Revue de presse du MEDEF IDF du 14 mars 2017
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::: ILE-DE-FRANCE
LE PARISIEN – 10/03/2017
Près de 200 M€ pour 25 chantiers routiers en Ile-de-France
Le contournement d’Orly – déviation de Paray – en Essonne fait partie des projets qui bénéficient de subventions de la région.
Il aura fallu plus de deux heures de débats, ce jeudi, au conseil régional pour adopter le « Plan Anti-bouchon et pour changer la route ». Au coeur des débats, près de 200 M€ pour financer 25 opérations routières et 12 études de faisabilité qui permettront selon la région de fluidifier des zones engorgées de l’Ile-de-France : liaison Meaux-Roissy (20 M€), contournement d’Orly (18 M€), doublement de la RD 30 à Plaisir et Elancourt (78) (17,5 M€) ou encore le franchissement de la Seine entre Athis-Mons et Vigneux (91) (4M€) ou à Melun (77).
« Nous avons choisi des projets qui sont prêts à partir », explique Valérie Pécresse, la présidente, qui espère voir ces opérations se lancer entre 2018 et 2020. Et d’ajouter face aux critiques, « La route n’est pas polluante en elle-même et le droit à la mobilité est un droit pour tous les Franciliens, y compris ceux qui n’ont d’autres choix que la voiture ».
Des arguments qui peinent à convaincre une partie de l’opposition. A commencer par les écologistes pour qui «c’est un jour bien triste, regrette Ghislaine Senee (EELV). La précédente mandature avait fait le choix courageux d’arrêter de financer des modes de transports polluants. Choix sur lequel vous revenez ». Pour la conseillère régionale : « Il se dégage [de ce plan] la vision naïve qui laisse penser que créer des kilomètres de bitume va faire s’envoler les bouchons », regrettant également « qu’il n’y ait pas par exemple, de nouvelle desserte autour des gares du Grand Paris ».
Le groupe socialiste et républicain pointe quant à lui des oublis tels que le réaménagement de l’ex – RN3 ou la RN2 (93) ou le lancement d’études de déviation de la RN19 à Boissy-Saint-Léger (94) et demande notamment le retrait du franchissement de la Seine entre Athis-Mons et Vigneux (91) « fortement contesté par les riverains pour qui la construction du pont se soldera par plus de trafic, de bouchon et de pollution » . L’UDI, favorable au projet, espère de son côté, qu’un aménagement à la Croix-Blanche à Sainte-Geneviève des Bois (91) sera ultérieurement ajouté.
Visuel interactif / carte du plan antibouchons en Ile-de-France: http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/pres-de-200-meur-pour-25-chantiers-routiers-en-ile-de-france-09-03-2017-6748752.php
Jean-Gabriel Bontinck et Jila Varoquier
LE MONDE – 10/03/2017
L’idée du « péage positif » arrive en Ile-de-France
Faire gagner 2 euros aux automobilistes qui n’utilisent pas leur voiture aux heures de pointe : le « péage positif » va être expérimenté en Ile-de-France à partir d’avril 2017.
Une voiture occasionne moins de bouchons… quand elle reste au garage. C’est en partant de cette idée que le groupe Egis, entreprise internationale d’ingénierie dont le siège social est basé à Guyancourt dans les Yvelines, et sa filiale néerlandaise BNV Mobility, ont mis en place une sorte de « péage positif » : les automobilistes gagnent 2 euros par trajet évité en heure de pointe.
Récompensé deuxième accessit du prix de la mobilité Le Monde – Smart Cities 2016, le concept appelé « lissage de pics » a été adopté à Rotterdam depuis 2008 et plus ponctuellement à Amsterdam et Utrecht. Selon Bernard Matyjasik, ancien directeur du programme smart cities chez Egis, « la formule permet de réduire la congestion automobile de 6 % à 8 % ».
L’idée de « chasser les bouchons » fait doucement son chemin en France. La formule a été retenue par la Société du Grand Paris à la suite de son appel à solutions innovantes, lancé en juin 2016, pour tenter de conserver l’attractivité d’un territoire même en phase de travaux. Paris est la deuxième ville la plus embouteillée de France derrière Marseille, selon les données collectées en 2016 par le navigateur GPS Tomtom.
A partir d’avril 2017, le concept sera expérimenté à Boulogne-Billancourt, dans le nouveau quartier Trapèze, à proximité de l’île Seguin. L’expérimentation, qui devrait avoir lieu en avril et mai, est un test en vue de trouver des solutions aux problèmes de circulation engendrés par le chantier du Grand Paris Express (d’ici à 2030, sont prévues 205 km de nouvelles lignes et 68 nouvelles gares dans la région Ile-de-France).
Système intrusif ?
Aux Pays-Bas, le programme « lissage de pics » utilise des caméras pour étudier les habitudes des automobilistes et contrôler la fraude sur les tronçons engorgés. Ces caméras LAPI (lecture automatisée de plaques d’immatriculation, aussi dénommée ANPR, Automatic Number Plate Recognition system) peuvent enregistrer plusieurs plaques d’immatriculation par seconde.
La législation néerlandaise permet à l’entreprise, grâce au fichier SIV (système d’immatriculation des véhicules), de remonter jusqu’à l’identification des propriétaires des plaques minéralogiques scannées. Les automobilistes qui utilisent quotidiennement leur véhicule durant les heures de pointe sont alors contactés pour leur proposer de participer, volontairement, au programme. Ils reçoivent un boîtier à installer dans la voiture qui permet de géolocaliser le véhicule et de vérifier si celui-ci est utilisé durant les heures de pointe. Les caméras LAPI peuvent également servir de contrôle.
A chaque trajet évité, 2 euros sont versés sur le compte du volontaire, qui peut voir sa progression via une application ou une page Web personnalisée.
Pas de caméra LAPI en Ile-de-France
En France, un tel système de surveillance n’est pas légal. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) n’autorise pas l’utilisation des systèmes LAPI autrement que par les forces de l’ordre (la police nationale) pour lutter contre certaines infractions particulières ou graves et de manière temporaire (Art. L. 233-1 et L. 233-2 du Code de la sécurité intérieure).
L’entreprise Egis n’utilisera donc pas le système LAPI pour son expérimentation à Boulogne-Billancourt, conformément à la législation française. Le « recrutement » des volontaires se fera autrement : « On pourra, par exemple, passer par des campagnes de publicité ou contacter des entreprises pour cibler des employés autour de la zone à désengorger », avance Héline Mikielski, chargée de projets mobilité chez Egis Projects. Le système du boîtier embarqué intelligent restera, lui, le même.
Décongestionner le trafic routier n’est pas seulement utile pour la satisfaction des automobilistes et l’attractivité du territoire. C’est aussi un enjeu important pour « réduire la pollution de l’air et l’exposition de la population », selon Airparif (association chargée de la surveillance de la qualité de l’air ambiant agrée par le ministère de l’environnement). Selon les chiffres d’octobre 2016 de l’association, le trafic routier en Ile-de-France contribue à hauteur de 73 % aux émissions d’oxydes d’azote (NOx) parisiennes.
Smart Cities : « Le Monde » décrypte les mutations urbaines
Le Monde organisera vendredi 7 avril à Lyon une journée de débats sur le thème « Gouverner la ville autrement : les villes peuvent-elles réenchanter la démocratie ? ». Entrée gratuite sur inscription ici.
A cette occasion, Le Monde récompensera avec ses partenaires les lauréats de la deuxième édition des Prix européens de l’innovation Le Monde-Smart Cities pour leurs projets innovants améliorant la vie urbaine. Les candidatures aux prix internationaux (hors Europe) sont encore ouvertes.
Retrouvez l’actualité des villes décryptée par les journalistes du Monde dans la rubrique « Smart cities » sur Lemonde.fr.
Lisa Burek
LE PARISIEN – 10/03/2017
Paris : les anti CDG-Express remettent la contestation sur les rails
Gare du Nord, ce jeudi matin.
Didier le Reste (au centre) et d’autres militants de l’association Non au CDG distribuent des tracts contre le Charles-de-Gaulle express.
« Il faut investir pour améliorer les conditions de transport de millions de Franciliens. Pas celles de quelques milliers de touristes aisés. » Voilà le message que les opposants au CDG (Charles de Gaulle) Express ont diffusé, ce jeudi matin, en distribuant des tracts aux usagers du RER B, à la gare du Nord mais aussi dans diverses gares de Seine-Saint-Denis. En ligne de mire : les conséquences « néfastes » que la création de la nouvelle navette directe pour l’aéroport de Roissy pourrait avoir sur le reste du réseau de transport en commun du nord de la capitale.
A l’étude depuis des années, l’épineux dossier du CDG-Express est désormais lancé. La navette ferroviaire, conçue pour relier l’aéroport à la gare de l’Est (la gare du Nord ne disposant pas de suffisamment de voies pour l’accueillir) en une vingtaine de minutes et sans arrêts, doit être mise en service fin 2023. Le trajet, non accessible avec un pass Navigo, coûtera 24 € l’aller. La facture de la construction de la nouvelle ligne (qui empruntera des voies existantes sur 26 des 34 km de son parcours) pourrait, elle, atteindre… 1,7 Md€.
De quoi inquiéter Didier Le Reste, élu (PC) au Conseil de Paris et ancien secrétaire général de la puissante fédération CGT des cheminots, qui a pris la direction de l’association Non au CDG-express. « Ce train privatisé emprunterait des voies déjà utilisées par la ligne K et même pour le report du RER B quand la situation est perturbée. Il va avoir un impact négatif sur le fonctionnement des trains du quotidien », indique le militant après avoir distribué à la volée des milliers de tracts aux voyageurs du matin.
Dans la gare du Nord, à la sortie des RER B qui arrivent de Seine-Saint-Denis, le public est réceptif à ce discours. « Qu’ils commencent par améliorer notre ligne avant de penser aux touristes. Franchement, le B c’est la misère », confirme un jeune homme qui arrive du Blanc-Mesnil. Le projet de loi validant le CDG-express (présenté comme un atout de poids pour la candidature de Paris au JO) a été voté à l’Assemblée et au Sénat fin 2016. Et les candidats à l’exploitation de la future ligne ont déjà remis leurs dossiers au ministère des Transports. Mais pour Didier Le Reste, ce projet peut encore être stoppé. « Nous étudions avec des avocats, les possibilités de recours. Il reste encore plein de fils à tirer », conclut le militant CGT anti-CDG.
En 1976, une liaison directe Gare du Nord-Roissy en 19 minutes !
Une liaison directe en train permettant de relier Paris à Roissy en moins de vingt minutes, ça n’est pas vraiment une idée nouvelle. En effet, deux ans à peine après l’ouverture de l’aéroport Charles de Gaulle, en mai 1976, était mise en service « Roissy Rail », une liaison directe depuis la gare du Nord assurée tous les quarts d’heure et permettant de rallier l’aéroport en seulement 19 minutes ! Mais l’explosion de la demande en Seine-Saint-Denis, à Sevran et Villepinte en particulier, pousse la SNCF à laisser tomber les trains directs dès l’hiver 1977.
Plus récemment, en décembre dernier, lors de la panne géante à gare du Nord, la SNCF a de nouveau assuré des liaisons directes avec Roissy, en affrétant exceptionnellement des TGV. L’initiative a par la suite été étudiée plus précisément, comme une possible alternative au CDG Express. Mais les voies de la gare du Nord, la plus fréquentée d’Europe, sont déjà toutes très sollicitées et la SNCF a jugé impossible de libérer des voies pour assurer cette desserte directe.
Benoit Hasse avec Grégory Plesse
LE PARISIEN – 10/03/2017
Ile-de-France : Pécresse impose l’usage du français sur les chantiers
La majorité régionale emmenée par Valérie Pécresse vient d’adopter un texte imposant l’usage du français sur les chantiers.
La majorité régionale emmenée par Valérie Pécresse vient d’adopter un texte imposant l’usage du français sur les chantiers. L’opposition de gauche qui critique le dispositif parle d’une tentative «d’imposer la préférence nationale»…
Une expression anglaise pour un texte imposant entre autre… l’usage du français. C’est l’un des paradoxes du «Small Business Act» voté par le conseil régional d’Ile-de-France, réuni ce jeudi en séance sous la présidence de Valérie Pécresse. Ce texte prévoit une série de mesures visant à faciliter l’accès des TPE et PME aux commandes publiques dans la région.
Parmi ces mesures, les élus ont adopté la «clause Molière» : un dispositif qui prévoit, «sur les marchés qui le permettent, de s’assurer que l’ensemble des ouvriers comprennent et parlent le français, et, si c’est impossible, d’imposer la présence d’un interprète.», précise le conseil régional. «A titre d’exemple, afin de garantir la sécurité des travailleurs et des visiteurs, ainsi qu’une parfaite compréhension des directives de la direction technique des travaux, l’ensemble des ouvriers présents sur le chantier devra comprendre et s’exprimer en français », indique le rapport.
«Une tentative d’imposer la préférence nationale» selon la gauche
Une mesure votée par la majorité LR-UDI, ainsi que par le FN, qui a soulevé les critiques de l’opposition de gauche. Celle-ci a notamment rappelé qu’un texte similaire adopté par la région Rhône-Alpes – Auvergne présidée par Laurent Wauquiez, avait été retoqué par le préfet de cette région. «En imposant une telle discrimination en Ile-de-France, Pécresse s’engage sur un terrain glissant, politiquement comme juridiquement. C’est une tentative d’imposer la préférence nationale», a dénoncé Vanessa Ghiati, élue Front de Gauche.
Le préfet qui a retoqué cette clause en Rhône-Alpes-Auvergne, Michel Delpuech, vient d’être nommé en région Ile-de-France… ce qui fait dire au Front de Gauche que le soutien régional aux TPE PME sera repoussé «car la délibération ne pourra pas être appliquée».
De son côté, la région indique vouloir surtout favoriser l’accès des PME locales aux marchés publics, tout en luttant contre le travail illégal et les fraudes au détachement. « Depuis que Valérie Pécresse est présidente de région, il y a 54 % de la commande publique qui est destinée aux TPE-PME », a souligné Jérôme Chartier, vice-président, qui souhaite faciliter encore ce processus. La région passe chaque année 600 M€ de commandes publiques. Une manne potentielle pour les 835000 TPE-PME de la région et leurs 4 millions de salariés.
Jean-Gabriel Bontinck
BUSINESS IMMO – 10/03/2017
La Fnaim lance le premier indice d’attractivité immobilière des villes du Grand Paris
Pour la 31e édition de son observatoire des prix du logement, la Fnaim du Grand Paris a souhaité innover en étudiant l’attractivité immobilière des villes du Grand Paris. Il s’agit de la première étude réalisée sur ce sujet sur l’ensemble des communes du Grand Paris, à l’exception de la Seine et Marne (77). Cette nouvelle approche a vocation à observer, à terme, l’impact de l’attractivité des villes sur l’évolution des prix des logements. Avec le temps, l’observatoire indiquera si l’attractivité d’une ville est corrélée à la valeur de son immobilier… et réciproquement.
Pour déterminer l’attractivité des villes d’Ile-de-France, la Fnaim du Grand Paris a mis en place une double démarche : une analyse objective fondée sur 12 critères : accessibilité aux équipements et services, culture-sports-loisirs–vie associative, éducation, emploi, environnement, logement, niveau de vie, santé, transports, équilibre travail–vie privée, sécurité et fiscalité foncière. Ces critères ont tous été constitués à partir de données initiales de l’Insee à l’exception du critère « sécurité » établi à partir des données de la gendarmerie et de la police. Chaque critère a été noté de 1 à 10 – 10 signifiant que les villes dans un critère déterminé, ont les meilleurs résultats de toutes – et a été par la suite pondéré. Le prix moyen du logement moyen a également été calculé pour chaque commune. Celui-ci est déterminé par la multiplication du prix du m2 par la surface moyenne des logements à usage d’habitation dans chacune des villes. Il permet d’éviter l’écueil de présenter un prix au m2 qui ne représente pas l’achat moyen ou la valeur moyenne des biens d’une ville.
A quoi s’ajoute une analyse subjective résultant d’entretiens avec des professionnels : adjoints au maire de villes de la région parisienne responsables du logement et de l’urbanisme, promoteurs et investisseurs en patrimoine. « Cette étude sur l’attractivité n’a pas pour vocation à établir un tableau d’honneur entre les différentes villes d’Ile de France, précise Didier Camandona, président de la Fnaim du Grand Paris. Elle doit nous permettre d’éclairer le grand public et d’engager un dialogue constructif avec les élus locaux qui, même avec la création des communautés de communes, disposent toujours de compétences incontournables en matière de logement. Il nous a semblé essentiel d’établir un lien entre le prix du logement et celui de l’attractivité pour prendre du recul vis-à-vis d’un discours parfois superficiel et de court terme. Au-delà des soubresauts sur les prix toujours sujets à interprétation, il est important d’avoir une vision de long terme qui aidera nos élus à prendre les bonnes décisions en faveur du logement et qui confortera les Franciliens dans leur choix. »
L’étude définit un indice d’attractivité pour tous les départements d’Ile de France. L’attractivité varie ainsi de 4,86 pour le Val d’Oise à 6,66 pour les Yvelines. Paris obtient un indice d’attractivité de 5,78. Au-delà de cette approche globale, il est intéressant d’identifier les caractéristiques de chaque département. Par exemple, le critère « transport » qui est unanimement reconnu comme l’un des deux déterminants, apparait pourtant mieux noté pour le Val d’Oise que pour les Yvelines. 278 villes d’Ile de France ont été étudiées. Le Vésinet, Saint-Rémy les Chevreuse et Montesson sont les 3 villes les plus attractives du département des Yvelines. Pour l’Essonne, ce sont Soissy-sur-Seine, Boussy-Saint-Antoine et Gif-sur-Yvette qui arrivent en tête alors que ce sont Chaville, Ville d’Avray et Saint Cloud pour les Hauts-de-Seine. Les lilas, le Raincy et Noisy-le-Grand constituent le trio de tête la Seine Saint-Denis, et Marolles-en-Brie, Saint-Maur-des-Fossés et Perreux-sur-Marne pour le Val de Marne. Enfin, Le Plessis-Bouchard, Cormeilles-en-Parisis et Saint-leu-la-Forêt ont le meilleur indice d’attractivité du Val d’Oise.
Les professionnels en charge du logement, qu’ils soient adjoints au maire, promoteurs ou investisseurs, s’accordent à classer le transport et la sécurité en tête des critères. Seul l’ordre des deux critères change : la sécurité est le premier critère cité par les adjoints au maire des villes interrogées alors que les transports arrivent en tête pour les promoteurs et investisseurs. « Les promoteurs ou investisseurs nous disent que pour un logement comme pour un bureau, les connexions routières et les transports en commun sont déterminants. Pour un bureau, plus de 300 mètres commence à être loin alors que le logement, lui, peut être situé jusqu’à 1 000 mètres d’un transport en commun. L’attention portée à la sécurité est aussi très importante. Caméras dans les rues, éclairages, présence de la police municipale sont des critères regardés de près par les promoteurs et les investisseurs… qui anticipent les attentes de leurs clients. C’est pourquoi depuis plus de 15 ans, la Fnaim du Grand Paris a placé la thématique de la sécurité parmi ses priorités », explique Didier Camandona.
La Fnaim du Grand Paris a souhaité regarder plus attentivement les villes des futures gares du Grand Paris Express en calculant le prix moyen des logements moyens à proximité de chacune d’elles. Au cours des prochaines éditions, cela permettra ainsi d’étudier si les gares du Grand Paris ont ou non une influence sur le marché de l’immobilier, à quel niveau, et les différences de comportements des prix entre les villes. « A ce jour, nous n’avons pas observé de spéculation notable dans les villes accueillant les futures gares du Grand Paris. La plupart des gares ne sont pas encore sorties de terre si bien qu’elles ne constituent pas encore un critère de valorisation pour des Franciliens qui ont encore du mal à se projeter. Dans certaines villes, on devrait cependant rapidement voir les premiers frémissements en termes de prix. Reste à voir si la tendance persistera et si les gares constitueront des zones durablement distinctes dans le Grand Paris », conclut Didier Camandona.
::: ECONOMIE
LES ECHOS – 10/03/2017
Les candidats à la présidentielle prennent position sur le numérique
Un an après Emmanuel Macron, le candidat Les Républicains s’était rendu en janvier au plus grand salon consacré à la tech grand public, le CES de Las Vegas.
Les professionnels du secteur organisaient un débat jeudi. L’enjeu fait consensus, les solutions diffèrent.
« En 2012, les programmes et campagnes des candidats n’avaient pas intégré les possibilités du numérique. Aujourd’hui, il ne doit plus être le grand absent. C’est le pivot de la transformation et du succès de la France », martèle Bertrand Diard, le président de Tech in France.
La tech tricolore fait, pour une fois, front commun. Huit organisations professionnelles et associations représentatives du secteur se sont regroupées au sein du collectif France Numérique 2017. Plusieurs ont déjà présenté leurs recommandations au futur locataire de l’Elysée, à l’instar de Tech in France en décembre ou du Syntec numérique fin février . Jeudi, le collectif avait invité les prétendants à venir en débattre à la Maison de la Mutualité, à Paris.
Premier constat, aucun n’a fait le déplacement en personne. Emmanuel Macron s’est fendu d’une courte vidéo pour exposer ses vues, mais a préféré, tout comme François Fillon et Benoît Hamon, se reposer sur des membres de son équipe de campagne pour débattre.
Consensus sur les infrastructures
Quant à Jean-Luc Mélenchon, qui a pourtant publié un livret sur le sujet, il n’a pas donné suite à l’invitation selon les organisateurs. Pas plus que la candidate du Front National. « Marine Le Pen n’aborde pas le sujet. C’est une erreur fondamentale. Nous disons à tous les candidats qu’il est suicidaire de ne pas positionner le numérique au coeur du débat », regrette Bertrand Diard.
Sur le fond, en ce qui concerne les trois candidats représentés, il y a d’abord les sujets qui font consensus, au premier rang desquels le développement des infrastructures. Tous insistent sur la nécessité d’accélérer la mise à disposition de la fibre ou d’investir dans les réseaux de communication. Ce point figure d’ailleurs également au programme des deux grands absents.
Deuxième objectif qui fait l’unanimité : regagner en souveraineté. Lorsqu’ils abordent les moyens d’y parvenir, les équipes des candidats commencent toutefois à diverger. Le représentant de François Fillon plaide pour un programme d’investissement européen visant à reprendre la maîtrise des technologies depuis les couches les plus basses comme les semiconducteurs jusqu’au logiciel.
La sénatrice écologiste Corinne Bouchoux vante le bilan de la loi numérique, « un bon point de départ ». La représentante du candidat socialiste veut assurer une place au logiciel libre, qui « peut être un vecteur de souveraineté », et mettre l’accent sur la recherche, en y consacrant 3 % du PIB.
Doper l’investissement
« On a besoin d’être forts en recherche, mais aussi en économie », réagit Bertrand Diard, plus convaincu, de ce point de vue, par les candidats Macron et Fillon. Tous deux ont en effet inclus dans leur programme des mesures pro-business appelées de ses voeux par Tech in France : doper l’investissement, notamment en puisant dans la manne de l’assurance-vie, et mettre l’accent sur l’éducation et la formation.
L’équipe de François Fillon insiste davantage sur les réductions de charge qu’elle accorderait aux entreprises. Celle d’En Marche ! met en avant sa réforme radicale de l’assurance chômage et l’accompagnement de la transition vers de nouveaux métiers. « C’est fondamental. Si vous y croyez, votez Macron », s’enflamme Mounir Mahjoubi. « Cela va nous coûter très cher, mais c’est de la bonne dette ».
LES ECHOS – 10/03/2017
Le Medef veut faire de la France la « Silicon Valley » des objets connectés
Pierre Gattaz, le président du Medef, a tenu une conférence de presse ce jeudi à Paris,
pour présenter la vision et les propositions de l’organisation patronale en faveur de la transformation numérique de l’économie.
L’organisation patronale propose un plan d’action pour profiter de la mutation en cours de l’économie numérique.
Le Medef a de l’ambition pour la France. A quelques semaines de la présidentielle, alors que le numérique tente de s’inviter dans la campagne, l’organisation patronale veut voir plus loin . Elle a présenté jeudi un plan d’action pour faire de la France « un champion mondial » de l’Internet des objets (IOT), d’ici à 2025. « La data devient le nouveau pétrole de l’économie. Les objets connectés s’intègrent dans tous les secteurs. Et nous avons les moyens de profiter de cette prochaine révolution », considère Pierre Gattaz, le président du Medef.
Pour faire de la France « la Silicon Valley de l’Europe » de l’IOT, le Medef propose d’abord de mobiliser tous les acteurs de la filière (entreprises, fédérations professionnelles, Etat…) afin de mettre en place un cadre favorable (régulation, normes, éducation…). Il souhaite aussi s’appuyer sur l’industrie électronique encore présente en France pour inciter entreprises et start-up IOT à fabriquer prototypes et produits sur le territoire.
L’ambition, c’est aussi de permettre aux entreprises traditionnelles de s’approprier ces nouvelles technologies. L’organisation patronale souhaite ainsi accompagner les 100.000 TPE et PME grâce à des programmes de sensibilisation, de formation, mais aussi d’incubation. Le Medef propose également la création d’un fonds d’investissement, qui pourra accorder des tickets compris entre 50.000 et 2 millions d’euros, pour des projets de transformation numérique (dans la limite d’un millier d’entreprises).
Fiscalité et marketing
La France ne pourra pas être championne de la « smart economy » si elle ne redore pas son image, estime le Medef. « Il y a tout un travail de marketing à faire pour attirer les investisseurs, mais aussi retenir les talents », indique Pierre Gattaz, qui aimerait que John Chambers, le patron de Cisco, dithyrambique sur l’écosystème français de start-up, fasse des émules. Cela passerait notamment par une baisse de la fiscalité et des charges des entreprises, et par la sanctuarisation du crédit impôt recherche.
L’organisation patronale songe aussi à la création d’un nouveau label pour communiquer à l’international sur sa stratégie IOT, semblable à ce qui a été réalisé avec la French Tech. « Les initiatives peuvent être complémentaires. Le travail de la French Tech est à saluer, mais on peut aller plus loin encore »,.
Plus original, le Medef propose de sélectionner et de soutenir financièrement une centaine de start-up « à fort potentiel » pour les aider à devenir des licornes (ces entreprises non cotées valorisées plus d’un milliard), et éviter qu’elles ne partent à l’étranger. « C’est assez facile de trouver les financements pour monter sa start-up. Le problème, c’est pour réaliser la deuxième puis la troisième levée de fonds, celles qui permettent de passer au stade supérieur », regrette Olivier Midière, conseiller en charge du numérique au Medef. Les fonds européens pourraient aider à financer ce développement.
RADIO CLASSIQUE – 10/03/2017
Geoffroy Roux de Bézieux sur Radio Classique
Vice-président du MEDEF était « L’invité de l’économie » ce vendredi matin sur « L’Université du Numérique »
PODCAST : https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/l-invite-de-l-economie/
LES ECHOS – 10/03/2017
La reprise de l’emploi bénéficie à la Sécurité sociale
La masse salariale a crû de 2,4 % en 2016, en accélération par rapport à 2015.
Rien de plus efficace qu’une bonne activité économique pour lutter contre les déficits sociaux. Cette règle s’est une nouvelle fois vérifiée en 2016, où la croissance s’est traduite par des rentrées supplémentaires de cotisations dans les caisses de la Sécurité sociale. La masse salariale, qui avait progressé de 1,7 % en 2015, a crû au rythme de 2,4 % l’an dernier, selon les données de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), publiées ce jeudi. La différence entre ces deux taux de croissance a représenté 1,4 milliard d’euros en plus, pour financer les retraites, la santé, ou les allocations familiales.
« Pas d’alerte majeure »
Cette croissance de la masse salariale est conforme à la prévision de l’Acoss. La commission des comptes de la Sécurité sociale, elle, avait été un peu plus ambitieuse en anticipant une hausse de 2,6 % dans son rapport de septembre. Malgré l’écart avec le résultat final, le gouvernement devrait publier, fin mars, des comptes de la Sécurité sociale ne présentant « pas d’alerte majeure », selon une source à Bercy. L’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam) « sera serré mais respecté », expliquait cette même source en février, notamment grâce à « des rentrées de cotisations légèrement supérieures à nos attentes ».
Malgré son succès, la facture de la prime d’activité n’atteindra pas 4,7 milliards d’euros pour sa première année d’existence, ce qui aurait occasionné un surcoût de 700 millions. Bercy s’est fait peur avec cette perspective l’an dernier, mais anticipe désormais un coût proche de 4,3 milliards.
Deux facteurs
La croissance de la masse salariale résulte de deux facteurs de poids équivalent. Les augmentations de salaires ont permis au salaire mensuel par tête de progresser de 1,2 %, le double du rythme de l’inflation (0,6 %). Et de nombreux emplois salariés ont été créés durant l’année : 223.000 au total, soit une progression de 1,2 % des effectifs, dont 78.000 durant le quatrième trimestre. De nombreux emplois ont été créés dans l’intérim (60.000), pour une masse salariale en hausse de 10,7 % (!) en un an. Si les créations d’emplois sont dynamiques dans les services (186.000 hors intérim, avec une masse salariale en hausse de 2,6 %), l’industrie hors construction a détruit 20.000 emplois, et sa masse salariale n’a crû que de 0,6 %.
LE FIGARO – 10/03/2017
Créations d’emplois : des pénuries de main-d’œuvre pourraient apparaître
Alors que le taux de chômage est encore de 10 %, le Medef estime que 95.000 postes sont non pourvus.
Avec l’accélération des créations d’emplois, l’économie hexagonale va-t-elle buter rapidement sur des pénuries de main-d’œuvre? La question peut paraître étrange, alors que le taux de chômage, outre-mer compris, est encore de 10 %. Et que les entreprises, à en croire le Medef, ne rapportent pas de problèmes massifs de recrutement. Pourtant, l’enjeu est réel. Car, selon l’OCDE ou le FMI (Fonds monétaire international), le taux de chômage structurel français est de 9%. L’économie n’en serait donc pas si éloignée.
Ce «chômage structurel» désigne le niveau en dessous duquel apparaissent des pénuries générales de main-d’œuvre. Alors qu’actuellement les entreprises peinent déjà à recruter dans certains métiers, comme des ingénieurs en informatique ou certains ouvriers qualifiés – le Medef estimant que 95.000 postes sont ainsi non pourvus -, ce phénomène se répandrait massivement une fois atteint ces 9%. Avec deux conséquences négatives: la croissance des entreprises serait bridée, faute de compétences, et des pressions à la hausse trop fortes sur les salaires se mettraient en place.
Les économistes sont partagés
Ce taux de chômage structurel élevé signifie aussi qu’une grande partie des demandeurs d’emploi français ne seraient pas facilement employables, et notamment ceux hors de l’emploi depuis des années, suite à la crise de 2008. En France, les chômeurs de longue durée (plus d’un an) représentent 44 % du total. «Aucun expert n’est capable de mesurer l’ampleur de cette déqualification. Les chômeurs peu diplômés, qui exerçaient des métiers peu qualifiés, sont peu employables. Mais nul ne connaît leur nombre», note toutefois Thibault Mercier, économiste à la BNP Paribas. Qui ajoute que le calcul du chômage structurel diffère d’un économiste à l’autre.
D’ailleurs, Éric Heyer, de l’OFCE, estime qu’il n’est que de… 6,5 % en France. «Les entreprises préfèrent actuellement recruter d’autres personnes. Mais si la croissance revient, elles finiront par embaucher des chômeurs de longue durée, qui ne sont peut-être pas parfaitement adaptés mais restent employables», explique-t-il.
Il est vrai que ces débats sur le niveau du chômage structurel sont politiques. Car pour résoudre ce chômage-là, il faut prendre des mesures favorables à l’offre: formation mais aussi baisse du coût du travail, flexibilité, révision des allocations-chômage, comme l’Allemagne dans les années 2000. Certaines données permettent tout de même d’affirmer que le chômage structurel est élevé en France: depuis les années 1980, le taux de chômage n’est jamais passé sous les 7,8 % (mise à part un point bas entre 7,2% et 7,4% de la fin 2007 et l’été 2008)! C’est donc que le marché du travail fonctionne mal.
Le gouvernement a tenté des réformes, comme la loi El Khomri, mais elles sont restées timides. Et pas sûr que le plan de 500.000 formations supplémentaires suffise à répondre au problème de qualification des chômeurs. Le prochain exécutif aura donc fort à faire.
::: ENTREPRISES
LA TRIBUNE – 10/03/2017
Le chiffre d’affaires de l’assurance a stagné en 2016
Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance
Dans un contexte jugé difficile, le chiffre d’affaires de la profession en France est resté quasiment stable. L’assurance vie baisse, la branche dommages connaît une faible progression. En revanche, l’activité progresse plus vite du côté de la complémentaire santé. Les comptes des assureurs ont été affectés par les inondations
La résilience du secteur de l’assurance est bien connue. Les sociétés dégagent, pour la plupart, des marges importantes, même quand la conjoncture devient difficile. Mais l’effet négatif d’une croissance économique faible peut se faire sentir sur le secteur avec retard. Ainsi, le chiffre d’affaires global de la profession (sociétés d’assurance, hors mutuelles 1945 et Institutions de Prévoyance) a stagné en France, en 2016, selon les données communiquées ce jeudi, après une hausse de 4,2% en 2015.
« Ce sont des résultats très satisfaisants dans un contexte difficile qui montrent la solidité de notre secteur », a estimé jeudi Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance, lors d’une conférence de presse. Le chiffre d’affaires a diminué légèrement en assurance vie, progressé très lentement s’agissant des dommages (auto, habitation, entreprises), uniquement grâce aux particuliers, et augmenté plus sensiblement en santé.
Légère baisse du chiffre d’affaires en assurance vie
En assurance vie, après quatre années consécutives de croissance franche, les dépôts des épargnants sur leurs contrats d’assurance vie ont reculé de 0,6% à 134,7 milliards d’euros tandis que leurs retraits ont atteint 117,9 milliards d’euros, en progression de 5,2%.
Même si la collecte nette s’affiche à 16,8 milliards d’euros, elle ressort en net recul de 29% par rapport à celle de 2015. Les versements sur les fonds en euros, à capital garanti, ont été stables à près de 108 milliards d’euros, à l’instar de ceux sur les supports en unités de compte, plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs, qui ont atteint 27 milliards d’euros comme l’an dernier.
Un rendement de l’assurance vie de 1,6% après inflation
Cette tendance s’explique par la baisse continue des taux servis sur les fonds en euros, le rendement moyen sur ce segment ayant nettement reculé en 2016 pour atteindre 1,8% en moyenne, contre 2,3% en 2015. Une fois l’inflation déduite, le rendement des contrats en euros est de 1,6% en 2016, contre 2,3% en 2016. Le rendement moyen des unités de compte a, lui, baissé plus modérément tout en demeurant sensiblement supérieur, passant de 4,1% à 3,9% entre 2015 et 2016.
Au dernier trimestre, « il y a eu notamment une accélération des transactions immobilières, les gens anticipant une prochaine remontée des taux, ce qui explique une hausse des retraits », a expliqué à l’AFP le président de la FFA.
Les indemnisations augmentent plus vite que les recettes
Les deux autres grandes branches de l’assurance sont l’assurance maladie et l’assurance dommages (biens et responsabilité). Pour cette dernière, la profession enregistre une légère hausse du chiffre d’affaires (les cotisations perçues augmentent de 1,5%, contre +2,2% en 2015. Cette progression est due uniquement aux particuliers (+2,3%). Le chiffre d’affaires de l’assurance des entreprises et autres professionnels est, lui stagnant (+0,3%). La hausse des cotisations encaissées par les assureurs a été sensiblement inférieure à l’augmentation des indemnisations (+7,5%). Une envolée des prestations versées qui tient notamment aux aléas climatiques.
Les inondations les plus coûteuses depuis 1982
Le secteur connu une année marquée par des événements climatiques majeurs qui lui ont coûté 2,3 milliards d’euros, dont 1,3 milliard au titre des inondations survenues en mai et juin dans la région parisienne, le centre et l’est. Jamais, depuis que la statistique existe (1982), les inondations n’avaient coûté aussi cher aux assureurs.
En moyenne, les aléas naturels (catastrophes naturelles, mais aussi indemnisations liées aux tempêtes, grêle, et à la neige) ont représenté un coût pour l’assurance de 1,8 milliard sur les 8 dernières années. 2016 se situe donc sensiblement au-dessus.
Quelque 91% des 172.000 sinistrés enregistrés à la suite de ces intempéries ont été indemnisés, souligne la FFA. Dans le détail, 800 millions d’euros ont été versés aux particuliers, 300 millions aux entreprises et 200 millions pour les récoltes agricoles. Particulièrement touché, le secteur agricole a été indemnisé à hauteur de 820 millions d’euros, un record, suite aux inondations et épisodes de grêle de l’an dernier.
« Il faut que la mutualisation soit mieux assurée et qu’on passe de 25% à 70% des exploitations agricoles assurées », a plaidé le président de la FFA. Pour parvenir à cet objectif, le responsable a appelé au transfert de 500 millions d’euros sur les 9,5 milliards d’euros de subvention de la Politique agricole commune.
13 millions de sinistres
Au total, les assureurs ont indemnisé 13 millions de sinistres l’an passé, les deux tiers d’entre eux étant liés à l’automobile. La hausse des accidents de la route et de la mortalité routière se traduit dans l’assurance par une augmentation annuelle de 4,8% du coût moyen des accidents corporels.
Le coût moyen des accidents matériels a également augmenté du fait de « la sophistication des matériels » automobiles, a souligné M. Spitz. Sur l’année, le coût total de ces accidents matériels dans l’automobile est évalué à 6,8 milliards d’euros. Conséquence: la rentabilité technique des assureurs ressort entamée avec un ratio combiné, soit l’indemnisation des sinistres et frais généraux rapportée aux primes perçues, dans l’automobile de 104 contre 103 l’an dernier. Dans l’habitation, le ratio combiné progresse également de deux points à 97.
Chiffre d’affaires en hausse pour la complémentaire santé
S’agissant de l’assurance maladie, les cotisations perçues sont en hausse sensible, pour les sociétés d’assurance (hors mutuelles et Institutions de prévoyance). La progression atteint 5%, grâce à un gain élevé du côté des contrats collectifs (+15%), logique avec l’entrée en vigueur de la complémentaire santé obligatoire en entreprise (tous les employeurs doivent la proposer à leurs salariés depuis le premier janvier 2016). En revanche, les cotisations liées aux contrats individuels baissent de 4%, ce qui apparaît tout aussi naturel. Selon toute probabilité, les sociétés d’assurance ont encore gagné des parts de marché sur les mutuelles et Institutions de prévoyance, en 2016, le chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur des complémentaires santé n’ayant pas augmenté de 5%.
51% des assurés en France sont encore couverts par des contrats individuels, même si cette proportion s’inscrit, bien sûr, en forte baisse (elle était de 58% en 2013). 49% des bénéficiaires d’une complémentaire santé le sont donc via un contrat collectif, contre 42% en 2013. Le basculement de l’individuel vers le collectif a donc lieu, mais beaucoup plus lentement que prévu.
A cet égard, la FFA estime que 95% des patrons de TPE, très concernées par la complémentaire santé pour tous, offrent désormais une telle assurance à leurs salariés. En décembre, Harmonie Mutuelle, la première mutuelle santé, estimait au contraire que 20% des entreprises ne jouaient pas le jeu…
LE PARISIEN – 10/03/2017
Concurrence : SFR écope d’une nouvelle amende de 40 millions d’euros
SFR compte 512 000 abonnés de moins sur toute l’année 2016, comparé à 2015.
Pour la troisième fois, l’Autorité de la concurrence a condamné l’opérateur à une amende pour non-respect des engagements pris à la suite de son rachat par Numericable.
40 millions d’euros. C’est le montant de la nouvelle amende que l’Autorité de la concurrence vient d’infliger à SFR. Les motifs ? Ne pas avoir respecté des engagements pris lors de son rachat par Numericable. Ce dernier avait en effet réussi à s’emparer de SFR en mars 2014 à l’issue d’une bataille homérique contre Bouygues Télécom.
Le rachat s’est monté à 13,36 milliards d’euros, versés à Vivendi, et a donné naissance au groupe Numericable-SFR, rebaptisé depuis SFR. Sauf que l‘Autorité de la concurrence avait posé quatre conditions, en échange de son feu vert, qui n’ont, semble-t-il, pas été respectées. Résultat : c’est la troisième fois que les Sages de la Rue de l’Echiquier (Paris Xe) sanctionnent SFR.
Le groupe Altice, maison mère de l’opérateur, avait en effet écopé, en avril 2016, d’une première amende de 15 millions d’euros dans le cadre de la cession d’Outremer Télécom à la Réunion et à Mayotte. Puis une deuxième fois en novembre 2016, d’une amende supplémentaire de 80 millions d’euros, pour avoir anticipé le rachat de Numericable en lançant prématurément les opérations de fusion. Et cela avant même que l’Autorité n’ait rendu son avis. Aujourd’hui, SFR se voit donc dans l’obligation de verser 40 millions d’euros supplémentaires. Soit un montant total de 135 millions d’euros. L’Autorité reproche en particulier à l’opérateur de ne pas avoir respecté les engagements relatifs à un contrat de coinvestissement dans le déploiement de la fibre jusqu’au domicile (FTTH), pourtant signé en 2010 avec Bouygues Télécom.
Résultats en demi-teinte
L’opérateur n’a réalisé qu’une petite moitié des raccordements prévus par le planning. L’Autorité pointe également «une maintenance dégradée» avec en particulier des «délais de traitement des incidents manifestement excessifs», susceptibles de porter préjudice à Bouygues Télécom. De son côté, SFR conteste la décision et exprime le souhait de faire appel. Il dispose néanmoins de douze mois pour réaliser ses engagements, qui seront suivis par un mandataire nommé par l’Autorité, chargé de remettre un rapport tous les trois mois.
En cas de non-respect des engagements, les sanctions envisageables peuvent aller jusqu’à un retrait de l’autorisation de l’opération de rachat de SFR par Numericable. Une menace qui tombe mal, alors qu’Altice et SFR ont présenté mercredi leurs bilans annuels pour 2016. Les résultats du groupe sont en demi-teinte en France. Car, si la clientèle est revenue, en fin d’année, côté mobile, SFR compte néanmoins 512 000 abonnés de moins sur toute l’année 2016, comparé à 2015. Et le fixe souffre toujours d’une désaffection continue de la clientèle, malgré la progression des déploiements en très haut débit. Sur l’année, les revenus de SFR ont reculé de 0,4 %, à 10,991 milliards d’euros, contre 11,039 milliards d’euros en 2015.
Erwan Benezet
LE FIGARO – 10/03/2017
Les entreprises du CAC 40 en bonne forme en 2016
INFOGRAPHIE – Les groupes qui composent l’indice phare de la Bourse de Paris ont dégagé l’an dernier plus de 76 milliards d’euros de profits : c’est un net rebond de 33,7% par rapport à l’exercice 2015.
Il faut se méfier des chiffres. Ils ne disent pas toujours la vérité ou, du moins, pas toute la vérité. Ainsi, le bilan de l’année 2016 pour les entreprises du CAC 40, les plus grandes cotées en France, laisse-t-il croire que l’exercice écoulé a été un long fleuve tranquille. En données cumulées, ces entreprises ont en effet dégagé quelque 76,4 milliards d’euros de profits, 33,7% de plus qu’en 2015.
Comme si les chocs de 2016, les événements terroristes, le Brexit, l’élection de Donald Trump, n’avaient eu aucune prise sur la vie économique… En réalité, les entreprises tentent de se jouer de cette instabilité qui est devenue la norme, avec des activités et des géographies toujours plus diversifiées et une attention à leurs coûts qui reste rigoureuse.
Le rebond des profits constaté en 2016 est en fait le fruit de deux évolutions. D’une part, aucune entreprise du CAC 40 n’a publié l’an dernier de lourdes pertes. Alors qu’en 2015, l’agrégation des profits de ces sociétés avait été lestée par les dépréciations massives qui avaient plongé dans le rouge ArcelorMittal, Engie et LafargeHolcim. À eux trois, ces groupes avaient alors affiché plus de 13 milliards d’euros de déficit. En 2016, le CAC 40 a limité la casse, avec trois groupes en pertes pour cause de dépréciations – Engie, de nouveau, Nokia, après l’acquisition d’Alcatel-Lucent, et Publicis, après celle de Sapient – mais dans des proportions beaucoup plus modestes.
Et, à défaut d’avoir constaté une forte croissance de leur chiffre d’affaires, les entreprises du CAC 40 ont dans leur ensemble réussi à faire croître leur rentabilité. Une meilleure forme spectaculaire pour certaines, comme les constructeurs automobiles PSA et Renault, ainsi que Michelin. Les opérateurs télécoms Orange et Bouygues ont eux bénéficié de l’apaisement de la concurrence sur le marché français, quand bien même celui est resté à quatre opérateurs. «L’épisode boucherie est terminé», a plaisanté Martin Bouygues.
Les entreprises financières, qui pèsent lourd dans le CAC 40, ont aussi connu une belle année, malgré les taux bas. BNP Paribas et Axa sont ainsi respectivement les numéros un et trois du palmarès 2016 des profits. Total rétrograde en deuxième position, évidemment pénalisé par la faiblesse des cours du pétrole, mais avec un bénéfice de 5,9 milliards, tout même en hausse de 21,8%.
Le dynamisme du CAC 40 a souvent été alimenté par celui du marché européen, plus rarement par celui de l’activité française. Les effets de change (dollar et livre sterling) ont affecté les évolutions des revenus. La conjoncture américaine a parfois été compliquée à négocier pour certaines entreprises, qui ont dû composer avec une forme d’attentisme au second semestre, en période électorale. Pour d’autres, notamment les champions du luxe LVMH et Kering, ainsi que pour L’Oréal, l’Amérique a en revanche été l’an dernier une terre de croissance record.
Le bilan de 2016 est ainsi plutôt flatteur, même s’il est à relativiser. Avec 76,4 milliards d’euros de profits, le CAC 40 retrouve simplement son niveau de 2012. Il reste à bonne distance de son record de 2007, à près de 100 milliards.
Fusions, acquisitions et cessions en série
Et la prudence prévaut pour l’année en cours, même si les objectifs financiers prévoient encore une progression de l’activité et des profits. Car les entreprises se préparent plus que jamais à naviguer dans des eaux que le risque politique peut venir troubler à tout moment. Bernard Arnault a ainsi mis en garde contre les risques de «guerre commerciale, de guerre des douanes et de guerre des changes» qui pèsent sur l’économie mondiale. D’autres dirigeants abordent avec circonspection l’échéance électorale de la présidentielle en France, dont le résultat leur paraît incertain ainsi que la capacité du vainqueur, quel qu’il soit, à trouver une majorité solide pour mettre en œuvre son programme.
Mais la somme des aléas ne paralyse pas les entreprises. Au contraire, les champions français du CAC 40 font, dans cette période charnière, preuve d’une grande agilité et multiplient les opérations. Beaucoup s’attaquent à rectifier leurs frontières, avec des cessions d’actifs réalisées ou à l’étude dans le secteur de l’énergie, chez Engie (centrales à charbon, exploration production…) ou Total (Atotech), ou encore chez Sanofi (médicaments matures, voire génériques) et L’Oréal (The Body Shop).
Mais, parallèlement, le CAC 40 s’est illustré ces dernières semaines par de nombreuses acquisitions d’envergure. Amundi, filiale du Crédit agricole, a racheté Pioneer. Essilor s’est marié avec l’italien Luxottica. Safran a lancé une offre sur Zodiac. Et cette seule semaine a été marquée par l’annonce du rachat d’Opel par PSA et de GE Water par Suez.
::: POLITIQUE
L’OPINION – 10/03/2017
Présidentielle: les syndicats à la rue
La campagne déboussole les organisations syndicales, perturbées par le succès des thèses du FN auprès de leurs adhérents, gênées par les ambiguïtés du programme Macron, remontées par le revenu universel de Hamon…
Pour François Fillon, Gérard Larcher reprend son second round de concertations avec les partenaires sociaux (après une première salve en décembre). Les équipes d’Emmanuel Macron prennent aussi contact avec les leaders syndicaux et patronaux. De leur côté, les centrales préparent leur carnet de revendications à l’attention des candidats. Les organisations patronales, elles, invitent les postulants à l’Elysée à présenter leur programme devant les dirigeants. La CPME l’a fait la semaine dernière, le Medef le fera fin mars.
En fin d’année dernière, les partenaires sociaux s’étaient tous préparés à l’alternance. Chez les syndicats, on aurait préféré qu’Alain Juppé gagne la primaire de la droite et du centre, car le programme porté par le maire de Bordeaux était nettement moins dur que celui de François Fillon. Mais chacun s’était fait une raison devant la victoire de l’ancien Premier ministre. Le patronat se frottait les mains, les syndicats se préparaient à l’offensive. D’autant plus que les mesures à combattre étaient classiques : fin des 35 heures, report de l’âge de départ à la retraite, réduction du nombre de fonctionnaires… Les argumentaires étaient déjà prêts, il n’y avait plus qu’à les ressortir.
Pour infléchir la purge libérale à venir, les syndicats pariaient sur un médiateur de poids, Gérard Larcher. En confiant au président du Sénat le soin de recevoir les partenaires sociaux, François Fillon les avait quelque peu rassurés. La plupart des leaders connaissent depuis longtemps l’ancien maire de Rambouillet. La relation de confiance s’était établie lorsqu’il était ministre du Travail, en 2007. Et puis personne n’imaginait être trahi par celui qui a porté une loi en faveur du dialogue social…
Oui, mais voilà, la donne a changé. Avec le Penelopegate, Gérard Larcher a un temps pris ses distances avec François Fillon. Alors qu’il recevait un à un les chefs de file syndicaux et patronaux, certains rendez-vous ont tout d’un coup disparu des agendas. « Il y a eu un flottement, on l’a senti », raconte un leader syndical qui a vu la rencontre prévue s’annuler, puis être reportée. Aujourd’hui, ils s’interrogent : Gérard Larcher aura-t-il la même capacité à murmurer à l’oreille de François Fillon ? « Ces dernières semaines, Fillon a montré son entêtement. S’il est élu, il risque d’être jusqu’au-boutiste, y compris en matière sociale ; ça va saigner », s’inquiète un responsable syndical national.
Inquiétudes. Dans les centrales, les états-majors sont inquiets, mais aussi déboussolés. Car en face, qui peut porter leurs revendications ? Traditionnellement classés à gauche, les syndicats sont cette année décontenancés par le gagnant de la primaire socialiste. De la CGT à la CFDT, en passant par FO, personne ne croit à la mesure phare défendue par Benoît Hamon : le revenu universel. Le manque de crédibilité de l’ancien ministre de l’Economie sociale et solidaire joue aussi. Cette méfiance éclipse presque les positions du candidat sur la loi Travail, et notamment sa remise en cause de l’inversion de la hiérarchie des normes à laquelle les syndicats sont pourtant si attachés.
Contrairement à ses prédécesseurs de 2007 et 2012, Benoît Hamon n’a pas pris beaucoup de contacts avec les centrales, notamment pour bâtir son programme. Il ne bénéficiera pas d’une consigne de vote en sa faveur de la part de Philippe Martinez. En 2012, le numéro un de la CGT Bernard Thibault avait appelé à voter François Hollande face à un Nicolas Sarkozy fustigeant les corps intermédiaires. Mais si Philippe Martinez a promis qu’il ferait vœu de silence, c’est aussi parce que cette année, le cégétiste sait que ses adhérents se sentent plus proches de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon que du PS.
Quant à l’invité surprise de cette présidentielle, Emmanuel Macron, il ne fait pas non plus recette chez les syndicats. Il s’attire les foudres de FO et de la CGT, et divise les réformistes. Avec sa promesse d’étatiser l’assurance chômage, qui leur enlèverait une importante prérogative, le leader d’En Marche ! fait la quasi-unanimité contre lui, y compris dans les organisations patronales. Et si Jean Pisani-Ferry, chargé de coordonner son programme, reçoit actuellement les équipes des partenaires sociaux, il ne les rassure guère « Il y a des idées intéressantes dans le programme Macron, mais aussi beaucoup d’impensés et de zones grises », soulignent des membres du Medef et de la CFDT.
Impuissance. Enfin, patronat et syndicats constatent avec une forme d’impuissance l’intérêt de leurs troupes pour les thèses de Marine Le Pen. Avec un programme intitulé « Au nom du peuple » qui promet le retour de la retraite à 60 ans, l’embauche de fonctionnaires ou encore la défense des services publics, la candidate frontiste séduit les ouvriers et les employés. « Que répondre aux camarades qui nous disent que 80 % de nos revendications sont aujourd’hui portées par le FN ? Objectivement, c’est vrai », se désole un membre de Force ouvrière. Même désarroi du côté de l’U2P (ancienne UPA), de la CPME ou même du Medef : avec ses sorties sur la simplification de l’économie ou la fin du régime social des indépendants RSI, elle séduit les artisans, les commerçants…
En période de campagne présidentielle, les syndicats n’ont pas pour habitude de donner de consignes de vote. « Mais cette année, ils prennent davantage part à la campagne. Car au FN, à droite, mais aussi au centre, les programmes sont plutôt très anti-dialogue social », commente Stéphanie Matteudi, spécialiste des questions sociales, directrice d’ADS. En témoignent les plateformes de revendications à l’attention des candidats. FO a présenté la sienne le 20 février, la CFDT le fera le 20 mars.
Manifesteront-ils tous côte à côte, comme en 2002 (à l’exception de FO), contre la candidate frontiste si celle-ci est au second tour ? La question les embarrasse. A la CGT, pour Philippe Martinez, le sujet est délicat. S’il ne mâche pas ses mots contre l’extrême droite, il sait aussi qu’une partie de ses adhérents est aspirée par le FN. A la CFDT, à chaque fois qu’il en a l’occasion, Laurent Berger monte aussi au créneau, mais ce n’est pas dans ses rangs que les idées frontistes séduisent le plus.
Les organisations patronales sont également gênées aux entournures. Elles ont pour habitude d’inviter les postulants à l’Elysée à plancher devant leurs adhérents. La CPME l’a fait lundi dernier. Changement notable, cette année, pour la première fois, le Medef a convié Marine Le Pen. Fin mars, elle viendra dérouler son programme Avenue Bosquet, au même titre que François Fillon ou Emmanuel Macron.
LE MONDE – 10/03/2017
Entre Macron et Hamon, les faux-semblants de la bataille des soutiens
Ralliement de Bertrand Delanoë au prétendant d’En marche !, ambiguïté de Claude Bartolone… à gauche, une guerre des nerfs s’est déclenchée entre les deux candidats.
Devine qui vient prendre le café ? La rencontre surprise, jeudi matin, entre Bernard Cazeneuve et Benoît Hamon, au QG de campagne du candidat socialiste, illustre les manœuvres en cours à gauche, alors qu’une guerre des nerfs politique s’engage entre le député des Yvelines et Emmanuel Macron à sept semaines du premier tour de la présidentielle.
La visite du premier ministre était plus que bienvenue pour M. Hamon, toujours à la peine pour se dégager du rang fatal et humiliant de quatrième homme de l’élection, alors que le leader d’En Marche continue d’enregistrer de bons sondages, l’installant à la deuxième place.
Ce conseil-avertissement intervient alors que de nombreux élus et responsables socialistes ne cachent plus leur envie de soutenir M. Macron. A la fois parce que l’ancien ministre de l’économie est mieux placé dans les enquêtes d’opinion pour affronter Marine Le Pen au second tour, et parce qu’il incarne une ligne politique plus en harmonie avec leurs idées que celle de l’ancien frondeur.
« Pas d’accord »
Le ralliement, mercredi, de l’ex-maire de Paris Bertrand Delanoë à M. Macron, est un signal d’alarme pour le camp Hamon, après les menaces agitées par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, ou des ministres proches de Manuel Valls. Les prochaines semaines vont être décisives pour le candidat socialiste, afin d’éviter qu’une partie des troupes ne bascule dans le giron macroniste.
Mais l’équation n’est pas si simple dans le détail. M. Macron, qui cherche à incarner le plus longtemps possible une candidature non partisane, doit éviter également d’enregistrer l’arrivée d’une masse de ralliés socialistes, au risque de se déporter trop à gauche. Pour preuve, le projet d’un appel en sa faveur des parlementaires dits « réformateurs » – qui représentent l’aile droite du PS – révélé jeudi par Le Figaro. Aussitôt l’information connue, son initiateur, le député socialiste Christophe Caresche, a démenti toute démarche en ce sens dans les prochains jours. « C’est une fuite malencontreuse, mais rien n’est acté pour l’instant », a expliqué l’élu parisien au Monde.
Cet atermoiement prouve que les anti-Hamon du PS, au gouvernement comme dans la majorité, ne sont pas forcément les bienvenus chez les pro-Macron. « Il n’y aura pas d’accord d’appareil ou de sensibilité, un ralliement ne peut se faire que sur l’offre politique proposée », a précisé jeudi Benjamin Griveaux, porte-parole d’En Marche !.
Risque de « majorité instable »
En déplacement en Gironde, M. Macron a confié à des journalistes qui l’accompagnaient, que le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian est le seul membre de l’exécutif qu’il serait prêt à prendre à ses côtés. Pas un mot en revanche pour Ségolène Royal, Stéphane Le Foll ou Marisol Touraine, ou pour les ministres proches de M. Valls, qui pourraient être eux aussi tentés de le soutenir.
De leurs côtés, les députés PS désireux de passer sur la rive Macron rechignent encore. En jeu, leurs investitures aux prochaines législatives, alors que la rue de Solférino ne dit toujours pas clairement quel sort leur sera réservé en cas de défection. Dans cette présidentielle inédite, beaucoup préfèrent attendre que le paysage se stabilise davantage avant de faire le grand saut.
Invité jeudi soir de l’Emission politique, sur France 2, M. Hamon a balayé les choix de ces responsables qui « déguerpissent » chez son concurrent, mettant en avant sa « légitimité » acquise par la primaire de la gauche et sa volonté de « tourner la page avec le passé ». Le candidat socialiste a préféré attaquer M. Macron sur sa capacité à gouverner, dénonçant son « impréparation » et le risque, en cas de victoire de l’ancien banquier, d’une « majorité instable », allant « de Robert Hue à Alain Madelin ».
« Les ralliements socialistes à Macron viennent pour l’instant de personnalités individuelles, il n’y a pas de processus collectif », minimise le député Mathieu Hanotin, directeur de campagne de M. Hamon, qui se rassure en affirmant que « de telles initiatives ne sont pas déterminantes aux yeux des citoyens, ce qui compte, ce sont les idées et le projet ».
Hommage aux ministres
Mais l’entourage du candidat socialiste craint que la possible litanie à venir des ralliements macronistes n’affaiblisse encore sa campagne. « Ceux au PS qui veulent la défaite de Hamon vont entretenir tous les jours le poison médiatique des départs éventuels. Il faut que Benoît casse ce feuilleton en coupant net avec eux », explique l’écologiste Yannick Jadot.
Le député des Yvelines reste fidèle à ses engagements de la primaire, mais il insiste désormais sur les mesures en faveur du pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires dans son programme. Un focus plus à même de convaincre beaucoup d’élus de son camp. Surtout, il prend soin, dans ses discours, de rendre des hommages appuyés à différentes figures du gouvernement. Ainsi de Ségolène Royal, qui « a éclairé le chemin » sur les enjeux écologiques, Marisol Touraine, qui a « porté l’acquis social du quinquennat », ou Jean-Yves Le Drian, qui a été « un des plus grands ministres de la défense ».
S’il veut s’imposer comme central à gauche, à quarante-quatre jours du premier tour de la présidentielle, M. Hamon a compris qu’il doit envoyer des signaux à la gauche sociale-démocrate et plus seulement à la gauche écologiste ou citoyenne. « Faire entrer des émetteurs plus rassurants nous rendra plus audible », résume un membre de son équipe.
Cédric Pietralunga et Bastien Bonnefous
LA TRIBUNE – 10/03/2017
Revenu universel : Benoît Hamon se pose en candidat de « la feuille de paie »
Benoît Hamon, candidat socialiste à l’élection présidentielle, a dit vouloir attaquer « la feuille de paie » et augmenter le salaire net grâce à son projet de revenu universel, qu’il a modifié pour les 18-25 ans jeudi soir sur France 2.
Interrogé lors de l’Emission politique sur la mise en place de sa proposition de revenu universel, M. Hamon a déclaré vouloir « d’abord proposer une étape qui permet à 80% des salariés français, des travailleurs indépendants, des commerçants, artisans, de voir leur travail revalorisé par un gain net sur la feuille de paie ».
« J’attaque la feuille de paie, j’augmente le salaire net« , a martelé le candidat socialiste, comme en écho à son ancien rival de la primaire et désormais soutien Arnaud Montebourg, qui s’était posé en « candidat de la feuille de paie » durant la primaire.
« 600 euros quand on n’a rien »
Concrètement, M. Hamon souhaite « que les 18-25 ans et l’ensemble des salariés » touchant « jusqu’à 1,9 SMIC perçoivent un revenu universel ». Son montant « sera de 600 euros quand on n’a rien », et sera « dégressif » pour ceux percevant un revenu « jusqu’à 1,9 SMIC ».
En janvier, M. Hamon comptait attribuer ce revenu universel à l’ensemble des 18-25 ans, sans conditions de ressources, « pour favoriser leur insertion sociale et professionnelle ». Selon sa proposition présentée jeudi, « la conséquence sur la feuille de paie », pour « un couple au Smic » sera de « 386 euros » nets mensuels, a argumenté le député des Yvelines. « Pour un étudiant qui travaillerait un jour sur cinq, le gain net sera de 500 euros » par mois, a-t-il poursuivi.
« 35 milliards d’euros » pour la mise en place
Cette conférence « peut discuter de l’élargissement de ceux qui seront les bénéficiaires. Doit venir demain l’étape qui permettra le versement du revenu universel aux retraités« , a-t-il ajouté, se défendant d’avoir changé en cours de route le calendrier d’application de cette proposition qui a marqué lors de la primaire PS élargie.
« Trouvez une déclaration de Benoît Hamon qui disait pendant les primaires qu’il s’engageait pour autre chose que cette première étape », a lancé ce député des Yvelines et ancien ministre.
REPLAY sur France 2 : http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/l-emission-politique/l-emission-politique-du-jeudi-8-decembre-2016_1948665.html
::: INTERNATIONAL
LE FIGARO – 10/03/2017
L’Europe impuissante à surmonter le choc du Brexit
VIDÉO – Les Européens sont en plein doute face à l’imminence du Brexit et à la fragmentation de l’UE pronostiquée par Trump.
Le mois dernier, à Malte, lorsqu’Angela Merkel et François Hollande ont poussé l’idée que certains pays de l’UE «puissent avancer plus rapidement que d’autres», une voix s’est levée dans le huis clos du sommet: «Certes! Mais qu’est-ce qui vous en empêche aujourd’hui?» La réponse est dans la question: l’Europe à plusieurs vitesses est gravée depuis 1997 dans le marbre du traité d’Amsterdam et un recul de vingt ans montre que ce n’est ni un accélérateur infaillible, ni la courroie d’entraînement escomptée.
«Géométrie variable», «intégration différenciée», «cercles concentriques» ou vitesses plurielles, le débat ressurgit par intervalles, surtout lorsque le projet européen semble en panne. C’est presque une vieille ficelle, en tout cas le signal du désarroi au sommet et de l’absence d’idées neuves. À deux semaines de la célébration des 60 ans du traité fondateur, à Rome le 25 mars, l’Europe a des raisons de se poser des questions. L’imminence du divorce britannique, la désintégration de l’UE pronostiquée par le président américain Donald Trump ou encore le grignotage à ses marches entamé par Vladimir Poutine nourrissent une inquiétude quasi existentielle.
À l’intérieur de ses frontières, l’UE ne manque pas de blocs, de cliques et autres clubs noués par la géographie et/ou la convergence d’intérêts. Lundi, le mini-sommet de Versailles a mis en lumière un nouveau quatuor, l’Italie et l’Espagne venant renforcer un «axe» franco-allemand réputé incontournable.
Dans la mosaïque, il faudrait évoquer aussi le «Club Med», enfant de la crise eurobudgétaire (France, Italie, Espagne et Grèce), le cénacle des six pays fondateurs, le Conseil nordique des Scandinaves, le trio des Baltes, le Benelux, et surtout le Groupe de Višegrad, vrai franc-tireur (la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et bien sûr l’intraitable Pologne de Jaroslaw Kaczynski).
L’UE à géométrie variable, elle, existe déjà grandeur nature, bien qu’elle cache en grande partie son jeu. Au sens du fameux traité, la «coopération renforcée» permet à neuf pays – au moins – d’aller seuls de l’avant sur un projet précis si le soutien de tous est impossible et, ce, sans que le reste de l’union puisse s’y opposer. En 2010, 14 capitales ont inauguré la méthode en simplifiant entre eux le divorce des couples binationaux. L’année suivante, 25 États ont lancé le brevet européen. Ce jeudi soir, à Bruxelles, tous les pays de l’UE devaient s’engager pour la création d’un parquet européen, instance judiciaire commune à l’exception de la Suède, coincée par ses lois fondamentales.
Contourner la règle de l’unanimité
La coopération renforcée présente un gros avantage politique. Elle permet de contourner, en équipe réduite, une contrainte souvent paralysante: la règle de l’unanimité, qui continue de s’imposer à l’UE tout entière sur ce qui touche la sécurité, les impôts, la protection sociale, la politique étrangère et, bien sûr, la révision des traités européens. Un seul veto sur 28 suffrages et tout se retrouve plombé. «La dernière voiture bloque et c’est le train entier qui se retrouve à l’arrêt», résume un ambassadeur.
Au-delà d’avancées modestes comme le divorce et le brevet, les deux ressorts les plus puissants de l’Europe à plusieurs vitesses ne doivent rien à la coopération renforcée, mais ils crèvent les yeux: il s’agit de la zone euro (19 États de l’UE sur 28) et de l’espace sans passeport de Schengen (26 pays, dont 22 appartenant à l’UE). La chancelière Merkel et le président Hollande vendent comme du neuf un chemin rebattu. Ils pourraient y ajouter bientôt un troisième périmètre, aussi élastique: l’Europe de la défense, une idée revenue en force grâce au président Trump et à ses doutes sur l’avenir de l’Otan.
Ces cercles qui se recoupent dressent les uns contre les autres ceux qui veulent être dedans, parce qu’ils sont pressés, et ceux qui craignent d’être rejetés en dehors, comme des Européens de seconde zone. Jean-Claude Juncker a relancé le débat en demandant aux 27 qui resteront après le Brexit d’assumer leur responsabilité. Les options dévoilées par le chef de la Commission vont d’une intégration plus rapide, soutenue par quatuor de Versailles, à la «renationalisation» de certaines compétences bruxelloises, souhaitées par le groupe de Višegrad. L’Europe à géométrie variable n’est pas un objectif en soi. C’est un moyen d’accommoder les contrastes.
Un ferment de division
C’est aussi une arme à double tranchant, un ferment de division, quand l’UE veut afficher un «front commun» face à l’instabilité et aux défis qui l’assaillent. Après s’être avancé sur l’Europe plurielle, Jean-Claude Juncker fait un pas de côté en signalant qu’il ne privilégie aucune piste. Même mise au point du côté français, où l’on souligne qu’il «ne s’agit surtout pas d’exclure», en laissant certaines capitales sur le bord de la route. «L’accord à 27 doit rester la règle et la formation réduite l’exception, quand c’est l’unique façon d’avancer», insiste un responsable européen. La déclaration du sommet de Rome, qui fixera pour dix ans le cap de l’UE sans Royaume-Uni, se gardera de mentionner l’Europe à plusieurs vitesses, d’après un document préparatoire consulté par Le Figaro.
L’expérience de l’Eurozone et de Schengen prouve aussi que le volontariat et la mobilisation d’une avant-garde ne font pas disparaître par enchantement les obstacles qui peuvent paralyser les chantiers à 28. Au contraire. Depuis des années, l’Union monétaire fait du surplace en raison d’un profond désaccord franco-allemand sur la gouvernance de l’euro et sur un budget qui lui serait propre. C’est précisément l’«empêchement» que l’interlocuteur d’Angela Merkel et de François Hollande invoquait au sommet à Malte. De même façon, la crise des réfugiés a fait surgir à l’intérieur de l’espace Schengen des barrières physiques et des blocages politiques toujours insurmontés (Grèce, Italie, Hongrie, Slovaquie, Autriche, etc.)
À l’inverse, l’approche à Vingt-Huit, dite «communautaire», vient d’afficher coup sur coup des succès inespérés, notamment sur le thème électoralement porteur de la lutte contre l’évasion fiscale. D’un bout à l’autre de l’UE, l’échange de données bancaires sur les revenus du capital est devenu obligatoire, tout comme la transparence sur les «cadeaux» fiscaux consentis aux multinationales. En attendant peut-être une assiette européenne commune de l’impôt sur les sociétés, qui permettait de taxer les profits là où ils sont générés.
Paradoxalement, la seule initiative fiscale restée en rade est l’œuvre de l’Europe à deux vitesses: la taxe sur les transactions financières, censée être l’antidote des faillites bancaires. Lancée il y a cinq ans par douze des vingt-huit capitales – dont Paris, Berlin, Madrid et Rome – elle est moribonde et risque à tout moment de passer sous le seuil critique des neuf adhésions. Un ambassadeur résume: «Le problème de l’Europe, c’est moins la vitesse que l’absence de direction.»
LES ECHOS – 10/03/2017
BCE : Draghi défend l’intégrité et l’irréversibilité de l’euro
Les échéances politiques du printemps en Europe ne donnent pas encore de sueurs froides à Mario Draghi.
Le président de la BCE croit à l’intégrité de la zone euro et a rappelé jeudi le côté « irréversible » de la monnaie unique
La bataille sur le front de l’inflation n’est pas encore gagnée. Le président de la BCE croit à l’intégrité de la zone euro et a rappelé jeudi le côté « irréversible » de la monnaie unique.
Les échéances politiques du printemps en Europe ne donnent pas encore de sueurs froides à Mario Draghi. Le président de la BCE croit à l’intégrité de la zone euro et a rappelé jeudi le côté « irréversible » de la monnaie unique, à l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE.
Il a même insisté en soulignant que « l’euro est perçu comme un pré-requis au marché unique », une façon de souligner la capacité de la devise à dynamiser l’Union européenne. La seule question à se poser est « comment assurer la prospérité économique », de manière à rendre l’euro plus résistant aux chocs, sachant que le banquier central se focalise, lui, sur l’inflation. Et, à ce sujet, la bataille progresse mais n’est pas encore gagnée.
Exercice d’autosatisfaction
Mario Draghi, la mine détendue, s’est livré à un exercice d’autosatisfaction en énumérant les bienfaits de la politique monétaire menée depuis trois ans pour soutenir la croissance, l’emploi et les prix. Malgré tout, le conseil de la BCE a décidé, à l’issue d’un débat décrit comme « consensuel » par Mario Draghi, de ne rien changer au dispositif en cours : les taux restent fixés au plus bas et il a été répété qu’ils pourraient encore baisser. Quant au programme d’achats d’actifs lancé il y a exactement deux ans, il a rempli son objectif d’éloigner le risque de déflation, moyennant 1.700 milliards d’euros déversés sur les marchés à ce jour, et 620 milliards à venir d’ici à décembre 2017.
N’en déplaise aux critiques en Allemagne , qui ne voient plus l’utilité, à l’heure actuelle, de ces rachats d’actifs, le débat sur leur arrêt n’est toujours pas entamé. Avant cela, la BCE veut constater un « ajustement durable du taux d’inflation, et nous ne le voyons pas encore », a martelé Mario Draghi. La hausse, en février, à 2 % est largement liée aux prix du pétrole, tandis que l’inflation hors énergie est restée molle, ne décollant pas de 0,9 %.
Une posture plus positive
La BCE a toutefois entamé un léger virage dans sa communication, histoire de donner des gages aux adeptes d’une politique monétaire moins expansive. L’institution ne se dit plus prête à « utiliser tous les instruments à sa disposition » afin de remplir ses objectifs, ce passage ayant été retiré de son communiqué par rapport à celui de janvier. « Le sentiment d’urgence n’est pas présent », a justifié l’Italien. Illustration immédiate, la BCE n’a pas annoncé de nouvelle vague de prêts à long terme et à très bon marché octroyés aux banques, qui sont encouragées à les prêter à leur tour à l’économie.
Dans la période à venir, l’institution francfortoise craint en premier lieu les risques géopolitiques, ceux liés à des facteurs intérieurs devant rester contenus. La BCE a adopté, in fine, une posture plus positive, ce que reflètent ses prévisions de PIB et d’inflation, revues à la hausse surtout en 2017 (1,7 % d’inflation, au lieu de 1,3 % prévu en décembre).
Pour la suite, certains tablent sur l’annonce, après l’été, d’un ralentissement par paliers des rachats d’actifs, effectif à partir de 2018.
Jean-Philippe Lacour
LES ECHOS – 10/03/2017
Chômage frontalier : le changement de règle qui peut rapporter gros à la France
Une réforme par la, Commission européenne de la couverture chômage des 1,3 millions de salariés frontaliers (résidant dans un Etat et travaillant dans un autre) pourrait faire économiser plusieurs centaines de millions d’euros par an à l’Unédic
Bruxelles veut transférer à l’Etat d’accueil la couverture chômage des frontaliers. Le système actuel a coûté 600 millions à la France en 2016.
Merci Bruxelles ? Tandis que les partenaires sociaux français relancent la négociation sur l’assurance-chômage , en déficit de 4,2 milliards d’euros l’an passé, un coup de main salutaire pourrait arriver de la Commission européenne. Son projet de refonte du réglement de coordination des systèmes de sécurité sociale, présenté en décembre, prévoit une réforme de la couverture chômage des 1,3 millions de salariés frontaliers (résidant dans un Etat et travaillant dans un autre) qui pourrait en effet faire économiser plusieurs centaines de millions d’euros par an à l’Unédic.
Un coût net de 600 millions d’euros pour l’Unédic
Aujourd’hui, quand un Français résidant par exemple à Strasbourg et travaillant outre-Rhin est licencié, c’est la France qui lui verse ses allocations, aux mêmes conditions que s’il y avait travaillé, et ce bien qu’il ait cotisé en Allemagne et y ait été, en principe, imposé. L’Allemagne doit verser à la France une compensation, mais elle est plafonnée à trois à cinq mois d’allocations. C’est peu comparé à la durée moyenne du chômage. Dans un rapport financier publié en septembre, l’Unédic alerte : en 2015, il a versé 770 millions d’euros d’allocations à 34.000 bénéficiaires du système et n’a reçu que 170 millions des Etats où ils ont perdu leur emploi. Soit un coût net de 600 millions, deux fois plus qu’il y a dix ans.
Les deux tiers de l’addition viennent de Suisse
Les deux tiers de l’addition se concentre sur la Suisse (concernée en vertu d’un accord bilatéral avec l’UE), où l’érosion de la croissance a fait des dégâts parmi les nombreux frontaliers français. Ils coûtent d’autant plus cher à l’Unedic que leurs allocations sont calculées d’après des salaires perçus en Suisses, où ils sont bien plus élevés.
La révision prévue par la commissaire européenne à l’Emploi , Marianne Thyssen, rebattrait les cartes : dès lors qu’un frontalier y a travaillé au moins 12 mois, il incomberait à l’Etat membre du dernier emploi de le couvrir en cas de perte d’emploi, aux conditions en vigueur localement, ce qui fera aussi des perdants et des gagnants parmi les chômeurs. « C’est plus juste et cohérent de maintenir le lien avec le pays où il a travaillé et cotisé », insiste Marianne Thyssen.
Le projet est désormais soumis à l’aval d’une majorité des Etats membres, La Suisse, qui accueille plus de 300.000 frontaliers , et le Luxembourg, qui en compte 174.000, sont sans surprise vent debout. Le Grand Duché dénonce un projet « impraticable », pointant l’impossibilité pour lui de vérifier que les chômeurs domiciliés hors de son territoire cherchent activement un nouvel emploi. Les discussions sont en cours en vue d’aboutir avant l’été, mais les premiers échanges, vendredi dernier, entre ministres européens du Travail, laissent espérer à la Commission une adoption de son projet.
Derek Perotte
Vous souhaitant une bonne journée et un agréable week-end.
Cordialement,
Elena NATALITCH
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ftpAME2017-03-18T11:35:51+01:00Mots-clés : RCME, Rugby|
C’est fait ! Nos Seniors décrochent le ticket pour la Pro D2 pour une 3ème montée en 5 saisons. Dans le même temps, toutes nos équipes s’imposent en championnat ou en plateau !
Gaudermen (M15) : Vannes 05 – 64 Massy
Large victoire des moins de 15 ans en terre bretonne. En très grande forme ces dernières semaines, les massicois inscrivent 10 essais dans ce match. Au classement, l’écart avec le Racing Club de France ne rétrécit pas ; 12 points séparent les deux clubs franciliens. Le Stade Français complète le podium.
Alamercery (M16) : Vannes 17 – 20 Massy
Victoire serrée pour Massy. Une seule pénalité permet de départager les deux équipes, à l’avantage des massicois. Cette victoire permet de se rapprocher du leader, le Racing (défaite à La Rochelle 19 – 12). Actuellement deuxièmes, les Bleu & Noir sont à 2 petites unités de la première place.
Espoirs : Aubenas 06 – 42 Massy
Victoire avec la manière pour les Espoirs. 6 essais marqués contre 0 pour les locaux et derniers du championnat. 4èmes au classement avant la rencontre, les massicois récupèrent une place et se retrouvent à 2 points devant Bourg et 8 points derrière Auch. A 2 matches des phases finales, Nevers reste leader.
Féminines à 7 : Plateau à Senlis
4 équipes étaient prévues pour ce plateau ; Senlis, Chilly, Paris XV et Massy. Chilly et Paris qui avaient un match à 15 dans le même temps, ne se sont pas présentées. Il restait donc un match à l’affiche, Senlis face à Massy. Les massicoises avaient à cœur de gagner leur match du jour et ce fut le cas. Victoire 57 à 00 sans trop de difficulté en appliquant les consignes du coach.
Pour combler le manque de match, les filles des 2 équipes se sont mélangées pour un amical improvisé sous un soleil printanier.
Belascain (M21) : Massy 26 – 23 PUC
14 matches 14 victoires pour les moins de 21 ans.
Dans un match francilien, les massicois s’imposent d’une fine avance face au Paris Université Club. Malgré cette saison parfaite des Bleu & Noir, Rouen reste au contact à 4 journées de la fin en ne comptant que 8 points de retard. Bobigny complète le podium avec 43 points.
Crabos (M18) : Massy 24 – 03 Bourg-en-Bresse
Victoire maîtrisée pour les Bleu & Noir face à Bourg.
Les massicois n’ont pas concédé d’essai durant la rencontre. Un match solide des Crabos massicois qui affirment leur deuxième place au classement (54 points) derrière Grenoble qui compte 14 points d’avance. L’équipe de Lyon complète le podium avec 52 points grâce à une victoire à domicile face au Racing Club de France.
Séniors : Aubenas 11 – 19 Massy
L’objectif est atteint, retour en Pro D2 !
Au terme d’un match serré, Massy peut savourer sa montée à 2 matches de la fin du championnat. Avec un score de 6 partout à la mi-temps, les 2 équipes se rendent coup pour coup. Dès le retour du vestiaire, les massicois marquent un essai par DESASSIS mais la transformation est manquée. A l’heure de jeu, Aubenas recolle au score, 11 partout. Après un essai de SELLA pour les Bleu et Noir, la libération se fait à la 77ème minute avec une pénalité de GRIMOLDBY qui permet de prendre 8 points d’avance. Le ticket Pro D2 est en poche.
A noter la communion entre les supporters d’Aubenas et nos joueurs après le coup de sifflet final pour célébrer la montée : ça c’est rugby !
Un point sur le classement :
Massy reste le leader incontesté de cette poule avec 8 points d’avance sur Bourg (51 points) qui compte un match de plus. Le podium est complété par Tarbes (44 points) qui passe devant Nevers (43 points) et Provence Rugby (39 points) grâce à sa victoire 41-19 face à Valence-Romans. Nevers n’a pas joué ce week-end. En revanche, les Aixois ont perdu face à Bourg 13-25. Avec 4 défaites consécutives, les sudistes doivent faire attention à ne pas se retrouver dans une place inconfortable pour les phases finales, Chambéry n’étant qu’à 6 unités. Dans le dernier match du week-end, Limoges s’est incliné à domicile 16 à 20 face à Auch.
Crédit photos : S. Marc (Le Dauphiné)
Prochain match à Massy = Dernier match de saison régulière à domicile => Massy-Limoges le samedi 25 mars 16h00.
Allez Massy !
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::: ILE-DE-FRANCE
FRANCE BLEU – 09/03/2017
Plan anti-bouchons en Ile-de-France : découvrez ce qui va changer dans votre département
Le vote du Plan anti-bouchons du Conseil régional a lieu jeudi. Il s’agit de « redonner à la route toute sa place dans la politique régionale de transport ». Au total, L’Ile-de-France va consacrer 500 millions aux infrastructures routières. Découvrez les travaux prévus dans votre département.
La région Ile-de-France vote, jeudi, son Plan anti-bouchons. Ce Plan, qui s’étale jusqu’en 2020, s’articule autour de trois grandes idées. Les principaux points noirs du réseau vont être traités. Un réseau routier d’intérêt régional, avec un meilleur entretien des infrastructures et de la chaussée, va être constitué. Il est aussi prévu de développer la route intelligente où la circulation sera facilitée grâce à des supports modernes et performants.
La Région s’est focalisée sur certains secteurs, certaines routes. Découvrez ce qui va changer dans votre département.
Futur réseau routier d’intérêt régional
Voici les projets qui font l’objet d’un financement dans le cadre du plan régional « anti-bouchons ». Certains projets ne sont pas représentés pour des raisons de lisibilité.
Seine-et-Marne
Essonne
Yvelines
Val d’Oise
Hauts-de-Seine
Seine-Saint-Denis
Val-de-Marne
Paris
Les autres projets
LES ECHOS – 09/03/2017
La région Ile-de-France veut plus de PME dans ses marchés publics
En six ans, la part des PME dans la commande publique est passée de 45,7 à 54 %.
La présidente de la Région Ile de France, Valérie Pécresse, souhaite « mieux faire »
Le montant des achats publics s’élève à 1 milliard d’euros en Ile-de-France. La Région vote jeudi ou vendredi un « Small Business Act » pour favoriser l’accès des PME aux marchés publics.
Quelques mois après la réforme du Code des marchés publics, les collectivités s’emparent à leur tour de la question sensible des achats publics pour promouvoir l’emploi local. Dans les jours qui viennent, la région Ile-de-France va voter une série de mesures baptisée « Small Business Act », réformant sa stratégie de commande publique pour y faire la part belle aux PME et TPE. Elle n’est pas la seule : depuis novembre 2016, Paca s’est engagée dans cette voie, souhaitant même réserver des quotas aux PME locales.
La région Ile-de-France, poids lourd économique avec 835.000 TPE-PME, est un très gros acheteur public : 1 milliard d’euros, soit plus de 1.000 commandes annuelles (construction, formation, transports…). Toute mesure nouvelle y est donc scrutée à la loupe. D’autant que, malgré la baisse des dotations, la part des achats devrait aller crescendo, vu le nombre de lycées à construire, les besoins en formation et les nouvelles compétences économiques. En six ans, la part des PME dans la commande publique est passée de 45,7 à 54 %. La région veut encore pousser le curseur. « Nous devons mieux faire, pour faire grandir ces PME, qui emploient 4 millions de salariés », assure la présidente de la région, Valérie Pécresse.
Simplification et dématérialisation
Premier levier de la réforme, la simplification et la dématérialisation des procédures rendues possibles par les récentes évolutions législatives. Nombre de PME se plaignent de devoir remplir inlassablement les mêmes documents, et cette culture de l’écrit les désavantage au profit des grands groupes. La dématérialisation complète est prévue pour fin 2018. Pour familiariser les PME à la commande publique, elle crée des forums d’information avec des acheteurs en amont – notamment dans le cas des produits innovants. L’objectif est aussi de leur donner le temps de se constituer en groupements pour attaquer les marchés.
Les professionnels, associés à cette démarche, saluent ces efforts. Mais, pour bon nombre d’entre eux, l’attente portera surtout sur la promesse faite par la région d’allotir davantage. En 2015, 27 % des consultations régionales étaient alloties, contre 16 % en 2009. Reste que le contexte financier pousse certaines collectivités à relâcher l’effort. « Certaines, par facilité ou économie, privilégient les grosses entreprises générales. Du coup, les PME restent sous-traitantes et perdent leur marge », dénonce Francis Dubrac, PDG de l’entreprise de BTP Dubrac et l’un des responsables du Medef 93, qui redoute une nouvelle baisse des allotissements avec la vague de mutualisations liée à la Métropole du Grand Paris. « Attention à garder une territorialisation car les PME ne peuvent pas couvrir un territoire trop vaste », prévient-il.
Facturation électronique
Deuxième frein, les finances. La région est à trente-six jours de délai de paiements, soit six jours au-dessus du seuil légal. Pour résorber ce point noir, la facturation électronique sera déployée entre 2017 et 2020. Il sera également possible d’obtenir une avance de trésorerie couvrant de 30 à 50 % de la somme, y compris sur des marchés inférieurs à 50.000 euros.
Ce « Small Business Act » francilien ne va pas jusqu’à réserver un quota local, comme Paca ou les DOM-ROM. Telle mesure pourrait faire tousser Bruxelles, très sourcilleuse sur les questions de concurrence. « Des compensations auraient pu s’envisager, car nous sommes en concurrence avec des entreprises d’Amiens, de Caen ou d’Orléans, qui ont moins de charges : pas de passe Navigo à payer, des salaires et des loyers moins élevés », regrette Francis Dubrac.
Pour dissuader certaines entreprises et certains salariés étrangers de venir, autant, dit-elle, que par souci de sécurité sur les chantiers, la région a malgré tout prévu de mettre en place la clause dite « Molière », obligeant à parler français. « Ce « Small Business Act » est aussi un signal adressé à la lutte contre le travail illégal. Nous ferons et ferons faire des contrôles », indique-t-elle. Voilà les PME prévenues.
LA TRIBUNE – 09/03/2017
Logement neuf : les raisons des chiffres records en Île-de-France
Le Grand Paris crée une dynamique pour la construction de logements en Île-de-France.
Jamais, depuis les années 1970, autant de mises en chantier de logements n’avaient été enregistrées en Île-de-France. La contexte global est hyper favorable.
L’activité sur le marché du logement neuf en Île-de-France atteint des niveaux records. De février 2016 à janvier 2017, les mises en chantier de logements sont en hausse de 18 % sur un an à 71.000 unités. Mieux encore, environ 91.000 autorisations de construire – soit une hausse de près de 23 % sur un an ! – ont été délivrées. Un niveau « jamais vu depuis les années 1970 », indique Isabelle Derville, directrice régionale et interdépartementale adjointe de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France. Signe, aussi, que l’activité de l’immobilier résidentiel francilien devrait être soutenue dans les mois à venir. En fait, quasiment à elle seule, la région capitale tire la croissance du secteur du logement neuf en France. Cette dynamique s’est installée au second semestre 2015 et, depuis, les mises en chantier et les permis de construire connaissent des taux de croissance à deux chiffres. De quoi résorber en partie la mauvaise période 2006-2013, qui a vu le nombre de résidences principales franciliennes augmenter de seulement 31.500 unités en moyenne chaque année, soit l’un des rythmes les plus faibles depuis l’après-guerre.
Acteurs publics et privés tirent dans le même sens
Jusqu’en 2015, la production de logements était bien inférieure aux besoins réels de la population estimés à 70.000 nouveaux logements par an. De fait, la crise du logement en Île-de-France n’a pu que s’accroître ces dernières années. Ainsi, l’urgence de la situation a provoqué une prise de conscience collective. Acteurs privés comme publics tirent désormais dans le même sens en Île-de-France.
Il y a d’abord un projet de long terme dont l’Etat est moteur, le Grand Paris, qui décuple l’attractivité de la région. Grâce notamment aux chantiers du Grand Paris express qui prévoit de doubler la taille du métro parisien sur le territoire de l’agglomération parisienne grâce notamment à quatre lignes supplémentaires, et qui va permettre de créer 68 nouvelles gares, ce sont 30 milliards d’euros d’investissements publics qui vont être engagés dans les 15 prochaines années. Or, autour des gares notamment, l’aménagement est déjà un enjeu majeur et de multiples constructions de logements sont prévues. Au total ce méga projet devrait générer a minima 60 milliards d’euros de PIB supplémentaires à long terme pour la région Île-de-France, voire plus de 100 milliards d’euros selon des hypothèses les plus optimistes, soit une hausse à terme du PIB francilien de 10 à 15 points.
Les pouvoirs publics hyperactifs
Les chiffres records sur le marché du logement neuf dans la région capitale sont aussi dû au nouveau cadre législatif beaucoup plus favorable à la construction de logements : il y a d’abord eu la loi sur la mobilisation du foncier public, « qui a permis la cession ces derniers mois de 23 terrains pour le démarrage de 6 .600 logements, dont plus de la moitié sont des logements sociaux », indique Isabelle Derville. Elle salue également l’action de l’établissement public foncier d’Île-de-France, qui sous l’impulsion de la nouvelle majorité régionale intensifie son action en stockant, acquérant et cédant du foncier, le tout pour la production récemment lancée de 9.500 logements. Par ailleurs, la politique d’encouragement des maires bâtisseurs (33,5 millions d’euros leur ont été délivrés en 2015) aurait également eu un effet bénéfique sur le secteur du logement neuf. Enfin, la vague de simplification des documents d’urbanisme commence à porter ses fruits. La réforme du règlement du Plan local d’urbanisme (PLU) prend notamment mieux en compte les diversités locales et donne plus de flexibilité aux maires pour s’adapter.
En outre, le monde du logement social a obtenu auprès des pouvoirs publics de nouvelles aides financières. Le 31 mai 2016, le gouvernement a notamment lancé un dispositif financier pour soutenir la production de logements sociaux (qui représente environ la moitié de la production nouvelle en Île-de-France). La Caisse des dépôts a ainsi débloqué une enveloppe de 2 milliards d’euros de prêts de long terme. Un fonds pour la création de logements locatifs pour les classes moyennes, particulièrement pertinent en première couronne parisienne, a également été lancé par une filiale de la Caisse des dépôts. Il permet notamment de faire revenir les investisseurs institutionnels sur le marché du logement à grands coups d’avantages fiscaux. Bref, de multiples freins à la production de logements ont été supprimés.
Coup de pouce du gouvernement
En parallèle, du côté de la demande, beaucoup de mesures de soutien ont été mises en œuvre. Au-delà du niveau des taux d’intérêt nominaux de crédits immobiliers historiquement bas (ils ont atteint 1,31 % en moyenne en novembre 2016 selon l’Observatoire Crédit Logement /CSA), les pouvoirs publics ont pris des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Concrètement, le gouvernement a dans un premier temps fait revenir les investisseurs particuliers grâce au dispositif Pinel, mis en place fin 2014, qui donne la possibilité aux investisseurs de louer à leurs ascendants et à leurs descendants sur des durées modulables (6,9, 12 ans) tout en bénéficiant d’un avantage fiscal. Et dans un second temps, pour soutenir les achats des ménages primo-accédant, l’exécutif a élargi début 2016 le périmètre du prêt à taux zéro dans l’immobilier neuf. Ainsi, les deux moteurs du marché du neuf (investisseurs et ménages accédant) sont repartis à la hausse. Et l’immobilier francilien en a été l’un des principaux bénéficiaires.
Bref, voilà un secteur mature de l’économie qui va fort. Et c’est assez rare pour être souligné en ces temps où la stagnation des taux de croissance s’installe durablement dans les économies occidentales.
::: ECONOMIE
LE MONDE – 09/03/2017
La négociation sur l’assurance-chômage démarre doucement
Patronat et syndicats n’avaient pas trouvé d’accord en juin 2016.
Beaucoup estimaient que rien ne reprendrait avant mi-2017. Que les partenaires sociaux laisseraient passer l’élection présidentielle, une période de campagne étant peu propice aux discussions, avant de se remettre autour de la table. Et pourtant : mardi 7 mars, représentants du patronat et des syndicats ont bel et bien entamé le premier tour de leurs négociations pour la signature d’une nouvelle convention régissant l’assurance-chômage, huit mois après l’échec des premières discussions.
Tous les deux ans, patronat et syndicats doivent en effet décider des règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Réunis pour plusieurs séances de travail en juin 2016, ils n’étaient pas parvenus à trouver un accord, laissant l’Etat reprendre la main et proroger la convention signée en 2014. Le point d’achoppement : la surtaxation des contrats courts, ardemment souhaitée par les syndicats et tout aussi violemment rejetée par le patronat.
Aujourd’hui, l’ambiance semble tout autre. Certes, la réunion de mardi, première d’une série de quatre séances, n’a pas encore donné de résultats tangibles. Mais elle a permis aux uns et aux autres de présenter leurs idées et leurs revendications. Surtout, elle leur a permis d’apprécier le niveau d’engagement et d’ouverture de chacun. Tous sont ressortis satisfaits, considérant que le climat des discussions était « plus apaisé » qu’en juin.
« On a senti que plusieurs voies de passage s’étaient libérées. Nous avons l’espoir d’y arriver cette fois », s’est réjoui Michel Beaugas, négociateur pour FO.
« Tout le monde était plus ouvert qu’en juin, ça donne l’impression que des voies sont possibles pour trouver un accord », a abondé pour sa part Véronique Descacq, négociatrice pour la CFDT et numéro deux de la centrale.
Un déficit de 4,2 milliards d’euros
Reste aujourd’hui à trouver des points d’accord. Car il y a péril en la demeure : l’Unédic, l’organisme responsable de la gestion de l’assurance-chômage, affiche un déficit de 4,2 milliards d’euros. Abyssale, sa dette dépasse les 30 milliards. Pour assurer la pérennité du régime, les partenaires sociaux doivent ajuster les paramètres de l’indemnisation ou alors trouver de nouvelles recettes.
Or, les propositions de l’organisation patronale, envoyées quelques jours avant la première séance de négociations, sont aujourd’hui, selon les syndicats, loin de permettre un consensus. Le Medef considère que sur les 4 milliards d’euros de déficit, un milliard est conjoncturel, soumis aux aléas de la crise et au taux de chômage encore élevé. Deux autres seraient liés à des contingences qui dépassent les modalités de gestion de l’assurance-chômage par les partenaires sociaux. Il en serait ainsi de l’indemnisation des salariés frontaliers (cotisant en Suisse à un régime « moins généreux, explique le Medef, et indemnisés dans l’Hexagone ») mais aussi des frais de gestion de Pôle emploi auxquels l’Unédic contribue à hauteur de 10 % de ses recettes.
Contre-propositions
Reste un dernier milliard de déficit, sur lequel le patronat pense que les partenaires sociaux peuvent avoir prise. Pour le résorber, ils proposent entre autres d’augmenter l’âge à partir duquel une personne, considérée comme senior, a droit à trois ans d’indemnités. Le Medef souhaitant le faire passer de 50 à 57. Si la CFDT est d’accord pour le relever à 52, FO est, elle, plus mitigée. « Ça n’empêchera pas les employeurs de licencier à 50 ans », explique M. Beaugas. Par ailleurs, s’il est d’accord avec l’idée qu’une partie du déficit n’est pas de la responsabilité des partenaires sociaux, ce dernier estime qu’il ne faut « pas priver Pôle emploi de ressources à un moment crucial ». M. Beaugas estime en outre que le chapitre des contrats courts n’est pas totalement clos, même si le patronat est opposé à tout renchérissement du coût du travail.
Les syndicats qui ont mis sur la table des contre-propositions attendent maintenant des chiffrages de l’Unédic. Ils pourraient se mettre d’accord sur un contre-projet commun avant la prochaine séance, prévue le 14 mars. S’ils ne produisent pas de texte commun, les partenaires sociaux risquent de ne plus jamais signer de convention. Que ce soit chez François Fillon ou Emmanuel Macron, le paritarisme n’est plus en odeur de sainteté.
LE FIGARO – 09/03/2017
L’économie française a créé 187.200 emplois en 2016, un record depuis 2007
Selon les chiffres définitifs de l’Insee, la création d’emplois a presque doublé par rapport à 2015. Une progression due principalement à celle de l’intérim qui a progressé de 12%.
L’économie française a crée 187.200 postes, en net, dans le secteur marchand (+1,2%) sur l’ensemble de l’année 2016, une performance inédite depuis 2007, selon les chiffres définitifs de l’Insee publiés jeudi. Ces chiffres viennent confirmer à quelques milliers près les estimations provisoires de février (191.700 emplois). Le dernier trimestre de 2016 s’est bien terminé, avec 64.400 créations nettes d’emploi dans les secteurs marchands non agricoles (+0,4% par rapport au trimestre précédent), soit le septième trimestre consécutif de hausse, précise l’Insee.
Malgré une hausse du produit intérieur brut (PIB) légèrement ralentie en 2016 par rapport à 2015, à +1,1% après +1,2%, l’économie française a créé près de deux fois plus d’emplois dans le secteur privé en 2016 qu’en 2015 (100.000).
Le secteur privé crée de l’emploi grâce à l’intérim
Le secteur privé est resté, en fin d’année dernière, créateur net d’emplois pour le septième trimestre consécutif, principalement grâce à l’intérim, qui a progressé de 6,1% sur les trois derniers mois (+37.600 postes), et, sur l’année, bondi de 12%.
Sur cette même période, l’emploi tertiaire marchand hors intérim croît au même rythme que le trimestre précédent: +34.500 (+0,3%). En revanche, l’industrie et la construction continuent de détruire plus d’emplois qu’elles n’en créent: 5.500 emplois perdus dans l’industrie (-0,2%) au dernier trimestre, soit 24.900 sur l’année (-0,8%), et 2.200 dans la construction (-0,2%) au dernier trimestre et 10.800 en un an (-0,8%).
LE FIGARO – 09/03/2017
Touraine annonce une baisse des tarifs hospitaliers
La diminution sera de 0,9 % pour les hôpitaux et de 1,39 % pour les cliniques privées.
Après trois années déjà de très forte pression budgétaire, hôpitaux et cliniques vont encore une fois devoir se serrer la ceinture en 2017! Marisol Touraine a en effet annoncé ce mercredi une nouvelle baisse des tarifs hospitaliers, de 0,9 % pour les hôpitaux et de 1,39 % pour les cliniques privées. «Compte tenu de l’augmentation prévisionnelle du volume d’activité», les tarifs pour la médecine, la chirurgie et l’obstétrique «seront amenés à diminuer» de 0,9 %, a justifié le ministère de la Santé. À cette baisse, les établissements privés se verront appliquer une décote supplémentaire de 0,49 % afin de «neutraliser» les effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et du pacte de responsabilité qui «s’appliquent aux seuls établissements privés».
«Sentiment d’injustice»
Un argument bien connu qui ne passe toujours pas. «On participe aux efforts du secteur, on promeut l’hospitalisation à domicile, on est vertueux, mais on ne récolte que baisse de tarifs sur baisse de tarifs depuis trois ans», proteste Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP). À cela s’ajoute un «sentiment d’injustice» face au secteur associatif qui a obtenu le CITS (équivalent du CICE), mais auquel ne s’applique pas de décote. La FHP envisage de saisir le Conseil d’État contre cette décision.
Le pire semble, en revanche, avoir été évité côté public. «Le nœud du garrot se serre un peu moins que ce que nous redoutions, a réagi Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui fera jeudi un communiqué commun avec son homologue de la FHP. Ce n’est pas la ponction violente annoncée, mais cela reste cependant un effort drastique, alors que les hôpitaux sont dans un contexte tendu. L’exercice sera difficile.»
Pour la CSMF, principal syndicat des médecins libéraux, le gouvernement «s’entête à prendre le problème à l’envers». Dénonçant une vision hospitalocentrée, l’organisation demande au ministère «de sortir des postures dogmatiques et de recentrer l’organisation du système de santé autour de la médecine de ville, avec les moyens nécessaires».
LES ECHOS – 09/03/2017
Etat d’urgence pour le commerce extérieur
Le déficit commercial a atteint 7,9 milliards d’euros en janvier, un record. L’appareil exportateur français est de plus en plus concentré.
Les candidats à l’élection présidentielle sont peu loquaces sur le sujet, mais le problème est toujours aussi urgent qu’il y a cinq ans. La compétitivité reste le talon d’Achille de l’économie française. Pour preuve, le chiffre du déficit commercial au mois de janvier, publié ce mercredi par les Douanes, affiche un niveau jamais atteint sur un seul mois , à 7,9 milliards d’euros. Et, sur les douze derniers mois, il dépasse 53 milliards d’euros alors que, dans le projet de loi de finances de 2017 de l’automne dernier, Bercy tablait cette année sur un déficit en légère hausse par rapport à 2016, à 49 milliards d’euros.
Peu de ventes d’Airbus
En janvier, « cette aggravation très forte est due en partie au niveau extrêmement bas des ventes d’Airbus, qui subissent le contrecoup des livraisons exceptionnellement élevées du mois précédent », expliquent les Douanes. Parallèlement, elles notent une hausse « inhabituelle » des importations de produits pharmaceutiques au cours du premier mois de l’année, ainsi que la hausse de la facture énergétique, conséquence de la progression du prix du pétrole. Le creusement du déficit commercial de janvier ne peut donc être extrapolé sur l’année entière.
Toutefois, ce mauvais chiffre fait suite à une année 2016 très médiocre pour le commerce extérieur. Le déficit a augmenté l’an passé. Il a même coûté en termes de croissance l’équivalent de 0,9 point de PIB, ce qui correspond à des centaines de milliers d’emplois. Pourtant, l’euro s’est plutôt déprécié depuis trois ans et la croissance du PIB hexagonal est inférieure à celle de la zone euro, ce qui devrait avoir pour effet de limiter les importations. L’amélioration de la compétitivité est donc devant nous.
« Un problème industriel »
Dans une étude, Patrick Artus, directeur de la recherche de la banque Natixis remarque que le déficit commercial hors énergie de la France se situe surtout vis-à-vis des autres pays de la zone euro et particulièrement l’Allemagne, et de la Chine, « ce qui suggère que la France creuse ses déficits vis-à-vis des pays très industriels ». En 2016, le déficit commercial de l’Hexagone vis-à-vis de la Chine a atteint plus de 30 milliards d’euros tandis que celui vis-à-vis de l’Allemagne a approché 15 milliards. Pour l’économiste, « le centre du problème de commerce extérieur de la France est un problème industriel », celui de coûts production trop élevés vis-à-vis de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne.
D’autre part, l’appareil exportateur français garde des faiblesses structurelles importantes. D’abord, il est très concentré et de plus en plus. La part des exportations réalisée par les 100 premières entreprises est passée de 35,3 % en 2007 à 39,6 % en 2016. Et l’aéronautique représentait 13 % des exportations en 2016 – soit 58 milliards d’euros – contre 8 % seulement dix ans auparavant.
Ensuite, le nombre d’exportateurs a du mal à décoller vraiment. Après une progression en 2015, le nombre d’entreprises commercialisant leurs produits à l’étranger a reculé l’an dernier. Environ 124.100 entreprises françaises ont exporté en 2016. C’est moitié moins qu’en Italie et en Allemagne. Et, un sixième de celles-ci sont des primo-exportateurs, c’est-à-dire des sociétés qui n’ont pas exporté au cours des cinq dernières années. « Si ce renouvellement participe à la compétitivité économique, il reflète aussi la vulnérabilité des exportateurs occasionnels, qui s’essayent à l’international sans toujours confirmer cet essai », souligne une étude des Douanes sur le sujet, publiée fin janvier. Ainsi, « le taux de maintien de ces opérateurs novices est très faible : seulement 40 % exportent à nouveau l’année suivante ». Le prochain président aura du pain sur la planche.
LES ECHOS – 09/03/2017
Denis Ferrand : «Au-delà de l’industrie, les services sont désormais en danger»
INTERVIEW – Le directeur général de Coe-Rexecode réagit aux mauvais chiffres du commerce extérieur français diffusés ce mercredi matin.
Comment expliquez-vous l’absence de débat sur la compétitivité dans la campagne présidentielle ?
Le débat est tout de même présent en toile de fond, notamment dans les programmes de François Fillon et d’ Emmanuel Macron . Aucun des deux ne remet en cause les allégements de charges de l’exécutif actuel ni le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). En revanche, il existe comme une forme de désarroi chez les politiques et une partie de l’électorat au regard de l’absence de résultat immédiat de ce type de mesure en matière de compétitivité.
Rappelons l’objectif fixé fin 2012 par le Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault: avoir une balance commerciale des biens manufacturés à l’équilibre à la fin du quinquennat. On s’en est éloigné depuis avec, en 2016, un solde déficitaire de 36 milliards d’euros.
Il n’y a donc pas eu d’amélioration ?
La réduction du déficit commercial a été freinée récemment par des éléments circonstanciels : le prix des importations est en train de remonter, plus vite que celui des exportations. Ce qui s’explique par la hausse des prix du pétrole, ces derniers sont toutefois stabilisés depuis deux mois. Parallèlement, c’est vrai, les exportations ont connu une légère sous-performance au regard de la hausse de la demande adressée à l’Hexagone l’an passé et début 2017.
Si l’on s’arrête à ce constat, alors il n’y a pas d’amélioration de la compétitivité. Le déficit commercial des biens hors énergie s’est alourdi l’an passé même si une partie de la dégradation provient des mauvaises récoltes et début 2017 par un fort recul des livraisons d’Airbus. Et le solde des services aux entreprises, c’est-à-dire la comptabilité, le conseil ou les services informatiques, traditionnellement excédentaire, est désormais déficitaire. Il y a donc un déplacement de la zone de risque pour la France au-delà de la seule industrie. C’est maintenant le secteur des services qui est en danger, ce qui est inquiétant.
Que faudrait-il faire ?
L’important est de ne pas relâcher l’effort. Dans les faits, il y a des indicateurs qui vont dans le bon sens. Le coût relatif du travail avec l’Allemagne a tendance à baisser, les marges des entreprises françaises ont grimpé ces trois dernières années et l’investissement dans l’industrie a augmenté de près de 5 % l’an passé. Ce sera encore le cas en 2017. Une politique de l’offre met des années à produire ses fruits, comme le montre la désinflation compétitive des années 80. La patience est donc de mise. Il n’est toutefois pas certain que ce mot soit très audible en période électorale.
::: ENTREPRISES
LE FIGARO – 09/03/2017
La bonne santé des aéroports français repose sur les vols low-cost
Si le trafic augmente, les gestionnaires réclament des baisses de taxe pour améliorer leur compétitivité.
Les 43 aéroports français de métropole (les 15 premiers représentent 89,7 % du trafic) et les 14 situés outre-mer ont vu globalement le trafic augmenter de 3,1 % en 2016, selon les chiffres de l’Union des aéroports français. «C’est moins que la croissance rencontrée de 5,1 % à l’échelle européenne et de 6,7 % pour l’ensemble des pays de l’Union européenne», remarque Jean-Michel Vernhes, le président de l’UAF. L’augmentation du nombre de passagers des compagnies low-cost est le principal moteur de la croissance en France.
D’après l’UAF, la hausse du trafic low-cost contribue à hauteur de 93,6 % à l’augmentation totale du trafic. Désormais, la part des compagnies à bas coût représente 30,20 % de l’activité des aéroports de métropole et 43,3 % pour les aéroports de province. Ainsi, ces dernières occupent 60 % de l’aéroport Nantes-Beauvais, 69 % de celui de Bâle-Mulhouse et 36 % de la plate-forme parisienne d’Orly.
Au-delà des performances en demi-teinte des aéroports français, les adhérents de l’UAF ont voulu profiter du calendrier électoral pour publier un «manifeste» destiné aux candidats aux élections présidentielle et législatives.
Sans surprise, ils réclament une baisse des nombreuses taxes qui se sont empilées au fil des années: la taxe d’aéroport d’abord, qui couvre les coûts de sûreté (le contrôle des bagages et des passagers), la taxe de solidarité ensuite, qui a progressé de 12,7 % en 2014 (dont le dépassement du plafonnement abonde désormais le budget de l’État). «Même si les aéroports constituent de fait un monopole sur leur territoire, rappelle Jean-Michel Vernhes, leurs coûts sont comparés par les compagnies aériennes. Elles choisissent ainsi de desservir ou non tel aéroport et de lui préférer une autre plate-forme européenne parce qu’elle coûtera moins cher.»
Davantage de «connectivité»
L’UAF réclame aussi davantage de «connectivité» pour certains aéroports de province qui veulent obtenir des droits de trafic avec la Chine ou avec les pays du Golfe. Parmi les autres propositions: l’automatisation des contrôles de documents dont l’État n’assure pas le financement des investissements.
Autre impératif, d’actualité alors qu’une grève lancée par un syndicat de contrôleurs aériens perturbe le trafic, l’instauration de la loi Diard pour les contrôleurs aériens. Celle-ci oblige le personnel à se déclarer 48 heures avant la grève pour évaluer l’impact sur le trafic et prévenir les voyageurs à l’avance. Enfin, les professionnels réclament une réflexion sur la spécialisation éventuelle de certains aéroports dont l’activité passagers est insuffisante par rapport à son coût pour l’État et les collectivités.
LES ECHOS – 09/03/2017
Suez met la main sur l’américain GE Water pour 3,2 milliards d’euros
Le marché mondial de l’eau industrielle est estimé à 95 milliards d’euros.
Le groupe va accroître la part internationale de son activité et son exposition à la clientèle industrielle.
Suez avait beau être le numéro deux mondial de la gestion de l’eau et des déchets, il restait jusqu’à présent petit sur le créneau de la vente d’équipements aux clients industriels souhaitant se doter d’un traitement des effluents. Le groupe vient de s’y renforcer, en acquérant le fabricant américain d’équipements GE Water. Il a remporté l’appel d’offres lancé en octobre par GE en offrant une valeur d’entreprise de 3,2 milliards d’euros, en consortium avec la Caisse de dépôt et placement du Québec (la CDPQ prend un intérêt de 30 %, contre 70 % pour Suez). Suez rajoute ainsi 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 7.500 personnes aux 500 millions d’euros que son pôle de 2.000 salariés réalisait jusqu’à présent dans la fourniture aux industriels d’équipements et de produits chimiques (pour la maintenance des équipements). A titre de comparaison, Veolia, leader mondial de l’eau et des déchets, y réalise pour sa part en moyenne 2,2 milliards d’euros par an, via sa filiale Water Technologies, pour des clients à la fois municipaux et industriels.
Relais de croissance
Suez s’achète avant tout un relais de croissance, sur un marché mondial de l’eau industrielle estimé à 95 milliards d’euros. « Seuls 5 % % de l’eau mondiale servent à l’alimentation humaine, contre 75 % allant à l’agriculture et 15 % à 20 % à l’industrie : c’est un marché important et qui croît plus vite que d’autres, de 5 % par an, au gré de l’industrialisation des pays émergents », souligne le directeur général du groupe, Jean-Louis Chaussade. GE Water réalisant seulement 20 % de ses ventes en Europe, Suez va aussi voir la part internationale de son chiffre d’affaires bondir à quasiment 40 % et sa proportion de clients industriels (plus rentables que les clients publics) grimper à 38 %. Enfin, le groupe s’achète là une activité générant plus de cash que ses activités traditionnelles de gestion municipale de l’eau et des déchets, car elle n’exige pas d’immobiliser autant de capitaux.
La nouvelle business unit eau industrielle de Suez sera dirigée par l’actuel PDG de GE Water, Heiner Markhoff, dès la transaction finalisée, d’ici à fin juin. Reste à financer l’opération. Les 3,2 milliards d’euros, payés en numéraire, seront versés en partie par la Caisse de dépôt et placement du Québec, mais aussi, côté Suez, via une augmentation de capital de 750 millions d’euros. Suez valant environ 8 milliards en Bourse, les actionnaires qui n’y souscriront pas seront dilués d’un peu moins de 10 %. « Nos principaux actionnaires (Engie, CriteriaCaixa et Caltagirone), qui représentent la moitié du capital, ont déjà confirmé leur intention d’y participer », souligne Jean-Louis Chaussade. Le solde sera financé par dette, dont des obligations « hybrides », ou perpétuelles, présentant l’avantage d’être en partie assimilées par les agences de notation à des fonds propres du fait de leur caractère très long terme. Suez préserve ainsi ses ratios d’endettement, sa notation et escompte de cette acquisition un impact positif sur son bénéfice net par action dès la première année. Reste à surveiller, demain, l’accueil que fera le marché à cette opération que Jean-Louis Chaussade qualifiait, il y a une semaine, de « saut quantique ».
Myriam Chauvot
LA TRIBUNE – 09/03/2017
SFR signe une perte de 138 millions d’euros en 2016
Si l’opérateur perd toujours des abonnés sur l’ensemble de l’année, de l’ordre de 512.000 pour les offres mobiles et 240.000 dans le fixe,
il réussit à redresser la barre dans le fixe entre le troisième et quatrième trimestre, regagnant 136.000 abonnés supplémentaires.
Le groupe de télécoms est tombé dans le rouge l’année dernière, alors qu’en 2015, il avait enregistré un bénéfice de 682 millions d’euros.
L’opérateur français SFR, filiale du groupe Altice, a replongé dans le rouge en 2016, enregistrant une perte nette de 138 millions d’euros, contre un bénéfice net de 682 millions d’euros un an plus tôt. Le groupe anticipe une stabilisation de son chiffre d’affaires pour 2017. Sur l’ensemble de l’année écoulée, les ventes ont reculé de 0,4%, à 10,99 milliards d’euros, malgré un retour à la croissance sur le dernier trimestre, sous l’effet du recul combiné de son chiffre d’affaires tant sur le marché grand public que sur le segment des entreprises.
Le dernier trimestre a en revanche été marqué par une hausse de 0,6% des ventes, à 2,89 milliards d’euros, sous l’effet principalement d’une hausse du nombre d’abonnés mobiles par rapport au troisième trimestre, précise l’opérateur mercredi dans un communiqué. En 2016, le groupe a vu son excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté se replier de 0,6%, à 3,84 milliards d’euros, avec une marge d’Ebitda quasi stable à 34,9%, contre 35% un an plus tôt.
Lourdes pertes d’abonnés
Si l’opérateur perd toujours des abonnés sur l’ensemble de l’année, de l’ordre de 512.000 pour les offres mobiles et 240.000 dans le fixe, il réussit à redresser la barre dans le fixe entre le troisième et quatrième trimestre, regagnant 136.000 abonnés supplémentaires. Au 31 décembre, SFR revendique un total de 14,62 millions d’abonnés mobiles grand public, contre 15,14 millions un an plus tôt, et 6,11 millions d’abonnés fixes, contre 6,53 millions.
L’opérateur annonce par ailleurs une hausse de son revenu moyen par abonné (ARPU), qui passe sur un an de 22,20 euros à 23 euros sur le mobile et de 34,90 euros à 36,90 euros dans le fixe. En terme d’investissement, le groupe annonce une forte hausse en 2016 par rapport à l’exercice précédent, de l’ordre de 24,5%, à 2,31 milliards d’euros, du fait de l’accélération du développement de ses réseaux très haut débit, tant en mobile avec la 4G qu’en fixe avec la fibre. L’endettement de SFR atteint 14,79 milliards d’euros, ce qui représente un ratio d’endettement de 3,8 fois l’Ebitda ajusté, précise par ailleurs le groupe.
::: POLITIQUE
L’OPINION – 09/03/2017
Ralliements: Macron tente de ne pas perdre l’équilibre
Après l’alliance avec François Bayrou, Emmanuel Macron enregistre le renfort de Bertrand Delanoë, resté très populaire. Le candidat gère ces soutiens avec habileté, afin de garder une position centrale sur l’échiquier et de conserver le positionnement « hors parti »
Avec le soutien de Bertrand Delanoë, ancien maire PS de Paris, Emmanuel Macron a enregistré mercredi un nouveau ralliement de poids, qui pourrait en annoncer d’autres, en provenance du PS notamment, où la campagne menée par Benoît Hamon peine à convaincre.
La start-up Macron a encore gagné des parts de marché. Elle a enregistré, mercredi, le soutien de Bertrand Delanoë. L’effet de surprise était certes un peu émoussé : voilà plusieurs mois que l’on savait les deux hommes en contact. Mais, à 45 jours de l’élection présidentielle, l’effet de souffle n’en est pas moins réel. « Cela va libérer beaucoup de socialistes, car Bertrand Delanoë a une autorité morale », prédit le sénateur PS Roger Madec, qui a apporté dans la foulée son soutien au candidat Macron.
L’appui a d’autant plus de poids que l’ancien maire de Paris, en bon jospiniste, a ciselé ses formules et dosé l’argumentation. Emmanuel Macron est « le candidat qui se rapproche le plus de mes convictions de socialiste, réformiste, Européen, réaliste », a-t-il expliqué, qualifiant en revanche le programme de Benoît Hamon de « dangereux, parce qu’il ne rassemble pas la gauche et parce qu’il n’est philosophiquement, dans le rapport au travail, dans le rapport à l’Europe […], pas en mesure de produire du progrès social ». « Je préfère mon pays à mon parti », a-t-il aussi avancé, après avoir évoqué le « danger majeur » que représente le FN. Pour autant, « il y a beaucoup de mesures qui ne sont peut-être pas aussi à gauche que je voudrais chez Emmanuel Macron, a poursuivi Bertrand Delanoë. Sauf que lui, il se donne les moyens de les réaliser… »
Une façon de placer l’ancien ministre de l’Economie dans le camp de ceux qui, comme il l’a fait dans la capitale, se donnent les moyens de « changer la vie », par opposition à ceux qui, à gauche, préfèrent les « discours de congrès », qui ne « font pas baisser le chômage ».
«Très honoré». L’accueil réservé par Emmanuel Macron à Bertrand Delanoë est à la hauteur de la sensation provoquée par ce ralliement dans le Landerneau : le candidat s’est dit « très honoré », « très satisfait » de ce soutien, assurant avoir « beaucoup d’estime à la fois pour ce que Bertrand Delanoë a fait en tant qu’élu et pour les positions qu’il a constamment prises ».
Après François Bayrou, Bertrand Delanoë est la deuxième personnalité politique d’envergure négligée par François Hollande durant le quinquennat, qu’Emmanuel Macron parvient à séduire.
En marge d’un déplacement aux Mureaux (Yvelines), l’ancien ministre de l’Economie, qui ne peut guère s’appuyer sur un parti centenaire et structuré pour construire la force progressiste qui doit lui permettre de diriger le pays, se définissait mardi comme un « centimier de la conviction », allant chercher « un à un » ses soutiens, jusqu’à parvenir à « 51 % des Français ». « Il fait un travail de dentelle », appuie un membre de son équipe. Sa force de conviction, mais aussi un patient réseautage entamé il y a de longs mois, lui permettent aujourd’hui d’engranger un à un ces soutiens individuels. « Il est venu à l’anniversaire de ma compagne avec son épouse il y a dix-huit mois, puis nous avons dîné plusieurs fois en couples depuis, raconte l’un de ces ralliés récents, évidemment séduit. Je ne le connaissais pas auparavant ».
Emmanuel Macron cherche les soutiens emblématiques qui lestent sa candidature et, aux yeux de l’opinion, comblent son manque d’expérience. « Mais il est suffisamment prudent pour ne pas mettre la pression sur quiconque », observe l’un de ses supporters.
Avec un défi de taille toutefois, pour celui qui se définit comme un « homme de gauche », qui a été secrétaire général adjoint de l’Elysée, puis ministre de l’Economie de François Hollande : ne pas apparaître comme socialiste. « Il cherche toujours un équilibre entre les soutiens de gauche et les soutiens de droite », affirme l’un des édiles PS qui l’ont rallié.
« Sa candidature n’est pas centriste mais centrale, ajoute un ancien ministre chiraquien l’ayant rejoint. Au début, notre embarcation avait un penchant à bâbord assez net, avec des cadres venus de la gauche. Depuis, le capitaine a rééquilibré ».
File d’attente. Alors que certains ministres (Jean-Yves Le Drian, Ségolène Royal, Jean-Marc Ayrault, Patrick Kanner, Juliette Méadel…) et certaines sensibilités du PS (hollandais, vallsistes, réformateurs…), rassurés par la présentation du programme d’Emmanuel Macron jeudi dernier et guère convaincus par la campagne de Benoît Hamon, envisagent d’annoncer à leur tour leur soutien à leur ancien collègue, l’entourage du candidat les prie de prendre la file d’attente et de patienter. « Ils nous demandent de respecter son calendrier à lui, car Macron doit tenir les deux bouts de l’omelette », affirme l’un de ces élus prêts à franchir le pas.
Surtout, là où les socialistes tentés de soutenir Emmanuel Macron pensent, en restant groupés, pouvoir négocier les investitures aux législatives avec l’éventuel homme fort de la présidentielle, l’entourage du candidat fait passer un message de nature à les décourager : « Il n’y aura pas de négociation d’appareil, ni avec telle ou telle sensibilité, promet un proche d’Emmanuel Macron. Si on se remettait dans cette géographie-là, ça ne marcherait pas. L’ADN de notre mouvement, c’est au contraire de faire sauter les vassalités ». « Il en va de la crédibilité d’Emmanuel », complète un autre membre de l’équipe.
Pourtant, Emmanuel Macron, qui prétend présenter aux élections législatives « un tiers de candidats venus de la société civile, un tiers de la gauche, et un tiers du centre et de la droite », va devoir organiser sa future majorité. « Cela ne pourra pas être qu’une addition d’individus », admet un membre de son équipe. « Nous distinguerons les élus qui auront résisté aux pressions des appareils, qui auront été forts et auront eu du courage », précise l’entourage d’Emmanuel Macron. Voilà les nouveaux convertis prévenus.
LE MONDE – 09/03/2017
Benoît Hamon : « Mon objectif en Europe : mettre l’austérité en minorité »
« Partout en Europe, ce sont les politiques libérales et dérégulatrices qui font monter le FN », estime Benoît Hamon dans un entretien au « Monde ».
Rebondir par l’Europe… Benoît Hamon livre en exclusivité au Monde son projet d’un nouveau traité budgétaire européen. Pour sortir de la crise de l’Union, le candidat socialiste, invité jeudi 9 mars de « L’Emission politique » sur France 2, propose la mise en place d’une Assemblée démocratique de la zone euro. Il détaille également le contour exact de sa proposition phare d’un revenu universel d’existence, et revient sur la situation politique. Jeudi, il devait rencontrer le premier ministre, Bernard Cazeneuve, à six semaines du premier tour de l’élection présidentielle.
Vous proposez un nouveau traité budgétaire européen, avec pour principale innovation la création d’une Assemblée parlementaire de la zone euro, censée selon vous permettre une réorientation de l’Europe. Comment comptez-vous vous y prendre ?
Benoît Hamon : L’Europe aujourd’hui ne marche pas. Elle ne parvient pas à neutraliser les outrages de la mondialisation. Elle se livre à une forme de fuite en avant, considérant que la prospérité en Europe ne peut nécessairement passer que par l’austérité à l’intérieur de l’Union et par le libre-échange absolu sur tous les sujets à l’extérieur. Cette vision de l’Europe est en train de fabriquer sa perte. Partout sur le continent, on constate la montée des nationalismes et des extrêmes droites, qui ne peuvent nous mener qu’au pire.
Face à un tel défi, la solution ne peut pas être le repli dans l’âge canonique des Etats-nations, tel que le propose Marine Le Pen, qui prépare à terme la désagrégation de l’Europe et de la France, ni le maintien dans l’épure actuelle du projet européen et de ses institutions. Si l’austérité s’est imposée comme la marque de fabrique de l’Union européenne, c’est d’abord parce qu’il n’y a pas assez de démocratie en Europe. La confiscation des décisions fondamentales par la « troïka », organisée autour de l’Eurogroupe, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, est la conséquence d’un vrai déficit démocratique en Europe.
Comment casser cette logique ?
Je propose aux Etats membres de la zone euro un traité budgétaire qui prévoit la mise en place d’une Assemblée démocratique représentative, qui serait principalement l’émanation des Parlements nationaux. On ne peut pas en rester à la situation actuelle, où la réunion des ministres des finances de la zone euro et ses décisions échappent totalement au contrôle des traités, des Parlements et des citoyens européens. Cette nouvelle Assemblée de la zone euro aurait pour mission de débattre publiquement et de décider du budget de la zone euro, mais aussi des politiques d’harmonisation fiscale et sociale, des cibles à adopter dans la réduction des déficits, etc. Elle fixerait par exemple le taux minimum de l’impôt sur les sociétés en Europe.
En quoi cela changerait-il le rapport de force politique actuel en Europe ?
Si l’on projette ce Parlement sur la base des Parlements nationaux actuels, il pencherait plutôt à gauche. Avec l’économiste Thomas Piketty, qui a travaillé avec moi sur ce projet de traité, nous imaginons une Assemblée composée au maximum de 400 membres, principalement des députés, désignés selon le poids démographique et économique de chaque pays membre, et complétée de représentants du Parlement européen. Cette Assemblée serait donc équilibrée et, surtout, elle serait l’incarnation de la démocratie directe, puisqu’elle serait en lien avec les Parlements nationaux qui votent les lois de finance.
Face aux discours qui réclament moins d’Europe, vous répondez donc en proposant plus d’Europe ?
Oui, car si on arrête de pédaler, on tombe du vélo. Je considère que la clé européenne est démocratique : si on redonne une transparence et une légitimité aux choix faits par les institutions européennes, les citoyens auront le sentiment d’être mieux entendus et l’Europe sera mieux comprise. Mon objectif avec cette Assemblée démocratique est de mettre l’austérité en minorité.
Mais tout cela prendra du temps…
C’est pour cela qu’il vaut mieux commencer tôt à en débattre. J’ai transmis mon projet ce jeudi au président de la Commission européenne, au commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici, aux chefs d’Etat européens et aux principaux partis politiques de gauche, et à la presse européenne. C’est une base de discussion, amendable, mais qui pose enfin un pas démocratique original et nouveau. Jusqu’à présent, la stabilisation financière et la confiance des marchés ont toujours primé sur la croissance, l’emploi et la confiance dans le projet européen. Cela ne peut pas continuer. Car le lien est évident entre ces politiques et le rejet de l’Europe.
Je veux faire primer la transparence démocratique et la légitimité parlementaire. En attendant ce changement majeur, j’ai prévu une feuille de route de sortie de crise qui permet d’agir dans le cadre actuel, notamment pour réduire la pression de la règle des 3 %, par exemple en déduisant les dépenses de défense et d’accueil des migrants du calcul des déficits.
Mais mon projet de traité est couplé à deux autres questions fondamentales : l’énergie et la défense. Je propose parallèlement un traité de transition énergétique à l’échelle européenne, pour mettre en place un plan d’investissements de 1 000 milliards d’euros. L’actuel plan Juncker n’est que trop partiellement utilisé pour les questions écologiques, et il ne finance que des projets immédiatement rentables, quand les énergies renouvelables demandent du temps avant de le devenir.
L’autre pilier est la défense européenne. Le président de la République l’a évoquée au sommet de Versailles. C’est un impératif fondamental, étant donné que les Etats-Unis se désengagent manifestement de l’Europe pour se tourner vers l’Asie, et compte tenu de l’instabilité créée par la présidence Trump et les positions que le nouveau président américain pourrait prendre vis-à-vis de la Russie. Tout cela exige qu’on resserre les rangs européens. Moins d’Amérique appelle plus d’Europe.
La force de la France en matière de défense est qu’elle dispose d’un outil complet : la dissuasion nucléaire, les forces conventionnelles terrestres, navales et aériennes, plus la capacité de projection de ses forces sur des théâtres extérieurs.
Que pensez-vous de l’Europe à la carte proposée par François Hollande ?
Je suis d’accord avec l’idée selon laquelle on ne peut plus être tributaire de la feuille de route d’Etats européens qui n’ont que le désir d’un marché commun européen, mais pas d’une ambition politique et démocratique commune. L’Europe à deux vitesses existe déjà, cela s’appelle la zone euro. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut maintenant accélérer.
Comment convaincre l’Allemagne, qui risque d’être opposée à votre projet ? On imagine également que d’autres pays, comme ceux d’Europe de l’Est ou le Luxembourg, ne seront pas non plus très enthousiastes…
C’est vrai, une grande partie de la clé de ce futur débat est à Berlin. Mais, sur toutes ces questions, l’Allemagne n’est pas un bloc homogène. J’ai l’intention de rencontrer Martin Schulz à Berlin, fin mars, pour en discuter avec lui. Dans son pays, le candidat du SPD veut construire une future coalition avec une majorité de gauche plus disponible sur ces sujets. En 2012, il n’y avait pas encore la perception suffisamment mûre des dangers auxquels s’expose l’Union européenne. Mais depuis, il y a eu la crise grecque, le Brexit, la montée des nationalismes en Europe, la crise des migrants et la démonstration que l’Union est devenue une somme d’égoïsmes nationaux.
Tout cela modifie la perception de l’Allemagne. Les Allemands veulent aussi relancer le projet européen dans la zone euro. Il faut nous entendre désormais sur le « comment ? ». Une grande démocratie comme l’Allemagne ne peut pas refuser le débat démocratique que je propose, ce serait prendre une responsabilité immense vis-à-vis des échecs à venir. Je suis persuadé que l’Allemagne est prête à cette discussion.
Mais si la réponse est non, êtes-vous prêt à soumettre à un référendum la question du maintien de la France dans l’Union européenne ?
Cela ne se passera pas comme ça, on ne pourra pas dire non et on rentre à la maison. Quoi qu’il arrive, je reprendrai toujours mon bâton de pèlerin pour trouver des solutions. Il n’y aurait aucun bénéfice pour la France à sortir de l’Europe, mais y rester dans l’état actuel des institutions ne peut que nous préparer collectivement à un futur sinistre.
En quoi votre proposition vous différencie-t-elle de celles d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon sur l’Europe ?
J’ai davantage confiance que Jean-Luc Mélenchon dans l’avenir du projet européen, je ne crois pas que cette belle histoire soit finie. Lui met la barre tellement haut que son plan B et la sortie de la France de l’Union apparaissent comme la seule hypothèse sérieuse. Moi aussi, je mets la barre très haut, mais elle est haute par l’ambition, pas par la menace. Je veux réussir à parler d’Europe sous une autre forme que celle d’un dangereux chiffon rouge qu’on agite dans tous les sens.
Quant à Emmanuel Macron, il ne rompt pas avec la nature actuelle de la politique européenne. Il est dans la perpétuation de ce qui existe déjà et qui ne marche pas. Je ne vois pas en quoi les aménagements qu’il propose sont de nature à changer la réalité des politiques européennes et la perception que les populations en ont.
Par exemple, je souhaite qu’on hisse au niveau européen le niveau de protection français contre les perturbateurs endocriniens. C’est un domaine sur lequel il ne faudra surtout pas baisser la garde. Que dit Emmanuel Macron sur ce point ? De qui est-il le plus proche ? Des grands lobbies de l’industrie pétrochimique qui fabriquent du doute contre la réalité de ces dangers, ou de ceux qui veulent protéger les populations ? Il offre à ses puissants interlocuteurs ce qu’ils demandent, il aligne son agenda politique sur l’agenda de ces grands groupes.
Sur vos propositions économiques, comptez-vous faire évoluer votre revenu universel d’existence (RUE) en y accolant une augmentation des bas salaires ?
Le revenu universel est à la fois une mesure de pouvoir d’achat pour ceux qui travaillent, un dispositif de lutte contre la pauvreté et un moyen de maîtriser les transitions de plus en plus fréquentes dans les carrières professionnelles. J’ai toujours parlé d’un processus par étapes. La première automatisera le versement d’un RSA, dénommé désormais revenu universel, revalorisé à 600 euros pour tous les Français pauvres. Avec les économistes qui m’accompagnent, nous avons élaboré un scénario qui permet d’étendre le bénéfice du RUE à tous les travailleurs, quel que soit leur statut, salarié ou indépendant, dès le 1er janvier 2018.
Tout travailleur qui perçoit un salaire net jusqu’à 1,9 smic mensuel constatera une augmentation significative sur sa fiche de paie. Ainsi, une personne au smic qui perçoit 1 150 euros net mensuels gagnera désormais 1 350 euros, sans augmentation du salaire brut. Et plus largement une majorité de travailleurs, salariés ou non, et pas uniquement les bas salaires, ainsi que les jeunes de 18 à 25 ans, quel que soit leur statut, bénéficieront d’une autonomie nouvelle et d’un gain net de pouvoir d’achat, ce qui permettra de relancer l’économie.
Quel sera le coût de ce dispositif ?
Autour de 35 milliards d’euros, au bénéfice d’un soutien nécessaire au pouvoir d’achat, à la lutte contre la pauvreté et pour accompagner les mutations du travail. Et pour l’étape suivante, la généralisation du RUE à tous et son augmentation de 600 à 750 euros, comme je l’ai indiqué dès l’origine, c’est une conférence sociale qui préparera ces décisions, en s’appuyant sur les bénéfices constatés lors de la première étape et en fonction de la trajectoire des finances publiques.
Dans votre livre « Pour la génération qui vient » (Equateurs, 125 p., 9 €), qui paraît jeudi 9 mars, vous vous inscrivez dans la lignée de l’Américain Bernie Sanders, de Podemos en Espagne ou d’Alexis Tsipras, qui, soit ont échoué à conquérir le pouvoir, soit n’ont pas pu appliquer leur programme anti-austérité, comme en Grèce. Pourquoi échapperiez-vous à cette malédiction ?
La question, c’est le degré de maturité des peuples pour engager ces changements. Je constate que les projets dans lesquels nous nous reconnaissons progressent partout. Ce qui se passe en Allemagne est significatif : le fait que Martin Schulz puisse s’allier avec Die Linke, dont le SPD ne voulait pas entendre parler avant, montre une évolution de la gauche européenne. Les social-démocraties, quand elles gouvernent sur des bases très libérales, sont confrontées à l’impasse de leurs choix et perdent les élections partout. Dernière victime en date : Matteo Renzi en Italie. En France, le résultat de la primaire à gauche a fait écho à ce qui se passe en Europe. Les Français sont-ils mûrs pour faire confiance à cette gauche nouvelle à la présidentielle ? Je le crois. Je le vois. La leçon de Tsipras, c’est qu’il faut constituer une alliance de tous les progressistes européens, c’est ce que je prépare.
Comment expliquez-vous alors qu’Emmanuel Macron, qui s’inscrit dans une gauche plus libérale, fasse la course en tête dans les sondages ?
Il réunit une partie de la droite et de la gauche dans un projet qui ne propose pas de remettre en cause l’ordre des choses, la distribution des rôles dans la société. Il apparaît, en outre, aux yeux de beaucoup, comme un vote utile pour éviter Marine Le Pen. Mais je m’inscris en faux contre cette analyse : je pense au contraire que, partout en Europe, ce sont les politiques libérales et dérégulatrices qui font monter le FN. Non seulement le vote Macron est inefficace pour faire baisser le FN, mais je pense même qu’il peut être un accélérateur. Qui ne voit pas le parallèle avec le face à face Clinton-Trump ? Il faut une ligne claire et un projet global et puissant pour battre le FN. Partout l’indifférenciation gauche-droite fabrique des courants nationalistes à vocation majoritaire. Je ne me résous pas à cette issue tragique pour la France.
Bertrand Delanoë a annoncé mercredi son ralliement à Emmanuel Macron. D’autres poids lourds du PS devraient le suivre…
J’y vois une forme de renoncement. Jusqu’ici, j’ai fait sans eux. Maintenant, ils décident d’être contre moi. Je trouve surtout curieux pour des sociaux-démocrates de rallier un projet qui est tout sauf social, et de faire une croix sur l’acte démocratique qu’a constitué le vote du peuple de gauche en ma faveur à la primaire. En même temps, je préfère me réjouir d’avoir le soutien de l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, ou de plusieurs maires de grandes villes, comme celles de Rennes, Nantes ou Lille…
Ces socialistes tentés par Macron vous reprochent d’avoir davantage cherché à rassembler les gauches que le centre de gravité du PS…
Mon rôle est de m’adresser à tout le monde ! Je dois convaincre à la fois les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et les électeurs de gauche tentés par Emmanuel Macron. Ma centralité à gauche me met en situation de le faire. En fait, cette critique est un prétexte pour justifier de remettre en cause le serment de la primaire, c’est-à-dire de soutenir celui que les électeurs ont choisi. Et ils l’ont fait sur un projet. J’ai fait des gestes d’ouverture, et beaucoup de ceux qui ne me soutenaient pas hier travaillent à mes côtés. Alors, j’entends encore des ministres déclarer attendre des « preuves d’amour ». Qu’est-ce que ça veut dire ? On demanderait à un candidat à la présidentielle de s’adresser moins aux Français et plus aux ministres ? Ce n’est pas à la hauteur d’une élection où le FN menace de faire main basse sur la République.
Vous avez du mal à être audible dans ce début de campagne. Est-ce pourquoi vous changez de stratégie en présentant, la semaine prochaine, votre programme global ?
Nous avons perdu du temps et de l’attention médiatique pendant l’affaire Fillon. Nous devons donc nous faire entendre fortement. Pour le reste, s’il n’est pas question d’abandonner les idées que j’ai défendues pendant la primaire, je vais enrichir encore mon projet. Jusqu’ici j’ai parlé aux Français d’un futur désirable. Je vais leur démontrer que c’est aussi un futur possible.
Propos recueillis par Solenn de Royer et Bastien Bonnefous
LES ECHOS – 09/03/2017
Présidentielle : les candidats prédisent aux élus locaux réforme et rigueur
Les candidats à la présidentielle ont détaillé leur programme pour les collectivités territoriales.
Cinq candidats à la présidentielle ont été auditionnés ce mercredi par l’Assemblée des départements de France. Ils ont détaillé leur programme pour les collectivités territoriales.
Pas de répit pour les collectivités locales lors du prochain quinquennat. C’est ce qui ressort des auditions, ce mercredi, de cinq « grands » candidats à la présidentielle devant l’Assemblée des départements de France. Depuis des mois, les élus locaux demandent pourtant une stabilisation des institutions après les quatre lois votées sous la présidence de François Hollande. Les candidats ont certes promis la fin du « big-bang » ou des « shadoks », pour reprendre leurs termes. Mais les institutions locales vivront nécessairement de nouvelles turbulences fortes si on les écoute.
Fillon : 7,5 milliards d’économies
« Il y aurait encore bien des réformes institutionnelles à mener mais elles dépensent trop d’énergie, ce sera pour mon successeur. Ma priorité, c’est la relance économique » a promis François Fillon. Le candidat de la droite à l’Elysée a aussi répondu à la demande d’une plus grande liberté des élus locaux. Les régions qui le souhaitent pourront installer le conseiller territorial, c’est-à-dire la fusion de leurs assemblées délibérantes avec celles de leurs départements. Une réforme votée sous Nicolas Sarkozy mais abrogée par la gauche.
« Des départements pourront fusionner s’ils le souhaitent » a-t-il lancé, en regardant le président des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjan, qui espère se rapprocher des Yvelines.
François Fillon a chiffré pour la première fois le tour de vis budgétaire qu’il imposera aux collectivités : un montant annuel de 7,5 milliards d’euros à l’issue du quinquennat. C’est moins que les 10 milliards de baisse des dotations du mandat qui s’achève mais cette nouvelle cure d’austérité imposera des décisions musclées des élus locaux, même si le candidat LR leur promet comme anti-douleur de les associer aux décisions. D’autant qu’ils absorberont une portion importante de sa suppression de 500.000 postes de fonctionnaires qu’il prévoit et devront porter le temps de travail de leurs agents à 39 heures par semaine.
Macron : la fin des départements du Grand Paris
Le candidat d’En Marche à l’Elysée a promis ce mercredi un pacte quinquennal et une conférence semestrielle avec les élus locaux. Mais il a confirmé 10 milliards d’euros d’économies et la conversion de la taxe d’habitation en une compensation d’Etat, réduisant l’autonomie fiscale des collectivités.
Il s’est aussi engagé à approfondir la métropolisation du pays en supprimant un quart des départements. Gérard Collomb, maire de Lyon , a précisé aux « Echos » que les huit départements du Grand Paris seront fondus dans la métropole, si Emmanuel Macron entre à l’Elysée. D’autres grandes agglomérations pourraient absorber leurs départements. Emmanuel Macron anticipe des fusions entre conseils départementaux. A contrario, là où aucune grande ville n’existe, c’est le département qui pourrait prendre les compétences de métropole. Enfin, Emmanuel Macron a confirmé son intention de recentraliser le financement du RSA.
Hamon : le RSA nationalisé
Benoît Hamon a promis de ne plus baisser les dotations des collectivités et de signer lui aussi un pacte avec les élus locaux. Le candidat du PS à la présidentielle a toutefois prévenu qu’il dépouillera les départements du RSA qui sera revalorisé de 600 euros début 2018. C’est l’une de leurs principales compétences, mais aussi un lourd fardeau financier. Il a toutefois annoncé de nouveaux transferts de compétences de l’Etat, par exemple la décentralisation du pouvoir sur les énergies renouvelables.
Le Pen, Mélenchon et Dupont-Aignan suppriment les régions
David Rachline qui représentait Marine Le Pen , le sénateur Pierre-Yves Colombat, envoyé par Jean-Luc Mélenchon , ou encore Nicolas Dupont-Aignan ont, eux, dénoncé la course au gigantisme que représentent la métropolisation et les grandes régions. Le premier a promis la suppression des conseils régionaux et le transfert de leurs compétences (transport à l’Etat par exemple ou les lycées aux départements). Le second a enterré aussi les régions et assuré que son candidat rétablira la clause de compétence générale. Nicolas Dupont-Aignan donnera, lui, le pouvoir territorial aux départements dont les représentants et ceux de l’Etat piloteront les grandes décisions au niveau régional.
LE FIGARO – 09/03/2017
Départements : comment les élus taillent dans leurs dépenses pour boucler leur budget
ENQUÊTE – L’équation à laquelle doivent faire face les départements, pour difficile qu’elle soit, n’est pas insoluble. Mais ces contraintes ne laissent guère de choix : il faut faire des économies.
Honorer les dépenses, croissantes mais obligatoires, de RSA et d’aide aux personnes âgées. Subir, depuis quatre ans, la baisse des dotations de l’État dans le cadre du plan d’économies. Continuer à investir. Le tout, sans augmenter trop les impôts locaux ni alourdir la dette. L’équation à laquelle doivent faire face les départements, pour difficile qu’elle soit, n’est pas insoluble. Mais ces contraintes ne laissent guère de choix: il faut faire des économies.
Certaines paraissent évidentes. Depuis 2014, le Rhône a vendu ses grosses cylindrées pour les remplacer, en partie, par des voitures électriques. Le département s’est aussi séparé d’un petit château qui hébergeait auparavant des colonies de vacances. Le Puy-de-Dôme et l’Eure ont pour leur part «écrêté» les réserves financières «pléthoriques» de certains collèges. Les Bouches-du-Rhône ont coupé d’un tiers les budgets communication et réception…
Au-delà des coupes évidentes par temps de crise, les exécutifs départementaux ont aussi fait des choix. «Nous avons demandé deux choses à tous nos services: quelles économies sont possibles? Jusqu’où peut-on, légalement, réduire les dépenses?, témoigne Gilbert Favreau, le président LR des Deux-Sèvres, reprenant une approche partagée par de nombreux départements en difficulté. Ensuite, nous avons fait des arbitrages.» Résultat? L’équipe de quinze personnes chargées de l’apprentissage des nouvelles technologies auprès des résidants des maisons de retraite a été supprimée…
Sébastien Lecornu, président LR du conseil départemental de l’Eure, a cherché lui aussi à «clarifier ce qui relevait vraiment de nos compétences». Il a ainsi supprimé les bourses aux lycéens (qui continuent de toucher l’aide des régions), mais pas aux collégiens. En Seine-Maritime, les nombreux «satellites» de la collectivité en matière de développement économique et de tourisme ont été fusionnés en une seule structure, générant 300.000 euros d’économies pérennes.
Les dépenses relevant strictement de la compétence des départements n’ont pas échappé non plus aux coupes budgétaires. Dans le Puy-de-Dôme, les services de la voirie ont dû s’accommoder d’une baisse de 5 % de leurs moyens de fonctionnement. Un budget carrément amputé d’un cinquième dans les Deux-Sèvres. Si la collectivité n’a «pas chipoté» sur les moyens alloués aux grands axes, elle a en revanche dépensé moins pour le réseau secondaire, en réduisant la fréquence des fauchages des bas-côtés.
Heureusement, les économies réalisées peuvent aussi passer par des réformes locales structurelles. «À mon arrivée, j’avais deux garages sur les bras: l’un peignait les véhicules des pompiers en rouge, l’autre les camions de l’entretien des routes en orange, rapporte sans rire Sébastien Lecornu. J’ai fusionné les deux.» Autre levier: la masse salariale. Le Puy-de-Dôme prévoit de supprimer cette année 80 postes sur les 1500 de la collectivité, en ne remplaçant qu’un départ à la retraite sur deux.
Certaines collectivités ont des marges de manœuvre en matière… de temps de travail. La preuve? Les agents des Deux-Sèvres travaillaient 45 heures de moins par an – soit une grosse semaine – que la durée légale fixée à 1 607 heures. Une simple remise à niveau a ainsi permis de supprimer… 30 postes l’année dernière.
Reste la question sensible des dépenses sociales. Revenu de solidarité active (RSA), allocation personnalisée d’autonomie (APA), prestation de compensation du handicap (PCH)… ces aides explosent avec la crise qui n’en finit pas et le vieillissement de la population. Les critères d’attribution et les montants relevant de l’État, la part de la facture échouant aux départements ne cesse elle aussi, malgré eux, de s’alourdir. Toutes les collectivités ne se résignent cependant pas à laisser filer ces dépenses qui représentent, en moyenne, 60 % de leur budget. Le Puy-de-Dôme, dont les charges liées à l’APA sont plus conséquentes qu’ailleurs, a fait baisser de 8 % son budget dépendance. Comment? En réduisant le nombre d’heures de service à domicile pour les seniors les moins dépendants. «Nous étions relativement généreux et les bénéficiaires n’utilisaient pas tous leurs crédits», explique Jean-Yves Gouttebel, le président PRG du département. Même politique dans le Rhône, où la dépense moyenne par bénéficiaire a été réduite de… 31 % entre 2014 et 2016!
Lutte contre la fraude
Et puis il y a le RSA. Certes, les départements n’ont pas la main sur cette prestation mais ils ont en charge la politique de réinsertion des allocataires et la lutte contre la fraude. Activant ces deux leviers, les Bouches-du-Rhône ont réussi à diminuer de 6000 le nombre d’allocataires en 2016, à 96.000. «Nous avons augmenté la fréquence des convocations pour recherche d’emploi et nous nous sommes efforcés de suspendre les aides après deux lapins à ces rendez-vous», détaille Didier Réault, le vice-président LR en charge des finances. En parallèle, la collectivité a créé «l’Accélérateur de l’emploi», des rencontres entre allocataires et recruteurs. Elle n’est pas la seule, de nombreux départements ont mis en place des dispositifs de ce type. Tablant aussi sur une conjoncture moins dégradée, les Bouches-du-Rhône visent une baisse des dépenses de RSA de 16 à 20 millions d’euros en 2017, sur une dépense de 440 millions.
Pour diminuer quelque peu la facture, certains départements s’appuient aussi sur le «plan 500.000 formations» pour les chômeurs, mis en place en 2016 sous l’impulsion de François Hollande. Certains exécutifs se rapprochent en effet des régions, qui ont en charge le dispositif, pour «pré-flécher» leurs allocataires du RSA vers les formations proposées. Un accord gagnant-gagnant, la région remplissant ses objectifs de mise en formation et le département, ne versant plus le RSA aux allocataires qui suivent une formation et sont rémunérés (le plus souvent à un niveau supérieur) à ce titre.
Ces mesures, aussi utiles ou inventives soient-elles, ne suffisent toutefois pas à combler le trou de plus en plus béant des finances sociales locales.
::: INTERNATIONAL
LIBERATION – 09/03/2017
WikiLeaks : CIA, des yeux derrière l’écran
Regroupés sous le nom de «Vault 7», plusieurs milliers de documents de l’agence de renseignement américaine ont été mis en ligne. Ils révèlent un arsenal d’outils créés pour espionner les citoyens, notamment via les objets connectés.
«Année zéro.» WikiLeaks promet d’ouvrir une nouvelle ère avec la publication, entamée mardi, de milliers de document de la CIA, le principal service de renseignement extérieur américain. Déjà 8 761 fichiers, aux niveaux de classification divers (non-classifiés, secret, top secret), sont accessibles sur le site de l’organisation. Tous, datés de 2012 à 2016, documentent les capacités de piratage et d’espionnage numérique de la célèbre agence de Langley, en Virginie. Une division est entièrement dédiée à ces activités, le Centre pour le cyberrenseignement (CCI), qui a ouvert une antenne secrète dans le consulat américain de Francfort pour les opérations en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique. D’autres documents suivront, promet l’organisation de Julian Assange, qui a baptisé l’opération «Vault 7». Passage en revue des cyber-dessous de la CIA.
Les agences américaines sont-elles des passoires ?
C’est au moins la troisième fuite d’ampleur d’informations secrètes américaines en quelques années. Il y avait eu les «War Logs» sur les guerres en Irak et en Afghanistan des Etats-Unis, des milliers de documents de l’armée fournis par Bradley Manning (devenu depuis Chelsea Manning). Puis les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance tentaculaire de la National Security Agency (NSA). C’est au tour de la CIA de se retrouver déshabillée sur Internet. Le nombre de personnes détenant des informations classifiées est l’un des facteurs expliquant cette propension à voir ses secrets exposés sur la place publique. Aux Etats-Unis, une personne sur 71 est habilitée, contre une sur 160 en France. Mais surtout, environ 30 % des habilitations «top secret» sont données à des sous-traitants privés, à l’instar de Snowden qui travaillait pour Booz Allen Hamilton, un géant du complexe militaro-industriel américain sous contrat avec la NSA. Après ces révélations, les officiels français n’avaient pas manqué d’y voir une validation du modèle hexagonal : pas (ou très peu) de sous-traitants sur les affaires les plus sensibles, pas (ou moins) de risque de fuites.
Les télés Samsung nous écoutent-elles ?
Les objets dits intelligents sont de grands bavards. La CIA en offre une nouvelle illustration avec son programme baptisé «Weeping Angel». Les télévisions dernières générations de Samsung comprennent un micro pour contrôler par la voix sa TV – comme Siri pour les iPhones ou Google Now pour Android. Avec Weeping Angel, la CIA parvient à pirater les télévisions pour écouter ce qui se dit, évidemment aux dépens de l’utilisateur qui n’y voit que du feu : la télé a l’air d’être en veille. Le mode opératoire du piratage n’est pas clair, mais les documents indiquent qu’une clé USB infectée doit être branchée au téléviseur. Autant dire que toutes les Samsung ne sont pas reliées à la CIA. Comme le souligne The Intercept, le média créé par les journalistes ayant révélé les documents Snowden, Weeping Angel est la dernière illustration de l’appétit des espions pour tout objet connecté. L’année dernière, le big boss du renseignement américain, James Clapper, l’avait dit sans fard devant le Sénat : «A l’avenir, les services de renseignement pourraient utiliser [l’Internet des objets] pour l’identification, la surveillance, le suivi, la géolocalisation, pour cibler le recrutement, ou pour accéder à des réseaux ou des identifiants d’un utilisateur.»
Les applications de messagerie chiffrées sont-elles piratables ?
Une phrase de la prose introductive de WikiLeaks a créé une vaguelette de panique : les applications de messagerie réputées fiables et robustes seraient piratables. C’est une lecture un peu rapide de l’analyse faite par l’organisation de Julian Assange. Une section dédiée, la Branche des appareils mobiles (MDB) de la CIA, a développé quantité d’outils pour pénétrer frauduleusement dans les téléphones portables. Deux unités sont même spécialisées dans le piratage des produits Apple et Android. Une fois infectés, les mobiles balancent potentiellement tout ce qu’ils savent : géolocalisation, communications écrites et audio. Ils peuvent même servir de micro (comme les télés Samsung) ou prendre des photos… En conséquence, les communications qui transitent cryptées entre deux téléphones (par exemple avec l’application Signal) mais qui sont en clair dans le téléphone, deviennent accessibles aux limiers de la CIA. «Ces techniques permettent à la CIA de contourner le chiffrement de WhatsApp, Signal, Telegram, etc.» écrit WikiLeaks. Les applications ne sont pas percées, mais le piratage des appareils donne accès aux contenus.
Ce type de faille n’a absolument rien de nouveau. Le chiffrement, largement popularisé après les révélations de Snowden, prémunit contre la surveillance de masse, pas contre des mesures ciblées. Une partie des détracteurs de la pêche au chalut opérée par la NSA ou son homologue britannique, le GCHQ, réclamaient précisément le retour à ce genre d’opérations ciblées, plus coûteuses en temps et en main-d’œuvre, et moins indiscriminées.
Comment la CIA s’y prend-elle ?
Pas de piratage sans faille. Entrer dans un système nécessite de débusquer une vulnérabilité. Dans le langage de la sécurité informatique, ces failles non-corrigées s’appellent joliment des «Zero Day». Edward Snowden l’a vite fait remarquer mardi sur Twitter : l’une des grandes révélations de cette fuite concerne ces failles. «La première preuve dans le domaine public que le gouvernement américain dépense secrètement de l’argent pour conserver un logiciel américain vulnérable», s’enthousiasme le lanceur d’alerte en exhibant un tableau trouvé dans les documents. Intitulé «Données sur les exploits [ce qui permet d’exploiter une faille « Zero Day », ndlr] iOS», il liste plusieurs d’entre elles, avec leurs caractéristiques et leur origine. Deux d’entre elles ont été achetées par la CIA ou la NSA. Autour de ces failles s’est en effet développé un véritable business : des entreprises, dont Zerodium, fondée et développée en France avant de s’expatrier aux Etats-Unis, vendent ces failles à prix d’or – plusieurs millions d’euros pour le système d’exploitation iOS. La régulation de ce commerce très spécial reste encore embryonnaire. Elle est primordiale : tant qu’elles ne sont pas corrigées, ces failles sont à la merci de quiconque a les moyens techniques de les exploiter. La CIA donc, mais aussi des dictatures, voire des mafias. En France, l’entreprise YesWeHack a lancé une plateforme, Zerodisclo.com, pour permettre à des anonymes de faire remonter ces vulnérabilités aux éditeurs et limiter ainsi les risques de piratage. Mercredi, Apple a réagi aux révélations de WikiLeaks en indiquant tout faire pour corriger les vulnérabilités restantes.
La CIA fait-elle comme la NSA ?
L’inventaire à la Prévert des outils d’espionnage de la CIA donne immanquablement une impression de déjà-vu. Les documents de Snowden révélaient déjà l’étendue du savoir-faire de la NSA : de la surveillance la plus massive sur les câbles sous-marins aux attaques les plus sophistiquées de l’unité spéciale Tailored Access Operations. Philippe Hayez, responsable des cours sur le renseignement à Sciences-Po, n’y voit aucune redondance avec la CIA : «Il s’agit d’activités classiques de renseignement, un appui technique pour accrocher un objectif humain.» Y compris grâce à sa télé.
LE POINT – 09/03/2017
Mur de Trump : Lafarge prêt à vendre son ciment
Lafarge a refusé de s’exprimer sur le financement indirect en 2013 et en 2014 de groupes armés en Syrie.
Ce projet à la frontière entre les États-Unis et le Mexique est évalué à des dizaines de milliards de dollars. LafargeHolcim lorgne ce juteux marché.
Cette annonce pourrait faire polémique. Dans un entretien accordé à l’AFP, le PDG du groupe franco-suisse LafargeHolcim se dit prêt à vendre son ciment pour le mur anti-clandestins promis par Donald Trump. Ce projet à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, évalué à des dizaines de milliards de dollars, est au centre d’une crise diplomatique entre Mexico et Washington et suscite des critiques à travers le monde. Le cimentier lorgne ce colossal programme de travaux publics en préparation aux États-Unis
« Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d’infrastructures aux États-Unis », déclare Eric Olsen, le patron du géant du ciment, interrogé sur sa possible participation à ce chantier controversé. « Nous sommes le premier cimentier aux États-Unis. (…) Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement du pays », justifie, en anglais, le dirigeant.
« Servir nos clients »
Questionné sur les éventuelles conséquences sur la réputation du groupe, Eric Olsen insiste sur le fait que LafargeHolcim ne fait pas de politique. « Nous sommes ici (aux États-Unis) pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique », défend le grand patron.
« LafargeHolcim n’est pas une organisation politique. Nous n’avons pas d’opinion politique », insiste-t-il, refusant par ailleurs de s’exprimer sur le financement indirect par Lafarge en 2013 et en 2014 de groupes armés en Syrie, pays déchiré par un conflit meurtrier, pour maintenir en activité une de ses cimenteries.
Pas de boycott populaire
Eric Olsen opposera également une réponse identique au sujet d’une possible victoire de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen lors de la future présidentielle française, alors que cette perspective inquiète de plus en plus les milieux financiers et d’affaires internationaux. Si ces positions sont de nature à valoir au groupe une mauvaise publicité et des remontrances des politiques, notamment en Europe, l’impact matériel serait, lui, négligeable, car LafargeHolcim ne vend pas directement son ciment aux consommateurs.
Il est ainsi à l’abri d’un potentiel boycott populaire comparable à celui subi par Uber après sa réaction timide au premier décret anti-immigration pris par le président américain fin janvier. Également présent aux États-Unis, le cimentier irlandais CRH a pour sa part déjà fait savoir qu’il ne fournirait pas ses matériaux pour la construction du mur du président Trump, qui a signé le décret de lancement du projet de construction le 25 janvier.
Un programme de 1 000 milliards de dollars
Les enjeux sont importants pour LafargeHolcim, né en 2015 de la fusion entre les cimentiers français Lafarge et suisse Holcim. L’entreprise espère être un des grands gagnants du programme d’investissements de 1 000 milliards de dollars promis par Donald Trump pour rénover les infrastructures américaines (ponts, tunnels, routes, aéroports). Ce plan, dont l’annonce est imminente, devrait inclure la construction du mur frontalier, croit savoir la presse américaine.
« Il va y avoir une hausse importante des dépenses d’infrastructures », anticipe d’ores et déjà Eric Olsen, parlant des premiers effets sur les résultats de LafargeHolcim à partir de 2018. « Nous sommes bien placés pour tirer profit de ces investissements », affirme Eric Olsen.
Créer de l’emploi
Le groupe, qui a renoué avec les bénéfices en 2016 après des pertes l’année précédente, devrait annoncer dans les prochaines semaines aux États-Unis des créations d’emplois, un sujet cher à Donald Trump, élu sur la promesse de rapatrier les emplois industriels sur le sol américain. « Je ne peux pas donner de chiffre exact, mais ce sera important », avance Eric Olsen.
Autre élément qui pourrait séduire Donald Trump, qui martèle depuis des semaines sa stratégie de donner la priorité aux salariés, marchandises et entreprises américains : LafargeHolcim dispose de sites de production au Texas et des opérations dans le Nouveau Mexique et en Arizona, soit trois des quatre États américains frontaliers du Mexique.
Le groupe vient par ailleurs de construire deux nouvelles usines dans le Maryland et l’Oklahoma et a ouvert de nouvelles capacités dans les Etats de New York et du Missouri en prévision du redressement en cours du secteur de la construction américain. Cette importante présence américaine pourrait faire pencher la balance de son côté face au cimentier mexicain Cemex, fortement pressenti pour emporter ce projet.
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
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Madame, Monsieur,
Apres une expérience confirmée au poste de juriste d’entreprise dans le milieu de l’informatique orienté vers le négoce tant au niveau national qu’international, je vous propose d’examiner ma candidature.
J’ai acquis au cours de mon expérience professionnelle les facultés d’analyse, de compréhension et les qualités rédactionnelles nécessaires à l’exercice du métier de juriste tout en approfondissant mes connaissances juridiques dans des domaines clés.
De plus les différentes missions et responsabilités qui m’ont été confiées m’ont permis d’acquérir les aptitudes nécessaires au fonctionnement d’une structure dynamique :
Organisation et faculté d’adaptation face à une multiplicité de taches et d’interlocuteurs divers ; autonomie (travail en équipe réduite, directeur juridique souvent en déplacements) ; aisance relationnelle et sens du service (négociation contractuelle, contacts quotidiens avec les clients ou les fournisseurs de l’entreprises ainsi qu’avec les différents corps de métiers en interne) ; réactivité (sens des priorités, gestion des urgences, des litiges).
Je souhaiterais vous apporter de plus amples informations sur mes compétences et ma motivation lors d’un entretien à votre convenance qui nous permettrait d’étudier les possibilités d’une collaboration efficace.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer Madame, Monsieur l’expression de mes respectueuses salutations
Gourdet Vanessa
Juriste senior
06.80.65.76.98
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LE PARISIEN – 07/03/2017
Navigo : Pécresse prépare les esprits à une nouvelle hausse des tarifs
Noisy-le-Sec, novembre 2016. Valerie Pecresse (LR) organise aujourd’hui une table ronde sur les tarifs dans les transports.
Un préambule à une nouvelle hausse ?
Comme l’année dernière, la présidente de la région et du syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), Valérie Pécresse (LR) organise ce mardi matin une « table ronde » autour du délicat sujet des financements pour les transports franciliens.
On y retrouvera le professeur Yves Crozet, auteur en 2015 d’un livre dont le message principal est que « les utilisateurs des infrastructures et des services de mobilité doivent à l’avenir contribuer plus largement à leur financement ». Seront également présents le président de la Fnaut (Fédération Nationale des Associations d’usagers des Transports) Ile-de-France, opposée au passe à tarif unique, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Didier King, qui préfère aussi une hausse des tarifs à une augmentation du versement transport, acquitté par les entreprises.
L’ancien vice-président chargé des transports, Pierre Serne (EELV), a pour sa part déjà prévenu : « Je n’irai pas au pseudo colloque mais vrai alibi organisé par le STIF sur la tarification. Il n’y aura aucun intervenant de l’opposition, regrette-t-il. Il s’agit en fait de préparer et « habiller » une nouvelle hausse des tarifs des transports franciliens.».
Une nouvelle hausse des tarifs, comme nous l’indiquions il y a deux semaines, semble en effet inévitable, à moins que le gouvernement concède une nouvelle rallonge budgétaire, comme il l’avait fait l’an dernier, de façon à limiter la hausse du passe à 3 €, alors que Valérie Pécresse menaçait d’en faire monter le prix de 10 à 15 €, « le seul moyen de combler le gouffre financier créé par l’adoption du passe à tarif unique » selon la présidente.
Grégory Plesse
CNEWS MATIN – 07/03/2017
Vers une nouvelle hausse du prix du Passe Navigo ?
Vers une nouvelle hausse ? Le Syndicat des transports d’Ile-de-France organise ce mardi matin une table ronde sur le financement et la tarification des transports.
En présence de la présidente de la région et du Stif, Valérie Pécresse, plusieurs experts et membres des services de transport débattront notamment de la viabilité du Passe Navigo à tarif unique. Car l’an dernier, elle estimait qu’il manquait «300 millions d’euros par an» pour financer de façon pérenne cette mesure, dont le prix d’équilibre serait «entre 80 et 85 euros par an» sans nouveau financement.
Si l’Assemblée a bien validé en novembre dernier une augmentation du versement transport des entreprises, les travaux du Grand Paris Express commencent aussi à peser dans la balance.
En fonction des conclusions de la réunion, le prix du passe devrait donc à nouveau augmenter, après le passage de 70 à 73 euros en 2016. La décision pourrait intervenir dès le prochain conseil d’administration du Stif, le 22 mars, ou d’ici à l’été, comme l’an dernier.
LE FIGARO – 07/03/2017
Deux candidats se déclarent pour le CDG Express
Lundi soir, l’État a ramassé les copies des groupements d’entreprises intéressés par la ligne ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Dernier appel pour les candidats à l’exploitation du CDG Express! C’est lundi soir que l’État a ramassé les copies des groupements d’entreprises intéressés par la ligne ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle dont la mise en service est prévue fin 2023.
Le français Transdev, associé à deux fonds d’investissement, Mirova et Demeter, a attendu le dernier jour pour se déclarer. «C’est une liaison importante pour nous, même si elle ne représente pas un volume très important en nombre de passagers, explique Christian Boissier, directeur de Transdev en Île-de-France. CDG Express desservira l’un des principaux aéroports d’Europe depuis la capitale qui deviendra bientôt le Grand Paris.» Transdev est déjà présent à l’aéroport Charles-de-Gaulle avec l’exploitation du CDG Val, le métro automatique qui dessert les différents terminaux. Le groupe de transport public estime qu’il y a là un filon avec un aller au prix de 24 euros. En 2016, l’aéroport a accueilli 66 millions de voyageurs.
En face de lui, Transdev trouvera un duo de poids lourds, formé par la RATP et Keolis, filiale de la SNCF, rarement alliés lors d’appels d’offres. Les deux entreprises avaient créé la surprise le 1er février en annonçant leur candidature commune. La SNCF et la RATP gèrent déjà conjointement la ligne B du RER qui relie également l’aéroport parisien.
Le ministère des Transports analysera les candidatures et remettra d’ici à l’été un cahier des charges. Le nom du vainqueur devrait être connu fin 2018. Le projet (32 kilomètres de voies dont 8 à construire ainsi qu’un tunnel) doit coûter 1,7 milliard d’euros. La société de projet constituée par SNCF Réseau et Groupe ADP est chargée de son financement.
LE PARISIEN – 07/03/2017
Paris se rêve en champion de l’innovation
Septembre 2016.
Le Paris Drone Festival avait permis de découvrir des innonvations avec notamment des engins spécialement conçus pour le travail des policiers.
L’innovation. Un mot très souvent employé qui englobe tout et son contraire. Pourtant la Ville de Paris a décidé de se muer en leadeur dans ce domaine, ces domaines pourrait-on d’ailleurs dire. En juin et juillet prochains, pas moins de six rendez-vous de grande ampleur sont programmés pour permettre aux entrepreneurs de montrer leur savoir-faire dans tous les secteurs d’activité sous le nom de Paris Tech Festival. « Devant le succès de la Fashion week ou encore du Designer’s days, nous avons demandé à tous les porteurs de projets s’ils s’imaginaient pouvoir travailler ensemble sur des thématiques générales, le but étant de fédérer autour de l’innovation », attaque Jean-Louis Missika adjoint à la Ville chargé notamment du développement économique et de l’attractivité. Et d’enchaîner : « Si aujourd’hui Paris a un taux de chômage de 7,4 %, c’est notamment dû aux bonnes performances de ce secteur de l’économie qui est de loin celui qui a la plus forte croissance. D’ailleurs, en Ile-de-France, il n’emploie pas loin de 500 000 personnes derrière le tourisme et la finance. »
Ainsi les Parisiens pourront découvrir au début de l’été six grands événements très grand public ou plus spécialises. Le coup d’envoi de ce Paris Tech Festival sera donné le 4 juin avec le Drone festival sur les Champs-Elysées. L’an passé, plus de 150 000 personnes étaient venues assister aux évolutions de ces engins qui révolutionnent la prise d’images. Futur en Seine prendra le relais du 8 au 10 juin à la Grande Halle de la Villette pour présenter des démos et prototypes notamment dans le cadre de l’intelligence artificielle. La Cité des sciences et de l’industrie servira de cadre au Maker Faire (9 au 11 juin). L’occasion de découvrir tout ce que nous pouvons faire nous-mêmes. Viva Technology se concentrera sur les start-up, le numérique et tout cet écosystème innovant à la porte de Versailles du 15 au 17 juin. Si les deux premiers jours sont exclusivement dédiés aux dirigeants et investisseurs, le grand public pourra ensuite se plonger dans cet univers high-tech. La Gaité lyrique accueillera la Fashion Tech (28 juin – 2 juillet) pour se plonger dans l’univers de la mode et de nouvelle façon de produire et consommer ces biens. La Paris Oui Share Fest à Pantin (Seine-Saint-Denis) ponctuera ces rendez-vous sur le thème de l’économie collaborative.
Nicolas Maviel
LE PARISIEN – 07/03/2017
Logement en Île-de-France : ce que dit la dernière enquête
PARIS, novembre.2016. Le rythme des constructions s’est accéléré ces dernières années. Mais toujours pas assez pour répondre aux besoins.
Un document de près de 200 pages dresse un tableau précis de l’évolution et de la situation actuelle de l’habitat à Paris et en Ile-de-France.
Le rapport final de l’édition 2017 de la grande enquête sur le logement en Ile-de-France sera présenté ce mardi à Paris. Réalisé grâce à l’exploitation des données Insee 2013 par la direction régionale de l’Insee et plusieurs organismes régionaux *, ce document de près de 200 pages dresse un tableau précis de l’évolution et de la situation actuelle de l’habitat à Paris et en Ile-de-France. Si la qualité et le confort des logements progressent, son impact grandissant sur le budget des Franciliens inquiéte. Tour d’horizon.
Des constructions en hausse mais toujours pas assez. Fin 2013, l’Ile-de-France comptabilisait 5 122 000 logements au total. Contrairement aux idées reçues, on n’a jamais autant construit que ces dernières années. Entre 2007 et 2013, et ce malgré la crise bancaire, près de 45 000 logements neufs sont sortis de terre chaque année, particulièrement en grande couronne, 8 000 de plus que les années précédentes. Pourtant, le nombre de résidences principales a connu l’une des progressions les plus faibles de ces trente dernières années. La raison ? Une hausse des destructions et restructurations dans l’ancien.
L’habitat type : un trois pièces de 60 m2. La région compte une large majorité d’appartements : 72 %, dont la moitié ont été construits entre 1949 et 1981. La surface moyenne est de 60 m2 répartie sur 3 pièces.
La fin des toilettes sur le palier. L’inconfort sanitaire a presque entièrement disparu nous dit l’enquête. L’eau, les toilettes intérieures et les installations sanitaires en général sont partie intégrante de l’immense majorité des logements franciliens. Seule 0,6 % de la population en est encore privée, soit un peu plus de 72 000 habitants.
Plus de propriétaires occupants que de locataires. Le nombre de propriétaires a pratiquement doublé en Ile-de-France depuis les années 1970. Et ces derniers restent légèrement plus nombreux que les locataires. Mais cette progression se ralentit.
Le prix d’achat moyen : cinq années de revenus. 359 100€ pour une maison, 288 700€ pour un appartement, telle est la somme moyenne dépensée par les accédants à la propriété entre 2010 et 2013. Soit l’équivalent de cinq années de revenus. Sept mois de plus que sept ans plus tôt, en 2006.
Un coût de plus en plus élevé. L’effort financier consacré au logement pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages franciliens. Remboursements d’emprunts ajoutés aux dépenses d’énergie, charges de copropriété et taxes foncières et d’habitation… représentent plus d’un quart des revenus des accédants à la propriété. Mais les locataires ne sont pas mieux lotis. La hausse des loyers (ils ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation entre 2006 et 2013) et celle des charges et taxes liées à leur location représentent une part de dépenses de près d’un quart de leurs revenus dans le secteur social, près d’un tiers dans le privé.
HLM en attente. Si 70 % des sondés se disent satisfaits de leurs condiitions de logements en 2013 contre 64 % en 1988, l’insatisfaction est plus marquée chez les ménages locataires avec enfants. Et pour cause, la surpopulation reste une vraie constante en Ile-de-France. 8,4 % des ménages étaient en attente d’un logement social en 2013, contre 6,7 % dix ans plus tôt. La principale motivation de ces demandes est de bénéficier de plus d’espace.
Près d’un Francilien sur dix souffre de mal logement. Près dun million de personnes sont « logées dans des conditions très difficiles » souligne l’enquête. Un nombre impressionnant qui regroupe les occupants des logements inconfortables et surpeuplés. S’ajoutent à ces mal logés les 159 000 personnes privées de domicile personnel.
* Cette enquête et le rapport qui en découle est le fruit d’un partenariat entre la direction régionale de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), l’iAU (Institut d’aménagement et d’urbanisme) d’Ile-de-France), l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) et les services de la préfecture de région d’Ile-de-France.
Frédéric Choulet
LES ECHOS – 07/03/2017
Actus franciliennes
::: ENTREPRISES
L’OPINION – 07/03/2017
Opel-Vauxhall, le jackpot de PSA Peugeot-Citroën
Carlos Tavarès, patron de PSA et Marry Barra patronne de GM scellent le deal de l’année.
PSA déboursera seulement 1,3 milliard d’euros pour s’offrir les deux marques et les 11 usines de la filiale européenne de General Motors
Alors que la Peugeot 3008 a été sacrée ce lundi voiture européenne de l’année, PSA a sans doute annoncé ce même jour le deal automobile de l’année en mettant la main sur l’ensemble des activités européennes de General Motors (1,15 million de véhicules par an) pour 1,8 milliard d’euros, dont seulement 1,1 milliard en cash.
Les apparences sont parfois trompeuses. Alors que la division européenne de General Motors a encore perdu 230 millions d’euros en 2016, portant son déficit cumulé à 15 milliards en 16 ans, la dernière acquisition de PSA peut sembler risquée. En fait le patron du groupe français, Carlos Tavarès, a su mettre tous les atouts de son côté pour faire de cette opération un succès et une bonne affaire. Globalement la transaction se monte à 2,2 milliards d’euros mais le vendeur devra passer une provision de l’ordre de 4 milliards dans ses comptes, preuve que GM a plutôt consenti un prix d’ami. En outre 40 % du prix affiché concerne la banque de GM en Europe qui finance les ventes d’automobiles Opel et Vauxhall dans 11 pays. Valant 1,2 milliard d’euros elle est cédée par l’Américain pour 900 millions. Et PSA n’en reprend que la moitié, les 50 % restant étant acquis par BNP Paribas qui veut se renforcer dans le crédit à la consommation.
Le prix payé à General Motors est aussi modeste au regard des actifs de la division automobile. Ce gros morceau qui comprend les deux marques Opel et Vauxhall ne coûtera que 1,3 milliard d’euros à PSA dont la moitié seulement en cash et le solde en bons de souscription attribués à GM pour qu’il puisse profiter du développement futur du nouveau numéro deux européen. Or compte tenu de la capitalisation boursière de PSA qui a atteint ce lundi son plus haut niveau depuis cinq ans (16 milliards d’euros), le groupe américain ne détiendra, au mieux, à terme que 4 % du français, soit une dilution infime pour les actionnaires, à commencer par les trois principaux, la famille Peugeot, l’Etat et le chinois DongFeng dont les participations actuelles de 13,7 %, chacun, resteront supérieures à 13 %.
Pour cette somme, PSA met la main sur onze usines en Europe (6 de montage, 5 de production de pièces) un centre d’ingénierie, une capacité de production de plus de 1,5 million de véhicules par an et un réseau de 1 800 concessionnaires ayant vendu 1,15 million de voitures en 2016, générant 17,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Conscient de la qualité de l’outil de travail, même s’il est actuellement surdimensionné, le patron du groupe français a d’ailleurs affirmé ce lundi qu’il ne serait pas nécessaire de fermer d’usines tant qu’elles respecteront leurs objectifs de productivité : « Nous sommes confiants dans l’accélération significative du redressement d’Opel/Vauxhall avec notre soutien, tout en respectant les engagements pris par GM envers les salariés », a précisé Carlos Tavarès. La corbeille comprend en outre le nouveau véhicule électrique très prometteur Opel Ampera e (mis au point aux Etats-Unis), promis à une belle carrière grâce à ses 400 kilomètres d’autonomie.
Amortir les coûts. Tablant avant tout sur l’effet de taille de l’opération qui accroît d’un tiers le volume de ventes de PSA (de 3,15 à 4,3 millions de véhicules par an), le président du directoire affirme : « La transaction permettra de réaliser d’importantes économies d’échelle et de dégager des synergies dans le domaine des achats, de la production et de la recherche & développement. » Elles devraient se chiffrer à 1,7 milliard d’euros par an d’ici 2026, dont 1,1 milliard dès 2020. Un montant à rapprocher des 3,2 milliards de résultat opérationnel (6 % de marge) dégagés par PSA en 2016. Comptant aussi sur les partenariats conclus naguère avec GM, PSA attend qu’Opel/Vauxhall atteigne une marge opérationnelle de 2 % en 2020 et 6 % d’ici 2026.
Ces éléments sont indispensables pour faire face à l’explosion des budgets de recherche et à l’adoption de normes réglementaires de plus en plus strictes qui impliquent de pouvoir amortir les coûts sur des séries de plus en plus grandes. Ce qui a conduit les principaux constructeurs mondiaux (Volkswagen, Toyota, GM, Renault-Nissan) à constituer des ensembles tutoyant les 9 ou 10 millions de véhicules vendus chaque année. Si PSA en sera encore loin, l’arrivée d’Opel/Vauxhall le rapprochera de cet objectif dans des conditions très favorables. En effet, au-delà du rachat stricto sensu, le propriétaire de Peugeot et Citroën a obtenu de GM un accord très accommodant sur les engagements de retraite concernant les salariés des usines allemandes et britanniques. L’américain prendra à sa charge les 9,5 milliards de dollars correspondant aux pensions à verser aux retraités actuels d’Opel et Vauxhall.
N’ayant pas eu besoin de casser sa tirelire, Carlos Tavarès pourra envisager une étape ultérieure de consolidation lorsqu’il aura digéré son acquisition pour atteindre enfin la taille critique.
LE PARISIEN – 07/03/2017
La SNCF enterre les trains iDTGV
La fin des trains iDTGV va se faire en deux temps.
Ils cesseront d’abord de circuler sur la ligne sud-ouest à partir du début du mois de juillet avant de disparaître de la ligne sud-est à la mi-décembre.
Exclusif. Cette filiale de la SNCF va arrêter son activité de transporteur à la fin de l’année.
IDTGV, c’est bientôt fini. Selon nos informations, confirmées par la SNCF, cette filiale de la compagnie ferroviaire va arrêter son activité de transporteur à la fin de l’année. Un choix qui vise à rendre plus lisible l’offre TGV. «Entre le TGV classique et le TGV low-cost Ouigo, ce produit n’était pas très clairement identifié par nos clients», justifie Antoine de Rocquigny directeur finances, stratégie et juridique chez Voyages SNCF.
La fin des trains iDTGV va se faire en deux temps. Ils cesseront d’abord de circuler sur la ligne sud-ouest à partir du début du mois de juillet avant de disparaître de la ligne sud-est à la mi-décembre. Quelles conséquences pour les clients ? «Aucunes, assure Antoine de Rocquigny. Le nombre de trains, les fréquences, les petits prix, tout sera transféré chez TGV. Le client ne percevra aucune différence, si ce n’est qu’il ne montera plus dans un TGV estampillé iDTGV.»
Ils desservent une cinquantaine de destinations du Sud-Ouest et du Sud-Est
Créée en 2004, la filiale vend des billets uniquement sur Internet et à destination de villes essentiellement touristiques implantées en bord de mer et à la montagne, soit une cinquantaine de destinations du Sud-Ouest et du Sud-Est. Au final, une trentaine d’iDTGV circulent au quotidien, soit 4 % de l’offre totale de TGV qui atteint 750 trains par jours. IDTGV a souvent été présenté comme la boîte à idées de la SNCF, sorte de laboratoire où étaient testées les futures offres commerciales. Ainsi, avant le lancement en janvier de la carte jeune illimitée (TGV Max), iDTGV avait expérimenté une carte illimitée sur son réseau (iDTGVMax).
Même chose pour l’accueil embarquement. Depuis sa création, le contrôle des billets iDTGV se fait à quai et non à bord des trains. Un mode de fonctionnement que la SNCF est en train d’étendre sur son réseau de lignes à grande vitesse avec l’installation de portiques sur les quais. « Tout iDTGV ne disparaît pas, tempère Antoine de Rocquigny. Le volet innovation se poursuit mais pour profiter à l’ensemble de l’offre TGV. »
Les 70 salariés avertis le 1er mars
Quel avenir pour les 70 salariés qui ont été avertis de la nouvelle le 1er mars ? La moitié devrait rester pour continuer son travail d’innovation. L’autre partie devrait être reclassée dans le groupe. «Il n’y aura, bien entendu, aucun licenciement sec, prévient Antoine de Rocquigny. Mais si certains souhaitent partir, on verra quelles mesures d’accompagnements on peut mettre en place.»
Cette annonce a fait l’effet d’un coup de massue chez ces salariés. «On ne s’y attendait pas, confie l’un d’eux, qui souhaite garder l’anonymat. Nous avons fait une année 2016 record avec un chiffre d’affaires de 236 M€ soit 1,8 M€ de plus que ce qui avait été fixé comme objectif par le groupe. On va nous proposer un reclassement chez SNCF. Mais ce n’est pas forcément ce que l’on souhaite. IDTGV est une petite structure où on est capables d’aller très vite pour mettre une idée en pratique. SNCF, c’est plus lourd et plus compliqué. Cette nouvelle est dure à encaisser».
Vincent Vérier
LE MONDE – 07/03/2017
Compromis en vue pour la reprise des chantiers de Saint-Nazaire
L’Italie prendrait la majorité du capital, mais de façon partagée entre Fincantieri et de ses alliés
Encalminé depuis plusieurs semaines pour des raisons politiques, le changement de propriétaire des derniers grands chantiers navals français, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), semble en voie de se débloquer.
Un compromis se dessine pour que ce site historique passe comme prévu sous contrôle italien, mais sans que le repreneur désigné, le leader européen Fincantieri, dispose à lui seul de la majorité du capital. D’abord très réticents, les dirigeants italiens ont récemment accepté d’étudier ce compromis proposé par la France. Depuis peu, les discussions s’accélèrent. L’affaire doit aller vite : « François Hollande tient à boucler avant la fin de son mandat ce dossier très sensible », indique un proche.
Selon le schéma envisagé, Fincantieri se contenterait d’une majorité relative, de l’ordre de 45 % à 49 %. L’Italie aurait néanmoins le contrôle, grâce à la présence d’un ou de plusieurs partenaires de Fincantieri qui prendraient autour de 10 %. Le reste des titres pourrait se partager entre l’Etat français, qui conserverait ses 33 % actuels, et le groupe militaire public DCNS, qui obtiendrait 10 % ou un peu plus. Le capital des chantiers serait ainsi scindé entre un bloc italien majoritaire et un bloc français minoritaire, mais sans qu’aucun actionnaire ait plus de 50 %. Pour Paris, il s’agit de diviser le capital pour empêcher Fincantieri de régner de façon absolue.
Menace
Cette version industrielle de la fameuse « synthèse » chère à François Hollande est loin, toutefois, de susciter l’unanimité. « Que le bloc italien soit réparti entre deux mains n’y change rien, peste le banquier d’affaires Philippe Villin, qui cherche à faire émerger une autre solution. Donner le contrôle d’une telle entreprise aux Italiens est inacceptable à deux mois de l’alternance ! »
Dans l’immédiat, une première étape est attendue ces prochains jours : la signature à Séoul, en Corée, des accords définitifs pour la reprise de STX France, la filiale du conglomérat sud-coréen actuel propriétaire du site de Saint-Nazaire.
Le 3 janvier, le tribunal de commerce du district central de Séoul, chargé de gérer la faillite du groupe STX, avait retenu la seule offre déposée pour les actifs français, celle du constructeur italien de navires Fincantieri. Deux mois plus tard, celui-ci s’apprête à transférer les fonds (moins de 80 millions d’euros, selon des sources concordantes) et à devenir officiellement propriétaire des 67 % de STX France mis aux enchères.
« Cette signature constitue un jalon important », analyse un des protagonistes du dossier. D’une part, elle doit mettre fin aux supputations sur l’éventuel lancement d’un nouvel appel d’offres en Corée pour vendre les chantiers de STX. D’autre part, elle enclenche un compte à rebours : à compter de la signature, l’Etat français disposera de deux mois pour faire jouer s’il le veut son droit de préemption sur les 67 % en jeu.
Contrairement à ce que réclament certains syndicats comme Force ouvrière, le gouvernement ne souhaite pas nationaliser Saint-Nazaire. Mais Christophe Sirugue, le secrétaire d’Etat à l’industrie, n’a jamais exclu d’utiliser ce droit de préemption de façon transitoire, pour bloquer un projet qui ne conviendrait pas à la France et préparer une solution alternative. « On peut faire jouer ce droit », répète-t-on à Bercy. Cette menace permet à l’Etat de peser dans les discussions, pour forcer Fincantieri à rétrocéder une partie des actions qu’il aura bientôt en mains.
Crainte d’une fuite des compétences françaises
L’acquisition pure et simple des chantiers français par leur principal rival a, en effet, du mal à passer dans l’Hexagone. Au fil des semaines, de nombreuses critiques contre le projet ont été émises par les syndicats et des élus locaux, et reprises par le gouvernement français. Aujourd’hui, celui-ci refuse que Fincantieri devienne seul maître à bord des chantiers de Saint-Nazaire, où travaillent plus de 7 000 salariés et sous-traitants.
L’Etat craint une fuite des compétences françaises à l’étranger. En particulier en Chine. Fincantieri a créé en juin 2016 une coentreprise avec China State Shipbuilding Corporation, une société contrôlée par Pékin, afin de construire sur place de grands navires de croisière. Le duo a remporté le 22 février un premier contrat auprès de l’anglo-saxon Carnival, la maison mère de Costa, pour deux à six paquebots. Avec cette alliance et l’absorption de STX France, les Chinois risquent-ils de siphonner le précieux savoir-faire français ?
Le gouvernement redoute, par ailleurs, que Fincantieri privilégie ses chantiers italiens, et ne délaisse Saint-Nazaire lors du prochain bas de cycle. « Au creux de la vague, les Italiens risquent de supprimer des emplois en priorité ici », s’alarme Nathalie Durand-Prinborgne, de FO.
Fincantieri a bien tenté d’apaiser ces craintes, et de vanter les mérites de son projet : la constitution d’un « Airbus naval », un champion européen. L’Etat italien, son actionnaire majoritaire, est aussi monté au créneau, jugeant impossible que Paris stoppe une telle acquisition alors que plusieurs transactions sont engagées en sens inverse, notamment l’achat de Luxottica par Essilor.
Mais après les déclarations très fermes, « les positions s’arrondissent », commente un proche du dossier. Le temps de la diplomatie est arrivé.
::: SOCIAL
LE PARISIEN – 07/03/2017
Journée d’action : perturbations à craindre dans les hôpitaux, la Poste et les aéroports…
Plusieurs secteurs de la fonction publique se mobilisent.
Des perturbations peuvent intervenir dans les hôpitaux, la Poste, la collecte des déchets, dans les aéroports,…
Plusieurs secteurs des services publics se mobilisent. Des perturbations peuvent intervenir dans les hôpitaux, les aéroports, la Poste…
Infirmiers, aides-soignants, assistantes sociales, contrôleurs aériens, agents municipaux,… De nombreux secteurs du service public se mobilisent pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et la défense des services publics. A Paris, une manifestation nationale est prévue à partir de 13 heures place Denfert-Rochereau (14e) et doit rejoindre les Invalides (7e). Des rassemblements sont également annoncés dans une quarantaine de villes.
Le personnel hospitalier à cran
Les hospitaliers et autres employés des établissements privés et publics des secteurs de la santé et du social sont une nouvelle fois appelés à la grève par une intersyndicale FO-CGT et SUD ainsi que 16 syndicats et associations d’infirmiers salariés et libéraux.
En raison du principe de la continuité des soins, les hôpitaux ne devraient pas trop être perturbés. Les agents dénoncent le «manque de personnel et de moyens», «l’épuisement professionnel», la course «à la rentabilité»,… «Notre plus grande souffrance c’est de ne pas pouvoir prodiguer des soins de qualité», déplore Nathalie Depoire, présidente de la CNI (Coordination nationale infirmière).
Au-delà des revendications des infirmiers, l’intersyndicale réclame «l’abandon» des groupements hospitaliers de territoire (GHT), du plan triennal d’économies de «3,5 milliards»d’euros ou encore «l’arrêt des fermetures de lits.» Elle fustige également la remise en cause des 35 heures alors que «les comptes épargne-temps explosent.»
Face à la colère du secteur et après le suicide d’au moins cinq infirmiers l’été dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers.
Des avions au sol
Les contrôleurs aériens poursuivent leur mouvement de grève engagé, hier. Une action qui coïncide avec un appel à la grève lancé à Air France par plusieurs syndicats au sol afin de peser sur les négociations salariales qui s’ouvrent ce mardi. Un rassemblement est prévu aux alentours de 9 heures à proximité du siège de la compagnie à Roissy.
Le programme de vols sera, comme pour les autres compagnies, uniquement affecté par la grève des contrôleurs aériens. Lundi, 5% des vols en moyenne sur l’ensemble du territoire ont été perturbés selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Cependant, cela peut vraiment varier selon les régions. Lundi plus d’un quart des vols programmés dans l’ouest de la France ont été annulés,
Les déchets restent sur le trottoir
La collecte des déchets pourrait être perturbée dans plusieurs villes notamment à Paris. Un mouvement unitaire est prévu dans le secteur de l’énergie pour «la revalorisation des salaires» et contre «la casse des industries électriques et gazières» qui regroupent quelque 150 000 salariés.
Contre la dématérialisation à Pôle emploi
La grève à Pôle emploi va se poursuivre ce mardi. Les syndicats FO,SNU-FSU, CGT et SUD, dénoncent la «dématérialisation à outrance.» Lundi, cette grève a été suivie par 13,36% des personnels.
Des cantines au régime sec
Des perturbations dans les écoles publiques sont à prévoir dans le cadre d’un mouvement de grève des agents municipaux au niveau national. L’accueil périscolaire notamment dans les cantines risque de se faire ressentir. Des écoles ont demandé à des parents de fournir un pique-nique à leurs enfants. D’autres ne serviront que des repas froids.
Distribution de courrier au ralenti
La CGT appelle le personnel des Pic (plate-forme industrielle courrier) à se mettre en grève. Le syndicat a déposé un préavis de grève national pour faire remonter les griefs du personnel: l’emploi, le remplacement du personnel absent, l’ouverture de négociations sur la pénibilité, la revalorisation des salaires… Des rassemblements sont prévus dans toute la France.
::: POLITIQUE
LE FIGARO – 07/03/2017
L’opération séduction des PME de Fillon, Le Pen et Macron
Les candidats à la présidentielle ont été auditionnés ce lundi par les petits patrons.
Parce que les PME constituent «98,5 % du tissu économique français», selon François Asselin, le président de la CPME, l’organisation patronale avait invité lundi matin les principaux candidats à la présidentielle à s’exprimer devant un parterre de petits patrons. Visiblement, le sujet n’intéressait pas trop à… gauche. «Jean-Luc Mélenchon n’a jamais répondu à l’invitation, tandis que Benoît Hamon nous a baladés pour finalement ne pas venir», rapporte Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de l’organisation dédiée aux PME. En revanche, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan ont répondu présent.
Sans conteste, François Fillon a gagné à l’applaudimètre: troisième à passer, il a été accueilli par des chefs d’entreprise souvent debout. Une quasi-standing ovation… À l’aise, le candidat de la droite et du centre n’a pas hésité à plaisanter avec la salle. «J’ai dit à La Réunion que je ne toucherai pas aux niches fiscales sur l’outre-mer. Je vais essayer de m’arrêter de voyager!», a-t-il lancé pour détendre l’atmosphère. Surtout, François Fillon s’est posé en homme de rupture avec les politiques passées. «Il faut changer de logiciel, libérer le travail, arrêter de surcharger les entreprises», a-t-il insisté. Dressant le tableau d’un pays plombé par le chômage et la dette publique, il a redit l’urgence de réformes pour que «la France devienne en dix ans la première puissance économique d’Europe».
Avantage Fillon
Un ton dramatique, direct – «oui, il faut casser la baraque», a-t-il conclu – qui a plu à beaucoup. «Fillon n’est pas complètement un homme du système, il a un côté provincial qui est sympathique. Macron, lui, a un côté technocratique, banquier, parisien», confie un chef d’entreprise spécialisé dans le financement. Dans son affrontement avec l’ex-ministre de l’Économie, l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy a surtout l’avantage de l’expérience, selon les patrons de PME. «On privilégie les personnes qui ont exercé», souligne le dirigeant d’une entreprise de transport de presse.
Un écueil qu’Emmanuel Macron, reçu juste avant François Fillon, a probablement perçu, à en croire le nombre de fois où il a répété la formule «quand j’étais ministre de l’Économie». Le candidat d’En marche! a maintenu son positionnement un peu plus à gauche socialement. Il a ainsi défendu la nécessité de lutter contre les discriminations de tous types. Un argumentaire a priori à rebrousse-poil pour des patrons de PME mais qui a aussi séduit. «Emmanuel Macron a des réponses à la fois pragmatiques et sophistiquées. C’est lui qui a le plus de potentiel de mettre en œuvre ses mesures. Fillon, lui, va mettre beaucoup de monde dans la rue!», estime un patron de PME.
Mais ces quelques différences de styles et de ton ne parviennent pas à masquer les nombreuses convergences des projets Fillon et Macron sur les entreprises. Tous les deux veulent transformer le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) en baisse de cotisations sociales, ramener le taux d’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 25 %, abaisser la taxation du capital avec une taxe unique à 30 %. Autres points communs? Le plafonnement des indemnités prud’homales et la création d’une instance unique de représentation du personnel dans les entreprises.
Dans d’autres domaines, la différence tient aux curseurs. Alors que François Fillon veut supprimer l’ISF, Emmanuel Macron souhaite le maintenir, mais uniquement sur la partie immobilière, afin «qu’on ne taxe plus le financement de l’économie». L’ex-premier ministre veut faire «sauter le verrou des 35 heures», notamment via des accords d’entreprises et de branches, tandis que le candidat d’En marche! parle d’adaptations, en misant lui aussi sur la négociation. Quand il dit vouloir «suspendre le compte pénibilité», François Fillon souhaite y mettre fin. L’ampleur et le ciblage des baisses de charges supplémentaires varient aussi en fonction des candidats. Les vraies différences portent en fait sur les retraites – François Fillon voulant un report de l’âge légal de départ, pas Emmanuel Macron – et sur l’assurance-chômage, que le candidat d’En marche! veut nationaliser et ouvrir aux chefs d’entreprise et aux indépendants.
Craintes sur l’euro
Mais dans le fond, leur philosophie est celle de l’acception de la mondialisation, de l’adhésion à l’Europe et donc de la nécessaire adaptation de la France, qui passe par un redressement de sa compétitivité. Un postulat que récuse Marine Le Pen, la première par ordre chronologique à passer son grand oral devant les petits patrons. Pour la candidate FN, les malheurs de l’économie française sont dus à l’euro, à Bruxelles et au libre-échange. Il faut donc sortir de la monnaie unique et mettre en place un «protectionnisme intelligent». Des points évoqués en fin de discours – le début étant axé sur des thèmes consensuels des baisses d’impôts et normes – qu’elle a développés avec fougue face aux questions de la salle. «Il faut sortir de cette stratégie de la peur», a-t-elle martelé. «Ce n’est pas comme cela que cela fonctionne!», a-t-elle même répliqué à François Asselin, inquiet de représailles d’autres pays contre la taxe de 3 % sur les importations du programme FN.
Pas question non plus d’évoquer les 35 heures ou le laisser-aller des comptes publics comme cause des difficultés françaises, comme l’a fait le président de la CPME. «Peut-on rompre avec les flagellations en toutes circonstances?», s’est écriée Marine Le Pen. Qui a justifié de la même façon le retour à la retraite à 60 ans: «J’en ai soupé qu’on demande des sacrifices aux Français, avant même de faire des économies évidentes», notamment sur l’immigration.
Les candidats présents, qui ont tous été applaudis, ont en tout cas multiplié les promesses pour les PME. Reste à savoir s’ils les tiendront.
LE FIGARO – 07/03/2017
Présidentielle: ce que propose la CPME
Comme à chaque élection présidentielle, la CPME a rendu public un cahier de doléances très précis. Une vraie liste à la Prévert de «89 propositions de nature à créer un environnement favorable aux entreprises et à ceux qui prennent le risque d’entreprendre», selon son président, François Asselin.
Cette partie regroupe 40 propositions, notamment pour «mettre en place un mode de taxation spécifique pour l’entrepreneur», en modifiant par exemple les modalités de calcul et de paiement des cotisations RSI, ou en limitant l’assujettissement à charges sociales et fiscales.
L’organisation demande aussi que l’on «favorise les reprises et transmissions d’entreprises» (en limitant strictement le droit d’information préalable aux salariés en cas de cession), que l’on fasse «de la fiscalité un levier de développement» à destination des TPE (via la réduction du taux d’IS, la création d’un crédit d’impôt production…) et que l’on prenne «mieux en compte la réalité des petites entreprises» (correspondant PME dans chaque ministère, réduction du nombre de canaux de production de la réglementation, déclenchement automatique des pénalités en cas de retard de paiement…).
La CPME exige enfin que l’on «réadapte le Code du travail à l’emploi dans les PME».
Elle suggère que soit réduit de deux ans à six mois le délai de contestation d’un licenciement pour motif personnel, que la création du premier emploi salarié soit exonérée de charges patronales, l’allongement de la durée maximale des CDD à 30 mois en permettant trois renouvellements ou la création d’un «contrat de croissance» où le fait de ne pas atteindre des objectifs prédéfinis vaudrait licenciement automatique.
Stabilité et concurrence équitable, la CPME ne change pas d’objectif. «Qu’on cesse de changer sans arrêt les règles applicables aux PME», répète François Asselin qui demande qu’on «simplifie et clarifie les règles sociales» (transformation du CICE en baisse de charges, suppression du compte pénibilité…) ou qu’on «rende supportable la fiscalité locale», via un plafond. Le patron veut aussi protéger les PME tricolores en assurant leur «compétitivité dans le marché européen» (étude d’impact ciblée PME pour toute nouvelle norme européenne, pas de surtransposition, lutte contre la fraude au détachement, assiette commune et consolidée pour l’IS en Europe…).
La CPME fait 17 propositions pour «passer du principe de précaution au principe d’innovation» ou «mieux intégrer les jeunes dans l’entreprise». Cela va des études d’impact PME obligatoires au chéquier numérique TPE en passant par des réformes du bac professionnel et de l’apprentissage.
La CPME veut adapter les règles de la négociation aux TPE, notamment en autorisant les accords avec les instances de représentation du personnel ou validés par référendum en l’absence de syndicats. Elle demande aussi un relèvement des seuils sociaux et la fusion des principales instances représentatives du personnel, tout en ouvrant de nouveaux champs de négociation sociale, comme sur la durée minimale des contrats à temps partiel ou sur «une sortie ordonnée des 35 heures».
LE FIGARO – 07/03/2017
Fillon impose sa candidature à la droite
VIDÉO – Après le retrait définitif d’Alain Juppé, qui met fin à l’hypothèse d’un «plan B», le comité politique des Républicains a renouvelé lundi soir à l’unanimité sa confiance à François Fillon.
C’est un tournant, un de plus, dans la campagne de François Fillon. Nicolas Sarkozy estime désormais qu’il a les moyens de se maintenir. «Vendredi, quand il a eu Fillon au téléphone, il a été très dur. Il pensait que sa candidature n’était plus tenable et il le lui a dit», rappelle un très proche de l’ancien chef de l’État, confirmant les informations du Figaro. Le week-end l’a fait changer d’avis. «Nicolas a trouvé que les deux séquences, le Trocadéro et le JT de France 2, ont été objectivement réussies, poursuit ce membre du premier cercle sarkozyste. Il estime que ce sera difficile, très difficile même, notamment à cause de la défection des centristes, mais que c’est à Fillon et à lui seul d’apprécier s’il est en situation de gagner ou pas.» Dimanche, en faisant son footing, l’ex-président a croisé des passants qui lui ont dit: «Il faut que Fillon tienne bon!» «Ça l’a marqué», s’amuse l’un de ses interlocuteurs habituels.
Nicolas Sarkozy a eu Alain Juppé au téléphone à deux reprises. Dimanche soir, le maire de Bordeaux l’a prévenu qu’il allait enterrer définitivement l’hypothèse de sa candidature. Les deux hommes se sont à nouveau parlé lundi, après la déclaration d’Alain Juppé à la presse. Entre-temps, Nicolas Sarkozy a réuni le noyau dur de ses fidèles rue de Miromesnil. Parmi les présents: Brice Hortefeux, François Baroin, Christian Estrosi, Christian Jacob, Laurent Wauquiez, Luc Chatel et Éric Ciotti. «Il y avait presque autant de positions que de participants, raconte un témoin de la discussion. Hortefeux cherche toujours à débrancher Fillon. Baroin est convaincu que Fillon sera candidat jusqu’au bout et vise Matignon en cas de victoire, Wauquiez joue Fillon pour récupérer la tête des Républicains, mais Estrosi, lui, voit Baroin à l’Élysée. Jacob soutient Fillon par légitimisme et parce qu’il ne voit pas comment un autre candidat pourrait s’imposer, et Chatel comme Ciotti font sa campagne en croyant qu’il a encore une chance de gagner.»
«Je sens depuis samedi une espèce de sursaut de mobilisation de notre électorat», a confirmé au Figaro Éric Ciotti, en se disant «surpris par la quantité de messages de soutien au candidat» qu’il reçoit. «Il a eu droit à un très bon accueil à la CGPME, le syndicat des petits patrons, bref la rivière retrouve son cours», se réjouit le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Christian Jacob a été mandaté par les sarkozystes pour transmettre un message à François Fillon. L’entourage du patron des députés LR en résume l’esprit: «L’essentiel est de garder l’unité de notre famille. C’est toi qui as les clés. Soit, en ton âme et conscience, tu penses que tu peux unir la famille, soit tu considères que tu n’es pas le mieux placé et c’est à toi de désigner ton successeur.» Jacob devait aussi relayer le souci, exprimé autour de la table du petit déjeuner, de récupérer les centristes. «Il faut aujourd’hui faire revenir l’UDI dans la campagne, souligne un sarkozyste, et c’est à Fillon de proposer une sortie de crise.» Une entreprise qui s’annonce difficile, puisque Jean-Christophe Lagarde a affirmé lundi que les Républicains devaient «changer de candidat pour avoir une chance de gagner», le candidat en titre ne rassemblant «plus personne». Le président de l’UDI a annoncé qu’il réunirait son bureau exécutif mardi soir.
Mardi matin, le petit déjeuner prévu par Brice Hortefeux doit toujours avoir lieu, mais le député européen, qui a lancé l’invitation à ses amis sarkozystes la semaine dernière, n’a pas eu que des réponses positives. «Je ne suis pas là mardi et, de toute façon, je ne trouve pas que ce soit une très bonne idée de nous rassembler en écuries», confie Luc Chatel.
Sarkozy, lui, veut placer Fillon devant ses responsabilités quand il le verra. L’ex-chef de l’État a prévenu le candidat avant de publier son invitation à un sommet à trois avec Juppé. Dans le communiqué qu’il a publié lundi, avant la déclaration de renoncement du maire de Bordeaux, il affirme: «Notre désunion fera le lit de l’extrême droite. C’est dans cet esprit que je propose à François Fillon et à Alain Juppé de nous réunir pour trouver une voie de sortie digne et crédible à une situation qui ne peut plus durer et qui crée un trouble profond chez les Français.» Le rendez-vous pourrait avoir lieu mardi, au plus tard mercredi.
Quant aux juppéistes, ils se retrouveront dès mardi au Sénat pour un petit déjeuner organisé par Jean-Pierre Raffarin. Le but est de se rappeler au bon souvenir de François Fillon, pas d’imaginer une nouvelle alternative à sa candidature. Tous les espoirs des amis du maire de Bordeaux se sont effondrés quand ils ont écouté sa déclaration solennelle, lundi. Évoquant d’abord avec émotion «les appels» à «prendre la relève», ses hésitations, ses réflexions, Juppé a annoncé que sa décision était prise, «une bonne fois pour toutes» : «Je ne serai pas candidat à la présidence de la République.»
«Il est trop tard pour moi», a-t-il dit à deux reprises, avec une tristesse évidente, en confiant: «Je ne veux pas livrer mon honneur et la paix de ma famille en pâture aux démolisseurs de réputation.» Il a aussi condamné durement «l’obstination» de François Fillon et «son système de défense, fondé sur la dénonciation d’un prétendu complot et d’une volonté d’assassinat politique (qui) l’ont conduit dans une impasse». En début d’après-midi, Alain Juppé est apparu comme soulagé à sa traditionnelle conférence de presse précédant le conseil municipal de Bordeaux. «Si je peux aider, sans revenir sur ma décision, à trouver une solution à la crise actuelle, j’y contribuerai», a-t-il promis.
Lors du comité politique qui s’est tenu le soir à l’initiative de son président, Gérard Larcher, et du secrétaire général de LR Bernard Accoyer, François Fillon a tenu un discours de vainqueur: «La semaine dernière, un certain nombre de responsables de notre mouvement se sont désolidarisés de ma campagne. J’ai choisi de faire appel à nos électeurs en organisant dimanche un grand rassemblement à Paris. (…) Ce rassemblement a été un immense succès: par son ampleur et par sa dignité. (…) Pour ma part, je considère que ce rassemblement confirme la légitimité que je tire de la primaire de la droite et du centre.»
À l’origine, ce comité politique devait dans l’esprit de ses organisateurs permettre le passage de relais entre François Fillon et Alain Juppé. Au final, ce comité a, selon Larcher, renouvelé «à l’unanimité son soutien» à Fillon.
Appel au rassemblement
S’adressant aux soutiens du maire de Bordeaux qui faisaient grise mine, le candidat a affirmé: «Il y avait une ouverture dans mon discours dimanche, Alain Juppé a répondu. C’était la seule alternative possible. Donc le sujet est clos.»«Tu as mis fin aux hésitations, le débat est clos», a répété Gérard Larcher en écho, tout en prévenant: «Il faut maintenant rassembler. Les sondages sont mauvais, il y a à faire.» François Fillon n’était pas disposé à se laisser faire la leçon. «Il est temps maintenant que chacun se reprenne et revienne à la raison, a-t-il lancé. Nos électeurs ne pardonneraient pas ceux qui entretiennent le poison de la division. J’appelle toutes les femmes et les hommes de bonne volonté à se rassembler, à respecter le message que nos électeurs ont exprimé lors de la primaire et à s’unir autour de ma candidature qui est la seule légitime.»
Judith Waintraub, Jean-Baptiste Garat, Marion Mourgue et Pauline Boyer
LES ECHOS – 07/03/2017
Benoît Hamon revoit son projet de revenu universel
Le candidat PS à l’Elysée va modifier la première étape du dispositif. Outre une hausse du RSA, celle-ci prévoira un geste pour les bas salaires.
La mesure lui avait permis de s’affirmer dans la primaire du PS, et Benoît Hamon espère bien qu’elle pourra l’aider à se relancer dans la campagne présidentielle. Le candidat socialiste s’apprête à dévoiler dans les prochains jours une nouvelle mouture de son projet de revenu universel. Très critiqué pour son coût net supposé – 349 milliards d’euros selon l’Institut Montaigne – le dispositif va être revu. « Nous ne sommes pas du tout dans un ordre de grandeur de 300 milliards. Les montants sont plutôt proches de quelques dizaines de milliards, sans rogner sur les ambitions », affirme Julia Cagé, l’économiste en charge du projet dans l’équipe de Benoît Hamon.
Cette dernière se refuse à dévoiler les détails complets du nouveau dispositif. Toutefois Benoît Hamon a déjà donné quelques indices sur le sujet, lors de son passage vendredi sur RMC. Le candidat du PS veut aider « ceux qui ont aujourd’hui un revenu modeste » afin que le revenu universel « se traduise pour eux par une augmentation de leur salaire net sur leur feuille de paye ». Cette idée ressemble furieusement à l’idée du versement automatique sur le bulletin de salaire d’une sorte de prime d’activité pour les salariés proches du SMIC, défendue par Julia Cagé, mais aussi Thomas Piketty Antoine Bozio et une dizaine de chercheurs dans une tribune parue en janvier.
« Une première phase plus ambitieuse»
La volonté est donc d’élargir la première phase de la réforme de Benoît Hamon, qui devait initialement se centrer sur la majoration du RSA socle à 600 euros et son versement aux jeunes de 18 à 25 ans. « Cette option est maintenue, mais nous allons doubler cette mesure par une automatisation du versement de cette sorte de prime d’activité dès janvier 2018. Nous avons tenu compte de la demande de revalorisation du pouvoir d’achat, et cela donnera au final une première phase plus ambitieuse», explique Julia Cagé.
Reste à savoir ce qu’il adviendra des deux autres étapes du projet de revenu universel, tel que toujours décrit sur le site Internet du candidat : sa généralisation à toute la population, et son augmentation à 750 euros par mois. Julia Cagé explique qu’il y aura bien un « revenu mensuel garanti à tous les Français quelque soient les incidents de la vie », tout en reconnaissant que « ce n’aurait pas de sens de donner à Liliane Bettancourt 600 euros pour lui reprendre de l’autre main par une hausse d’impôts ». « Après la première étape, il y aura de toute façon une réflexion pour améliorer toujours plus le pouvoir d’achat des Français », précise l’économiste.
Nouvelle philosophie
Ce nouvel accent mis sur le pouvoir d’achat et le salaire juste semble néanmoins différer de la philosophie initiale de Benoît Hamon, qui présentait plutôt ce revenu universel comme un moyen de pallier la raréfaction du travail. « Il est possible que le travail se raréfie et il faudra alors trouver des formes alternatives de financement de la protection sociale. Mais si jamais il se trouvait que les nouvelles technologies créaient plus d’emplois qu’elles n’en détruisent, alors notre réforme aura au moins déjà permis de répondre au besoin d’autonomie des jeunes et à la revalorisation du pouvoir d’achat », justifie Julia Cagé.
LES ECHOS – 07/03/2017
Les «travaux d’Hercule» de Benoît Hamon
Pressé par le temps et par ses troupes, Hamon repart à l’offensive d’ici à son grand meeting du 19 mars.
La Corse lundi, Marseille ce mardi, la Seine-Maritime vendredi, les Antilles le week-end et, surtout, « L’Emission politique » de France 2 jeudi avec, le même jour, la publication d’un livre intitulé « Pour la génération qui vient ». A sept semaines du premier tour de la présidentielle, Benoît Hamon se démultiplie. « Il doit faire les travaux d’Hercule. Le premier, c’était de gagner la primaire. L’accord avec les écologistes , c’était le deuxième. Il lui en reste dix », dit un de ses proches. « Avec la constance du jardinier, il creuse le sillon. Mais je rêverais qu’il ait cinquante jours de plus… », soupire un autre.
Retrouver de l’écho
Au grand dam de ses partisans, ses récentes prises de parole n’ont guère eu d’écho. La faute à l’affaire Fillon , qui monopolise l’attention et tire, selon Benoît Hamon, « toute la campagne vers le bas ». Mais le porte-drapeau du PS a lui aussi une part de responsabilité : il a perdu un mois tourné vers Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. « On ne le voit pas. Il faut qu’il se ressaisisse : il donne le sentiment de subir », juge une ministre.
L’ancien ministre de l’Education espère mettre à profit les prochaines semaines pour incarner « une gauche concrète, du quotidien ». En mettant par exemple en scène, ce mardi, la question de la « transition démographique » : le vieillissement de la population. Cela suffira-t-il ? « C’est un pari assumé », réplique un de ses fidèles.
Apparaître crédible
Avec son « avenir désirable », Benoît Hamon est parvenu pendant la primaire à faire rêver une partie des électeurs de gauche. Mais beaucoup ont voté avec la conviction que le PS n’avait aucune chance à la présidentielle. Toute la difficulté, pour lui, est désormais d’articuler l’espérance avec la crédibilité, indispensable pour séduire l’électorat social-démocrate.
Indispensable, aussi, pour peaufiner une stature présidentielle qui lui fait défaut. « Il a l’air sympa, fait nouveau et correspond à l’air du temps. Mais sur la présidentialité, il y a un problème », tranche un secrétaire d’Etat. C’est l’un des objectifs de son grand meeting du 19 mars à Bercy.
D’ici là, Benoît Hamon a prévu de peaufiner ses propositions européennes, de recalibrer le revenu universel et d’exposer l’ensemble de son projet. L’aile droite du PS et les hollandais le poussent à des inflexions. « Il est lucide et il sait comment être au centre de gravité de la gauche et rassembler. Pourquoi ne le fait-il pas ? Mystère », s’interroge un autre membre du gouvernement, qui participe aux comités politiques du candidat.
Incarner le vote utile
C’est la tâche la plus difficile pour Benoît Hamon. Car, aujourd’hui, Emmanuel Macron est, dans les sondages , le seul qui puisse permettre à la gauche d’éviter un second tour entre la droite et le FN. « Depuis le ralliement de Bayrou à Macron, le ticket d’entrée pour le second tour est un peu haut pour Hamon », observe un ministre. Pour tenter de « réagripper » les électeurs tentés par En marche, le candidat du PS cible le projet de l’ex-locataire de Bercy, mis dans le même panier que François Fillon. « Macron, c’est un peu comme Dracula : il faut le mettre en pleine lumière pour qu’il se transforme en cendres », s’amuse un député qui soutient Benoît Hamon.
Si soigner la crédibilité et la présidentialité peut avoir un effet, le temps presse et l’écart entre Hamon et Macron ne cesse d’augmenter dans les sondages. S’il n’apparaît pas très vite en mesure de se qualifier, de nombreux socialistes s’avouent prêts à voter pour Emmanuel Macron. « Il va falloir qu’on réfléchisse sérieusement à la question du vote utile », prévient un ministre. Un lieutenant du candidat le reconnaît : « Pour l’instant, Hamon n’a pas trouvé la formule qui permet de dégonfler le vote utile en faveur de Macron… »
Pour en savoir plus sur les projets des autres candidats : https://www.lesechos.fr/elections/benoit-hamon/0211853552696-les-travaux-dhercule-du-candidat-socialiste-2070185.php
Pierre-Alain Furbury
LE PARISIEN – 07/03/2017
Présidentielle : Hollande et Cazeneuve en campagne contre le FN
Batilly (Meurthe-et-Moselle), lundi.
Dans son discours aux salariés de l’usine Renault, Bernard Cazeneuve a mis en garde contre les conséquences d’une arrivée au pouvoir du FN.
Hollande dans la presse, Cazeneuve en déplacement en Meurthe-et-Moselle : le tandem exécutif monte au créneau contre le FN, tout en évitant de participer aux débats internes à la gauche.
À l’unisson. A moins de cinquante jours du premier tour de la présidentielle, le président de la République et le Premier ministre se sont donné une mission : dénoncer le danger que représentent le FN et sa candidate. « La menace existe, a déclaré lundi François Hollande dans un entretien à six journaux européens. Mais la France ne cédera pas […] Mon ultime devoir, c’est de tout faire pour que la France ne puisse être convaincue par un tel projet. »
Lundi encore, le Premier ministre Bernard Cazeneuve allait porter la même parole en Lorraine, sur une terre où le parti d’extrême droite réalise des scores impressionnants. Avec l’appui des élus socialistes locaux, de ses ministres issus de la région — Christian Eckert (Budget) et Jean-Marc Todeschini (Anciens Combattants) —, mais aussi de Philippe Richert, le président (LR) de la région Grand-Est. « Nous savons ici, mieux qu’ailleurs, que les solutions ne sont pas dans le repli sur soi », lance Mathieu Klein (PS), président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
« Où exportera-t-on ce que vous fabriquez ici ?»
C’est devant les salariés de l’usine modèle SOVAB – la filiale de Renault de Batilly qui produit le Master, le plus gros véhicule utilitaire du groupe – que le Premier ministre a choisi de faire passer son message. Après s’être félicité de l’efficacité du CICE, « qui aura contribué à restaurer de deux points les marges des entreprises et à augmenter en 2016 de 4,4 % les investissements industriels », Cazeneuve a mis en garde contre les conséquences d’une arrivée au pouvoir du FN.
« Où exportera-t-on ce que vous fabriquez ici ? a-t-il demandé. Cette idée qu’on pourra exporter ce qui se fait chez nous en empêchant ceux qui exportent vers chez nous de continuer à le faire, c’est une illusion, un mensonge, une impasse. » Un discours reçu à des degrés divers par les travailleurs du constructeur automobile. « J’ai apprécié son discours sur le plan économique mais aussi ce qu’il a dit sur le plan politique », approuve un encadrant technique. « On ne s’attendait pas à autre chose », grimace un jeune syndicaliste CGT, mécontent de n’avoir pu s’entretenir avec le chef du gouvernement.
A Longwy, Cazeneuve a encore attaqué « les démagogues qui parlent le langage de l’exclusion et du repli sur soi ». Et n’a pas ménagé ses critiques à l’égard d’une Marine Le Pen qui, selon lui, ne propose rien.
Philippe Martinat
::: INTERNATIONAL
LE MONDE – 07/03/2017
Vives tensions entre Berlin et Ankara autour de la campagne référendaire turque
Réagissant à l’annulation de meetings en sa faveur, le président Erdogan a déclaré que « les pratiques allemandes ne différaient pas de celles des nazis ».
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne décolère pas depuis que plusieurs villes allemandes ont annulé des meetings visant à défendre, auprès de la communauté turque établie outre-Rhin, le projet de réforme constitutionnelle qu’il a décidé de soumettre à référendum le 16 avril.
« Vos pratiques ne sont pas différentes de celles des nazis », a-t-il lâché, dimanche 5 mars, à Istanbul. « Je pensais que le nazisme était fini en Allemagne, malheureusement ça continue. (…) Vous nous donnez des leçons de démocratie et vous empêchez nos ministres de s’exprimer là-bas », a tonné M. Erdogan dans un discours de campagne prononcé devant des milliers de partisans réunis dans une salle de spectacle, avant d’ajouter : « Pour ce qui est des libertés, notre pays est beaucoup plus avancé que les pays européens. » « Si je veux venir en Allemagne, je le ferai, et si vous ne me laissez pas passer par vos portes, si vous ne me laissez pas parler, je ferai se dresser le monde », a-t-il également déclaré.
A quarante jours du référendum visant à renforcer ses pouvoirs, le président turc joue à fond la carte de la victimisation auprès d’un électorat séduit par ce genre de posture. Mais son allusion aux pratiques nazies risque de raviver les tensions entre Berlin et Ankara, vingt-quatre heures seulement après que la chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre turc, Binali Yildirim, se sont entretenus par téléphone – conversation jugée « productive » côté turc, avant la rencontre prévue à Berlin, mercredi 8 mars, entre les ministres des affaires étrangères des deux pays.
Répression drastique
Chauffés à blanc en cette période de campagne électorale, ceux-ci perdent le sens commun. « La commune qui a annulé mon meeting est sous forte pression des terroristes », a ainsi assuré Bekir Bozdag, qui devait rencontrer la communauté turque de Gaggenau (Bade-Wurtemberg) le 3 mars. Par « terroristes », le ministre entendait les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ainsi que les éventuels sympathisants des putschistes du 15 juillet 2016. Selon le ministère de l’intérieur allemand, 136 ressortissants turcs, détenteurs de passeports diplomatiques, ont demandé l’asile politique en Allemagne dans les mois qui ont suivi.
Tendues depuis le coup d’Etat raté, les relations d’Ankara avec ses partenaires européens se sont envenimées au cours des derniers mois, alors qu’une grande répression s’est abattue sur la Turquie, où plus de 40 000 personnes ont été emprisonnées, tandis que 125 000 salariés (enseignants, magistrats, policiers) ont été mis au ban de la société.
« Dérapage scandaleux du despote du Bosphore »
Entre Berlin et Ankara, le ton était monté d’un cran le 27 février, à la suite de l’incarcération, à la prison de Silivri à Istanbul, de Deniz Yücel, le correspondant germano-turc du quotidien Die Welt en Turquie. Soupçonné de « propagande terroriste » par la justice turque, le journaliste a été accusé par M. Erdogan d’être à la fois « un représentant du PKK », la rébellion kurde armée contre laquelle la Turquie est en guerre, et un « agent allemand ».
Dimanche, plusieurs responsables politiques allemands ont vivement réagi aux propos du président turc comparant l’Allemagne d’aujourd’hui au IIIe Reich, qualifiés d’« insultants, anachroniques et arrogants » par Julia Klöckner, la vice-présidente de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de Mme Merkel. « Un dérapage scandaleux du despote du Bosphore », a estimé, quant à lui, Andreas Scheuer, le secrétaire général de la CSU, l’alliée de la CDU en Bavière.
La chancellerie, en revanche, a tardé à réagir. Les propos du président turc sont « absolument inacceptables », a déclaré lundi Peter Altmaier, le chef de la chancellerie fédérale allemande et proche d’Angela Merkel. « Nous allons, en tant que gouvernement fédéral, le faire savoir très clairement » à la Turquie, a-t-il dit à l’antenne de la chaîne publique allemande ARD.
Merkel appelle à « garder la tête froide »
La chancelière a à son tour réagi, lundi matin, par la voix de son porte-parole, Steffen Seibert, appelant Ankara « à garder la tête froide » dans l’actuelle crise diplomatique : « A l’adresse de notre partenaire turc, soyons critiques là où c’est nécessaire mais ne perdons pas de vue la signification de notre partenariat, de notre relation étroite. Et gardons la tête froide. » Et d’ajouter : « Nous rejetons l’assimilation de la politique de l’Allemagne démocratique à celle du national-socialisme. D’une manière générale les comparaisons au nazisme sont toujours absurdes et déplacées, car elles reviennent à minimiser les crimes contre l’humanité du national-socialisme. »
Se montrer plus ferme
Cette réaction tardive s’explique par le souci de Mme Merkel de ne pas rompre le dialogue avec la Turquie, près d’un an après l’accord noué avec Ankara pour réduire les flux migratoires vers l’Europe, mais aussi par sa volonté de ne pas provoquer la communauté turque vivant en Allemagne.
Reste que cette prudence fait l’objet d’un débat de plus en plus vif outre-Rhin. Ces derniers jours, plusieurs personnalités politiques, principalement à gauche et chez les écologistes, mais aussi des journaux, comme la Süddeutsche Zeitung ou Der Spiegel, ont ainsi demandé à la chancelière de se montrer beaucoup plus ferme envers Ankara.
Cet avis est largement partagé au sein de la population. Selon un sondage de l’institut Emnid, publié dimanche par le quotidien Bild, 81 % des Allemands estiment que Berlin est trop complaisant à l’égard d’Ankara.
Un quatrième meeting annulé à Hambourg
La police allemande a annoncé lundi 6 mars l’annulation d’un meeting politique de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, la quatrième décision du genre, sur fond de tensions germano-turques.
Le rassemblement prévu mardi, en présence du ministre turc des affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, a été annulé par la municipalité de Hambourg en raison de « défaillances du système anti-incendie » du lieu devant accueillir la réunion, a expliqué la police de Hambourg à l’AFP.
Les organisateurs sont libres de trouver un autre lieu, le meeting en soi n’étant pas annulé, a précisé la police de Hambourg à la veille de ce rassemblement auquel devaient prendre part entre 250 et 300 personnes.
LA TRIBUNE – 07/03/2017
Etats-Unis : la campagne législative anti-Obamacare a commencé
Donald Trump, lors d’un discours au Congrès mardi dernier, avait martelé que le système créé par Obamacare était en train de s’écrouler,
en raison de la hausse des coûts constatés sur les marchés d’assurance individuels dans plusieurs Etats.
Le projet d’abrogation, dévoilé lundi par les républicains, supprime l’obligation universelle de s’assurer. Le texte conserve néanmoins quelques acquis majeurs d’Obamacare.
C’est la priorité législative de la majorité républicaine au Congrès, en ce début de mandat de Donald Trump : lundi a été donné le coup d’envoi de la réforme du système de santé et de l’abrogation de la réforme de Barack Obama. « Notre proposition de loi transfère le pouvoir de Washington vers les Américains », a déclaré Kevin Brady, président d’une des commissions de la Chambre des représentants chargées de la réforme.
« Obamacare » fut votée en 2010 par la majorité démocrate de l’époque et a permis à plus de 20 millions d’Américains de souscrire une couverture-maladie. Les républicains, désormais au pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès, se sont engagés depuis des années à abroger la réforme démocrate, mais ne sont pas tous d’accord sur la façon de la remplacer.
Les assureurs ne pourront toujours pas discriminer en fonction des antécédents médicaux
Le projet, élaboré en accord avec Donald Trump, et qui sera débattu dans les mois prochains par les parlementaires, supprime l’obligation universelle de s’assurer et va dans le sens d’un désengagement de l’Etat fédéral.
Mais le texte conserve deux acquis majeurs d’Obamacare : la possibilité pour les enfants de rester sur l’assurance de leurs parents jusqu’à 26 ans, et l’interdiction aux assureurs de discriminer les patients en fonction de leurs antécédents médicaux.
Un crédit d’impôt pour payer les primes d’assurance
L’aile conservatrice du parti républicain devrait s’offusquer d’un volet du nouveau projet : la création d’un crédit d’impôt, entre 2.000 et 14.000 dollars par an, afin d’aider les Américains à payer leurs primes d’assurance.
Donald Trump, lors d’un discours au Congrès mardi dernier, avait martelé que le système créé par Obamacare était en train de s’écrouler, en raison de la hausse des coûts constatés sur les marchés d’assurance individuels dans plusieurs Etats.
Vous souhaitant une bonne journée.
Cordialement,
Elena NATALITCH
Service Presse, Communication / Formation
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Tél. : 01 40 55 12 43
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ftpAME2017-03-09T09:31:27+01:00Mots-clés : RCME, Rugby|
Chers Amis,
Week-end victorieux pour les jeunes massicois.
Gaudermen : Massy 71 – 03 Nantes
Très belle victoire des massicois avec 11 essais marqués face aux nantais. Dans le cadre de cette 10ème journée de championnat, Massy voulait confirmer après la large victoire (120 – 07) du week-end dernier. Le Racing Club de France reste leader avec 12 points d’avance sur le RCME. Les essonniens ne doivent pas flancher car le Stade Français est à 1 point mais compte un match de plus.
Alamercery : Massy 27 – 14 Nantes
Dans le cadre de la 10ème journée de championnat, le RCME s’est imposé face à Nantes dans un match serré. Malgré 5 essais marqués face à 2, le manque d’efficacité dans les transformations n’a pas permis aux massicois de prendre un large avantage. Au classement, les Bleu & Noir sont 2èmes à 5 points du Racing Club de France et devancent le Stade Français et La Rochelle du même nombre de points.
Belascain : Massy 15 – 07 Rouen
Les massicois restent invaincus dans le championnat !
Face à Rouen, 2ème avec une seule défaite avant la rencontre (face aux essonniens en phase aller) , la rencontre s’annonçait comme un choc pour les 2 équipes. Mais Massy, très en forme, ne s’est pas laissé piéger. Un essai de plus que les normands a suffit pour arracher la victoire et prendre une légère respiration au classement. Les Bleu & Noir restent donc leader, 9 points devant Rouen et 20 points devant Bobigny, 3ème.
Un point chez les Séniors :
Massy n’a pas joué ce week-end, ce qui a permis de récupérer et de scruter les résultats de ses concurrents directs.
Provence n’arrive pas à redresser la barre ; 3ème défaite consécutive pour les aixois (23 – 18 à Chambéry). Dorénavant 4ème au classement, la qualification directe n’est plus possible.
Nevers, s’est imposé à domicile, 34 – 20 face à Limoges. Cette victoire permet au club de la Nièvre de prendre la 3ème place, au milieu de Bourg-en-Bresse (2ème) et Provence Rugby (4ème), avec 4 points d’écart par rapport aux 2 équipes.
L’actuel 2ème Bourg-en-Bresse a fait match nul face à Tarbes, 5ème, 12 partout. Ce coup d’arrêt est une bonne chose pour nos massicois car 4 points suffiraient maintenant pour s’assurer la 1ère place et donc la montée en Pro D2.
Dans le dernier match du week-end, Auch a perdu face à Aubenas 12 à 13. Ils sont respectivement 7ème et 9ème au classement.
Prochain match à Massy = Dernier match de saison régulière à domicile => Massy-Limoges le samedi 25 mars 16h00.
Il reste 3 matches à disputer au RCME : une victoire et Massy sera en Pro D2 !
Allez Massy !
ftpAME2017-10-06T13:48:11+02:00Mots-clés : Compte personnel d'activité, Formation, réglementation|
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[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/03/GUIDE_reforme_formation_professionnelle.pdf »]
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