::: ILE-DE-FRANCE

LE FIGARO – 17/01/2017

Grand froid : Valérie Pécresse interpelle la SNCF et la RATP pour éviter la pagaille

INFO LE FIGARO – Dans un courrier envoyé ce lundi, la présidente de la région Île-de-France enjoint les opérateurs de transport de prendre «toutes les dispositions nécessaires pour anticiper ces températures exceptionnelles».

Alors qu’une vague de froid est annoncée pour cette semaine dans l’Hexagone, avec des températures qui se situeront 8 degrés en dessous des normales saisonnières, Valérie Pécresse veut éviter la pagaille dans les transports en région parisienne. «Par le passé les mêmes évènements météorologiques ont provoqué des difficultés dans les transports en commun et dans les transports scolaires», fait valoir la présidente de la région Île-de-France dans un courrier envoyé ce lundi aux opérateurs de transport franciliens, dont Le Figaro a eu connaissance.

L’élue enjoint les entreprises concernées de prendre «toutes les dispositions nécessaires pour anticiper ces températures exceptionnelles». Ce courrier – adressé à Elisabeth Borne, présidente de la RATP, Guillaume Pepy, président de la SNCF, Thierry Mallet (Transdev), Jean-Pierre Farandou (Keolis) et aux sociétés de cars de la région – invite notamment les opérateurs à «vérifier le bon fonctionnement des équipements de chauffage dans vos véhicules, pour assurer le confort des voyageurs». Valérie Pécresse leur demande par ailleurs «de mettre en place une information voyageurs exceptionnelle afin que les usagers puissent adapter leur trajet si, malgré ces mesures préventives les conditions de transport restaient perturbées».

Concernant les bus et cars, Valérie Pécresse demande aux groupes de transport de «bien vouloir faire équiper vos véhicules avec le matériel adapté aux conditions de circulation» et à «contacter immédiatement les collectivités gestionnaires de voirie afin que les routes utiles aux itinéraires de vos lignes (…) soient salées en prévision et/ou déneigées en temps réel».

Le plan d’actions de la SNCF

Interrogée par Le Figaro, la SNCF assure qu’elle se prépare – à l’échelle nationale – au grand froid qui devrait se généraliser à partir de mercredi. Deux types d’actions sont mises en place, d’après les porte-parole de l’entreprise ferroviaire. D’abord, la vitesse des TGV peut être réduite jusqu’à 160kmh au lieu des 320 kmh, leur vitesse maximale. Ensuite sur le réseau lui-même, les «réchauffeurs d’aiguillages» vont être activés. Il s’agit, selon les équipements, de résistances qui chauffent les aiguillages ou bien de gaines qui les protègent du froid. Enfin des trains chasse-neiges et des trains râcleurs (qui ôtent la glace) vont intervenir la nuit pour éviter que les trains patinent.

Par ailleurs, des équipes dédiées à la maintenance préparent les trains à affronter le froid. Les châssis des TER sont enduits ou protégés par des gaines. Mais à chaque épisode de grand froid, il n’est pas rare que les locomotives les plus vétustes rendent l’âme. Des équipes de dépanneurs rapides se tiennent prêtes pour effectuer en gare des réparations légères, comme les bris de vitre de TGV qui peuvent survenir lorsqu’un bloc de glace ou de neige se détache au croisement de deux trains. Enfin, pour éviter les glissades, la SNCF se prépare à faire appel à des prestataires extérieurs pour déneiger ou saler les quais de gare recouverts de neige ou de glace.

Isabelle de Foucaud et Valérie Collet

 

 

LES ECHOS – 17/01/2017

Actus franciliennes

LE PARISIEN – 17/01/2017

AVANT-APRES. Paris : le grand chamboulement de la porte Maillot est lancé

 

C’est toute la porte Maillot qui va changer de visage à l’horizon 2022.

En 2022, vous n’allez plus reconnaître la porte Maillot. De tous les côtés de cet immense rond-point — envahi par les automobilistes qui circulent entre la Défense et la place de l’Etoile, bordé d’un côté par un jardin insignifiant et de l’autre par le Palais des Congrès — des travaux vont être engagés. « Ils ont même déjà commencé cet été avec le début du chantier de la gare Eole, prolongation du RER E » souligne Jean-Louis Missika (apparenté PS), adjoint auprès d’Anne Hidalgo en charge de l’urbanisme.

Une vaste concertation vient d’être lancée à la fois en mairies du XVIe, XVIIe et à Neuilly-sur-Seine. « C’est sûr, il faut un maximum d’informations tant l’opération va être immense et va créer des nuisances », reconnaît Brigitte Kuster, maire LR du XVIIe, tout en approuvant le projet. « Ce sera certainement le chantier emblématique de transformation d’une de portes de Paris, puisqu’il est sur l’Axe Majeur dans la prolongation du Louvre », ajoute Jean-Louis Missika qui prévoit quatre années particulièrement difficiles : de 2018 à 2022. « Nous préférons concentrer les opérations avec un phasage bien calé plutôt que de faire subir 10 ou 15 ans de chantiers aux riverains » ajoute l’élu de la Ville de Paris.

Rarement, un tel chambardement n’aura impliqué autant d’opérations différentes. Petite revue de détail.

– Le chantier de la gare de la porte Maillot du prolongement du RER E vers l’Ouest, déjà lancée, doit durer quatre ans. Cette gare sera construite à plus de 30 m sous terre. Une large verrière offrira un éclairage naturel aux passagers.

– En même temps, devrait arriver la prolongation du tramway parisien jusqu’à la porte Dauphine. Un franchissement de la Porte Maillot en surface a été décidé par les boulevards Gouvion Saint-Cyr et Amiral Bruix. Il pourrait voir le jour en 2021-2022.

– Sur le plan de circulation, Paris veut effacer le rond-point pour créer une voie centrale directe entre les avenues de la Grande Armée (XVIIe) et Charles de Gaulle (Neuilly). Une requalification qui libérera de l’espace côté Palais des Congrès. « Rien n’est encore acté. Mais il pourrait y avoir à l’horizon 2023 un hôtel, des bureaux et un restaurant panoramique », dévoile un responsable de l’opération. De l’autre côté, c’est le bois de Boulogne qui va gagner du terrain. « On ne peut que s’en réjouir », souligne la mairie du XVIe.

– Au-dessus du périphérique, deux grosses opérations urbaines ont aussi été engagées dans le cadre des projets urbains innovants « Réinventer Paris ». Les projets « Ville Multistrate » (un programme mixte de logements en accession, de logements sociaux, de bureaux, et d’une école horticole) et « 1 000 arbres » (127 logements, dont 30 % de logements sociaux, 27 000 m² de bureaux, un hôtel 4 étoiles de 250 chambres et un food court imaginé par Philippe Starck) vont ainsi renforcer la liaison avec Neuilly. Les permis de construire de ces réalisations privées n’ont pas encore été déposés. Mais leur finalisation est déjà envisagée vers 2021.

« L’idéal serait que tout soit terminé pour les JO de 2024 », rêve déjà Jean-Louis Missika. Pour les habitants, après ces années de chantier, on promet aussi un Itinéraires pour les piétons et les cyclistes… Une prolongation est en réflexion côté Neuilly sur l’avenue Charles-de-Gaulle. Brigitte Kuster aimerait, elle qu’on y réfléchisse sérieusement sur l’avenue de la Grande Armée.

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/paris-75017/paris-le-grand-chamboulement-de-la-porte-maillot-est-lance-16-01-2017-6576342.php

 

Eric Le Mitouard

 

::: ECONOMIE

LE MONDE – 17/01/2017

Déficit de l’Etat : la bonne nouvelle de Bercy

Le déficit budgétaire de l’Etat s’est établi en 2016 à 69 milliards d’euros, soit une baisse de 1,5 milliard d’euros par rapport à celui de 2015.

Les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes en matière budgétaire, Bercy n’allait pas se priver de s’en faire l’écho. En 2016, le déficit budgétaire de l’Etat s’est établi à 69 milliards d’euros, soit un recul de 1,5 milliard par rapport à celui de 2015, ont annoncé mardi 17 janvier le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Il atteint ainsi son niveau le plus bas depuis 2008. Au total, entre 2012 et 2016, le déficit de l’Etat a été ramené de 87,2 milliards à 69,9 milliards d’euros, soit une diminution de 17,3 milliards, après avoir atteint un pic de 148,8 milliards d’euros en 2010.

Ce résultat est d’autant plus notable qu’il est inférieur à celui prévu par la loi de finances initiale pour 2016, 72,3 milliards d’euros, et même à celui qui avait été corrigé lors de la loi de finances rectificative présentée en novembre, qui prévoyait un déficit de 69,9 milliards d’euros à la fin de l’année. « L’Etat a tenu son objectif de dépenses, les dépenses du budget général ont été maîtrisées », a tenu à souligner M. Sapin, répondant ainsi à tous ceux qui, dans l’opposition, ont régulièrement accusé François Hollande de « dépenser sans compter ».

« Il n’y a pas d’astuces »

Au printemps, la droite avait violemment dénoncé les « cadeaux électoraux non financés » annoncés par l’exécutif depuis le début de l’année 2016 : plan formation emploi, mesures de soutien aux agriculteurs, hausse du point d’indice des fonctionnaires, prolongation du dispositif de suramortissement des investissements pour les entreprises, mesures en faveur des jeunes. Pour un coût global évalué à 4 milliards d’euros. « Avec toutes ces dépenses supplémentaires, plus des baisses d’impôts, on risque d’avoir des comptes très dégradés », fustigeait alors le président (LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Gilles Carrez.

Même la Cour des comptes s’était montrée sceptique sur la capacité du gouvernement à tenir ses objectifs, en raison de ces dépenses nouvelles. A la fin juin, les magistrats financiers jugeaient ainsi que « le respect de la norme de dépenses en valeur de l’Etat paraît d’ores et déjà compromis ». Ils évaluaient « entre 3,2 et 6,4 milliards d’euros » le risque de dépassement par rapport aux crédits ouverts en loi de finances. « Il est faux de dire que ce quinquennat aura été celui de l’explosion des dépenses et des déficits, s’insurge M. Eckert. Alors qu’on ne peut pas en dire autant du précédent. »

Le gouvernement a, en définitive, réalisé les économies sur lesquelles il s’était engagé, « et il n’y a pas d’astuces », souligne M. Sapin, comme s’il anticipait les observations de la Cour des comptes. Hors charge de la dette et pensions, les dépenses du budget général atteignent 294,8 milliards d’euros, en diminution de 2,8 milliards par rapport à 2015. Depuis 2012, à périmètre constant, les dépenses auront ainsi baissé de 6,3 milliards d’euros.

« Une vraie satisfaction »

Quant aux recettes de l’Etat (recettes fiscales, recettes non fiscales et comptes spéciaux), elles sont globalement en ligne avec le niveau prévu en loi de finances initiale, malgré un léger recul des recettes fiscales, principalement de l’impôt sur les sociétés. « En clair, on a absorbé les 40 milliards d’euros de baisses d’impôts prévus par le pacte de responsabilité, alors que c’est l’Etat qui porte la quasi-totalité des baisses fiscales et sociales, et il n’y a pas eu le dérapage que certains prévoyaient », se félicite M. Sapin. « Pour la troisième année d’affilée, on fait mieux que prévu, nous tenons nos engagements », appuie M. Eckert. Vrai, si l’on tient compte du fait que, à la fin de l’été 2014, le gouvernement avait considérablement revu à la baisse les objectifs de croissance et de déficit prévus en loi de finances initiale.

Ce premier résultat concernant le budget de l’Etat conforte l’objectif du gouvernement de ramener le déficit public à 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2016. Celui-ci, qui agrège les comptes de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales, ne sera connu que le 24 mars. M. Sapin, cependant, se montre confiant. « Aussi bien pour la Sécurité sociale que pour les collectivités, on ne sera pas loin de l’équilibre, assure-t-il. C’est l’Etat qui concentre l’ensemble de l’enjeu de diminution du déficit. »

« Un résultat encourageant », « une vraie satisfaction », se félicitent les deux ministres. Encore convient-il de rappeler que, en 2015, l’excédent budgétaire de l’Etat en Allemagne s’est élevé à 12 milliards d’euros.

Patrick Roger

 

 

LE PARISIEN – 17/01/2017

« J’espère sortir de mon découvert »

C’est hier que les 5 millions de Français qui bénéficient cette année d’une baisse d’impôt sur le revenu ont pu — s’ils sont mensualisés — en mesurer l’effet concret sur leurs finances.

« Pour une fois qu’on est content en ouvrant le courrier des impôts ! » Robert, 73 ans, a été étonné hier matin de constater que le montant de son impôt sur le revenu pour 2017 avait baissé de près de 400 €. En effet, le retraité bénéficie, comme plus de 5 millions de Français, de la baisse d’impôt sur le revenu de 20% pour les ménages modestes annoncée, à la surprise générale, fin décembre par le gouvernement. D’un montant de 1 Md€, cette baisse « portera à 6 Mds€ le montant total des baisses d’impôt sur le revenu », a tenu à rappeler le ministère des Finances. Assez pour faire oublier les fortes hausses de la première moitié du quinquennat ?

Entre soulagement et scepticisme

Hier, au centre des finances publiques de Saint-Ouen (92), la plupart des contribuables qui attendaient au guichet n’avaient pas pris la mesure de ce « bonus » et encore plus rares étaient ceux à avoir utilisé le simulateur en ligne de Bercy pour savoir s’ils allaient en bénéficier. C’est le cas de Roselyne, qui porte la main à son coeur en apprenant la nouvelle. Son fils ayant quitté le foyer fiscal l’an dernier, cette adjointe technique de 48 ans se retrouve brutalement imposable cette année. Mais après un rapide calcul, Roselyne, qui déclare moins de 18 500 € de revenus annuels, réalise avec soulagement qu’elle fait bien partie des bénéficiaires de la baisse d’impôt. « Peut-être que ces 200 € gagnés vont m’aider. J’espère sortir du découvert qui me poursuit depuis des années », confie-t-elle. Pour d’autres, comme Fatima, en recherche d’emploi, la nouvelle est accueillie avec un enthousiasme mitigé. « C’est le serpent qui se mord la queue », soupire cette mère de deux enfants, qui bénéficie avec son mari de trois parts fiscales. « La taxe d’habitation a tellement augmenté par ailleurs… »

Enfin, certains, comme Matthieu, 30 ans, sont pessimistes : même si ce père de deux enfants bénéficiera d’un avis d’imposition allégé, il n’y voit pas pour autant une hausse de son niveau de vie. « Ce que je paierai en moins en impôt sur le revenu, je sais que l’Etat le prélèvera d’une autre manière », déclare-t-il, méfiant. « Pas sur ma feuille d’impôts, mais avec la TVA quand je ferai mes courses. »

Constance Lasserre

 

::: ENTREPRISES

LA TRIBUNE – 17/01/2017

Airbnb : des professionnels du tourisme et de l’immobilier vont porter plainte

 

Le modèle Airbnb est attaqué par les lobbys immobiliers et hôteliers français.

 

Des professionnels des secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier vont porter plainte pour que les plateformes de locations saisonnières, de type Airbnb, respectent le même cadre réglementaire.

La bataille engagée entre les plateformes de l’économie dite « collaborative », dont l’une des plus connues est Airbnb, et les secteurs matures de l’économie, vit un nouvel épisode. Plusieurs lobbys hôteliers (AhTop, GNI-Synhorcat) et immobiliers (Fnaim, SNPI et Unis) vont déposer plainte au parquet de Paris, avec constitution de partie civile, rapporte le journal du dimanche (JDD). La plainte porte notamment sur la violation par des plateformes de type Airbnb ou Le Bon Coin de la loi Hoguet, qui structure l’activité immobilière, car elles jouent un rôle d’intermédiaire entre loueurs et locataires sans pour autant détenir de carte professionnelle, ni tenir un registre des transactions et de leurs mandats.

Distorsion de concurrence

Concernant l’activité hôtelière, la plainte vise l’absence d’immatriculation obligatoire sur ces plateformes, qui constitue une infraction au code du tourisme. Le JDD rapporte aussi que plusieurs plateformes violeraient les règles sur les services de paiement en collectant des fonds sans avoir obtenu un agrément auprès d’une autorité compétente. Enfin, les plateformes méconnaîtraient les règles applicables aux activités d’assurance car elles offrent des garanties aux loueurs.

« Le parquet a saisi le Service national d’enquête qui a réuni beaucoup de preuves. Aujourd’hui, nous allons (…) demander que soit nommé un juge d’instruction à même d’engager des poursuites », détaille au JDD Me Guillaume Navarro, du cabinet Gide Loyrette Niel. Bref, les fédérations de professionnels s’insurgent contre le fait que les plateformes et leurs utilisateurs s’improvisent professionnels de l’hôtellerie ou de l’immobilier, sans être soumis aux mêmes réglementations sectorielles. Ce qui peut créer des distorsions de concurrence.

Un problème en matière d’accès au logement

Par ailleurs, au-delà des préoccupations des lobbys immobilier et hôtelier, l’activité exponentielle des plateformes de locations de courte durée pose un problème en matière d’accès au logement dans les centres urbains. En effet, pour un bailleur, louer sur une courte durée à des touristes peut être beaucoup plus rentable que de louer sur le long terme à un résident local. Dans les quartiers les plus prisés, le risque de voir des « villes musées » se former est grand. L’une des principales préoccupations des grandes villes internationales reste en effet la « colonisation » de leurs quartiers par Airbnb et ses concurrents. Les politiques tentent donc progressivement d’instaurer un cadre réglementaire pour éviter qu’Airbnb dissimule des activités professionnelles sur son site.

Enjeux majeurs en matière de tourisme

Après New-York, San Francisco, Berlin, Barcelone, Londres vient à son tour de négocier avec Airbnb pour qu’elle applique strictement, à partir du printemps 2017, une limite de 90 jours par an à la durée de location des logements par ses membres. De même, à Amsterdam, Airbnb va rendre impossible la location d’un appartement pendant plus de 60 jours par an. En France, la loi limite ce délai à 120 jours. On y est donc beaucoup moins coercitif qu’ailleurs. Mais il faut dire qu’en parallèle, les enjeux pour le secteur du tourisme, durement affecté par les attentats, sont majeurs. De 85 millions de visiteurs en 2015, l’objectif du gouvernement est d’atteindre 100 millions de touristes en 2020. Et il semble qu’il soit difficilement atteignable sans un coup de pouce des plateformes de locations saisonnières…

Mathias Thépot  

 

 

LES ECHOS – 17/01/2017

Les banques se préparent au big bang de la loi Macron

 

Les banques traditionnelles ne sous-estiment pas la menace et entendent muscler leurs services pour profiter d’un « effet loi Macron ».

A partir du 6 février, la loi Macron va faciliter le transfert de compte d’une banque à une autre. La mobilité pourrait s’opérer au détriment des banques traditionnelles.

« La loi Macron est une excellente opportunité pour nous. Pas seulement pour faire « un coup » en 2017, mais pour un travail de long terme avec nos clients », reconnaît sans ambages le président du conseil de surveillance d’AXA Banque, Amaury de Warenghien. Si bien que la banque directe d’AXA a choisi de relancer son offre et de revoir ses tarifs à la baisse, en se calant sur le calendrier de l’entrée en vigueur des dispositions Macron sur la mobilité bancaire (lire ci-dessous). Même stratégie chez Boursorama, la filiale de Société Générale, qui entend muscler ses services pour profiter d’un « effet loi Macron », avec des initiatives en direction des jeunes et de nouveaux partenariats .

« Insatisfaction massive »

Si aucun acteur ne mise sur un raz de marée, toutes les banques en ligne ou banques mobiles estiment qu’elles ont une carte à jouer. « On s’attend à une acquisition clients beaucoup plus importante, avec la disparition de l’idée lancinante que changer de banque, c’est compliqué », estime Marie Cheval, la PDG de Boursorama. « Les grandes banques de détail historiques, hormis les mutualistes, perdent déjà des clients, et certaines rapidement, note Amaury de Warenghien. est d’ailleurs terrible : il mesure la différence entre les clients promoteurs et les détracteurs d’une banque, et il traduit une insatisfaction massive en France. »

Les premières enquêtes d’opinion qui circulent dans le secteur montreraient en effet que la prise en charge de toutes les démarches liées au changement de banque aura un effet moteur sur la mobilité bancaire et que les banques en ligne tireraient bien leur épingle du jeu.

Dans les banques traditionnelles, on ne sous-estime pas la menace. « La loi Macron est du pain bénit pour tous les nouveaux entrants, les banques en ligne mais aussi Orange Bank. Face à leurs offres commerciales agressives, nous devrons mettre en avant la complétude de nos services et notre accompagnement durable », estime le patron d’un réseau de banque de détail français.

Conserver voire gagner des parts de marché

Tous les réseaux sont décidés à se battre pour conserver ou même gagner des parts de marché, quitte à jouer ponctuellement sur les prix . « Ce sera une opportunité pour nous de renforcer les liens avec nos clients et d’en conquérir de nouveaux, assure Raphaèle Leroy, responsable des relations consommateurs de la banque de détail France chez BNP Paribas. Nous allons d’ailleurs lancer une offre de bienvenue pendant trois mois pour que les prospects puissent nous tester : nos services de banque au quotidien seront gratuits pendant un an pour ceux qui nous confieront un mandat de mobilité. Nous avons nos atouts, la fusion du digital avec l’humain et l’expertise : nous sommes sereins. »

De son côté, Société Générale a rénové son service d’aide à la mobilité bancaire, Bienvenue, et compte le mettre en avant auprès de ses clients pour profiter de la dynamique. « Aujourd’hui 60.000 clients utilisent notre service d’aide à la mobilité bancaire chaque année, demain grâce à l’impulsion de la loi Macron, ils pourraient être 80.000 voire 90.000 », estime Stéphane Lecoq, chef de produit chez Société Générale.

Renouer avec la clientèle

Pour La Banque Postale, l’entrée en vigueur de la loi Macron représente l’opportunité de renouer avec ses clients peu actifs. La filiale de La Poste ne dénombre que 10,7 millions de clients qui se servent au quotidien de leur compte bancaire sur un total de 24 millions. La banque veut mettre à profit les prochains mois pour étendre cette part. Le nouveau Service d’Accueil Plus, dédié à la mobilité bancaire, sera chargé de recontacter les clients peu actifs pour leur proposer la signature de mandats pour transférer leurs virements ou prélèvements mensuels à La Banque Postale… La bataille promet d’être intense.

Veronique Chocron et Sharon Wajsbrot

 

 

LE FIGARO – 17/01/2017

EDF se mobilise pour affronter la vague de froid

VIDÉO – Les infrastructures de réseau électrique national sont soumises à rude épreuve. Le pic de consommation d’électricité est prévu jeudi.

Depuis plusieurs jours déjà, les opérateurs électriques ont le regard rivé sur les prévisions météo. Cette semaine, le pic de la vague de froid est désormais attendu pour jeudi, avec des températures inférieures de 6 à 8° par rapport aux normales saisonnières.

D’ores et déjà, les infrastructures de réseau sont soumises à rude épreuve. Mardi, Réseau de transport d’électricité (RTE), la filiale d’EDF qui gère les lignes à haute tension et veille à l’équilibre entre l’offre et la demande, prévoit une pointe de consommation à 94.000 mégawatts (MW). C’est une augmentation de 5000 MW par rapport à lundi. Pour jeudi, cette pointe pourrait atteindre 96.200 MW. Le durcissement du climat est donc patent, même si le record de l’hiver 2012 – 102.000 MW – n’est pas encore dans la ligne de mire.

Dans cette période, la moindre variation compte: lundi, François Brottes, président du directoire de RTE, a rappelé qu’une différence d’un degré Celsius entraîne une consommation supplémentaire de 2 400 MW de plus, soit l’équivalent de la capacité de production de 2,5  réacteurs nucléaires. C’est aussi l’équivalent de la consommation de villes comme Lyon et Marseille.

Pour faire face à cette intensité de la demande, le parc de production d’EDF tourne au maximum de ses capacités. Le raccordement d’un réacteur nucléaire supplémentaire est prévu mardi, de telle sorte qu’il y en aura 5 à l’arrêt sur 58. À la fin de l’année dernière, ce sont une vingtaine de réacteurs qui étaient à l’arrêt, soit pour des opérations de maintenance traditionnelle, soit pour des tests de résistance de certains matériaux réalisés à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ces jours-ci, le taux de disponibilité des installations nucléaires devrait être de 91 %, suffisant pour affronter la vague de froid. Avant le week-end, il n’était encore que de 87 %. EDF n’en mobilise pas moins ses centrales thermiques pour sécuriser au maximum l’alimentation électrique des Français.

Riposte graduée

Le recours aux importations de courant électrique offre une marge de manœuvre supplémentaire face au grand froid. La semaine dernière, les volumes ont grimpé jusqu’à 7000 MW journaliers, sachant que les capacités d’interconnexions avec les pays voisins producteurs d’électricité s’élèvent à 12.200 MW.

Enfin, si les circonstances l’exigent, RTE pourrait décider mardi de mettre en application son programme de riposte graduée face à la baisse des températures. L’arrêt de 21 sites industriels de grande envergure constitue la première étape, avant une baisse de 5 % de la tension du réseau puis le délestage de zones ciblées. En même temps, les alertes pourraient se multiplier à l’intention de la population, notamment par SMS avec l’application sur téléphone mobile éCO2mix. En attendant, les pouvoirs publics rappellent un message simple: de petits gestes – comme débrancher des appareils en veille – contribuent à réduire de manière sensible la consommation d’électricité.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/societes/2017/01/16/20005-20170116ARTFIG00313-edf-se-mobilise-pour-affronter-la-vague-de-froid.php

 

Frédéric de Monicault

 

::: SOCIETE

LE PARISEN – 17/01/2017

Recensement : à quoi ça sert ?

C’est aujourd’hui que le recensement est lancé. Dès jeudi, les agents seront sur le terrain à votre rencontre. Sachez qu’il est obligatoire d’y répondre mais c’est aussi possible par le Web.

Mais pourquoi cette personne me demande si j’ai une salle de bains chez moi ? « Cette personne » qui s’est présentée à vous, munie d’une carte officielle estampillée « République française », est en train de vous recenser. Objectif en bout de course ? Réactualiser la population officielle de chaque commune. Vous avez d’ailleurs dû recevoir un courrier vous prévenant que le recensement, dont la collecte 2017 sera présentée aujourd’hui à Paris par l’Insee et qui démarre sur le terrain jeudi, fera une étape à votre domicile. Mais à quoi ça sert concrètement ? Sachez que, grâce à toutes nos réponses, sur nous et nos habitations, la photographie de la population française qui va en sortir permettra de réaliser de grands comme de petits projets.

Premier point, des résultats du recensement découle la participation de l’Etat au budget des communes (c’est la dotation globale de fonctionnement) : ainsi plus une commune est peuplée, plus cette participation est importante. Par ailleurs, savoir combien nous sommes permet aux élus locaux de prévoir des équipements collectifs nécessaires aux administrés (écoles, hôpitaux, pharmacies…), de cibler les besoins en logements, ou encore de déterminer les moyens de transport à développer sur le territoire.

Enfin, la vie locale ne serait pas tout à fait la même sans ces résultats. Du nombre d’habitants dépend, en effet, le nombre d’élus au conseil municipal, ainsi que la détermination du mode de scrutin.

Un magasin de jeux vidéo s’installe sur la commune ainsi qu’une association d’aide aux devoirs ? Le recensement a très certainement montré un nombre important de familles qui se sont installées, et donc un nombre d’enfants qui a explosé… Les données statistiques sont en effet disponibles gratuitement. Facile pour une entreprise, ou un commerce, de connaître le profil de sa clientèle potentielle, « mais aussi la possibilité de main-d’oeuvre résidant dans la zone où elles envisagent de s’implanter », explique l’Insee. Forte présence de familles monoparentales ? De personnes âgées ? Le raisonnement est le même pour une association qui analyse les besoins des habitants.

Mieux comprendre l’évolution de la société

Comme au niveau local, les pouvoirs publics utilisent le recensement pour mieux comprendre l’évolution de la société et adapter, en fonction, la prise de décision. Quelles sont les régions les plus attractives ? Où sont les emplois plus ou moins qualifiés ? Ces résultats permettent également de se comparer à nos camarades européens. Plein de bonnes raisons qui font que nos réponses sont obligatoires, selon la loi du 7 juin 1951. Elle prévoit d’ailleurs une amende en cas de refus. Toutefois, si vous ne souhaitez pas remettre vos questionnaires à l’agent recenseur, vous pouvez les transmettre directement à la direction régionale de l’Insee. Par ailleurs, depuis 2012, il est possible d’y répondre par Internet (sur le site www.le-recensement-et-moi.fr).

Christine Mateus

 

::: POLITIQUE

LES ECHOS – 17/01/2017

Myriam El Khomri : «Etre de gauche, c’est avancer et donc refuser le statu quo»

 

Myriam El Khomri, la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.

INTERVIEW – La ministre du Travail dénonce les caricatures dont sa loi fait l’objet, selon elle, dans les débats de la primaire socialiste. Elle assure que le CPA est financé pour les prochaines années.

Comment la gauche peut se réconcilier après la primaire sachant que la loi Travail est une ligne de fracture forte ?

L’enjeu est de désigner le candidat de gauche pour l’élection présidentielle, ce qui sera aussi une manière de clarifier la ligne et de dépasser les clivages actuels. Il faut donc se concentrer sur les propositions. J’ai beaucoup milité pour mettre en place le compte personnel d’activité , la Garantie jeunes, le droit à la déconnexion … Je ne comprends pas comment on peut vouloir abroger ces mesures.

Etre de gauche, c’est aussi assumer un débat plus rigoureux sur la réalité de cette loi. Entre les lubies ultralibérales de la droite et le statu quo, il fallait voir comment prendre en compte les mutations du monde du travail. Etre de gauche, c’est être en capacité d’avancer, et donc refuser ce statu quo. Cette loi donne plus de moyens aux syndicats, plus de droits aux salariés et plus de visibilité aux entreprises. Elle est un vrai point d’équilibre. Je suis d’ailleurs convaincue qu’une fois mise en oeuvre concrètement, le regard sur cette loi changera.

Pensez-vous que les débats seront suffisants pour faire de la primaire un succès ?

C’est tout l’enjeu. On n’a pas le choix car on a 15 jours pour créer une dynamique de victoire, notamment grâce aux débats. Les deux premiers ont été de bonne tenue, avec du contenu, des lignes politiques et des propositions claires.

Le candidat issu de la primaire pourra-t-il contrer la dynamique d’Emmanuel Macron ?

Il est évident qu’il y a un intérêt pour En Marche, et pour la personne d’Emmanuel Macron , pour qui j’ai toujours eu de l’estime. Mais il y a une gauche et une droite dans ce pays, on ne peut pas nier ce clivage. Le rassemblement de la gauche est donc indispensable si on veut éviter le duel entre François Fillon et Marine Le Pen, entre la droite extrême et l’extrême droite. Je le répète, l’enjeu est donc de réussir la primaire de la gauche, et la mobilisation sera la clé.

Pensez-vous que Manuel Valls, que vous soutenez, est en mesure d’incarner ce point d’équilibre ?

Oui. Nous avons été dans un quinquennat de redressement. Manuel Valls a une cohérence dans ce cadre, une modernité, car il a fallu adapter le dialogue social dans notre pays. Et tout, dans le projet qu’il porte aujourd’hui, traduit cette volonté de compromis que je crois nécessaire.

La loi travail est-elle responsable du plan social à la « Voix du Nord », comme l’a dit Benoît Hamon ?

Autant que lui, je suis préoccupée par la situation des salariés de la « Voix du Nord » . Mais la loi travail n’a en aucun cas rendu plus facile ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ! Le motif sur lequel il se fonde, la sauvegarde de la compétitivité de l’entreprise, est un motif qui existait et était reconnu comme valable par la jurisprudence bien avant la loi Travail ! Je démens en outre que le ministère du travail, via la Direccte, aurait été saisi d’un PSE à l’été. La réalité est qu’elle ne change rien aux plans de sauvegarde de l’emploi : il y en avait avant, il y a en aura après, malheureusement. Nous n’avons fait que codifier une jurisprudence de la Cour de cassation de 1995, qui est constante en la matière.

L’un des reproches faits à la loi Tavail est de revenir sur une réforme emblématique pour la gauche qui est celle des 35 heures. On vous reproche d’avoir fait sauter ce verrou…

Je suis fière de la grande réforme des 35 heures et la loi Travail n’a pas touché aux 35 heures ! La durée légale du travail à 35 heures demeure garantie par la loi et aucun accord d’entreprise ni accord de branche n’a le pouvoir de la remettre en cause. Ce que la loi Travail a permis, c’est que des représentants dans l’entreprise, de la direction et des organisations syndicales négocient sur l’organisation concrète du temps de travail. Nous avons essayé de concilier les justes niveaux d’adaptation et de régulation dans un système où la durée légale de 35 heures reste l’élément central, alors que le projet de François Fillon ouvre la voie au dumping social.

Aujourd’hui avec la loi Travail comme hier avant l’entrée en vigueur de la loi Travail, le seuil de déclenchement des heures supplémentaires est à 35 heures et aucune entreprise ne peut supprimer la majoration des heures supplémentaires, qui doit être au minimum de 10%. Avec le projet de François Fillon, tout cela disparaîtrait.

Avec-vous des regrets sur la loi Travail ?

Sur la méthode forcément. Le contexte était complexe : le débat sur la déchéance de nationalité a marqué l’électorat de gauche, 95 % de la loi a été concerté, excepté l’article sur le licenciement économique qui a été arbitré trop tardivement. Sur le fond, nous avons intégré 800 amendements parlementaires, malgré le 49.3. Beaucoup de choses ont été caricaturées, beaucoup ont été mal expliquées. C’est pour cela que je me suis appliquée à l’élaboration des décrets pour que la loi devienne vite réalité ; 80 % des décrets d’application ont déjà été publiés.

Au-delà, pour ce qui ressort de la démocratie sociale, pour ce qui concourt à donner plus de responsabilités aux acteurs de terrain, à mettre plus de démocratie dans l’entreprise, je n’ai aucun regret, au contraire, je revendique ce contenu. Le CPA et le droit à la déconnexion sont des premières, regardées comme telles dans le monde entier.

L’Institut Montaigne affirme que le CPA est mort-né parce que sous-financé…

Le CPA constitue une vraie avancée en instaurant un droit universel à la formation, pour tous tout au long de la vie. Contrairement à ce que dit l’Institut Montaigne, présidé par un proche de François Fillon, les ressources affectées au CPA suffisent à financer les droits nouveaux issus de la « loi Travail » dans les prochaines années. A plus long terme, le doublement des droits des salariés les moins qualifiés, impliquera de dégager 400 millions d’euros supplémentaires, mais c’est tout à fait à notre portée sur les 32 milliards d’euros de la formation professionnelle.

L’Institut avait été sollicité lors du débat public début 2016, tout comme la fondation Jean-Jaurès et Terra Nova. Il n’avait pas donné suite et semble se réveiller deux jours avant le lancement du CPA… Pour autant, toutes les propositions sont les bienvenues : le CPA est un objet évolutif.

Combien de comptes personnels de formation ont été ouverts ?

A ce jour, 3,8 millions de CPF ont été ouverts qui ont donné lieu à 727.000 formations financées et validées, dont 496.000 de la part de demandeurs d’emploi. Les débuts ont été un peu lents, mais maintenant le CPF accélère.

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, estime que les politiques sont très éloignés du monde professionnel parce qu’ils n’ont jamais… travaillé !

Je m’inscris en faux. C’est un discours trop simpliste. Prenons mon cas parce qu’on m’a fait ce procès à quelques reprises. J’ai travaillé dès l’âge de 16 ans, avec mon père qui était commerçant puis 20 heures par semaine après mon Bac, que j’ai obtenu à 17 ans. J’ai été étudiante salariée, boursière. Ensuite, une fois mon Bac+5 en poche, j’ai travaillé pendant sept ans à la mairie du 18ème arrondissement sur les questions de sécurité.

Où en est le plan 500.000 formations de chômeurs supplémentaires ? Quelle est sa contribution à la baisse du chômage ?

Ce plan, lancé par le président de la République il y a un an, est une vraie révolution quantitative et qualitative, pour former plus et mieux, c’est-à-dire aux métiers en tension et aux métiers d’avenir. Au 12 janvier, nous en sommes à 1,083 million d’entrées en formation. L’objectif quantitatif que certains jugeaient inaccessibles a été atteint.

Nous avons installé un comité scientifique chargé de mesurer l’efficacité du plan qui rendra son évaluation en mai car l’un des critères que nous avons fixé porte sur la situation du demandeur d’emploi six mois après sa sortie de formation.

Gregoire Poussielgue, Leïla de Comarmond et Alain Ruello

 

 

L’OPINION – 17/01/2017

Au Medef, l’invitation de Marine Le Pen par Pierre Gattaz provoque des remous

La présidente du Front national répondra par l’affirmative à la proposition du président du Medef de venir présenter son programme – une nouvelle doctrine qui divise l’organisation patronale

Lundi 16 janvier, le Medef tenait son conseil exécutif. A l’ordre du jour : le passage en revue des principales « doctrines » des programmes des principaux candidats, comme le travail indépendant, le contrat de travail, etc. Le sujet du FN n’était pas formellement noté. Aussi la question de recevoir Marine Le Pen au même titre que les autres candidats n’a-t-elle pas fait l’objet d’une franche discussion. Pourtant, en coulisses, des adhérents importants sont gênés par la position de Pierre Gattaz d’inviter la candidate.

Marine Le Pen ne boudera pas ce plaisir. La présidente du Front national répondra par la positive à l’invitation du Medef. La date de la rencontre n’est pas encore fixée, mais elle devrait tomber fin février ou début mars. « Quand les primaires seront terminées, nous avons prévu de recevoir tous les candidats », assure l’entourage de Pierre Gattaz. Une décision qui marque un changement. Jusqu’à présent, le Medef, tout en répétant qu’il n’est ni à droite ni à gauche, cultivait une vraie distance avec l’extrême droite. Aujourd’hui, plus question d’exclure un parti dont Pierre Gattaz critique pourtant vigoureusement le programme économique, « ni tourné vers l’avenir, ni tourné vers la compétitivité et pas économiquement responsable. »

En septembre 2011, Laurence Parisot, ex-patronne du Medef, s’était illustrée en écrivant un livre intitulé Un piège bleu Marine. L’ouvrage décortiquait les discours et déclarations de la présidente du Front national, avec un objectif clair et assumé : démontrer que Marine Le Pen, dans la lignée de son père, appartenait à un parti à caractère xénophobe, antisémite et raciste. A l’époque, la parution avait fait jaser au sein du patronat, plusieurs adhérents estimant qu’en tant qu’organisation patronale, le Medef n’avait pas à être partisan, et à interférer de cette manière dans le débat.

Aujourd’hui encore, Laurence Parisot est montée au créneau, par presse interposée, pour critiquer la position de son successeur : « Pierre Gattaz a évoqué le fait que j’aurais boycotté Marine Le Pen… Je ne l’ai pas boycottée, je l’ai dénoncée », estime celle qui juge impensable de traiter la présidente du FN comme n’importe quel candidat.

Aberrations économiques. « Pierre Gattaz a raison, car la tactique du refus de l’échange avec le FN sous des prétextes idéologiques ou dogmatiques est totalement dépassée », assure un poids lourd du Medef. Et un autre de poursuivre : « Stratégiquement, il est bien plus productif d’attaquer Madame Le Pen sur ses aberrations économiques, que de l’exclure. C’est fini le temps où le Medef prenait position sur des thématiques sociétales. Nous n’avons aucune légitimité pour le faire, notre champ, c’est l’économique, le social. »

Tous au Medef ne sont pourtant pas aussi à l’aise avec ce nouveau positionnement. « Le débat mérite d’être posé », reconnaît un membre du conseil exécutif, embarrassé. Pourtant, lundi, aucun n’a vraiment avancé le sujet sur le fond. Seule la question de la forme a été abordée : recevoir les candidats sur une journée ou un par semaine, les inviter avant ou après la validation du Conseil constitutionnel, présence ou non de la presse.

Mais la gêne envahit les fédérations qui composent le Medef. La tradition veut que, pendant la campagne, les plus grandes fédérations (industrie, santé, assurance, numérique…) portent leurs propositions aux différents candidats, via des livres blancs ou des rencontres. Des formats plus discrets justement pour mieux composer avec les extrêmes, et notamment avec le FN. Le président d’une importante fédération des services, qui tient à l’anonymat, explique bien le distinguo : « Nous ne pouvons pas faire comme si Madame Le Pen n’existait pas, mais de là à l’inviter à débattre en grande pompe avec nos principaux membres, non, la symbolique est là. En revanche, si les équipes du FN nous sollicitent sur des points techniques, il n’y aura pas de problème, nous leur répondrons. »

D’autres, qui refusent aussi de s’exprimer à visage découvert, trouvent une façon de biaiser, en faisant la différence entre les élections législatives et le niveau national. « Nous sommes opportunistes, nous rencontrerons les postulants à l’Assemblée nationale car c’est l’occasion de faire passer nos idées, mais nous n’avons pas prévu d’échanger avec Marine Le Pen, directement », assure un représentant d’une grande fédération, mal à l’aise. Et que fera par exemple le Syntec, où la présidente Viviane Chaine-Ribeiro revendique sa proximité avec François Fillon ? Comme la dirigeante répète à l’envi que « le jour où le FN passe, elle quittera la France », il y a fort à parier que les échanges s’en tiendront aux grandes forces politiques traditionnelles… en excluant les extrêmes.

Pressions territoriales. Si Pierre Gattaz se montre plus ouvert à cette dernière option, c’est aussi sous la pression des Medef territoriaux. En 2015, plusieurs de ces instances locales ont reçu des candidats FN dans le cadre des régionales. Le Medef Ile-de-France a ainsi invité tous les candidats à débattre avec des chefs d’entreprise : Wallerand de Saint-Just avait été convié au même titre que Claude Bartolone ou Valérie Pécresse… C’est aussi, assurent les mauvaises langues, parce que les concurrents, comme la CPME, traitent le FN comme les autres partis.

De la même façon, Jean-Luc Mélenchon et les représentants de l’extrême gauche devraient être reçus au Medef dans le cadre de ces consultations. Preuve qu’il est loin le temps (1981), où François Ceyrac, le président du CNPF de l’époque, avait appelé entre les deux tours de la présidentielle à ne pas voter pour François Mitterrand, au motif que le programme économique du socialiste – qui ne cachait pas sa proximité avec les communistes – n’était pas tenable. En attendant, avenue Bosquet, il se dit que si Marine Le Pen (comme Jean-Luc Mélenchon) refusait l’invitation, cela serait un soulagement…

Fanny Guinochet

 

 

L’OPINION – 17/01/2017

Le drôle de jeu de François Hollande

Le chef de l’Etat renoue déjà avec la politique. Il entend préserver son destin et peser sur l’élection présidentielle. Objectif : rassembler la gauche, de Macron au vainqueur de la primaire

De plus en plus de proches de François Hollande prennent position pour Emmanuel Macron. Le Président a, de son côté, snobé le deuxième débat de la primaire. Il attend le deuxième tour, avant d’intervenir dans l’élection présidentielle.

Jusqu’au bout de son quinquennat, François Hollande aura gardé le don de plonger sa famille politique dans des abîmes de perplexité, voire d’incompréhension. Comment comprendre, lorsqu’on est militant socialiste, ou pire, candidat à la primaire de la gauche, et que l’on cherche à mobiliser les Français autour d’un scrutin dont le taux de participation sera décisif pour la suite, que le Président préfère s’afficher au théâtre dimanche soir, au lieu de suivre le deuxième débat à la télévision ? Quel sens donner à ce détachement ostensible ? D’ailleurs, faut-il lui donner une signification politique, ou simplement y voir un acte manqué, relevant de la psychanalyse ? « Comme toujours avec Hollande, c’est tout et le contraire de tout, balaie un ministre bien incapable de répondre. Il nous a épuisés pendant cinq ans, je renonce à comprendre. »

« Ne pensez pas un seul instant que François Hollande ne suit pas cette élection primaire avec intérêt, et qu’il ne souhaite pas la victoire de celui qui peut représenter, celui qui a assumé, les responsabilités du pouvoir, qui assume le bilan et qui ouvre d’autres choix », assurait le candidat Manuel Valls sur RTL le 4 janvier. Démenti dix jours plus tard. Non seulement le soutien de François Hollande ne viendra pas (« Si Hollande veut garder des amis, il vaut mieux qu’il se taise ! », affirme un élu hollandais ne pardonnant pas à Manuel Valls d’avoir poussé le Président à renoncer), mais en plus, il a choisi de manifester son désintérêt pour la compétition entre ses anciens ministres. « Il a vraiment décidé de nous pourrir la primaire », enrageait lundi matin l’un des porte-parole de l’ancien chef du gouvernement.

Etats d’âme. C’est que François Hollande, depuis quelques jours, laisse transparaître ses états d’âme. En déplacement au Mali, samedi, il a confié ressentir, au terme de son mandat, « un goût d’inachevé qui aurait dû finalement justifier d’autres prétentions. » Le lendemain, son premier Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a vu François Hollande en tête-à-tête jeudi dernier, reconnaissait sur France 3 que le Président « regrette sans doute » sa décision de ne pas se représenter…

Son escapade dominicale démontre pourtant bien que François Hollande se remet à faire de la politique, après quelques semaines d’atonie. « Il est le seul à pouvoir rassembler la gauche, et il est clair qu’il n’a pas pris sa retraite », estime un fidèle

Faut-il voir dans ce geste la preuve que François Hollande, comme une grande majorité de Français, ne s’intéresse pas à l’exercice de la primaire ? Qu’il méprise ceux qui ont pu le critiquer tout au long de son quinquennat, voire le pousser à renoncer ? Et qui dimanche, ne l’ont cité que pour le remercier de n’être pas candidat ? Alors qu’il aurait, estime-t-il sans doute, fait beaucoup mieux qu’eux dans les débats… « Le Président n’est jamais dans l’aigreur, au pire dans l’indifférence », observe l’un de ses proches depuis des décennies. A l’Elysée, on souligne qu’il est « libre, et qu’il n’avait pas mis en scène » sa sortie au théâtre. Et surtout, qu’il a bien regardé le débat, de retour à l’Elysée…

Son escapade dominicale démontre pourtant bien que François Hollande se remet à faire de la politique, après quelques semaines d’atonie. L’Elysée bruisse des allées et venues de proches et de moins proches, qui ont retrouvé le chemin de son bureau. « Il est le seul à pouvoir rassembler la gauche, et il est clair qu’il n’a pas pris sa retraite », estime un fidèle. François Hollande recommence à songer à son avenir politique.

« François Hollande n’a pas été battu. Il laisse tout ouvert », assure-t-on rue de Solférino. Libre de se taire ou d’intervenir dans la campagne présidentielle après la primaire ? De soutenir son ex-Premier ministre Manuel Valls, qualifié de « Brutus » par ses proches, si celui-ci emporte la primaire ? De soutenir son fils spirituel Emmanuel Macron, sur lequel il s’est tellement trompé, si celui-ci représente une chance pour la gauche ? « Ce n’est pas un revanchard, glisse un hiérarque du PS. Il ne fait pas du Mitterrand ».

Libre. Aujourd’hui, il est clair que le Chef de l’Etat veut peser et ne pas rester silencieux, tel une ombre dans son château. « Il est libre, il n’est plus tenu par les jeux d’appareils, il n’a de compte à rendre à personne, assure l’un de ses conseillers. Mais il est attentif à ce qui est bon pour la gauche et pour la France, et se prononcera en février. » En disant ou en laissant dire, en tout cas en agissant aux vues du résultat de la primaire et des sondages qui vont se multiplier

D’autant qu’aujourd’hui, selon certains de ses proches, François Hollande estime que la présidentielle est « jouable », et que la gauche rassemblée pourrait l’emporter contre un François Fillon lui-même dans l’incapacité de rassembler toute la droite. Et surtout, François Hollande réfléchirait à la meilleure façon de préserver son bilan.

Il n’a échappé à personne que la plupart de ses proches en pincent pour Emmanuel Macron. Ses amis Jean-Pierre Mignard, parrain de deux de ses enfants, et Dominique Villemot, avocat, ont annoncé leur soutien à l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée. Ségolène Royal, son ex-compagne, multiplie les déclarations flatteuses pour le candidat En Marche ! Mais un soutien de l’ancien Premier secrétaire du PS à Emmanuel Macron, de préférence au candidat issu du Parti socialiste, est impensable pour de nombreux socialistes. « Il ne peut pas, affirme l’un de ces ministres qui n’ont pas pris position dans la primaire. Il souhaite forcément que Valls soit désigné, dans l’espoir qu’on sauve l’essentiel. » « Hollande se fout de tout, mais le seul truc auquel il reste attaché, c’est le PS », confirme un haut responsable du parti.

Paix des braves. A moins que François Hollande n’ait un autre scénario en tête. Il n’a pas échappé au Président que le vif enthousiasme autour d’Emmanuel Macron ne se traduit guère, pour l’instant, en intentions de vote sonnantes et trébuchantes. Le candidat progressiste plafonne autour de 20 % des intentions de vote. Si Manuel Valls sort vainqueur de la primaire, il gagnera quelques points, se rapprochant probablement de son ancien ministre. Une lutte au couteau s’engagera alors entre les deux hommes, surtout si la primaire est un succès en termes de participation. Le Président se voit-il en artisan de la paix des braves, vers lequel les socialistes se tourneront pour sauver la gauche écartelée ? Une nouvelle histoire commence après le 29 janvier, dans laquelle, comme le répète souvent Manuel Valls, « rien n’est écrit ».

Jean-Jérôme Bertolus et Nathalie Segaunes

 

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 17/01/2017

Theresa May : «Nous ne garderons pas un pied dans l’UE et un pied dehors»

VIDÉO – La première ministre britannique dévoile ce mardi ses objectifs pour le Brexit. Elle privilégie une séparation radicale de l’Europe, et la sortie de la Grande-Bretagne du marché unique.

Theresa May s’apprête à sortir de l’ambiguïté pour faire taire les débats sur le type de relation que la Grande-Bretagne ambitionne de conserver avec l’Union européenne après sa sortie. Elle va préciser qu’il ne s’agira «pas d’une appartenance partielle, associée ou quoi que ce soit qui nous laisse un pied dedans, un pied dehors», selon des extraits d’un discours prévu à Londres à la mi-journée, dont Le Figaro a pu prendre connaissance.

Une façon de signifier la sortie du marché unique européen et peut-être aussi de l’union douanière, sujets de vives controverses au Royaume-Uni et en Europe depuis le référendum de juin. Même si elle réfute l’expression, il s’agit bien d’un «hard Brexit», un Brexit dur. «Nous recherchons un partenariat nouveau équitable entre une Grande-Bretagne mondiale, indépendante, autonome et nos amis et alliés de l’UE», argumente Theresa May.

Chute de la livre

«Nous ne souhaitons pas adopter un modèle déjà existant pour d’autres pays», entend-elle préciser, pour écarter d’emblée toute solution à la norvégienne ou à la suisse. «Nous ne cherchons pas à conserver certains éléments de notre appartenance en partant.»

L’anticipation de ce discours a déjà fait chuter la livre sterling à son plus bas niveau depuis octobre sur les marchés des changes. La baisse risque de s’accentuer après la confirmation de ces intentions, signe d’inquiétude des milieux financiers sur les conséquences économiques de ce divorce.

Devant un parterre d’ambassadeurs de pays de l’Union européenne, Theresa May doit énumérer ses douze priorités et principes pour le Brexit. Entre autres, elle entend privilégier «certitude et clarté» – ce qui n’a pas beaucoup été le cas jusqu’à présent -, «une Grande-Bretagne plus forte», «plus juste», «vraiment mondiale». Elle promettra «de continuer à être des partenaires fiables, des alliés de bonne volonté et des amis proches». «Nous voulons continuer à acheter vos produits, vous vendre les nôtres, commercer avec vous le plus librement possible», doit-elle affirmer.

Chantage

Ces déclarations de bonnes intentions visent à dissiper les tensions déjà vives entres les Vingt-Sept et le gouvernement britannique, à qui ils ont reproché son apparente indécision à l’approche du coup d’envoi officiel des négociations de séparation, prévu fin mars. Cela n’a pas empêché l’entourage de la première ministre de confirmer, lundi, les propos tenus ce week-end par son chancelier de l’Échiquier, relevant d’un chantage envers l’UE. Le gouvernement britannique se dit «prêt» à dégainer l’arme fiscale pour faire du Royaume-Uni post-Brexit un paradis fiscal si «nous n’obtenons pas l’accord qui convient».

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/16/01003-20170116ARTFIG00388-theresa-may-nous-ne-garderons-pas-un-pied-dans-l-ue-et-un-pied-dehors.php

 

Florentin Collomp

 

 

LES ECHOS – 17/01/2017

Trump attaque Merkel, qui appelle l’Europe à prendre son destin en main

Dans une interview, le futur président américain attaque la politique d’asile « catastrophique » de la chancelière.Après le vote en faveur du Brexit, qu’il salue, il dit s’attendre à ce que d’autres pays quittent l’Union européenne.

Angela Merkel a appelé les Européens à assumer leur destin après la publication d’une interview choc de Donald Trump, qui a suscité l’émoi en Allemagne et dans le reste de l’Europe. « Je pense que nous, les Européens, avons notre destin dans nos propres mains », a déclaré la chancelière allemande. A neuf mois des élections, son leadership européen n’a jamais été aussi ­contesté par un partenaire étranger.

Dans une interview de deux pages au q uotidien populaire allemand « Bild » et au journal conservateur britannique « Times » , le président élu américain a étrillé lundi sa politique d’asile « catastrophique » et menacé le constructeur automobile allemand BMW de sanctions (lire page 6). Surtout, il a alimenté les divisions de l’Union européenne (UE) en saluant le « Brexit » et en critiquant le rôle de l’Allemagne. « Regardez l’Union européenne, c’est l’Allemagne, a déclaré le milliardaire américain, qui prend ses fonctions vendredi. Au fond, l’UE est un moyen justifiant la fin pour l’Allemagne. C’est pourquoi j’ai trouvé cela si intelligent de la part de la Grande-Bretagne de sortir », a-t-il ajouté, tout en jugeant que « s’ils n’avaient pas été contraints d’accueillir tous ces réfugiés […] on n’en serait pas arrivé au Brexit ». Le successeur de Barack Obama en est convaincu : « D’autres pays vont sortir. »

De l’eau au moulin des partis populistes

En disant cela, Donald Trump apporte de l’eau au moulin des partis populistes européens, qui se réunissent samedi pour préparer les élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. « Je ne crois pas que des commentaires qui, en quelque sorte, valorisent la division de l’Union, y compris en prévoyant de futurs départs, soient le meilleur départ dans les relations euro-atlantiques avec le nouveau président », a réagi le commissaire européen, Pierre Moscovici. A quatre jours de son investiture, le président élu américain a également rappelé ses positions critiques vis-à-vis de l’Otan, qu’il juge « obsolète », ou des sanctions contre la Russie, que partagent également le Front national en France ou l’AfD en Allemagne.

Mais il a également profité de cette interview pour menacer l’industrie automobile allemande, une vache sacrée à Berlin, qu’il avait jusqu’ici épargnée, contrairement à leurs concurrentes japonaise ou américaine. « Je dirais à BMW : si vous voulez construire une usine au Mexique sans payer de droits de douane de 35 %, vous pouvez oublie. Ce que je veux dire, c’est qu’ils devront construire leur usine aux Etats-Unis », a déclaré Donald Trump, se plaignant de voir autant de Mercedes sur la 5e Avenue à New York et peu de Chevrolet en Allemagne.

Dans l’attente de mesures concrètes

Angela Merkel, qui préside cette année le G20 et aimerait apparemment rencontrer le nouveau président américain avant le sommet de juillet, a, certes, réagi avec retenue, préférant attendre les mesures ­concrètes de Donald Trump. Ses ministres n’ont pas fait preuve de timidité. « Les Etats-Unis n’ont qu’à construire de meilleures voitures », a déclaré à « Bild » le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, tout en appelant les Européens à montrer de « l’assurance ». « Qui veut la croissance – et je pars du principe que cette administration y sera en faveur – doit être en faveur des marchés ouverts », a déclaré le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, au « Wall Street Journal ». Bref, tout en sortant ses muscles, le gouvernement allemand espère que Donald Trump reviendra à la raison. Ou qu’il sera rattrapé par la réalité, à savoir les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMT), censées limiter les barrières douanières, et la résistance politique. « Je suis sûr que les positions de Donald Trump sur l’Otan ou la politique étrangère ne trouveront pas de majorité au ­Congrès et que sa politique commerciale se heurtera à des résistances, même si l’opinion publique est en partie de son côté, juge Norbert Röttgen, député chrétien-démocrate (CDU) et chef de la commission des Affaires étrangères du Bundestag. Mais nous avons de plus en plus de raisons de prendre Donald Trump au mot ». « Nous avions déjà des différends avec l’administration Obama, y compris sur la politique économique, ajoute Josef Braml, expert des relations transatlantiques à l’Institut allemand de politique étrangère DGAP. Nous devons nous attendre au pire avec Trump. »

Les cibles et dossiers du futur président des Etats-Unis

Dans deux interviews à « Bild » et au « Times » de Londres, Donald Trump s’est montré très anti-européen. Verbatim.

Le Brexit

« Je vais vous dire, le fait que votre livre sterling tombe ? Génial ! Parce que les affaires sont formidables dans beaucoup d’endroits au Royaume-Uni. Je pense que le Brexit va finir par être quelque chose de grand. »

L’Europe

« S’ils n’avaient pas été forcés de prendre tous ces réfugiés, avec tous les problèmes que cela amène, il n’y aurait pas eu de Brexit. C’est la dernière goutte qui a fait déborder le vase. Je crois que d’autres pays vont suivre. Ca ne va pas être aussi facile de garder l’Europe que l’on croit. Et si les réfugiés continuent d’arriver à différents endroits en Europe, cela sera très difficile parce que les gens seront en colère. »

L’Union européenne

« Vous regardez l’Union européenne et vous voyez l’Allemagne. C’est en fait un instrument pour l’Allemagne. C’est pourquoi je pense que le Royaume-Uni est tellement malin de vouloir en sortir. »

La Syrie

« Nous aurions dû créer des zones de sécurité en Syrie. […] Cela aurait coûté moins cher. Et les Etats du Golfe auraient dû payer, parce que, après tout, ils ont plus d’argent que quiconque. »

L’Otan

« J’ai dit il y a longtemps que l’Otan avait des problèmes. Le premier est qu’il est obsolète, parce qu’il a été conçu il y a de nombreuses années. Deuxièmement, les pays ne paient pas ce qu’ils doivent. Et, enfin, l’Otan ne règle pas la question du terrorisme. On m’a incendié quand j’ai dit ça la première fois, et maintenant, on commence à dire que j’ai raison. »

L’Iran

« C’est l’un des deals les plus stupides que j’ai jamais vus. Où l’on rend 150 milliards à un pays, où on lui donne 1,7 milliard de dollars en liquide. »

La Russie

« Ils ont mis des sanctions sur la Russie, voyons voir si nous pouvons faire de bonnes affaires avec la Russie. Déjà, je pense qu’on devrait réduire les armes nucléaires de façon substantielle. La Russie souffre des sanctions, mais je pense que quelque chose peut arriver et que beaucoup de monde en profitera. »

Poutine et Merkel

« Je vais commencer par leur faire confiance, mais on verra combien de temps cela dure. Cela ne durera peut-être pas longtemps du tout. »

Twitter

« Ce qui est intéressant avec Twitter, c’est qu’il faut être très précis. Quand je dis quelque chose en public ou à des journaux, et que ça n’est pas reproduit avec précision, ça n’est vraiment pas bien. On ne peut pas faire grand-chose contre. Quand on tweete – et je suis prudent -, c’est exact, très exact, et ça fait du « Breaking News ». »

Thibaut Madelin

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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