secteur après les arrivées dans son portefeuille des aéroports du Kansai, (Japon), de six plateformes en République dominicaine et de l’aéroport de Lyon. Au total, en 2016, les 35 plateformes de Vinci Aéroports ont accueilli 132 millions de passagers.

« Le trafic aérien va doubler »

Le groupe ne veut pas s’endormir sur ses lauriers et reste à l’affût de possibles acquisitions. Mais le plus difficile, selon son PDG, est de « trouver des opportunités ». Pour élargir son empreinte, Vinci vise « des pays stables sur le plan politique, économique et social » tels que « le Chili ou le Japon ». Pour y parvenir, le groupe a les poches profondes. « Ce n’est pas un problème de capitaux », indique M. Huillard. La preuve : dans les prochains jours, le groupe va remettre une offre en partenariat avec le groupe indien Tata pour construire le nouvel aéroport de Bombay (Inde). Une plateforme créée ex-nihilo qui pourra, in fine, faire transiter « plusieurs dizaines de millions de passagers par an ». Un contrat de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

Le patron de Vinci entrevoit un futur radieux pour sa branche aéroports. Selon lui, « le trafic aérien mondial va doubler » à l’avenir, notamment grâce à la consolidation des classes moyennes en Chine et en Inde. Un phénomène qui se double d’une montée en puissance des compagnies aériennes low cost et d’une « vague favorable à la prise en concession » d’aéroports de par le monde. Un dispositif « bien adapté au secteur aérien », ajoute-t-il. L’autre « intérêt de cette activité est que vous pouvez développer le trafic en attirant des compagnies aériennes avec l’ouverture de nouvelles routes ». En 2016, Vinci Aéroports a ainsi ouvert 220 nouvelles routes.

Désormais, M. Huillard voit grand pour sa branche aéroports. Son objectif est que cette activité représente « 5 % du chiffre d’affaires total ». Il y a quatre ans, avant l’acquisition des dix aéroports du Portugal, elle pesait seulement 0,8 % du chiffre d’affaires du groupe. En 2016, elle a atteint 2,8 % des revenus de Vinci.

Dominique Gallois et Guy Dutheil

 

 

LES ECHOS – 09/02/2017

Le BTP reste confronté au travail dissimulé

 

Les salariés d’un sous-traitant de Vinci pour la rénovation du métro à Châtelet-Les Halles n’étaient pas payés.

Epinglé sur le chantier du métro des Halles, Vinci s’est défendu mercredi.
Mais des affaires de ce type surviennent régulièrement.

Une trentaine d’ouvriers kurdes turcs non payés depuis deux à huit mois, dont cinq sans papiers, sur le chantier de rénovation par Vinci du métro à Châtelet-Les Halles (Paris) : la énième affaire de travail dissimulé révélée par un contrôle de l’inspection du travail le 16 janvier est « totalement inacceptable », a martelé mercredi Xavier Huillard, le PDG du groupe mis en cause.

Vinci s’efforce maintenant d’éteindre l’incendie en embauchant les ouvriers du sous-traitant incriminé, FH Services, et négocie avec eux le paiement de leurs arriérés de salaires. « A ce stade, 18 ouvriers ont accepté le contrat de chantier proposé », précise le président de Vinci Construction, Jérôme Stubler.

Vinci a intérêt à donner des gages de bonne volonté car la loi s’est musclée depuis 2014 : elle impose aux « donneurs d’ordre » de vérifier les bulletins de paie et attestations de cotisations sociales de leurs sous-traitants. « Sur ce chantier, c’était la quatrième grève des ouvriers pour non-paiement des salaires depuis novembre 2015, donc Vinci ne pouvait ignorer le problème », assure pourtant Marilyne Poulain, de la CGT, qui a alerté l’Inspection du travail. De fait, mi-2016, Vinci avait mis fin au contrat de son précédent sous-traitant FC10 et, affirme Jérôme Stubler, « avait proposé aux ouvriers de les embaucher via une agence d’intérim, mais ils avaient préféré rejoindre FH Services »… Une nouvelle société du même gérant (turc) que FC10, note la CGT.

L’Inspection du travail vient par ailleurs de boucler son enquête et d’envoyer un procès-verbal au parquet sur une autre affaire extrême, découverte en septembre 2016 : l’emploi, pour la démolition de l’ex-siège parisien de Michelin, avenue de Breteuil, de 25 Maliens sans papiers, via le sous-traitant MT Bat. Le donneur d’ordre était l’entreprise de BTP Capron (80 personnes) qui a, depuis, embauché les 25 sans-papiers. Mais cela n’arrêtera pas les poursuites.

Comment expliquer de tels cas, alors que la loi impose tant de contrôles ? « S’agissant d’un chantier de démolition, mon conducteur de travaux n’y faisait qu’un passage par jour et MT Bat m’a trompé : il ne devait y avoir sur ce chantier que 14 employés ! » – et non 25, tous non déclarés -, justifie le patron de Capron, Edouard Durier, en expliquant que « l’attestation de paiement des cotisations sociales a été contrôlée, mais elle porte toujours sur le trimestre précédent. Or, en l’occurrence, le chantier n’avait pas commencé. L’attestation portait donc sur zéro salarié. C’est fréquent dans les petites entreprises en l’absence de chantiers ». D’autres failles du système sont dénoncées. « Les attestations du sous-traitant peuvent porter sur un nombre de salariés inférieur à la réalité du chantier, explique Maître Aline Chanu, du cabinet Lepany. L’enjeu est de démontrer que le nombre officiel de salariés n’est pas crédible vu la taille du chantier et que le donneur d’ordre ne pouvait pas l’ignorer. »

Badges d’accès

« Nous avons 250.000 chantiers par an, comment tout contrôler ? », soupire Xavier Huillard. La CGT, elle, dénonce une situation qui dure. Les ouvriers gardent souvent les badges d’accès aux chantiers où ils ont travaillé et « un des sans-papiers, à Châtelet-Les Halles, travaillait depuis 2010 pour nombre de filiales de Vinci : il a des badges de Bateg, Dumez, GTM et Sicra », énumère Marilyne Poulain, qui ne s’étonne pas de cette fidélité : « En 2009, des sans-papiers du chantier de Bouygues à la Tour First [La Défense, NDLR] avaient gardé des badges d’autres chantiers passés de Bouygues, dont l’ambassade des Etats-Unis et l’Assemblée nationale, où ils allaient travailler en passant par les parkings ! » poursuit-elle.

Le géant Vinci comme la PME Capron préfèrent évoquer l’avenir que le passé. « Cela fait longtemps qu’on réclame la carte d’identification du BTP, souligne Edouard Durier, chez Capron. Elle arrive enfin, il était temps. » En attendant, la PME redoute le poids de l’amende dont elle risque d’écoper pour l’affaire de l’avenue de Breteuil.

Myriam Chauvot

 

 

LE FIGARO – 09/02/2017

2016 se termine mieux que prévu pour Sanofi

Grâce à un bon quatrième trimestre, le chiffre d’affaires annuel ressort à 33,8 milliards d’euros, en hausse de 1,2% à taux constants. Le groupe pharmaceutique prévoit 1,5 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2018.

Décidément, 2016 a été pour Sanofi une année en dents de scie. Elle a été émaillée de mauvaises surprises, avec notamment les déboires sur le Praluent et dans le diabète ou avec l’échec du rachat de la biotech Medivation.

Pourtant, grâce à un bon quatrième trimestre, le chiffre d’affaires annuel ressort à 33,8 milliards d’euros, en hausse de 1,2% à taux constants. Le bénéfice net progresse lui de 9,8%, à 4,7 milliards d’euros. «Les performances sont meilleures que prévu», résume Olivier Brandicourt, directeur général du groupe tricolore.

Deux métiers de Sanofi se portent bien. La division médecine de spécialités, logée sous l’enseigne Genzyme, affiche une hausse de 17,3% des ventes, qui représentent désormais 15% du chiffre d’affaires total. Une performance due au dynamisme des traitements de la sclérose en plaques, Aubagio et Lemtrada, ainsi qu’aux médicaments contre les maladies rares.

Les vaccins s’avèrent également une valeur sûre. La commercialisation du Dengvaxia contre la dengue, un produit sur lequel Sanofi a misé plus d’un milliard d’euros, est moins rapide que prévu. «On s’attendait à davantage de commandes», explique Olivier Brandicourt en pointant, parmi les freins, les problèmes économiques et politiques au Brésil. Mais cela n’empêche pas les ventes de vaccins d’afficher une hausse de près de 9%.

«Réorganiser, simplifier»

Plus étonnant, aidé par le Toujeo, une nouvelle insuline censée combler la chute des ventes de Lantus, le diabète résiste aux «vents contraires», avec une hausse au quatrième trimestre.

Et Sanofi a d’autres indices de bonne santé à mettre en avant. Des économies, d’abord. Celles-ci se sont élevées à 650 millions d’euros en 2016. Elles atteindront 1,5 milliard à l’horizon 2018, détaille Olivier Brandicourt, qui entend continuer à «réorganiser, simplifier» tout en «soutenant les efforts d’innovation».

Autre point très apprécié des marchés: le dividende. Il est «en hausse pour la 23e année consécutive», insiste Jérôme Contamine, le directeur financier. Autant d’informations goûtées par les marchés, malgré la prévision, déjà annoncée auparavant, d’un bénéfice par action en léger repli en 2017. Le titre a gagné près de 1% mercredi.

L’avenir est beaucoup plus flou, en particulier sur les sujets délicats de 2016. Dans le cardiovasculaire, l’anticholestérol Praluent fait face, entre autres difficultés, à une attaque en justice d’Amgen qui pourrait lui interdire les ventes aux États-Unis à partir du 21 février. Toutefois, persuadé que les arguments du laboratoire américain ne tiennent pas la route, Olivier Brandicourt n’a «pas de plan B».

Dans le cancer, il est «impossible de ne pas être présent», car cela représentera bientôt «25% du marché des médicaments», estime Elias Zerhouni, directeur de la recherche et du développement. Malgré son retard, Sanofi a de quoi y «prendre sa place», selon Olivier Brandicourt. Et ce, sans passer forcément par un achat, malgré la tentative d’acquisition du spécialiste du cancer Medivation l’an dernier. «Nous ne sommes pas dans l’urgence de faire des acquisitions», assure le patron du labo.

Armelle Bohineust

 

 

LES ECHOS – 09/02/2017

Paris et Berlin testent un itinéraire commun de voiture autonome

 

Pour tirer le maximum d’enseignements de cette expérimentation, le trajet sera composé d’autoroute et de route, à la fois en milieu urbain et rural.

La France et l’Allemagne vont lancer une expérimentation de voiture autonome, sur un itinéraire entre Metz et la Sarre.

Les automobilistes de Metz peuvent se préparer à croiser… des voitures sans chauffeur. Les ministres des Transports français et allemand ont signé mercredi, à Berlin, une lettre d’intention visant à créer le premier site expérimental transfrontalier au monde pour tester les technologies de conduite autonome. Le parcours, mis en place d’ici à fin mars, ira de Metz à la ville allemande de Merzig, dans la Sarre.

«  L’objectif est d’évaluer les potentialités et les impacts de cas concrets de l’utilisation de la conduite automatisée et connectée, sans donner a priori la préférence à une technologie », a déclaré le secrétaire d’Etat français Alain Vidalies. «  Les systèmes automatisés et connectés ne peuvent pas se cantonner aux Etats nationaux, a ajouté son homologue allemand, Alexander Dobrindt. Ils doivent fonctionner partout. »

Pour tirer le maximum d’enseignements, le trajet sera composé d’autoroute et de route, à la fois en milieux urbain et rural. Si le lancement est prévu pour le premier trimestre, sa mise en oeuvre devrait prendre plusieurs semaines. Il sera ouvert à tous les constructeurs, équipementiers automobiles ou entreprises des télécommunications ou du numérique.

Eprouver l’interopérabilité

Comme l’Allemagne le fait déjà depuis un an sur un tronçon d’autoroute en Bavière, il s’agit de tester des capteurs et radars, des systèmes de communication entre véhicules, via notamment la technologie 5G, ou d’autres équipements de signalisation. La dimension transfrontalière doit permettre d’éprouver leur interopérabilité. Par ailleurs, des centres de coordination doivent servir de guichet unique dans chaque pays, notamment pour l’homologation des véhicules.

Depuis le double choc du scandale des moteurs diesel truqués par Volkswagen et l’apparition de nouveaux acteurs de la Silicon Valley, comme Tesla ou Google, ou d’Asie, l’industrie automobile allemande est décidée à rattraper son retard dans la voiture électrique et autonome. «  Je ne sais pas si nos constructeurs européens resteront parmi les meilleurs dans dix ans », a reconnu Alexander Dobrindt.

Face à cette menace, la France et l’Allemagne veulent aller vite et, ensemble, peser de tout leur poids dans la fixation des futures normes et réglementations. «  On va essayer de conserver un temps d’avance dans la compétition mondiale », a renchéri Alain Vidalies. Ces normes peuvent concerner les technologies, mais aussi des questions juridiques. Le « conducteur » doit-il être tenu responsable en cas d’accident, quand bien même il ne serait pas physiquement en train de conduire ? Ces questions, qui font l’objet de discussions au sein de l’ONU, peuvent avoir un impact essentiel sur la conception des véhicules. Berlin vient d’adopter un projet de loi qui rend le conducteur responsable.

Thibaut Madelin

 

 

LA TRIBUNE – 09/02/2017

Total démontre sa résilience dans un environnement difficile

 

Total affiche de meilleurs résultats 2016 que les autres majors.

 

Le pétrolier français superforme de nouveau le secteur, avec des résultats en baisse de 21% mais sensiblement meilleurs que ceux des majors. Son PDG Patrick Pouyanné maintient le cap pour renforcer la résistance du groupe dans un contexte qu’il juge toujours incertain.

« Ce qu’on contrôle, on le contrôle bien », reconnaît Patrick Pouyanné, le PDG de Total, en commentant les résultats de son groupe pour l’année 2016. Et ce que Total contrôle particulièrement bien, et de mieux en mieux, ce sont ses coûts de production. De 9,9 dollars par baril il y a deux ans, ils sont tombés à 5,9$ en 2016. Ce qui a largement contribué au programme de baisse des coûts, dont les objectifs pour l’année écoulée, de 2,4 milliards de dollars, ont été dépassés pour atteindre 2,8 Mds. Et ce qui permet à Total d’afficher de meilleurs résultats que les majors, qui le surpassent pourtant assez nettement en termes de production. A 8,3 milliards de dollars, son résultat net ajusté est en baisse de 21% sur ceux de 2015, quand Exxon ou Shell affichent, eux, des résultats de 40% inférieurs à ceux de l’année précédente.

Une activité aval très rentable

« Toutes les activités ont contribué à ces résultats, souligne Patrick Pouyanné. Mais c’est dans l’exploration/production que l’écart avec la concurrence est le plus significatif. » Si ses coûts de production sont aussi compétitifs, c’est, affirme-t-il que le groupe, contrairement à ses concurrents, a fait dès 2014 l’analyse d’une crise durable, et non pas d’un simple passage à vide comme celui enregistré en 2008. « Cette fois, il y avait à la fois une offre trop élevée et une demande trop faible ; convaincus d’un cycle baissier durable, nous avons eu la meilleure réaction, ce qui nous donne aujourd’hui un temps d’avance. » Le PDG loue la prise de conscience et la mobilisation de toute l’entreprise autour de cet objectif de réduction des coûts, ainsi qu’un fort soutien de l’aval. Passée « de parent pauvre à star du groupe » avec une rentabilité de 34% (à comparer avec 17% pour le plus performant de ses concurrents), cette activité a aussi servi de modèle en matière de sobriété.

Le programme de cession de 10 milliards est réalisé à 80% (avec notamment la cession d’Atotech), le solde se composant de quelques opérations de taille modeste. Le taux d’endettement est aujourd’hui de 27%, et l’objectif est de le ramener sous la barre des 20%.

Autre différence avec la concurrence, l’effort en recherche/développement dans l’activité oil & gaz s’est accru de 5%.

Un point mort à 50$ le baril

La nouvelle entité « low carbon business », qui regroupe le gaz, l’électricité et les renouvelables (dont les activités de SunPower, Saft ou encore Lampiris) a également contribué positivement aux résultats. Avec 4,7 Mds$ et un résultat de 500 M$, soit une rentabilité de 9% sur les capitaux investis, « c’est encore un business modeste, mais appelé à croître », observe Patrick Pouyanné. Le PDG rappelle que le scénario 2°C dans lequel le groupe s’inscrit, en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris adopté lors de la COP21, implique de se préparer à une baisse de l’activité pétrolière à horizon 2035/2040 et une hausse du gaz, et de prendre position sur ces activités « bas carbone. »

Les prix bas s’accompagnant de coûts bas, c’est également la concentration sur des actifs à bas coûts et des montants d’investissements par baril nettement inférieurs aux prévisions qui a contribué au programme de réduction des coûts.

Ainsi, 1,25 milliards sont budgétés pour 27 nouveaux puits en 2017, contre 1,4 milliards pour 1,4 Mds$ en 2016.

L’époque est également favorable aux acquisitions à coûts très compétitifs. 900 millions de dollars ont ainsi suffi à l’acquisition de nouvelles réserves en 2016 là où 2 milliards avaient été budgétés. Le groupe entend profiter de ce contexte pour lacer une dizaine de nouveaux projets dans les 18 prochains mois.

En hausse de 4,5% (contre +9% en 2015 mais à comparer avec +1% pour ses concurrents), la production, qui devrait encore s’accroître de 4% en 2017, est en ligne avec l’objectif de croissance annuelle de 5% sur la période 2015/2020. Grâce à quoi, Total est aujourd’hui rentable avec un baril à 40$ avant dividende ou 50$ avec dividende.

Une lutte permanente pour abaisser les coûts de production

Confiant « dans la solidité des résultats et du bilan du groupe, ainsi que dans les perspectives de croissance du cash flow disponible », le groupe propose une augmentation du dividende de 1,6% à 62 centimes, soit 2,45€ sur l’année.

Pas question pour autant de s’endormir sur ses lauriers. Aussi le programme de réduction de coûts va se poursuivre avec un objectif de 3,5 Mds$ en 2017 et 4 Mds$ en 2018, et une « lutte permanente pour continuer d’abaisser les coûts de production », fixés à 5,5 $/baril pour 2017 et 5$/baril pour 2018.

Car le marché demeure volatile, les stocks restent de 10% plus élevés qu’ils ne devraient, et Patrick Pouyanné ne croit pas à une remontée durable des cours à moyen terme. « Le plus difficile, c’est l’incertitude », reconnaît le PDG, qui, dans cet environnement incertain, reste « optimiste grâce aux fondamentaux solides du groupe« .

Dominique Pialot  

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 09/02/2017

Emmanuel Macron, dans les pas économiques de François Hollande

Les mesures distillées par l’ex-ministre de l’économie laissent entrevoir une ligne politique qui poursuit et amplifie celle menée pendant le quinquennat.

Des mesures, oui il y en a, un certain nombre même. Un programme, structuré, construit, pas encore. Il semble qu’il faille encore patienter quelques semaines avant de connaître en détail le projet d’Emmanuel Macron pour la France. En attendant, les électeurs devront se contenter de ce que l’ancien locataire de Bercy a pu distiller ici ou là lors de ses discours de meetings ou interventions à la radio et à la télévision.

Parcours oblige (inspection des finances, banque d’affaires Rothschild et surtout ministère de l’économie), M. Macron est attendu sur les questions économiques. Desquelles risque de dépendre sa crédibilité en tant que présidentiable. Or en la matière, les propositions du candidat Macron peinent encore à convaincre les spécialistes.

« Il y a des choses intéressantes et potentiellement efficaces, mais rien de bien nouveau, remarque Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. C’est la continuité de ce que proposent les hauts fonctionnaires de Bercy depuis un moment et de la politique appliquée par le gouvernement Hollande ces trois dernières années. »

Transformer le CICE

C’est le cas de la mesure sur le temps de travail. Le fondateur d’En Marche ! qui avait à un moment exprimé la volonté de moduler la durée légale du travail en fonction de l’âge est finalement revenu sur cette proposition. Aujourd’hui, il souhaite conserver les 35 heures comme seuil de déclenchement des heures supplémentaires, tout en renvoyant à la possibilité de négocier au sein de l’entreprise des accords primant sur ceux décidés au niveau de la branche. Ce que prévoit déjà peu ou prou la loi El Khomri promulguée en août 2016.

Il en va de même pour la politique fiscalement favorable aux entreprises que le candidat Macron souhaite mettre en place : s’il arrive au pouvoir, l’ex-ministre se propose de transformer le Crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE) lancé en 2014 par le gouvernement de Manuel Valls en allégement de charges permanent. Il souhaite, par ailleurs, faire en sorte qu’embaucher une personne au smic ne coûte plus rien à son employeur afin de stimuler le marché de l’emploi. Efficace ? Certes. Nouveau ? Pas tout à fait. « L’idée qu’il faut réduire les charges remonte aux années 1990 », commente M. Delaigue. Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, rappelle pour sa part qu’avec le pacte de responsabilité et la prime à l’embauche, « un smic ne coûte en théorie presque plus rien aujourd’hui ».

« Certes M. Macron simplifie les choses pour les entreprises en pérennisant les baisses de charges, une mesure efficace. Mais une fois qu’on a suffisamment baissé le coût du travail, que fait-on pour stimuler le marché du travail ? Car à partir d’un certain seuil, cette politique coûte cher pour un effet dérisoire sur l’emploi, et certains économistes pensent que nous l’avons atteint », analyse M. Delaigue.

Assurance-chômage étendue

Autre travers pointé par les économistes : un risque « d’année blanche » fiscale lors de la mise en place du dispositif. « Le CICE est, comme son nom l’indique, un crédit. Il est donc payé, puis remboursé l’année d’après par le gouvernement. Si le dispositif est mis en place en 2018, le gouvernement devra rembourser celui de 2017, et perdra la somme équivalente cette année-là puisque la baisse directe aura été actée », explique Mathieu Plane. Soit un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards d’euros cette année-là.

Sur l’assurance-chômage, en revanche, tous sont d’accord. Il s’agit là d’une nouveauté. M. Macron propose en effet de l’étendre à tous les actifs, même les démissionnaires et les indépendants. Une évolution qui ne se fera pas sans sacrifices. Ainsi cette nouvelle « sécurité » s’accompagnerait de plus de « flexibilité » : l’obligation de se former pour être indemnisé au bout d’un certain temps, et des sanctions allant jusqu’à l’arrêt de l’indemnisation si le demandeur d’emploi refuse « toute offre raisonnable ». Pour fluidifier le marché du travail, M. Macron souhaite, par ailleurs, assouplir les conditions du licenciement et plafonner les indemnités prud’homales, une mesure un temps envisagée dans la loi travail avant d’être retirée devant l’opposition féroce qu’elle suscitait.

Enfin, la gestion de l’Unedic (organisme qui supervise l’assurance-chômage) sera retirée aux partenaires sociaux et confiée au gouvernement.

Sarah Belouezzane

 

 

LE FIGARO – 09/02/2017

François Fillon revient sur le thème de la sécurité

Mercredi, le déplacement du candidat à Athis-Mons a été perturbé par des militants de la gauche radicale.

Qu’importent les bourrasques, François Fillon continue sa campagne. Après Troyes et avant un aller-retour express pour tenir un meeting jeudi à Poitiers, le candidat à l’élection présidentielle s’est rendu mercredi à Athis-Mons, dans le département de l’Essonne. Échaudée par les précédentes étapes, l’équipe de campagne voulait un déplacement sans heurts. «Le programme a été très fluctuant», confirme un membre de la délégation. Mais c’était compter sans une dizaine de militants mélenchonistes bien informés. Armés de casseroles, de banderoles et de slogans, ils ont attendu l’ancien premier ministre devant toutes les entrées du centre de surveillance urbaine où il devait se rendre. Le lieu, situé dans une ancienne zone industrielle réhabilitée et sans vie, semblait pourtant idéal pour un déplacement balisé autour de questions de sécurité… «Voyou!», «Remboursez nos impôts», pouvait-on lire sur les pancartes pendant qu’une manifestante chantait : «Fillon, t’es cuit, t’as trop de casseroles.»«Il a raison de tenir bon. Il a la solidité et l’ardeur pour affronter les vents contraires», réagit alors un élu LR qui attend patiemment l’ancien premier ministre.

Discours de fermeté

Les slogans, le candidat ne les aura entendus que de loin. À l’intérieur du bâtiment, il n’est question que de sécurité, sujet que François Fillon maîtrise et qui a l’avantage de fédérer la droite. Mi-janvier, un quartier de la ville voisine de Juvisy-sur-Orge a été saccagé par une bande. L’ancien premier ministre s’est alors entretenu avec le jeune maire de la commune, Robin Reda. Le voilà maintenant face à lui et plusieurs édiles du secteur pour présenter des éléments de son programme. «Je veux mettre 12 milliards d’euros de plus sur la défense, la gendarmerie, la police et la justice pour faire un effort de modernisation», explique-t-il face à un mur d’écrans qui centralise les images de vidéosurveillance de la ville. «La police municipale doit être un élément clé de la sécurité publique», ajoute le candidat en proposant de l’armer «systématiquement». Il propose que l’État finance à hauteur de 50 % l’achat de vidéosurveillance. À ses côtés, le député Éric Ciotti, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, et l’ancien patron de la police nationale, Frédéric Péchenard, ne peuvent qu’approuver. Même discours de fermeté à l’évocation des derniers événements d’Aulnay-sous-Bois, où quatre policiers ont été mis en examen après le viol présumé d’un jeune homme, déclenchant des émeutes dans cette ville de banlieue. Évoquant des «fautes» commises par les policiers mis en cause, qui «doivent être sanctionnées», François Fillon a saisi l’occasion d’afficher son soutien aux forces de sécurité en général, «qui n’ont rien à voir là-dedans».

L’ancien premier ministre, qui veut supprimer 500.000 fonctionnaires, précise qu’il épargnera les forces de l’ordre. «Il faudra des moyens humains supplémentaires», dit-il même en indiquant qu’il s’attaquera à la «bureaucratie» et aux «tâches statiques» qui occupent les agents. Autant d’éléments qui ont pour but de rassurer une profession sensible aux arguments de la droite mais désabusée et séduite par le Front national. La veille, Marine Le Pen était justement en visite dans les commissariats de Juvisy-sur-Orge pour dérouler ses propositions.

Tristan Quinault-Maupoil

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 09/02/2017

Les députés britanniques autorisent Theresa May à déclencher le Brexit

VIDÉO – Le projet de loi sur le déclenchement de l’article 50 a été approuvé hier soir par les députés à une très large majorité.

Tout ça pour ça. Pendant six mois, Theresa May a tenté à tout prix d’éviter de soumettre le déclenchement du Brexit à l’approbation des députés. Sous la contrainte de la Cour suprême, fin janvier, la première ministre avait finalement été obligée de présenter un projet de loi concernant le retrait du Royaume-Uni de l’UE au Parlement. Or l’opposition à laquelle la première ministre craignait de se heurter ne s’est pas matérialisée.

Hier soir, les députés ont voté pour l’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne lors d’un vote final aux Communes à 494 voix contre 122. La semaine dernière, 498 députés s’étaient déjà prononcés en faveur du déclenchement du Brexit, au terme d’une seconde lecture du texte. La victoire du gouvernement est pleine et entière: non seulement les membres de la chambre basse ont approuvé le projet de loi à une très large majorité mais ils n’ont pas été en mesure de s’accorder sur un seul amendement.

Theresa May n’a pas remporté la guerre – le texte doit maintenant être examiné par la Chambre des Lords – mais elle peut se féliciter d’avoir mis K.O. la Chambre des Communes. Le «Blitzkrieg» parlementaire imaginé par le gouvernement s’est déroulé comme il avait été prévu par la générale en chef du «hard Brexit»: les députés ont été autorisés à s’exprimer sur le processus, pas à s’emparer du dossier de la sortie de l’UE.

D’abord, parce que 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit le 23 juin dernier. Ensuite, parce qu’au fil des mois, avec l’aide des tabloïds, le gouvernement de Theresa May a instillé un climat très hostile à la moindre remise en cause du bien-fondé de la sortie de l’Europe. Dans les cercles du pouvoir, se prononcer contre le divorce avec les Vingt-Sept équivaut à porter atteinte à l’esprit patriotique britannique.

Un Parti conservateur uni

La victoire qui se profile est d’autant plus savoureuse pour May que l’examen du projet de loi sur le Brexit a mis de nouveau en évidence les divisions au sein du Labour. La semaine dernière, lors du vote initial, 47 députés ont passé outre la consigne de vote donnée par leur leader, Jeremy Corbyn, en votant contre le texte. La rébellion a même gagné l’entourage proche de Corbyn.

La très loyale Diana Abbott, chargée des affaires intérieures au sein du cabinet fantôme travailliste, s’est fait remarquer par son absence mardi dernier. A une heure du vote, la députée londonienne, dont la circonscription a rejeté le Brexit, s’était éclipsée des Communes, prétextant «une migraine». Hier soir, Mme Abbott est rentrée dans le rang mais Clive Lewis, jusqu’alors responsable du commerce au sein de l’équipe Corbyn, a remis sa démission du shadow cabinet. Avant lui, trois autres membres du cabinet fantôme avaient démissionné depuis la fin janvier.

Face à un parti travailliste déchiré, Theresa May peut se féliciter de l’unité du parti conservateur. La première ministre a fait suffisamment de concessions – d’aucuns diront de gestes symboliques – pour décourager les rares élus pro-européens qui siègent encore sur les bancs de la majorité d’attaquer le gouvernement. Pour autant, la cheffe de la majorité aurait tort de s’estimer invincible.

Hier, lors des traditionnelles questions au premier ministre, Theresa May a subi une attaque en règle de Jeremy Corbyn au sujet d’un accord secret que le gouvernement aurait passé avec le comté du Surrey qui menaçait d’augmenter les impôts locaux de 15% pour compenser les coupes budgétaires imposés par le gouvernement. Le Brexit n’est pas le seul dossier brûlant sur lequel la «Dame de fer» va devoir plancher.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/02/08/01003-20170208ARTFIG00293-brexit-victoire-par-ko-de-may-aux-communes.php

 

Amandine Alexandre

 

 

L’OPINION – 09/02/2017

Les partenaires commerciaux des Etats-Unis déstabilisés par les menaces de Donald Trump

 

Donald Trump et son secrétaire au Commerce Wilbur Ross entendent remettre de l’ordre dans les relations commerciales des Etats-Unis

Les chiffres du commerce extérieur pour 2016 ne sont pas près de calmer la colère du président américain à l’égard de la Chine, du Japon, de l’Allemagne et du Mexique

Le déficit commercial des Etats-Unis s’est contracté davantage que prévu en décembre (44,3 milliards de dollars, en baisse de 3,2 %) en raison d’exportations à leur plus haut niveau depuis un an et demi et augmentant plus vite que les importations. Sur l’ensemble de 2016, les Etats-Unis affichent néanmoins un déficit commercial de 502,3 milliards de dollars, soit un pic de quatre ans, en hausse de 0,4 %. Cela représente 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) contre 2,8 % en 2015.

Dévoilés mardi, les chiffres du commerce extérieur des Etats-Unis pour l’année 2016 ne devraient pas calmer les ardeurs protectionnistes de Donald Trump. A 502,3 milliards de dollars, le déficit en matière d’échange de biens et de services a encore progressé de 0,4% l’an dernier. Certes, le phénomène s’explique surtout par le fait que les exportations américaines (2209,4 milliards, -2,2%) ont reculé plus fortement que les importations (2711,7 milliards, -1,8%) mais, même en baisse, les déséquilibres demeurent importants avec une poignée de pays.

C’est le cas avec la Chine et l’Allemagne où, bien qu’en repli respectivement de 5,4% et de 13,3%, la balance demeure fortement déficitaire à hauteur de 347 milliards de dollars pour le premier pays et de 64,9 milliards pour le second. Le Japon, dont l’excédent est resté stable à 68,9 milliards, se hisse au deuxième rang des « mauvais partenaires » des Etats-Unis, aux yeux de l’hôte de la Maison blanche. Suivent le Mexique (63,2 milliards de dollars), l’Irlande (35,9 milliards) et l’Italie (28,5 milliards), la France venant loin derrière avec un surplus de 15,8 milliards de dollars. En cumulé, l’Union européenne affiche un excédent de 146,3 milliards de dollars.

Autant dire que les règlements de comptes ne devraient pas tarder. Pour l’instant, Donald Trump a surtout dirigé ses foudres à l’encontre du Mexique en faisant pression, non sans succès, sur les constructeurs automobiles américains et étrangers pour qu’ils abandonnent leurs investissements de l’autre côté du Rio Grande, en les menaçant de taxer leurs importations à hauteur de 35%. Outre sa volonté de faire financer par Mexico la construction d’un mur entre les deux pays, il a déjà prévenu qu’il renégocierait rapidement l’accord de libre échange nord américain (Alena) liant les Etats-Unis au Mexique et au Canada.

Rétorsion. Via ses attaques contre Toyota et sa décision de jeter aux orties l’accord de partanariat transpacifique cher à Tokyo, l’hôte de la Maison blanche a aussi mis la pression sur le Japon au point de pousser Shinzo Abe à se rendre à Washington vendredi pour essayer d’arrondir les angles. Mais la Chine et l’Allemagne n’en sont pas quittes pour autant. Avant son arrivée à la Maison blanche, il n’a eu de cesse de les accuser de « commercer à sens unique » et de bâtir leurs richesses sur le dos des Américains. Ces derniers jours, son « équipe commerciale » s’est attachée à attiser le feu. Aucun pays affichant un important excédent commercial avec les Etats-Unis ne devrait éviter des rétorsions américaines.

En se présentant à Davos comme le nouveau champion du libre-échange, Xi Jinping, le président chinois, a eu droit à un rapide rappel à l’ordre de Wilbur Ross, le secrétaire américain au Commerce. « C’est une chose de parler de libre-échange mais nous aimerions que nos partenaires commerciaux le pratiquent aussi », a-t-il répondu lors de son audition au Sénat américain. Il fustige la Chine, « pays le plus protectionniste parmi les grands pays ». Sans vouloir infliger des droits de douane de 35% sur les produits chinois, comme évoqué par Donald Trump lors de sa campagne électorale, Wilbur Ross a expliqué néanmoins qu’il fallait « punir et sévèrement » les pays ne « respectant pas les règles ».

C’est Peter Navarro, le conseiller national pour le commerce, qui a mené la charge en direction de l’Allemagne. Berlin utilise un « Deutschmark implicite (l’euro) grossièrement sous-évalué » pour exploiter les Etats-Unis et ses partenaires européens, a-t-il récemment dénoncé dans un entretien accordé au Financial Times. Ce qui a amené Angela Merkel à répondre que la Banque centrale européenne était « indépendante » et que son pays ne cherchait pas à l’influencer.

« Bad hombres ». Face à la volonté de Donald Trump d’imposer un rapport de forces avec ses partenaires commerciaux, aucun pays ne semble avoir trouvé à ce jour le ton adéquat. Les ponts semblent coupés avec le Mexique depuis un coup de téléphone houleux où l’hôte de la Maison Blanche aurait menacé son homologue Enrique Peña Nieto d’envoyer ses militaires pour s’occuper des « bad hombres » ( « mauvais hommes ») dont « son armée a peur ». A l’inverse, la Canadien Justin Trudeau qui pourrait se rendre à Washington au début de la semaine prochaine joue la carte de la conciliation…

Mais le pire serait encore à venir. La nouvelle administration veut baisser le taux d’imposition des sociétés de 35% à 20% voire 15% et pousser les entreprises américaines à rapatrier leurs quelque 2300 milliards de dollars de bénéfices parqués dans des paradis fiscaux, en les taxant une bonne fois pour toutes à hauteur de 10%. En outre, elle concocterait une arme fatale sur le plan fiscal : pour les convaincre d’investir aux Etats-Unis, les firmes pourraient ainsi ne plus pouvoir déduire le coût de leurs importations dans le calcul de leurs impôts. Ce qui serait une manière d’arrêter l’hémorragie en matière de commerce extérieur.

Gilles Sengès

 

 

LES ECHOS – 09/02/2017

La justice russe élimine un opposant à la présidentielle

 

AlexeÏ Navalny attendait le verdict au tribunal de Kirov qui pourrait le priver de candidature à la présidentielle de 2018.

Alexei Navalny déclaré inéligible pour mars 2018.Un autre opposant empoisonné.

Voilà une décision de justice fort opportune pour le pouvoir russe dans l’optique de la présidentielle. L’un des principaux leaders de l’opposition et héraut de la lutte contre la corruption, Alexei Navalny, ne devrait pas pouvoir affronter Vladimir Poutine lors du scrutin de mars 2018. Il a été jugé coupable mercredi de détournement de fonds par un tribunal de Kirov, une décision de justice qui se traduit automatiquement par une inéligibilité. Alexei Navalny a répliqué que la Constitution lui permettait, au contraire, de concourir.

Ce charismatique blogueur anti-corruption de trente-neuf ans au programme par ailleurs nationaliste, fait valoir que les accusations de détournement de 377.000 euros d’une exploitation forestière de la région sont totalement loufoques et constituent une machination politique. Ces accusations lui avaient déjà valu d’être condamné à cinq ans de prison en 2013, mais il avait réussi à faire casser ce jugement par la Cour Suprême en novembre dernier. Il a aussi fait condamner, jeudi, la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme pour détention arbitraire. Pas certain toutefois qu’il parvienne à faire casser le verdict de mercredi et donc à sauver sa candidature.

Verrouiller le scrutin

Alexei Navalny, qui venait d’inaugurer son premier local de campagne à Saint-Pétersbourg, continue d’être populaire auprès d’une frange de la nouvelle classe moyenne russe, libérale et exaspérée par la corruption. C’est lui qui, pendant les manifestations de 2011-2012, avait initié le slogan fédérateur contre Vladimir Poutine, « chef du parti des bandits et des voleurs. » Il a publié récemment des informations sur la luxueuse propriété du premier ministre Dmitry Medvedev et a osé déposer une plainte à Moscou accusant Vladimir Poutine d’avoir ordonné l’octroi de 1,5 milliard d’euros de fonds publics au groupe de pétrochimie dont l’un des principaux actionnaires serait marié à une des filles du chef du Kremlin. Alexei Navalny avait marqué les esprits en septembre 2013, aux élections municipales de Moscou en obtenant 27 % des voix face au maire de Moscou sortant Sergueï Sobianine.

Ce développement laisse augurer d’une volonté du Kremlin de verrouiller totalement le scrutin présidentiel, encore une fois. D’autant plus que le leader de PARNAS, un autre parti d’opposition, Vladimir Kara-Murza, est hospitalisé depuis une semaine suite à un mystérieux empoisonnement. Il avait déjà survécu en juin 2015 à un empoisonnement du même genre, dont ses proches avaient attribué la responsabilité au FSB. Vladimir Kara- Murza est aussi un dirigeant de premier plan de « Open Russia », une ONG coordonnant les mouvements de la société civile travaillant à assurer des élections libres et transparentes en Russie.

La volonté du Kremlin et des services de sécurité est de ne rien laisser au hasard à la présidentielle pourrait laisser Vladimir Poutine face à quelques adversaires plus ou moins comparses comme cela a été le cas en 2012. Au risque d’ailleurs d’ôter tout intérêt au scrutin et donc de déprimer le taux participation, ce qui chagrinerait fort le Kremlin.

Yves Bourdillon avec Benjamin Quénelle

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

Fax : 01 40 55 12 40

elena.natalitch@medef-idf.fr

www.medef-idf.fr

Revue de presse du MEDEF IDF du 8 Février 2017

2017-09-19T13:35:42+02:00Mots-clés : , , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LE PARISIEN – 08/02/2017

Ile-de-France : Cazeneuve et Pécresse relancent un plan d’investissement de 7,4 Mds€

 

Massy, ce mardi. Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales,

Bernard Cazeneuve, Premier ministre, Valérie Pecresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France et Jean-François Carenco, préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris,

lors de la signature de l’avenant du contrat de plan Etat-Region pour la période 2015-2020.

Il donne les grandes lignes de ce que sera l’Ile-de-France de demain, notamment en termes de transports. Réunis ce mardi à Massy, Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, et Valérie Pecresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, ont signé un avenant au contrat plan Etat-Région 2015-2020. Un document qui a pour but d’accélérer la réalisation de ces nombreux projets au coût pharaonique de 7,4 Mds€ (3 Mds€ versés par l’Etat, 4,4 Mds€ par la région). Nous vous en présentons les grandes lignes.

« Impulser une dynamique anti bouchons »

En mars 2017, un Plan spécial anti-bouchons sera lancé en Île-de-France, avec des moyens supplémentaires de très grande envergure (200 M€). Il prévoit notamment le contournement d’Orly. Le contournement routier par l’est de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle va également être lancé. Contre les embouteillages, des études d’aménagements de l’autoroute A86 seront également menées. Enfin, l’élargissement de la Francilienne à l’Est pour faciliter le contournement de l’agglomération parisienne va se poursuivre.

De vieux projets relancés

On en parle depuis longtemps. L’Etat et la région promettent qu’ils verront le jour dans les prochaines années. Le projet de prolongement du RER Éole (Paris-La Défense-Mantes-la-Jolie), qui réclame à lui seul plus de 2 Mds€, va être relancé. Tout comme plusieurs projets de tramways : le Tram-Train Massy-Évry, le T9 (Paris-Orly) ou le T1 à l’Est-Val de Fontenay. Plusieurs prolongements de métros sont également en études ou en travaux, comme le prolongement de la ligne 11 à Rosny ou la ligne 10 à Ivry-sur-Seine.

Autres objectifs : essaimer un peu partout sur le territoire de « nouveaux pôles gares multimodaux », comme Cergy ou La Défense, mais aussi travailler aux futures gares du Grand Paris Express des lignes 15 Sud et 16, à Issy-les-Moulineaux et à Chelles. Enfin, l’électrification de la ligne P (Paris-Troyes) va être poursuivie.

Favoriser le trafic fluvial

Les transports du futur se feront également sur l’eau. Un partenariat du Stif avec la société Batobus va permettre aux Franciliens de se déplacer au quotidien sur la Seine à un tarif préférentiel. Par ailleurs, le contrat plant Etat-Région envisage d’accélérer le développement des ports franciliens et la remise en état d’écluses du bassin de la Seine. Il comprend aussi un volet sur le financement de la réhabilitation de l’écluse de Méricourt (Yvelines).

Modernisation des trains

Au volet modernisation des trains, Valérie Pécresse a annoncé ce mardi un renouvellement du matériel roulant des RER, avec la commande de 700 trains neufs ou rénovés d’ici 2021 pour 9,5 Mds€, pris en charge à 100 % par le Stif.

Enseignement supérieur et recherche

Le conseil plan Etat-Région ne concerne pas que les transports, mais aussi l’enseignement supérieur. Il acte le démarrage des travaux de la bibliothèque du Campus Condorcet à Aubervilliers (75 M€). Au programme également, la construction du nouveau site « Picpus – Nation » de l’Université Paris III (20 M€) et la réhabilitation de l’IUT de l’Université de Cergy-Pontoise à Neuville. Le plan prévoit aussi l’extension du bâtiment Ader sur le site de la Cité Descartes, le projet d’extension de l’antenne de Paris-II Assas à Melun et le projet de bâtiment dédié aux maladies psychiatriques sur le campus Henri Mondor à Créteil.

Gérald Moruzzi

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 08/02/2017

Salaires : la réalité des écarts selon les conventions collectives

Le salaire net mensuel moyen d’un salarié couvert par une convention collective était de 2.240 euros, hors apprenti, en 2014, selon une étude publiée ce mardi par la Dares. Mais cette moyenne recouvre des situations très différentes.

Pour gagner sa vie, mieux vaut travailler dans la métallurgie que la coiffure… Une étude de la Direction de la recherche du ministère du travail (Dares) portant sur les conventions collectives, mise en ligne ce mardi, vient mettre en chiffres les écarts de salaire entre les branches d’activité.

Au total, le salaire mensuel net moyen d’un équivalent temps plein hors apprenti était de 2.240 euros en 2014 pour les 15,3 millions de salariés couverts par une convention collective de branche. Mais cette moyenne recouvre des situations très différentes. Ainsi, dans les branches de plus de 50.000 salariés, elle s’échelonne entre 1.350 euros dans la coiffure et 4.360 euros chez les cadres de la métallurgie.

Ces éléments le confirment s’il en était besoin, le niveau du salaire moyen dépend « en grande partie » de la structure socio-professionnelle du salariat de chaque branche. Avec une « prime » liée au taux d’encadrement. « Les branches ayant un salaire moyen supérieur à 2.600 euros ont au moins 20 % de leurs effectifs composés de cadres », note la Dares.

Mieux vaut travailler dans l’industrie pharmaceutique que dans une pharmacie

Mais au sein même des catégories professionnelles, tous les secteurs ne se valent pas. Pour les cadres, mieux vaut travailler dans l’industrie pharmaceutique que dans une pharmacie … Dans le premier cas, comme dans le transport aérien, la chimie ou la banque, le salaire moyen est au dessus de 5.000 euros tandis que dans le second cas, il tourne entre 2.800 et 3.000 euros, comme dans le commerce de détail de fruits et légumes ou la restauration rapide. Pour les employés, le salaire dans les pharmacies d’officine et celui dans l’industrie pharmaceutique sont aux deux bouts de l’échelle (1.660 euros contre 2.960 euros).

Cette dernière fait aussi partie des huit industries qui paient les ouvriers à temps plein plus de 2.000 euros. contre 1.280 euros seulement dans le secteur de la propreté. Mais ce n’est pas seulement parce que l’un paie mieux que l’autre. « Au sein de chaque catégorie socio-professionnelle, les différences salariales s’expliquent aussi par l’hétérogénéité des postes occupés et par les différences de structure par âge », note l’étude du ministère du travail.

Elle évalue en outre à 7% la part des salaires mensuels nets en équivalent temps plein compris entre 1 et 1,05 SMIC parmi les salariés couverts par une convention collective, dont 90% sont des ouvriers ou employés. Cette proportion inférieure à celle des smicards dans l’ensemble du salariat du privé est liée au fait que les grilles salariales conventionnelles démarrent au-dessus du salaire minimum dans une bonne partie des branches.

Là encore, le pourcentage varie fortement d’une branche à l’autre : moins de 1% dans la métallurgie, le personnel au sol des transports aériens ou, toujours, l’industrie pharmaceutique ; 25% dans la coiffure ou la propreté. A l’autre extrême, près de 12% des salariés bénéficiant d’une convention collective perçoivent plus de 3 fois le SMIC.

Leïla de Comarmond

 

 

LE PARISIEN – 08/02/2017

Le nouveau réquisitoire de la Cour des comptes

 

Dans son rapport annuel, la Cour estime que les 1,5% de croissance avancé par Bercy dans son projet de loi de finance sont optimistes.

Dépenses publiques, fiasco de l’écotaxe… le rapport annuel de la Cour des comptes se montre sévère avec la gestion du gouvernement et pessimiste quant aux prévisions de Bercy. 

La Cour des comptes vient de rendre son rapport public annuel. L’épais document – plus de 1000 pages ! – des sages de la rue Cambon porte un coup assez sévère aux prévisions du gouvernement pour l’année à venir. La Cour estime que les 1,5% de croissance avancé par Bercy dans son projet de loi de finance sont optimistes, rappelant que l’OCDE et la Banque de France privilégie l’hypothèse d’une croissance entre 1,1% et 1,3%. Pour l’institution, la baisse des taux d’intérêts en 2016 explique en grande partie le léger fléchissement du déficit à 3,3% (-0,2 points).

Attention donc, car la remontée des taux pourrait soudainement alourdir la note dès 2017, alors que la France n’est toujours pas rentrée dans les clous européens. Bref, la Cour met en garde contre toute tentation de relâchement budgétaire, alors que plusieurs candidats à la présidentielle envisagent de s’affranchir de la règle des 3%.

« Le redressement de nos comptes publics est encore loin d’être acquis et nos finances publiques sont encore fragiles et vulnérables, ce qui tend à nos isoler et nous affaiblir », avait déjà prévenu Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, lors de l’audience de rentrée mi-janvier. Enfin, le gouvernement table sur une baisse des dépenses de l’assurance-chômage, mais rien ne permet selon la Cour des Comptes de certifier qu’elle aura lieu.

La hausse des dépenses de l’Etat pointée du doigt. Pour 2016, le rapport déplore une augmentation des dépenses de l’Etat de 3%, pointant du doigt une hausse des effectifs de 14 000 agents dans la fonction publique ainsi qu’une revalorisation salariale pour certains fonctionnaires. La Cour délivre quand même un bon point aux collectivités territoriales qui poursuivent leurs efforts de baisse de la dépense publique… même si celui-ci ne sera que de 1Mdsd’€ contre 2Mds d’€ prévus initialement. Les dépenses de l’assurance maladie, elles, continuent d’augmenter (2 ,1% en 2017).

Problème récurrent, certaines missions de l’Etat ou prestations sociales sont sous-budgétisées : c’est le cas des opérations militaires extérieures de l’armée, provisionnées à hauteur de 450M d’€ alors qu’environ 1 milliard est dépensé ces dernières années. Une critique adressée par la Cour au ministère de la Défense depuis longtemps… « Aucune économie structurelle » n’est clairement présente dans la loi de finance du gouvernement selon l’institution.

Alerte sur les effectifs des CRS et des gendarmes. A l’inverse, la Cour pointe une évolution préoccupante des effectifs effectifs des CRS et de gendarmes. Depuis 2010, ils ont chuté de 7,5% alors que la protection des Français a dû être renforcée sur fond de menace terroriste. La crise migratoire, mais aussi la Cop 21 et l’Euro 2016 ont mis à rude épreuve les forces de sécurité. L’élargissement continu des missions est donc visé : il représente un surcoût pour l’Etat et une fatigue supplémentaire pour les policiers et gendarmes « déjà engagés au maximum des possibilités opérationnelles sur le terrain ».

La formation professionnelle, un terreau propice pour la fraude. Autre situation épinglée par les magistrats, celle de la formation professionnelle qui coûte 11 Mds d’€ chaque année aux entreprises. Une somme que l’Etat prend en charge indirectement à hauteur de 4,8 Mds d’€. Le hic ? La puissance publique apparaît inefficace dans ses contrôles, notamment contre la fraude, tant du côté des entreprises que de celui des salariés. Une remise à plat de la gestion des organismes chargés de collecter les versements des entreprises pour la formation professionnelle est préconisée.

Mic-mac à Levallois (Hauts-de-Seine). Cette année, le rapport de la Cour pourrait prendre un tour particulièrement politique. La haute institution s’est penchée sur la gestion de la ville de Levallois-Perret. Son maire, Patrick Balkany, est déjà mis en examen, notamment pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale aggravée. Les sages dénoncent « un système peu transparent, générateur d’irrégularités et de dérives », ainsi qu’« une information incomplète et biaisée à destination de l’assemblée constituante ». Ils pointent du doigt « des élus municipaux exposés à des situations de conflits d’intérêts », « des anomalies dans la gestion des ressources humaines » et « des pratiques contraires au droit de la commande publique ».

Le gâchis de l’écotaxe. Autre chapitre éminement politique du rapport la Cour revient sur le fiasco de l’éco-taxe, mesure phare de l’action de Ségolène Royal au ministère de l’environnement enterrée par le gouvernement. de Manuel Valls. Cette redevance pour les poids lourds circulant en France avait été abandonnée fin 2014 après la grogne des Bonnets rouges. A l’arrivée, la facture avait été salée pour les finances publiques – 1,2 Mds d’€. Les sages ont des mots particulièrement durs, évoquant « un échec traduisant un perte de vision stratégique » ainsi qu’« un gâchis patrimonial, économique, financier, industriel et social ».

Matthieu Pelloli et Jean-Victor Semeraro

 

 

LE FIGARO – 08/02/2017

La formation continue: ses 32 milliards de dépenses par an et son risque élevé de fraude

Face à un secteur à la gouvernance très complexe et malgré de nombreuses réformes qui n’ont en rien simplifié un système complexe, les magistrats de la Cour des comptes demandent à l’État de mener une véritable politique de lutte contre la fraude pour limiter les abus les plus fréquents.

Malgré de multiples réformes, le système de la formation professionnelle reste particulièrement complexe en France. La formation est désormais considérée par Bruxelles comme un secteur concurrentiel comme les autres. Il se distingue cependant par sa grande proximité avec les pouvoirs publics -l’État et les régions restant les premiers financeurs de la formation des chômeurs- et l’implication des syndicats et du patronat au cœur de sa gouvernance via les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA).

Cette alchimie complexe, conjuguée à l’importance des sommes -32 milliards d’euros en 2014 au total qui naviguent dans le système- a toujours favorisé les soupçons de fraude ou de financements occultes. La Cour des comptes les partage. «La formation professionnelle est exposée à des risques d’irrégularités et de fraude, en raison de l’importance des montants en jeu, de la multiplicité des prestataires dispensant des formations, de l’absence de régulation et de la faiblesse des contrôles», notent ses experts.

Moins de 1% des prestataires de formation contrôlés

Les magistrats recensent les plus classiques: fausses listes d’émargement, surfacturation des heures de stage, détournements du champ de la formation professionnelle. Du côté des entreprises, plusieurs contrôles ont mis à jour un procédé consistant à recruter des salariés sous contrat de professionnalisation, sans leur donner la formation pour laquelle l’entreprise reçoit pourtant une subvention. Au sein des organismes paritaires, qui prennent en charge plus de 40% des dépenses de formation des entreprises, des cas de création de dossiers fictifs de remboursement ont été aussi repérés.

Au regard de ces enjeux, les magistrats jugent l’activité de contrôle par l’État particulièrement faible. Ainsi en 2014, ses services ont contrôlé moins de 1% des prestataires de formation susceptibles de l’être. Ils appellent alors de leurs vœux l’instauration d’une véritable politique de lutte anti-fraude avec des visites régulières aussi bien auprès des organismes paritaires que des sociétés de formation.

Anne de Guigné

 

 

LE FIGARO – 08/02/2017

La fin de l’écotaxe poids lourds a coûté plus de 1 milliard d’euros aux contribuables

VIDÉOS – La Cour des comptes reproche vivement au gouvernement sa gestion dans le dossier de l’écotaxe poids lourd. Elle y voit «un échec stratégique et un abandon coûteux».

C’est l’histoire d’un fiasco que décrit par le menu la Cour des comptes dans son rapport annuel 2017. Votée à la quasi-unanimité par le parlement en 2009, dans l’élan du Grenelle de l’environnement, l’écotaxe poids lourds n’a finalement jamais vu le jour. Face à la révolte des «bonnets rouges» en Bretagne, qui détruisaient les portiques de l’écotaxe dans la région, le gouvernement Ayrault a décidé sa suspension. Une décision «prise dans la précipitation», selon les magistrats financiers, sans «qu’aucune analyse préalable de la portée de cette décision n’ait été conduite».

Et les dysfonctionnements ne se sont pas arrêtés là. S’en sont suivis des mois d’atermoiement, dus notamment à des divergences au sein de l’exécutif. A l’origine, le ministère de l’Écologie voulait maintenir la possibilité de mettre en œuvre la taxe, qui devait frapper les poids lourds utilisant 15.000 kilomètres de routes nationales ou importantes et qui devait financer la construction d’infrastructures, notamment ferroviaires ; le premier ministre avait, lui, comme objectif d’éviter que l’État paye les premiers loyers à Ecomouv’, l’opérateur privé choisi pour mettre en œuvre l’écotaxe.

Des indemnisations mal négociées et des risques de contentieux

Puis, alors que des projets alternatifs de taxation des poids lourds existaient, Ségolène Royal, ministre de l’écologie depuis avril de cette année-là, a annoncé le 9 octobre 2014, la suspension sine die de l’écotaxe. Le contrat avec Ecomouv’ a été résilié le 30 octobre. «Cette nouvelle décision n’a pas été davantage préparée que la précédente», tacle la Cour.

Surtout, elle a coûté cher. Il a fallu indemniser Ecomouv’ à hauteur de 181 millions d’euros pour la suspension de la taxe en 2014. Sachant que, selon la Cour, payer des loyers à la société n’aurait coûté que de 148 millions, voire 100 à 120 millions. Dit autrement, l’État – et donc le contribuable – ont perdu de l’argent avec l’option prise par le premier ministre d’éviter de payer les redevances. Quant à l’indemnisation liée à la résiliation définitive du contrat, elle a coûté 777 millions d’euros aux finances publiques! Pis, la Cour estime que l’État, en demandant que le paiement de cette indemnité soit étalé de 2016 à 2024, a renchéri la facture de 35 millions… Des éléments contestés par le gouvernement dans sa réponse à la Cour, qui juge que les deux indemnisations auraient été majorées de 100 millions chacune sans ces négociations. Quoi qu’il en soit, malgré ces indemnisations, s’ajoutent des risques de contentieux, évalués à 270 millions d’euros.

Actifs vendus pour une bouchée de pain

En outre, «les administrations ont engagé des dépenses de 70 millions entre 2008 et 2015, qui s’avèrent rétrospectivement inutiles», souligne la Cour. Des emplois avaient été créés aux Douanes, un système d’information mis en place… Quant aux portiques et autres éléments, qui valaient 652 millions d’euros, ils ne servent plus à rien. Certains ont été vendus, mais à prix cassé, si bien que l’État n’a récupéré que 2,19 millions. «Les serveurs informatiques ont été vendus à 2% de leur valeur», pointent ainsi les magistrats financiers.

Certes, le gouvernement a décidé de compenser la perte liée à la disparition de l’écotaxe en relevant la TICPE sur le gazole (taxe intérieure de consommation des produits énergétiques). Les finances publiques dans leur ensemble devraient en sortir gagnantes (pour 1,5 milliard d’euros de 2015 à 2024), la TICPE étant un impôt dynamique. Mais alors que les camions étrangers traversant la France auraient payé 31% de l’écotaxe, ils ne contribuent qu’à 2% de la TICPE selon la Cour ou 15% selon le gouvernement, ces transporteurs faisant peu le plein en France. Bref, le rééquilibrage des charges entre camionneurs français et étrangers est manqué. L’abandon de la taxe poids lourd constitue «un gâchis patrimonial, social et industriel» conclut la Cour. On ne saurait dire moins.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/08/20002-20170208ARTFIG00019-la-fin-de-l-ecotaxe-poids-lourds-a-coute-plus-de-1-milliard-d-euros-aux-contribuables.php

 

Cécile Crouzel

 

 

LES ECHOS – 08/02/2017

L’inquiétant creusement du déficit commercial français

Le déficit commercial est reparti à la hausse en 2016, à 48,1 milliards d’euros, après quatre années de baisse. Le solde des biens manufacturés s’est alourdi de plus de 10 milliards, dépassant son record de 2011.

« L’année 2016 n’a pas été bonne pour le commerce extérieur, ce n’est pas la peine de tourner autour du pot. » Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, a lui-même résumé, ce mardi, la situation. Pour la première fois depuis quatre ans, le déficit commercial des biens a augmenté. Il atteint 48,1 milliards d’euros en 2016, soit 2,5 milliards d’euros de plus que l’année précédente. A titre de comparaison, sur les onze premiers mois de l’an passé, l’Allemagne affiche un excédent commercial de 234 milliards d’euros.

Mais le chiffre français cache en fait une aggravation bien plus inquiétante. Car la facture énergétique a reculé, elle, de plus de 8 milliards d’euros en 2016 avec la baisse du prix du pétrole. Le solde des biens manufacturés, c’est-à-dire hors agriculture, énergie et matériel militaire, s’est creusé de plus de 10 milliards d’euros l’an passé. Il s’est élevé à 35 milliards d’euros, dépassant son record de 2011. On est donc loin du déficit zéro, hors énergie, fixé par François Hollande lors de son arrivée à l’Elysée et abandonné deux ans plus tard. Ce chiffre seul dit beaucoup sur la faiblesse du tissu productif français en général et de l’industrie en particulier. Il montre surtout qu’il n’y a pas eu d’amélioration de la compétitivité française depuis 2012.

Contre-performance pour l’automobile

Plus en détail, cette aggravation du déficit global s’explique par la contre-performance de trois secteurs traditionnellement très dynamiques : l’aéronautique, l’automobile et l’agriculture, qui « contribuent le plus fortement à la dégradation du commerce extérieur », selon Matthias Fekl. Le solde de l’automobile s’est dégradé de 2,5 milliards en un an et le problème est grave, parce que structurel. La hausse des importations de véhicules, notamment en provenance d’Allemagne, a fortement progressé tandis que l’excédent enregistré par les équipementiers, lui, s’est réduit. Ces derniers ont tendance à suivre leurs clients, les fabricants, et donc à délocaliser. « C’est un élément d’inquiétude », a avoué le secrétaire d’Etat.

Les difficultés qu’a connues le secteur aéronautique l’an passé, et en premier lieu Airbus, apparaissent, en revanche, conjoncturelles. L’avionneur a pâti de retards de livraison en 2016 dûs à des problème d’approvisionnement qui ont ralenti les chaînes de production toulousaines. Dès cette année, l’excédent commercial que dégage traditionnellement ce secteur devrait augmenter. Il en est de même pour l’agriculture. En raison d’une météo capricieuse en 2016, les récoltes ont été mauvaises.

Autre raison de l’accroissement du déficit commercial global qui pourrait se révéler n’être que temporaire : les importations d’équipements mécaniques, électroniques et informatiques ont été fortes. Cela s’explique au moins en partie par le dynamisme de l’investissement des entreprises, tirés l’an passé par la mesure de sur-amortissement des investissements productifs.

Dans une étude récente, les économistes de Coe-Rexecode notaient que, depuis 2012, les coûts salariaux horaires dans l’industrie manufacturière en France avaient progressé de 4,8 %, « soit un rythme nettement plus modéré que dans la moyenne de la zone euro (7,3 %) et qu’en Allemagne (+9,3 %) ». Les mesures du gouvernement ont permis de modérer le coût du travail mais elles n’ont donc pas à elles seules suffi à redresser la barre. Le prochain exécutif est prévenu.

Guillaume de Calignon

 

 

LES ECHOS – 08/02/2017

Commerce extérieur : les services touchés par la crise du tourisme

La balance commerciale des services, auparavant largement excédentaire, est à l’équilibre en 2016.

C’était un des points forts du commerce extérieur français. Ce secteur de l’économie a dégagé pendant plus de quinze ans des excédents récurrents qui ont atteint près de 25 milliards d’euros certaines années, comme en 2012. C’est fini. Le secteur des services affiche désormais une balance commerciale à peine excédentaire. L’excédent s’est élevé à 400 millions d’euros en 2016, contre 8 milliards l’année précédente.

En 2015, les trois quarts de cet excédent provenaient des dépenses des touristes étrangers en France. Celles-ci se sont effondrées l’an dernier, de 6 %. « Le contexte post-attentats, la mauvaise météo et les mouvements sociaux au printemps ont eu un impact sur le tourisme », a expliqué Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. En effet, l’an dernier, l’hôtellerie française a enregistré 4 millions de nuitées d’étrangers en moins qu’en 2015. Quant aux résidences et villages de vacances, la chute représente 2 millions de nuitées selon l’Insee. La dégradation est inquiétante, car le tourisme est un des atouts de la France et un secteur important dans l’économie.

Baisse du prix des destinations lointaines

Parallèlement, les Français dépensent, eux, de plus en plus à l’étranger, ce qui s’explique notamment par la baisse du prix des destinations lointaines. Les services de transport sont aussi moins rémunérateurs. La faiblesse des échanges de marchandises pèse sur leur prix. Enfin, on assiste à une tendance à « l’externationalisation des services support par les entreprises dans les pays émergents », a indiqué Matthias Fekl. Récemment, l’institut COE-Rexecode remarquait que « la part des exportations françaises de services dans le total de la zone euro poursuit sa chute : elle s’établit au deuxième trimestre 2016 à 14,4 %, soit son plus bas niveau depuis 2000 ». Bref, quelles qu’en soient les raisons, l’exportation de services, un des moteurs de l’économie française, a calé l’an passé.

La balance française des transactions courantes – qui prend en compte les exportations et importations de biens et services ainsi que les dividendes et salaires perçus et reçus de l’étranger et les investissements – est de plus en plus déficitaire. Alors que le déficit courant ne représentait que 0,2 % du PIB en 2015, il atteint 1,1 % de la richesse nationale produite en 2016. Pas de quoi paniquer à court terme, puisque Bruxelles considère qu’il n’y a danger qu’à partir d’un déficit courant représentant 4 % du PIB. Mais l’Allemagne, elle, devrait dégager un excédent de plus de 9 % de son PIB. Un record mondial qui prouve que les économies des deux pays divergent. De façon plus profonde, leurs intérêts commerciaux aussi ne sont plus convergents. Ce n’est pas une bonne nouvelle à l’heure du Brexit et de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Guillaume de Calignon

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 08/02/2017

Agriculture : les défaillances d’exploitations en forte hausse

Les redressements ou mises en liquidation ont augmenté de 4 % en 2016.
En crise profonde, le secteur est le seul à afficher cette tendance.

L’agriculture est à la traîne. C’est la seule activité économique où les défaillances d’entreprises se sont encore aggravées en 2016, avec une nouvelle hausse de +4 %, pour 1.331 redressements ou mises en liquidation. Certaines productions agricoles sont encore plus mal loties que l’ensemble du secteur. C’est le cas de l’élevage, où les défaillances ont fait un bond de +30 % pour ce qui concerne la production laitière et +83 % dans le cas des élevages de porcs.

Dans tous les autres secteurs de l’économie, elles ont diminué de plus de 8 % selon la société Altares. Les entreprises non agricoles ont gagné en profitabilité, selon Thierry Millon, le directeur des études chez Altares, grâce aux mesures gouvernementales telles que le Cice (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), le pacte de responsabilité ou la baisse du pétrole.

Dans le secteur de l’agriculture, accablé par deux années de crise très profonde – crise du porc, impact de la fin des quotas laitiers… -, cela n’a pas suffi. Pourtant, selon le ministère de l’Agriculture, l’Etat a accordé 2,8 milliards d’euros d’allégements de charges sociales et fiscales supplémentaires aux entreprises agricoles et agroalimentaires en 2016 par rapport à 2012, à la veille de la mise en oeuvre du Cice et du pacte de solidarité.

Il faut néanmoins noter que l’essentiel de la baisse de charges (1,14 milliard) qui bénéficient aux exploitants agricoles concerne les charges patronales. L’impact du Cice, lui, est près de trois fois moindre, à 392 millions d’euros, tandis que la baisse des cotisations individuelles des exploitants a atteint 675 millions d’euros. Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), met en garde contre une interprétation trop rapide des chiffres et souligne que « les charges sociales des agriculteurs ont baissé parce que leurs revenus ont baissé ».

En 2017, « l’impact de ces allégements devrait plus se ressentir en 2017 du fait de la mesure annoncée par Manuel Valls, Premier ministre en février 2016, de diminution de 10 points des charges sociales combinée à un revenu en retrait », précise encore Xavier Beulin. Et pourtant, la FNSEA s’attend à une accélération des défaillances cette année.

Selon le ministère de l’agriculture, la diminution des charges sur l’ensemble de la filière devrait atteindre 4,06 milliards d’euros au total, dont 2,26 milliards bénéficiant aux agriculteurs et 1,8 milliard aux coopératives et aux industries agroalimentaires.

Pas mieux en fin d’année

Tous secteurs de l’économie confondus, le quatrième trimestre a vraiment confirmé l’amélioration de l’état de santé des entreprises françaises, avec une nouvelle baisse des défaillances par rapport à la même période des trois années précédentes. Là encore, l’agriculture est à contre-courant. On ne voit pas poindre le moindre signe d’amélioration en fin d’année.

Au global, l’emploi dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire représente 1.200.000 salariés équivalents temps plein, employés par 241.000 établissements – une masse salariale de 34 milliards d’euros, dont 23 milliards d’euros entrant dans l’assiette du Cice.

Marie-Josée Cougard

 

 

LE FIGARO – 08/02/2017

BNP Paribas accélère sa transformation digitale

Pour investir 3 milliards d’ici à 2020 et augmenter ses profits, la banque va lancer un plan d’économies de 3,4 milliards.

BNP Paribas a très bien traversé l’année 2016. Malgré un environnement de taux très bas pesant sur ses marges et un durcissement réglementaire, la première banque française a dégagé un bénéfice net de 7,7 milliards d’euros, en hausse de 15,1 % par rapport à 2015. Un résultat comparable à ceux enregistrés en 2010 et en 2007, avant la crise financière.

BNP Paribas se fixe désormais pour objectif de faire croître ce résultat d’au moins 6,5 % par an en moyenne, d’ici à 3 ans. Dans le même temps, ses revenus devraient augmenter de plus 2,5 % annuellement en moyenne. Pour y parvenir, la banque de la rue d’Antin s’appuiera sur son nouveau plan de développement 2017-2020, dont les détails seront dévoilés le 20 mars.

Ce plan ambitieux a été conçu à partir d’hypothèses économiques prudentes (remontée graduelle des taux d’intérêt et croissance modérée dans la zone euro et aux États-Unis). Il repose sur l’investissement de 3 milliards d’euros, essentiellement dans le numérique.

Tous les métiers de la banque seront concernés par l’accélération de la «transformation digitale» et l’utilisation des données des clients. À commencer par la banque de détail, dont le réseau poursuivra sa mue. Le nombre d’agences devrait donc continuer à diminuer pour s’adapter à la moindre fréquentation des clients. Dans les pays du Vieux Continent où elle est très présente (Belgique, Italie, France), le nombre d’agences a déjà fondu de plus de 10 % depuis 2012. En France, 236 agences ont discrètement fermé leur porte en quatre ans (1964 agences au total fin 2016).

3,4 milliards d’euros d’économies entre 2017 et 2020

En parallèle, Hello Bank! continuera à monter en puissance. La banque en ligne compte aujourd’hui 2,5 millions de clients en Europe, dont 284.000 en France (et 1,54 million en Allemagne). Les dirigeants de la banque constatent depuis l’automne et l’annonce des hausses de tarifs bancaires, une augmentation des demandes d’ouvertures de comptes dans l’Hexagone. La banque d’affaires et les services financiers (leasing automobile, crédit conso…) accéléreront aussi leur digitalisation.

Ces investissements seront financés par des économies. BNP Paribas entend réaliser 3,4 milliards d’euros d’économies entre 2017 et 2020. Avec cette réduction de coûts massives et ces investissements, la banque espère générer 2,7 milliards d’euros d’économies par an à partir de 2020.

Contrairement au plan précédent (2014-2016), «l’objectif ne réside pas dans ces seules économies, mais bien dans la transformation qualitative de notre modèle bancaire au service du client» obtenu grâce aux transformations digitales, a expliqué mardi Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas. Au cours des trois prochaines années, le groupe a aussi prévu de verser 50 % de ses bénéfices sous forme de dividende, contre 45 % en 2016. Cela aboutira à un dividende en hausse moyenne de 9 % par an.

Chute de l’action en Bourse

Pour autant, l’action BNP Paribas, qui a atteint des sommets début janvier (62 euros), a dévissé de 4,77 % (à 57,15 euros) mardi à la Bourse de Paris. Et entraîné dans son sillage, les autres valeurs bancaires françaises. «Le plan de développement est prudent. Tenant compte des contraintes réglementaires et de la concurrence accrue dans la banque de détail, il prévoit une hausse timide de l’activité, pour mettre l’accent comme le précédent sur les gains d’efficacité, tirés cette fois par la digitilsation», estime Gildas Surry, analyste chez Axiom IM.

La banque de détail reste sous pression en France alors que l’arrivée prochaine d’Orange Bank sur le marché fait craindre une guerre de prix et un effondrement des marges comparable à celui qui a suivi l’entrée de l’opérateur Free sur le marché de la téléphonie mobile. De plus, la loi Macron, qui facilite depuis le 6 février les démarches des particuliers pour changer d’établissement, pourrait favoriser les banques en ligne, aux tarifs moins élevés, au détriment des établissements traditionnels.

Les résultats de BNP Paribas au quatrième trimestre, ont aussi déçu les investisseurs. «Ils étaient inférieurs aux attentes des analystes et les perspectives pour la banque de détail en 2017 sont jugées un peu faibles par le marché», estime Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion. «En 2017, les revenus de la banque de détail en France vont continuer de se dégrader, de façon moins importante qu’en 2016 mais ils subiront encore la pression des taux bas», a expliqué Thierry Laborde, directeur général adjoint de BNP Paribas. La banque anticipe toutefois de meilleures perspectives en France à partir de 2018.

En revanche, au cours des trois derniers mois de l’année, la situation a été nettement plus positive dans le pôle Corporate and Institutional Banking (CIB) où, à l’instar de nombreux acteurs du secteur financier, BNP Paribas a bénéficié du bond des activités de courtage, qui a suivi l’élection de Donald Trump aux États-Unis.

Danièle Guinot

 

::: SOCIAL

LE FIGARO – 08/02/2017

À Chartres, des médecins manifestent contre la violence

REPORTAGE – Il y a une semaine, le docteur Patrick Rousseaux a été tué par un ex-patient à son cabinet de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

C’est «un sentiment de peine mêlé d’effroi et de colère» que les médecins sont venus exprimer mardi devant la préfecture d’Eure-et-Loir à Chartres. Une cinquantaine de médecins, mais aussi quelques infirmières ou pharmaciens, arborant un brassard blanc en signe de deuil, ont manifesté, une semaine après le meurtre d’un confrère, tué par un ex-patient à son cabinet de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Également en signe de solidarité, environ la moitié des cabinets médicaux avaient fermé leurs portes dans la matinée en Eure-et-Loir, selon le syndicat départemental des médecins.

«On voit bien que les incivilités augmentent!, s’exclame le Dr Jean-Paul Ortiz, président national de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). C’est tous les jours, y compris dans les petites villes… Si ça continue la désertification médicale va encore s’accentuer.» Isabelle, généraliste, raconte que son associée «a déplaqué de Trappes, car elle n’en pouvait plus»: «Agressée plusieurs fois, elle avait demandé à la police d’être accompagnée dans ses visites de nuit, mais cela lui avait été refusé.»

Président de la Fédération des médecins de France, le Dr Jean-Paul Hamon rapporte l’histoire d’«une de mes anciennes internes, dans le 92, qui a fait une consultation dans un logement où flottait un drapeau de Daech…». Et aussi celle de cette femme médecin, à La Réunion, qui a signalé, en décembre, aux services sociaux une petite fille marquée de brûlures de fer à repasser. «Trois jours après, le père venait avec un fusil de chasse, la menaçant d’incendier son cabinet et sa voiture!, indique-t-il. J’ai écrit au ministère, à l’Élysée, au Défenseur des droits. Seul ce dernier s’est mobilisé. Il a fallu faire un rappel au procureur pour qu’il contacte le médecin. Que penser d’un État qui ne respecte pas ses médecins?» Une autre généraliste renchérit: «On est un maillon invisible, et pourtant un ciment sociétal.» «La ministre viendra-t-elle demain à l’enterrement?, s’interroge-t-elle. Qui s’intéresse à nous? On abuse de nous sur tous les fronts.»

À 14h30, une délégation a été reçue par le préfet. «Les solutions sont toutes sur la table!, indique le Dr Ortiz. Nous réclamons des boutons d’alerte, comme dans les bijouteries ou les banques. Des caméras de surveillance aux abords des cabinets, qu’on puisse être accompagné en cas de visite la nuit et que nos numéros de portables soient reconnus dans les commissariats, de manière à être prioritaires. Cela fonctionne déjà dans certains départements.»

«En trois mois, on en est au quatrième cas dramatique, poursuit le Dr Ortiz. Bref, il y a tellement de choses à faire. Qu’attend le gouvernement? Le prochain mort?» Le docteur Patrick Rousseaux, 64 ans, avait été retrouvé par son associé mercredi 1er février, lardé de 48 coups de couteau. Interpellé aux Mureaux (Yvelines), un homme de 41 ans, ancien patient du Dr Rousseaux, a été placé en garde à vue peu de temps après. La veille, une violente agression avait lieu à Limoux (Aude). Selon le journal L’Indépendant, un généraliste entamait sa journée de consultation, quand un patient, mécontent de devoir rester trop longtemps en salle d’attente, l’a frappé, avant de lui jeter une pierre au visage.

En 2015, 924 attaques verbales ou physiques ont été répertoriées par l’Observatoire de la sécurité des médecins. «Mais tous les vigiles, toutes les caméras du monde et tous les doubles sas, déplore le Dr Hamon, seront impuissants à arrêter cette violence insidieuse et perverse qui conduit parfois les médecins et les autres soignants au suicide. Trois plus que dans la population générale.»

L’Ordre des médecins réclame des solutions pérennes

La Santé, l’Intérieur, la Justice. Pas moins de trois ministères s’étaient penchés, le 20 avril 2011, au chevet des professionnels de santé, pour signer, avec les conseils de l’Ordre concernés, un protocole relatif à leur sécurité. Une circulaire du ministère de l’Intérieur suivait le 6 juin de la même année pour préciser aux préfets comment mettre en œuvre, au niveau local, ce protocole national. Hélas, six ans plus tard, 42 départements ne l’ont toujours pas signé. Dans les autres, de nombreuses expérimentations ont été tentées. «Il faut en finir avec cette culture, bien française, de l’expérimentation, s’agace le Dr Patrick Bouet, président de l’Ordre national des médecins, et il faut aujourd’hui regarder quelles sont les solutions qui ont donné des résultats et que nous ayons la volonté de les généraliser sur le territoire.»

Une volonté que l’Ordre a semble-t-il évoquée le 15 décembre dernier chez le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux. «Nous n’avons pas, pour l’instant, été suivis par la ministre de la Santé», regrette le médecin. Les solutions ne manquent pas: création d’un bouton d’appel d’urgence, accompagnement des professionnels de santé par des agents lors de visites sensibles, géolocalisation des médecins ou encore vidéosurveillance… «Des dizaines d’initiatives ont été prises, il faut maintenant évaluer et généraliser», explique le Dr Bouet.

Stéphane Kovacs

 

::: POLITIQUE

LE PARISIEN – 08/02/2017

Présidentielle : la visite nocturne de Hamon sur un chantier du métro parisien

 

Le député des Yvelines était en visite de 02H00 à 03H00 du matin à la station Raspail sur la ligne 4.

Le candidat à l’élection présidentielle s’est rendu dans la nuit de mardi à mercredi sur un chantier du métro parisien.

«La France ne s’arrête pas de vivre entre 21H00 et 07H00, notamment dans les services publics qui assurent une continuité». Pour cette raison, Benoît Hamon s’est rendu dans la nuit de mardi à mercredi sur un chantier du métro parisien afin notamment de mettre en lumière les difficiles «conditions de travail». Le candidat socialiste à l’élection présidentielle a prévenu qu’il effectuerait «beaucoup de déplacements de nuit» durant la campagne présidentielle et jusqu’au premier tour le 23 avril.

«Ca m’intéresse de voir comment on peut améliorer les conditions de ceux qui travaillent la nuit, surtout quand ce sont des situations extrêmement exposées à des tâches répétitives, à des cadences qui sont dures, au travail en extérieur», a-t-il poursuivi.en visite de 2 heures à 3 heures du matin à la station Raspail sur la ligne 4.

«La France des invisibles»

«Il y a des métiers qui abîment les organismes et le compte pénibilité mis en oeuvre sous le précédent quinquennat et qui doit se déployer maintenant, doit à mes yeux être renforcé afin que ceux qui ont eu un métier pénible puissent partir plus tôt à la retraite», a précisé Benoît Hamon, en exprimant sa volonté de parler «positivement» de «la France des invisibles».

L’actuel compte de prévention pénibilité, qui fait partie du compte personnel d’activité mis en place par la loi Travail votée en 2016, permet d’accumuler des points et de bénéficier en échange de formation, d’un temps partiel ou d’un départ anticipé à la retraite.

Casque de chantier sur la tête et gilet fluo orange sur les épaules, Benoît Hamon s’est rendu sur les quais en réfection de la station, où s’affairaient une grosse vingtaine d’ouvriers de la RATP. «On a une grosse machine comme la RATP qui travaille 24 heures sur 24. Comme usager on n’en est pas toujours 100% satisfait (…) mais il y a quand même là une qualité de service public qu’on nous envie dans le monde entier», a-t-il estimé.

L’ancien ministre de l’Education a également réaffirmé son souhait de placer «la question sociale au coeur de l’élection présidentielle», en répondant à des problématiques concrètes du «quotidien des Français»

Il a aussi décoché une flèche à ceux qui attaquent sa proposition de revenu universel en lui reprochant de ne pas être le candidat du travail. «Ce sont les paresseux de la pensée qui disent ça. Pour le coup, revenu universel c’est travail universel car si on donne les moyens à chacun de disposer d’instruments pour pouvoir s’il le veut réduire son temps de travail, cela libère du travail, créé de l’emploi», a-t-il répondu.

 

LE FIGARO – 08/02/2017

La droite resserre les rangs derrière François Fillon

VIDÉO – «Il n’y a pas de plan B, il y a un plan A comme attaque», a lancé devant ses troupes le candidat de la droite et du centre, qui entend relancer une campagne entravée depuis quinze jours.

François Fillon est à l’offensive. Avant de publier, ce mercredi, une «lettre aux Français» dans la presse quotidienne régionale – véritable plaidoyer pro domo -, le candidat a consacré sa matinée de mardi à remobiliser les parlementaires, avant de se rendre l’après-midi à Troyes (Aube), chez le sénateur maire LR François Baroin.

Mais en fin de journée, dans son édition de mercredi, Le Canard enchaîné faisait état, pour la troisième semaine consécutive, de nouvelles révélations sur l’épouse du candidat. Penelope Fillon aurait touché 45.000 euros d’indemnités de licenciement, payées par l’Assemblée nationale, en deux fois «alors que, selon le journal satirique, la législation ne prévoit pas un tel niveau d’indemnités de licenciement pour un collaborateur parlementaire». L’hebdomadaire affirme que l’épouse du candidat a perçu, en août 2002, «16.000 euros d’indemnités, soit l’équivalent de cinq mois de salaires» tandis qu’elle avait retrouvé un mois plus tôt un emploi auprès du suppléant de François Fillon, Marc Joulaud. L’épouse du candidat aurait également touché, en novembre 2013, «29.000 euros de primes» après avoir de nouveau travaillé pendant un an et demi pour son mari redevenu député.

Dans un communiqué publié mardi soir, intitulé «Les mensonges du Canard enchaîné », François Fillon dénonce les «erreurs manifestes» de l’article du journal. Il souligne que «les chiffres (…) rendus publics lundi (lors de sa conférence de presse, NDLR) comprenaient la totalité des sommes figurant sur les bulletins de paye de (son) épouse, y compris les indemnités diverses de fin de contrat». Et il affirme que Penelope Fillon n’a pas reçu, en novembre 2013, la somme de 29.000 euros mais «7754,02 euros comprenant les congés payés».

Cette nouvelle polémique peut-elle remettre en cause les bénéfices de la séance de motivation du matin, au QG parisien du candidat? François Fillon a certes donné du «mes chers amis» aux parlementaires Républicains et centristes qu’il a reçus pendant une petite heure. Mais c’est à une reprise en main en bonne et due forme qu’il s’est livré. Un participant décrit «une organisation militaire». «Il n’y a pas de plan B, il y a juste un plan A comme attaque», a lancé le candidat, qui a consacré l’essentiel de son intervention à reprendre les arguments qu’il avait développés la veille face à la presse. «À travers cette crise, c’est bien la question de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance des pouvoirs qui est posée», a insisté le député de Paris. Relayant la ligne de défense de ses avocats, il a martelé: «Un parlementaire ne peut pas faire l’objet d’une incrimination pénale pour détournement de fonds publics.»

François Fillon a en outre annoncé plusieurs réaménagements dans son dispositif de campagne. Les deux présidents de groupes de l’Assemblée nationale et du Sénat, Christian Jacob et Bruno Retailleau, vont désormais se partager la direction politique de la campagne. «C’est un resserrement du dispositif, et la présence de Jacob dans le cœur du réacteur garantit la proximité avec tous les députés», se félicite le sénateur LR de la Manche, Philippe Bas.

Et pour mettre un terme aux cafouillages dans la communication du candidat, qui avait six porte-parole de campagne, François Fillon a promu mardi Thierry Solère, l’ex-président du comité d’organisation de la primaire, comme «seul porte-parole officiel». Le député LR des Hauts-de-Seine coordonnera les interventions «de tous ceux qui ont accès aux médias», selon les termes utilisés par le candidat.

Pour bien montrer que l’ancien premier ministre est le porte-drapeau de la droite et du centre, la parole a été donnée lors de cette réunion aux présidents des groupes centristes de l’Assemblée nationale et du Sénat, Philippe Vigier et François Zocchetto. «Sans cette alliance, on ne gagnera pas, car la tentation est forte, chez les centristes, d’aller chez Emmanuel Macron», a expliqué en substance le patron des députés centristes. Mais derrière cet appel à l’union demeure la question centrale des investitures accordées à l’UDI. «On a compris que l’UDI était tout à fait disposée à soutenir notre candidat… pourvu que nous lui donnions les circonscriptions qu’ils demandent», ironise un élu LR.

Après les interventions «officielles», des doigts se sont levés dans la salle. Outre le président du Sénat Gérard Larcher, un seul parlementaire a pu s’exprimer: le député UDI des Français de l’étranger Meyer Habib. S’adressant à l’auditoire, François Fillon avait évoqué un peu plus tôt les «doutes» éprouvés par «certains» élus de LR. «Je ne leur en veux pas», avait assuré le candidat. «Je lui ai répondu que tout le monde avait douté, même si certains seulement le lui avaient dit, mais que depuis sa conférence de presse, c’était l’unité absolue derrière lui, Républicains et centristes confondus», confie Meyer Habib.

François Fillon a effectivement déjoué toute tentative de «plan B». «Il n’y avait pas de consensus possible faisant l’unanimité sur un autre nom», estime Philippe Bas. «Avec le retrait réaffirmé à trois reprises d’Alain Juppé, il n’y a pas de plan B qui tienne la route», admet Philippe Gosselin. Une semaine plus tôt, le député LR de la Manche avait lancé un appel au maire de Bordeaux, qui y a donc répondu par une fin de non-recevoir.

Jugeant que le candidat avait été «très bon» lors de sa conférence de presse, les parlementaires ont retrouvé mardi un espoir qui reste néanmoins fragile. «On sentait un regain d’optimisme dans l’assistance, mais toujours teinté d’incertitude sur le rebond dont François Fillon peut bénéficier dans l’opinion», confie Christian Kert.

En réalité, tous ont envie de tourner la page et d’entrer pleinement en campagne. Même si, comme l’a affirmé le député du Nord et ex-sarkozyste Sébastien Huyghe, «la colère des électeurs de droite est à la hauteur de leur déception». Avant les nouvelles révélations du Canard, les réactions relevaient plutôt du soulagement. «Fillon, c’est le patron, tout le monde est derrière lui», résumait Valérie Boyer (Bouches-du-Rhône). Son collègue Marc Le Fur (Côtes-d’Armor) fustigeait «un complot organisé». «La droite a un candidat très légitime, dont la campagne est entravée par des affaires lancées en pâture à l’opinion publique», dénonçait encore Philippe Goujon (Paris).

Dans sa «Lettre aux Français», Fillon cherche à répondre au «trouble» de l’opinion, qu’il «comprend parfaitement». Il réaffirme qu’il a «toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté» et réitère ses «excuses» pour ne pas avoir interrompu plus tôt sa collaboration avec sa femme. «Reste à savoir quelle va être la température donnée par les sondages. On ne pourra pas les ignorer», estime néanmoins un élu filloniste.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/07/35003-20170207ARTFIG00324-la-droite-resserre-les-rangs-derriere-francois-fillon.php

 

Judith Waintraub et Sophie Huet

 

 

L’OPINION – 08/02/2017

Remue-ménage en vue à la DGSE

L’après-Hollande se prépare déjà en coulisses dans le monde des services secrets. Nomination à la DGSE, réforme des structures existantes, les services de renseignements seront en haut de l’agenda du prochain chef de l’Etat

Alors que la France est toujours sous la menace terroriste et que les tensions internationales s’avivent, le directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure, Bernard Bajolet, doit en principe quitter son poste le 21 mai prochain, jour de son 68ème anniversaire. Sa succession est ouverte et elle sera l’un des premiers dossiers sur le bureau du prochain chef de l’Etat élu le 7 mai, qui pourrait également avoir à engager des réformes de structures. Plusieurs schémas sont sur la table. Dans les équipes de campagne, les spécialistes phosphorent.

C’est un anniversaire qui tombe un peu trop tôt. Le 21 mai prochain, Bernard Bajolet aura 68 ans et, atteignant la limite d’âge, il devra quitter son poste de directeur de la DGSE. Élu deux semaines auparavant, le nouveau président de la République devra nommer son successeur à la tête des services secrets. Ce sera l’une de ses toutes premières nominations importantes, à moins que le gouvernement ne parvienne à bricoler un dispositif juridique permettant à Bernard Bajolet d’assumer lui-même un bref intérim. Quoi qu’il en soit, le renseignement et la DGSE s’imposent en haut de l’agenda du futur chef de l’État.

Dans les équipes de campagnes, les experts s’activent… discrètement. Ainsi, chez Emmanuel Macron, François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies, ou l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran, ancien directeur de la DGSE (2000-2002) sont écoutés. À droite François Fillon s’appuie d’abord sur son ancien directeur de cabinet à Matignon Jean-Paul Faugère, pour traiter ses sujets sensibles.

Tous les lobbies, tous les spécialistes, toutes les ambitions font le siège des vainqueurs potentiels de la présidentielle. Pour certains, les résultats des primaires n’ont pas été à la hauteur de leurs espérances. Les milieux policiers notamment, misaient sur Nicolas Sarkozy et Manuel Valls. Las ! La défaite d’Alain Juppé a également douché quelques espoirs…

Stagiaire. Chacun arrive avec son idée, qui de nouvelles têtes, qui de réformes de structures. Pour l’heure, peu de noms circulent quant à un successeur possible de Bernard Bajolet à la tête de la DGSE. Ce diplomate est un proche de longue date de François Hollande qu’il tutoie pour l’avoir accueilli comme stagiaire de l’ENA à l’ambassade d’Alger. Pour la première fois, l’idée d’une nomination interne est envisagée, avec la promotion d’un des principaux cadres du Service.

Jusqu’à présent, les directeurs de la DGSE ont toujours été choisis à l’extérieur, parmi les militaires, les préfets ou les diplomates, comme si le gouvernement se méfiait de la « Centrale ». Pour beaucoup, une promotion interne confirmerait la confiance que l’hôte de l’Élysée témoigne au personnel de ce service de l’État, certes un peu particulier, mais qui a acquis une nouvelle légitimité au sein des institutions publiques.

À droite, certains experts s’interrogent sur une réforme en profondeur du renseignement. Deux grands sujets sont sur la table : le rôle du Coordonnateur national du renseignement (CNR) à l’Élysée et la création d’une NSA à la française, en cassant la DGSE en deux entités.

Créé en 2008 par Nicolas Sarkozy, le CNR n’a jamais complètement trouvé sa place dans le dispositif du renseignement. En neuf ans, cinq hommes ont occupé ce poste, dont quatre sous François Hollande. Le CNR est entouré d’une toute petite équipe de six personnes installée rue de l’Élysée et qui n’a pas de rôle opérationnel direct. Certains souhaitent donner plus d’importance au CNR, peut-être en y nommant un général spécialiste du renseignement. Il s’agirait alors de piloter les différents services de la communauté du renseignement depuis l’Élysée, sur le modèle du Director of National Intelligence (DNI) américain.

Naturellement, les grands patrons des services, comme la DGSE ou la DGSI – ou ceux qui aspirent à le devenir – voient cette perspective d’un très mauvais œil. L’expérience américaine aurait plutôt tendance à leur donner raison : Washington a rajouté un niveau bureaucratique à un univers qui n’en manquait pas. L’exemple britannique invite aussi à la prudence, comme on l’a vu à l’époque de la guerre d’Irak (2003) : lorsque le renseignement est dirigé d’en haut, par le niveau politique, la tentation est forte de faire dire aux services uniquement ce que le pouvoir a envie d’entendre… La pluralité des sources est, à cet égard, une garantie pour la qualité du travail des services et pour la liberté de choix des décideurs.

Ecosystème. Néanmoins, une meilleure coopération entre les différents services est une nécessité, qui n’échappe à aucun spécialiste. Certes, d’importants progrès ont été réalisés ces dernières années, mais l’alternance politique et de nouvelles réformes pourraient être l’occasion de relancer des rivalités. Parmi ces réformes, l’idée de couper la DGSE en deux revient sur la table. Les policiers de la DGSI se plaignent parfois de ne pas avoir suffisamment accès aux interceptions qui relèvent de la Direction technique (DT) de la DGSE. D’où le projet de créer une « agence » chargée uniquement des interceptions, comme la NSA américaine ou le CGHQ britannique, et qui alimenterait les autres services.

La DGSE est évidemment vent debout contre cette perspective, qui la priverait de la moitié de ses effectifs, en sortant la DT de son « écosystème ». La DGSE entend rester un « service intégré », gage, selon elle, de son efficacité à moindres frais. Autre menace vue du Boulevard Mortier : l’idée de lui retirer son bras armé pour les opérations clandestines, le Service Action. Comme le SAS britannique ou le JSOC américain, le Commandement des opérations spéciales (qui relève des armées) pourrait récupérer ces missions. Au risque d’une confusion entre opérations militaires et clandestines. Seules ces dernières ne sont pas publiquement assumées par le gouvernement.

D’autres propositions, comme celle de la commission Fenech sur les attentats visant à la création d’une Agence nationale de lutte contre le terrorisme, sont également avancées. Mais comme le dit un haut fonctionnaire au cœur du dossier, invitant à la prudence, « on doit améliorer les choses, mais c’est aussi simple que de changer les pièces d’une voiture en train de rouler ». Car, face à la menace terroriste et à la montée des tensions internationales, le renseignement ne peut se payer le luxe d’une sortie de route, pour une réforme mal pensée. Ou mal conduite.

Jean-Dominique Merchet

 

::: INTERNATIONAL

LE MONDE – 08/02/2017

Le Parlement écossais se prononce contre le lancement du « Brexit »

Les députés écossais ont voté symboliquement mardi contre le projet de loi du autorisant la première ministre britannique Theresa May à lancer le processus du Brexit.

Le Parlement écossais, dominé par les indépendantistes du Parti national écossais (Scottish National Party, SNP), a voté symboliquement, mardi 7 février, à une majorité écrasante contre le projet de loi du gouvernement britannique autorisant la première ministre Theresa May à lancer le processus du Brexit – la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).

Ce vote, acquis par 90 voix contre le projet et 34 pour, n’a aucun poids à Londres. La Cour suprême a statué en janvier : seul le Parlement à Westminster devait être consulté sur le Brexit, s’opposant à une consultation des Parlements régionaux. Et ce sera le cas mercredi : les députés britanniques voteront en première lecture sur le texte permettant de lancer la procédure de divorce d’avec l’UE, avant son examen par la chambre des Lords.

Cela n’a pas empêché le SNP de présenter son vote comme « l’un [d]es plus significatifs dans l’histoire du Parlement écossais depuis la dévolution » accordée aux Parlements régionaux, selon la première ministre, Nicola Sturgeon : « Ce vote est beaucoup plus que symbolique. C’est un test-clé pour savoir si la voix de l’Ecosse est écoutée et si nos souhaits peuvent être pris en compte au sein du processus britannique [de sortie de l’UE]. »

Le Parti travailliste écossais en renfort

Le Parti travailliste écossais, fort de vingt-quatre représentants au Parlement régional, avait également fait part de son opposition au projet de loi gouvernemental, apportant ainsi suffisamment de voix au SNP – qui a 63 représentants sur 129 – pour assurer le résultat du vote. Sa cheffe, Kezia Dugdale, a toutefois appelé Nicola Sturgeon à cesser d’utiliser le Brexit pour brandir la menace d’un nouveau référendum sur l’indépendance.

Lors du référendum de 2014, Edimbourg s’était vu promettre d’être considéré comme un « partenaire égal » à Londres au sein du Royaume-Uni si la région rejetait la scission, ce qu’elle a fait par 55 % des voix. Vingt mois plus tard, l’Ecosse a voté à 62 % pour rester dans l’UE, mais le Brexit l’a emporté avec 52 % des voix dans l’ensemble du pays.

L’Irlande du Nord a elle aussi voté majoritairement pour le maintien dans l’UE, tandis que le pays de Galles s’est rallié à la position de l’Angleterre, favorable à une sortie.

 

LES ECHOS – 08/02/2017

Varsovie et Berlin tentent de resserrer leurs liens

 

« L’Allemagne et la Pologne sont deux Etats européens qui ont un rôle important à jouer du fait des changements en cours dans l’Union européenne »,

a déclaré la Première ministre polonaise Beate Szydlo aux côtés d’Angela Merkel à Varsovie

Varsovie a réservé un accueil chaleureux à Angela Merkel, qui a insisté sur les valeurs.

L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis et le vote britannique en faveur du Brexit rebattent les cartes en Europe. Après s’être opposés sur la politique d’asile , Berlin et Varsovie ont cherché mardi à ressouder les liens alors que Bruxelles menace le gouvernement polonais de suspendre ses droits de vote au sein de l’Union européenne (UE) à cause de sa politique jugée autoritaire.

« L’Allemagne et la Pologne sont deux Etats européens qui ont un rôle important à jouer du fait des changements en cours dans l’Union européenne », a déclaré la Première ministre polonaise Beate Szydlo aux côtés d’Angela Merkel, venue à Varsovie pour un déplacement de plus de sept heures.

Kaczynski « pro-Merkel »

Détail crucial, la chancelière allemande devait ensuite rencontrer Jaroslaw Kaczynski, chef de file du parti conservateur Droit et Justice (PiS) perçu comme celui qui tire les ficelles à Varsovie. « Merkel serait le mieux pour nous », avait pris soin de déclarer celui-ci auparavant à la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » tout en critiquant Martin Schulz, le rival d’Angela Merkel . L’an dernier, Jaroslaw Kaczynski avait fustigé la politique de migrants de cette dernière et jugé que l’Allemagne n’était pas à la hauteur de la « domination discrète » qu’elle exerce en Europe.

Changement de donne diplomatique

L’élection de Donald Trump, qui plaide pour un resserrement des liens avec Vladimir Poutine et le Brexit, qui prive l’Union d’un ardent défenseur d’une ligne dure face à Moscou, incitent toutefois Varsovie à revoir sa copie et se retourner vers Angela Merkel, qui sert de rempart contre l’ennemi héréditaire russe et se dit prête à assumer plus de responsabilité en matière de défense.

Témoin de ce rapprochement, la chancelière et la Première ministre ont décidé de mettre en place un groupe de travail sur le projet controversé de nouvel oléoduc russo-européen, que Berlin avait poussé . « P our la Pologne, il n’est pas acceptable que Nordstream 2 soit réalisé », a martelé Beate Szydlo.

Dérive autoritaire

Angela Merkel, qui s’est posée face à Donald Trump en garante des valeurs libérales et démocratiques, s’est félicitée que le gouvernement polonais veuille répondre aux questions de la Commission européenne sur l’Etat de droit, l’indépendance des médias et de la justice.

Bruxelles s’inquiète d’une dérive autoritaire en Pologne. « Je souhaite que la discussion soit très constructive », a dit l’ancienne citoyenne de RDA en invitant la Pologne à être à la hauteur de son passé. « Solidarnosc a aussi marqué ma vie », a-t-elle dit en soulignant l’influence du syndicat sur la fin de la guerre froide. « De cette période, nous savons à quel point les sociétés plurielles, une justice indépendante et les médias sont importants car tout ceci n’existait pas avant ».

La veille, le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen avait menacé Varsovie de suspendre ses droits de vote . « On ne peut pas passer de compromis sur l’Etat de droit. Soit vous respectez l’Etat de droit, soit ce n’est pas le cas », a dit le Finlandais à Reuters. Une telle mesure devrait toutefois être votée à l’unanimité par les autres Etats membres. Or la Hongrie a signalé son soutien à son voisin.

Thibaut Madelin et Gabriel Grésillon

 

 

LE FIGARO – 08/02/2017

Commerce : Trump déterminé à réduire le déséquilibre avec la Chine

La nouvelle Administration américaine est prête à remettre en question des décennies de prinicipes fondamentaux du commerce international pour favoriser ses intérêts.

La Chine reste le premier pays avec lequel les États-Unis accumulent un déficit commercial en 2016. Pour autant la situation globale du commerce américain ne se détériore guère. Le déficit est presque inchangé l’an dernier par rapport à 2015, grimpant de 500,4 à 502,3 milliards de dollars, selon les chiffres publiés mardi par le département du Commerce. L’écart avec la Chine atteint encore 347 milliards de dollars, mais recule de 5,5 %. Le Japon, l’Allemagne et le Mexique sont loin derrière, avec des déficits entre 63 et 69 milliards de dollars.

Pour Donald Trump, ce déficit prouve que l’Amérique est victime d’un système international défavorable à ses intérêts. Sa priorité est donc de changer d’approche pour «remettre l’Amérique au premier rang». Le Sénat n’a toujours pas confirmé les choix du nouveau président aux postes clés de secrétaire au Commerce et de négociateur commercial. Mais Wilbur Ross et Robert Lighthizer, les deux personnalités désignées par Donald Trump pour ces fonctions, semblent déterminés à remettre en question plusieurs décennies de principes fondamentaux du commerce international pour rééquilibrer les échanges commerciaux américains.

Sanctions pénalisantes

La confrontation avec le Mexique a déjà commencé. La renégociation du traité de libre-échange de 1994 doit s’engager au printemps, sous la menace de droits de douane américains. Surtout, dans le but d’arracher des concessions à la Chine, jugée encore plus déloyale et destructrice de l’emploi industriel américain, beaucoup croient la nouvelle Administration capable d’imposer des sanctions pénalisantes à Pékin, au point de mettre les États-Unis en marge de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

À ses yeux, les règles actuelles privent l’Amérique de son principal moyen de pression: l’accès à son immense marché domestique. De fait, l’organisation forcerait Washington à pratiquer une politique perçue par Donald Trump comme un désarmement unilatéral profitant avant tout à la Chine.

Pierre-Yves Dugua

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

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Revue de presse du MEDEF IDF du 4 Février 2017

2017-04-05T09:10:58+02:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

CONSTRUCTION CAYOLA – 02/02/2017 – en p-jointe

Grand Paris : l’Observatoire des PME se met en place

La Société du Grand Paris a réuni le 1er février dernier pour la première fois les membres fondateurs de l’Observatoire des PME (CCI, CRMA, Capeb, FRTP, FFB, Medef Ile-de-France, Insee et Direccte Ile-de-France). L’objectif : mettre en place un instrument de mesure de la participation des PME/TPE à la réalisation du Grand Paris Express.
L’Observatoire se veut également une plate-forme d’échanges pour consolider et maintenir un dialogue continu avec les PME/TPE concernées par les opportunités qu’offre ce formidable projet. Les données relatives à l’implication des PME dans la réalisation du nouveau métro seront publiées deux fois par an. Les premiers chiffres seront présentés au printemps.

Depuis le lancement du projet, la Société du Grand Paris est attentive à ce que la réalisation du Grand Paris Express profite à tous. C’est pourquoi nous imposons qu’une part d’au moins 20 % des travaux soit exécutée par des PME. Pour nous assurer du respect de cette clause et stimuler l’implication des PME dans le projet, nous mettons en place un Observatoire qui bénéficie de l’engagement des chambres consulaires, des organisations patronales et des fédérations professionnelles franciliennes“, précise le président de la SGP, Philippe Yvin.

L’Observatoire des PME complète un travail engagé depuis déjà un an par la CCI Paris Île-de-France. Sa plate-forme, CCI Business, informe les entreprises franciliennes sur les opportunités de croissance offertes par les chantiers du Grand Paris Express. 650 PME sont déjà inscrites sur cette plate-forme. Elles bénéficient de l’appui de conseillers dans chacun des huit départements franciliens, qui les mettent en relation avec les maîtres d’ouvrage.

Les résultats des travaux de l’Observatoire seront présentés chaque année au Conseil de surveillance et au Comité stratégique de la Société du Grand Paris.

 

 

94.CITOYENS.COM – 02/02/2017 – en p-jointe

 

LE PARISIEN – 03/02/2017

Bureaux : les deux plus grosses transactions 2017 en Ile-de-France sont signées à Nanterre

Nanterre. Visuel du projet de siège pour Vinci dans le quartier des Groues.

Deux des quatre plus grosses transactions immobilières qui se concrétiseront en 2017 en Ile-de-France concernent des immeubles de bureaux à Nanterre. Il s’agit du futur siège du groupe de construction français Vinci (74 000 m²) dans le quartier des Groues, et du regroupement des sites franciliens de l’assureur français Groupama sur les Terrasses.

C’est ce qui ressort de la présentation ce jeudi matin place Vendôme à Paris de l’étude annuelle sur le marché francilien du cabinet britannique Knight Frank, spécialiste de l’immobilier d’entreprise en France et à l’international.

Le siège du groupe Vinci, actuellement à Rueil-Malmaison, s’installera en 2020 dans un ensemble neuf à construire à côté de la U Arena et au pied de la future gare de Nanterre-La Folie, où arriveront le RER E et la ligne 15 du Grand Paris Express. Conçus par les architectes Jean-Paul Viguier et Marc Mimram, ces bâtiments seront construits partiellement sur la gare Eole. Ils permettront de rassembler sur un même site le siège social du groupe et ses pôles d’activités, soit 4 000 collaborateurs de Vinci.

Groupama va quant à lui regrouper à partir de cette année ses différentes implantations franciliennes dans plusieurs immeubles, près de la préfecture de Nanterre. Au total, environ 3 000 collaborateurs vont s’y installer d’ici trois ans, dans cinq bâtiments, dont l’assureur sera locataire. Les immeubles West Park 1 (14 300 m²) et West Park 2 (18 100 m²) auparavant occupés par HSBC et EDF et en cours de rénovation, seront occupés dès l’été 2017, puis West Park 3 (1 200 m²) en octobre. Les deux derniers bâtiments, occupés actuellement par RTE et AXA, seront mis à disposition de Groupama entre 2018 et 2020.

Florence Hubin

 

 

GLOBAL SECURITY MAG – 02/02/2017 – en p-jointe

LES ECHOS – 03/02/2017

Actus franciliennes

LA TRIBUNE – 03/02/2017

Voies sur berges : “La voiture n’est pas un modèle rationnel de transport” (1/2)

“La voiture n’est pas un modèle rationnel de transport. À 15 km/h, elle est moins rapide que le métro ou qu’un vélo. Surtout, en termes de capacité de transport, une voie pour voiture a moins de capacité qu’une voie pour vélo ou de bus”, explique Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la Ville de Paris.

Alors que la bataille des chiffres fait rage autour de la fermeture des voies sur berges, La Tribune a rencontré les messieurs « transports » côté Ville et côté Région. S’ils sont tous deux d’accord sur la nécessité de réduire le trafic automobile en ville, ils divergent sur la méthode à utiliser. Ainsi que sur la place à consacrer aux voitures, notamment en matière d’infrastructures. Entretien, côté Ville, avec Christophe Najdovski, adjoint aux transports à la Ville de Paris.

LA TRIBUNE – La période d’essai de la fermeture des berges de Seine s’achèvera fin mars. Quels en sont les premiers enseignements ?

CHRISTOPHE NAJDOVSKI – Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une période d’essai mais d’une période d’observation, pour ce qui est un engagement de campagne de notre programme commun avec Anne Hidalgo. Et ce projet est tout de même soutenu par la majorité des Parisiens. Selon plusieurs sondages, 60 % étaient favorables à la piétonisation des voies sur berge en amont et 55 % au moment de sa mise en place, c’est-à-dire au plus fort de la polémique. Un arrêté conjoint a été pris par la préfecture de Police et la mairie de Paris, instituant une aire piétonne sur ce qui était auparavant une autoroute urbaine. D’ailleurs, si l’on replace ce projet dans un contexte historique, rappelons qu’il y a cinquante ans, ces berges étaient en partie piétonnes ! Cette autoroute urbaine a été créée ex nihilo, afin d’amener de la circulation automobile là où il n’y en avait pas auparavant.

Cette période d’observation a été établie pour voir si l’on constate la thrombose qui avait été évoquée : ce n’est pas le cas. Les chiffres montrent une diminution des flux de circulation sur les itinéraires de report entre les mois de septembre et de décembre 2016. Il y a du report sur le boulevard Saint-Germain et sur les quais hauts, mais la circulation sur la berge a disparu. Les reports se sont diffusés, en partie peut-être sur le périphérique, et aussi grâce à un phénomène d’évaporation.

Comprenez-vous l’opposition de la présidente de Région et des 168 élus de banlieue qui se sont associés au recours déposé par Valérie Pécresse le 24 novembre dernier devant le tribunal administratif ?

Les maires de banlieues qui s’opposent à la piétonisation des berges font dans leurs villes des zones limitant la vitesse à 30 km/h et des centres-villes piétonniers. Pourquoi Paris n’aurait-elle pas le droit de le faire ? Aujourd’hui on constate, et c’est la DRIEA (Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France) qui le dit, qu’une bonne partie de la congestion autoroutière provient de ces mesures municipales. Le trafic, qui auparavant se faisait sur les voies secondaires, se reporte sur les autoroutes, qui à la base, étaient faites pour les trajets de longue distance. Aujourd’hui, elles sont empruntées pour quelques kilomètres entre deux sorties… Les travaux du tramway Nord et ceux des gares du Grand Paris Express créent aussi des perturbations. C’est donc bien plus complexe que les seules voies sur berge ! On n’a pas réduit les flux entrants, mais on peut aménager l’espace public pour le partager. Par exemple en créant un réseau express vélo d’est en ouest, notamment sur les Champs-Élysées.

Outre les aménagements que vous êtes en train de réaliser, que faudrait-il changer pour améliorer la situation ?

Aujourd’hui l’un des grands défauts, c’est l’absence de régulation sur le stationnement et l’absence de contrôles de la part de la préfecture de Police. On décompte actuellement quelque 90 % de fraude au paiement du stationnement de surface ! Sans parler des incivilités… Il faudrait remettre des agents de la circulation.

La Ville a pris du retard du fait de son architecture institutionnelle : Paris n’a pas la main sur la politique des transports – le Stif (Syndicat des transports d’Île-de-France) est présidé par la présidente de la Région. Ce qui n’est pas le cas des autres métropoles. Le maire de Paris est celui qui a le moins de pouvoirs en France. Mais avec le vote de la loi sur le statut de Paris, à partir du printemps, pour la première fois de son histoire, la maire de Paris aura de vrais pouvoirs en matière de circulation.

Vous êtes donc convaincu que cet aménagement va dans le bon sens et que cela va permettre, à terme, de diminuer le nombre de voitures en ville ? Finalement, c’est le changement qui pose problème ?

Il y a 15 ans, Bertrand Delanoë avait déclenché des cris d’orfraie avec ses couloirs de bus : ça allait être l’apocalypse. Or, personne ne les remettrait en cause aujourd’hui. C’est un éternel recommencement. Le rapport à l’automobile est passionné. Il y a eu un mouvement d’adaptation des villes à la voiture depuis l’avènement de l’automobile, qui a entraîné de la pollution, de la congestion, puis une remise en cause : il faut réduire la place de la voiture et la partager avec d’autres modes de déplacements comme les transports publics.

Il faut aussi prendre en compte la question de la fréquence d’utilisation du véhicule ! Les gens continuent de prendre leur voiture, mais moins souvent. C’est ce qui crée de l’évaporation. On n’a pas forcément réduit les flux aux portes de Paris, mais seulement au centre. Alors oui, entre 16 heures et 21 heures c’est compliqué. Mais on ne va pas en rester là. Nous avons lancé pour l’autopartage le service SVP, qui met plus de 200 places de parking en surface à la disposition d’opérateurs tels que Zipcar, et nous travaillons à réaliser des aires de covoiturage aux portes de Paris (porte d’Auteuil et à l’est de Paris).

Pourquoi êtes-vous contre le plan routier du Stif qui vise, notamment, à fluidifier la circulation afin de diminuer la pollution liée à la congestion ?

Nous ne sommes pas d’accord avec les infrastructures routières supplémentaires que cela implique. Sur l’intensification de la route, en revanche, on se rejoint. On pourrait transporter plus de personnes avec moins de véhicules. Cette équation est possible si on s’en donne les moyens avec des lignes de bus express, du covoiturage… C’est la solution à l’échelle de l’Île-de-France et cela se répercute ensuite dans Paris.

C’est une chimère de penser que les infrastructures vont tout régler. La réalité aujourd’hui, c’est que les routes sont sous-utilisées. Avec une moyenne de 1,2 occupant, la voiture n’est pas un instrument capacitaire. Dans une rue comme Rivoli, si vous faites disparaître la carrosserie des véhicules, il y a moins de monde sur la chaussée que sur les trottoirs aux heures de pointe. La voiture n’est pas un modèle rationnel de transport. À 15 km/h, elle est moins rapide que le métro ou qu’un vélo. Surtout, en termes de capacité de transport, une voie pour voiture a moins de capacité qu’une voie pour vélo ou de bus.

Le projet de piétonisation des voies sur berge pourrait-il être remis en cause, notamment sous un nouveau gouvernement ?

On regardera cartes sur table quels sont les flux de circulation. Pour cela, un comité de suivi, composé de la mairie de Paris et de la préfecture de police, se réunit régulièrement. La Ville de Paris a ses propres mesures, grâce à ses capteurs, pour suivre l’évolution de la situation et observer la circulation sur les itinéraires de report, c’est-à-dire les quais hauts, le boulevard Saint-Germain et le périphérique. Mais la mairie ne compte pas revenir en arrière. Dans les textes, la maire de Paris a la compétence de prendre cette décision, après avis conforme de la préfecture de Police, qui aurait un droit de veto si elle émettait un avis défavorable.

Quel que soit le résultat des prochaines échéances électorales, je ne vois pas comment un nouveau gouvernement pourrait recentraliser ce qui a déjà été décentralisé. Paris est une ville particulière : l’État n’est jamais loin, mais sur les questions de choix à opérer, c’est nous qui allons devenir compétents en vertu de la future loi sur le statut de Paris, qui doit être votée en février. Je n’imagine pas qu’un nouveau pouvoir revienne sur cette question.

Propos recueillis par Dominique Pialot et Mounia Van de Casteele

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

Les Champions de la Croissance 2017 en Île-de-France

En septembre dernier, les Echos et Statista lançaient une grande enquête visant à répertorier les entreprises dont le chiffre d’affaires avait le plus progressé sur la période 2012-2015. Alors que le palmarès vient d’être dévoilé dans les pages des Echos Week-End et via notre dossier dédié, gros plan sur les régions qui abritent ces nouveaux Champions de la Croissance.

L’Île-de-France abrite 215 Champions de la Croissance, dont le tout premier du classement : Theano Advisors. Cabinet de conseil en stratégie auprès de grands groupes industriels (aéronautique, défense, transports, constructeurs automobiles), de services (banque, assurance, immobilier) et d’organismes publics a bénéficié d’un chiffre d’affaires en 2015 frôlant les 15 millions d’euros, et compte déjà aujourd’hui une quarantaine de professionnels répartis dans des bureaux en France et en Allemagne.

Autre Champion en Île-de-France, la société Drone Volt – spécialisée dans la conception et la commercialisation de drones civils à usage professionnel -, un secteur en pleine croissance et qui a permis à la société de connaître un taux de croissance annuel moyen de 2358,646% entre 2012 et 2015. Le classement témoigne de la diversification des secteurs dans la région, puisque les cinq premières entreprises appartiennent aussi bien au conseil, à l’industrie, qu’au commerce de détail et aux télécommunications. La tendance est toutefois au développement des sociétés dans les services informatiques, avec à la quatrième place Kameleoon, une plateforme offrant des solutions d’optimisation de la conversion pour les commerces électroniques.

En savoir plus : http://www.lesechos.fr/infographie/TABLO_Champions/TAB_27/Tab27-Ile-de-france.html

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

JO : dernière ligne droite pour Paris 2024

Le CIO annoncera le nom de la ville organisatrice des Jeux Olympiques de 2024 le 13 septembre prochain.

Paris 2024 remet ce vendredi le dernier volet de son dossier de candidature.
Il met notamment en avant des Jeux « compacts » et accessibles.

Budapest, Los Angeles et Paris : les trois villes encore candidates à l’organisation des Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques d’été de 2024 entrent ce vendredi dans la dernière ligne droite de la minutieuse procédure du Comité international olympique (CIO), avec pour date d’arrivée le 13 septembre prochain, celle du choix fatidique du CIO à Lima, capitale du Pérou.

Le comité de candidature de chacune des trois villes doit en effet remettre à l’institution Olympique, sise à Lausanne, le troisième et dernier livret de leur dossier, élément déterminant dans le choix que feront les membres votants du CIO (87 des 95).

Sur le plan formel, cette troisième partie des dossiers de candidature porte sur les conditions de livraison des Jeux, l’expérience proposée et leur héritage, et fait la synthèse des deux premières.

De fait, la candidature parisienne, portée par la structure Paris 2024, coprésidée par le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet et l’ancien président de la Fédération internationale de rugby Bernard Lapasset, met l’accent sur un dispositif compact avec, notamment, 85 % des athlètes logés à moins de 30 minutes de leur lieu de compétition. Autre ligne directrice : le développement durable avec, entre autres, une possibilité de transport en commun pour l’ensemble des spectateurs se rendant sur les sites.

Billets à partir de 15 euros

S’agissant de l’organisation, ce livret III précise les garanties du comité d’organisation en matière de capacités hôtelières à disposition mais aussi des tarifs pratiqués. Pour ce qui concerne les capacités, Paris 2024 frappe fort puisque s’engageant sur un total de 57.000 chambres, alors que le CIO en demande 40.000. A ce stade, le nombre de visiteurs étrangers n’est en revanche pas à préciser, indique-t-on chez Paris 2024. Ce même livret III détaille un autre aspect crucial des JO : la billetterie. Dans ce domaine, Paris 2024 a été prudent en se basant sur un taux de remplissage des enceintes de 85 % (75 % pour les Jeux Paralympiques), alors qu’il a dépassé les 95 % pour les JO de Londres de 2012, la référence la plus pertinente. Par ailleurs, Paris 2024 joue la carte de l’accessibilité avec la moitié des billets à un prix inférieur à 50 euros et un prix de départ de 15 euros (10 euros pour les Jeux Paralympiques).

Ce sujet billetterie est capital puisqu’il verrouille le financement du comité d’organisation des Jeux. Concrètement, la vente de billets doit lui apporter 1 milliard d’euros de recettes dans le cadre du projet parisien sur un budget de 3,6 milliards, le CIO apportant une dotation de 1,7 milliard, le solde étant couvert par les opérations de marketing domestiques.

En parallèle, le budget d’investissement pour les territoires, qui englobe notamment le village Olympique et le centre aquatique, est chiffré à 3 milliards avec un financement à parité public-privé.

Enfin, la période qui s’ouvre à compter de ce vendredi sera cruciale. Les comités de candidature ont désormais la possibilité de faire la promotion de leur projet. Ainsi, Paris 2024 tiendra dès ce vendredi, en fin d’après-midi, une conférence de presse, visant les médias internationaux. Dans la foulée, sera dévoilée sa « signature » internationale, cette fois-ci en anglais. Une autre illustration des leçons tirées de l’échec cuisant pour les Jeux de 2012.

Christophe Palierse

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 03/02/2017

Comment le fisc et la Sécu vont taxer les revenus de l’économie collaborative

Les plateformes comme AirBnB ou Leboncoin devront alerter les utilisateurs sur leurs obligations fiscales et sociales.

Louer son appartement, partager sa voiture… Les revenus tirés de toutes ces activités facilitées par les plateformes numériques sont potentiellement soumis à l’impôt et aux cotisations sociales. Le ministère des Finances a précisé à quelles conditions en septembre. Côté cotisations, de nouvelles dispositions ont été votées à l’automne. Mais il est difficile de s’y retrouver. Le ministère des Finances a donc mis en ligne jeudi des fiches pratiques. Les plateformes numériques vont devoir rediriger leurs usagers vers ces documents, précise un décret à paraître vendredi. Elles devront aussi leur fournir un récapitulatif annuel de leurs revenus – certaines le font déjà – afin d’aider les particuliers à remplir leur déclaration annuelle de revenus.

  • Les grands principes

Le fisc et la Sécu scindent en deux groupes les revenus des adeptes de BlaBlaCar, eBay ou Airbnb. Ce qui relève du partage de frais (covoiturage…) n’est tout d’abord ni imposable ni soumis aux cotisations sociales. Et rien d’autre: tout le reste, comme la location de sa voiture, de son appartement ou de sa tondeuse, intéresse le fisc et les Urssaf. Le régime d’imposition dépend ensuite des niveaux de recettes générées. À 305 euros ou moins par an, le principe est l’exonération mais l’obligation de déclaration demeure. À moins de 32.900 euros (plafond 2016), le particulier peut opter pour le régime simplifié «micro-BIC», avec lequel les recettes sont imposées à l’impôt sur le revenu mais après un abattement pour frais de 50 %. Au-delà, le droit commun des professionnels s’applique (déclaration spécifique, facturation de la TVA, etc.).

En matière de Sécurité sociale, si l’activité est jugée «professionnelle» – ce qui dépend des activités -, il faut s’enregistrer sur le site guichet-entreprise.fr. Avec un chiffre d’affaires inférieur à 33.100 euros (plafond 2017), il est conseillé de s’inscrire en tant que microentrepreneur (ex-autoentrepreneur). Au-delà, le droit commun des professionnels s’applique également.

  • Le covoiturage

Offrir, contre rémunération, une place dans sa voiture lors d’un trajet n’est en principe ni imposé ni soumis aux cotisations. Mais encore faut-il respecter quelques règles. Le déplacement doit d’abord être effectué pour son propre compte, sans gonfler la facture pour réaliser un profit. Le voyage doit être facturé en fonction du coût réel (selon le barème de l’administration, auquel on ajoute les éventuels péages). Enfin, le coût du trajet doit être divisé par le nombre de voyageurs, conducteur compris. Si l’un de ces critères n’est pas rempli, alors le conducteur doit payer charges sociales et impôts en fonction de ses revenus.

  • Louer son logement meublé

Que ce soit pour une nuit ou trois semaines, la location de son logement est soumise à l’impôt sur le revenu. Il faut donc reporter ses recettes dans sa déclaration de revenus. Côté cotisations sociales, c’est plus compliqué sauf pour les chambres d’hôtes, qui bénéficient d’une approche particulière. Si les recettes sont inférieures à 23.000 euros par an, alors elles sont assimilées à des revenus du patrimoine, sans cotisation sociale à la clé mais avec 15,5 % de prélèvements sociaux. Au-delà de 23.000 euros, il s’agit de revenus professionnels. Il faut alors suivre les règles générales évoquées plus haut.

  • Location ou vente de biens

Sécurité sociale et fisc considèrent différemment les revenus générés par la location d’un bien. La première ne prélève rien sur les revenus inférieurs à 7846 euros (barème 2017), qui relèvent de «la gestion du patrimoine privé». L’administration fiscale applique en revanche les grands principes en fonction du montant des recettes générées.

En matière de vente de biens, sur eBay ou Leboncoin par exemple, les règles appliquées par la Sécu et le fisc sont les mêmes: si les objets ont été achetés en vue d’être revendus, l’activité est considérée comme professionnelle et doit donc être déclarée. Sinon, ils sont exonérés d’impôts et de cotisations sociales.

Guillaume Guichard

 

::: ENTREPRISES

LA TRIBUNE – 03/02/2017

Industrie du futur : la France joue l’union sacrée

La prochaine édition de la Hannover Messe, le plus grand salon industriel du monde, se déroulera du 24 au 28 avril dans la capitale du Land de Basse-Saxe.

Le thème de cette année : l’industrie intégrée.

Lors de la prochaine édition de la Hannover Messe, le plus grand salon industriel au monde, qui se déroulera en avril, les entreprises françaises seront toutes réunies sous la bannière tricolore.

En dépit des succès de certaines filières, notamment aéronautiques et spatiales, on dit l’industrie tricolore en souffrance.

Depuis le début des années 80, plus de deux millions d’emplois dans le secteur manufacturier ont été détruits. La part de l’industrie dans la valeur ajoutée est passée de 20% à 12,3%, contre 23% en Allemagne. La balance commerciale est en déficit depuis 2003.

Des millions de contacts à la clé

Le développement des nouvelles technologies peut-elle rebattre les cartes ? Beaucoup y croient dans le camp des industriels français. Comme en janvier, où les start-up de la French tech avaient débarqué en force lors du CES de Las Vegas, les entreprises françaises ont bien l’intention d’attirer les regards lors de la prochaine édition de la Hannover Messe, le plus grand salon industriel du monde, qui se déroulera du 24 au 28 avril dans la capitale du Land de Basse-Saxe.

Lors de la précédente édition, en 2016, plus de 200.000 personnes ont arpenté les travées du salon. Plus de six millions de contacts d’affaires ont été réalisés par les exposants. Ces statistiques devraient évoluer à la hausse cette année. Plus d’une centaine de pays seront présents “, avance Marc Siemering, le directeur de la Hannover Messe dont le thème principal est cette année l’industrie intégrée. ” La transition numérique ne crée pas seulement de nouvelles valeurs en améliorant les installations et les machines. Elle s’empare aussi de nouveaux champs d’activités et accroît la productivité “, poursuit Marc Siemering.

Un point d’entrée unique, le pavillon France

Jusqu’ici disséminées dans les 24 halls du salon, la centaine d’industriels français qui feront le déplacement seront pour la plupart réunis sous les couleurs du Pavillon France organisé par Business France. Ce n’est pas une première – le pavillon existait dansles secteurs Energy et sous-traitance – mais il semble que le mouvement de concentration s’amorce. En effet, pour la seconde année consécutive fois, le secteur “Digital factory” rassemblera le savoir-faire français dans ce domaine.

En effet, la réputation des entreprises françaises à jouer leur carte seule sur les salons et foires internationales n’est plus à faire. Une pratique qui se différencie de celle de l’Allemagne et de l’Italie qui, par ailleurs, affichent des capacités à l’export bien plus imposantes que celles de la France. Ainsi, la France compte environ 125.000 entreprises exportatrices, quand nos partenaires et concurrents en affichent respectivement le double et le triple.

Lors de ce salon, elles pourront témoigner de leur capacité à apporter des solutions innovantes et ce, à tous les stades du processus industriel “, explique Philippe Richert, l’ancien ministre chargé des collectivités territoriales du gouvernement Fillon aujourd’hui à la tête de la présidence du conseil régional du Grand Est, qui enverra à Hanovre une délégation d’entreprises régionales, réunies sous le pavillon France.

Concrètement, elles peuvent donc s’emparer de niches, de secteurs aujourd’hui en plein développement. Reconstruire des filières jadis d’excellence serait donc illusoire. La France ne pourra plus briller et concurrencer l’Allemagne dans le secteur de la machine-outil par exemple, ou la Chine et l’Inde dans le textile.

Fabien Piliu  

 

 

LA TRIBUNE – 03/02/2017

Hôtellerie : la stratégie des professionnels face à leurs concurrents numériques

“On n’a jamais été opposé à la modernité. Tout ce que l’on demande c’est de l’équité et de la transparence”, insiste Roland Héguy, président de l’Umih.

En cette année focalisée sur l’agenda politique, les professionnels du tourisme en profitent pour dévoiler leurs priorités pour leur secteur aujourd’hui en difficulté. Une situation qui s’explique en partie par le poids des plateformes numériques comme Airbnb, dont les hôteliers attendent une concurrence loyale et de la transparence.

Pays le plus visité au monde avec 84,5 millions de touristes, la France voit paradoxalement ses hôtels, cafés et restaurants dans le rouge. Pour la deuxième année consécutive, leur chiffre d’affaires est en baisse. Le cabinet MKG Hospitality estime leur manque à gagner à 650 millions d’euros pour l’hôtellerie, voire 900 millions d’euros en comptant la restauration en 2016.

En pleine année électorale, les professionnels du secteur, représentés par l’Union des métiers et des industries hôtelières (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) en tête, ont livré mardi leurs priorités aux candidats à la présidentielle, mais aussi aux législatives et sénatoriales.

L’hébergement hybride aura un impact durable sur les taux d’occupation

Outre des demandes d’allègements et de rationalisation réglementaire et fiscale, ainsi qu’un plan gouvernemental de 100 millions d’euros destiné à la “promotion de la destination France” -pour redorer l’image du pays après la série d’attentats et les agressions de touristes asiatiques-, les professionnels font face à un défi au long court : la bataille face aux plateformes numériques.

Dans une étude publiée en septembre dernier, le cabinet KPMG a estimé que l’année 2017 sera très difficile pour le secteur, surtout à cause du poids de ces concurrents désormais bien installés. “L’hébergement hybride aura un impact durable sur les taux d’occupation”, a commenté Stéphane Botz, responsable du pôle hôtellerie de KPMG France, dans les colonnes des Echos. Le cabinet parlait même de risques de faillites importants.

Une concurrence loyale garantie

Les hôteliers sont conscients du poids d’Airbnb et consort, dont l’activité en France pèse désormais 2 milliards d’euros, soit 15% du chiffre d’affaires de l’activité d’hébergement des hôtels. Les professionnels pointent l’“opacité” de leurs pratiques. “On n’a jamais été opposé à la modernité. Tout ce que l’on demande c’est de l’équité et de la transparence”, insiste Roland Héguy, président de l’Umih.

Une équité et une transparence pourtant consacrées dans la loi. Transmission automatique des données, blocage au-delà de 120 jours, taxe de séjour… la France a bâti un cadre réglementaire pour réguler l’activité des plateformes. En l’attente de la publication de l’ensemble des décrets d’application, les professionnels se disent néanmoins satisfaits des textes votés. “Il n’est pas utile d’en rajouter, l’essentiel est là. Ce que nous avons obtenu en France est supérieur à ce que nos confrères ont obtenu ailleurs dans le monde”, souligne Jacques Barré, président du GNC. “On demande simplement que la loi soit respectée et que la concurrence loyale soit garantie.”

S’inspirer de l’offre des plateformes numériques

Une fois à armes égales, l’enjeu pour les hôteliers est de proposer une offre capable de concurrencer les plateformes à long terme. Outre l’hébergement, la location d’un appartement sur Airbnb ou Abritel comprend parfois des services de conciergerie, voire même des prestations de restauration, autrement dit des services traditionnellement proposés par l’hôtellerie.

En réponse, les professionnels à leur tour empiètent sur les plates bandes des plateformes numériques. “Ce sont des aiguillons pour les hôteliers pour adapter leur offre”, explique Jacques Barré. S’appuyant sur la philosophie du partage et de la collaboration, certains commencent à proposer de nouveaux services : comme des guides touristiques interactifs, ou de la restauration collaborative.

Se réapproprier leur présence sur le web

Enfin, les hôteliers veulent reprendre en main leur présence sur internet. D’abord leur e-réputation, en luttant contre les faux avis distillés sur des sites comme Booking.com et TripAdvisor. Ce dernier n’a d’ailleurs toujours pas adopté la norme Afnor, alors que 200 sites d’avis en ligne s’y sont pliés.

En outre, les professionnels comptent engager une réflexion au niveau européen sur la question de la propriété intellectuelle. Ils s’estiment floués par les agences de voyage en ligne qui se sont constituées des murs de mots-clés et captent l’essentiel des recherches de nuitées d’hôtels sur les moteurs de recherche.

Jean-Christophe Catalon

 

 

LE PARISIEN – 03/02/2017

EDF : nouvelles coupures dans les effectifs

Face aux difficultés financières, EDF devrait annoncer vouloir amplifier et prolonger son plan de réduction d’effectifs pour arriver à  62 050 salariés en 2019 contre 67 200 à la fin 2015

Au mois d’avril, Jean-Bernard Lévy, le pdg d’EDF avait assuré que le plan d’économies dans l’entreprise d’un milliard d’euros jusqu’en 2019 ne serait pas accompagné de nouvelles suppressions d’emplois. En quelques mois, la situation a changé. Ce jeudi, lors du comité central d’entreprise, EDF devrait annoncer une amplification et une prolongation de son plan de réduction d’effectifs annoncé l’an dernier.

Après avoir recruté pendant plusieurs années, l’électricien avait annoncé en janvier 2016, une baisse de ses effectifs de 5%, «sans aucun licenciement» sur trois ans (2016-2018), soit environ 3 500 postes en moins.

Désormais, EDF prévoit la suppression de 5 200 à 7 000 postes en quatre ans avec pour objectif de porter ses effectifs entre 60 200 et 62 050 salariés contre 67 200 à la fin 2015. Au total, cette baisse des effectifs sera de 7,7% à 10,4% en quatre ans. Un effort qui intervient alors que l’Etat, son actionnaire à près de 85%, va renflouer à hauteur de trois milliards d’euros le groupe qui est endetté à hauteur de 37,5 milliards d’euros.

Si un accord visant à «anticiper l’évolution de l’emploi» dans l’entreprise sur la période 2016-2019 a été signé en novembre avec des dispositifs de fin de carrière, de mobilité interne,…, ces réductions d’effectifs inquiètent les syndicats. Selon eux, les salariés des fonctions support (achats, juridique, RH, commercial, logistique…) sont les plus touchés. En outre, l’intersyndicale CGT, SUD, CFE-CGC, CFDT, FO et CFTC alerte aussi sur les baisses d’effectifs qui «menacent la recherche.»

Pour les syndicats, tailler dans les effectifs est un choix «facile» et une vision à court terme. Cela pourrait pénaliser dans l’avenir EDF dans ses futures échéances avec la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point en Angleterre, la maintenance du parc des centrales nucléaires vieillissantes,… En outre, les syndicats veulent savoir si ces suppressions de postes incluent ou non la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim.

La CGT a annoncé qu’elle allait demander lors du CCE à EDF de revoir sa copie.

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/economie/emploi/edf-nouvelles-coupures-dans-les-effectifs-02-02-2017-6647985.php

 

 

LE FIGARO – 03/02/2017

Areva franchit une étape de sa restructuration

Le groupe nucléaire tient vendredi une assemblée générale. Une double augmentation de capital doit être entérinée, de même que l’arrivée d’investisseurs japonais.

Le redressement d’Areva est un long parcours qui passe par une série d’étapes significatives. L’assemblée générale du groupe nucléaire, vendredi à La Défense (Hauts-de-Seine), en est une. À l’ordre du jour, une double augmentation de capital, l’une de 2 milliards d’euros pour NewCo – le nom actuel du nouvel Areva, recentré autour du cycle du combustible (mines, enrichissement, retraitement) -, l’autre de 3 milliards d’euros pour Areva SA, chargée en particulier de l’exécution d’Olkiluoto 3 – le chantier du réacteur de nouvelle génération EPR en Finlande. Quant à la partie Areva NP – la branche réacteurs et services d’Areva -, elle doit rejoindre EDF, dans le cadre d’une recomposition de la filière nucléaire française approuvée par les pouvoirs publics.

Si elle est entérinée, cette double augmentation de capital ne sera pas toutefois immédiatement sur les rails. En effet, la Commission européenne a assorti le restructuration du nucléaire français de deux conditions: d’une part, l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) doit déclarer conforme la cuve de l’EPR de Flamanville 3 (Manche) qui fait actuellement l’objet de tests de résistance. Par ailleurs, le rapprochement entre EDF et Areva NP doit recevoir l’aval de Bruxelles et justifier ainsi qu’il ne présente aucun problème de concurrence. Il est difficile de connaître le calendrier de ces deux conditions mais selon les observateurs du secteur, ces dossiers devraient être tranchés au cours du premier semestre 2017. En attendant que NewCo et Areva SA puissent disposer de cet apport d’argent frais, l’État s’engagera à hauteur d’un prêt relais.

Le volet des cessions est presque achevé

Dans le cadre de l’augmentation de capital de NewCO, une enveloppe de 500 millions d’euros devrait être apportée par de nouveaux investisseurs. Ceux-ci sont japonais, avec respectivement Mistsubishi – un partenaire de longue date d’Areva – et JNFL, présent sur l’aval du cycle nucléaire. Au départ, il était également question que des investisseurs chinois puissent également s’engager, en l’occurrence l’électricien CNNC, mais les discussions ont finalement capoté. Dans l’entourage d’Areva, on note simplement que la porte n’est pas définitivement fermée.

En marge de cette double augmentation de capital, le groupe nucléaire poursuit d’autres chantiers de sa restructuration. Parmi ceux-là, le volet des cessions est presque achevé. Areva travaille également sur un plan de performance qui doit lui permettre d’économiser un milliard d’euros sur la période 2015-2018: à la date d’aujourd’hui, ce programme est déjà couvert à hauteur de 75%.

Frédéric de Monicault

 

::: POLITIQUE

LE JDD – 03/02/2017

Les écolos sont pour un “projet commun” avec Hamon voire… un candidat commun

INFO JDD – Les discussions entre Benoît Hamon, Yannick Jadot et David Cormand ont visiblement porté leurs fruits. Après ces premiers contacts, le gouvernement du parti EELV a adopté ce jeudi un texte appelant à “construire un projet commun” et envisageant, au détour d’une phrase, un candidat commun. 

Il manquait quelque chose d’officiel. Les rencontres de Benoît Hamon avec le candidat d’EELV Yannick Jadot, puis avec le patron du parti écolo David Cormand, montraient déjà une dynamique. Ce jeudi, le gouvernement du parti (le bureau exécutif – BE – dans le langage d’EELV) a acté ce rapprochement. Avec la victoire de Hamon, la situation a changé. “Une nouvelle espérance peut naître qui débouche sur une victoire”, affirme le texte du BE, signé par Yannick Jadot et David Cormand, que nous avons pu consulter et qui vient d’être transmis aux adhérents pour initier le débat.

“Il faut qu’Hamon s’autonomise de l’aile droite de son parti”

Le but? “Construire un projet commun”. Rien de moins. “Nous devons ouvrir le dialogue avec Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon et tous ceux qui se retrouvent dans cet esprit de recherche de convergences, pour construire un projet commun. Personne ne serait à la hauteur de l’enjeu si chacun continuait à faire campagne dans son sillon, sans tenter de construire la convergence capable de faire gagner l’écologie”, poursuit ce texte. EELV envisage même déjà un nouveau vote : “Si jamais les choix que nous avons faits venaient à être modifiés, l’ensemble des adhérentes et des adhérents seront amenés à se prononcer.” “On est ouvert à l’idée d’un vaste rassemblement mais on n’est pas non plus naïfs, on a déjà donné avec les promesses de François Hollande. Il faut qu’Hamon s’autonomise de l’aile droite de son parti”, déclare Alain Coulombel, chargé du projet chez les écolos.

Une démarche qui répond aussi aux souhaits du PCF. “Nous appelons toutes les forces de la gauche au dialogue pour construire le rassemblement” afin de déboucher sur “un pacte de majorité de gauche”, défendait mardi Pierre Laurent, le secrétaire national du parti.

Un candidat commun?

Le texte des écologistes va encore plus loin. “Il y a urgence à dépasser les egos et les appareils politiques pour privilégier le projet de société et la dynamique collective. Sans préalable sur qui serait notre candidat commun.” Sans préalable, certes, mais cette phrase est clairement une façon d’indiquer qu’un candidat commun est une perspective. Un candidat commun ? “Nous ne sommes pas fermés à cette idée-là si les conditions sont réunies. Mais il faut qu’elles le soient et pour qu’elles le soient, il ne faudrait pas que Hamon cherche trop à courir après les amis de Valls”, explique un pilier du parti. “On verra, rien n’est fermé”, affirme Alain Coulombel. “Ce texte a pour vocation de lancer le débat en interne et d’informer sur ce qu’il se passe. Pas de retirer Yannick, pas de signer un accord avec un parti tierce, et n’augure rien de la suite des discussions sur la présidentielle”, estime pour sa part Sandra Regol, la porte-parole du parti.

Pour ce faire, les écologistes veulent clarifier la situation sur trois points : la transition énergétique, une sixième république et la refondation de l’Europe. A priori, rien d’insurmontable. “On veut avoir une approche globale, présidentielle et législatives”, indique le directeur de campagne de Benoît Hamon, Mathieu Hanotin. “Oui, il y a l’idée d’avoir une plateforme de législatives et une plateforme de gouvernement”, abonde David Cormand. “Contrairement à 2012, on est dans une situation radicalement différente. Là, nous sommes plutôt dans un dialogue sur le fond puisque Benoît Hamon a développé un projet écologiste”, ajoute-t-il.

 

L’OPINION – 03/02/2017

Macron: on demande le programme !

Fréquemment attaqué sur l’absence de mesures concrètes à présenter, le candidat progressiste contourne les codes de la présidentielle, et proposera un « contrat avec la nation »

Emmanuel Macron, en pleine ascension dans les sondages, réunit ses supporters samedi à Lyon, pour un grand meeting de mobilisation autour de sa candidature. Mercredi, pendant deux heures sur France Inter et pendant son interview à TF1, le fondateur d’En Marche ! s’est efforcé de démontrer qu’il a bien un projet, dont le détail et le chiffrage seront dévoilés fin février.

Emmanuel Macron va se livrer à une nouvelle démonstration de force, samedi à Lyon, huit semaines après le meeting de la porte de Versailles, à Paris. Quelque 15 000 personnes se sont inscrites pour venir écouter le fondateur d’En Marche !, au Palais des Sports. Le candidat a demandé à ses soutiens de faire le déplacement. De nouveaux visages plus ou moins connus, plus ou moins surprenants apparaîtront dans les premiers rangs, venus de la société civile et de tous les bords politiques, quand Benoît Hamon, dimanche matin à la Mutualité, ne devrait être entouré que de militants socialistes et associatifs. Alors que les deux anciens ministres de François Hollande se disputent l’image de la modernité, rien n’est laissé au hasard. « Il le veut comme un meeting de lancement de campagne », affirme un proche.

Le candidat progressiste arrivera sur les bords du Rhône porté par une vague de sondages flatteurs. Pour la première fois, les courbes de François Fillon et d’Emmanuel Macron se sont croisées mercredi, dans un sondage Elabe pour Les Echos. Le candidat LR, plombé par le Penelopegate, ne se qualifie plus pour le second tour (il est à 19 ou 20 % selon que François Bayrou est candidat ou non). L’ancien ministre de l’Economie en profite pour le doubler (22-23 %), et se retrouve en finale face à Marine Le Pen (26-27).

Le candidat ne considère pas avoir changé de statut pour autant dans la course présidentielle. « Ce n’est pas un statut (de favori), c’est un mouvement qui est en cours », a-t-il commenté jeudi au Salon des entrepreneurs. « Tout le monde voit bien que cela a un côté conjoncturel, il monte parce que Fillon baisse », relativise l’un de ses conseillers.

Ticket d’entrée. Le Rolling Ifop-Paris Match, lancé mercredi, confirme la dynamique. « C’est une percée inédite, note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. On n’avait jamais vu cela dans l’histoire de la Ve République : inconnu il y a deux ans et demi, jamais élu, il arrive à tutoyer le second tour de la présidentielle ! Ni Jean-Pierre Chevènement en 2002, ni François Bayrou en 2007, n’y était parvenu ». Le politologue souligne que « l’émiettement de la gauche » et la « fragilisation des partis de gouvernement » font baisser le ticket d’entrée pour le second tour, qui se situe désormais un peu au-dessus de 20 %.

Candidat attrape-tout, Emmanuel Macron trouve un tiers de ses intentions de vote chez les anciens électeurs de François Hollande, 30 % chez ceux de François Bayrou, 15 % chez ceux de Nicolas Sarkozy. Mais la structure de son électorat potentiel reste fragile : « 42 % seulement des personnes qui choisissent Macron aujourd’hui sont sûres de leur vote », souligne le politologue. Une incertitude due, selon lui, à « un positionnement jamais vu auparavant », qui fait fi du traditionnel clivage droite-gauche. « Il nous faut stabiliser notre électorat », convient-on dans l’entourage du candidat.

Ce n’est cependant pas la seule faiblesse d’Emmanuel Macron. Le candidat ne parvient pas à lever les doutes qui entourent sa candidature. Doutes sur le programme essentiellement. Samedi à Lyon, il prononcera une « déclaration de politique générale », explique son entourage. Mais toujours pas de feuille de route pour les cinq ans à venir. Mercredi soir sur TF1, Emmanuel Macron s’est agacé que la question du programme lui soit une nouvelle fois posée. « J’ai posé une vision, un cap, une cohérence, s’est-il défendu, un projet que j’égrène dans sa cohérence depuis le 10 décembre ».

« François Fillon a mis sur la table un programme qu’il change tous les jours, Benoît Hamon a fait un programme qu’il ne tient pas, qu’il va devoir modifier », a-t-il contre-attaqué. « Les programmes ne sont jamais appliqués », répète-t-on dans son entourage. « Ce n’est pas le fond du programme qui fait l’adhésion, c’est ce qu’on incarne », juge un parlementaire proche du candidat.

« A un moment, la question lui sera posée par l’opinion : where is the beef ? », prédit un très proche de Manuel Valls, faisant référence à l’interpellation de Walter Mondale à Gary Hart durant les primaires démocrates de 1984, alors que le sémillant sénateur américain ne faisait campagne que sur sa personnalité. « Il n’y aura pas un programme, du type les 110 propositions de Mitterrand ou les 60 engagements de Hollande », assure cependant un proche. Mais un « contrat avec la nation », synthèse de ses propositions budgétées, annoncé pour fin février.

Cercles concentriques. Au sein de son mouvement, Emmanuel Macron a établi un fonctionnement très centralisé, où tout remonte à lui et tout procède de lui. « Tout le monde a accès à lui, tout le monde a son portable », confie un membre du staff. « Est-ce que ça vole ? » est son interrogation fétiche, lorsqu’une mesure lui est proposée.

Le candidat, à moins de 80 jours du premier tour, n’a toujours pas de directeur de campagne. Très exigeant avec son entourage, il avale note sur note, délègue peu et dort quatre à cinq heures par nuit. « Il descend à un niveau de détail impressionnant », confie un membre de l’équipe. « Tu vas mourir », lui a lancé un jour un élu effaré.

Comme François Mitterrand, il fonctionne par cercles concentriques, qui ne se croisent pas. Comme François Hollande, sur les sujets qu’il ne connaît pas (la sécurité par exemple), il fait venir à lui les spécialistes, les écoute longuement, puis fait son miel. « Il est capable de rendre des arbitrages qui ne correspondent pas à son intention de départ », témoigne un marcheur. Emmanuel Macron ne se prive pas non plus de solliciter les conseils de certaines personnalités, comme l’ancien maire PS de Paris Bertrand Delanoë.

« Que tout repose sur lui, c’est une fragilité », s’inquiète un parlementaire de ses soutiens. « J’ai travaillé avec Jospin, il décidait de tout lui aussi », relativise un autre. « Avec cent hommes déterminés, on peut prendre le pouvoir », aurait lancé un jour François Mitterrand à Pierre Mauroy. Emmanuel Macron a manifestement la même conviction.

Nathalie Segaunes

 

 

LE FIGARO – 03/02/2017

Fillon continue, la droite s’inquiète

VIDÉO – Décidé à se battre, l’ancien premier ministre n’est toujours pas parvenu à dissiper les doutes sur sa capacité à mener la campagne présidentielle.

Tous les regards se sont tournés jeudi soir vers Penelope Fillon. La discrète, l’amoureuse des jardins et des chevaux s’est retrouvée héroïne malgré elle de l’émission Envoyé spécial de France 2. L’émission a récupéré les rushes de l’interview qu’elle avait accordée le 18 mai 2007 au quotidien britannique Daily Telegraph, et dans laquelle elle déclarait: «Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari et je ne me suis pas non plus occupée de sa communication.»

Un nouveau coup dur pour François Fillon, qui a été accueilli jeudi aux cris de «Fillon démission!» lors d’un déplacement à Charleville-Mézières (Ardennes). Décidé à aller «jusqu’au bout» de sa campagne présidentielle, l’ancien premier ministre avait choisi ses mots: «Ces attaques contre un candidat investi et légitimé non seulement par les siens mais par des millions de Français sont d’une violence inouïe.»

Animé par «une colère froide face à toute cette meute qui se complaît dans cette entreprise de démolition», Fillon a dénoncé «ces attaques (qui) ne sortent pas de nulle part, (qui) ont été soigneusement préparées, mijotées dans les arrière-cuisines des officines qu’on découvrira un jour». Et le député de Paris d’insister: «Je ne suis pas dupe: ce n’est pas la justice que l’on cherche, mais à me casser. Et, au-delà de ma seule personne, à casser la droite, à lui voler son vote.»

Des remontées catastrophiques

Fillon a eu beau demander mardi matin aux troupes parlementaires de «tenir quinze jours», beaucoup pensent en réalité que «ça ne peut plus durer». Après avoir affirmé mardi que le résultat de la primaire était «caduc», malgré ses 4,4 millions de participants, le député du Rhône, Georges Fenech, a poursuivi l’offensive en proposant mercredi à ses collègues de signer un appel demandant la convocation d’un «conseil national extraordinaire des Républicains»pour que le parti «reprenne son destin en main».

Tout en affirmant son attachement à la «présomption d’innocence», ce magistrat de formation estime que «les derniers événements judiciaires remettent en cause la légitimité du candidat issu des élections primaires pour porter le projet». Sa conclusion vaut condamnation de la candidature Fillon: «Le redressement de la France (…) ne pourra être mis en œuvre que dans la clarté, la transparence et l’exemplarité». Les députés, sonnés, n’ont pas dû se précipiter pour signer ce texte puisque, jeudi, Fenech leur a donné «un délai de réflexion supplémentaire jusqu’au 6 février à 15 heures». «C’est malin de sa part, commente un élu qui souhaite rester anonyme. D’ici à lundi, il y aura eu l’émission d’Élise Lucet, de nouveaux sondages vraisemblablement catastrophiques, et on se sera fait insulter sur les marchés. Ça ne peut que booster les signatures!»

Gérard Larcher, qui préside le comité politique de LR, a proposé mercredi soir que cette instance se réunisse désormais toutes les semaines et non plus tous les quinze jours. Le président du Sénat a estimé que «le candidat doit être présent le plus souvent possible», ce qui correspond aux souhaits des élus. La réunion de mardi prochain sera d’autant plus suivie que, selon les parlementaires, «les remontées des territoires (sur cette affaire) sont catastrophiques».

Après celle de Philippe Gosselin en faveur d’une candidature de recours d’Alain Juppé, une autre offensive a été lancée par l’ex-sarkozyste Sébastien Huyghe, qui a tweeté jeudi: «Il est urgent de convoquer le bureau politique des Républicains, dont la dernière réunion remonte au 29 novembre 2016.» Mais François Fillon a opposé une fin de non-recevoir à la réunion du bureau politique, trop sarkozyste à ses yeux.

Incontestablement, la tension grandit de jour en jour et les langues se délient. Évoquant les salaires alloués à l’épouse et à deux des enfants de Fillon, un poids lourd de LR lance: «Les montants perçus sont choquants, mais ce n’est pas éliminatoire. Ce qui est éliminatoire, c’est le mensonge!»

L’eurodéputé Renaud Muselier ne fait pas dans la nuance: «Le problème, c’est qu’aujourd’hui le crédit de François Fillon est complètement annihilé, a-t-il relevé sur France Bleue Provence. Il n’a plus la capacité de défendre son projet, il n’a plus la capacité de défendre notre famille politique. Il est obligé de se défendre toute la journée, lui.» Muselier ne voit pas comment le candidat peut se remettre des dégâts politiques de l’affaire: «Tout cela est condamnable sur le plan moral, même si ce n’est pas forcément illégal.» Les électeurs de droite sont aussi en plein doute, si l’on en croit un sondage Kantar Sofres, diffusé jeudi, dans lequel François Fillon perd quatre points, à 27 % de bonnes opinions. Il arrive loin derrière le trio de tête formé d’Emmanuel Macron (38 %), Benoît Hamon (33 %) et Jean-Luc Mélenchon (33 %).

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/02/35003-20170202ARTFIG00298-fillon-retourne-affronter-le-terrain.php

 

Sophie Huet et Judith Waintraub

 

 

::: INTERNATIONAL

LE MONDE – 03/02/2017

Sommet de l’UE à Malte : migrations et Trump au menu

Les dirigeants européens vont tenter d’afficher leur unité, vendredi à Malte, pour faire face au défi migratoire, mais aussi de fixer un cap à l’Union, ébranlée par le Brexit et l’arrivée de l’administration Trump.

Malte, qui assure la présidence semestrielle tournante de l’UE, a tiré le signal d’alarme : le printemps pourrait être synonyme de nouvelle crise migratoire. Dix mois après la quasi-fermeture de la route passant par la mer Egée, un nombre record de traversées a été enregistré via la Méditerranée centrale : plus de 181 000 tentatives en 2016, dont 90 % depuis la Libye. La priorité est de soutenir et de former les gardes-côtes libyens, qui opèrent dans leurs eaux territoriales, où ne peuvent entrer les opérations de sauvetage et de surveillance chapeautées par l’UE. L’Union se fixerait également pour objectif d’améliorer la situation économique des communautés locales en Libye et d’assurer de bonnes conditions d’accueil aux migrants stoppés. L’idée de voir s’ouvrir des camps depuis lesquels les migrants pourraient directement déposer leur demande d’asile en Libye se heurte au problème de l’instabilité politique et sécuritaire du pays. Les Etats voisins d’Afrique du Nord seront également sollicités par l’UE.

Au déjeuner, les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE s’entretiendront des défis engendrés par la nouvelle donne géopolitique, en particulier des débuts tonitruants de Donald Trump. Face au protectionnisme prôné outre-Atlantique, quel rôle doit endosser l’UE dans l’ordre mondial ? Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a vivement pris à partie Washington en début de semaine, qualifiant d’« inquiétantes » les premières décisions prises et la nouvelle administration qui remet en cause, à ses yeux, sept décennies de politique étrangère américaine. L’ombre de M. Trump devrait aussi planer sur la deuxième partie du sommet qui se déroulera sans le Royaume-Uni, de facto écarté depuis le vote en faveur du Brexit, pour une discussion sur l’avenir de l’UE.

Jeanne Cavelier

 

 

LE MONDE – 03/02/2017

Le gouvernement britannique a rendu public son Livre blanc sur le Brexit

Le document fixe les plans du Royaume-Uni en vue de la négociation à venir avec ses partenaires européens sur la sortie de l’Union européenne.

Le Royaume-Uni, fort de sa santé économique et de sa solide démocratie, se trouve en position de force pour négocier un « nouveau partenariat positif et constructif » avec l’Union européenne, affirme le Livre blanc sur le Brexit, publié jeudi 2 février par le gouvernement britannique. Révélé au lendemain d’un vote massif du Parlement, autorisant Theresa May à déclencher la procédure de divorce, le document de 75 pages reprend les principaux points développés le 17 janvier par la première ministre, lorsqu’elle avait annoncé à ses « frères d’Europe » sa décision de rompre avec le marché unique européen, tout en réclamant un statut douanier favorable.

« Parce que nous sommes un grand pays mondial avec tant à offrir à l’Europe et tant à offrir au monde », a écrit Mme May dans l’avant-propos du document, où elle se prévaut de l’unité nationale, elle s’attend à ce que la négociation avec les Vingt-Sept, qui devrait s’ouvrir en mars, soit « un succès ».

Annoncé comme « stratégique », le Livre blanc dresse en réalité un catalogue des ambitieux objectifs de Londres sans préciser la méthode retenue pour les atteindre. D’ailleurs, pour « garantir le meilleur résultat », le gouvernement « gardera scrupuleusement pour lui [ses] positions et devra parfois être prudent dans ses commentaires publics », prévient le document, qui promet une « sortie en douceur au bénéfice de tous ».

La question du statut des expatriés

En matière économique, il est de nouveau question de parvenir à « un accord de libre-échange ambitieux et global » avec l’Union européenne, afin d’établir les relations commerciales « les plus libres et les plus fluides possible en matière de biens et de services ». Le déficit commercial du Royaume-Uni avec l’Union est, comme de coutume, présenté comme un avantage pour les Britanniques.

Selon cette rhétorique, l’Europe aurait davantage à perdre de l’établissement de barrières douanières que Londres. Une autre vision consiste à mettre en regard le fait que 46 % des exportations du Royaume-Uni sont destinées à l’Europe tandis que le Royaume-Uni ne représente que 5 % du commerce extérieur des Vingt-Sept.

Le Livre blanc décrit la City de Londres comme « la seule plate-forme [financière] mondiale dont continuera de dépendre l’UE ». L’Union aurait donc intérêt à rechercher « des arrangements en vue d’une coopération mutuelle ». Sur la question sensible du futur statut des expatriés, le document s’en tient à la position connue depuis des semaines : Londres souhaite stabiliser « à la première occasion » le droit au séjour et au travail des Européens. Mais le gouvernement britannique, faisant mine d’oublier qu’il est en position de demandeur et que les Vingt-Sept souhaitent négocier collectivement ce dossier, assure que « cela n’a pas été possible » jusqu’à présent faute d’une garantie de réciprocité pour ses ressortissants.

Presque rien à propos du coût de la procédure

Affirmant que les droits sociaux liés à l’UE seront préservés pour les travailleurs britanniques, Downing Street affirme même que le Royaume-Uni est plus généreux que l’Europe en matière de congés, au prix d’une erreur cocasse dans un croquis du Livre blanc, selon lequel les salariés britanniques bénéficient de quatorze semaines de congés payés par an (au lieu de 5,6 en réalité). Le document affirme, enfin, que les étudiants européens continueront de pouvoir venir étudier au Royaume-Uni, mais il reste muet sur l’accès des travailleurs.

Tandis que le ministre du Brexit, David Davis, affirme que « le meilleur est à venir » pour le Royaume-Uni, les travaillistes prétendent que le Livre blanc « ne dit rien ». Ils protestent contre sa publication tardive, au lendemain du vote donnant carte blanche à Theresa May pour engager le Brexit. Centré sur l’avenir des relations économiques et commerciales avec le continent, obsession logique des autorités britanniques, le document est en revanche presque muet sur le coût de cette procédure de divorce, premier point crucial de la négociation qui va s’ouvrir.

La somme dont doit s’acquitter Londres pour solder les nombreux comptes et chantiers en cours, y compris la retraite de ses fonctionnaires européens, est estimée entre 40 milliards et 60 milliards d’euros. « Il se peut que nous souhaitions participer à des programmes européens, indique le document. Dans ce cas, il serait raisonnable que nous contribuions de façon appropriée ». Mais « une fois que nous aurons quitté l’UE, ajoute le Livre blanc à l’adresse des électeurs et contribuables britanniques, nous ne serons plus contraints de contribuer largement au budget de l’UE ».

Vidéo : http://abonnes.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2017/02/02/le-gouvernement-britannique-a-rendu-public-son-livre-blanc-sur-le-brexit_5073502_4872498.html

Philippe Bernard

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

La lune de miel entre Trump et les grands patrons est déjà terminée

L’interdiction d’entrée aux Etats-Unis prononcée à l’égard des citoyens de sept pays de confession musulmane

a provoqué la consternation des grands patrons américains, pour des raisons économiques autant que morales

(de gauche à droite : Jeff Bezos (Amazon), Larry Page (Alphabet Inc.) Sheryl Sandberg (Facebook), le vice-président Mike Pence)

Une quinzaine de PDG sont reçus à la Maison-Blanche ce vendredi. L’idée de restreindre les visas des salariés très diplômés sème la discorde.

L’interdiction d’entrée aux Etats-Unis prononcée à l’égard des citoyens de sept pays de confession musulmane (Iran, Irak, Yémen, etc.) a provoqué la consternation des grands patrons américains, pour des raisons économiques autant que morales. L’éventualité de voir Donald Trump bientôt restreindre les visas proposés aux meilleurs ingénieurs de la planète a consommé la rupture , dans ce qui s’apparente cette fois-ci à une vraie menace pour les grands champions nationaux (Facebook, Goldman Sachs, Microsoft, etc.).

Car si le premier décret risque de frapper quelques dizaines de salariés par entreprise, tout au plus, le deuxième peut potentiellement casser le « moteur même de l’économie » , s’alarme Blake Irving, patron de GoDaddy (gestion de noms de domaines sur Internet).

Les grands patrons fustigent Trump ouvertement

Le patronat avait jusqu’alors accordé le bénéfice du doute au nouveau président. Il s’était même enthousiasmé pour sa promesse de restreindre la réglementation et les impôts. Les derniers jours ont sonné la fin de la lune de miel : de Tesla à Starbucks, en passant par Google et JP Morgan, les grands patrons du pays sont désormais nombreux à fustiger ouvertement la politique de Donald Trump, bien qu’avec une certaine prudence publique. Il y a encore deux semaines, le patron d’Amazon, Jeff Bezos, promettait de créer 100.000 emplois aux Etats-Unis, en laissant le nouveau président s’octroyer le mérite du projet. Mais l’heure n’est plus aux faux-semblants : depuis le début de la semaine, le même Jeff Bezos travaille avec parlementaires et avocats pour faire barrage aux plans migratoires de la Maison-Blanche.

Forum stratégique

Le sujet devrait aussi dominer le « forum stratégique » qui rassemblera, ce vendredi, le président et une quinzaine des plus grands PDG du pays (IBM, JP Morgan, Walmart, BlackRock, etc.). À l’ordre du jour officiel figurent la régulation, la fiscalité, la place des femmes en entreprise et le commerce. Mais la question de l’immigration risque d’occulter toutes les autres, tant les conséquences potentielles sont graves. Dans des groupes tels qu’Amazon, Twitter et Uber, les développeurs informatique sont pour plus de 70 % étrangers, témoigne Vivek Ravisankar, qui travaille pour le cabinet de recrutement HackerRank.

Protéger les fameux visas H1B

Le projet de décret préparé par la Maison-Blanche vise clairement ces salariés : il appelle à protéger « les emplois, les salaires et le bien-être des travailleurs américains » en réduisant notamment les fameux visas H1B , utilisés à Wall Street et dans la Silicon Valley pour recruter des étrangers qualifiés. Ces visas tirent les salaires à la baisse, estime Donald Trump, et sont utilisés de manière abusive par certaines entreprises pour ne pas avoir à recruter d’Américains. Un lot de 85.000 visas H1B est accordé chaque année, un nombre jugé déjà très insuffisant par le patronat.

La Maison-Blanche menace de le réduire encore davantage. De nouvelles règles doivent être fixées dans les trois mois qui viennent, indique-t-elle dans le projet de décret. Les chefs d’entreprise vont tout faire pour l’en dissuader d’ici là.

Lucie Robequain

 

 

LES ECHOS – 03/02/2017

Décrets anti-immigration de Trump : la tech remontée, l’industrie inquiète

Très exposés à l’international, les grands conglomérats industriels américains s’inquiètent de la nouvelle politique d’immigration

Nombre d’entreprises ont réagi aux mesures contre l’immigration, dont les effets sont de nature très diverse d’un secteur à l’autre.

La tech à la pointe de la contestation

Les géants de la tech n’ont jamais porté le candidat Trump dans leur coeur. Amazon, Apple, Google ou encore Microsoft se retrouvent en toute logique à la pointe de la contestation contre le locataire de la Maison-Blanche. Ils ne digèrent pas le décret du 27 janvier, qui risque de les priver des talents dont ils ont besoin. Mais le pire est peut-être à venir pour eux, avec le projet de réforme des visas des travailleurs étrangers, leur vivier en développeurs et ingénieurs informatiques. Une lettre ouverte à Donald Trump serait en préparation pour rappeler les bienfaits de l’immigration sur l’économie américaine. Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, étudie les moyens juridiques de faire annuler la mesure. Les groupes télécoms, qui ont tout à gagner des projets de dérégulation de Trump, restent muets pour l’instant.

Des géants de l’industrie inquiets

Très exposés à l’international, les grands conglomérats industriels américains s’inquiètent de la nouvelle politique d’immigration. Leader emblématique du domaine, General Electric génère plus de la moitié de ses revenus hors des Etats-Unis. « Il est important que les Etats-Unis conservent de bonnes relations avec nos clients potentiels dans le monde, a souligné jeudi le patron du groupe, Jeff Immelt, dans un entretien à Bloomberg. A la fin des fins, si nous voulons créer plus d’emplois, il ne faut pas que nous nous mettions à dos le reste du monde. » Si UTC, Dow Chemical ou Lockheed Martin affirment comprendre la volonté du président de favoriser le made in America, les restrictions de la Maison-Blanche en matière d’immigration suscitent une levée de boucliers. Coca-Cola a proclamé son soutien aux idéaux de diversité et d’équité tandis que le patron de Nike a écrit à ses employés en indiquant que le groupe s’opposerait « à toute forme de discrimination ». « Nike croit dans un monde où chacun célèbre la puissance de la diversité », a expliqué Mark Parker. « Ces valeurs, ajoute-t-il, sont menacées par le décret présidentiel interdisant les réfugiés autant que les visiteurs de sept pays à majorité musulmane. »

Une industrie automobile devenue prudente

Alors que Trump menace d’instaurer une taxe de 35 % sur les véhicules importés du Mexique, les industriels ont quasiment tous annoncé des plans d’investissement et d’embauche sur le territoire américain, la palme revenant à Ford, qui a annulé un projet d’usine au Mexique. Mais tous restent inquiets. Fruit d’un flux international de composants et pièces détachées, la chaîne de valeur automobile s’accommode mal du protectionnisme. Le secteur a néanmoins choisi ses combats. Seul Ford a manifesté son inquiétude face au décret anti-réfugiés : « Nous ne soutenons et ne soutiendrons aucune politique allant à l’encontre de nos valeurs », a réagi Mark Fields, le patron de Ford. Reste un terrain plus consensuel : les réglementations environnementales, que Trump veut assouplir. Une demande unanime des industriels.

Les banques en retrait

Même si Goldman Sachs, Citi et JP Morgan se sont exprimés en début de semaine, les banques ne se sont pas précipitées pour condamner le décret anti-réfugiés de Trump, dont l’impact est sur elles assez limité. Depuis la victoire de Trump, l’industrie financière est sur un petit nuage. Grandes gagnantes de la nouvelle administration, les maisons de Wall Street devraient bénéficier à plein de la vague de dérégulation promise par le nouveau président. Jusqu’à récemment, elles saluaient même « l’optimisme croissant » de leurs clients, observé dans leurs réseaux d’agences, selon le PDG de Bank of America. Très exposé au Mexique, où il compte investir 1 milliard de dollars, Citi est en revanche sur la réserve. John Corbat, son PDG, a d’ailleurs été l’un des plus critiques sur le décret anti-réfugiés.

Maxime Amiot, Romain Gueugneau, Emmanuel Grasland et Elsa Conesa

Vous souhaitant une bonne journée et un agréable week-end.

Cordialement,

 

Elena NATALITCH

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