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Revue de presse du MEDEF IDF du 23 février 2017

2017-04-05T09:04:52+02:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

USINE NOUVELLE – 23/02/2017

L’Ile-de-France va commander une centaine de rames Regio2N à Bombardier

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse a annoncé une commande supplémentaire de 99 rames Regio2N, à l’occasion d’un déplacement dans les Hauts-de-France sur les sites de Bombardier à Crespin et d’Alstom à Petite-Forêt.

Près de Valenciennes (Nord), la météo était perturbée en ce mercredi 22 février 2017, pour la visite de Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France et Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, venus visiter les deux usines d’Alstom à Petite-Forêt et de Bombardier à Crespin qui vont bénéficier de la méga-commande de 3,75 milliards d’euros pour les 255 rames de futur RER NG.

Deux sites qui vont produire jusqu’en 2025 pour l’Ile-de-France les RER NG (Alstom et Bombardier), les Regio 2N (Bombardier), les Francilien (Bombardier), les tram-trains (Alstom) et les métros MP14 (Alstom). Des commandes qui font partie du vaste plan lancé par la région Ile-de-France de 708 trains neufs ou rénovés livrés entre 2016 et 2021. Tout comme celle qui a été annoncée par Valérie Pécresse à Crespin pour 80 rames du train Bombardier à deux étages, Regio2N, à destination de la ligne N entre Montparnasse, Rambouillet et Mantes-la-Jolie et 19 rames sur la ligne D pour la branche en direction de Malesherbes.

Une commande d’1 milliard d’euros à livrer à partir de 2019

« Cette commande d’une centaine de rames supplémentaires pour environ 1 milliard d’euros aura bien lieu d’ici le mois de mai, et je compte sur vous pour qu’elle soit livrée entre 2019 et 2021, a prévenu la présidente de la région Ile-de-France. Au total, l’ensemble des commandes atteint près de 10 milliards d’euros. » Comme pour rappeler que ces investissements vont améliorer la vie des Franciliens dans les prochaines années, – en attendant l’appel d’offre pour les métros du Grand Paris Express -, et vont aussi permettre d’assurer la pérennité de la filière ferroviaire du Nord (et donner du travail à d’autres sites d’Alstom).

Et Xavier Bertrand de rappeler dans l’usine de Crespin qui présentait la première rame Regio2N destinée à l’Ile-de-France, qui sera livrée en fin d’année. « Ma première priorité, c’est l’emploi, la priorité de Valérie Pécresse, c’est le confort des Franciliens. Nous étions faits pour nous rencontrer« , a-t-il répété comme pour montrer qu’ils tenaient leurs promesses en pleine campagne pour l’élection présidentielle. Il prévoit également de futures commandes pour Bombardier quand un accord aura été trouvé sur la ligne Intercité Paris- Saint-Quentin – Maubeuge/Cambrai. Une usine Bombardier en pleine activité et « une filière qui reprend espoir. Ce sont 2000 salariés, 6 000 emplois induits et 1 300 fournisseurs qui sont concernés« , se réjouit Laurent Bouyer, le président de Bombardier Transport France, même si un trou d’air de 18 mois est prévu à partir de 2018 avec une baisse de l’activité.

Chômage partiel à Petite-Forêt

Une forte baisse d’activité qui a déjà commencé à Petite-Forêt chez Alstom. La visite pour découvrir les ateliers qui vont produire les futurs RER NG et les métros MP14 est saisissante. Quelques rames de métro destinées à Caracas au Venezuela attendent à l’extérieur avec une rame MI09 (RER A). Dans l’usine, quelques tram-trains sont en production pour une trentaine de rames à livrer. La dernière rame MI09 est sur le point d’être terminée. De 500 000 heures en période de pleine activité, « la production va tomber à 200 000 heures en 2017, prévient Christophe Gourlay, le directeur du site qui emploie 1 200 personnes. Nous allons devoir détacher du personnel sur certains sites Alstom ou chez des clients et procéder à des mesures de temps partiel pour 70 personnes. » 27% des employés sont des ouvriers.

A contrario, la conception et l’ingénierie vont être fortement sollicitées. Et le carnet de commandes est au beau fixe avec des rames de métro pour Lyon, Lille et Hanoï (Vietnam), des trains pour la Belgique. Pendant ce temps à Belfort, une autre bonne nouvelle pour Alstom. Le Président de la République, François Hollande, annonçait que, jeudi 23 février, la SNCF doit confirmer la commande de 15 TGV dans le plan de sauvetage de l’usine belfortaine.

Olivier Cognasse

 

 

20 MINUTES – 23/02/2017

JO 2024: Budapest retire sa candidature pour l’organisation de la compétition, Paris et Los Angeles pour la lutte finale

 

Budapest n’est plus en lice pour organiser les Jeux olympiques 2024.

La ville de Budapest a retiré ce jeudi sa candidature pour les Jeux olympiques 2024, alors qu’une pétition a recueilli assez de signatures pour déclencher l’organisation d’un référendum contre la candidature hongroise…

La candidature de la ville de Budapest à l’organisation des Jeux olympiques 2024 n’est plus que de l’histoire ancienne. La capitale hongroise a jeté l’éponge ce jeudi. « Budapest va officiellement demander au conseil municipal de retirer la candidature hongroise, en accord avec le gouvernement », a déclaré le maire de Budapest, Istvan Tarlos, après une réunion avec le Premier ministre Viktor Orban, selon l’agence de presse MTI.

La pétition lancée par de jeunes activistes pour l’organisation d’un référendum contre les Jeux de Budapest a récolté près de 266.000 signatures d’après ses organisateurs, presque le double du nécessaire pour organiser une consultation populaire. Plusieurs partis politiques critiques de l’homme fort du pays Viktor Orban avaient apporté leur soutien à cette campagne.

Paris et Los Angeles en finale

Le Premier ministre a toujours appuyé cette candidature lancée en 2015, en hommage à l’histoire olympique du pays : seuls neuf pays ont remporté plus de médailles que la Hongrie dans l’histoire des Jeux. La candidature de Budapest avait également reçu le soutien du maire de Budapest avec l’accord du Conseil municipal, du Parlement hongrois ainsi que du gouvernement Orban.

Mais les critiques ont vite pointé du doigt les coûts d’une telle candidature, affirmant que les contribuables avaient le droit de décider de la manière dont leur argent était dépensé. Le maire avait lui affirmé qu’il ne ferait pas « abstraction de la volonté du peuple ». Avec le retrait de Budapest, Paris et Los Angeles restent les deux seules villes encore en lice pour organiser la compétition. Le Comité olympique donnera le nom du vainqueur le 13 septembre.

 

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 23/02/2017

Les DRH unanimes sur le coût du travail mais pas sur les 35 heures

Selon l’Association nationale des DRH, la baisse des charges patronales est une priorité. La réforme des 35 heures et le contrat de travail pré-causé divisent les DRH.

Comme beaucoup d’organisations professionnelles ces derniers jours, l’Association nationale des DRH (ANDRH) a rendu publiques ce mercredi les attentes de ses adhérents en vue de l’élection présidentielle . L’intérêt particulier de ce sondage est d’avoir l’avis de professionnels de terrain sur le social et l’emploi, deux sujets qui figurent parmi les premières préoccupations des Français et sur lesquels les candidats à la présidentielle ont commencé à dévoiler leurs propositions.

Pour les 582 répondants à l’enquête menée par l’ANDRH (dont 55 % ont plus de 300 salariés), les trois sujets qui devraient être prioritaires dans le débat public actuellement sont l’insertion professionnelle des jeunes, la transformation numérique et le développement des nouveaux modes d’organisation du travail (télétravail par exemple).

Dans le champ social, c’est l’emploi qui arrive en tête des actions à mener en priorité pour les DRH (67 %), très loin devant le dialogue social (10 %), la formation professionnelle (8 %) ou encore les retraites (5 %). Sur les leviers d’action pour relancer l’emploi, en revanche, les avis sont plus partagés : 55 % estiment que la durée du travail est une réforme prioritaire, alors que 45 % n’y voient pas un levier majeur. Et même parmi ceux qui attendent une réforme de la durée du travail, seuls 20 % souhaitent en augmenter la durée. Ce qui laisse penser que la préoccupation majeure des employeurs n’est pas tant de faire travailler plus leurs salariés, mais d’avoir suffisamment de commandes pour les faire travailler tout court. Le développement de l’apprentissage fait, lui, l’unanimité : 92 % y voient le meilleur moyen de faire baisser le taux de chômage des jeunes. Pour cela, ils recommandent une exonération totale des charges sociales pour l’embauche d’un apprenti.

Assouplir les CDD

Même unanimité pour revoir le coût du travail (85 % le souhaitent), avec en priorité la suppression des charges salariales qui ne relèvent pas de la sphère du travail, par exemple la cotisation maladie et la suppression totale des charges patronales au niveau du SMIC, une proposition défendue par Emmanuel Macron . Sur le contrat de travail, 70 % des DRH estiment nécessaire de faire évoluer le CDD vers plus de souplesse mais sans précariser, ce qui semble un objectif compliqué. Quant à l’instauration d’un ­contrat unique, qui a pu séduire un temps le patronat, elle divise profondément les DRH : 52 % y sont favorables, et 48 % s’y opposent. Même constat sur le contrat de travail dont les modalités de rupture seraient prédéfinies et progressives, comme le propose François Fillon : 55 % des DRH y croient, et 45 % sont contre.

Marie Bellan

 

 

LES ECHOS – 23/02/2017

Nouvelle hausse des fraudes détectées par les caisses d’allocations familiales

43.000 cas de fraudes détectés l’an dernier (+8 %), pour 275 millions de préjudice.
La fraude réelle, elle, reste stable, autour de 1,5 milliard d’euros.

Ni flicage ni laxisme. Soucieux de casser les stéréotypes qui entachent sa politique de contrôle, la Caisse nationale des allocations familiales a sorti le grand jeu : elle a mis en ligne depuis ce mercredi, sur son site, Twitter ou sur sa chaîne YouTube, une vidéo pédagogique en parallèle de la publication des résultats de son action sur 2016. Message : si la fraude détectée a augmenté de 8 % par rapport à 2015, le taux de fraude aux allocations, lui, reste stable, signe « des progrès considérables » réalisés par l’institution, s’est félicité son directeur général, Daniel Lenoir.

Des principaux chiffres présentés, il ressort que 35,5 millions de contrôles ont été effectués l’an dernier, l’immense majorité – 32 millions – de manière automatique, les autres sur pièces (3,3 millions) ou sur place (167.000). Résultat : 42.959 fraudes détectées, un chiffre en hausse donc de 8 % sur un an. Tous ces cas représentent un peu plus de 275 millions d’euros (contre 247,8 millions en 2015), répartis – à raison de 6.412 euros en moyenne – sur 0,36 % des allocataires.

La majorité des fraudes détectées ont concerné les minima sociaux, RSA notamment, au moment où les départements renforcent eux aussi leurs contrôles sur les bénéficiaires (lire « Les Echos » du 22 février), et les aides au logement. Parce qu’il suppose une déclaration tous les trois mois, le Revenu de solidarité active est, parmi toutes les prestations, celle qui est la plus sujette à erreur, dans un sens ou dans un autre, explique-t-on à la Cnaf.

Des suites dans tous les cas

Les trois quarts des fraudes détectées proviennent d’omissions ou de fausses déclarations, 16,5 % de fraudes à l’isolement (quand le fraudeur dissimule sa vie de couple), le solde concernant des faux, usages de faux ou escroqueries. Et aucune n’est restée sans suite : des pénalités financières pour les deux tiers, des avertissements et des poursuites pénales pour 30 % et 5 % d’entre elles respectivement.

Si l’on remonte à 2012, la hausse du nombre de cas de fraude détectés est spectaculaire, les contrôleurs disposant d’un arsenal de plus en plus important d’outils pour mener leurs vérifications. Avec, en toile de fond, l’apport grandissant des technologies informatiques dites de « data mining », qui permettent de fouiller les bases de données de différentes origines sous tous les angles.

Reste qu’il y a encore du chemin avant d’assainir la situation. Mesurée sur la base de 7.000 contrôles sur place auprès d’allocataires tirés au sort, la fraude réelle, elle, est estimée au titre de 2014 à 1,5 milliard d’euros, soit 2,2 % des prestations versées cette année-là. Le chiffre est stable, mais encore loin des 275 millions détectés. La Cnaf espère que la lutte antifraude, par son effet dissuasif, permettra à terme de faire baisser ce taux de fraude.

Alain Ruello

 

 

LE FIGARO – 23/02/2017

Logement social : la Cour des comptes envisage un bail à durée limitée

Pour inciter les locataires du parc social à retourner dans le privé lorsque leurs revenus progressent, la Cour propose plusieurs nouvelles pistes.

Le secteur du logement social est un mastodonte qui manque d’efficacité. Il a beau engloutir 17,5 milliards d’euros par an et représenter près de la moitié du parc locatif, il peine à offrir une aide aux ménages les plus modestes, déplore la Cour des comptes dans un rapport publié hier qui souligne l’inertie du système.

Obtenir un logement social représente pourtant un sérieux coup de pouce pour les locataires: le loyer est en moyenne 40% moins cher que dans le secteur privé et même 50% moins cher en Ile-de-France. Mais la file d’attente à l’entrée ne cesse de s’allonger, tandis que les ménages qui en sortent sont de moins en moins nombreux. «L’attribution d’un logement social conduit en pratique à remettre les clés à vie», regrette la Cour des comptes. Aujourd’hui 1,9 million de personnes attendent un logement social alors que seuls 4,8 millions de logements sont proposés. Et dans le même temps, la moitié des ménages sous le seuil de pauvreté ne bénéficient pas d’un tel avantage. Pourtant, le parc existant permettrait largement de les accueillir tous.

Un système opaque

Il faut dire que les conditions d’octroi sont généreuses: les deux tiers de la population sont éligibles, et un ménage sur deux bénéficiant d’un logement social n’a pas des revenus modestes. Mais le système est opaque. Seul un organisme HLM sur quatre rend publiques ses méthodes de sélection.

En matière d’immobilier, difficile d’adapter finement l’offre à la demande. À Paris, les organismes HLM enregistrent 16 demandes pour une place, mais dans d’autres zones, où la population tend à décroître, les taux de vacance sont «préoccupants». Alors que la mixité sociale des villes fait partie des objectifs assignés au logement social, la Cour des comptes déplore que ces logements soient concentrés dans certaines zones. Enfin, l’offre du secteur social ne correspond plus aux attentes des ménages, le plus souvent composés d’une ou deux personnes, si bien que de nombreux logements s’avèrent sous-occupés.

Un parc mal géré

Alors, plutôt que de construire des logements sociaux à tout va, qui coûtent cher et ne remplissent pas leur office, la Cour des comptes recommande d’abord d’améliorer la gestion du parc existant. Selon ses calculs, les constructions record de logements sociaux ces dernières années (130.000 en 2016) n’ont pas permis d’améliorer l’accès au parc. Alors que 600.000 logements ont été créés entre 2002 et 2013, les attributions annuelles ont diminué dans le même temps de 70.000. A contrario, elle estime qu’une amélioration d’un point du taux de rotation permettrait de libérer 50.000 logements par an, sans coût supplémentaire. La Cour recommande donc de recentrer l’attribution de logements sociaux sur les ménages à revenus modestes, et d’encourager à partir ceux qui ne rempliraient plus les critères d’attribution.

Elle propose d’introduire, dans les zones tendues, des baux à durée limitée. Leur renouvellement dépendrait de l’évolution de la situation du ménage. Celui-ci pourrait avoir à payer un surloyer lorsque ses revenus dépassent un certain seuil. Il n’aurait ainsi rien à perdre en retournant se loger dans le secteur privé. De tels surloyers existent déjà mais sont pour l’instant rarement appliqués.

Cette mesure recueille les faveurs de la ministre du Logement, mais celle-ci maintient en revanche son objectif annuel de construction de 150.000 logements. Elle veut également continuer à attribuer les logements sociaux non seulement aux ménages modestes mais aussi aux classes moyennes.

Marie Bartnik

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 23/02/2017

BTP, autoroutes… Eiffage voit ses bénéfices bondir

 

A partir d’avril, les essais de vitesse terminés, la SNCF prendra la main et fera circuler des trains.

La rentabilité des métiers du BTP bondit malgré le repli du chiffre d’affaires.
Un quart de l’activité se fait désormais à l’international.

Pour sa première année à la tête d’Eiffage, Benoît de Ruffray, arrivé en janvier 2016, a dévoilé des résultats en forme d’hommage à son prédécesseur prématurément disparu, Pierre Berger. «  Les efforts de ces dernières années ont payé », a résumé le groupe. Le plan de réduction de coûts, conjugué à la baisse des taux d’intérêt (donc des frais financiers), et l’embellie dans le BTP au quatrième trimestre, s’est traduit par un bond de 33 % du résultat net, à 416 millions d’euros et le résultat opérationnel atteint 1,6 milliard (+11,6 %), malgré la stagnation du chiffre d’affaires. A 14 milliards d’euros (+0,7 %), il « est en légère progression grâce aux acquisitions, sans lesquelles il serait en léger repli », reconnaît Benoît de Ruffray.

Cette panne de croissance est due au BTP, où l’activité (11,5 milliards d’euros) recule de 1,2 % à périmètre constant (hors acquisitions). N’importe, en 2016, Eiffage a connu un tournant. Ses profits ne sont plus dus à la seule prospérité de ses concessions d’autoroutes, APRR et Area. Elles sont toujours florissantes (leur résultat opérationnel a encore grimpé de 12 % à 1,2 milliard d’euros). Mais le BTP a vu sa rentabilité rebondir. Il affiche une hausse de 10 % de son résultat opérationnel, à 378 millions d’euros et les marges s’améliorent.

Envol des ventes de logements neufs

Certes, la construction de bâtiment a bénéficié de l’envol des ventes de logements neufs. Mais dans les travaux d’infrastructures, Eiffage devait négocier en 2016 une passe délicate. Son plus gros chantier, celui à 3 milliards d’euros de la nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse Rennes-Le Mans, s’achève (lire ci-dessous). Il a aussi connu un accident de parcours sur le chantier de la prolongation de la ligne 14 du métro parisien, où les travaux sont arrêtés suite à l’inondation de la station en construction porte de Clichy. Combien ce métro promis pour 2019 par la RATP aura-t-il de retard ? « Les travaux de confortement de la station devraient être terminés dans la première quinzaine de mars et pour la suite, nous regardons la possibilité d’accélérer les travaux », indique Jean-Louis Servranckx, le patron de la branche infrastructures. Selon lui, l’impact financier du retard serait à la charge de la RATP car « dans nos contrats nous ne prenons pas la responsabilité de la conception ni de la géologie », a-t-il souligné. En fait, selon nos informations, un expert judiciaire travaille depuis décembre à départager les responsabilités des deux parties. Mais ces incidents ponctuels n’empêchent pas une bonne performance générale du pôle infrastructures. Le chiffre d’affaires des travaux routiers s’est stabilisé, après deux ans où la baisse a été de 11 % par an et la construction métallique se redresse.

Le carnet de commandes des métiers du BTP a progressé de 5 %, à 12 milliards. Surtout, Eiffage se développe à l’international. L’activité infrastructures y a progressé de 9,6 % en 2016, avec des contrats à Madagascar, au Sénégal. Et au final, tous métiers confondus, l’international a représenté l’an dernier 24 % de l’activité BTP, « contre 18 % il y a cinq ans », a rappelé Benoît de Ruffray. Le PDG table pour 2017 sur une légère croissance de l’activité comme des bénéfices du groupe.

Myriam Chauvot

 

 

LE MONDE – 23/02/2017

Rachat d’Opel : l’opération de charme du patron de PSA en Allemagne

Carlos Tavares a donné des garanties sur l’emploi – jusqu’en 2018 – à Angela Merkel et aux salariés du constructeur allemand.

Carlos Tavares a réussi, mardi 21 février, son tour de charme en Allemagne. Au siège d’Opel à Rüsselsheim, puis à Berlin par téléphone, le PDG de PSA a donné aux représentants des salariés et à la chancelière Angela Merkel la garantie que les sites de production du groupe allemand ne seraient pas fermés et que ses 19 000 salariés en Allemagne conserveraient leur emploi… en tout cas jusqu’en 2018. « Une première bonne nouvelle », s’est félicité le président du comité d’entreprise d’Opel, Wolfgang Schäfer-Klug, mardi midi.

Les responsables politiques à Berlin se sont également empressés de célébrer ce résultat comme une réussite. Hasard du calendrier, la ministre du travail française Myriam El Khomri était en visite en Allemagne auprès de son homologue Andrea Nahles. Les deux femmes ont eu beau jeu de présenter la fusion à venir comme une opération « gagnant-gagnant ». L’annonce, le 14 février, du projet de General Motors (GM) de vendre Opel à PSA avait suscité le courroux de Berlin, vexé de ne pas avoir été informé préalablement de l’opération. En pleine année électorale, la menace d’une suppression de milliers d’emplois dans l’automobile aurait été du plus mauvais effet. Depuis, trois ministères surveillent au plus près l’avancée des négociations.

Les apparences sont donc sauves. Mais en réalité, Carlos Tavares n’est pas allé bien au-delà de ses obligations légales. Car GM s’était déjà engagé à préserver les emplois jusqu’en 2018 ainsi qu’à maintenir des investissements et des sites de production jusqu’en 2020. L’avenir n’a donc rien d’assuré à moyen terme. Les représentants du personnel, longtemps malmenés par la maison mère GM, peuvent certes s’appuyer sur la vision d’un Opel intégré dans une entreprise de tradition familiale européenne, qui a réussi son redressement, et rêver à un « champion européen » qui maintiendrait tous les emplois. Mais ils ne peuvent ignorer les Cassandre qui se sont multipliées ces derniers jours.

« Ne pas se faire d’illusion »

Les analystes de la société de conseil britannique Evercore ISI estiment ainsi, dans une étude publiée le 15 février, qu’« au regard des chevauchements entre les deux entreprises, on ne devrait pas se faire d’illusion sur ce qui va se passer si on veut en faire une seule ». Ils estiment ainsi que l’avenir du site d’Eisenach, en Thuringe, qui emploie un peu moins de 2 000 personnes, est compromis. L’expert automobile Ferdinand Dudenhöffer, de l’université Duisburg-Essen, voit aussi ce site menacé. Il a calculé que le coût du travail des sites allemands – à 52 euros de l’heure – est le plus élevé de tous les pays européens. Le site d’Eisenach n’est par ailleurs exploité qu’à 66 %. A la faveur d’un renouvellement de modèle, sa production pourrait être délocalisée dans une usine du groupe PSA en Europe de l’Est et profiter de coûts du travail plus réduits, jugent les analystes.

A court terme en tout cas, pas question de parler de fermeture, côté PSA. Après l’Allemagne, Carlos Tavares va reprendre son bâton de pèlerin afin d’aller convaincre, vendredi 24 février, des Britanniques passablement inquiets eux aussi. Il est plus facile de se séparer d’une usine au Royaume-Uni que sur le continent, conviennent les spécialistes des restructurations du secteur automobile. Peugeot en a d’ailleurs déjà fermé une en 2006 à Ryton, dans le centre de l’Angleterre.

Cela dit, le Brexit peut paradoxalement protéger les deux usines de Luton, non loin de Londres, et d’Ellesmere Port, dans le nord du pays, explique un expert du secteur. Dans la perspective de droits de douane élevés, mieux vaut produire en Grande-Bretagne les Vauxhall (le nom d’Opel outre-Manche) que l’on vend en Grande-Bretagne. Il y a une condition nécessaire pour que l’équation économique soit valable : une forte majorité des composants des véhicules doivent aussi être produits sur place afin d’éviter un coûteux jeu de saute-frontière.

Projet à la fois « inquiétant » et « encourageant »

Côté français, la grogne et l’anxiété montent aussi. Les représentants des salariés se sentent mis à l’écart. « Nous ne sommes absolument au courant de rien, déplore Franck Don, délégué central CFTC du groupe PSA. Il est plus que temps que la direction échange avec les organisations syndicales françaises. » Le projet est à la fois « inquiétant » et « encourageant », estime Christian Lafaye, délégué syndical FO, premier syndicat de PSA. De son côté, la CFE-CGC a réclamé « des garanties sur la pérennité » de l’activité du groupe automobile en France.

Au siège de PSA, on relativise ces récriminations. « Nous avons organisé une information à l’intention des organisations syndicales françaises, rappelle un porte-parole. Mais il est compréhensible que, pour le moment, il puisse y avoir des frustrations dans la mesure où nous ne pouvons pas détailler un projet qui est en cours de négociation. »

La curiosité des syndicalistes français devrait être – au moins partiellement – satisfaite mercredi 22 février. Dans la matinée, un conseil de surveillance devrait aborder le sujet du rachat d’Opel, même si l’ordre du jour officiel, à savoir l’examen des résultats financiers de 2016, n’a pas été modifié. « Il faudra de toute manière réunir à nouveau un conseil de surveillance extraordinaire la semaine prochaine, assure un membre des instances dirigeantes du groupe. C’est une obligation légale. » Le calendrier pourrait d’ailleurs s’accélérer : on estime au siège de PSA qu’il pourrait se tenir le lundi 27 ou le mardi 28 février, avec une annonce officielle dès mercredi 1er mars.

Éric Béziat et Cécile Boutelet

 

 

LES ECHOS – 23/02/2017

La location touristique entre particuliers a explosé en 2016

 

La province représente désormais 80 % de la fréquentation des logements touristiques de particuliers proposés par des plates-formes sur Internet.

Selon l’Insee, 76,5 millions de nuitées ont été passées, l’an dernier, dans des logements de particuliers proposés à la location sur Internet (+30 %). Ce qui représente 16 % du total des nuitées passées dans les hébergements touristiques marchands.

Ce n’est pas une surprise : la location touristique de logements par des particuliers, via des plates-formes Internet de type Airbnb ou Abritel, est en plein boom en France. Mais pour la première fois, l’Insee a tenté de chiffrer le phénomène. Selon l’Institut, 25,5 millions de nuits ont ainsi été facturées en 2016 au titre de logements de particuliers proposés à la location sur le Web. Un chiffre en hausse de 30 % par rapport à 2015. Cela représente 11,3 % de la fréquentation de l’ensemble des hébergements touristiques l’an dernier.

« La vigueur de l’augmentation est toutefois un peu moindre chaque trimestre, traduisant une certaine maturité du marché », note l’étude. En particulier en Ile-de-France où l’activité n’a augmenté « que » de 10 % en 2016 (la région a aussi été davantage pénalisée par l’impact des attentats), quant à elle a bondi de 36 % en province. La province représente d’ailleurs désormais 80 % de la fréquentation des logements touristiques de particuliers proposés par des plates-formes sur Internet, contre 76 % en 2015.

La clientèle hexagonale tire le marché

Autre enseignement : ce n’est pas tant la clientèle étrangère (+19 % sur un an) que la clientèle française (+36 %) qui tire le marché. Cette dernière représente ainsi 66 % de la clientèle des plates-formes de location touristique par des particuliers. « Ces données suggèrent ainsi un relais de croissance pris par la clientèle hexagonale, même si la clientèle étrangère continue de progresser », indique l’Insee, qui tempère cependant ses propos du fait du faible historique des données disponibles.

Si les plates-formes d’hébergement alternatif ont pâti, comme les hôtels, de l’effet des attentats terroristes en Ile-de-France et à Nice et de la menace terroriste persistance, elles ont bénéficié l’an dernier de l’Euro de football organisé dans l’Hexagone , qui a « stimulé » une fréquentation étrangère en berne. Celle-ci tend en outre à se redresser depuis la fin 2016. Une tendance observée plus globalement dans tout le secteur touristique.

Un diagnostic plus favorable sur le tourisme

L’augmentation de la fréquentation des logements loués par les particuliers sur le Net s’est accompagnée d’un accroissement du nombre de personnes hébergées. L’Insee estime leur nombre à 76,5 millions en 2016 sur la base d’une hypothèse de trois personnes en moyenne par logement loué, ce qui correspond à 16 % de l’ensemble des nuitées dans l’hébergement marchand. Cette part est ramenée à 14 % si l’on retient une hypothèse de 2,5 personnes par logement, indique l’institut de statistiques.

D’ailleurs, note-t-il, « l’intégration de ces données sur les plates-formes conduirait à un diagnostic plus favorable sur le tourisme en France ». Le recul de la clientèle étrangère ne s’établirait ainsi plus qu’à 3,9 % en 2016, au lieu de -5,2 %, dans l’hypothèse numéro un de trois personnes par logement loué. Surtout, la fréquentation touristique exprimée en nuitées ne serait plus en baisse de 1,3 % sur 2016, mais en hausse de 2,6 %. Une lecture toute différente.

La méthodologie de l’étude

L’Insee a récolté des données mensuelles agrégées auprès d’un échantillon représentatif de plates-formes. Cet échantillon a été établi en collaboration avec l’Union nationale pour la promotion et pour la location de vacances (UNPLV) ainsi que Gîtes de France. L’objectif était d’avoir une idée du volume d’activité que représente la location de logements de particuliers via des plates-formes sur Internet, par comparaison avec les autres hébergements marchands que sont les hôtels, les résidences de tourisme et les campings.

Elsa Dicharry

 

 

LE PARISIEN – 23/02/2017

Fausses promotions : lourdes amendes pour les stars de l’e-commerce

 

Vente-privee.com, dont les locaux sont situés à Saint-Denis, fait partie des sites épinglés par la DGCCRF.

Vente en ligne. A la suite d’une enquête de la Répression des fraudes, des grands noms du Web ont été pris la main dans le sac.

Belles promos, grosses arnaques ! Sur Internet, de nombreuses enseignes attirent toute l’année les consommateurs à coups de réductions séduisantes et de rabais inespérés. Mais parmi ces prix cassés se cachent bien souvent de fausses ristournes. C’est ce que dévoile en exclusivité, dans « le Parisien » – « Aujourd’hui en France », la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui a enquêté pendant des mois sur l’arnaque des fausses promotions sur Internet.

Entre fin 2015 et courant 2016, 19 entreprises d’e-commerce ont été prises en flagrant délit de tromperie commerciale. Exemples ? Les tours de passe-passe sont nombreux pour leurrer l’internaute : des « soldes » au même prix de vente qu’avant le lancement, des prix de référence revus à la hausse pour afficher un pourcentage de promo plus alléchant, ou encore des réductions à ne pas louper, soi-disant limitées dans le temps, mais qui se renouvellent en réalité toute l’année…

35 millions de Français achètent en ligne

Selon la DGCCRF, ces pratiques trompeuses sont généralisées sur la Toile. Et, pour la première fois en France, elles ont fait l’objet de condamnations non négligeables. Au total, l’amende s’élève à 2,4 M€. Parmi les fraudeurs, on retrouve Amazon, le no 1 de l’e-commerce français !

Celui qui attire plus de 18 millions de visiteurs uniques par mois — et qui n’a pas donné suite à notre courriel envoyé hier midi — a dû mettre la main au porte-monnaie à hauteur de 1 M€. D’autres grands noms du Web — Zalando, H&M, Vente-privée, Showroomprivé, Grosbill (également sollicitées, ces enseignes n’ont pas souhaité nous répondre), Comptoir des cotonniers, Gérard Darel… — ont été condamnés, verbalisés ou sont encore dans le viseur de la DGCCRF. Qui ne compte rien lâcher.

« Les enquêtes de la DGCCRF se poursuivent en 2017 pour assurer au consommateur qu’une bonne affaire est toujours une bonne affaire », assure Martine Pinville, la secrétaire d’Etat chargée du Commerce. Pas sûr néanmoins que cela soit suffisant pour assainir les pratiques alors que le marché en ligne a encore progressé de 14 %* entre 2014 et 2015, avec 64,9 Mds€ de chiffre d’affaires. Les 35 millions de Français qui achètent sur la Toile tenteront de se rassurer comme ils peuvent. Et de se protéger avec les moyens du bord (voir encadré).

Pour autant, la DGCCRF tente de positiver. Après sa condamnation, Amazon a par exemple mis en place des procédures pour vérifier — tous les trimestres seulement — le prix de référence renseigné par ses fournisseurs. Idem chez Zalando qui précise dans un courriel que ses clients ont davantage d’informations sur les prix. « Cela va dans le bon sens, reconnaît-on à la DGCCRF. A nous d’être vigilants mais, en cas de récidive, la justice pourrait aller plus loin. » Car si, pour cette première condamnation, certaines amendes s’apparentent à de simples avertissements, en cas de récidive, les géants du Web pourraient être obligés de verser jusqu’à… 10 % de leur chiffre d’affaires !

* Chiffres clés de la Fevad 2015.

Aurélie Lebelle

::: POLITIQUE

L’OPINION – 23/02/2017

Macron-Bayrou, une alliance au centre du jeu

En proposant au candidat d’En Marche ! une alliance, le président du MoDem bouscule le jeu de la présidentielle. Pour François Fillon et Benoît Hamon, c’est une mauvaise surprise

A l’occasion d’une déclaration à la presse très attendue, François Bayrou a annoncé qu’il ne serait pas candidat à l’Elysée pour la quatrième fois. Le maire de Pau a proposé une alliance à Emmanuel Macron. Celui-ci l’a accepté dans la foulée, y voyant « un tournant de la campagne » mais aussi « de la vie politique ». Les deux hommes se verront ce jeudi pour la finaliser.

Mercredi 22 février, à 16 h 37, un coup de tonnerre béarnais a éclaté dans le ciel de la présidentielle française. François Bayrou annonce qu’il ne sera pas candidat une quatrième fois à l’élection présidentielle et propose une offre d’alliance à Emmanuel Macron, basée sur quatre exigences (une loi de moralisation de la vie publique, une juste rémunération du travail, la proportionnelle, une véritable alternance).

A peine une heure plus tard, l’ancien ministre de l’Economie accepte la proposition surprise du président du MoDem. « L’alliance proposée par François Bayrou porte sur les valeurs et les idées et s’inscrit pleinement dans la démarche de renouvellement et de rassemblement qui, depuis le début, est la nôtre », déclare le patron d’En Marche!. Les deux hommes se rencontreront dès ce jeudi. Cette nouvelle donne, inédite et spectaculaire, rebat toutes les cartes de la bataille élyséenne et pourrait modifier à terme en profondeur le paysage politique national.

« La panique se lève au milieu des arbres. » François Bayrou aime cette citation de Victor Hugo. Ce mercredi, sa déclaration a pris de court beaucoup de monde, à droite comme à gauche. Elle a aussi quelque chose de logique. D’abord, même si la tentation première du maire de Pau est toujours de se lancer dans les combats, y compris les plus difficiles, cette quatrième candidature se présentait mal. Crédité de 5 % dans les sondages, dans quel état en sortirait-il ? Ces derniers jours, le centriste a été très marqué par le démarrage difficile de son dernier livre. Résolution française s’est vendu à peine à 5 000 exemplaires en deux semaines.

«Tu as raté Ségolène…» Ensuite, François Bayrou a depuis quinze ans fait de l’explosion du clivage droite-gauche son objectif et sa marque de fabrique. Lors de la présidentielle de 2007, il avait obtenu un très bon score (18,5 %), mais échoué à le concrétiser. Cinq ans plus tard, le Béarnais avait appelé à voter pour François Hollande au second tour, mais n’avait rien exigé en échange. De son côté, le chef de l’Etat avait commis une faute originelle, qui allait plomber tout son quinquennat, en ne saisissant pas la main tendue du leader du MoDem.

Les jours précédents sa prise de décision, un ami avait glissé à François Bayrou ceci : « Tu as raté Ségolène, tu as raté Dany, si tu veux maintenant rater Macron… » Dans l’entre-deux tours de 2007, prête à tout bousculer, Ségolène Royal s’était même rendue en bas de son domicile parisien afin de trouver un accord, mais le centriste n’avait pas répondu à son appel. A l’occasion des européennes de 2009, il avait préféré affronter Dany Cohn-Bendit au lieu de présenter des listes communes avec l’écologiste joueur qui n’attendait que cela. Cette fois, le maire de Pau va au bout de sa logique. Emmanuel Macron se dit « de droite et de gauche » ; il est beaucoup mieux placé que lui pour l’emporter. Il s’allie avec lui. Pour l’ancien ministre de l’Economie, c’est une vraie bouffée d’oxygène alors que depuis quinze jours sa campagne patinait. Jusqu’où le pack entre les deux hommes va-t-il bousculer le jeu ?

Pour François Fillon, ce n’est pas une bonne nouvelle. Le candidat de la droite ne le cachait pas : il avait tout intérêt à ce que François Bayrou soit candidat afin de priver Emmanuel Macron de quelques points précieux et d’un accès au second tour. « Présente-toi, j’en ai besoin et après je te donne ce que tu veux », avait lancé l’ancien Premier ministre au centriste, lorsqu’ils s’étaient vus, la dernière fois, le 24 janvier. Le premier avait pris bien soin d’opposer une fin de non-recevoir au second, qui lui demandait un groupe parlementaire. « Un groupe parlementaire pour Bayrou plus un groupe parlementaire pour l’UDI, c’est compliqué », confiait encore François Fillon la veille de l’annonce de François Bayrou. Les minutes suivant celle-ci, ses troupes exhumaient les anciennes déclarations très critiques du Béarnais à l’égard d’Emmanuel Macron. Elles rappelaient le soutien de François Bayrou à François Hollande en 2012 afin de mieux gauchiser le leader d’En Marche!. Mais avec l’appui du patron du MoDem, ce dernier est renforcé sur son centre droit, ce qui lui manquait jusqu’à présent.

« Donneurs de leçon permanente». A gauche, les partisans de Benoît Hamon sont également immédiatement montés au front. Pour eux non plus, cette nouvelle donne n’est pas sans répercussion. Le candidat du PS est empêtré dans ses discussions avec Yannick Jadot et ses bisbilles avec Jean-Luc Mélenchon. La dynamique dont il comptait profiter avec l’alliance des forces de gauche est au point mort. De son côté, Emmanuel Macron devrait enregistrer de nouveaux ralliements venus du PS dans les prochains jours.

« Hamon s’empêtre avec Jadot et Mélenchon mais n’a pas fait un geste en direction du cœur du parti depuis un mois, et les gens sentent qu’une dynamique en faveur de Macron se met en place, affirme une députée PS. Rugy et Bayrou le même jour, on a beau dire, ça enclenche quelque chose. » « Ce que nous sommes incapables de faire avec Jadot-Hamon-Macron… Accablé par les donneurs de leçon permanente », a d’ailleurs tweeté François Michel Lambert, député socialiste des Bouches-du-Rhône, montrant son dépit après « l’union des forces » proposé par François Bayrou.

Au-delà de toutes ces conséquences tactiques, c’est aussi la fin d’une autre histoire. Après Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, c’est une autre figure du paysage politique français qui ne sera pas sur la ligne de départ de la présidentielle. Le renouvellement continue, les surprises s’enchaînent, faisant de cette élection une présidentielle folle.

Ludovic Vigogne

 

 

LE MONDE – 23/02/2017

Taubira : « Je ne crois pas à la défaite inéluctable de la gauche »

L’ex-ministre de la justice considère, dans un entretien au « Monde », que « ce qui différencie les sensibilités de gauche n’est pas rédhibitoire ».

Christiane Taubira, qui publie un nouveau livre, Nous habitons la Terre (Philippe Rey), regrette, dans un entretien au Monde, le « renoncement de la gauche à son identité » et la « lente déliquescence » politique. L’ex-garde des sceaux estime que les gauches ne sont pas irréconciliables et qu’elles sont face à une « responsabilité historique ».

Dans votre livre, vous expliquez que le mot « crise » est brandi depuis des décennies pour empêcher toute réflexion de fond. Considérez-vous que la France traverse actuellement, à deux mois de la présidentielle, une crise politique ?

Il n’y a pas une crise politique en France. La situation dans laquelle nous sommes s’est construite lentement, hélas. Ce sont au moins vingt ou trente ans de renoncement de la gauche à son identité politique, à son propre vocabulaire, à sa capacité de réflexion et de proposition de solutions nouvelles, qui nous ont placés dans cette situation. Ce n’est pas une crise, quelque chose qui surgit à l’improviste, c’est une lente déliquescence. Nous sommes dans un moment paroxystique, mais il suffisait d’un peu de lucidité pour le voir venir.

Cette lente déliquescence s’exprime-t-elle dans cette campagne présidentielle ?

La déliquescence se traduit par une perte de confiance, par un désarroi qui conduit des personnes à accepter, du fait des difficultés économiques et de leurs angoisses existentielles, des discours qu’en d’autres temps elles n’auraient pas tolérés. Dans la présidentielle, les candidats eux-mêmes se retrouvent pris dans ce tourbillon d’une société où la classe politique a contribué à brouiller les repères.

Vous regrettez que la gauche ait perdu la bataille des mots. Dans la campagne, voyez-vous un candidat qui parle avec des mots de gauche ?

C’est vrai que, sur le quinquennat, la parole politique n’a pas réhabilité l’engagement à gauche, elle est restée dans la tendance lourde qui consiste, soi-disant au nom du pragmatisme, à ne pas assumer ses valeurs. Cela avait déjà été le cas à la fin de la législature Jospin. Pendant les deux quinquennats de la droite, entre 2002 et 2012, alors que la gauche a remporté des victoires électorales, elle a accumulé les défaites politiques et culturelles.

Elle a fait l’erreur de croire qu’elle gagnait les élections intermédiaires parce qu’elle atténuait son discours. Depuis 2012, j’ai entendu à chaque échec électoral des dirigeants de gauche expliquer que si les Français voulaient plus de gauche, ils auraient voté pour les communistes. Sauf que la politique n’est pas une arithmétique : ne pas assumer l’identité de la gauche a été la cause de la sanction.

En prenez-vous votre part personnellement ?

Non ! J’assume collectivement, je dis « nous », mais j’ai laissé suffisamment de traces et de déclarations, durant le quinquennat et avant, qui prouvent mes désaccords. J’ai choisi de rester dans le camp de la gauche, je reste solidaire y compris de ses erreurs. Mais je n’y ai pas contribué personnellement, j’ai même plutôt pourri la vie de certains dirigeants de gauche.

L’affaire Théo L., ce jeune homme victime d’un viol présumé lors d’une interpellation, illustre-t-elle un ultime échec de la gauche dans sa relation avec les quartiers populaires ?

Je n’ai pas envie d’en parler sous cet angle. Il y a une jeunesse en demande, en attente. Que lui offre-t-on ? Du fond, des repères historiques, de la méthode ? Ou simplement de la superficialité ? De quoi parle-t-on quand on parle des banlieues ? D’une planète perdue ? Il s’agit de notre territoire où vivent des Français depuis plusieurs générations, on parle de citoyens pleins et entiers. C’est cela, le sujet. Plus personne ne parle du contrat social. Les jeunes ne savent plus bien ce que c’est, mais les politiques non plus.

La gauche était plus attendue sur les banlieues que la droite ou l’extrême droite…

C’est un échec politique depuis quarante ans. En 2001, après le 11-Septembre, Lionel Jospin avait fait un discours de premier ministre pendant quarante-cinq minutes à la tribune de l’Assemblée nationale. Pas une seule fois le mot laïcité n’avait été prononcé. Pas une phrase pour dire à des jeunes qui, pétris de frustrations, risquaient de s’identifier à ces monstres-là, qu’ils étaient d’ici et ne devaient pas se laisser aspirer.

C’est un vieil échec récurrent, de la gauche, de la droite. Mais la gauche est plus coupable parce qu’elle a plus que d’autres le devoir de se préoccuper de la cohésion sociale, de la justice sociale, de l’égalité des chances.

Vous avez fait la « une »  des « Inrocks » le 1er février pour une interview croisée sur la jeunesse avec l’ex-chroniqueur du « Bondy Blog » Mehdi Meklat. Vous avez réagi à la polémique sur ses propos sur Twitter, antisémites et violents, en les condamnant…

Oui, je condamne ces propos. Si c’est, paraît-il, un jeu, il est tellement pestilentiel et dangereux qu’il n’y a aucune circonstance atténuante possible. Ce sont des torrents de boue comme on en trouve tous les jours sur les réseaux sociaux. Mais je refuse de réduire la jeunesse au fait qu’un jeune se soit livré à ce qui est absolument incompréhensible et inexcusable.

Qui, de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron représente la gauche que vous réclamez de vos vœux ?

Il y a un principe fondamental en sociologie, c’est se nommer soi-même. Quand certains disent qu’ils ne sont pas à gauche, ce n’est pas à moi de les attraper au lasso pour les y emmener. La gauche porte constamment la transformation de la société. Incontestablement, Benoît Hamon porte des idées et une parole de gauche, un engagement et une volonté de gauche. Il produit des idées qui bousculent, qui sont la risée de certains ou nourrissent des espoirs.

Les tensions entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon ne donnent-elles pas raison rétrospectivement à Manuel Valls quand il parlait des gauches irréconciliables ?

Historiquement, il est établi qu’il existe plusieurs sensibilités, mais, dans les moments les plus graves, les gauches se sont rendu compte qu’elles n’avaient rien d’irréconciliable et qu’elles étaient capables de travailler ensemble. C’est évident sous le Front populaire, sous Mitterrand ou sous Jospin. Je crois que ce qui différencie les sensibilités de gauche n’est pas rédhibitoire.

A deux mois du premier tour, attendez-vous une candidature commune à gauche ?

J’ai toujours refusé les calculs du microcosme. J’ai un seul souci : qu’adviendra-t-il des gens, et notamment des plus vulnérables, qui ont besoin de la puissance de l’Etat pour les protéger ? Ce ne sont ni les politiques d’extrême droite, introuvables, ni celles de la droite, dont on connaît le programme brutal, qui peuvent remplir ce rôle.

La gauche a une responsabilité historique. L’option n’est pas de savoir si un tel est meilleur ou plus sympathique, si un tel doit s’aligner derrière un tel, ce n’est pas le sujet. Est-ce que nous prenons la responsabilité de voir la situation sociale et économique, et aussi budgétaire, se détériorer et des personnes en prendre plein la figure pendant cinq ans ? Ou sommes-nous capables de nous dépasser et d’affronter toutes les difficultés aujourd’hui plutôt que d’avoir demain à répondre à ceux qui nous diront : « Ainsi vous nous avez livrés à ces gens-là » ?

Vous dites cela à M. Mélenchon ?

Je le dis à la société tout entière. Les responsables politiques ont aussi besoin d’entendre la maturité de la société. Les gens voient certains jeux et les trouvent intolérables. Ils voient des crispations, certes légitimes, mais inopportunes. On ne s’amuse pas là, on n’est pas à la kermesse, il y va du sort de millions de gens, de ce que sera l’Europe demain et de l’état du monde.

Est-ce la raison pour laquelle vous n’avez pas voulu être candidate ?

Je suis partie [du gouvernement] sur un désaccord assumé, mais je considère que nous sommes toujours aux responsabilités. Nous avons conduit une pleine législature, nous avons mené des réformes de qualité, d’autres qui sont restées au milieu du gué, d’autres encore qui n’étaient pas à faire. L’éthique du pouvoir est d’expliquer, y compris ce que l’on n’a pas fait.

Parce que nous savons ce que peut représenter une alternance de la droite, ou pire une arrivée au pouvoir de l’extrême droite, nous avons des responsabilités particulières. J’ai estimé que nous ne pouvions pas entrer dans la présidentielle sur la base d’un exercice routinier. Mes amis ont eu beau me dire que j’étais la meilleure, la seule capable de rassembler la gauche, ce n’était pas le sujet pour moi. L’enjeu n’était pas d’aller se livrer à un exercice de compétition et de rivalité internes.

Est-ce que vous croyez à une droitisation de la société ?

J’ai entendu des responsables de gauche justifier leurs politiques de cette façon-là. Il y a peut-être une droitisation liée au fait que les idées que projette la droite paraissent plus simples. Mais, si cela a lieu, je ne vois pas pourquoi je devrais l’accompagner ! Au contraire, je résiste de toutes mes forces.

Emmanuel Macron, qui séduit une partie de la gauche, est-il pour vous le symbole d’une perte de repères de la gauche ?

Les abandons de la gauche ont ouvert des espaces. Il y a un jeu qui consiste à dire : « Je ne suis ni de droite ni de gauche parce qu’il faut réconcilier tout le monde. » Cela n’a aucun sens. La politique ne crée pas la guerre, elle l’évite. Elle permet d’exprimer la pluralité des visions. Si on prétend faire de la politique, on doit dire aux citoyens, à visage découvert, comment on pense la société.

Pensez-vous comme Emmanuel Macron que la colonisation a été un « crime contre l’humanité » ?

C’est le débat inextinguible entre le droit et l’éthique. Le droit définit le crime contre l’humanité. Soit Emmanuel Macron se place dans ce cadre, soit il est dans un autre champ. Il y a une définition du crime contre l’humanité, du génocide, et il y a une réalité de la colonisation, qui n’a rien à voir avec le « partage des cultures » vanté par François Fillon. Cela a à voir avec des crimes, des massacres, des millions de morts, du travail forcé… Mais je suis mal à l’aise avec les calculs électoraux sur des sujets aussi lourds.

  1. Macron regrette également que lors du débat sur le mariage pour tous, ses opposants aient été « humiliés ». Etes-vous d’accord ?

Qui a été humilié ? Celle qu’on traitait de guenon tous les matins ? Celle qui recevait des menaces de mort ? Celle sur qui on lançait des œufs ? A l’inverse, qu’on trouve un quart de virgule où j’aurais tenu un propos humiliant. Ce n’est pas faute d’en avoir entendus et d’avoir quatre enfants qui, en se levant le matin, les entendaient.

Mais je ne compte pas, je fais rempart parce que, derrière moi, il y a des gens. Les agressions physiques homophobes, c’est La Manif pour tous qui les a supportées ? Les insultes homophobes, la disqualification de toute famille en dehors de celle avec un papa, une maman, un petit garçon et une petite fille… Ces gamins qui ont entendu qu’on les traitait d’« enfants Playmobil ». Elle était dans quel camp, l’humiliation ?

Quel rôle comptez-vous jouer désormais, à part écrire des livres ?

Je suis une politique qui écrit. Je n’écris pas pour gagner ma vie ou pour raconter des histoires, j’écris avec une sommation vitale. J’essaie d’aider la jeunesse à lire le monde. C’est elle qui fera la suite. Son énergie est indomptable. Pour la campagne, je vais participer autant que possible. J’aime le contact avec les gens, aller sur les marchés, faire les immeubles, expliquer les choses, rire des adversaires aussi…

Vous parlez beaucoup de Gramsci dans votre livre et des défaites culturelles. Est-ce à dire que pour vous, la défaite électorale de la gauche, qui, selon le philosophe italien, est l’étape suivante, est inéluctable ?

Je ne crois pas à la défaite inéluctable. Mais on sortira de cette période quand la gauche sera consciente de ses défaites culturelles. Je n’ai pas écrit ce livre pour la campagne. Il faut que la gauche se retrouve pour travailler sur le fond et dans la durée.

Nicolas Chapuis et Bastien Bonnefous

 

 

LE FIGARO – 23/02/2017

Fillon retourne sur le terrain pour parler du fond

REPORTAGE – Le candidat s’est rendu à Fontainebleau mercredi dans une maison de santé.

Au lendemain de la présentation de ses propositions concernant la santé devant la Mutualité française, François Fillon est allé visiter une maison de santé à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Le candidat à la présidentielle a choisi de renouer avec les déplacements qu’il affectionnait pendant la primaire, en petit comité et sans la nuée de caméras qui l’entouraient depuis sa victoire fin novembre, surtout après les révélations du Canard enchaîné. «Une élection présidentielle, ce n’est pas une émission de téléréalité. Quand il y a autant de médias, les gens ne se livrent pas de la même manière», tranche son entourage.

Alors que certains déplacements ont été perturbés par des manifestants, ses conseillers rejettent l’idée d’un «candidat bunkerisé». «Pouvoir échanger une heure sur des sujets de fond, c’est pour lui une bouffée d’oxygène», avance un de ses proches. Accompagné seulement de deux journalistes, du Figaro et de la presse quotidienne régionale de l’Est, et de quelques élus (Éric Wœrth, Jean Leonetti, Bernard Debré) qui avaient travaillé sur ses propositions relatives à la santé, François Fillon a rencontré une dizaine de jeunes praticiens venus s’installer en Seine-et-Marne.

Très détendu et souriant, comme on ne l’avait plus vu depuis des semaines, sans réciter son programme mais se voulant à l’écoute de ses intervenants, le candidat a multiplié les questions à l’attention de ses interlocuteurs. «Pour vous, ce n’est pas seulement une mise en commun des moyens, c’est aussi une meilleure offre de soins?» a-t-il demandé à une jeune kinésithérapeute un brin intimidée.

La maison de soins universitaire ouverte il y a dix-huit mois regroupe médecins généralistes, orthophonistes, sages-femmes, infirmières, kinés… Sur une feuille jaune vif, François Fillon prend des notes. Il s’intéresse particulièrement à la cohabitation entre maison de santé et hôpital sur un même territoire. L’existence de la première fait-elle diminuer la fréquentation des urgences? interroge-t-il. Dans le débat de l’entre-deux-tours de la primaire face à Alain Juppé, François Fillon estimait que «créer un maximum de maisons de santé» permettrait de «décharger l’hôpital de missions qu’il accomplit aujourd’hui».

Table ronde

Ses interlocuteurs à Fontainebleau sont moins catégoriques. «Il y a un problème d’éducation de la population, en particulier jeune, qui veut tout maintenant et tout de suite, mais seulement quand elle a le temps…», lui répond un des professeurs de médecine présents à la table ronde. «30 % à 40 % des patients qui viennent aux urgences n’ont même pas appelé leur médecin», poursuit le professeur Renard. «Avec une maison de santé, il y a progressivement un phénomène d’éducation à la santé, mais ça prend du temps», explique le Dr Sophie Brossier, à la tête de la maison de santé.

Le candidat s’intéresse aussi à la désertification médicale. «On perd 75 médecins par an en Seine-et-Marne, on n’en récupère que la moitié», assure un médecin. «On a dit qu’on voulait régionaliser le numerus clausus, la rencontre m’a conforté dans cette idée, confie le candidat, même s’il y a un débat sur l’ajuster ou pas.»

Autour de la table ronde, les sigles et termes techniques se multiplient. «Moi j’ai tout compris», fanfaronne François Fillon à l’issue de la rencontre. Pour le candidat de la droite, «la réorganisation de notre système de santé passe par les médecins généralistes. Ils doivent redevenir le maillon central de notre système de santé», indique-t-il. «Pendant trois ans, j’ai tourné dans toute la France et dans tous les sens, je me suis rendu compte qu’énormément d’initiatives étaient bridées ou rendues impossibles par les contraintes et les normes. Or je suis frappé de voir qu’il peut y avoir plein de modèles de maison de santé. Mais il faut laisser une immense liberté aux médecins pour s’organiser, souligne-t-il. Dès qu’on peut redonner de la liberté, de la responsabilité,ça marche mieux.»

Marion Mourgue

 

::: INTERNATIONAL

LE POINT – 23/02/2017

Terrorisme : Paris et Berlin veulent revoir l’espace Schengen

 

Les contrôles aux frontières peuvent être prolongés pendant deux ans.

Les ministres de l’Intérieur français et allemand ont écrit à la Commission européenne pour témoigner de la « nécessité de procéder à la révision du Code ».

Paris et Berlin demandent des comptes à l’Europe concernant l’espace Schengen, dans un contexte tendu pour ces deux pays touchés par des attentats. La France et l’Allemagne ont exhorté la Commission européenne à réviser le Code Schengen afin de mieux tenir compte de la menace terroriste, selon une lettre commune que l’Agence France-Presse a pu consulter. « La persistance de la menace terroriste et l’efficacité des contrôles actuels aux frontières intérieures témoignent de la nécessité de procéder à la révision du Code frontières Schengen […] en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure », écrivent les ministres de l’Intérieur Thomas de Maizière et Bruno Le Roux.

La lettre, écrite de Berlin et datée de lundi, est adressée principalement au Premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, et à ses collègues chargés de la Migration et de la Sécurité, respectivement Dimitris Avramopoulos et Julian King. Les deux ministres allemand et français souhaitent que les contrôles soient rétablis pour « des durées supérieures à celles prévues actuellement », et que les conditions d’exercice des contrôles en dehors d’une période de rétablissement soient « assouplies ». La France a reçu le feu vert pour un rétablissement de contrôles à ses frontières jusqu’à la mi-juillet pour cause de menace terroriste persistante.

Durée maximale de deux ans

Berlin, de son côté, a déjà annoncé son intention de justifier à l’avenir ses contrôles aux frontières – temporairement rétablis à la suite de la crise migratoire – par la menace terroriste, à l’image de ce que fait Paris. Selon les règles actuelles, la durée maximale pour appliquer les contrôles en vertu de la menace terroriste est de deux ans. Le couple franco-allemand demande également à la Commission d’aller plus loin que le projet actuel de l’exécutif européen de système d’entrée et sortie de l’UE et d’inclure dans la liste des voyageurs, dont la trace est enregistrée, les ressortissants européens et ceux de pays tiers en long séjour. L’objectif est d’« identifier les trajets et filières de combattants étrangers », partant combattre en Irak et en Syrie, à travers un nouveau répertoire central.

 

LE FIGARO – 23/02/2017

Syrie : les acteurs de la crise de retour à Genève

 

Qtaffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU en Syrie (à gauche), et Serguei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, à Moscou, le 16 février,

où ils se sont rencontrés en prévision des négociations intersyriennes prévues ce jeudi, à Genève

Les délégations des deux camps rivaux en Syrie ouvrent jeudi de nouvelles discussions, sous l’égide de l’ONU, pour tenter de mettre un terme à six années de conflit meurtrier. Ces nouvelles négociations sont un test pour la relation Trump-Poutine.

C’est la quatrième fois que l’ONU tente de forcer la paix en Syrie en organisant des négociations. Mais le nouveau volet diplomatique qui s’ouvre jeudi à Genève entre les représentants du régime et de l’opposition est porté par une configuration radicalement différente. Le retrait américain du Moyen-Orient amorcé par Barack Obama et l’effacement des Européens, qui n’ont plus les leviers nécessaires pour influencer le conflit, ont créé un vide qui a été comblé par les puissances régionales. La Russie, l’Iran et la Turquie ont repris en main le dossier syrien. D’abord en intervenant militairement au sol, puis en imposant un cessez-le-feu entre l’armée et les groupes rebelles, le 30 décembre. Enfin en organisant, à Astana au Kazakhstan, des discussions réunissant pour la première fois des représentants du régime et une petite délégation rebelle.

Les pourparlers d’Astana, dans lesquels les États-Unis n’ont pas été impliqués, n’ont débouché sur aucune percée majeure. Mais ils ont officialisé le rôle des trois nouveaux parrains du dossier syrien. Ils ont aussi «beaucoup aidé» pour organiser de nouvelles négociations de Genève. C’est en tout cas ce que pense Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie. «Le nouveau cessez-le-feu a davantage de chances de tenir que les autres, car les pays qui le garantissent ont des atouts sur le terrain, leurs militaires au sol qui peuvent agir auprès des uns et des autres», a affirmé l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie à la Conférence sur la sécurité de Munich. L’intervention russe en Syrie, puis le rapprochement diplomatique entre Moscou et Ankara ont «changé la donne», explique de Mistura. Il estime qu’il faut «soutenir la realpolitik lorsqu’elle va dans le bon sens». Pour autant et malgré son optimisme irréductible, l’envoyé spécial de l’ONU ne se «berce pas d’illusions» sur les chances d’aboutir à une solution.

Comme à chaque veille de négociations, l’armée syrienne a intensifié ses bombardements, menaçant ainsi de saboter l’initiative diplomatique. «Aucun cessez-le-feu ne peut durer sans solution politique», prévient en outre Staffan de Mistura. Et celle-ci ne se profile pas encore à l’horizon. Le sort de Bachar el-Assad divise toujours les protagonistes. Sa tête est réclamée par l’opposition. Mais le président syrien est en position de force et n’a aucune intention de faire des concessions. Avec l’aide de la Russie et de l’Iran, le régime a repris Alep, le fief de l’opposition, dans le nord du pays.

Inconnue américaine

La rébellion s’est réduite comme une peau de chagrin. Elle a en outre perdu l’un de ses principaux soutiens, la Turquie, qui, en se rapprochant de Moscou, a dû réviser sa politique syrienne. «Que vous le vouliez ou non, Bachar est toujours là. La coalition a totalement échoué en Syrie. Son seul propos fut de réclamer le départ du président syrien. Mais pour le remplacer par qui? Par le chaos?» s’insurge Konstantin Kosachev, le chef de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération russe. La question de la transition politique ne devrait pas être abordée directement à Genève, où les discussions concerneront les trois piliers de la résolution 2232, une gouvernance inclusive, une nouvelle Constitution et des élections supervisées par l’ONU. Mais elle sera dans toutes les têtes.

Et puis, il y a aussi l’inconnue américaine. Ajoutée à la poursuite de la violence et au fossé qui sépare les belligérants, l’incertitude sur les intentions du nouveau président hypothèque sérieusement les chances de réussite des pourparlers de Genève. «Où sont les États-Unis? Je ne peux pas vous le dire car je l’ignore», affirme Staffan de Mistura. L’envoyé spécial du président américain pour la coalition anti-Daech, Brett McGurk, peut lui fournir une réponse: «Nous sommes devenus une balle de ping-pong pour les Russes et les Turcs», regrette-t-il à Munich.

L’effacement américain a été amorcé sous la précédente Administration. «Barack Obama a fait une grosse erreur: il a voulu s’opposer à Bachar politiquement, sans utiliser la force militaire et affronter Daech militairement, sans proposer de solution politique», poursuit Brett McGurk. Sera-t-il confirmé ou infirmé par Donald Trump? Comme le dit Kenneth Roth, le chef de l’organisation Human Rights Watch: «Que Dieu vienne en aide aux Syriens s’il faut attendre que Trump donne une solution!»

Isabelle Lasserre

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

Fax : 01 40 55 12 40

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www.medef-idf.fr

https://www.facebook.com/medef.idf

 

23/02/2017 : recherche de stage : SCHWARTZ Coralie du 9 Mai au 30 Juin

2017-07-06T09:00:02+02:00Mots-clés : |

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RUGBY : PENICHE VI NATIONS – FRANCE-GALLES AU PROGRAMME

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Revue de presse du MEDEF IDF du mardi 21 au mercredi 22 février 2017

2017-09-19T13:35:41+02:00Mots-clés : , , , |

 

::: ILE-DE-FRANCE

GRAND PARIS METROPOLE – 22/02/2017

Direct live de la Métropole du Grand Paris ce 22 février

La Métropole du Grand Paris cherche à accroitre sa visibilité auprès des citoyens. Ce mercredi 22 février, son président Patrick Ollier accompagné de Manuel Aeschlimann, vice-président à la Communication et à l’Information citoyenne, donnent donc rendez-vous aux habitants de la métropole dans un live en direct de la MGP.

L’émission est à suivre en ligne à partir de 18h00 sur http://www.metropolegrandparis.fr/directmetropole .

Vous pouvez dès à présent poser vos questions dans un formulaire dédié.

 

LA CROIX – 21/02/2017

 

Grand Paris : « Une quarantaine de chantiers vont être engagés dans les prochains mois »

 

 

Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris, explique les particularités de ce projet hors normes.

 

Au total, 200 km d’infrastructures de transport doivent être construites autour de Paris, avec notamment quatre nouvelles lignes de métro, pour un budget d’une trentaine de milliards d’euros.

 

La Croix : Peut-on dire que 2017 est l’année du démarrage du Grand Paris ?

 

Philippe Yvin : Les équipes travaillent déjà sur les différents projets depuis plusieurs années. Mais pour le grand public, les travaux vont commencer à prendre forme cette année. En tout, une quarantaine de chantiers vont être engagés dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne au cours des prochains mois, avec des événements symboliques comme la mise en route des premiers tunneliers.

 

Nous sommes dans une phase de montée en puissance. L’an prochain, trois nouvelles lignes de métro seront en construction. Il y a longtemps que l’on n’avait pas connu cela en Île-de-France. Au cours des quinze dernières années, seulement dix kilomètres de lignes nouvelles ont été créés.

 

En novembre, vous avez signé une charte avec la Fédération nationale des travaux publics pour que les chantiers soient exemplaires. En quoi cela consiste ?

 

  1. Y. : Nous avons voulu d’abord mettre l’accent sur les questions d’environnement et d’acceptabilité des chantiers, qui peuvent représenter des sources de nuisances pour les riverains. La priorité est donnée à la concertation et les entreprises se sont engagées à beaucoup communiquer sur le terrain. Le traitement des déblais et leur évacuation feront aussi l’objet d’une attention particulière.

Le deuxième point essentiel est d’intégrer ces chantiers dans la vie économique. L’objectif est de favoriser l’emploi local et l’insertion des jeunes.

 

L’accent est également mis sur les PME, à qui nous réserverons 20 % du montant des travaux. Pour les travaux qui se font en souterrain, il n’y a quelques grands groupes à pouvoir les faire. Mais pour le reste, personne ne comprendrait que les PME soient écartées.

 

Nous allons suivre cela très sérieusement avec la mise en place d’un observatoire qui nous permettra d’avoir en temps réel un tableau de bord de la situation et de pouvoir piloter au mieux les besoins de formation.

 

La Société du Grand Paris démarre cette année ses premiers emprunts. Craignez-vous la hausse des taux d’intérêt que se profile ?

 

  1. Y. : Quand on se prépare à devenir un grand emprunteur sur les marchés, il faut accepter d’être soumis au risque de taux. Mais nous sommes assez tranquilles car l’équilibre du projet Grand Paris a été calé sur la base d’un taux d’intérêt à 5,5 %. Nous en sommes très loin. D’ici à la fin de l’année, nous devrions emprunter à un taux compris entre 1,5 % et 2 %.

 

Au total, la Société du Grand Paris devrait emprunter environ 25 milliards d’euros pour des durées de quarante ans, avec la garantie de l’État.

 

Recueillis par Jean-Claude Bourbon

 

 

LE PARISIEN – 22/02/2017

Bagneux : le Grand Paris Express se plie en quatre pour ne pas (trop) gêner

 

Bagneux, ce mardi. Le préfet Pierre Soubelet, ici avec Marie-Hélène Amiable, a visité le chantier de la gare du Grand Paris Express.

Les choses sérieuses commencent. Ce mardi, le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre Soubelet, a visité le chantier de la gare de Bagneux de la ligne 15 sud du Grand Paris Express. Une visite loin d’être anodine puisqu’il vient tout juste de signer le permis de construire de la gare. Cette signature marque le début des grands travaux de cette gare, qui sera aussi reliée à la future station de la ligne 4. Mais aussi l’arrivée de nouvelles nuisances pour les riverains. Première étape en mars avec l’installation du puits du tunnelier dans le parc Robespierre suivie du comblement des carrières à partir de mai. La Société du Grand Paris (SGP), qui gère les travaux, a mis en place plusieurs mesures pour tenter d’atténuer les gênes liées au chantier.

Des réunions régulières

Des comités de suivi, qui regroupent riverains, élus locaux et acteurs du projet, sont organisés tous les 2 à 3 mois. « Il n’y a aucune censure, les gens peuvent nous faire part de tous leurs problèmes », affirme Isabelle Rivière, la directrice des relations territoriales à la SGP. Le prochain comité sera organisé en mars. Le reste du temps, les habitants peuvent se rendre à la maison des projets, installée au 28, rue Henri-Barbusse, et ouverte tous les jours. « Trois agents de la ville sont présents quotidiennement, explique Marie-Hélène Amiable, la maire (PCF). Des permanences de la RATP et de la SGP sont aussi mises en place. »

Un agent de proximité dans les rues

Si vous ne venez pas à elle, c’est elle qui pourra venir à vous. Laëtitia Haddad est l’agent de proximité de la SGP pour la gare de Bagneux. « Elle est nos yeux et nos oreilles, sourit Isabelle Rivière. Chaque semaine, elle nous fournit des rapports sur ce qu’elle a entendu sur le terrain et on prend les mesures adéquates pour remédier aux problèmes qu’elle nous relaie. » Un numéro de téléphone lui a été attribué (06.68.85.05.81). Vous pouvez aussi poser vos questions sur la page web : contact.societedugrandparis.fr

Des solutions trouvées au cas par cas

« Nous pouvons indemniser les commerçants impactés par les travaux, souligne Isabelle Rivière. Il leur suffit de remplir un dossier. » Les particuliers peuvent également être accompagnés pendant la durée des travaux. Comment ? « On peut notamment mettre en place des portages de repas pour ceux qui en ont besoin. Des hommes-trafic aideront aussi les passants à traverser les rues impactées », liste la directrice des relations territoriales. Les appartements trop touchés par le bruit des pelleteuses peuvent aussi être équipés de double vitrage, sur demande.

Des travaux moins bruyants

La SGP entend aussi réduire les nuisances sur le chantier lui-même. « On va installer un hangar insonorisé dans le parc Robespierre où sera construit le puits du tunnelier et où les chariots pourront déposer la terre rapportée du sous-sol, explique Jack Royer, le chef de projet pour la SGP à Bagneux. Cela permettra aussi d’éviter les propagations de poussière ». Des écrans acoustiques mobiles seront également placés aux endroits les plus sensibles et pourront être déplacés pendant le chantier. « Le bip qu’émettent les camions lorsqu’ils reculent sera aussi atténué », confie Isabelle Rivière.

La gare de Bagneux en chiffres :

2022 : date de mise en service

60 000 voyageurs par jour attendus

33 m de profondeur

3 minutes 30 pour sortir de la gare

2 minutes 30 pour rejoindre la ligne 4

Maison des projets, au 28, avenue Henri-Barbusse à Bagneux. Ouverte le lundi et mercredi de 9 heures à 12 heures, le mardi de 16 h 30 à 19 h 30, le jeudi de 14 à 17 h 30 et le vendredi de 14 heures à 17 heures.

Laëtitia Haddad, agent de proximité joignable au 06.68.85.05.81 ou sur le site : contact.societedugrandparis.fr

Ariane Riou

 

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Le premier immeuble-pont au-dessus du périphérique

Situé au-dessus du boulevard circulaire, entre la porte Maillot et la porte des Ternes, le terrain dit « Pershing » se transformera en 2022 en une mini-ville végétalisée.

A l’horizon de 2022, un immeuble-pont se dressera au-dessus du périphérique. Entre la porte Maillot et la porte des Ternes dans le XVIIe arrondissement, une skyline verte marquera l’entrée dans Paris. Près du Palais des Congrès, le projet Mille Arbres, vainqueur du concours « Reinventer Paris » et adopté par le Conseil de Paris fin 2016, a pour ambition de « remettre la nature au coeur de la ville », comme l’explique son architecte, Manal Rachdi de l’agence OXO, qui travaille en duo avec le Japonais Sou Fujimoto. « En proposant notre projet à la Ville de Paris, nous voulions investir l’ensemble du site et proposer un seul et même bâtiment qui s’appuyait sur le boulevard Pershing mais aussi sur le pont qui enjambe le périphérique », explique-t-il. Le terrain actuel abrite un parking de 6.450 m² destiné aux autocars (dont une partie assure la liaison vers l’aéroport de Beauvais). Le projet devait inclure une gare routière. Elle sera située au sous-sol, sur 1.800 m2 et dotée de toutes les fonctionnalités.

Un food-court dessiné par Starck

Au-dessus, 1.000 arbres adaptés à la faune francilienne seront plantés, répartis entre la forêt en toiture et le parc au premier niveau. Venus de pépinières françaises et étrangères, ils constitueront l’écrin de verdure qui abritera un immeuble sur 7 étages de 127 logements (50 % en accession à la propriété, 30 % de logements sociaux, 20 % de logements sociaux intermédiaires – PLAI). Il y aura également 27.000 m² de bureaux et un hôtel 4 étoiles de 250 chambres. A tout cela s’ajoute un pôle enfance avec deux crèches de 60 berceaux et un espace de jeux couvert.

« Un food-court de la grande gastronomie française viendra pallier le manque d’offre de restauration à côté du Palais des Congrès », s’enthousiasme Manal Rachdi, qui travaillera avec Philippe Starck.

Pour imaginer un projet d’habitation au-dessus du périphérique, il était nécessaire de prendre en compte les nuisances sonores et la pollution. « Nous prévoyons que le périphérique sera plus silencieux dans une quinzaine d’années grâce au travail prévu par la Ville de Paris sur le bitume mais aussi avec l’essor des véhicules électriques et hybrides », estime Manal Rachdi. L’architecte affirme s’être inspiré des expériences de Tokyo qui a déjà utilisé ces nouveaux revêtements de route. « La couverture du périphérique permettra de générer du foncier là où il n’y en a pas et d’effacer la frontière entre Paris et sa banlieue », poursuit-il. Coté promoteur, OGIC et La Compagnie de Phalsbourg sont aux manettes. Les investissements devraient atteindre 550 millions d’euros.

À noter

Les permis de construire seront déposés à l’été 2017 pour une livraison en 2022.

Lamia Barbot

 

 

LA TRIBUNE – 21/02/2017

Paris et l’Île-de-France ont perdu 1,5 million de touristes en 2016

 

La fréquentation des musées et monuments franciliens a elle été « mitigée » en 2016.

La région Paris Île-de-France a perdu 1,5 million de touristes en 2016 suite aux attentats, les visiteurs chinois et japonais ayant notamment fait défaut, a annoncé mardi le Comité régional du Tourisme. Le manque à gagner en termes de consommation touristique est estimé à près de 1,3 milliard d’euros, selon le bilan annuel du CRT.

« Avec près de 31 millions d’arrivées hôtelières au cours de l’année 2016, la fréquentation touristique de la destination Paris Île-de-France est en baisse de 4,7% par rapport à 2015 du fait de la baisse des clientèles internationales (-8,8%)« , indique-t-il. Le nombre de touristes français est pour sa part resté quasi stable (-0,8% à 16,7 millions).

Baisse « moins importante que prévue »

En comptabilisant les nuitées hôtelières (soit le nombre de nuits passées) – et non pas les arrivées hôtelières (comptées une seule fois quelle que soit la durée du séjour) – la baisse sur un an atteint 7,2%, et même 10,8% s’agissant uniquement des étrangers. La Chine est en recul de 21,5%, avec une perte de 268.000 visiteurs, suivie par le Japon (-41,2%, soit 225.000 touristes en moins), l’Italie (-26,1 %, soit 215.000 touristes) et la Russie (-27,6%, soit -5.000 touristes).

Le CRT estime que les Américains – premier contingent de visiteurs dans l’Hexagone – ont été « peu impactés », avec une perte de 100.000 visiteurs en 2016, soit un recul de 4,9%. « Au total, les hôteliers franciliens ont ainsi accueilli 1,5 million de touristes français et internationaux en moins par rapport à 2015, soit une baisse moins importante que prévu« , estime le CRT Paris Île-de-France.

La Tour Montparnasse ne fait plus recette

Il met en effet en avant « l’excellente fréquentation en novembre et surtout durant les fêtes de fin d’année« , qui ont « permis de combler une partie du retard accumulé depuis le début de l’année« . « Rare constat positif« , le tourisme d’affaires est en forte progression par rapport à 2015, avec un nombre de nuitées « supérieur » aux années record de 2011 et 2012.

La fréquentation des musées et monuments franciliens a elle été « mitigée » en 2016: grâce à « une belle programmation », certains sites ont su tirer leur épingle du jeu comme le Centre Pompidou avec +9% par rapport à 2015.

A contrario, d’autres sites « ont fortement subi la désaffection des touristes et l’annulation des déplacements des groupes scolaires » comme la Tour Montparnasse (-32%), l’Arc de triomphe (-24%), les musées du Louvre (-13,3%) et d’Orsay (-12,9%), le château de Versailles (-9,8%) ou encore Disneyland Paris (-9,5%).

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 22/02/2017

Prélèvement à la source: le «plan B» du Medef

L’organisation patronale propose de ponctionner le compte en banque des contribuables.

Les entreprises ne veulent décidément pas entendre parler du prélèvement à la source. Depuis que les grandes lignes de la réforme ont été présentées en février 2016, le patronat rue dans les brancards. Il ne veut pas que les entreprises prélèvent l’impôt sur le revenu sur les salaires de ses équipes, pour le reverser ensuite au fisc. Mardi, le Medef est toutefois passé de la critique à la proposition. Et s’est dit favorable à une retenue mensuelle, obligatoire et «contemporaine», sur le compte en banque du contribuable.

La solution envisagée par Bercy est une «usine à gaz», critique l’organisation présidée par Pierre Gattaz. À partir du 1er janvier prochain, l’entreprise recevra de l’administration un taux de prélèvement à appliquer sur chacun des salaires de ses employés. Avantage, le montant d’impôt varie automatiquement et en temps réel en fonction des revenus. Les entreprises, elles, retiennent surtout qu’elles joueront le rôle de collecteur d’impôt. Pire, si elles faillissent, elles devront payer des pénalités.

Une solution plus simple

Sans surprise, la droite et le patronat n’y voient que des inconvénients. «Le Medef n’a pas de position politique sur le sujet, insiste Geoffroy Roux de Bézieux, son vice-président délégué en charge de la fiscalité. Nous nous en sommes saisis parce que les réactions de nos antennes locales étaient unanimes: le prélèvement à la source sera un vrai casse-tête pour les PME.» Leurs craintes? Outre des complications administratives, que les salariés viennent se plaindre auprès de leur employeur en raison de la baisse de leur salaire net après le premier prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Le Medef a donc imaginé une solution, la plus proche possible de celle du gouvernement… mais sans que l’entreprise ait à jouer le rôle de collecteur d’impôt. Il propose que le fisc prélève lui-même l’impôt sur le compte en banque du contribuable. Et ce, de façon «contemporaine». D’abord, parce que le contribuable pourrait demander de modifier les prélèvements si ses revenus évoluent. Ensuite, parce que le Medef ne remet pas en cause le fait que 2017 soit une «année blanche». Les Français ne seront en effet pas imposés sur leurs revenus courants cette année pour éviter d’être taxés deux fois l’année prochaine: sur leurs revenus de 2018 et sur ceux de 2017. «Notre solution est simple, opérationnelle et permet au futur gouvernement de n’avoir qu’à appuyer sur un bouton pour la lancer», résume Geoffroy Roux de Bézieux. Bercy avait envisagé cette piste, parmi d’autres, avant de l’écarter lors de ses travaux préliminaires. Contrairement à la retenue à la source, «cette solution ne permet pas de tenir compte de manière immédiate et automatique des variations de revenus», rapporte l’administration fiscale dans l’étude d’impact publiée à l’automne 2016. Il ne s’agirait donc que «d’une réforme a minima».

Le «plan B» du Medef pourrait toutefois retenir l’attention de l’équipe de François Fillon. Le candidat LR à la présidentielle a déjà promis qu’il reviendrait sur la réforme du prélèvement à la source. «Il n’est pas question de prendre le risque de voir descendre dans la rue, en janvier 2018, des milliers de contribuables en colère parce que leur salaire est directement amputé par les impôts», assène Gilles Carrez, le président de la commission des finances de l’Assemblée et membre de l’équipe de campagne de François Fillon.

Reste que le candidat LR n’a pas tranché sur ce qu’il va proposer à la place du prélèvement à la source. L’acompte contemporain poussé par le Medef est envisagé. Mais l’ancien ministre du Budget, Éric Woerth, propose que l’entreprise envoie le montant du salaire au fisc, qui se chargerait ensuite de faire la ponction sur le compte en banque des contribuables. Le Medef est séduit, mais ne l’envisage «pas possible avant 2019», le temps de s’assurer que les échanges d’informations avec Bercy fonctionnent parfaitement.

Guillaume Guichard

 

 

L’OPINION – 22/02/2017

Impôt à la source: le coup de gueule du Medef

 

Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président délégué du Medef : « C’est le grand oublié des programmes économiques. À l’exception de François Fillon qui a promis de le supprimer, aucun des autres candidats ne mentionne le prélèvement à la source. »

Les entreprises craignent de devoir jouer les agents du fisc

Le patronat est toujours vent debout contre le modèle de prélèvement à la source présenté par le gouvernement. Il refuse d’être le collecteur de l’impôt et propose de placer le contribuable au cœur du système.

Le Medef ne baisse pas la garde. Alors que le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert multiplie les déplacements en province pour expliquer le nouveau système de prélèvement à la source qui, sauf modification du prochain gouvernement, entrera en vigueur le 1er janvier prochain, l’organisation patronale veut faire entendre une autre voix dans la campagne présidentielle. « C’est le grand oublié des programmes économiques. À l’exception de François Fillon qui a promis de le supprimer, aucun des autres candidats ne mentionne le prélèvement à la source », déplore le vice-président délégué du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

L’organisation patronale n’en démord pas : pas question de faire de l’employeur le collecteur de l’impôt. Les entreprises craignent de devoir jouer le rôle d’agent du fisc en lieu et place de l’administration. Les patrons craignent les réactions des salariés le jour où ils verront leur salaire net amputé de quelques dizaines, centaines ou milliers d’euros. « Cela pèsera nécessairement dans les négociations salariales », souligne Geoffroy Roux de Bézieux. Il est certains que le passage au prélèvement à la source créera quelques remous au sein des entreprises. Mais à Bercy, on assure que toutes les demandes seront transférées vers l’administration fiscale.

Une autre voie. Pour autant, si le Medef dénonce aussi la complexité et le coût du système – il va falloir payer les éditeurs de logiciels, payer les formations… – l’organisation patronale n’est pas contre l’idée d’un prélèvement contemporain de l’impôt. Bien au contraire. « Supprimer le décalage entre le moment où l’on touche ses revenus et le paiement de l’impôt, un an plus tard, permet de libérer une partie de l’épargne de précaution que se constituent les ménages », explique Michel Taly, avocat associé du cabinet Arsene Taxand. Une bonne chose pour l’économie. Pour le Medef, c’est donc « oui au prélèvement contemporain, non au prélèvement par l’employeur », comme le résume d’une formule le vice-président de l’organisation.

Pour cela, la contrainte la plus importante est la mise en place d’une année de transition, faussement intitulée « année blanche », durant laquelle les revenus ne sont pas taxés. C’est le cas pour 2017. Le Medef propose donc de conserver cette opportunité. Mais plutôt que de faire en sorte que l’administration envoie chaque mois un taux d’imposition à l’employeur, à qui il revient de ponctionner le salaire du contribuable, le Medef propose de renverser la logique en mettant le contribuable au cœur du dispositif et non l’entreprise. À ce dernier de déclarer son niveau d’imposition et de le faire varier en cas de modification de son niveau de revenu. Une souplesse qu’offre déjà le système actuel puisque les contribuables mensualisés peuvent facilement modifier le montant des sommes versées chaque mois. Une logique qui transfère la responsabilité du paiement de l’entreprise, déjà soumise à de lourdes contraintes administratives, au contribuable payeur. Une alternative jugée crédible par le Conseil des prélèvements obligatoires dans un rapport de février 2012.

Raphaël Legendre

 

 

LA TRIBUNE – 22/02/2017

Emploi : la fracture territoriale se creuse

 

D’ici 2022, 85% des ingénieurs en informatique, 75% des professionnels de l’information et de la communication et 69% des postes de personnel d’études

seront créés dans les grandes métropoles souligne une étude de France Stratégie sur les inégalités territoriales en matière d’emploi.

 

A elles seules, la douzaine de métropoles concentrent 46% des emplois, dont 22% à Paris d’après une étude de France Stratégie.

Les créations d’emplois en France se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, positionnées sur les métiers les plus dynamiques, notamment de cadres, au détriment des villes petites et moyennes, selon une étude de France Stratégie parue mardi 21 février.

Les métropoles représentent la majorité des emplois

La douzaine de métropoles régionales rassemblent près de 46% des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. De 2006 à 2013, c’est dans ces aires urbaines de plus de 500.000 habitants que se sont concentrées les créations d’emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

Cette évolution est « inédite » depuis 1968: la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du territoire jusqu’en 1999, puis les territoires se sont de plus en plus différenciés, et entre 2006 et 2013, les écarts se sont creusés, analyse France Stratégie.

La concentration des emplois cadres

Cette « métropolisation », qui « devrait se poursuivre », est principalement liée à une concentration des emplois de cadres dans les métropoles, positionnées sur des « métiers structurellement dynamiques », aux tâches « non répétitives » et à « fort potentiel de créations d’emplois d’ici 2022 » (85% des ingénieurs en informatique, 75% des professionnels de l’information et de la communication, 69% du personnel d’études).

A cela s’ajoute un « effet local »: pour un métier donné, la croissance y est supérieure au reste du pays. Le nombre de cadres y croît davantage, mais aussi les métiers industriels, qui résistent mieux qu’ailleurs.

Toulouse, Montpellier ont créé de nombreux emplois

Cet effet est néanmoins inégal: de 1999 à 2013, les métropoles de Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux et Lyon ont créé de nombreux emplois mais Lille et Strasbourg moins, et Rouen en a perdu. Et Paris a enregistré ces dernières années une dynamique beaucoup moins favorable qu’en province.

A contrario, les villes petites et moyennes sont plus positionnées sur des métiers en perte de vitesse (ouvriers, employés, agriculteurs). Les aires urbaines de moins de 100.000 habitants et les aires moyennes subissent aussi des « dynamiques négatives », et l’impact de la désindustrialisation y est plus fort qu’avant.

Cette surreprésentation des métiers fragiles « sera source de diminutions d’emplois et de reconversions professionnelles imposées par les mutations économiques », anticipe l’étude, qui prévient: « Le risque qui pèse sur ces territoires est d’autant plus élevé que les personnes exerçant des métiers fragiles ont une mobilité géographique généralement faible ».

Quant aux communes isolées, si elles souffrent d’une baisse de l’emploi dans les métiers agricoles et ouvriers, l’effet local y est positif: les métiers industriels résistent mieux, les professions de santé et artistiques s’y développent plus.

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Les embauches de cadres vont retrouver leur niveau d’avant la crise

Les entreprises anticipent au moins 208.000 recrutements de cadres cette année.

Le millésime 2016 de l’emploi des cadres s’annonçait bon. Il a même été meilleur que prévu. Et celui de 2017 devrait être encore plus porteur. C’est ce que montre le baromètre annuel de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publié ce mercredi et basé sur une enquête auprès de 11.000 entreprises. L’an dernier, le cap des 200.000 recrutements de personnel d’encadrement en CDI ou CDD d’au moins un an a été franchi. L’emploi des cadres a même vu pour la première fois depuis 2007 des recrutements légèrement supérieurs aux sorties (démissions, licenciements, départs à la retraite…), le nombre de promotions internes restant stables. Il y a eu 45.300 créations nettes de postes de cadre en 2016. C’est certes deux fois moins que lors du record de 2000, mais c’est autant qu’avant la crise des « subprimes ».

La situation devrait encore s’améliorer cette année. Le marché de l’emploi des cadres devrait retrouver au moins son niveau record de 2007, où 208.200 recrutements avaient été faits. « Tous les clignotants sont au vert, l’horizon est dégagé », résume Jean-Marie Marx, le directeur général de l’Apec, qui pointe toutefois le risque que représentent l’élection présidentielle, le Brexit ou la présidence Trump.

L’étude évalue entre 208.000 et 225.000 les embauches de cadres en 2017. Comme en 2016, selon les entreprises interrogées, les principaux bénéficiaires de cette nouvelle embellie seront les cadres ayant six à dix ans d’expérience. Mais les plus novices et les plus anciens aussi profiteront de l’amélioration. Seuls perdants : les seniors, au-delà de 20 ans d’expérience. La photographie ex post sera peut-être un peu différente de celle annoncée. Si les employeurs ont du mal à recruter, les plus jeunes et les plus âgés pourraient en bénéficier.

Prévisions positives

Ces tensions sur le marché de l’emploi des cadres ne toucheront bien sûr pas de la même manière tous les secteurs. Mais la tendance est à la hausse des recrutements partout. Dans les services, toujours les plus dynamiques, bien sûr mais aussi dans l’industrie, la construction et le commerce. Une analyse plus fine sur vingt-six secteurs montre qu’elle ne reste négative que dans quatre d’entre eux (bois-papier-imprimerie, distribution généraliste, activités associatives et communication-médias). Stables dans les transports-logistique et dans le caoutchouc-plastique, les prévisions d’embauche sont positives dans les dix-neuf autres secteurs, avec en pointe l’informatique-télécommunication. Révolution digitale oblige, côté fonctions aussi, l’informatique est en tête, avec 23 % des recrutements de cadres prévus. Si l’on y ajoute les deux suivantes – commercial-marketing et études-R & D -, cela représente près de six projets d’embauches sur dix.

Sur le plan géographique, aussi, les nouvelles sont bonnes. Selon l’Apec, l’an prochain, toutes les régions devraient être « bien orientées », en particulier Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Mais la palme en valeur absolue va continuer à revenir à l’Ile-de-France, qui a frôlé les 100.000 embauches en 2016.

Leïla de Comarmond

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 22/02/2017

Sous-traitance : la loi sur le «devoir de vigilance» des entreprises adoptée

L’Assemblée a voté définitivement, mardi, le texte qui impose aux grandes entreprises de prendre des mesures pour prévenir les manquements éthiques ou environnementaux de leurs sous-traitants. Les syndicats et ONG qui soutenaient cette loi se réjouissent, le patronat s’inquiète. Les parlementaires LR vont saisir le Conseil constitutionnel.

Bientôt quatre ans après le drame, au Bangladesh, du Rana Plaza, la pression de plusieurs syndicats, d’ONG et de frondeurs de gauche a poussé le gouvernement à, finalement, soutenir la proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères. Porté par le député socialiste Dominique Potier, le texte a été adopté définitivement mardi à l’Assemblée, après deux lectures, des modifications et en dépit de l’opposition sénatoriale et patronale. Elle impose aux 150 entreprises employant de plus de 5000 salariés en France de mettre en place des plans de prévention, dits «de vigilance», pour prévenir les manquements éthiques ou environnementaux de leurs sous-traitants, aussi bien dans des pays lointains comme le Bangladesh ou le Cambodge qu’en Europe. En cas de non-respect, et après une mise en garde, les sanctions financières, pourront aller jusqu’à 30 millions d’euros pour la société mère. Trois fois plus que prévu à l’origine.

Seules les infractions aux critères établis dans le plan seront prises en considération afin d’éviter que les entreprises ne soient tenues responsables de toutes les dérives de leurs sous-traitants. Cette «vigilance» concerne le travail des enfants, la sécurité, la mise en place d’un système d’alerte pour que les salariés puissent signaler des dysfonctionnements. Les sanctions seront civiles et non pénales comme prévu dans une première version du texte. Mais chacun – particulier, association ou société – peut attaquer une entreprise.

«Sanctions excessives»

Les syndicats, dont la CFDT, et des ONG, comme Amnesty International, Éthique sur l’étiquette ou Sherpa, se réjouissent de cette loi. Mais les uns et les autres jugent l’amende maximale faible au regard des chiffres d’affaires des entreprises concernées. Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Éthique sur l’étiquette, regrette aussi que «des entreprises aux effectifs inférieurs à 5000 salariés en France échappent à cette loi, qu’il aurait fallu appliquer à toutes. Des PME à risques, par exemple dans l’extraction pétrolière, ne sont pas concernées, c’est dommage.»

Du côté des entreprises, le montant des sanctions est jugé excessif. Plus gênant, c’est la judiciarisation même induite par la loi et les répercussions pour les PME qui hérissent le patronat, Medef en tête. À l’arrivée, les concessions faites pour que le texte soit adopté ne satisfont personne. «C’est une mauvaise réponse à une question importante, estime-t-on au Medef. Ce texte nuit à l’attractivité de la France et à la compétitivité de ses entreprises, aucun autre pays européen n’ayant voté une telle loi à ce jour. Il faudrait que ce débat ait lieu au minimum au niveau de l’Union européenne.» Justement, rétorquent les défenseurs de la loi. «Elle n’est qu’un début et pourra encourager d’autres pays à suivre cette voie», estime Nayla Ajaltouni.

À condition que le Conseil constitutionnel ne retoque pas la loi sur certains points. Chez les parlementaires, Les Républicains comptent déposer un recours. Parmi les moyens invoqués: les contours de la «responsabilité pour fait d’autrui» ne sont à leur sens pas assez précis. Le triplement de l’amende par rapport au montant initial pourrait aussi poser problème. De son côté, le Medef a écrit au Conseil constitutionnel afin d’alerter sur ce texte.

Anne-Sophie Cathala

 

 

L’OPINION – 22/02/2017

Air France: hôtesses et stewards vent debout contre le projet de nouvelle compagnie

Les pilotes ont donné lundi leur feu vert au projet « Boost », la compagnie à bas coût d’Air France. Très opposés au projet, les navigants envisagent, eux, de lancer une grève

Une intersyndicale réunissant 8 syndicats de personnels de cabine s’est tenue mardi après-midi. Les représentants des navigants envisagent un mouvement de grève : ils estiment que la direction et les pilotes les prennent pour la « variable d’ajustement ». Dans un document interne que l’Opinion a pu consulter, le gain salarial que les pilotes obtiendront après leur accord sur Boost est estimé entre 4 et 10 %, en fonction des vols.

Très vite, les navigants ont tenu à exprimer leur mécontentement. Leurs syndicats se sont réunis sans tarder mardi pour échanger sur la meilleure façon de faire entendre leur opposition. Les discussions ont porté sur la tenue d’une grève. C’est le feu vert donné par les pilotes, lundi, à la création d’une nouvelle compagnie low-cost qui a mis le feu aux poudres. « Pour nous, Boost signifie la fin de notre métier ; si les pilotes s’étaient opposés, la direction aurait renoncé, mais maintenant, c’est fichu… », se désole une hôtesse, qui affiche vingt ans de maison et requiert l’anonymat. Elle regrette le temps béni « où les pilotes savaient défendre un collectif, faisaient corps avec les navigants, et ne pensaient pas juste à leurs privilèges ! »

Pour de nombreux stewards et hôtesses, les pilotes les ont vendus. La réponse positive qu’ils ont donnée au référendum organisé par le SNPL, leur principal syndicat, en est le signe évident. A la question « approuvez-vous l’externalisation d’une partie de l’activité et de la flotte long et moyen-courrier d’Air France dans une nouvelle structure ? », ils ont en effet dit « oui » à 58,1 %. Et ce, alors même que le bureau du SNPL s’était plutôt prononcé contre. Avec 73,8 % de participation, le syndicat n’a pas d’autre choix que de se rallier à cette consultation – sans aucune valeur juridique – mais assure toutefois qu’il ne faut pas prendre ce vote « pour un blanc-seing au projet général d’accord », Trust Together, dont Boost constitue le noyau dur. Le SNPL réclame d’ailleurs des garanties supplémentaires à la direction, d’ici le 24 février, date butoir pour donner leur accord au texte.

Référendum. Lundi, la direction a salué les résultats de ce référendum. Et pour cause. Pour lancer Boost, il lui faut absolument l’aval du SNPL (selon une disposition juridique historique). Aussi a-t-elle poussé un grand ouf de soulagement, mais s’est gardée de tout triomphalisme. Car si elle voit dans Boost le moyen de retrouver des marges de manœuvre, notamment sur la masse salariale, elle sait que la partie est loin d’être gagnée.

A terme, cette nouvelle compagnie doit assurer 20 % du moyen-courrier et 10 % des longs courriers. Les 28 avions qui y seront consacrés seront pilotés par des commandants, pilotes et copilotes Air France. Un contrat unique leur permet d’officier sur la compagnie historique et sur la nouvelle. Mais cette disposition n’est pas prévue pour les hôtesses et stewards. C’est bien là que ça coince. Pour Boost, les équipes de personnels de cabine (PNC) seront constituées par des recrutements extérieurs, payés 40 % moins cher. Pour l’UnsaPNC mais aussi le SnpPNC, qui à eux deux représentent près de 50 % des suffrages, Boost va « venir directement concurrencer les emplois, les conditions de travail et de rémunération à moyen terme [actuels] ». Un tract de l’UnsaPnc stipule : « Pas avant 4 à 5 ans, très certainement, le temps que la compagnie “jumelle” soit totalement opérante avec l’arrivée des avions nécessaires (A350), mais c’est la mort de notre métier. »

Si les navigants sont aussi amers, c’est parce qu’ils ont le sentiment d’être la variable d’ajustement de la compagnie. « Quand Air France perd un milliard, c’est 20 % d’efforts pour nous, quand elle gagne un milliard, c’est 40 % d’efforts supplémentaires pour le PNC », s’insurgent encore les syndicats. La fronde vient aussi après que les navigants ont déjà fait des efforts lors des précédents plans de redressement. Et alors même que les pilotes sont la catégorie qui a le moins souffert : 13 % de gains de productivité, contre 20 % pour les personnels au sol, et 19 % pour les PNC.

Gain salarial. Les « avantages » que la direction a offert aux pilotes ces derniers jours pour emporter leur adhésion à Boost ravivent l’impression du deux poids-deux mesures. Dans un document interne que l’Opinion a pu consulter, le gain salarial que les pilotes obtiendront est estimé entre 4 et 10 %, en fonction des vols. Outre cet intéressement sur leur rémunération, les pilotes ont aussi obtenu plusieurs petits plus non négligeables, comme la mise à disposition d’un téléphone portable pour chacun, le lancement d’un groupe de travail afin de trouver le moyen d’accéder positivement aux demandes de congés, ou encore le remplacement progressif sur moyens courriers de leur vulgaire cassolette équipage par des plateaux-repas Business…

Les huit syndicats de navigants vont se tourner ces prochains jours vers leurs adhérents. Mais l’idée d’une grève est clairement sur la table. La semaine dernière, la présentation des résultats annuels d’Air France-KLM a rappelé combien la situation sociale en France pesait sur les comptes. Les bons chiffres de l’année 2016 sont dus aux deux tiers aux bénéfices de la compagnie néerlandaise ! En 2016, Air France a connu plusieurs mouvements de grève, pour une facture de plus de 130 millions d’euros.

Fanny Guinochet

 

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Nissan teste la colocation automobile à Paris

Le constructeur lance une offre permettant à plusieurs personnes de partager l’usage d’une Micra.
L’objectif est de s’insérer sur le marché des nouveaux services de mobilité.

La colocation est-elle compatible avec l’automobile ? Nissan le pense, et a lancé ce mardi une offre d’un genre inédit, baptisée « Get & Go Micra », qui permet à plusieurs automobilistes de partager l’usage d’une Micra – une citadine comparable à une Clio. Accessible pour l’instant à Paris uniquement – la France est le pays pilote – et dans les départements voisins, le service se veut 100 % numérique (tout est pilotable via une application de smartphone). Après s’être inscrit, l’usager se voit proposer, via une plate-forme logicielle mise en place par RCI Banque – filiale de Renault, allié de Nissan -, une liste de colocataires potentiels proches de chez lui et affichant des besoins horaires complémentaires (usage le matin plutôt que l’après-midi, la semaine plutôt que le week-end…).

De quoi former un groupe d’utilisateurs, qui peut compter jusqu’à cinq membres. « Plus on est nombreux, plus le prix par tête baisse », indique Bernard Loire, le patron des ventes de Nissan pour l’Europe de l’Ouest. Ainsi, pour une Micra partagée par quatre automobilistes et roulant à hauteur de 15.000 km à l’année, le prix par tête – assurance et entretien inclus – est de 87 euros par mois sur un an (la durée de l’engagement). « Au global, en intégrant le carburant et les frais de parking, on arrive sur un budget individuel moyen de 1.700 euros par an. Contre 2.500 euros pour un service équivalent d’autopartage et 3.500 euros pour de la location courte durée », assure Bernard Loire.

Côté carburant, une carte essence est fournie pour payer sans avancer d’argent, avec une facturation individuelle, en fonction du nombre de kilomètres parcourus par chaque utilisateur. Côté parking, soit l’un des colocataires dispose d’une place à partager, soit les colocataires s’arrangent pour payer un parking commun.

Complémentarité des loueurs

Séduisante sur le papier, la solution devra convaincre dans la vie de tous les jours. Sera-t-il si facile pour les utilisateurs d’avoir des besoins totalement complémentaires et de conserver une certaine flexibilité d’usage au quotidien ? La question du tarif, très variable selon le nombre de colocataires et les frais de parking, sera un enjeu clef. Roulant en thermique – essence ou diesel -, la nouvelle Micra – fabriquée en France, à l’usine de Flins – ne permet pas de se dispenser de frais de carburant ou de parking, comme aurait pu le faire un modèle électrique. « Rien n’est figé, on peut proposer d’autres modèles à l’avenir », dit Bernard Loire, qui indique que, en cas de succès, le service pourra être étendu à d’autres villes. La cible : des citadins qui roulent régulièrement, mais trop peu pour amortir le coût d’achat d’une voiture neuve. « A Paris, on a 1.500 voitures qui roulent moins de 2.000 km par an », estime Bernard Loire. Pour Nissan, c’est finalement l’occasion de répondre à l’explosion des nouveaux usages de mobilité (autopartage, VTC, location…), et d’éviter une désintermédiation par des plates-formes comme Uber ou BlaBlaCar.

Maxime Amiot

 

 

LE PARISIEN – 22/02/2017

Nicolas Sarkozy rejoint le conseil d’administration de l’hôtelier AccorHotels

L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, prend la tête… du comité stratégie internationale d’AccorHotels

Nicolas Sarkozy tient sa reconversion. Éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite, le 21 novembre, l’ancien chef de l’État avait annoncé vouloir se consacrer à sa «vie privée». Trois mois plus tard, jour pour jour, le voilà de retour dans une fonction inattendue. Ce mardi, le groupe AccorHotels a annoncé la nomination de Nicolas Sarkozy au sein de son conseil d’administration.

«Nicolas Sarkozy présidera le comité stratégie internationale dont les missions et la composition seront précisées lors d’un prochain conseil d’administration», a détaillé le groupe hôtelier dans un communiqué. «Je suis très heureux de participer au développement et au rayonnement international d’AccorHotels, un des fleurons des entreprises françaises», a pour sa part réagi l’intéressé.

Une «parfaite connaissance des enjeux géopolitiques»

Le PDG du groupe, Sébastien Bazin, également cité dans le communiqué, estime que « l’expertise internationale de Nicolas Sarkozy et sa parfaite connaissance des enjeux géopolitiques mondiaux seront de formidables atouts pour le groupe ». Ce poste d’administrateur indépendant serait le premier poste de cette nature occupé par l’ancien président.

AccorHotels exploite sous ses 20 marques Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1 mais aussi Raffles, Fairmont et Swissôtel, plus de 4000 hôtels, dans 95 pays.

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Bio : le marché français a bondi de 20% en 2016

Les ventes de produits bio ont atteint 7 milliards d’euros en 2016, selon l’Agence Bio. Le nombre de fermes bio a augmenté de 12%.

Le succès du bio s’envole. Le marché a fait un bond de 20% à 7 milliards d’euros en 2016, selon les derniers chiffres fournis par l’Agence Bio. Alors qu’un Français sur deux n’en consommait jamais en 2003, ils sont désormais sept sur 10 à en manger « régulièrement », c’est-à-dire au moins une fois par mois, selon l’Agence Bio. Au quotidien, 15% des Français ont mangé bio en 2016, contre 10% un an avant.

La première raison à cet engouement est la santé. Les amateurs invoquent massivement leur confiance dans les cahiers des charges, les contrôles systématiques, l’absence d’OGM, de produits artificiels et de colorants, ainsi que le bien-être animal. Ils justifient leur préférence par la qualité nutritionnelle des produits, leur goût meilleur et la satisfaction de contribuer à la préservation de l’environnement en privilégiant le bio. Les légumes viennent en tête du Top 5, suivis par les produits laitiers et les oeufs, puis l’épicerie et la viande.

Le sud de la France d’abord

Pour l’Agence Bio, il n’est pas douteux que les consommateurs sont en train de changer leurs habitudes. Les agriculteurs l’ont bien compris. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à répondre à cette demande en croissance régulière. Les conversions se traduisent en hectares. Les surfaces bio ont augmenté de 16% en un an à 1,54 million d’hectares. Le nombre de fermes a progressé aussi (+12%). Elles sont plus de 32.300, tirées par les élevages laitiers et les producteurs de viande.

La première région pour le bio est l’Occitanie, devant l’Auvergne et le Nouvelle Aquitaine. Un peloton de tête qui a creusé l’écart avec le reste de la France. Le mouvement de conversion (+9,5%) se retrouve tout naturellement dans les entreprises, chez les importateurs et exportateurs ainsi que dans la distribution. Les ventes ont plus progressé en magasins spécialisés que dans les enseignes mais en importance, les deux circuits sont à peu près ex-aequo.

VIDEO – Le marché français du « bio » atteint les 7 milliards d’euros : http://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/0211814713831-bio-le-marche-en-france-a-bondi-de-20-en-2016-2066608.php

Marie-Josée Cougard

 

 

LE FIGARO – 22/02/2017

Alstom: François Hollande se rend à Belfort ce mercredi

Le président de la République doit visiter les sites d’Alstom et de General Electric. Les syndicats, toujours sceptiques sur le devenir des emplois, attendent une garantie du maintien de l’activité de l’usine.

La visite est symbolique et attendue. À quelques mois de la fin de son mandat, François Hollande se rend ce mercredi à Belfort, accompagné du secrétaire d’État chargé de l’Industrie, Christophe Sirugue. Une première dans le cadre de son mandat et qui intervient alors que l’État tente coûte que coûte de préserver l’emploi chez Alstom sur ce site de production. En octobre dernier, le gouvernement avait en effet décidé d’acheter, en direct, quinze rames pour alimenter cette usine, dont la fermeture venait d’être annoncée.

Dans le détail, le programme du président de la République est chargé. A 9 heures, il débutera d’abord par une visite du site de General Electric, puis enchaînera, quarante-cinq minutes plus tard par celui d’Alstom. Il terminera son excursion, annoncée au dernier moment lundi par l’Élysée, par un discours à 10h15.

Pour rappel, François Hollande s’était personnellement impliqué dans le dossier du rachat de la branche énergie d’Alstom par GE, en 2014. Il avait alors reçu le PDG du géant américain, Jeff Immelt, à l’Élysée. À la suite de ce rachat, le site de l’industriel s’était alors recentré sur ses activités de transport. À ce titre, la visite présidentielle n’est pas sans rappeler celle que le Président avait effectuée à Florange pour défendre son bilan auprès des salariés d’ArcelorMittal, en novembre dernier. Les syndicats l’attendent d’ailleurs de pied ferme, avec un seul objectif: l’interpeller sur les 1000 embauches promises par General Electric, d’ici fin 2018. Et pour cause, en janvier 2016, General Electric avait annoncé la suppression de 765 emplois dans l’Hexagone, semant ainsi le trouble dans les esprits.

La SNCF va acheter les 15 rames

«À partir du moment où le Président s’est engagé, il doit maintenant concrétiser ses paroles. Or, il semblerait qu’il y a encore quelques difficultés», assène Olivier Kohler, délégué CFDT, au micro de France Bleu. «Il y a une volonté politique, mais ces commandes promises ne sont pas actées. Nous demandons un réel engagement, une garantie du maintien de l’activité à Belfort». Même son de cloche pour Eddy Cardot, délégué CGT, au micro de France 3. «Les quinze rames TGV, ça nous donne un petit sursis de plus», reconnaît-il. «[Mais] on voudrait que tout soit entériné avant la fin du mandat de François Hollande». Le maire de Belfort tient un discours similaire, mais se veut néanmoins optimiste: «C’est toujours le président de la République et il a le pouvoir de faire changer les choses», indique-t-il à France Bleu.

La semaine dernière, la question des quinze rames est revenue sur la table. Dans un premier temps réticente, la SNCF a fini par accepter de prendre en charge cette commande, que le gouvernement avait décidé de passer en direct pour un montant de 480 millions d’euros. «La décision qui a finalement été prise est équilibrée et plus cohérente», estime des dirigeants de la SNCF, interrogé par Le Figaro , le 15 février dernier. «Nous allons radier 24 rames vieillissantes à un seul niveau pour les remplacer par quinze rames à deux niveaux et donc plus capacitaires. Nous allons économiser 150 millions d’euros que nous aurions dû dépenser en les rénovant». Toujours selon nos informations, cette décision devrait être entérinée demain, jeudi 23 février.

 

 

::: POLITIQUE

LE POINT – 22/02/2017

À Londres, Macron cherche à séduire les expatriés

 

Emmanuel Macron a affirmé que son programme allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit.

Le candidat d’En marche ! à la présidentielle exhorte les Français vivant outre-Manche à venir entreprendre en France. Il avait rencontré avant Theresa May.

Emmanuel Macron en mission séduction. Mardi 21 février, le candidat d’En marche ! à la présidentielle s’exprimait lors d’un meeting à Londres devant plusieurs milliers de personnes. Il a exhorté les Français résidant outre-Manche à venir entreprendre en France. Son ambition : « Retrouver une culture du succès ». Le candidat tenait un meeting en fin de journée dans l’imposant Central Hall Westminster, une salle d’architecture baroque située près du Parlement britannique.

Acclamé à son arrivée, Emmanuel Macron a exprimé devant plus de 2 000 personnes sa volonté de « convaincre » certains des 300 000 Français vivant au Royaume-Uni, dont une majorité à Londres, de « revenir entreprendre, faire en France, innover, chercher, enseigner ». « Je veux que l’on soit un pays où l’on peut faire tout cela », a-t-il dit. En France, « on n’a pas le droit d’échouer, mais pas le droit de réussir trop bien », a-t-il poursuivi, devant un public comptant des entrepreneurs et de nombreux employés de la finance.

« Il faut aimer le succès », ou alors les Français vont « le chercher ailleurs », a-t-il regretté, déplorant la « peur de l’échec » propre, selon lui, à la France. Taclant à plusieurs reprises le candidat LR François Fillon, Emmanuel Macron a évoqué « l’argent qu'[il] a [lui-même] gagné » avant de se lancer en politique. « Je vous rassure, c’est moi qui l’ai gagné. J’avais un travail, ça semble affreux… » a-t-il ironisé. Dans la salle figuraient notamment le footballeur Yohan Cabaye et le député du Parti libéral-démocrate (centre) Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre.

Vers un Brexit juste

Selon deux sondages publiés mardi, Emmanuel Macron arrive soit en deuxième position des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, ex æquo avec François Fillon, soit troisième derrière ce dernier. Le candidat d’En marche ! a rencontré en début d’après-midi Theresa May au 10, Downing Street, pour évoquer notamment la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

À l’issue de l’entretien, il a affirmé en anglais avoir exprimé à Theresa May sa « volonté d’aboutir à un Brexit juste », tout « en protégeant les intérêts des Français et des Européens ». « Nous avons parlé de lutte contre le terrorisme, de défense, qui sont des sujets très structurants pour notre pays », a ajouté en français Emmanuel Macron, premier candidat à la présidentielle française reçu par Theresa May.

Un porte-parole de Downing Street a expliqué que cette rencontre avait été organisée à la demande d’Emmanuel Macron et qu’il n’était pas inhabituel qu’un dirigeant britannique reçoive un candidat français, citant Nicolas Sarkozy reçu par Tony Blair en 2007.

« Je veux les banques »

Emmanuel Macron a affirmé que son programme, qu’il n’a pas encore publié, allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit. « Dans mon programme, vous aurez une série d’initiatives pour attirer les gens de talent dans la recherche, et dans de nombreux autres domaines », a-t-il dit, repassant à l’anglais. « Je veux les banques, les talents, les chercheurs, etc. » a-t-il ajouté, laissant présager de son discours très ciblé sur les entrepreneurs.

« Cela fera partie de mon programme de les attirer », en particulier ceux qui sont actuellement au Royaume-Uni, a-t-il insisté, dans un appel du pied à la communauté française. « Je veux les convaincre que la France change […] qu’ils auront l’opportunité de revenir en France dans les prochaines années et d’y rencontrer le succès. » Interrogé sur un possible rapprochement avec le président du MoDem François Bayrou, il a dit ne pas vouloir répondre « à des questions de politique française ».

François Bayrou doit faire une déclaration à la presse mercredi après-midi et les spéculations vont bon train sur ce qu’il pourrait annoncer : nouvelle candidature à la présidentielle ou soutien à un candidat en lice. Gérard Collomb, maire PS de Lyon et proche d’Emmanuel Macron, a dit mardi espérer le soutien de M. Bayrou à son candidat pour éviter « le risque » d’une victoire de Marine Le Pen.

 

BFM – 21/02/2017

Sécurité sociale: Macron et Fillon livrent leurs pistes d’économies

Cinq candidats à l’élection présidentielle ont défilé ce mardi 21 février au Palais Brogniart pour présenter leur programme en matière de santé. Emmanuel Macron et François Fillon ont présenté des pistes d’économies pour la Sécu, Benoît Hamon a évoqué une réforme du mode de financement des hôpitaux.

Les prétendants à l’Élysée ont passé leur grand oral sur la santé ce mardi 21 février. Les candidats à la présidentielle se sont ainsi succédé au Palais Brongniart pour exposer leurs mesures lors de cet événement organisé par la Mutualité française. L’occasion, pour certains, de livrer quelques pistes d’économies. Voici ce qu’il fallait retenir des interventions d’Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon.

Macron veut investir 5 milliards dans les hôpitaux 

Premier à ouvrir le bal, le candidat d’En Marche! a annoncé lors qu’il comptait « améliorer l’organisation de l’hôpital « en le décloisonnant ». Il propose pour cela « de plafonner à 50% » la tarification à l’activité des hôpitaux (T2A), de « renforcer l’autonomie des hôpitaux » ou encore « d’élargir » les groupements hospitaliers de territoire pour avoir en amont une meilleure organisation de l’offre de soins.

Emmanuel Macron a également promis d’investir 5 milliards d’euros dans les hôpitaux et « dans l’innovation médicale ». Par ailleurs, l’ex-ministre de l’Économie a fixé à 2,3% l’objectif d’évolution des dépenses d’assurance-maladie sur la période 2018-2022. Cette hausse modeste nécessiterait de réaliser 15 milliards d’euros d’économies.

Pour y parvenir, Emmanuel Macron entend développer la médecine ambulatoire: « ce qui coûte cher dans le système de santé ce sont les gens qui restent » à l’hôpital, rappelle-t-il. Autre piste: le leader d’En Marche! entend également « lutter contre le gâchis » en permettant la vente de médicaments à l’unité. Par ailleurs, l’ex-ministre de l’Économie promet qu' »aucun soin utile ne serait déremboursé ».

Fillon: « pas question de toucher à l’assurance-maladie »

Le candidat de la droite et du centre était très attendu sur ce sujet après avoir été accusé de vouloir « privatiser » la Sécurité sociale cet hiver. L’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a ainsi abandonné la distinction entre « petit » et « gros risques ». « Il n’est pas question de toucher à l’assurance-maladie et encore moins de la privatiser ni même de baisser son taux d’intervention », a-t-il encore déclaré.

François Fillon avait déjà confié au Parisien vouloir ramener les comptes de l’assurance-maladie à l’équilibre d’ici à 2020 en réalisant « 20 milliards d’économies en cinq ans ».

Un objectif d’autant plus ambitieux que l’ex-Premier ministre promet que le niveau de prise en charge des dépenses par l’assurance-maladie « ne diminuera pas ». Il souhaite même que « pour les dépenses les plus coûteuses », les patients n’aient rien à payer de leur poche grâce à un partenariat entre la Sécurité sociale et les mutuelles. Il promet également que les lunettes pour les enfants seront prises en charge à 100%.

Pour réaliser ces 20 milliards d’euros d’économies, François Fillon mise sur « des efforts d’efficience ». « Je fais le pari que la prévention ça rapporte », a-t-il souligné. L’ex-Premier ministre compte également traquer « les soins redondants » et renforcer la lutte contre les fraudes (carte vitale, CMU, etc..).

Par ailleurs, François Fillon a évoqué « la piste » d’une modulation des carrières pour tenir compte de la pénibilité. « Par exemple, il faudrait accepter l’idée que ceux qui ont une espérance de vie plus longue travaillent plus longtemps », a-t-il expliqué. Ce qui, a-t-il reconnu, pourrait également signifier que les ouvriers, eux, pourraient avoir une carrière plus courte.

Hamon veut réformer le financement des hôpitaux

Moins disert sur les pistes d’économies, le vainqueur de la primaire de la gauche annonce toutefois qu’il veut modifier le modèle de financement de l’hôpital, basé « selon la tarification à l’activité ».

« On multiplie les actes pour obtenir un bon financement de l’hôpital. Si un certain nombre d’actes doivent continuer à être financés de cette manière, je pense qu’il faut introduire une notion de financement forfaitaire », a insisté le candidat désigné par la primaire du parti socialiste.

Benoît Hamon considère qu' »il faut augmenter la part de remboursement de la Sécurité sociale » pour les soins dentaires, d’optique et les prothèses auditives.

Vidéo : http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/securite-sociale-macron-et-fillon-livrent-leurs-pistes-d-economies-1107347.html

 

 

L’OPINION – 22/02/2017

François Bayrou, dernière cartouche

Déjà trois fois candidat à l’élection présidentielle, le président du MoDem met fin ce mercredi au suspense sur ses intentions. Seul ou avec Emmanuel Macron, il joue son ultime va-tout

François Bayrou doit faire une déclaration ce mercredi à 16 heures 30 depuis le siège du MoDem, qui se réunissait en bureau exécutif mardi soir. Le leader centriste, qui a récemment échangé avec Emmanuel Macron, entretenait mardi encore le suspense sur son intention de se lancer ou pas dans l’élection présidentielle. Le maire de Pau sera mercredi soir l’invité du 20 heures de France 2 puis de la matinale de RTL jeudi matin. Selon l’enquête Ifop-Fiducial pour Paris-Match, iTélé et Sud-Radio publiée mardi soir, François Bayrou ne dépasse pas les 5,5 % d’intentions de vote.

Quand il décroche son téléphone mardi matin, François Bayrou a l’air serein, détendu. Le président du MoDem n’a pas vraiment le ton de celui qui s’apprête à se lancer dans la course à la présidentielle. En fait, il regarde avec amusement toutes les spéculations qui courent autour de lui. Va-t-il s’allier à Emmanuel Macron, après avoir discuté avec lui la semaine dernière, comme l’affirme Le Point ? « Intox », assure un cadre du MoDem. Va-t-il annoncer sa quatrième candidature à l’élection présidentielle, comme le présume Le Figaro ? Lui se plaît à constater l’émulation créée par un suspense savamment entretenu.

Tous les cadres du parti s’astreignent à une réserve qui empêche presque toute discussion normale avec quiconque est en dehors du secret. Drôle d’ambiance au MoDem, où tout le monde attend avec hâte que le suspense soit tranché. Depuis la salle Lecanuet, au rez-de-chaussée du QG parisien, François Bayrou fera une allocution mercredi à 16 heures 30. Un discours d’une trentaine de minutes, retransmis en direct sur les chaînes d’info en continu. « C’est une déclaration solennelle et personnelle. C’est une manière de s’adresser aux Français face caméras », explique-t-on dans son entourage.

Quatuor. Cela fait plusieurs jours que François Bayrou a pris sa décision. Après le bureau exécutif du parti mardi dernier, le maire de Pau a tranché. Rentré dans sa ville pour le week-end avant de rejoindre Paris dimanche soir, il a passé ces derniers jours auprès de sa garde rapprochée, la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, la vice-présidente du Sénat, Jacqueline Gourault et le secrétaire général du parti, Marc Fesneau. C’est au sein de ce quatuor que les échanges à bâtons rompus ont eu lieu toute la journée de lundi pour arrêter la date précise et le format de l’annonce. « On lui a dit ce qu’on ressentait, on voit tous le trouble qui existe dans l’opinion. Aucun d’entre nous n’est rassuré par les propos des candidats à l’élection présidentielle, quels qu’ils soient », raconte l’un d’eux.

Avant l’affaire Fillon, plusieurs cadres du parti doutaient de l’opportunité d’une candidature mais le tumulte à droite a rebattu les cartes. Ils sont finalement plusieurs parmi ses proches à l’avoir encouragé à y aller. « Il a l’envie, les moyens, la carrure, le projet, les idées », plaide Yann Wehrling, président du groupe MoDem au conseil régional d’Ile-de-France. Mais François Bayrou n’a pas le potentiel électoral. Toutes les enquêtes d’opinion le créditent autour de 5 % d’intentions de vote. Et surtout, l’espace politique au centre est déjà largement occupé par Emmanuel Macron, que les sondages donnent autour de 20 %.

À entendre les cadres du parti, il semble pourtant faire peu de doutes que le candidat se lancera. Ils ont toujours un argument pour expliquer pourquoi les obstacles dans sa course vers l’Elysée n’en seront pas. Les 500 parrainages ? Le parti compte plus de 500 élus et sympathisants et autant qui ont systématiquement apporté leur soutien à François Bayrou lors des trois dernières élections présidentielles. Le financement ? « Pas un sujet non plus ». Le MoDem est propriétaire de son siège de la rue de l’Université, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, ce qui lui offre une caution substantielle. Le laps de temps très court pour faire campagne ? « Cette campagne sera courte pour tout le monde. Les débats n’ont toujours pas commencé ! », défend un cadre du parti.

Course folle. Dans un contexte où François Fillon n’a plus le boulevard qui lui était promis au sortir de la primaire, comment imaginer que François Bayrou ne se relance pas dans cette course folle, lui qui dit toujours aimer « l’odeur de la poudre » ? Tout le laisse à penser, et pourtant. Dans une campagne présidentielle lunaire et jalonnée d’invraisemblables rebondissements, le leader centriste pourrait à son tour en provoquer un. « Cette campagne attend encore sa surprise », théorisait-il mi-janvier.

Rompre avec le scénario d’une candidature écrit d’avance ne serait-il pas se rallier au jeune et ambitieux Macron ? Les deux hommes se parlent souvent. Mais aucune discussion n’a pour le moment abouti. « Ils se sont dit ce qu’ils avaient à se dire par médias interposés », juge un proche de François Bayrou. « Macron est dans une logique “tous derrière moi”, ça n’est pas comme cela qu’on crée une majorité », repousse Yann Wehrling.

Certes, le rapprochement entre deux personnalités que tout oppose dans leurs parcours n’a rien d’évident. Mais le pragmatisme en politique pourrait les pousser à le faire. « Si on s’alliait avec Macron, on ferait sauter la banque ! », confiait mi-janvier François Bayrou. Il est vrai que le tandem aurait de quoi inquiéter François Fillon, avec qui le lien s’est rompu depuis l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de sa famille. Les deux hommes se sont vus pour la dernière fois le 24 janvier, jour des premières révélations du Canard Enchaîné. « Je pense depuis le début que François Bayrou, en raison de son histoire notamment récente, n’a pas de compatibilité avec les électeurs de droite », jugeait la semaine dernière depuis La Réunion le candidat de la droite, visiblement peu inquiet par la potentielle candidature du centriste.

En s’alliant à Emmanuel Macron, François Bayrou pourrait lui apporter l’expérience et la solidité qui lui manque. Quand Emmanuel Macron pourrait apporter à François Bayrou l’image du renouveau, à l’heure où le courant du « dégagisme » souffle sur les partis. Seul ou à deux, la seule certitude dont dispose aujourd’hui le centriste de 65 ans, c’est qu’après trois candidatures, cette élection présidentielle sera la dernière.

Caroline Vigoureux

 

 

LES ECHOS – 22/02/2017

Sortie de l’euro : les effets désastreux du projet économique du FN

L’Institut Montaigne juge que la sortie de l’euro amputerait le PIB de 180 milliards et détruirait plus de 500.000 emplois dans l’Hexagone. L’économie française entrerait dans une ère inconnue.

C’est le pilier du programme économique de Marine Le Pen. La sortie de l’euro et le retour au franc, prônés par la candidate du Front national à l’Elysée, auraient des conséquences désastreuses sur l’activité économique dans l’Hexagone, alerte l’Institut Montaigne .

Le think tank, d’inspiration libérale, s’est penché sur le coût d’une telle mesure, qui n’a jamais été chiffrée par le parti d’extrême droite. En prenant comme hypothèse une dépréciation du taux de change de 20 % et une hausse des taux d’intérêt, il estime que le PIB de la France reculerait de 2,3 % au cours de la première année du retour au franc et serait inférieur de 9 % à long terme (une fourchette de 4 % à 13 % est avancée) par rapport au niveau qu’il aurait atteint sans cette décision.

Soit une perte d’activité de 180 milliards d’euros. Et encore, un tel scénario doit être considéré comme optimiste, prévient l’institut, qui prend pour hypothèse une non-désagrégation de la zone euro, scénario pourtant le plus probable (lire page 4). A long terme, le coût de la sortie de l’euro est évalué à « environ 7.000 euros par emploi résidant en France. L e nombre d’emplois détruits par cette mesure atteindrait plusieurs dizaines de milliers dès la première année, et pourrait largement dépasser un demi-million d’emplois détruits à long terme ».

Fuite des capitaux

Les effets d’une sortie de l’euro passeraient par différents canaux. D’abord, comme la France accuse un lourd déficit extérieur, le franc subirait une dévaluation par rapport à l’euro que le think tank estime à 15 %. « Une dépréciation de ce nouveau franc contribuerait de façon favorable à la croissance à court et moyen termes », via une relance des exportations, admettent les auteurs. Mais rapidement, nos partenaires commerciaux mettraient en place des barrières tarifaires. Deuxième canal de transmission du choc : la monnaie. « Les épargnants français pourraient souhaiter placer leurs capitaux à l’étranger afin de se protéger de la dévaluation anticipée du « nouveau franc » […]. Et les détenteurs de capitaux étrangers placés en France seraient incités à rapatrier leurs capitaux pour se prémunir d’une chute du taux de change », selon l’institut. Les taux d’intérêt grimperaient fortement et, par ricochet, le crédit se raréfierait.

« La fuite des capitaux vers l’étranger, la défiance des ménages et des entreprises vis-à-vis d’une monnaie en dépréciation et le moindre accès des banques aux financements étrangers mettraient les institutions financières en danger », alertent les auteurs. Avec un risque de panique bancaire. Il serait alors « vraisemblablement indispensable de ­contraindre la politique de change et d’instaurer un contrôle des mouvements transfrontaliers de capitaux ». Comme en Grèce entre 2011 et 2013… Parallèlement, l’inflation risquerait d’accélérer « de manière significative compte tenu de la dépréciation » du nouveau franc, ce qui affecterait le pouvoir d’achat des ménages. Bref, l’économie française serait propulsée dans un monde totalement inconnu.

« Difficultés transitoires »

Pas pour Jean Messiha, le coordinateur du projet de Marine le Pen. « Il n’y aura pas de hausse des taux très forte parce que nous allons revenir sur l’interdiction qui est aujourd’hui faite à la Banque de France de financer le déficit public. Et la remontée de l’inflation n’est pas un problème puisque nous faisons aujourd’hui face à des risques déflationnistes. Les difficultés ne seront que transitoires », assure cet énarque.

Mais changer la loi de 1973 sur le recours à la Banque de France signifierait le retour de la planche à billets, avec une envolée de l’inflation et des conséquences potentiellement encore plus fortes. En outre, « comme il n’existe pas de position consensuelle au sein de la zone euro, la sortie ne peut être concertée. Elle sera donc nécessairement violente », prévient Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Pour Gilles Moec, chef économiste de Bank of America Merrill Lynch, « le fonctionnement de la zone euro a certainement des défauts mais il est préférable d’améliorer l’existant que de tout casser. Car la monnaie unique a tout de même eu de gros avantages pour les Français ». Deux chiffres, parmi d’autres, le prouvent : l’écart de taux d’intérêt entre les emprunts d’Etat allemands et français s’est réduit de 1,5 point depuis la création de l’euro. Et l’inflation est passée de 4,4 % en moyenne par an entre 1981 et 1998 à 1,5 % depuis 1999.

VIDEO – Combien coûterait la sortie de l’Euro voulue par Marine Le Pen ? http://www.lesechos.fr/elections/marine-le-pen/0211812836869-sortie-de-leuro-les-effets-desastreux-du-projet-economique-du-front-national-2066884.php

 

Guillaume de Calignon

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 22/02/2017

Brexit : le divorce imposé avec le Royaume-Uni déchire l’Irlande

INFOGRAPHIE – Dublin plaide pour un accord de sortie favorable aux Britanniques, mais se place du côté de l’UE dans les négociations. La prospérité de la République est en jeu.

Un divorce peut en cacher un autre. Si le Brexit marque la rupture entre le Royaume-Uni et l’Europe, il implique aussi un éloignement entre le pays et son voisin, l’Irlande, victime collatérale du vote des Britanniques. Les relations entre l’ancienne colonie, devenue indépendante au terme d’une guerre de sécession il y a un siècle, et la puissance britannique s’étaient normalisées au point de faire des deux pays les partenaires les plus proches au sein de l’Union européenne. Cette proximité est mise à mal par la décision britannique de quitter l’UE, vécue comme un traumatisme de l’autre côté de la mer d’Irlande. Plus grave crise pour le pays depuis son indépendance, le Brexit met en danger «à la fois notre paix et notre prospérité», déclarait le premier ministre irlandais, Enda Kenny, vendredi, lors du deuxième «sommet de dialogue civique» organisé à Dublin pour évaluer les conséquences de cette décision.

Priorité du gouvernement irlandais: obtenir un accord de commerce le plus favorable possible entre le Royaume-Uni et l’UE. «Pas question de punir Londres», plaide-t-on à Dublin. «L’Irlande et le Royaume-Uni étaient dans les faits un seul marché intérieur. Les entreprises des deux pays sont très imbriquées économiquement. La communauté d’affaires irlandaise espérait que les Britanniques resteraient dans l’Europe», explique Danny McCoy, directeur de l’Ibec, le Medef irlandais. Les craintes sur les conséquences du Brexit portent sur l’impact d’éventuels droits de douane imposés de part et d’autre. Mais aussi, à terme, sur l’avenir de la localisation des multinationales implantées en Irlande si Londres se lance vraiment, comme annoncé, dans la course au dumping fiscal, même si la situation peut à l’inverse présenter aussi des opportunités immédiates à saisir.

Libre circulation

La dépendance irlandaise à l’économie britannique s’est déjà largement atténuée. Lors de l’entrée simultanée des deux voisins dans le marché commun en 1973, le Royaume-Uni absorbait plus des deux tiers des exportations irlandaises contre environ 17% aujourd’hui. Deux fois moins que celles vers le reste de l’Union européenne. Mais cette exposition au grand voisin est plus sensible pour les PME. Selon les calculs d’économistes, la facture du Brexit pourrait s’élever entre 4 et 5 points de PIB pour l’économie irlandaise.

Dublin veut conserver sa zone de libre circulation avec le Royaume-Uni. Le rétablissement d’une frontière physique est vu comme le mal absolu. Celui-ci pourrait raviver les braises pas tout à fait éteintes de trente ans de guerre civile. «Une frontière en dur est inévitable sans un statut spécial pour l’Irlande», craint Gerry Adams, leader du parti nationaliste Sinn Féin. C’est pourquoi le gouvernement irlandais veut placer la protection des accords de paix au cœur des négociations qui vont s’engager entre Londres et Bruxelles. Parmi les particularités locales, les habitants d’Irlande du Nord, britanniques, ont aussi droit à un passeport irlandais et resteront donc citoyens européens. Autant de «circonstances exceptionnelles» que l’Irlande entend faire reconnaître.

Pour autant, Dublin a choisi son camp. Dans les négociations sur le Brexit, «nous serons d’un seul côté de la table, celui de l’UE», affirme Enda Kenny. «Le Brexit est une décision britannique, pas irlandaise ou européenne», justifie-t-il. «Nous ne serons pas les intermédiaires du gouvernement de Londres dans les discussions», ajoute le ministre des Affaires étrangères, Charlie Flanagan. Loin d’écouter les rares voix en faveur d’un «Irexit», la République entend jouer pleinement son rôle au sein d’une Europe à qui elle doit beaucoup.

Le premier ministre Kenny sur le départ

Chef du gouvernement irlandais depuis six ans, Enda Kenny pourrait annoncer sa démission ce mercredi.  Il est affaibli par un scandale de corruption dans la police, que  son gouvernement est accusé d’avoir couvert. Un lanceur d’alerte aurait été victime d’intimidation alors qu’il dénonçait le laxisme de la police avec les puissants du pays  sur leurs infractions routières. Enda Kenny, reconduit il y a un an à la tête d’un gouvernement sans majorité parlementaire, a survécu à un vote de défiance  la semaine dernière.  Mais il a annoncé qu’il accepterait la pression  de son parti Fine Gael (droite) pour céder  sa place. Deux de ses ministres sont favoris pour lui succéder.

Florentin Collomp

 

 

LE FIGARO – 22/02/2017

Le Kremlin prépare la réélection de Poutine

En 2018, le maître de la Russie l’emportera, mais il faut que son score soit haut comme la participation.

Vladimir Poutine devra être réélu en 2018 pour un quatrième mandat à la tête de la Russie avec un résultat et un niveau de participation électorale le plus élevé possible: tel est le plan sur lequel travaillent les conseillers du président russe selon le récit qu’en faisaient mardi les principaux médias du pays, dûment briefés par le Kremlin. À un an du scrutin, prévu en mars 2018, il ne fait plus guère de doute que l’intéressé briguera une nouvelle fois le fauteuil suprême, ce qui l’emmènera jusqu’en 2024, année où il fêtera ses 72 ans et vingt-quatre ans de pouvoir ininterrompu. «Il est prématuré de faire une quelconque déclaration électorale dans la mesure où l’ordre du jour est actuellement autre», a néanmoins démenti son porte-parole, Dmitri Peskov.

Signes avant-coureurs, Vladimir Poutine a congédié pas moins de cinq gouverneurs, depuis le début de l’année, dont le niveau de popularité et d’efficacité dans les régions qu’ils dirigeaient était sujet à caution: la Carélie et Novgorod au nord-ouest du pays, Riazan, au sud-est de Moscou, Perm et la Bouriatie, respectivement en Oural et en Sibérie. Ces hauts fonctionnaires ont tous été remplacés par de jeunes technocrates, semblables à ceux qui peuplent depuis l’été dernier les couloirs de l’administration présidentielle: un afflux de sang neuf destiné à compenser l’immobilisme qui prévaut au sommet du pouvoir, selon les analystes russes.

Si, en soi, la réélection de Vladimir Poutine semble assurée, le Kremlin planche dès à présent sur la mise en scène de la future victoire. «70-70» apparaît comme l’une des formules fétiches censée résumer l’enjeu, ces deux chiffres figurant respectivement le pourcentage de participation et l’ampleur du score. Or, dans le passé, jamais l’intéressé n’a pu combiner de tels résultats. Le jour venu, «les électeurs devront se bouger le c…», résume un conseiller du Kremlin, cité par le quotidien Komsomolskaïa Pravda. Quitte pour cela à modifier la loi électorale. Les citoyens absents de leur domicile le jour du scrutin, pourraient se présenter à l’improviste au bureau de vote le plus proche. Les jeunes, généralement apathiques quand il s’agit de politique, se verraient offrir l’accès à un jeu informatique après avoir glissé leur bulletin dans l’urne. À titre de plaisanterie, un haut fonctionnaire a évoqué l’idée d’une chasse aux Pokémon dans le bureau électoral.

L’ampleur de la victoire, elle, dépendra du caractère du scrutin, qui ne doit pas ressembler à une compétition mais à un référendum, poursuit le Kremlin. Le principal opposant, Alexeï Navalny, ayant été écarté pour cause de condamnation judiciaire, seuls les libéraux «historiques», tels l’inusable Grigory Yavlinsky (Iabloko), seraient autorisés à concourir. «On ne va pas créer de candidats artificiels, les électeurs ne seraient pas dupes», argumentent les conseillers de Vladimir Poutine. «Il s’agira d’un plébiscite auquel participeront formellement d’autres candidats et dont le résultat devra donner au président les coudées franches pour conduire des réformes économiques impopulaires», décrypte le politologue Igor Bounine. Notamment l’augmentation de l’âge du départ à la retraite.

Enfin, concluent les conseillers du Kremlin, ce résultat statistique devra être obtenu à l’issue d’un scrutin encore plus «transparent, honnête et légitime» qu’auparavant. Ces derniers souhaitent multiplier les caméras dans les bureaux de vote, quitte à fixer leur nombre dans la loi.

Selon Grigory Melkoniants, coprésident de l’ONG Golos, la tâche relève de la quadrature du cercle. Au final, prédit ce défenseur des droits électoraux, «on forcera les gens à voter où on les incitera avec des cadeaux ou des places de spectacle. Comme d’habitude».

Pierre Avril

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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RUGBY : LES RESULTATS DU WEEK-END RCME – 20/02/17

2017-04-05T09:08:19+02:00Mots-clés : , |

Encore un week-end au vert pour les Bleu & Noir.

Espoirs : Massy 22 – 13 Tarbes

4ème victoire d’affilée pour les Espoirs. Après une entame de match réussie, les tarbais recollent au score puis accélèrent pour reprendre l’avantage et ce grâce à un rythme soutenu imposé au locaux. Mais nos joueurs, bien lancés en 2017, ont su redresser la barre et aller chercher la victoire en fin de match.

Les massicois continuent leur remontée et se placent à la 3ème place du groupe.
A 4 matches de la fin du championnat, Massy est à 9 points de Auch, deuxième, et 10 points de Nevers qui compte 1 match de retard.

Belascain : Massy – Rouen 

Match reporté. La date sera communiquée ultérieurement.

Séniors : Massy 09 – 00 Tarbes

La série continue avec une sixième victoire de suite pour les Bleu & Noir et toujours aucun essai encaissé en 2017.

Face à Tarbes, le match fut fermé, pas d’essai marqué durant la rencontre. Les 3 pénalités transformées par les massicois furent les seuls points du match, le buteur local plus réaliste que le buteur pyrénéen.
Après 2 larges victoires, celle-ci rappelle aux massicois que la route sera difficile pour accéder à la Pro D2 en fin de saison.

A 4 matches de la fin de cette phase de poule, Massy conforte sa place de leader avec 50 points en 14 journées. D’autant plus que Provence Rugby, un des concurrents directs, a chuté face à Auch (27 – 19). Les aixois actuellement 3ème de la poule (38 points en 13 matches) seront les prochains adversaires des Bleu & Noir dimanche prochain en Provence. Cette rencontre sera cruciale : une victoire massicoise et un pas de plus sera fait vers la Pro D2, une victoire d’Aix et la course à la première place est relancée !

Un point sur le classement : Massy reste leader avec 50 points en 14 rencontres. Derrière, Bourg-en-Bresse avec 41 points et le même nombre de matches. S’en suivent Provence et Nevers, tous les 2 avec 38 points en 13 matches. Tarbes est 5ème, Aubenas et Valence, 9ème et 10ème ferment la marche avec respectivement 19 et 16 points.

Prochain match à Massy = Dernier match de saison régulière à domicile => Massy-Limoges le dimanche 26 mars 15h00

Allez Massy !

Hand-Ball : 20/02/2017 : Festival offensif et victoire pleine de maîtrise 33-21 face à Saint-Gratien

2017-04-05T09:05:47+02:00Mots-clés : , , , |

Les Lions ne sont pas tombés dans le piège face à Saint-Gratien.
Il faut 15 minutes aux bleu et or pour prendre la mesure de ce derby (10-5).
Les Gratiennois ne peuvent stopper les déferlantes offensives massicoises et sont logiquement menés 17-11 à la pause.

En seconde mi-temps les Lions manquent de réussite et voient les visiteurs revenir à 3 buts (18-15 à la 39e minute)
Benjamin Braux fait confiance à ses jeunes pousses. Son choix s’avère payant. Lucas Verhaeghe (2 buts), Jérémi Pirani (6 buts) et Antoine Conta (5 buts) sont intenables.
Massy s’envole au tableau d’affichage 25-18 à la 45e minute.
Les Lions gèrent d’une main de maître la fin du match et s’imposent 33-21 devant un COS comble et admiratif.
Le MEHB reste 2e à la poursuite de Tremblay et compte désormais 8 points d’avance sur le premier non-qualifié pour les play-offs.
Nouveau derby ce week-end et pas des moindres. Massy reçoit Créteil pour les huitièmes de Coupe de France.
Un match à ne rater sous aucun prétexte !

Nous vous donnons rendez-vous le :
Samedi 25 Février
à 20h30 au COS
Massy Essonne Handball vs Créteil
(pensionnaire de Lidl Starligue)

Excellente semaine à tous

Allez Massy !

CCI Business : Les nouveautés sur CCI Business 17/02/2017

2017-04-05T09:06:02+02:00Mots-clés : , |

SGP : publication d’une série d’appels d’offres
De nouveaux avis viennent d’être publiés :  > Missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage dans le domaine de l’économie de la construction et dans la gestion contractuelle des marchés de travaux : http://www.boamp.fr/avis/detail/17-19377
Lire la suite…
CCI Business – Grand Paris – Transport
Le STIF et la RATP lancent un nouvel appel d’offres pour l’achat de bus électriques
Lire la suite…

Conseil d’administration du 16 Février 2017

2017-04-05T09:06:17+02:00Mots-clés : , , , |

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/02/170216_CR_CA.pdf »]

Liste de prèsence

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/02/liste_presence.pdf »]

Revue de presse du MEDEF IDF du 16 Février 2017

2017-09-19T13:35:42+02:00Mots-clés : , , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LE PROGRES – 16/02/2017

Le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes nommé préfet d’Île-de-France

Michel Delpuech, ancien préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes a été nommé préfet d’Île-de-France, mercredi 15 février, en Conseil des ministres. Le préfet des Pays de la Loire le remplacera.

La rumeur a été confirmée. Michel Delpuech, ancien préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes a été nommé préfet d’Île-de-France. Il prendra ses nouvelles fonctions à partir du 27 février 2017.
C’est le préfet des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet, qui le remplacera, à partir du 6 mars 2017.

Quel rôle pour le préfet ?

Le préfet reste le « dépositaire de l’autorité de l’État dans le département », indique le site vie-publique.fr.

  • Responsable de l’ordre public : il détient des pouvoirs de police qui font de lui une « autorité de police administrative ».
  • Représentant direct du Premier ministre et de chaque ministre dans le département. Il met en œuvre les politiques gouvernementales de développement et d’aménagement du territoire à l’échelle du département.

 

Marc Taubert

 

 

BFM – 16/02/2017

Île-de-France: l’activité économique reprend des couleurs

Ces trois derniers mois, les planètes semblent alignées au-dessus de la région Île-de-France, dont l’activité économique présente tous les symptômes de la reprise. 

Depuis trois mois, l’activité économique en Île-de-France semble retrouver un nouveau souffle. Après une difficile année 2016, notamment marquée par la baisse de l’activité touristique, la région surfe sur une dynamique. En effet, les principaux indicateurs témoignant d’une bonne santé économique sont au vert, à commencer par l’augmentation de 15% du chiffre d’affaires des entreprises en moyenne sur trois mois, selon un communique du préfet de Paris.

Une progression générale qui touche l’ensemble des secteurs d’activité (industrie manufacturière, BTP, transport…). Le climat des affaires enregistre lui aussi une forte hausse et retrouve un niveau jamais atteint depuis 2011 dans la région. Même son de cloche pour les projets d’investissement et les crédits qui augmentent de 4%, d’après la Banque de France. Sur le front de l’emploi, les bons chiffres de l’activité ont permis une hausse des embauches à hauteur de 6,4% en CDI et 3,3% en CDD. Les demandes de chômage partiel, elles, sont en net recul de 20% sur l’année 2016.

Enfin, le tourisme reprend lui aussi des couleurs. En témoigne le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, très touché par les attentats en 2015 et 2016, et qui connaissent une amélioration. Si la reprise du secteur est surtout perceptible en province, le nombre de nuitées enregistrées en Île-de-France a tout de même augmenté de 4,5% fin 2016.

 

LA TRIBUNE – 16/02/2017

Paris Ile-de-France : une métropole attractive – en p-jointe

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 16/02/2017

Assurance-chômage : syndicats et patronat se donnent six semaines pour bâtir un accord

Les partenaires sociaux ont décidé de rouvrir les négociations avortées en juin.Ils visent un accord avant la présidentielle.

Objectif 28 mars ! Réunis mercredi après-midi pour une ultime séance de diagnostic du marché du travail, les partenaires sociaux ont décidé dans la foulée de rouvrir une négociation sur l’avenir de l’Assurance chômage. Le mandat donné deux jours plus tôt à Alexandre Saubot, le vice-président du Medef en charge du social (et patron de la branche métallurgie) avait ouvert la voix aux retrouvailles, huit mois après l’échec du dernier round de discussions. Le contexte, depuis, a été dépollué des débats sur la loi travail, définitivement adoptée. Mais l’approche de la présidentielle et les menaces d’une reprise en main par l’Etat, ont aussi poussé les partenaires sociaux à prouver qu’ils sont capables de prendre leurs responsabilités pour conserver la gestion d’un pan majeur du paritarisme.

Patronat et syndicats ont donc décidé d’avancer vite pour bâtir un nouveau régime. Tel qu’arrêté, le calendrier prévoit quatre séances de négociations : 7 mars, 14 mars, 23 mars et 28 mars. En cas d’accord, ce ne sera pas trop tôt pour le faire homologuer avant le premier tour de la présidentielle. « Nous voulons aller vite étant donné le contexte électoral», a confirmé Véronique Descacq, chef de file pour la CFDT. Oui, « le calendrier est très contraint », a abondé Eric Courpotin pour la CFTC. « La négociation sur l’Assurance-chômage la plus express qu’on ait jamais connu », a même plaisanté Denis Gravouil pour la CGT,

Charge maintenant au Medef de repartir du relevé des discussions tel qu’il est resté en l’état en juin dernier, et de l’amender en ajoutant, notamment, un chapitre sur les contrats courts, peut-être « LE » sujet le plus clivant sur la table (« Les Echos » d’hier). Si les débats s’annoncent vifs, les syndicats ont au moins eu la satisfaction d’entendre Alexandre Saubot leur confirmer qu’il avait mandat d’en discuter « sans tabou ». Sans tabou peut-être mais en rappelant bien la ligne rouge posée par le patronat : pas de hausse du coût du travail.

Pour le Medef, la multiplication des CDD de moins d’un mois est une réalité mais ils ne concernent qu’à peine un peu plus de 2% de la masse salariale en France. Qui plus est, argue-t-il, en stock, le CDI reste le contrat majoritaire depuis des années. « C’est un phénomène particulier qui ne nécessite pas d’en faire le centre de la négociation », a déclaré Alexandre Saubot.

Loin de toute mesure globale, le texte de départ de la négociation, qui devrait être envoyé en fin de semaine prochaine ou au début de la suivante aux syndicats, pourrait donc proposer des mécanismes « incitatifs » pour les branches qui recourent le plus aux contrats courts, la plupart du temps pour répondre à des contraintes opérationnelles d’immédiateté. Seraient concernées l’hôtellerie-restauration, les sondages et le médico-social, quitte, à modifier la loi pour cela. « Toutes les pistes vont être étudiées (…) une modulation des cotisations n’est peut-être pas nécessaires sur tous les secteurs. On verra bien », a estimé Eric Courpotin.

En cas d’accord sur une nouvelle convention, les partenaires sociaux comptent bien aussi mettre l’Etat, à qui ils imputent une partie des 4,3 milliards de déficit annuel des comptes de l’Unédic, devant ses responsabilités. Ils prévoient dores et déjà d’écrire au gouvernement une lettre de griefs, portant notamment sur les frontaliers et le budget de Pôle emploi.

Alain Ruello

 

 

RADIO CLASSIQUE – 16/02/2017

L’invité de l’économie : Pierre GATTAZ, Président du MEDEF

Assurance-chômage, surtaxation des contrats courts…

PODCAST : https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/l-invite-de-l-economie/

 

LE MONDE – 16/02/2017

Le taux de chômage en France a baissé en 2016 pour la deuxième année d’affilée

Le chômage a reculé de 0,2 point en 2016 pour s’établir à 10 %, selon les données publiées, jeudi, par l’Insee.

Pour la deuxième année d’affilée, le taux de chômage a légèrement baissé (de 0,2 point) en 2016 en France, pour s’établir à 9,7 % en métropole et à 10 % de la population active pour la France entière, a annoncé l’Insee jeudi 16 février.

Au 4e trimestre, l’indicateur, mesuré par l’Institut national de la statistique selon les normes du Bureau international du travail (BIT), a terminé l’année sur une baisse de 0,1 point. En revanche, le taux du 3e trimestre a été révisé à la hausse, à 9,8 % en métropole (au lieu de 9,7 %) et à 10,1 % avec l’outre-mer (au lieu de 10 %).

A la fin de 2016, l’Insee a recensé 2,78 millions de chômeurs en métropole, soit 31 000 de moins (- 1,1 %) sur le trimestre et 68 000 de moins (- 2,4 %) sur l’année. Parmi eux, 1,2 million de personnes cherchaient du travail depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée diminue, à 4,2 % de la population active (- 0,1 point).

La baisse portée par les jeunes

Au 4e trimestre, comme sur l’année, la baisse du chômage est portée par les jeunes (15-24 ans), qui restent malgré tout les plus touchés par le fléau. Leur taux s’établit à 23,3 %, en baisse de 1,7 point sur le trimestre et de 0,7 point sur un an. Quant aux seniors (50 ans et plus), avec un taux de chômage de 6,7 %, leur situation est stable sur un an, malgré une amélioration en fin d’année (- 0,4 point).

La tendance enregistrée par l’Insee se rapproche de celle de Pôle emploi, qui a vu partir 17 400 personnes de sa catégorie A (sans activité) sur le trimestre et 107 400 sur l’année 2016. Mais les baisses enregistrées sur le trimestre et sur l’année sont à nuancer par le fait que le « halo autour du chômage » est, lui, en hausse.

Ces personnes souhaitant travailler, mais non comptabilisées parce qu’elles ne cherchent pas activement ou ne sont pas disponibles immédiatement, étaient 1,5 million au 4e trimestre, un nombre en augmentation de 21 000 sur le trimestre et de 65 000 sur un an.

En revanche, le nombre de personnes en sous-emploi, c’est-à-dire qui souhaiteraient travailler davantage, continue de diminuer (- 0,1 point sur le trimestre, – 0,4 point sur l’année), à 6,2 %. Il s’agit, pour l’essentiel, de travailleurs à temps partiel subi.

En 2015, le taux de chômage avait baissé de 0,1 point sur un an.

 

LE FIGARO – 16/02/2017

Les robots nous volent-ils nos boulots ?

LE SCAN ÉCO – Le Parlement européen doit adopter ce jeudi une directive sur les robots. Le taux de chômage est toujours très élevé en France et le débat autour de la raréfaction du travail s’intensifie. Mais cette destruction d’emplois n’est-elle pas aussi créatrice ?

Le débat, récurrent, sur une raréfaction du travail liée à l’accélération des mutations technologiques revient en force dans la campagne présidentielle, sur fond de chômage de masse. Propositions phares du candidat socialiste Benoît Hamon, le revenu universel et l’idée de taxer les robots découlent en partie du postulat que la révolution numérique va détruire de nombreux emplois.

Ce diagnostic est-il juste? «La question remonte à l’Antiquité, Aristote pensait déjà que les animaux prendraient le travail des esclaves. Elle ressurgit à chaque vague de mutation technologique, comme la révolte des canuts de Lyon au XIXe siècle liée à la peur des machines», rappelle l’économiste Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. Ce jeudi, le Parlement européen se penche sur une directive sur les robots.

Aujourd’hui, les experts tentent régulièrement de mesurer l’impact des transformations. Un rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a estimé en janvier que moins de 10% des emplois risquaient de disparaître en France comme dans d’autres pays de l’OCDE, du fait de l’automatisation et de la numérisation. Des projections bien plus positives que l’étude très commentée parue en 2013 (dite «Frey et Osborne»), et qui tablait sur une suppression de 47% des emplois dans les 20 prochaines années.

Nouvelles perspectives

Plus que la quantité d’emplois impactés, c’est la capacité à en créer de nouveaux qui interroge. «On sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne. Il y a une vraie incertitude. Mais on sait qu’au cours des vingt dernières années, où l’on a déjà assisté à une numérisation, le volume global de l’emploi a plutôt augmenté», souligne Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE.

Sergine Dupuy a créé Beeboss, start-up qui propose aux géants de la distribution les services d’autoentrepreneurs afin de compléter leur offre mais qui s’adresse aussi aux particuliers qui préfèrent payer pour s’offrir des services. Pour elle, «la digitalisation ne va pas exiger des caissières qu’elles se mettent à développer des algorithmes, elle va permettre, par exemple, de proposer une nouvelle offre de services grâce à des plateformes de mise en relation pour monter des meubles, faire des courses pour des personnes âgées, etc. Le service à la personne est une mine et il offre aussi des opportunités de travail pour les personnes peu qualifiées. Le digital développe également le commerce». Bref, le champs des emplois à créer est vaste. Et la réponse à cette destruction n’est donc pas que technologique. «Les technologies vont même peut-être aider à maintenir certains emplois ou leur redonner vie. Grâce aux plateformes de mise en relation, un concept a été développé pour permettre aux agriculteurs de partir en vacances tranquillement pendant que quelqu’un trait les vaches», raconte Sergine Dupuy.

Mais pour les «techno-pessimistes», ce phénomène de destruction créatrice s’enraye. D’une part parce que, contrairement à la précédente révolution industrielle, celle que nous vivons aujourd’hui n’a qu’un faible effet sur la croissance, qui ne décolle pas. Ensuite, parce que les progrès de l’intelligence artificielle sont tels que peu à peu, les outils ne sont «plus seulement au service de l’homme, ils prennent une partie des décisions, s’adaptent à notre subjectivité et pourront faire parfois mieux que les hommes lorsque le travail sera trop complexe», analyse le philosophe Raphaël Liogier, auteur de «Sans emploi: condition de l’homme post-industriel».

Pilotes automatiques, aspirateurs intelligents, big data…: étant donné que «la machine remplacera l’homme non plus seulement sur des tâches d’exécution», il existe «une forte probabilité pour que le solde net d’emplois crées par rapport aux emplois détruits soit négatif», prédit aussi la fondation Jean-Jaurès.

Plus qu’en professions supprimées, Raphaël Liogier pense en terme de tâches au sein des métiers: presque toutes seraient selon lui impactées, et plus seulement celles considérées comme «ingrates».

Anticiper les mutations

Conséquence: le travail va se «fragmenter». «Ce qui n’empêche pas de nouvelles activités de se libérer, mais elles ne seront plus structurées comme des emplois» classiques, «correspondant à un espace-temps donné et à un contrat de travail exclusif», selon ce défenseur du revenu universel.

Les nouvelles technologies créent une véritable révolution mais pas seulement dans la suppression ou la création d’emplois. «Le monde du travail évolue au niveau du lien de surbordination, des temps de loisirs, du cumul des sources de revenus», énumère la patronne de Beeboss pour qui «c’est normal d’être sur la défensive. Mais quand on y réfléchit, si pour moi, aujourd’hui, c’est destructeur, pour le collectif, demain, cela permet le développement de business qui créent des emplois».

En gros, «la technologie ne génère pas une raréfaction du travail mais une mutation», appuie Nicolas Bouzou. La preuve: des pays comme la Corée ou la Suisse, bien plus robotisés que la France, affichent un chômage très bas.

L’enjeu principal réside dans l’anticipation de ces mutations, la nécessité de la formation, l’acceptation de redevenir un débutant dans certains cas et l’ouverture à de nouvelles perspectives.

Marie Théobald

 

::: ENTREPRISES

LES ECHOS – 16/02/2017

Outre-mer : de nouveaux marchés en vue pour les PME et TPE

 

Chantier BTP, travaux de renforcement de l’appontement de la Pointe Simon du Grand Port maritime de Martinique a Fort de France.

Travaux realises par l’entreprise Balineau.

La loi Egalité réelle outre-mer prévoit de réserver 30 % des marchés publics aux PME locales. Le dispositif est déjà en cours d’expérimentation sur l’île de la Réunion.

Le marathon parlementaire vient de s’achever pour la loi Egalité réelle de la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Le texte, qui ambitionne de combler le fossé économique entre la métropole et les DOM-TOM, n’en est pas ressorti indemne ; il aura été maintes fois réécrit. Son article 19, qui instaure un « small business act » (ou stratégie du bon achat) en faveur des PME ultramarines, a toutefois réussi son examen de passage.

Après moultes tergiversations, les parlementaires l’ont jugé susceptible de passer sous les fourches caudines du droit européen. Et ce alors qu’il grave noir sur blanc la préférence locale en permettant aux pouvoirs publics ultramarins volontaires (Etat et collectivités) de réserver 30 % de leurs marchés aux entreprises locales. Quelques garde-fous ont été placés par les législateurs : cette préférence ne devra pas excéder en volume 15 % du montant annuel moyen des marchés du secteur au cours des trois dernières années. Et l’expérimentation se limite à cinq ans.

Un vrai coup de pouce

Pour les TPE ultramarines, qui constituent aujourd’hui le gros d’un tissu économique local qui continue à s’industrialiser, c’est potentiellement un vrai coup de pouce. « Si les créations sont nombreuses, la durée de vie des entreprises est relativement courte. L’environnement économique explique pour partie cet état de fait : le marché, relativement étroit, est soumis à une forte concurrence, parfois déséquilibrée. Nous souhaitons augmenter la part de marché des PME ultramarines et renforcer leur durée de vie », a fait valoir la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Trop éloignées pour gagner les marchés publics de la métropole, les TPE ultramarines n’ont pas davantage accès à ceux des pays voisins, ultraprotectionnistes. Les entreprises du BTP sont les premières touchées par ce déséquilibre.

Au delà du quota, l’objectif est d’accompagner les PME dans la conquête de marchés. Et de redonner de la latitude aux collectivités ultramarines, très frileuses à l’idée de déplaire à Bruxelles. « Les responsables de la commande publique sont avant tout des juristes préoccupés de protéger leur collectivité. Avec ce « small business act », ils vont devenir des agents du développement économique de leur territoire », se réjouit Fabrice Thibier, secrétaire général de l’Association pour le développement industriel de la Réunion.

Plans de sous-traitance

A l’heure actuelle, bon nombre de marchés publics sont attribués à de grands groupes, qui soit sous-traitent à des entreprises locales, soit envoient sur place leurs équipes. La loi leur imposera, en cas de marché supérieur à 500.000 euros, de présenter dès la phase de candidature, leur plan de sous-traitance et les modalités de participation des PME ultramarines. « Elles seront en meilleure position pour négocier que dans la situation actuelle, où les entreprises choisissent leur sous-traitant après avoir gagné le marché et leur mettent ainsi le couteau sous la gorge » estime Dominique Vienne, président de la confédération des PME (CPME) Réunion.

En revanche, nombre de grands groupes continueront à envoyer des équipes sur place, puis à les rapatrier une fois le marché exécuté… sans que l’île en tire le moindre bénéfice. « Il y a un enjeu de qualification de la main d’oeuvre ultramarine que la loi ne résoud pas. Or le marché public pourrait-être un levier, si l’on cessait de privilégier le critère du prix. Insérons de vraies clauses de formation, comme il en existe pour l’insertion », martèle Stéphane Lambert, le patron du Medef de Guyane, qui estime que « la loi est un premier pas mais ne va pas assez loin. »

Un point de vue partagé par de nombreux responsables patronaux ultra-marins. « Il faut aller au delà des belles intentions » confirme Didier Fauchard, le président du Medef Réunion. « Trois sujets n’ont pas été abordés : les délais de paiements des collectivités, l’accompagnement des PME et l’évaluation de cette expérimentation.

Laurence Albert et Bernard Grollier

 

 

LA TRIBUNE – 16/02/2017

Automobile : le bénéfice net de Valeo a bondi en 2016

 

Valeo, dont le chiffre d’affaires a crû de 14% à 16,52 milliards d’euros l’année dernière, s’est félicité d’une accélération des prises de commandes de 17% à 23,6 milliards d’euros

 

Les profits de l’équipementier automobile français sont venus s’établir juste en dessous d’un milliard d’euros l’an dernier, grâce à une progression des ventes de 11% et d’une forte croissance en Asie.

L’équipementier automobile français Valeo a publié jeudi un bénéfice net en progression de 27% pour 2016, à 925 millions d’euros, fruit de ventes en forte hausse et d’une nouvelle amélioration de la rentabilité.

Valeo, dont le chiffre d’affaires a crû de 14% à 16,52 milliards d’euros l’année dernière, s’est en outre félicité d’une accélération des prises de commandes de 17% à 23,6 milliards d’euros, « confirmant la capacité du groupe à croître structurellement à un rythme supérieur à celui de la production automobile », selon un communiqué. La marge opérationnelle a quant à elle gagné 0,4 point à 8,1% et Valeo a généré un flux de trésorerie libre, indicateur très surveillé dans l’industrie automobile, de 661 millions d’euros (+17%).

Forte croissance en Asie

La progression des ventes a été de 11% à périmètre et changes constants. Les changes ont eu peu d’incidence sur l’année et les trois points supplémentaires de croissance proviennent de l’intégration de deux sociétés allemandes, Peiker (électronique embarquée) et Spheros (air conditonné pour autobus). L’activité « première monte », c’est-à-dire les pièces livrées aux constructeurs pour installation sur des véhicules dans leurs usines, s’est avérée la plus dynamique, avec une croissance organique de 12% à 14,4 milliards d’euros, soit 87% du chiffre d’affaires.

Si l’Europe représente presque la moitié des débouchés commerciaux de Valeo dans cette branche (7 milliards d’euros, +11%), c’est l’Asie qui a connu la croissance la plus importante (+17%), portant les ventes à 3,9 milliards. Cette dernière région a bénéficié d’un bond de l’activité de 22% en Chine, premier marché automobile mondial, le reste du continent progressant de 11%, toujours à changes constants.

Les régions Amérique du Nord (3,1 milliards d’euros, +8%) et Amérique du Sud (296 millions, +7%) sont également dans le vert. Toutes les régions croissent pour Valeo à un rythme bien supérieur à la production automobile.

De l’optimisme en 2017

Pour cette année, l’entreprise dirigée par Jacques Aschenbroich se fixe le but d’une « croissance de son chiffre d’affaires supérieure de plus de 5 points à celle du marché » (8 points réalisés en 2016) ainsi qu’une « légère hausse de la marge opérationnelle » en pourcentage du chiffre d’affaires et avant acquisitions.

Elle a en outre prévu de diffuser le 28 février, à l’occasion d’une journée investisseurs, de nouveaux objectifs à moyen terme. Jusqu’ici, Valeo visait pour 2020 un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros et une marge opérationnelle entre 8 et 9%.

 

L’OPINION – 16/02/2017

Petits arrangements (entre amis) pour le sauvetage d’Alstom Belfort

La SNCF, qui n’avait rien demandé, va finalement acquérir les 15 rames de TGV promises à Alstom par le gouvernement

Abracadabra. La commande des 15 rames de TGV promises à Alstom par l’État en octobre dernier pour sauver l’usine de Belfort aura bien lieu. Mais pas suivant le schéma initial. À l’origine, Bercy devait financer directement l’investissement et affecter les rames à la ligne Intercités Bordeaux-Marseille en attendant l’hypothétique mise en service des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan quelques années plus tard. Un plan ubuesque qui posait manifestement des problèmes juridiques, ce qui a conduit à sa révision.

C’est finalement la SNCF, et non son actionnaire, qui va payer la facture. L’exploitant des TGV qui n’avait rien demandé devra débourser entre 470 et 480 millions d’euros pour honorer la promesse publique. Les 15 rames livrées à partir de 2018 ne rouleront pas sur des lignes normales « ce qui paraissait peu cohérent », a admis mercredi un porte-parole du groupe. Elles seront affectées à la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris.

Sauver la face. Ce petit arrangement permet à toutes les parties de sauver la face. Alstom aura bien sa méga-commande, qui évitera le transfert de 400 salariés de Belfort vers d’autres sites voisins du groupe. La SNCF fait contre mauvaise fortune bon cœur en vantant « l’équilibre » de l’opération : ces 15 nouvelles rames à deux étages permettront d’économiser 150 millions d’euros prévus pour rénover 24 vieilles rames. Les coûts de maintenance d’un parc TGV plus homogène seront allégés de « plusieurs centaines de milliers d’euros ». Last but not least, Bercy a promis de réduire de 70 millions d’euros par an pendant 5 ans (à compter de 2017) la contribution que paye l’entreprise pour financer le déficit des lignes Intercités.

Le compte est à peu près bon pour l’entreprise dirigée par Guillaume Pepy, à condition que les promesses ne changent pas d’ici cinq ans. Quant à l’État, il a réussi à refiler le mistigri et peut se targuer de tenir son engagement industriel.

Muriel Motte

 

::: SOCIAL

LE POINT – 16/02/2017

Vers la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle

 

Le burn-out toucherait « des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes », selon le député Gérard Sebaoun.

Des députés proposent que le syndrome d’épuisement professionnel soit reconnu ainsi que la création d’une agence nationale de la santé psychique au travail.

Le burn-out pourrait être reconnu comme maladie professionnelle. C’est en tout cas ce que propose mercredi une mission parlementaire. Pour mieux appréhender cette « réalité grandissante », elle propose aussi la création d’une agence nationale de la santé psychique au travail. Pour Gérard Sebaoun, député PS du Val-d’Oise et rapporteur d’une mission d’information à propos du syndrome d’épuisement professionnel, « les réponses qui ont été données jusqu’à aujourd’hui à cette réalité sont a minima insuffisantes, voire inadéquates ».

« Nous avons encore des difficultés à prendre en compte cette nouvelle souffrance psychique et notamment à la prévenir », a-t-il déclaré lors de la présentation des 27 propositions de la mission, devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Le burn-out toucherait « des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes », selon Gérard Sebaoun. Mais il n’existe aucune étude épidémiologique spécifique sur le sujet. L’INVS, devenu Santé publique France, évaluait à 30 000 le nombre de travailleurs touchés, sur la période 2007-2012.

25 % de taux d’incapacité

Actuellement, le burn-out n’est pas reconnu dans le tableau des maladies professionnelles. Seuls des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles peuvent statuer au cas par cas. Cependant, un seuil de 25 % de taux d’incapacité permanente est requis, un « verrou » qui « limite » le nombre de dossiers reconnus (418 en 2015), a regretté Gérard Sebaoun, à l’instar de nombreux professionnels. Après avoir auditionné une centaine de personnes, la mission propose donc « une expérimentation de l’abaissement » à 10 % de ce taux, voire « sa suppression ». Anticipant une « affluence de dossiers », elle demande « d’améliorer considérablement les moyens » des comités. Insistant sur le « problème de définition » du burn-out, le président de la mission, Yves Censi, député LR de l’Aveyron, a prévenu qu’il « sera très important d’être précis » et « ne pas tomber dans les confusions » avec d’autres pathologies : surmenage, anxiété, dépression, etc.

Pour « approfondir les connaissances », la mission suggère également de créer un « centre national de référence consacré à la santé psychique au Travail », placé sous l’autorité de Santé publique France, et d’évaluer le coût économique et social, « astronomique », des pathologies psychiques liées au travail. Il avait été chiffré en 2007 à entre 2 et 3 milliards par an « rien que pour le stress au travail », selon Gérard Sebaoun. Autre proposition : protéger les médecins, notamment du travail, pour qu’ils ne soient pas attaqués par les employeurs lorsqu’ils établissent un lien entre la pathologie et les conditions de travail.

« Stage ouvrier » pour les managers

Les députés souhaitent également faire de la prévention des risques psychosociaux (RPS) un sujet de négociation obligatoire dans les entreprises où la santé au travail « doit devenir un élément clef de la stratégie ». Ils suggèrent aussi d’obliger les managers à effectuer un stage parmi les salariés, sur le modèle des « stages ouvriers », afin de se rendre compte de leurs conditions de travail. Enfin, elle recommande une certification des cabinets spécialisés dans les RPS.

Ce travail parlementaire s’inscrit dans la suite de la loi Rebsamen, qui, en août 2015, avait simplifié la procédure d’accès aux comités régionaux d’évaluation. Un groupe de parlementaires socialistes, emmenés par Benoît Hamon, en était à l’origine. La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle est inscrite dans le programme du candidat PS à la présidentielle.

 

::: POLITIQUE

L’OPINION – 16/02/2017

DOM-TOM : le Medef veut peser dans la présidentielle

L’organisation patronale expose ses revendications pour l’outre-mer, dont elle juge le potentiel économique mal exploité.

A quelques semaines de la présidentielle, le Medef veut faire entendre la voix du patronat ultramarin. L’organisation présidée par Pierre Gattaz a publié fin janvier un Livre blanc baptisé « Outre-mer 2020 », état des lieux de la situation économique des territoires d’outre-mer et plaidoyer énergique en faveur d’une nouvelle salve de réformes. «  Ce sont des territoires malmenés, alors qu’ils sont en réalité des joyaux oubliés, avec des potentiels de croissance faramineux entre l’économie bleue, la biodiversité, le tourisme, le numérique et les énergies renouvelables », a assuré Pierre Gattaz, lors de la journée de présentation réunissant les représentants patronaux ultramarins. Entre autres aspirations communes, celle d’une fiscalité plus favorable, allégée en charges, qui leur permette de rivaliser avec les pays voisins. Les ultra-marins plaident aussi pour davantage de simplification administrative et des investissements plus poussés dans les infrastructures (transports) qui affichent parfois de sérieux retards.

Un « socle commun » qui ne les empêche pas de réclamer du sur-mesure pour chaque territoire : le maintien de l’octroi de mer (taxe spécifique aux outre-mer sur les produits importés)pour Bernard Edouard, patron du Medef Martinique, un hub portuaire à Saint-Pierre-et-Miquelon, des équipements pour le numérique à La Réunion – seule île à être labellisée French Tech -, ou encore une zone franche à Mayotte, où le coût du travail, supérieur à celui des pays voisins, «  devrait encore grimper en 2018 de 15 à 40 % avec la mise en oeuvre du Code du travail », selon le président du Medef local, Thierry Galarme. «  Ces voix doivent être entendues », a martelé Pierre Gattaz.

Message aux prétendants

Message aux prétendants à l’Elysée, souvent enclins à choyer l’outre-mer pendant leur campagne. Mais pas uniquement : présente lors de la présentation du Livre blanc, Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer, en a fait une mise au point. «  Durant ce mandat, nous avons fait beaucoup de choses pour ces territoires blessés par le chômage. En matière fiscale, nous sommes déjà dans des dispositions particulières, favorables. On peut toujours faire plus, mais on a déjà fait beaucoup », a indiqué la ministre. «  Il faut désormais essayer de requestionner ces aides économiques à la lumière des particularismes de chaque territoire, savoir pourquoi certains dispositifs ne marchent pas et les corriger, car ils décrédibilisent l’action publique mais aussi les entreprises, qui peuvent être taxées de chasseurs de primes.  »

Laurence Albert

 

 

LE FIGARO – 16/02/2017

Les professions libérales veulent une fiscalité adaptée aux petites entreprises

 

Le Président de l’UNAPL, Michel Chassang, rappelle que les médecins, avocats, architectes etc. représentent un million d’entreprises et deux millions d’actifs

L’Union nationale des professions libérales (l’UNAPL) présente jeudi ses 20 mesures pour le prochain quinquennat.

Faire des petites entreprises l’étalon des normes sociales et de la fiscalité. C’est le fil rouge des vingt propositions de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) aux candidats à la présidentielle, que Le Figaros’est procurées. «Ce que nous connaissons à ce jour des programmes nous inquiète: rien ne montre que les candidats ont une bonne connaissance des entreprises, et surtout des plus petites d’entre elles», revendique Michel Chassang, son président. Bien que nouvelle adhérente de l’organisation patronale U2P, qui regroupe aussi les artisans, l’UNAPL a développé des propositions spécifiques. Et pour cause. «Nous, libéraux, ne sommes pas considérés comme des entreprises, alors que nous en sommes!», souligne Michel Chassang, qui rappelle que les médecins, avocats, architectes, etc. représentent un million d’entreprises et deux millions d’actifs.

D’abord, l’UNAPL ne veut pas du prélèvement à la source. Pas question que la retenue de l’impôt sur le revenu sur le salaire vienne perturber la bonne marche des petites entreprises. «Évoquer le secret fiscal face à un chef d’entreprise qui n’emploie qu’un seul salarié, c’est ubuesque, critique Michel Chassang. Nous ne pourrons pas faire autrement que connaître la situation fiscale de nos collaborateurs en appliquant le taux de prélèvement envoyé par le fisc!» L’UNAPL appelle à transformer la réforme par un acompte mensuel obligatoire prélevé sur le compte en banque des contribuables.

Mais l’organisation réclame surtout une baisse de la fiscalité sur les libéraux. D’abord, via un abattement de 5,33 % sur les bénéfices imposables des entreprises individuelles soumis à l’impôt sur le revenu. «Un avantage équivalant à la trajectoire de baisse de l’impôt sur les sociétés de 33,33 % à 28 % d’ici à 2020 décidée par le gouvernement», précise Michel Chassang. En un mot, l’UNAPL veut que la fiscalité soit équitable, quelle que soit la structure d’exercice – et donc le mode d’imposition – choisi. Les libéraux veulent aussi que soit «au moins» relevé le seuil d’assujettissement à la taxe sur les salaires. Cette fiscalité, qui s’applique aux entreprises non assujetties à la TVA, pèse surtout sur les professions de santé.

Risque prud’homal

Les libéraux regrettent par ailleurs qu’une des recommandations du rapport Grandguillaume de 2013 sur l’entreprise individuelle ait été enterrée par le gouvernement. À savoir, créer un taux forfaitaire de prélèvement de 15 % sur la part des bénéfices qui est réinvestie dans l’entreprise. Cette mesure serait à même de créer des emplois, défend l’UNAPL. De même, l’organisation aimerait que les TPE (très petites entreprises) et PME puissent créer des provisions pour risque prud’homal. Une disposition de la loi travail censurée par le Conseil constitutionnel pour vice de forme.

Le risque de se faire condamner aux prud’hommes est en effet particulièrement important pour les petits patrons et les libéraux, insiste Michel Chassang. «Il est quasiment certain qu’à un moment ou à un autre, nous ne respectons pas l’une ou l’autre de ces innombrables règles, car nous ne pouvons pas toutes les connaître, explique le médecin. Et pour cause, le droit du travail, illisible, a été modelé sur mesure pour les seules grandes entreprises et pas pour les petites.» L’UNAPL réclame ainsi que les accords de branche prévalent sur les accords d’entreprise, que les TPE n’ont pas les moyens de mettre en place. Elle s’oppose en cela au Medef, défenseur de l’accord d’entreprise.

Pour faire valoir ses propositions, l’UNAPL rencontrera un par un tous les candidats à la présidentielle d’ici à la mi-avril.

Guillaume Guichard

 

 

LES ECHOS – 16/02/2017

Macron vise 60 milliards d’économies sur le quinquennat

+VIDEO. EXCLUSIF. Le leader d’En marche finalise son cadrage budgétaire qui sera présenté mercredi prochain.La masse salariale de l’Etat et les dotations aux collectivités sont les principaux gisements d’économies identifiés.

Emmanuel Macron entre dans le vif du sujet. Dans une semaine, le candidat d’En marche à l’Elysée présentera le cadrage budgétaire de son programme présidentiel, avant la présentation de celui-ci le 2 mars. Le voile se lève peu à peu sur ses projections en matière budgétaire, alors que le candidat reste très attaqué par François Fillon et Marine Le Pen, notamment sur sa supposée « absence de programme ». Selon nos informations, l’ancien ministre de l’Economie ambitionne de faire baisser sur le prochain quinquennat de trois points de pourcentage le ratio des dépenses publiques par rapport au PIB, actuellement proche de 56,5 %. Trois points qui signifient environ 60 milliards d’euros d’économies. A un horizon plus lointain, l’objectif d’Emmanuel Macron est de faire descendre ce taux à 50 %. « La France est le mauvais élève en Europe dans ce domaine, elle doit retrouver sa crédibilité », assure un proche du candidat. « Tout en le faisant à un rythme acceptable et en préservant notre modèle social », ajoute un autre.

En tablant sur soixante milliards d’économies sur cinq ans, Emmanuel Macron s’inscrit peu ou prou dans les pas de son ancien mentor, François Hollande. Celui-ci avait annoncé 50 milliards d’économie sur trois ans (2015-2017). Il devrait au final n’en réaliser que 40 milliards au mieux. L’ancien ministre de l’Economie veut donc s’attaquer lui aussi au problème, alors même que des nouvelles difficultés s’annoncent pour le futur locataire de l’Elysée. La remontée du loyer de l’argent est attendue à moyen terme, alors que « 40 % de la réduction du déficit intervenue depuis 2011 était due à la baisse des taux d’intérêt », selon Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes. Ce dernier a aussi mis en garde contre l’emballement de la dynamique salariale des administrations publiques, du fait de mesures de revalorisation des carrières et du dégel du point d’indice. « L’augmentation de la masse salariale de l’Etat devrait être équivalente pour 2017 au total de l’évolution intervenue entre 2011 et 2016 », a averti Didier Migaud.

Signe de l’importance de ce dossier, Emmanuel Macron a identifié cette masse salariale des agents de l’Etat – proche des 85 milliards d’euros – comme l’un de ses deux grands postes d’économies. Le deuxième doit passer par une nouvelle réduction des dotations aux collectivités locales, un classique des gouvernements depuis quelques années. Pour l’instant, il n’est pas question de toucher au système de retraite, pourtant le premier levier invoqué à droite pour faire des économies. D’ici à mercredi et la présentation de ce cadrage, des derniers arbitrages peuvent toutefois encore avoir lieu au sein de l’équipe « programme » du candidat, emmenée par Jean Pisani-Ferry, qui a quitté en janvier France Stratégie pour rejoindre le candidat d’En marche.

Emmanuel Macron s’est aussi imposé des règles limitant ses marges de manoeuvre : pas d’augmentation de la pression fiscale, et donc pas de hausse de la TVA, et maintien du déficit public sous la barre des 3 % du PIB, objectif prévu cette année. Cela donne au final un effort d’assainissement budgétaire qui le place à mi-chemin des Républicains et du PS : François Fillon a promis 100 milliards d’économies, quand, à l’inverse, Benoît Hamon ne s’est pas aventuré du tout sur ce terrain, lui qui ne prévoit pas de respecter de toute façon la règle européenne des 3 % de déficit.

VIDEO – Emmanuel Macron vise 60 milliards d’euros d’économies : http://www.lesechos.fr/elections/presidentielle-2017/0211803800132-macron-vise-60-milliards-deconomies-sur-le-quinquennat-2065250.php

 

Gregoire Poussielgue et Renaud Honoré

 

 

LE FIGARO – 16/02/2017

Fillon installe sa campagne sur le terrain de la sécurité

Le candidat de la droite à la présidentielle propose d’abaisser la majorité pénale à 16 ans.

Inaudible, François Fillon? Le candidat de la droite à la présidentielle entend prouver que ni les affaires, ni les manifestations qui troublent ses déplacements ne l’empêcheront plus longtemps de mener campagne. Il a souhaité en faire la démonstration mercredi avec une visite dans l’Oise centrée sur la sécurité. Le contexte s’y prête dramatiquement avec les suites de l’affaire Théo et les débordements qui ont touché plusieurs communes de la banlieue parisienne. Jeudi dernier, déjà, le candidat de LR avait échangé avec des policiers municipaux d’Athis-Mons (Essonne), promettant une grande réforme de la sécurité, avec la création d’un ministère de la Sécurité nationale et 12 milliards d’euros débloqués pour la défense, la police et la justice.

Mais François Fillon n’entend pas en rester là. Car c’est notamment sur les questions régaliennes que le candidat espère marquer des points alors qu’il se trouve en difficulté dans les sondages. D’abord face à Marine Le Pen, dont c’est l’un des thèmes de prédilection. La présidente du FN bénéficie d’un fort crédit auprès des Français sur les sujets relevant de l’autorité et d’un terreau favorable chez les forces de l’ordre. Une étude du Cevipof publiée cet automne indiquait qu’un policier sur deux avait déjà voté pour le FN par le passé et que 57 % d’entre eux déclaraient être prêts à glisser dans l’urne un bulletin Marine Le Pen en 2017. Le député de Paris espère également rattraper son retard sur Emmanuel Macron qui, lui aussi, a prévu de consacrer l’essentiel de son déplacement en Provence-Alpes-Côte d’Azur, vendredi et samedi, au sujet.

Dès son arrivée à Compiègne (Oise), jeudi, le candidat a donc martelé son credo. «Président de la République, je soutiendrai les policiers, a-t-il lancé. Il y a eu des événements à Aulnay-sous-Bois  ; si une faute a été commise, elle doit être sanctionnée. Mais cela ne doit pas faire oublier le travail effectué par les policiers.» Les grandes lignes du projet de l’ex-premier ministre concernant la sécurité sont connues depuis longtemps : dépénalisation des petits délits (remplacés par des amendes), exécution effective des peines, construction de 16 000 places de prison, généralisation de l’armement des policiers municipaux et plus forte coordination de ces agents avec ceux de la police et de la gendarmerie nationales.

À Compiègne, le candidat a ajouté une nouvelle mesure. Il s’agit de l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, au lieu de 18 ans actuellement. «Si les nouveaux délinquants mineurs se conduisent comme des adultes délinquants, il convient de les traiter comme tels en supprimant l’excuse de minorité et en abaissant la majorité pénale à 16 ans, explique le candidat. Concrètement, il n’y aura donc plus d’excuse de minorité pour le délinquant de 16 ou 17 ans qui commettra un délit ou un crime. Il sera jugé pour ses actes, comme un adulte.» Pour cela, il faudrait «remettre à plat de manière radicale les ordonnances du 2 février 1945 sur les mineurs», explique un proche du candidat, en reconnaissant que ce ne sera «pas facile».

La mesure prête à débat à droite et ce depuis longtemps. Nicolas Sarkozy l’avait défendue en 2006, François Fillon premier ministre l’avait même inscrite au programme de la session extraordinaire de l’été 2007. Mais le projet de réforme a été remisé et le gouvernement s’est montré sourd aux demandes des députés UMP qui s’étaient mobilisés sur la question en 2011. Durant la campagne de la primaire, en 2016, Nicolas Sarkozy avait à nouveau défendu l’abaissement de la majorité pénale, sans que ses concurrents ne le suivent. «François Fillon ne s’était pas prononcé sur la question jusqu’à présent», précise un proche de l’ex-premier ministre. Certains fillonistes se montrent même réservés sur la question. «Abaisser l’âge de responsabilité pénale et assouplir le Code du travail pour favoriser l’intégration professionnelle des adolescents conduit naturellement à poser la question de la majorité civile et de l’extension du droit de vote à 16 ans», s’inquiète un parlementaire. «J’ai très longtemps hésité sur cette mesure, mais elle est aujourd’hui indispensable compte tenu de la montée de la violence des mineurs», a expliqué François Fillon jeudi.

Quelques heures après le déjeuner de Nicolas Sarkozy et de son ex-premier ministre, l’ajout de cette proposition a également une valeur symbolique. Il fait figure de bonne manière à l’égard des sarkozystes qui restent nombreux à trouver que François Fillon ne leur prête pas assez attention. Ce n’est qu’un début. Dans les jours qui viennent, et notamment lors du déplacement qu’il effectuera vendredi à Tourcoing (Nord), il devrait faire à nouveau des propositions concernant les effectifs de police cette fois.

Jean-Baptiste Garat

 

 

LE FIGARO – 16/02/2017

Valérie Pécresse : «Il y a un déni de réalité sur l’âge des auteurs de violences»

INTERVIEW – Pour enrayer les violences urbaines, la République doit, selon la présidente LR de la région Ile-de-France, reconquérir ses quartiers en éloignant les auteurs de violences de «leurs territoires».

LE FIGARO. – L’actualité des violences en banlieue parisienne vous fait «pousser un cri d’alarme». Lequel?

Valérie PÉCRESSE. – Il est urgent de prendre conscience de l’ampleur de ce qui est en train de se passer à Paris et en banlieue car il ne s’agit pas de commenter des incidents isolés mais d’organiser une vraie résistance contre la loi des bandes qui s’oppose aujourd’hui à la loi de la République. Le gouvernement dissimule la gravité de la situation. Des dizaines de communes ont été touchées par des casseurs. Dans la nuit de samedi, la préfecture a interdit aux bus de circuler dans tout le département de Seine-Saint-Denis, une décision jamais prise auparavant. Des milliers de Franciliens ont ainsi été empêchés de se déplacer. La gauche est dans un double déni, à la fois sur le constat et sur les solutions.

Que préconisez-vous?

Commençons par ouvrir les yeux et prendre la mesure de ce qui se passe pour poser un diagnostic lucide car ce n’est pas un problème ponctuel: la contestation de l’ordre établi s’étend, ça couve… Il faut mettre un terme à la loi des bandes et des groupuscules qui, sur fond de trafics divers et de communautarisme, font se replier les quartiers sur eux-mêmes. Ils livrent une guerre pied à pied, de territoire, contre tout ce qui incarne l’autorité, le policier, le pompier, mais aussi le maire ou le professeur… en instrumentalisant les plus jeunes. Certes, la police doit être exemplaire et tout dérapage immédiatement sanctionné, mais il faut aussi saluer l’extraordinaire courage et dévouement des forces de sécurité nationales et municipales aujourd’hui confrontées à la violence au quotidien. La République doit reconquérir ces territoires, en abordant sans tabou la question essentielle des mineurs. Chaque candidat à la présidentielle devra faire des choix clairs.

Des mineurs qui feraient l’objet, selon vous, d’un autre déni…

Oui, il y a un déni de réalité sur l’âge des auteurs de violences: ils sont aujourd’hui de plus en plus jeunes. Je reviens de Bobigny où dans la nuit de samedi à dimanche, une cinquantaine d’ados de 12 à 16 ans ont chargé une voiture de la police municipale, blessant à coups de pierres des agents, puis vandalisé et pillé des commerces. Ce sont encore ces jeunes bandes qui s’introduisent dans les établissements scolaires pour commettre des violences sur les proviseurs et les enseignants, comme on l’a vu récemment au Tremblay, à Saint-Denis ou dans le XXe arrondissement de Paris. C’est une bombe à retardement pour l’avenir, une génération qu’on est en train de perdre.

Quelles mesures?

Il faut mettre fin à l’excuse de minorité qui conduit les mineurs à se considérer comme «intouchables» par le juge avant 18 ans. Nous devons impérativement rescolariser les mineurs exclus du système scolaire pour des comportements violents ou des trafics dans des structures adaptées, et pas dans des collèges déjà fragiles. Il faut les contacter un par un et supprimer les allocations familiales en cas de refus de retour à l’école. Le ministère de l’Éducation nationale a le fichier des décrocheurs et refuse de le communiquer à la région pour qu’on puisse agir. Par ailleurs, on ne peut plus laisser les voyous les plus violents arrêtés par la police revenir dans leurs quartiers en attente de leur jugement, mais prononcer systématiquement des mesures d’éloignement. Enfin, plus aucun mineur ne doit être incarcéré dans une prison pour adultes. On sait que ce sont des lieux de recrutement du grand banditisme et du djihadisme. Quant aux réseaux sociaux dont le rôle est majeur, les enquêtes doivent permettre d’identifier et de sanctionner les auteurs des appels à la violence et ceux qui les relaient.

Delphine de Mallevoüe

 

 

L’OPINION – 16/02/2017

Benoît Hamon : le malaise s’installe dans la campagne

 

Plusieurs députés se sont plaints du comportement, sur le terrain, des amis de Benoît Hamon.

Au cours d’une réunion houleuse à l’Assemblée, le cœur des députés socialistes a exprimé sa gêne face à un candidat qui préfère fuir la discussion avec les élus qui n’ont pas voté pour lui

Comme chaque semaine, les députés socialistes se sont réunis à huis clos mardi matin salle Victor Hugo, à l’Assemblée nationale. En l’absence du candidat socialiste à l’élection présidentielle, ils ont émis de nombreuses interrogations sur la campagne de Benoît Hamon, avec laquelle ils se retrouvent parfois en porte-à-faux.

Alors que la presse guettait en vain, mardi matin, l’explosion au sein du groupe LR à l’Assemblée nationale, c’est dans le huis clos du groupe socialiste que la déflagration s’est produite. Une semaine après le passage de Benoît Hamon devant les députés PS (une formalité expédiée par le candidat fraîchement investi en quarante-cinq minutes), une dizaine d’élus ont pris la parole ce mardi, pour dire enfin ce qu’ils avaient sur le cœur. « Nous avons eu ce matin une réunion de groupe… comment dire… agitée », reconnaissait mardi soir, au cours du pot de fin de session, Olivier Faure, président du groupe PS.

Loin de figurer parmi les partisans d’Emmanuel Macron (ces derniers, au nombre de trois ou quatre, se sont contentés de boire du petit-lait), les intervenants appartiennent à ce que l’on appelle couramment le « Marais ». Légitimistes, ils ont soutenu la politique de François Hollande durant le quinquennat, appelé à voter Manuel Valls à la primaire de la gauche, et s’apprêtent à entrer en campagne derrière le candidat socialiste, auquel ils n’ont rien à reprocher à titre personnel. Plutôt discrets, ils n’ont pas l’habitude d’intervenir en réunion de groupe.

En l’absence de Benoît Hamon, ils se sont adressés à ses représentants, Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine, codirecteur de campagne, et Régis Juanico, député de la Loire, et mandataire financier du candidat. « Cela a été très éruptif, tout le monde s’est lâché », témoigne un participant. « C’était une ambiance tendue et nerveuse, confirme un autre. Les députés sentent la pression de Macron dans leur circonscription, et ils ont le sentiment, face au danger, que Hamon ne fait pas le minimum d’efforts pour recoller les morceaux ». « Il n’y avait ni revanche, ni amertume, tempère un troisième. La question, c’est désormais comment on fait pour se rassembler ». « Les gens se demandent s’ils vont devoir distribuer des tracts dans lesquels ils se déjugent », complète un quatrième.

Les interventions des uns et des autres ont mis en lumière la difficulté de faire campagne pour un candidat minoritaire dans sa propre famille politique. Ainsi François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, a-t-il fortement déploré la position de Benoît Hamon sur l’usine d’aluminium de Gardanne, qui rejette des boues rouges dans le parc national des Calanques. Là où l’ancien Premier ministre Manuel Valls avait donné cinq ans à l’industriel pour se mettre aux normes, Benoît Hamon a promis, durant la campagne interne, que lui Président, il fermerait l’usine.

Démarche à la Trump ! Ce qui met François-Michel Lambert, député de Gardanne, « très en colère ». Quelque 700 emplois, directs ou indirects, sont en effet concernés. « Benoît Hamon n’écoute ni son propre camp, ni les services de l’Etat, accuse-t-il. Dire Moi je sais, et faire fi de tous les rapports qui ont été rédigés sur le sujet, et des militants sur place, c’est une démarche à la Trump ! » Devant ses collègues, mardi matin, cet ancien député écologiste (il a rejoint le groupe PS en 2015) a fait état des notes envoyées au candidat PS sur le sujet, restées sans réponse. Il a souhaité que Benoît Hamon prenne ses distances avec le « délire médiatique » sur cette affaire, et « revienne vite à une démarche partagée ».

Autre député en colère, David Habib (Pyrénées-Atlantiques) est lui aussi monté au créneau, pour s’inquiéter de l’accord avec les Verts. Alors qu’en 2012, les écologistes de sa circonscription avaient appelé à ne pas voter pour lui au second tour, en dépit d’un accord national avec le PS leur assurant 17 sièges à l’Assemblée, le député redoute de voir les mêmes causes produire les mêmes effets en 2017. « On va offrir à Cécile Duflot la circonscription la plus confortable de France, mais les Verts vont-ils appeler à voter PS au second tour ? », a-t-il interrogé, ajoutant qu’il n’a « pas vocation à faire la courte échelle à des gens qui ne sont pas respectueux des accords ».

Plusieurs députés, comme Michèle Delaunay (Gironde) et Jean-Yves Le Bouillonnec (Val-de-Marne) se sont plaints du comportement, sur le terrain, des amis de Benoît Hamon. « Benoît nous demande d’être loyaux à son égard, je lui demande d’être loyal lui aussi à mon égard », a ainsi lancé l’ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées, défiée à Bordeaux par le hamoniste Mathieu Rouveyre. Plus direct, le maire de Cachan a regretté la campagne que mènent contre lui, sur les réseaux sociaux, les hamonistes locaux. « Il faut que le candidat me dise si je suis un problème, a-t-il posé. Si je suis un obstacle, je ne me représenterai pas ».

Dame patronnesse. Le député vallsiste Malek Boutih (Essonne) a évoqué les incidents survenus à Bobigny durant le week-end, sur lesquels le candidat Benoît Hamon n’a guère été entendu. « Ces événements prouvent que la jeunesse de banlieue est prise en otage par les voyous et la racaille, a-t-il asséné. Il faut que la gauche arrête avec son discours de dame patronnesse, et condamne enfin la violence ».

Hugues Fourage (Vendée) a demandé « une clarification du candidat sur un certain nombre de sujets », comme le revenu universel, les dépenses budgétaires ou le 49.3 citoyen. Sur ce dernier point du programme de Benoît Hamon, David Habib a observé qu’il sera « difficile de faire campagne en Loire-Atlantique pour le 49.3 citoyen, alors que le premier geste du candidat est de bafouer le référendum sur Notre-Dame-des-Landes ».

Face aux critiques, les proches de Benoît Hamon n’ont guère apporté de réponses. « De toute façon, vous êtes libres de faire la campagne que vous voulez, on n’attend de personne qu’il ait le petit doigt sur la couture du pantalon », a répliqué en substance Jean-Marc Germain. Ce qui a fait bondir Catherine Beaubatie (Haute-Vienne). « Ce n’est pas cela un parti politique. Un parti, c’est un candidat, un projet, et chaque militant défend le projet », a-t-elle rappelé.

Depuis son investiture, Benoît Hamon fuit la confrontation avec les parlementaires de son camp. « Il ne faut pas oublier les 41 % de Manuel Valls, met en garde Hugues Fourage. C’est à lui de nous tendre la main ». « Il n’y aura pas assez de hamonistes pour faire le PS en entier », sourit Malek Boutih. « Il se prend pour Podemos, il ne veut pas se compromettre avec tout cela », croit comprendre un parlementaire. « On est en train de bien associer les parlementaires à la campagne », assure néanmoins Régis Juanico. Qui a eu mardi une altercation avec l’élu pro-Macron Jean-Louis Gagnaire (Haute-Loire), lui reprochant de « ne pas être à jour de ses cotisations au PS ». Un incident qui ne se reproduira pas : Olivier Faure a demandé mercredi matin aux « camarades qui soutiennent un autre candidat d’avoir la gentillesse de ne plus venir à nos réunions ».

Nathalie Segaunes

 

 

LE PARISIEN – 16/02/2017

Présidentielle : et pendant ce temps, Marine Le Pen trace sa route

 

Nice (Alpes-Maritimes), lundi. La candidate du Front national, Marine Le Pen, en campagne sur un marché niçois.

Le fait du jour. Alors que la campagne présidentielle ne cesse de nous réserver des surprises, Marine Le Pen creuse son sillon, imperturbable.

Elle engrange, elle engrange… Pendant que François Fillon peine à sortir de la polémique Penelope, que Benoît Hamon en est encore à tenter de rassembler son camp et que les banlieues s’embrasent, Marine Le Pen, elle, déroule. Sans forcer, à son rythme, confortablement installée depuis des mois dans son statut de favorite pour le premier tour de la présidentielle. Sur elle, tout glisse. Elle refuse de rembourser les quelque 300 000 € que lui réclame le Parlement européen pour recouvrir les salaires perçus par des assistants parlementaires qui auraient en fait travaillé pour le FN. Las. La polémique ne prend pas.

A tel point que même ses adversaires politiques en sont désormais à brandir la menace : la candidate du Front national pourrait accéder aux plus hautes fonctions. Celle-là même qui, il y a une semaine, a battu le record d’audience de « l’Emission politique » sur France 2, avec plus de 3,5 millions de téléspectateurs. « On est tous emportés dans une logique politique qui conduit à Marine Le Pen. Attention à elle ! » a récemment averti Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. « Si Mme Le Pen arrivait au pouvoir, ce serait la faillite au bout de six mois », martèle de son côté François Fillon.

Autant de postures qui, dans l’équipe de campagne de la candidate, font sourire : « C’est la preuve qu’on a gagné la bataille de la crédibilité : plus nos adversaires installent Marine au second tour, plus ils augmentent dans la tête des gens la possibilité que ça arrive », décrypte un membre de son staff. « Il y a encore quelques mois, on aurait pu se dire que l’impossible était impossible. Désormais, l’impossible est clairement possible », renchérit le vice-président du FN, Florian Philippot. « Elle a toujours fait le pari qu’avant la grande recomposition du paysage politique, il fallait passer par une décomposition. On est clairement là-dedans en ce moment », rajoute Philippe Olivier, chargé du pôle communication de la candidate.

Son programme : 100 à 200 milliards de dépenses nouvelles

Alors rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris VIIIe), au QG de campagne, on s’active. Depuis quelques jours, deux tracts, chacun tiré à plus de 4 millions d’exemplaires, sont sortis de presse : un sur la Sécurité sociale pour attaquer Fillon, l’autre de quatre pages pour présenter Marine Le Pen côté vie privée. A la fin du mois, la favorite des sondages entamera par ailleurs, à Nantes (Loire-Atlantique), sa tournée des Zénith, neuf d’ici au premier tour de la présidentielle. « Rien que pour ce premier rendez-vous, une quinzaine de cars de militants venus des départements voisins sont déjà réservés. La salle sera pleine », pronostique Jean-Lin Lacapelle, responsable du pôle mobilisation et militants.

Mais contrairement à 2012, ses grands-messes politiques avaient alors lieu le dimanche, elles auront, cette fois-ci, lieu le samedi. « C’est un choix très stratégique, poursuit Philippot. En s’exprimant le samedi, elle donne le ton du week-end à ses adversaires, notamment pour toutes les émissions politiques. Et on parlera d’elle autour du repas de famille du dimanche. »

Reste que le chemin qui mènerait à une hypothétique victoire est encore long. D’abord parce que Marine Le Pen — quel que soit son adversaire au second tour — est toujours systématiquement battue dans les sondages, et même de très loin. Mais aussi parce que la bataille de la crédibilité sur le terrain économique est pour elle loin d’être gagnée. Et encore moins depuis la présentation de son projet il y a dix jours à Lyon, 100 à 200 milliards de dépenses nouvelles sont envisagées pour renforcer la place et l’autorité de l’Etat, sans montants équivalents côté recettes.

Olivier Beaumont

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 16/02/2017

Trump et Nétanyahou enterrent la «solution de deux États»

Les deux dirigeants envisagent d’inclure la question palestinienne dans un accord de paix régional.

L’apparition de Donald Trump et Benyamin Nétanyahou côte à côte à la Maison-Blanche mercredi a résumé le message principal de leur premier rendez-vous officiel: l’alliance israélo-américaine sort de l’ère glaciaire où l’avait plongée Barack Obama, soupçonné de penchants propalestiniens. Puisqu’il s’agit avant tout de «changer le théâtre politique de la relation», il importe peu que la conférence de presse commune ait précédé les entretiens entre les deux hommes.

Le président américain et le Premier ministre israélien n’en ont pas eu besoin pour affirmer le «lien indestructible» qui unit leurs deux pays, affichant des positions très proches sur l’Iran et sur le processus de paix au Proche-Orient. Donald Trump a de nouveau critiqué l’accord nucléaire avec Téhéran comme «le pire (qu’il) ait jamais vu», sans toutefois le dénoncer. «J’ai déjà pris de nouvelles sanctions et je ferai plus pour empêcher que l’Iran puisse jamais, jamais développer une arme nucléaire». Benyamin Nétanyahou a salué «sa clarté sur la nécessité de tenir tête au régime terroriste iranien».

Le «négociateur en chef» américain voit un accord de paix au Proche-Orient comme «le deal suprême». Il a confié cette «mission impossible» à son gendre, Jared Kushner, 36 ans, juif orthodoxe proche d’Israël et du mouvement des colons, qui connaît Nétanyahou, un ami de son père, depuis l’enfance. Ses premières consultations ont inclus des ambassadeurs arabes à Washington, en particulier celui des Émirats arabes unis, Youssef al-Otaiba. L’idée de Kushner est de voir plus grand que le rapport de force israélo-palestinien, diluant les complexités de la relation bilatérale dans un accord de paix israélo-arabe incluant l’Arabie saoudite et les monarchies du Golfe.

Trump et Nétanyahou ont confirmé le projet mercredi. «Il y a une chance de parvenir à un accord beaucoup plus large que simplement entre Israéliens et Palestiniens, englobant beaucoup d’autres pays», a déclaré le président, y voyant une stratégie «à laquelle personne n’avait pensé avant», quoi qu’elle reprenne l’initiative de paix arabe de 2005. «Pour la première fois, les pays arabes ne voient pas Israël comme un ennemi, mais de plus en plus comme un allié, a renchéri le Premier ministre. Il y a là une opportunité sans précédent que, je l’espère, nous pourrons saisir.»

Dans cette logique, la nouvelle Administration ne se sent plus tenue par la solution de deux États, qui forme le socle des efforts de paix depuis les accords d’Oslo de 1993. «Je peux vivre avec un ou deux États, a badiné Trump. J’aime celui qu’on a aujourd’hui.» Un haut responsable de la Maison-Blanche avait expliqué avant la rencontre: «Nous n’allons pas dicter les termes de la paix. Une solution de deux États qui n’apporterait pas la paix n’est pas un objectif que quiconque voudrait atteindre.» Reste-t-elle la voie privilégiée d’un règlement? «Peut-être, peut-être pas, ce n’est pas à nous d’imposer cette vision», dit l’entourage de Trump, rompant avec les trois Administrations précédentes.

Les dirigeants palestiniens ont accueilli avec inquiétude cette remise en cause. Le ministère des Affaires étrangères s’est ému «d’une inflexion dangereuse». Hanan Ashrawi, haut responsable de l’OLP, a dénoncé «une déclaration irresponsable qui ne fait pas avancer la paix». Saeb Erekat, qui a participé à toutes les négociations avec Israël depuis vingt-cinq ans, estime que «saper la solution des deux États serait un désastre et une tragédie tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens». La «seule alternative», souligne-t-il en effet, «c’est un État démocratique et laïc dans lequel chrétiens, musulmans et juifs auront les mêmes droits» – sauf à créer «un régime d’apartheid inacceptable en 2017».

«Lever un peu le pied»

Aucun contact direct n’a encore eu lieu entre le locataire de la Maison-Blanche et le président palestinien, Mahmoud Abbas. Selon le quotidien Haaretz, cela n’a pas empêché Trump d’annoncer à Nétanyahou: «Les Palestiniens feront des concessions.» Le président américain a aussi appelé Israël à en faire: «J’aimerais vous voir lever un peu le pied» sur la colonisation, a-t-il dit au Premier ministre. Reprenant la terminologie en vigueur sous George Bush, un communiqué de la Maison-Blanche avait postulé la semaine dernière que l’extension des implantations juives en Cisjordanie n’est pas en soi «un obstacle à la paix», mais qu’elle «n’aide pas».

Quant au transfert de l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, jusqu’ici reporté à l’avènement de la paix, «j’aimerais le faire et je me penche sur la question avec attention», a dit Trump. Mais ce «n’est pas une décision facile», a-t-il avoué au journal israélien Israel Hayom.

Philippe Gélie et Cyrille Louis

 

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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Revue de presse du MEDEF IDF du 15 février 2017

2017-04-05T09:06:31+02:00Mots-clés : , , , |

Présidentielle : le Medef présente ses doléances économiques et sociales

Unédic : les points durs de la négociation 

Dette : le nouveau « rapport Pébereau » sonne l’alarme

Ceta : mythes et réalités autour d’un accord souvent mal compris

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