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Revue de presse du MEDEF IDF du 19 janvier 2017

2017-03-02T07:07:16+01:00Mots-clés : , , , |

:: ILE-DE-FRANCE

LES ECHOS – 19/01/2017

Actus franciliennes

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 19/01/2017

La suppression des branches professionnelles est lancée

L’exécutif veut passer de 700 à 200 branches.

Leur nom fleurait bon le XIXe siècle et leur activité était souvent en voie d’extinction. Par un arrêté du 5 janvier, neuf branches professionnelles ont disparu, en fusionnant avec des structures plus importantes. Ainsi celle «des tisseurs à domicile rubanier de la région de Saint-Étienne», avec ses quelque 300 salariés, a rejoint l’industrie textile, tandis que celle de «la tapisserie d’art d’Aubusson-Felletin» a été absorbée par la branche «fabrication de l’ameublement». Et encore n’est-ce que la face émergée de l’iceberg.

Car cet arrêté fait partie d’un vaste plan de restructuration des branches lancé par le gouvernement. L’objectif de la loi El Khomri, qui reprend la philosophie de la réforme de la formation de 2014, est clair: passer de 700 branches (hors agriculture) à 200 d’ici à l’été 2019. Soit un niveau équivalent à celui de l’Allemagne, qui en compte 250. Cette restructuration est nécessaire pour rendre le système social plus efficace. Trop petites, de nombreuses branches ne peuvent aujourd’hui assurer les missions qui leur sont dévolues.

Or ces dernières ne sont pas minces. Les accords signés par le patronat et les syndicats d’une branche déterminent notamment les grilles de rémunérations des salariés du secteur d’activité. Les branches sont en charge de la mise au point d’un référentiel des tâches pénibles, pour aider les entreprises à abonder les comptes pénibilité de leurs salariés. Et la loi travail, même si elle renforce l’accord d’entreprise, n’a pas tué la branche, au contraire. Il leur reviendra par exemple de mettre au point des «accords types», que pourront utiliser les PME de moins de 50 salariés si elles souhaitent réaménager le temps de travail.

Théoriquement, le ministère du Travail peut imposer des fusions et suppressions de branches. «Mais jusqu’à présent, nous avons toujours travaillé en accord avec les partenaires sociaux», souligne-t-on Rue de Grenelle. Les pouvoirs publics ont choisi d’agir par étapes, en s’attaquant d’abord aux 300 branches plus faciles à restructurer car locales ou n’ayant mené aucune négociation depuis quinze ans ou ayant peu de salariés.

Pas de salariés lésés

Sur ce lot, 140 branches ont déjà disparu en 2016: les 9 de l’arrêté, mais aussi de nombreuses branches territoriales, supprimées au profit des branches nationales du même secteur. On y trouve les cafés-hôtels-restaurants de Seine-Maritime ou de l’Isère, le notariat de Colmar, la boulangerie de Haute-Garonne… Reste 168 branches à traiter rapidement, concentrées dans deux secteurs. «Dans la métallurgie, où il s’agit surtout de supprimer des branches locales, les travaux avancent bien et devraient être bouclés d’ici à la fin de l’année. Dans le BTP, le chantier est lancé, mais il est complexe car il existe des conventions collectives locales, par taille d’entreprise…», précise le ministère du Travail.

Le plus dur viendra toutefois par la suite lorsqu’il faudra regrouper des branches importantes. «Certaines ont déjà pris contact avec nous pour fusionner», confie-t-on au ministère. Il n’empêche, ce sera à la future majorité de gérer ce dossier, avec des enjeux plus lourds. D’ailleurs, la loi prévoit un délai de cinq ans pour harmoniser les règles sociales entre branches fusionnées. Avec comme philosophie de ne pas léser les salariés, ce qui devrait engendrer de longues négociations.

Cécile Crouzel

 

 

LE FIGARO – 19/01/2017

La baisse de l’impôt sur les sociétés aura un coût

 

Schneider Electric a revalorisé de 120 millions d’euros sa « position nette d’impôts différés »

Les résultats de certains groupes seront impactés.

Attention, effet collatéral! Saluée comme il se doit par le patronat, la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS), de 33,33 % à 28 % d’ici à 2020 pour toutes les entreprises, n’en provoque pas moins des conséquences… négatives pour certains grands groupes. C’est Schneider Electric qui a, le premier, vendu la mèche. La baisse de l’IS est «une nouvelle positive», salue le groupe dans un communiqué publié le 9 janvier. Mais «ce changement conduit à un impact négatif de 120 millions d’euros sur le résultat du groupe à fin 2016», ajoute-t-il.

Une baisse d’impôt qui pénalise les résultats comptables d’une entreprise, voilà qui est paradoxal. Cet effet collatéral est, en réalité, dû à la possibilité pour les entreprises de conserver dans leurs comptes les déficits passés, afin de les déduire de leurs bénéfices futurs et de réduire ainsi leur imposition. Or ce «stock» de pertes n’est valorisé qu’à hauteur des futures économies d’impôts qu’il permettra de générer. Comme le taux d’IS baissera de 33,33 % à 28 % d’ici à 2020, la valeur des déficits que les entreprises gardent en soute pour éponger une partie de leurs impôts à cette échéance fond donc d’autant. Et voilà pourquoi Schneider Electric a revalorisé de 120 millions d’euros sa «position nette d’impôts différés».

L’industriel n’est pas le seul groupe à faire face à cette problématique. «Nombre d’entreprises ont connu des exercices difficiles après la crise de 2007-2008, relève Jean-Pierre Lieb, avocat associé chez EY. Celles-ci ont donc encore des stocks de déficits à déduire de leurs impôts.» À noter toutefois que seuls sont touchés les groupes qui prévoient d’utiliser une partie de leurs déficits passés pour réduire leur impôt en 2020 au plus tôt. A contrario, les entreprises qui ont bénéficié d’un report d’imposition, du fait d’une restructuration par exemple, voient leur dette à l’égard du fisc diminuer avec le futur taux d’IS à 28 %.

Incertitude législative

Tirer, dès à présent, toutes les conséquences comptables d’une baisse d’impôt prévue pour 2020, cela pourrait paraître aventureux. Spécialement lorsqu’une élection présidentielle, qui peut chambouler la trajectoire inscrite dans la loi, se tiendra dans cinq mois. Toutefois, la norme comptable IAS, appliquée par tous les groupes européens, ne prend pas en compte ces incertitudes politiques.

«Il n’y a pas de tergiversation possible: si, à la clôture de l’exercice comptable, une décision est claire et précise, elle est applicable», explique Patrice Marteau, président de l’Association pour la participation des entreprises françaises à l’harmonisation comptable internationale (Acteo). Si le législateur décide, d’ici à 2020, de baisser davantage ou au contraire d’augmenter l’IS, les entreprises devront à nouveau s’adapter.

Guillaume Guichard

 

 

LE PARISIEN – 19/01/2017

Assurance emprunteur : cette mesure va vous faire économiser des centaines d’euros par an !

Si vous avez pris un crédit pour acheter votre logement, vous pourrez dès 2018 résilier à tout moment l’assurance emprunteur que vous a vendu votre banque et trouver moins cher ailleurs.

Avis aux millions de Français qui ont emprunté auprès d’une banque pour acheter leur maison ou leur appartement : cette information pourrait vous faire économiser plusieurs centaines d’euros par an !

Jusqu’ici, vous ne pouviez le faire qu’au cours des douze premiers mois du prêt. A partir du 1er janvier 2018, vous pourrez renégocier votre contrat d’assurance emprunteur quand bon vous semble. Plus précisément, une fois par an, à chaque date anniversaire du contrat. Au détour d’un texte sur la consommation et l’immobilier, députés et sénateurs ont voté mardi à l’unanimité — chose rare ! — une mesure pour faciliter la concurrence.

De quoi s’agit-il ? Réclamée par les banques lorsqu’elles octroient un crédit à un particulier, l’assurance emprunteur protège le client en annulant tout ou partie des mensualités si un drame bouscule sa vie : invalidité, décès du conjoint, etc. Ce produit financier peut être, en théorie, souscrit auprès de la banque ou d’un assureur extérieur. En réalité, dans 80 % des cas, la banque vend son assurancemaison. Et ce, même si elle est plus chère qu’une autre.

« L’assurance emprunteur peut représenter en ce moment jusqu’à la moitié du coût du crédit », estime Isabelle Delange, directrice générale de Securimut, l’un des leadeurs du secteur. Un récent rapport du Comité consultatif du secteur financier estime qu’elle représente plutôt 30 % du coût du crédit.

Manque de concurrence selon les parlementaires

Pour les parlementaires français, l’affaire est entendue : c’est le manque de concurrence qui plombe la facture. « La marge atteint les 50 %. C’est exorbitant », dénonce Pierre-Alain Muet, l’un des députés PS à l’origine de la fronde. « Il y a besoin de remettre de la concurrence. »

« Cette mesure est une mauvaise nouvelle pour beaucoup d’emprunteurs », conteste-t-on à la Fédération bancaire française (FBF). En cause, selon ce représentant du secteur, la mutualisation. Autrement dit, le fait qu’actuellement les jeunes paient plus que ce qu’ils devraient afin que les personnes plus âgées aient un peu moins à régler. « La mutualisation n’est pas préservée, alors qu’elle permet un accès large à l’assurance du crédit immobilier », déplore-t-on à la FBF.

Reste à savoir si cette mesure se traduira véritablement dans les faits. Car les parlementaires n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils avaient déjà voté fin 2016 dans le cadre de la loi Sapin 2 un dispositif identique, mais le texte avait été retoqué par le Conseil constitutionnel pour un problème de forme.

Notre comparatif

Paperasse, questionnaire à remplir… Changer d’assurance emprunteur demande un peu d’effort mais cela en vaut la peine, comme en témoigne la simulation réalisée par Securimut, une filiale de la Macif, pour notre journal. Pour un couple de 36 ans, empruntant 150 000 € sur 20 ans, choisir une assurance extérieure à sa banque peut permettre d’économiser 62 € par mois, soit pratiquement 15 000 € sur toute la durée de l’emprunt ! Mais quand, précisément, faut-il s’en occuper ? Lorsqu’on négocie son prêt, c’est une des solutions les plus simples. Mais c’est aussi prendre le risque de se voir refuser le prêt ou proposer un taux plus élevé… « Tout dépendra en réalité de votre pouvoir de négociation, de votre profil », estime François Carlier, délégué général de l’association de consommateurs CLCV. Bref, ça se tente ! Et si c’est un échec, n’hésitez pas à remettre le dossier sur la table assez rapidement. « Divorces, rachats de crédits… En réalité, un emprunt immobilier ne dure en moyenne que huit ans, donc n’attendez pas trop pour faire renégocier votre assurance », estime Isabelle Delange, directrice générale de Securimut.

Boris Cassel

 

::: ENTREPRISES

LE MONDE – 19/01/2017

Aéronautique : Safran veut fusionner avec Zodiac Aerospace pour former un leader mondial

La fusion des deux groupes français permettrait de créer le numéro deux mondial des équipements aéronautiques.

Le groupe français Safran a lancé, jeudi 19 janvier, une offre publique d’achat amicale (OPA) visant le spécialiste des sièges d’avions Zodiac Aerospace, suivie d’une fusion pour former un géant de plus de 20 milliards de chiffre d’affaires et 92 000 salariés (dont 45 000 en France).

La fusion permettrait de créer le numéro deux mondial des équipements aéronautiques et le numéro trois mondial de l’aéronautique hors constructeurs d’avions, avec des ventes réparties entre la propulsion et les équipements aéronautiques.

Safran, dont le premier actionnaire est l’Etat (14 % du capital et 21,9 % des droits de vote), s’est hissé au rang de numéro un mondial des moteurs d’avions, grâce à la coentreprise CFM International créée avec son partenaire américain General Electric (GE).

Zodiac souffre depuis la fin de 2014 des difficultés de son activité d’aménagement de cabines. A la fin de 2016, il s’était donné trois ans pour retrouver sa rentabilité « historique ». Le groupe, connu aussi pour avoir inventé les bateaux pneumatiques à moteur du même nom dans les années 30 avant de se tourner vers l’aéronautique, a abandonné il y a une dizaine d’années ses activités marines.

La fusion attendue en 2018

Le nouveau groupe devrait employer quelque 92 000 personnes (dont plus de 45 000 en France) et être présent dans plus de 60 pays. Ensemble, Safran et Zodiac Aerospace visent environ 2,7 milliards d’euros de résultat opérationnel courant ajusté.

La finalisation de l’offre publique est attendue à la fin du quatrième trimestre 2017 et la réalisation de la fusion au début de 2018. Cette opération entre dans le cadre de la stratégie engagée par Safran, de recentrage sur ses cœurs de métiers : l’aéronautique et la défense.

Safran avait déjà tenté de racheter Zodiac en 2010, mais avait essuyé une fin de non-recevoir des actionnaires de l’équipementier. Cette deuxième tentative est donc la bonne pour le groupe aéronautique, alors que Zodiac Aerospace était affaibli depuis la fin de 2014 par des difficultés de son activité d’aménagement de cabines. En fin d’année dernière, il s’était donné trois ans pour retrouver sa rentabilité « historique ».

Dopés par cette annonce, le titre Zodiac prenait plus de 22,05 % à la Bourse de Paris, tandis que Safran gagnait 2,04 % peu après 9 heures.

Cette nouvelle étape dans la consolidation de l’industrie aéronautique survient quelques mois après le rachat par l’équipementier aéronautique américain Rockwell Collins de son concurrent B/E Aerospace, un concurrent de Zodiac Aerospace.

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Brioche Dorée veut devenir la tête de pont des PME françaises de l’agroalimentaire

Le groupe breton Le Duff lance une place de marché destinée à séduire les restaurateurs et épiciers étrangers.

Un ovni vient d’apparaître dans la distribution alimentaire. Le groupe de restauration Le Duff, connu pour ses enseignes Brioche Dorée et Del Arte, se diversifie avec un site e-commerce. Sur Gourming.com, les PME françaises pourront exporter auprès de grossistes, restaurateurs et épiceries du monde entier. La place de marché recense déjà 5000 références, sur 10.000 prévues à terme. Parmi les 250 producteurs figurent Maître Prunille, Tarte Tropézienne, Chocolat Weiss, la Sablésienne, Cacolac…

«Nous voulons créer l’Amazon de l’alimentaire, clame Anne-Laurence Velly, directrice du digital et de l’innovation du groupe. Il y a un potentiel immense compte tenu de l’image de la France. Gourming doit permettre aux professionnels du monde entier de venir faire leur marché en ligne en choisissant parmi le meilleur du terroir français.» 25 pays européens sont desservis pour l’instant, avant les États-Unis et l’Asie dès 2018.

L’agroalimentaire français est composé essentiellement de PME dépourvues de structures à l’export

À l’origine du projet, Louis Le Duff, 70 ans, a commencé à plancher il y a deux ans, convaincu que le digital, embryonnaire chez les professionnels de l’alimentaire, pouvait permettre d’aller chercher de nouveaux clients à l’étranger. Son modèle: le supermarché XXL du géant mondial du e-commerce, dont la plateforme professionnelle Amazon Business est en plein essor. Il voit Gourming comme un vecteur idéal de l’agroalimentaire français, composé essentiellement de PME dépourvues de structures à l’export.

Gourming s’appuie sur le savoir-faire commercial et logistique de Le Duff. Très intégré, le groupe breton approvisionne ses 2000 restaurants et boulangeries sur cinq continents depuis ses sept usines. Il possède deux centres logistiques, dont un «hub» tout juste inauguré à Orly pour Gourming. Une plateforme technique a été créée par le spécialiste des places de marché, Mirakl, ainsi qu’un centre d’appels multilingue. Au total, un investissement de «plusieurs millions d’euros».

25% de commission

Louis Le Duff, nouveau héraut de l’agroalimentaire tricolore? «Cette initiative est liée aux valeurs de Le Duff, qui a toujours eu le souci de valoriser les produits de qualité et d’aller de la fourche à la fourchette», explique Anne-Laurence Velly. C’est un relais de croissance. «Cette activité, encore exploratoire, pourrait devenir le troisième pilier de l’entreprise au côté de la restauration (70 % du chiffre d’affaires total, soit 2 milliards d’euros en 2015) et de la boulangerie industrielle (30 %, avec le pain Bridor notamment)», ajoute la dirigeante.

Le Duff prélève une commission de 25 % sur chaque transaction, contre 15 % en moyenne sur une place de marché classique, et facture 100 euros le référencement. «Nous proposons un service clés en main aux producteurs qui inclut le transport, la logistique et l’administratif, y compris les contraintes réglementaires liées à l’export», justifie Anne-Laurence Velly. Charge aux fabricants d’expédier leurs produits à Orly. Le groupe breton parie sur des commandes minimales de 800 euros, jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour des grossistes. Le chef milanais Danilo Ange a ainsi acheté à la société Folion, dans le Gers, ses feuilles de fruits et légumes déshydratées. Mais Le Duff devra compter avec la concurrence d’un poids lourd de la distribution, Metro, qui planche sur un projet français de place de marché alimentaire.

Keren Lentschner

 

 

LE MONDE – 19/01/2017

Grippe aviaire : la filière foie gras estime ses pertes à 120 millions d’euros

Le gouvernement a imposé au début de janvier l’abattage préventif de centaines de milliers d’oies et de canards, dans une zone étendue deux fois depuis, et qui englobe désormais 232 communes.

Eleveurs et industriels de la filière foie gras ont nettement revu à la hausse leurs pertes causées par la grippe aviaire, soit 120 millions d’euros, a fait savoir mercredi 18 janvier le président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui prévoit un plan de quinze mesures pour éviter une nouvelle crise à l’avenir.

Les pertes sont calculées pour l’ensemble de la filière, « de l’accouvage à la transformation en passant par les éleveurs et les gaveurs », a déclaré Christophe Barrailh, précisant que cette somme inclut « les pertes directes liées à l’abattage et également (celles) liées au vide sanitaire (…) qui a déjà commencé pour certaines zones ».

Des abattages préventifs

L’épizootie d’influenza aviaire H5N8 qui sévit depuis décembre dans les élevages du Sud-Ouest – 136 exploitations infectées mardi, essentiellement dans le Gers et les Landes – a conduit le gouvernement à imposer au début de janvier des abattages préventifs de centaines de milliers d’oies et de canards, dans une zone étendue deux fois depuis, et qui englobe désormais 232 communes.

« Du fait de l’extension des zones, avec des abattages supplémentaires programmés », le Cifog a revu en nette hausse sa première estimation des pertes pour la filière, estimées à 80 millions d’euros au début du mois.

Et le coût du virus pourrait encore augmenter. « On était parti sur un volume de 1,3 million » d’animaux à abattre, « on en est à 1,5 million » et « la situation n’est toujours pas stabilisée », a ajouté M. Barrailh.

Des tests systématiques envisagés

Déjà fragilisée par l’épisode d’influenza aviaire H5N1 de l’hiver 2015-2016, l’interprofession a adopté un plan pour parer à de prochaines crises.

Le Cifog envisage notamment de « tester systématiquement » les lots de canards avant l’étape du gavage afin d’éviter de transporter des volailles contaminées, a expliqué M. Barrailh.
Dans le même ordre d’idées, dès qu’un cas suspect sera détecté par un vétérinaire, un confinement pourra être imposé « dans un périmètre à définir », sans attendre l’habituel arrêté préfectoral.

Par ailleurs, un audit « à périmètre national » sera fait « pour vérifier que les règles de biosécurité sont bien mises en place » par les producteurs, en commençant par la zone de l’épizootie en cours, dès que celle-ci sera terminée.

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Électricité, gaz : les particuliers au cœur de la bataille entre opérateurs

 

Les quatres étapes du producteur au consommateur:

(1) Production: l’énergie est produite ou importée par différents acteurs français ou étrangers.

(2) Transport: il est effectué par RTE pour l’électricité et GRTgaz ou TIGF pour le gaz. C’est un service public.

(3) Distribution ; l’acheminement local est géré par Enedis (électricité) et GrDF (gaz). C’est aussi un service public.

(4) Fourniture: les consommateurs choisissent librement leur fournisseur d’énergie.

ENQUÊTE – Les rivaux d’EDF et d’Engie multiplient les offres attractives pour se développer sur le marché des particuliers. Les opérateurs historiques ripostent.

L’année qui s’ouvre est à marquer d’une pierre blanche dans l’énergie. En juillet, cela fera exactement dix ans que les marchés du gaz et de l’électricité ont été libéralisés. Les particuliers ont la possibilité de renoncer aux tarifs réglementés que seuls peuvent proposer EDF et Engie (ex-GDF Suez) pour choisir une offre de marché, qui présente des avantages. Dix ans de concurrence déjà, mais ce n’est que depuis quelques mois que les nouveaux concurrents des opérateurs historiques – Direct Énergie, Eni, Lampiris…- mettent la pression sur les particuliers. Ils avaient attaqué en priorité le marché des entreprises et des professionnels.

Pour le marché des particuliers, c’est une guerre commerciale quasiment rue par rue, maison par maison qui est engagée, avec des campagnes de porte-à-porte pendant lesquelles les représentants ne ménagent pas leur peine. Selon le dernier baromètre annuel Énergie-Info du Médiateur national de l’énergie (en septembre 2016), 39 % des consommateurs indiquent avoir été démarchés pour souscrire une offre de fourniture d’énergie. Le démarchage se fait à la fois par téléphone (61 %), à domicile (26 %) et par courrier (23 %). ENI, l’opérateur italien, désormais numéro deux du gaz en France, reconnaît que ces visites à domicile contribuent à environ un tiers du portefeuille de nouveaux clients. Il est vrai que l’argumentaire commercial est simple. Pour EDF et Engie, il est plus compliqué d’expliquer à leurs clients qu’ils peuvent, eux aussi, proposer des prix plus intéressants que le tarif réglementé qui était le leur depuis toujours.

Très logiquement, l’offensive des nouveaux acteurs du marché de l’énergie appelle la contre-offensive des deux opérateurs historiques. Sans donner d’indication chiffrée, Engie souligne que le démarchage est un canal de vente significatif, au même titre que le téléphone ou les courriels. Il s’agit de pallier ainsi la fermeture de son réseau d’agences. «La vente à domicile est un circuit important car il permet une richesse d’échanges avec le client, explique Augustin Honorat, directeur du marché clients particuliers France d’Engie. Et pour cause, aucun autre lien ne cultive la même proximité physique en face-à-face.»

Les entreprises sont d’autant plus soigneuses à communiquer sur le porte-à-porte que le genre a mauvaise presse: pêle-mêle, les vendeurs seraient agressifs, tairaient les subtilités des contrats de gaz et d’électricité et seraient prêts à de nombreuses approximations pour décrocher une signature. Par exemple, c’est un ménage qui ratifie finalement un contrat à la fois pour le gaz et l’électricité, alors qu’une offre pour une seule énergie l’intéressait au départ.

Ou alors c’est un foyer qui prend un fournisseur pour un autre sans qu’on ait pris soin de le détromper. Parfois, les dérapages vont encore plus loin: le Médiateur indique ainsi que plusieurs consommateurs l’ont alerté «sur le fait que des démarcheurs appellent pour obtenir un rendez-vous à domicile en se présentant comme le Médiateur national de l’énergie».

Enquête de satisfaction

«Nous sommes aux antipodes de ces méthodes, dit Daniel Fava, directeur général ENI Gas & Power France. Nous prenons rendez-vous par téléphone avant les visites. Ces dernières sont le fruit de campagnes ciblées, après que nous avons identifié en amont des zones d’habitations susceptibles d’être intéressées par nos offres. Nos propositions sont d’autant plus rigoureuses qu’elles sont articulées autour de quelques critères très simples: gain par rapport aux tarifs réglementés, stabilité du prix pendant plusieurs années et aucune coercition.» Les vendeurs font ensuite l’objet d’une enquête de satisfaction et un ménage dispose de 21 jours pour se rétracter, quand la loi n’impose que 14 jours.

Les quatres étapes du producteur au consommateur: (1) Production: l’énergie est produite ou importée par différents acteurs français ou étrangers. (2) Transport: il est effectué par RTE pour l’électricité et GRTgaz ou TIGF pour le gaz. C’est un service public. (3) Distribution ; l’acheminement local est géré par Enedis (électricité) et GrDF (gaz). C’est aussi un service public. (4) Fourniture: les consommateurs choisissent librement leur fournisseur d’énergie.

Chez Engie, Augustin Honorat indique que le groupe a recours dans le cadre de ce démarchage «à des prestataires externes reconnus, sélectionnés au terme d’un appel d’offres et dont les personnels sont spécialement formés aux offres énergétiques et à l’éthique commerciale. Non seulement nous mettons en garde ces partenaires contre la moindre velléité de vente forcée mais les dérives sont tout de suite sanctionnées et le contrat annulé si le client le demande.»

Preuve que le domaine reste malgré tout très sensible, certains opérateurs ont décidé de renoncer au porte-à-porte, comme Direct Énergie qui l’a utilisé lors du démarrage de l’entreprise.

EDF ne l’a jamais utilisé, soulignant que le démarchage à domicile ne correspond pas à sa politique de relation clients et à son image de marque. Le groupe estime disposer d’autres compétences pour asseoir son développement commercial. Il est vrai que le groupe reste très solidement implanté avec une part de marché proche de 90 % chez les particuliers contre 76 % pour Engie.

Quel que soit le cas de figure, la bataille est d’autant plus vive les fournisseurs n’ont jamais été aussi nombreux. Ces derniers mois, plusieurs nouveaux acteurs opérateurs ont fait leur apparition comme ekWateur ou Plüm Énergie. Disposant de moyens limités par rapport aux géants du secteur, ils font des offres plus ciblées. Par exemple, Plüm Énergie entend proposer à ses clients «une véritable méthode pour diminuer significativement leur consommation d’électricité». Comme ces impétrants ne peuvent pas lancer de grandes offensives commerciales, ils misent beaucoup sur le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux. Chacun suit son propre chemin.

Attention aux démarcheurs indélicats

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a été victime d’étranges comportements. Cette autorité administrative vient ainsi d’être alertée que des démarcheurs se présentaient en son nom pour inciter des consommateurs ou des clients professionnels (commerçants, artisans, PME…) à acheter des matériels électriques (panneaux photovoltaïques, ampoules basse consommation, condensateurs…). Ces prétendus représentants indiquent aux consommateurs qu’ils ont l’obligation réglementaire de se procurer ces équipements, sous peine de sanctions. La CRE précise qu’elle a saisi le procureur de la République et que le dossier a également été transmis à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Frédéric de Monicault

 

::: SOCIAL

LES ECHOS – 19/01/2017

Dentistes : l’assurance-maladie lâche du lest avant la dernière négociation

 

Jeudi et vendredi, les trois syndicats de chirurgiens-dentistes, l’assurance-maladie (Uncam) et les complémentaires santé (Unocam)

vont tenter de conclure un avenant à leur convention quinquennale.

L’assurance-maladie rajoute 64 millions d’euros de revalorisation des tarifs.

C’est une négociation qui va être très difficile à boucler. Jeudi et vendredi, les trois syndicats de chirurgiens-dentistes, l’assurance-maladie (Uncam) et les complémentaires santé (Unocam) vont tenter de conclure un avenant à leur convention quinquennale, en vue de revaloriser les soins conservateurs, tout en réduisant le prix des prothèses. L’Uncam a formulé ses propositions de la dernière chance, dans un document auquel « Les Echos » ont eu accès. Elle propose une rallonge financière pour les dentistes, alors que deux syndicats sur trois ont quitté la table des négociations lors de la dernière séance, le 6 janvier.

Il est d’ores et déjà improbable que le syndicat numéro un, la FSDL, signe. En effet, l’enveloppe globale proposée par l’assurance-maladie, et qui serait cofinancée avec les assureurs complémentaires, s’élève à 807 millions d’euros par an dès 2021, avec une montée en charge sur quatre ans. « Nous avons fait nos calculs. Pour équilibrer l’activité des dentistes, il faudrait investir 2,7 milliards d’euros, on est loin du compte ! » souligne Patrick Solera, le président de la FSDL. Le syndicaliste voit d’un assez mauvais oeil l’introduction de plafonds conventionnels sur les soins prothétiques, qui sont aujourd’hui totalement libres. « Les plafonds sont bas, et ils resteront bloqués pendant trente ans », soupçonne-t-il.

Possibilité de dérogation

Sans la FSDL, il faudra donc que la CNSD, l’autre syndicat détenant plus de 30 % des voix, soit signataire de l’avenant. L’Union dentaire, le troisième syndicat, devra aussi s’abstenir de voter contre. Ils ont un pistolet sur la tempe, car, s’il n’y a pas d’accord, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, compte plafonner les tarifs les plus coûteux sans passer par la case conventionnelle. Elle a fait voter cette possibilité de dérogation à la négociation professionnelle à l’automne.

Le dernier projet de l’assurance-maladie rajoute une hausse de 64 millions d’euros des tarifs pour atteindre 807 millions d’euros. Dans le détail, les forfaits CMU-C sont revalorisés de 30 millions d’euros par rapport à la proposition précédente, soit 82 millions supplémentaires au bout de quatre ans. Les revalorisations d’actes et créations d’actes (couronne transitoire, coiffage pulpaire, consultation d’urgence) bondissent de 148 millions d’euros par rapport au 6 janvier, à 693 millions d’euros. Mais cette hausse est en partie compensée par la baisse de 107 millions du tarif de l’inlay-core. De plus, les sommes allouées à la prévention, en particulier la parodontie pour les diabétiques, sont revues à la baisse de 14 millions, chiffrant désormais 23 millions.

Par ailleurs, les plafonds imposés aux tarifs libres sont un peu rehaussés, en sorte que la perte de recettes pour les dentistes se limiterait à 465 millions d’euros au bout de quatre ans. En fin de compte, les professionnels libéraux gagneraient en net 341 millions d’euros supplémentaires dès 2021, soit 42 % de l’enveloppe totale promise. L’amélioration est assez nette par rapport aux 272 millions du projet du 6 janvier (35 % de l’enveloppe), et surtout aux 176 millions du projet du 14 décembre…

Solveig Godeluck

 

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Les salariés de BN se mobilisent ce jeudi contre la vente de l’usine nantaise

Les employés de la Biscuiterie Nantaise (BN) se rassemblent ce jeudi suite aux rumeurs de rachat du site de Vertou (Loire-Atlantique).

Agitation au pays du fameux BN. L’intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC ont en effet appelé les employés de la Biscuiterie Nantaise (BN) de Vertou en Loire-Atlantique, près de Nantes, à se mobiliser en cessant de travailler ce jeudi et à participer à une assemblée générale sur le site de Vertou. Cette mobilisation fait suite aux rumeurs de rachat de l’usine qui fabrique les célèbres biscuits fourrés. Les syndicats ont invité les élus locaux à participer à cette manifestation.

Lors du comité d’entreprise du jeudi 12 janvier, la direction a confirmé qu’un groupe avait visité le site sans communiquer l’identité des visiteurs.

L’usine risque donc d’être vendue trois ans après le rachat d’United Biscuit, propriétaire de BN, par la holding turque Yildiz. Ce projet soulève des inquiétudes quant au futur de l’usine BN de Vertou qui emploie environ 400 salariés.

United Biscuit aurait mis en vente la biscuiterie a révélé le Figaro. Parmi les acheteurs intéressés figureraient au moins trois fonds dont un Français et un Canadien. Et un Hollandais qui serait le candidat principal avec la biscuiterie Continental Bakeries. Le montant de cession envisagé serait d’environ 20 à 30 millions d’euros pour BN, qui réalise environ 80 millions d’euros de chiffre d’affaires mais qui ne gagne pas d’argent.

Gaëtan Lebrun

 

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 19/01/2017

Primaire à gauche : tensions dans la dernière ligne droite

Les candidats enchaînent les meetings et n’hésitent plus à s’attaquer directement, à quatre jour du premier tour et alors que se tient, jeudi, le dernier débat télévisé.

Pour accéder à la salle, il faut suivre les affiches « salle de pesée ». A quatre jours du premier tour de la primaire à gauche, dimanche 22 janvier, l’image fait sourire, tant chaque candidat a décidé de montrer ses muscles politiques. Mercredi soir 18, à la veille du troisième et dernier débat télévisé, Benoît Hamon donnait un meeting à Paris, à… l’Institut du judo. Au même moment, Arnaud Montebourg réunissait aussi ses troupes dans la capitale, dans le gymnase Jean-Jaurès, situé dans le 19e arrondissement. Vendredi soir, ce seront Manuel Valls et Vincent Peillon qui mobiliseront, à leur tour, à Paris.

A l’approche du vote, le ton se durcit entre les candidats. Chacun le sait, les dernières heures d’une campagne sont souvent décisives. « Les enjeux d’une primaire s’imposent dans les derniers jours », expliquait Manuel Valls, mardi soir, dans le TGV qui le ramenait de Rennes.

Benoît Hamon est en confiance, il est le candidat qui, incontestablement, enregistre une dynamique depuis plusieurs semaines. Pour preuve, selon lui, il est devenu la cible numéro un de ses concurrents. En meeting à Boisseuil (Haute-Vienne), près de Limoges, M. Valls l’a plusieurs fois attaqué sans le nommer mercredi soir. Pour l’ancien premier ministre, M. Hamon incarne la gauche « déconnectée du monde » quand lui a les pieds pleinement dans le « réel ».

« C’est facile de faire sauter les interdits »

« C’est facile de promettre l’impossible lorsqu’on sait au fond de soi que l’on n’en sera jamais comptable. C’est facile de dire ouvrez les frontières, laissez entrer tout le monde, soyez généreux !. C’est facile de faire sauter les interdits. Il est plus dur de combattre la délinquance, les trafics et les cambriolages ! », a critiqué M. Valls qui s’est présenté, lui, comme « la gauche de l’état d’urgence ».

Pendant près de deux heures, le député des Yvelines a défendu ses principales mesures taxées d’irréalisme par ses concurrents. Revenu universel, 49.3 citoyen, mise en place d’une police de contrôle des discriminations… « Il y a quatre mois, on ne parlait à gauche que d’identité, de sécurité, de fermeté. Aujourd’hui, on parle revenu universel, nouveau modèle de développement, transition énergétique… C’est déjà une victoire acquise », triomphe l’ancien ministre de l’éducation nationale devant ses supporters.

Porté par les sondages et une affluence réelle dans ses meetings, il s’en prend même à Emmanuel Macron qui menace l’après-primaire pour le PS. « Un homme de gauche choisi par le peuple de gauche devrait se désister devant un sondage d’opinion ? Jamais ! », tonne-t-il sous les applaudissements.

Hamon pointé du doigt

De son côté, M. Montebourg a répété que ses propositions n’étaient pas « expérimentales » pour 2022 mais applicables « dans quatre mois ». S’affichant aux côtés de l’humoriste Guy Bedos et de la figure de l’aile gauche du PS, Gérard Filoche, l’ancien ministre de l’économie, lui aussi, a pointé du doigt M. Hamon, en se présentant comme le candidat du « travail » et de la « fiche de paie ».

Défaire « le mur des puissants », lutter contre les politiques d’austérité, restaurer la souveraineté, promouvoir le « made in France » : M. Montebourg a déroulé sa partition, dans le sillage de la primaire de 2011. Finalement, plus la compétition avance, plus les candidats redeviennent ce qu’ils sont. Manuel Valls se remet à faire du Valls. Et M. Montebourg, qui avait tenté de s’assagir et de se « présidentialiser », au risque de s’affadir, refait du Montebourg, en appelant, la voix cassée, à « reprendre le drapeau du discours du Bourget, tombé à terre, dans la poussière ».

Pour le député Christian Paul, qui coordonne le programme de l’ancien ministre du redressement productif, « la primaire se termine par un crescendo pour Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, mais l’électorat n’est pas le même : chez Hamon, c’est une gauche classique, chez Montebourg, une reconquête qui va au-delà ».

Vincent Peillon, lui aussi, veut faire mentir les pronostics qui le donnent éliminé dès le premier tour. Pour son directeur de campagne, « il y aura dimanche soir une surprise Peillon ! ». Laquelle ? « Il sera présent au second tour », affirme M. Bloche, qui revendique, à son tour, « une dynamique dans une campagne éclair ».

En conclusion de son discours, M. Hamon a cité Victor Hugo : « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est arrivée. » « Et bien, notre heure est arrivée ! », a lancé le député avant de s’offrir un bain de foule de plusieurs minutes.

  • Le mode d’emploi du dernier débat Le dernier débat des sept candidats à la primaire de la gauche se tient ce soir en direct sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde. Animé par les journalistes Léa Salamé, David Pujadas et Fabien Namias, il sera marqué par trois grands moments. Les questions économiques et sociales : les candidats seront interrogés sur la santé, l’assurance-maladie, les services publics, la fracture territoriale; le protectionnisme sera aussi abordé, tout comme le chiffrage des programmes de chacun. Carte blanche : les sept concurrents auront une minute chacun pour mettre en avant un point de leur programme. Questions internationales : les journalistes questionneront les candidats notamment sur la place de la Russie et la situation au Moyen-Orient. Comme pour les deux précédentes émissions, chaque candidat dispose d’une minute pour répondre à chaque question et d’une minute et demie pour conclure.

Solenn de Royer et Bastien Bonnefous

 

 

LES ECHOS – 19/01/2017

Logement : ce que veulent les candidats à la primaire de la gauche

 

Logement : ce que veulent les candidats à la primaire de la gauche

Le logement ne fait pas l’objet de débats très disputés parmi les 7 candidats à la primaire de la gauche.
Aucun ne remet en cause les acquis du quinquennat.

L’encadrement des loyers, oui, mais pas partout

Bien que très controversée lors de sa mise en oeuvre, l’une des mesures phares du quinquennat en matière de logement n’est pas menacée à gauche. Aucun des candidats à la primaire de la gauche, qui débattent une dernière fois ce jeudi soir à la télévision (lire aussi page 4), ne remet en cause le principe de l’encadrement des loyers aujourd’hui effectif à Paris et à partir du 1er février à Lille. Manuel Valls (PS) et Sylvia Pinel (PRG), qui ont limité sa mise en oeuvre à la capitale, défendent son intérêt dans les zones tendues et là où il est possible d’obtenir des données fiables concernant le marché locatif. Benoît Hamon (PS) en réclame l’application dans les 13 métropoles régionales, comme Arnaud Montebourg (PS), qui fait même figurer cette mesure dans son Manifeste économique publié le 4 janvier. Après une étude démontrant l’inefficacité de cette mesure à Nantes, François de Rugy (Parti écologiste) ne défend pas «  une approche idéologique » mais estime indispensable une meilleure connaissance des marchés locatifs ville par ville. Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate) reconnaît que la mesure peut être adaptée à Paris et à sa petite couronne, mais redoute ailleurs une fuite des investisseurs tentés de mieux rentabiliser leurs biens via des plates-formes de location saisonnière.

Pas touche aux quotas de logements sociaux

Mesure « de gauche », « projet de société » pour Arnaud Montebourg, l’article 55 de la loi SRU de décembre 2000, qui impose des quotas de logements sociaux aux communes les plus peuplées est intouchable. Tous les candidats défendent la mesure et se félicitent de ses avancées : la hausse du quota à 25 % par la loi Alur, la possibilité pour les préfets de se substituer aux maires récalcitrants et le renforcement du principe grâce à la loi égalité et citoyenneté. Benoît Hamon propose même de faire passer les quotas à 30 %. Il est le seul à envisager de durcir nettement les sanctions appliquées aux communes hostiles au logement social en proposant une ponction fiscale plutôt qu’une amende. A l’inverse, les maires bâtisseurs profiteraient d’une aide plus importante qu’aujourd’hui. A titre expérimental, il imagine aussi, – en concertation avec les élus -, de réquisitionner des logements vacants pour les intégrer au parc social. François de Rugy considère que la loi est «  globalement » efficace, mais souhaite veiller à l’équilibre des logements produits et, au-delà, à la mixité sociale dans le parc résidentiel.

La défiscalisation n’est plus un tabou

Drogue dure de la politique du logement depuis trente ans en France, les dispositifs qui permettent aux particuliers de baisser leurs impôts en achetant un logement neuf pour le louer portent tous le nom des ministres qui les ont initiés. Le « Pinel », dernier en date, n’est pas renié par son auteur qui le défend «  sans hésitation » et le prolongerait au-delà de 2018 si elle était élue.«  Il est reconnu par les professionnels et un signe de compétitivité pour les villes où se construisent ces types de logement », affirme la candidate du Parti radical. Manuel Valls ne remet pas non plus en cause ce «  pilier de la politique » et du plan de relance que son gouvernement a initié en septembre 2015 avec de bons résultats. Personne à gauche n’envisage plus de supprimer cet outil. Arnaud Montebourg en souligne néanmoins le coût budgétaire, 1,6 milliard pour le Pinel, contre 1,2 milliard pour le « Scellier » qui n’est plus en vigueur depuis 2012. Vincent Peillon et Jean-Luc Bennahmias, sans le renier, invitent cependant à une réflexion de fond sur la nécessité, à long terme, de ce dispositif.

Catherine Sabbah

 

 

LE PARISIEN – 19/01/2017

Benoît Hamon : « J’ai un projet de gauche… celle qui se tourne vers le futur »

DEMANDEZ LE PROGRAMME ! Quatrième et dernier invité de notre série sur la primaire de la gauche, Benoît Hamon, dont la campagne semble en pleine dynamique, présente son programme. A vous de juger.

« Je pioche, je pioche. » Confidence d’un athlète de la politique entrant dans la dernière ligne droite de sa campagne. Oui, Benoît Hamon pioche dans ses dernières réserves ce matin-là en arrivant au « Parisien » – « Aujourd’hui en France ». Avant de s’asseoir autour de la table de conférence au centre de la rédaction, le candidat se débarrasse de la chaude parka à capuche dans laquelle il était emmitouflé. Il arrive de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et doit repartir, sitôt après l’entretien, pour Bordeaux (Gironde). Son attachée de presse l’accompagne avec une valise à roulettes. Est-ce l’effet d’une dynamique de campagne qui le porte ? Il a en tout cas fait le plein hier soir, à l’Institut du judo à Paris (XIVe) lors d’un meeting où environ 3 000 personnes sont venues l’écouter.

Concentré, précis, dépourvu de toute fiche, contrairement à Manuel Valls qui étalait les siennes devant lui, le député des Yvelines déroule son programme, argumente pied à pied. Son fameux revenu universel, qui suscite les critiques et même les risées de ses rivaux — notamment à cause de son coût « astronomique » ? Le candidat, clairement positionné à l’aile gauche du PS, s’efforce de démontrer, exemples à l’appui, que c’est réalisable sans ruiner les Français. Au camp Montebourg qui taxe son programme de « gauche Carambar » — on l’ouvre et on trouve une mesure magique —, il rétorque, sûr de lui : « Ça sent la fébrilité. »

S’il ne se drape pas, comme Emmanuel Macron, dans la posture de candidat antisystème, il ne se prive pas cependant de pointer du doigts les « élites ». Celles qui critiquent, par exemple, sa proposition de « 49-3 citoyen » parce qu’elles ne veulent pas, dit-il, abandonner une once de leur pouvoir. Trois mots pour se définir, lui et son projet ? « Constance, futur et cohérence », répond-il. A vous de juger, dans cette « audition » d’une heure quarante réalisée avec le concours de la Fondation Jean Jaurès, dirigée par Gilles Finchelstein et proche du PS. Notre série Demandez le programme sur cette primaire qui reste très ouverte s’achèvera samedi, avec un comparatif et une évaluation des projets des quatre principaux candidats.

LA POLITIQUE ET LA CAMPAGNE. « Ma victoire fera bouger les lignes en dehors des rangs du PS »

Vous proposez une mesure originale : le 49-3 citoyen. Est-ce réalisable ? Ne craignez-vous pas que cela vous empêche de gouverner ?

Je propose qu’un texte de loi, voté au Parlement, puisse être validé par le peuple français via un référendum dès lors que 450 000 citoyens inscrits sur les listes électorales le demanderaient. Nous pouvons parfaitement y associer des critères de représentation géographique pour que ces électeurs soient issus d’un nombre minimum de départements. Nous pouvons aussi fixer un taux minimum de participation pour qu’il soit valide. Il y aura des garde-fous, mais cette proposition me semble essentielle si nous voulons de nouveau faire respirer la démocratie.

Si vous ne gagnez pas la primaire, vous engagez-vous à soutenir le vainqueur et à faire sa campagne ?

Je respecterai ma signature à la charte des primaires.

Donc si c’est Manuel Valls, vous le soutiendrez ?

Je respecterai ma signature. Mais si vous m’imaginez demain porte-parole, je pense que ce serait assez mal inspiré. Et pour lui, et pour moi.

Si vous gagnez, comment éviterez-vous l’exode de nombreux élus socialistes vers Macron ?

Si le seuil des 2 millions de votants est franchi, cela donnera une légitimité forte au candidat issu de la primaire. Je pense que ma victoire fera aussi bouger les lignes en dehors des rangs du PS. Donc si exode il y a, il sera à mon avis limité et neutralisé par le rassemblement qui s’opérera à gauche sur ma candidature.

Macron, c’est un danger pour le candidat socialiste ?

Sa candidature se veut ni de droite ni de gauche… mais on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. Est-il pour ou contre le maintien des 35 heures ? Que fait-il de l’ISF (impôt sur la fortune) ? Favorise-t-il les formes de travail non salariées, non encadrées en droits, comme les chauffeurs de VTC par exemple ? Continue-t-il à défiscaliser les actions gratuites et à moins bien payer les heures supplémentaires, bref à mieux rémunérer le capital et moins bien le travail ? La casse des droits du travail ne peut pas constituer un projet d’émancipation et de progrès social.

Vous avez un programme très calibré à gauche, comme celui de Fillon l’était à droite dans l’autre primaire. N’est-ce pas trop tactique ?

On dit que mon programme est calibré à gauche. Je l’ai pensé comme un projet résolument de gauche, mais pas n’importe laquelle, celle qui se tourne vers le futur. Si mon projet suscite de l’intérêt, c’est parce qu’il part de situations vécues, comme la difficile insertion professionnelle des jeunes, pour essayer de penser les cinq, dix, vingt prochaines années. La crise écologique que nous vivons nous force à prendre conscience de cet impératif du long terme.

Vous critiquez la république monarchique et le président vu comme un homme providentiel. Si vous êtes élu, vous installerez-vous à l’Elysée ?

Oui.

TERRORISME ET JUSTICE. « Je veux moins de délinquants fabriqués par la prison »

Comment mieux lutter aujourd’hui contre le terrorisme ?

Je veux donner un cadre légal et des capacités budgétaires au coordinateur national du renseignement, placé sous la responsabilité du Premier ministre. Il faut aussi améliorer la coopération entre nos divers services de renseignement, et faire en sorte que nous disposions demain d’une agence européenne du renseignement. Je suis élu d’un territoire (député des Yvelines) où je vois concrètement l’utilité du renseignement territorial. Il est, hélas, soumis aux mêmes contraintes budgétaires que n’importe quel service de la police nationale. Il est affaibli et il faut le muscler.

Vous êtes favorable à un meilleur accueil des réfugiés…

Je souhaite la création d’un visa humanitaire qui permette d’identifier, dès le départ, les candidats à l’exil et leur ouvrir une voie légale d’accès au territoire français. Je veux aussi m’inspirer du modèle allemand. En consacrant davantage de moyens à l’apprentissage de la langue des demandeurs d’asile et en leur permettant, au-delà d’un délai de trois mois, de travailler sous certaines conditions. C’est ce qui a permis en Allemagne l’intégration de centaines de milliers de réfugiés. Il faut favoriser un modèle plus harmonieux et plus hospitalier. Car notre sécurité, c’est leur développement.

Vous proposez la mise en place de bureaux de vote dans les prisons. Pour quelles raisons ?

Je suis frappé par la faible participation des détenus aux élections alors que seule une minorité d’entre eux sont déchus de leurs droits civiques. Je souhaite aussi donner plus de moyens au service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) pour favoriser la réinsertion des détenus. L’alternative à la détention est, parfois, la meilleure manière pour comprendre le sens de sa faute et de sa punition, et ainsi favoriser. Je veux qu’il y ait moins de délinquants et surtout moins de délinquants fabriqués par la prison.

ÉDUCATION ET SANTÉ. « Repenser la carte scolaire »

Pour lutter contre l’échec scolaire, seriez-vous prêt à affecter, de manière contraignante, les professeurs les plus expérimentés dans les zones en difficulté ?

Je ne crois pas que des mesures coercitives permettent de mieux faire fonctionner l’école. Si un enseignant est obligé d’aller dans un endroit sans s’intégrer harmonieusement au projet pédagogique, nous raterons l’objectif de lutter contre les inégalités. Je propose par exemple la création de postes de professeurs surnuméraires inter-degrés, entre le CM 2 et la 6e, qui puissent dédoubler des classes et améliorer le passage entre l’école et le collège.

Vous proposez de rebâtir une carte scolaire au collège. Comment imposer cette mixité ?

Il faut se débarrasser de cette idée selon laquelle le collège ne peut pas être mixte parce qu’il est sur un territoire homogène socialement. Je propose de repenser la carte scolaire pour concevoir des bassins de recrutement mixtes. Les familles auront la possibilité de formuler un, deux, trois, quatre vœux. Il y aura ensuite un choix de recrutement qui prendra en compte les voeux des familles et l’origine sociale des enfants afin de faire en sorte que dans chaque collège, il y ait de la mixité sociale. Mais on ne peut envisager cela sans un dialogue avec l’enseignement privé.

L’Etat ne peut pas contraindre le privé à la mixité…

Non, on ne peut pas le contraindre, mais il y a un contrat entre l’Etat et l’enseignement privé. Il se discute, et il y a des contreparties. La question doit être posée en des termes plus solennels qu’elle n’a été posée jusqu’ici.

Où vos enfants sont-ils scolarisés ?

Mes filles sont dans une école publique, en banlieue parisienne. Pour ma part, j’ai fait ma scolarité dans le privé catholique.

Quelle sera votre première mesure pour la santé, si vous accédez à l’Elysée ?

Dès le début, je donnerai la liste des perturbateurs endocriniens et des pesticides qui favorisent des pubertés précoces, qui tuent trop tôt des Français et seront les responsables des scandales sanitaires de demain. Ils seront interdits, comme il sera interdit d’importer des produits fabriqués ou cultivés avec les mêmes perturbateurs endocriniens ou pesticides. Sur ces questions de santé publique, il faut poser un acte politique immédiat.

LE CAS CONCRET. Les mères voilées peuvent-elles accompagner les sorties scolaires ?

Sous couvert de faire confiance au terrain, on laisse les enseignants bien seuls pour appliquer la laïcité. L’accompagnement des sorties scolaires n’est pas autorisé aux mères voilées, selon la circulaire Chatel de 2012. Najat Vallaud-Belkacem a pris la position inverse, oralement, en 2014. Si vous êtes élu, abrogerez-vous la circulaire ?

Je soutiens la position de la ministre. Tant que nous ne sommes pas confrontés à une situation où une mère d’élève affiche une volonté d’affirmer le primat de sa religion sur l’ordre républicain, il faut lui permettre d’accompagner les sorties scolaires. L’application de la laïcité est un travail de dentelle, je ne suis pas pour les solutions brutales venues d’en haut. Je suis intransigeant à l’égard de ceux qui se réclament d’un islam radical et qui veulent faire reculer la République. Mais certains font aujourd’hui de la laïcité un instrument anti-islam. C’est profondément injuste envers tous les Français qui pratiquent la religion musulmane.

ÉCONOMIE ET CHÔMAGE. « La loi El Khomri n’a aucune légitimité démocratique »

Faut-il garder le crédit d’impôt compétitivité emploi, qui offre des baisses de charges aux entreprises pour qu’elles investissent et emploient ?

Les études montrent que ce dispositif, très cher, s’est soldé par une hausse des marges et a augmenté les dividendes distribués aux actionnaires. L’argent public ne doit pas servir à cela. Le CICE doit être évalué. Je propose par ailleurs de créer un crédit d’innovation sociale, qui permettrait par exemple d’aider Siel bleu, qui propose de prévenir les maladies chroniques des personnes âgées grâce à de la gym douce dans 4 500 maisons de retraite. Cela évite des récidives de cancers et maintient les gens en bonne santé, à moindre coût.

Comment lutter contre les prix exorbitants de certains médicaments innovants ?

Environ 40 000 € pour un traitement contre l’hépatite C, quand on le trouve à 200 € sur le marché indien, c’est inadmissible. Je souhaite renforcer les moyens des agences publiques qui négocient avec les industriels. Si des laboratoires refusaient de baisser leurs prix, je n’exclus pas de recourir au mécanisme de « licence d’office » qui permet à l’Etat de fixer le juste prix.

Comment marcherait votre « taxe sur les robots » ?

Les charges patronales seraient assises non plus sur les salaires, mais sur la valeur ajoutée de l’entreprise. Aujourd’hui, si je passe de 40 hôtesses de caisse à 10 hôtesses et 30 portiques automatiques, mes portiques auront beau créer de la valeur, mes cotisations patronales resteront assises sur les seuls salaires. Ce n’est pas logique. La fiscalité doit s’adapter.

Vous annoncez la mort de la loi El Khomri…

Cette loi, qui n’a aucune légitimité démocratique puisque décriée par l’opinion publique, l’Assemblée, le Sénat et une majorité de syndicats, va faciliter les licenciements dans les entreprises bénéficiaires, et permettre par un simple accord d’entreprise de moins payer les heures supplémentaires. Nous la remplacerons par une vraie loi Travail, qui définira le burn-out comme une maladie professionnelle, facilitera la baisse du temps de travail… Notre exigence sera celle de la bienveillance envers les salariés.

Le chômage des jeunes dépasse les 25 %, comment leur donner un travail, un avenir ?

Tout ce qui a été fait ne marche pas. La seule chose qu’on nous propose, c’est ce deal à l’anglo-saxonne : un chômage qui baisse contre une pauvreté en hausse. Je n’en veux pas ! Il faut changer de paradigme, et c’est un défi de l’expliquer : le travail se raréfie, alors partageons-le différemment. En France, le « partage » du travail est injuste : d’un côté, des millions de chômeurs, de l’autre, un grand nombre de travailleurs qui ne s’épanouissent pas. Le revenu universel que je propose permettra à ceux qui le souhaitent de baisser leur temps de travail — ce qui générera des embauches. Ce revenu universel, s’appliquant pour commencer aux jeunes, libérera une partie des 600 000 emplois étudiants.

SA MESURE PHARE. Le revenu universel

Comment marcherait le revenu universel, dont vous dites qu’il serait « la grande mesure structurante » de votre quinquennat ?

Prenons deux personnes au smic, qui touchent leur salaire plus le revenu universel : si elles le veulent, elles pourront réorganiser leur vie. Dans certains métiers, ceux qui peuvent baisser leur temps de travail sans perdre trop de pouvoir d’achat font ce choix. Mon objectif, c’est le salarié d’un abattoir, en Bretagne, qui pourrait passer à un deux tiers-temps grâce à ce revenu pour retrouver la maîtrise de sa vie, se former à un autre métier, etc.

N’utiliseront-ils pas cette somme pour gagner en pouvoir d’achat ?

Et alors ? Cela fera circuler l’argent. Je ne crois pas à ce discours sur la paresse supposée des gens. Lors de la création du RMI sous Rocard, ou de la CMU sous Aubry, on entendait déjà ça. Les faits l’ont toujours infirmé.

La généralisation de ce revenu coûterait entre 300 à 400 Mds€ par an. Vous voulez effrayer les électeurs ?

Il s’agit d’une réforme par étapes. Je m’engage dès aujourd’hui pour la première : revaloriser de 10 % le RSA à 600 € par mois — quelque 2,5 millions de foyers seraient concernés — et l’étendre aux jeunes de moins de 25 ans. Et l’attribution du RSA serait automatique, afin de lutter contre la pauvreté : un tiers des personnes qui y ont droit ne le demandent pas.

Combien coûterait cette première étape ?

Avec des économistes, nous avons chiffré cette mesure à 45 Mds€, cela n’a rien d’infaisable. Nous la financerons en faisant des économies liées au redéploiement du CICE. Mais aussi grâce à la simplification de l’impôt sur le patrimoine (qui fusionnera l’ISF et la taxe foncière). Enfin, le fait de distribuer le revenu universel d’existence dégagera de nouvelles recettes grâce à la hausse de la consommation.

Vidéos : http://www.leparisien.fr/politique/j-ai-un-projet-de-gauche-celle-qui-se-tourne-vers-le-futur-19-01-2017-6587478.php

 

Entretien réalisé par Christel BRIGAUDEAU, Philippe MARTINAT, Pauline THÉVENIAUD, Odile PLICHON, Stéphane SELLAMI et Henri VERNET avec Gilles FINCHELSTEIN

 

 

LES ECHOS – 19/01/2017

Relance de l’apprentissage : le remède choc de Fillon

 

François Fillon mettra en avant ses propositions sur l’apprentissage, ce jeudi, à l’occasion d’un déplacement dans l’Ain.

Le candidat veut confier la gestion des lycées professionnels aux régions.
Les diplômes resteront nationaux, mais les entreprises doivent être associées.

L’apprentissage en France selon François Fillon ? C’est simple, résume Pierre Danon, qui a travaillé le dossier dans son équipe de campagne : « On a tout faux. » Ce constat sans fard, le candidat Les Républicains aura l’occasion de le mettre en avant ce jeudi à l’occasion d’un déplacement dans l’Ain. Par prudence, aucun objectif quant au nombre d’apprentis visés en cas de victoire à l’élection présidentielle du candidat de la droite ne sera mis en avant, le quinquennat Sarkozy (pas plus que celui de François Hollande) n’ayant tenu ses promesses en la matière. Ce qui n’empêchera pas l’ex-Premier ministre de marquer sa volonté de redonner une « dynamique extrêmement forte » à ce dispositif. Quitte pour cela, à préconiser la mort de certains « symboles » et lâcher une bombe au ministère de l’Education nationale.

Pour François Fillon en effet, si l’apprentissage fait pâle figure en France par rapport à l’Allemagne ou la Suisse, c’est avant tout parce qu’il a été construit par l’Education nationale et non pas par le monde professionnel. Premier remède : affirmer haut et fort qu’il s’agit d’une voie d’excellence pour décrocher un travail. La gauche ne dira pas le contraire, mais risque d’accueillir plus fraîchement les autres propositions des Républicains.

Détacher des élèves de l’Education nationale

La plus explosive tient aux 1.500 lycées professionnels qui accueillent près de 666.000 élèves. François Fillon préconise de les détacher de l’Education nationale pour en confier la gestion aux régions et aux branches professionnelles, lesquelles ont déjà la charge des centre de formation en alternance, les CFA. Interpellée récemment sur ce sujet à l’Assemblée, Najat Vallaud-Belkacem a eu l’occasion de critiquer cette proposition, qui, selon elle, aboutirait aussi à «  régionaliser les diplômes ». Le programme du candidat Fillon a paré le coup en prônant de placer les référentiels de formation au sein d’une commission nationale sous tutelle du ministère de l’Education nationale, mais – là encore – en y associant étroitement branches et partenaires sociaux.

De quoi faire sauter les principaux freins à l’apprentissage ? Oui, estime un haut responsable régional pour qui les objectifs des rectorats sont de remplir leurs lycées, quand ceux des régions portent sur l’emploi, pas sûr que cela change la donne tempère un acteur de la formation, qui se demande en quoi une région sera plus efficace qu’un rectorat. « C’est un choix politique, avance-t-il, mais la vraie question est de savoir si l’on veut faire de l’apprentissage une vraie filière de formation initiale ou un instrument d’une politique de l’emploi. » François Fillon préconise aussi d’aligner le droit du travail des apprentis sur celui des salariés. En la matière, estime Béatrice Pola, avocate associée du cabinet d’avocats Proskauer, le problème vient surtout des modalités « très contraignantes » de rupture de contrat. Le candidat de la droite à l’Elysée vise aussi une exonération totale des charges patronales sur les contrats en alternance. La mesure, estimée à 765 millions, serait financée par la suppression des emplois d’avenir et contrats de génération. Elle concernerait essentiellement les contrats de professionnalisation, les contrats en apprentissage étant déjà quasiment exonérés.

Alain Ruello et Isabelle Ficek

 

 

::: INTERNATIONAL

L’EXPRESS – 19/01/2017

Brexit: la banque HSBC va bien déplacer 1000 emplois de Londres à Paris

 

Stuart Gulliver, directeur général de HSBC, a précisé que la banque n’avait pas besoin de « se presser » pour le faire.

Les dirigeants de la banque redoutent que l’activité d’investissement sur les marchés mondiaux soit touchée par la sortie du marché unique, confirmée mardi par la Première ministre Theresa May.

Le directeur général de HSBC, Stuart Gulliver, a confirmé dans une interview à Bloomberg Television qu’un millier d’emplois de son activité de banque d’investissement à Londres devraient être déplacés à Paris.

Interrogé depuis la station de ski suisse de Davos en marge du forum économique mondial, Stuart Gulliver a expliqué que parmi les divers départements de la banque au Royaume-Uni, c’est son activité d’investissement sur les marchés mondiaux qui serait touchée par la sortie du marché unique confirmée mardi par la Première ministre Theresa May.

« Pour nous, c’est la France »

« Il y ce que nous appelons l’activité de banque mondiale et de marché, et c’est celle pour laquelle j’ai dit publiquement, il y a un moment déjà, qu’il y aurait un millier d’emplois qui sont couverts par la législation européenne et qui, dans le cadre de l’accès au marché unique, devraient probablement aller en France dans notre cas », a expliqué le patron de HSBC d’après une transcription de l’interview transmise mercredi.

Interrogé sur la possibilité pour HSBC de déplacer ces activités ailleurs dans l’Union européenne, par exemple à Dublin ou Lisbonne, Stuart Gulliver a été catégorique: « Nous avons acheté le Crédit Commercial de France en 2002, donc nous avons un service bancaire universel en France. Donc pour nous, c’est la France ».

Stuart Gulliver a ajouté toutefois que la banque n’avait pas besoin de « se presser » pour le faire. La banque emploie près de 9500 salariés en France.

Le siège mondial reste à Londres

Il a précisé que l’activité qui risque d’être déplacée concernait environ 20% des revenus de sa banque d’investissement basée au Royaume-Uni, ajoutant que les activités sur les marchés des changes, obligataires et action ne devraient pas être touchées.

Hormis ses activités sur les marchés, HSBC dispose au Royaume-Uni de deux autres entités, qu’il ne modifiera pas malgré le Brexit: son siège mondial, que HSBC a décidé de maintenir à Londres, et sa banque au détail chargée des clients spécifiquement britanniques.

 

L’OPINION – 19/01/2017

Otan : l’Allemagne va accroître fortement ses dépenses de défense

 

Ursula Van der Leyen, la ministre de la Défense allemande et des soldats.

La ministre de la Défense allemande a annoncé que les dépenses militaires de son pays allaient augmenter de quatre milliards d’euros d’ici 2020.

Critiquée par Donald Trump pour ne pas respecter ses obligations financières au sein de l’Otan, l’Allemagne va renforcer substantiellement son budget militaire, a annoncé la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, mercredi 18 janvier.

Les Allemands ont répondu rapidement aux interrogations de Donald Trump sur l’organisation nord-atlantique. Le président-élu avait provoqué la consternation parmi les alliés européens en déclarant dans une interview donnée lundi 16 janvier que l’Otan était « obsolète », et en critiquant les pays membres pour ne pas assumer leur part financière de l’organisation militaire.

Un conseiller de Trump a ensuite précisé ses propos en affirmant que seulement une partie de l’Otan était obsolète tandis que Nikki Haley, désignée pour être la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, a déclaré mercredi 18 janvier que l’Alliance atlantique demeurait importante.

1,22 % du PIB. La ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, a donc repris la balle au rebond. « Nous voulons que les Américains soient clairs. ’Quelle est votre position ?’ » a-t-elle déclaré, interrogée sur la chaîne NTV. Et de poursuivre : « La chose la plus importante est la clarté. » Ursula Von der Leyen a annoncé que les dépenses militaires allaient augmenter de deux milliards d’euros en 2017 à 37 milliards d’euros, soit 1,22% du PIB. Elles atteindront 39,2 milliards d’euros d’ici 2020. « Nous avançons dans la bonne direction mais nous ne pouvons pas le faire en une année », a-t-elle plaidé.

En novembre, Angela Merkel avait reconnu que son pays ne pourrait pas, dans un avenir proche, remplir les exigences de l’Otan. Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a précisé que les dépenses d’armement, de munitions et d’autres équipements avaient augmenté de près de 11% en 2016 à 5,1 milliards d’euros et qu’elles augmenteraient encore pour atteindre six milliards cette année.

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Les adieux de Barack Obama à la présidence

VIDÉOS – Lors de sa dernière conférence de presse, mercredi, le président américain sortant a affiché son optimisme sur le long terme et sa vigilance pour le court terme.

Barack Obama a refermé sa présidence mercredi sur la même note «d’espoir» qu’ il avait amorcée. «Il y a une décence fondamentale dans ce pays, a-t-il dit. Je crois en ce pays, je crois dans le peuple américain, je crois qu’il y a plus de bon que de mauvais chez les gens. Des choses tragiques arrivent, mais si nous travaillons dur, le monde s’en porte mieux à chaque fois». Une maxime familiale résume sa philosophie: «La seule chose qui soit la fin du monde, c’est la fin du monde».

Avec l’ultime conférence de presse du 44e président, une longue séquence testamentaire a pris fin à deux jours de la passation de pouvoirs à Donald Trump. Soulignant avoir eu des discussions «cordiales, parfois longues et substantielles» avec son successeur, Obama prit acte des orientations divergentes sur le point de remplacer les siennes. «Il est dans l’ordre des choses qu’il (Trump) avance avec sa vision et ses valeurs, a-t-il dit. Je ne m’attends pas à ce qu’elles recoupent beaucoup» ses propres convictions.

Jeune retraité de 55 ans, Obama a dit vouloir souffler un peu et prendre du temps pour écrire. Mais il a tracé une ligne entre «les allers et retours de la politique» ordinaire et les «principes» qui pourraient l’amener à revenir dans le débat public: si une «discrimination systématique venait à être ratifiée sous une forme ou une autre», si des «obstructions explicites ou fonctionnelles au droit de vote» devaient apparaître, s’il y avait «un effort pour museler la liberté de parole ou la presse», si l’État «raflait des enfants (immigrés) ayant grandi ici» dans le but de les expulser, alors «je m’exprimerai», a promis le futur ex-président.

Il a d’ailleurs ouvert sa conférence de presse par un hommage appuyé aux journalistes accrédités à la Maison-Blanche, menacés de «délocalisation» hors-les-murs par certains projets de la future équipe. «C’est votre métier d’être sceptiques et de poser des questions difficiles, de faire en sorte que nous rendions des comptes» au public, a-t-il déclaré. «Votre présence ici nous a aidés à mieux travailler. J’espère que vous continuerez avec ténacité. L’Amérique a besoin de vous, la démocratie a besoin de vous».

Le placide «no drama Obama» s’est presque emporté sur les obstacles dressés à la participation électorale de toutes les communautés: «Nous sommes la seule démocratie où l’on rend le vote plus difficile. Cela nous renvoie à la ségrégation et à l’héritage de l’esclavage», a-t-il lâché. La lutte contre la fraude, qui justifie ces complications, relève des «fake news», inventions présentées comme des faits avérés sur Internet et les réseaux sociaux. «Nous avons le problème inverse» à la fraude, dit Obama.

Face à la presse, le président sortant a dû justifier ses dernières décisions, notamment celle de commuer la peine de Chelsea Manning, soldate condamnée à 35 ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks quelque 700.000 documents secrets copiés dans les ordinateurs du Pentagone. «Je me suis déterminé en fonction des particularités de ce dossier», a-t-il dit, estimant que la peine prononcée par la cour martiale en 2013 avait été «disproportionnée par rapport aux autres fuites» du même type.

Direct au sujet de Vladimir Poutine

Il a également défendu sa décision de laisser adopter à l’ONU une résolution condamnant la colonisation israélienne des territoires palestiniens: «Nous voulons au moins préserver la possibilité d’une solution à deux États. C’est une façon de tirer le signal d’alarme. L’occasion pourrait passer». En direction de son successeur, qui envisage de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem, Obama a rappelé «l’environnement volatile» dans lequel «certains gestes pourraient conduire à une explosion».

Le temps de la diplomatie étant passé, il s’est montré direct au sujet de Vladimir Poutine. «Il est dans l’intérêt de l’Amérique et du monde d’avoir une relation constructive avec la Russie. Mais après le retour de Poutine à la présidence, un état d’esprit conflictuel a rendu cette relation plus difficile». Sur la réduction des arsenaux nucléaires, «j’étais prêt à aller plus loin, mais Poutine a refusé de négocier. Il reste une grande marge (de progrès) pour Donald Trump».

Au terme d’une présidence souvent critiquée pour n’avoir pas réduit les divisions raciales, Barack Obama a encore fait entendre son optimisme. «Nous devons continuer à travailler, mais nous sommes en meilleure posture que les générations précédentes. Et j’espère que ma présidence aura fait un peu avancer les choses». Prenant l’exemple de l’équipe olympique américaine, réservoir de champions venus de tous horizons, il a prédit que les États-Unis auraient «une femme présidente, un président latino ou un président juif ou hindou ou d’une origine qu’on ne peut pas nommer aujourd’hui».

Vidéos : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/18/01003-20170118ARTFIG00430-le-testament-d-obama-je-crois-dans-le-peuple-americain.php

 

Philippe Gélie

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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::: ILE-DE-FRANCE

LES ECHOS – 19/01/2017

Actus franciliennes

 

::: ECONOMIE

LE FIGARO – 19/01/2017

La suppression des branches professionnelles est lancée

L’exécutif veut passer de 700 à 200 branches.

Leur nom fleurait bon le XIXe siècle et leur activité était souvent en voie d’extinction. Par un arrêté du 5 janvier, neuf branches professionnelles ont disparu, en fusionnant avec des structures plus importantes. Ainsi celle «des tisseurs à domicile rubanier de la région de Saint-Étienne», avec ses quelque 300 salariés, a rejoint l’industrie textile, tandis que celle de «la tapisserie d’art d’Aubusson-Felletin» a été absorbée par la branche «fabrication de l’ameublement». Et encore n’est-ce que la face émergée de l’iceberg.

Car cet arrêté fait partie d’un vaste plan de restructuration des branches lancé par le gouvernement. L’objectif de la loi El Khomri, qui reprend la philosophie de la réforme de la formation de 2014, est clair: passer de 700 branches (hors agriculture) à 200 d’ici à l’été 2019. Soit un niveau équivalent à celui de l’Allemagne, qui en compte 250. Cette restructuration est nécessaire pour rendre le système social plus efficace. Trop petites, de nombreuses branches ne peuvent aujourd’hui assurer les missions qui leur sont dévolues.

Or ces dernières ne sont pas minces. Les accords signés par le patronat et les syndicats d’une branche déterminent notamment les grilles de rémunérations des salariés du secteur d’activité. Les branches sont en charge de la mise au point d’un référentiel des tâches pénibles, pour aider les entreprises à abonder les comptes pénibilité de leurs salariés. Et la loi travail, même si elle renforce l’accord d’entreprise, n’a pas tué la branche, au contraire. Il leur reviendra par exemple de mettre au point des «accords types», que pourront utiliser les PME de moins de 50 salariés si elles souhaitent réaménager le temps de travail.

Théoriquement, le ministère du Travail peut imposer des fusions et suppressions de branches. «Mais jusqu’à présent, nous avons toujours travaillé en accord avec les partenaires sociaux», souligne-t-on Rue de Grenelle. Les pouvoirs publics ont choisi d’agir par étapes, en s’attaquant d’abord aux 300 branches plus faciles à restructurer car locales ou n’ayant mené aucune négociation depuis quinze ans ou ayant peu de salariés.

Pas de salariés lésés

Sur ce lot, 140 branches ont déjà disparu en 2016: les 9 de l’arrêté, mais aussi de nombreuses branches territoriales, supprimées au profit des branches nationales du même secteur. On y trouve les cafés-hôtels-restaurants de Seine-Maritime ou de l’Isère, le notariat de Colmar, la boulangerie de Haute-Garonne… Reste 168 branches à traiter rapidement, concentrées dans deux secteurs. «Dans la métallurgie, où il s’agit surtout de supprimer des branches locales, les travaux avancent bien et devraient être bouclés d’ici à la fin de l’année. Dans le BTP, le chantier est lancé, mais il est complexe car il existe des conventions collectives locales, par taille d’entreprise…», précise le ministère du Travail.

Le plus dur viendra toutefois par la suite lorsqu’il faudra regrouper des branches importantes. «Certaines ont déjà pris contact avec nous pour fusionner», confie-t-on au ministère. Il n’empêche, ce sera à la future majorité de gérer ce dossier, avec des enjeux plus lourds. D’ailleurs, la loi prévoit un délai de cinq ans pour harmoniser les règles sociales entre branches fusionnées. Avec comme philosophie de ne pas léser les salariés, ce qui devrait engendrer de longues négociations.

Cécile Crouzel

 

 

LE FIGARO – 19/01/2017

La baisse de l’impôt sur les sociétés aura un coût

 

Schneider Electric a revalorisé de 120 millions d’euros sa « position nette d’impôts différés »

Les résultats de certains groupes seront impactés.

Attention, effet collatéral! Saluée comme il se doit par le patronat, la baisse de l’impôt sur les sociétés (IS), de 33,33 % à 28 % d’ici à 2020 pour toutes les entreprises, n’en provoque pas moins des conséquences… négatives pour certains grands groupes. C’est Schneider Electric qui a, le premier, vendu la mèche. La baisse de l’IS est «une nouvelle positive», salue le groupe dans un communiqué publié le 9 janvier. Mais «ce changement conduit à un impact négatif de 120 millions d’euros sur le résultat du groupe à fin 2016», ajoute-t-il.

Une baisse d’impôt qui pénalise les résultats comptables d’une entreprise, voilà qui est paradoxal. Cet effet collatéral est, en réalité, dû à la possibilité pour les entreprises de conserver dans leurs comptes les déficits passés, afin de les déduire de leurs bénéfices futurs et de réduire ainsi leur imposition. Or ce «stock» de pertes n’est valorisé qu’à hauteur des futures économies d’impôts qu’il permettra de générer. Comme le taux d’IS baissera de 33,33 % à 28 % d’ici à 2020, la valeur des déficits que les entreprises gardent en soute pour éponger une partie de leurs impôts à cette échéance fond donc d’autant. Et voilà pourquoi Schneider Electric a revalorisé de 120 millions d’euros sa «position nette d’impôts différés».

L’industriel n’est pas le seul groupe à faire face à cette problématique. «Nombre d’entreprises ont connu des exercices difficiles après la crise de 2007-2008, relève Jean-Pierre Lieb, avocat associé chez EY. Celles-ci ont donc encore des stocks de déficits à déduire de leurs impôts.» À noter toutefois que seuls sont touchés les groupes qui prévoient d’utiliser une partie de leurs déficits passés pour réduire leur impôt en 2020 au plus tôt. A contrario, les entreprises qui ont bénéficié d’un report d’imposition, du fait d’une restructuration par exemple, voient leur dette à l’égard du fisc diminuer avec le futur taux d’IS à 28 %.

Incertitude législative

Tirer, dès à présent, toutes les conséquences comptables d’une baisse d’impôt prévue pour 2020, cela pourrait paraître aventureux. Spécialement lorsqu’une élection présidentielle, qui peut chambouler la trajectoire inscrite dans la loi, se tiendra dans cinq mois. Toutefois, la norme comptable IAS, appliquée par tous les groupes européens, ne prend pas en compte ces incertitudes politiques.

«Il n’y a pas de tergiversation possible: si, à la clôture de l’exercice comptable, une décision est claire et précise, elle est applicable», explique Patrice Marteau, président de l’Association pour la participation des entreprises françaises à l’harmonisation comptable internationale (Acteo). Si le législateur décide, d’ici à 2020, de baisser davantage ou au contraire d’augmenter l’IS, les entreprises devront à nouveau s’adapter.

Guillaume Guichard

 

 

LE PARISIEN – 19/01/2017

Assurance emprunteur : cette mesure va vous faire économiser des centaines d’euros par an !

Si vous avez pris un crédit pour acheter votre logement, vous pourrez dès 2018 résilier à tout moment l’assurance emprunteur que vous a vendu votre banque et trouver moins cher ailleurs.

Avis aux millions de Français qui ont emprunté auprès d’une banque pour acheter leur maison ou leur appartement : cette information pourrait vous faire économiser plusieurs centaines d’euros par an !

Jusqu’ici, vous ne pouviez le faire qu’au cours des douze premiers mois du prêt. A partir du 1er janvier 2018, vous pourrez renégocier votre contrat d’assurance emprunteur quand bon vous semble. Plus précisément, une fois par an, à chaque date anniversaire du contrat. Au détour d’un texte sur la consommation et l’immobilier, députés et sénateurs ont voté mardi à l’unanimité — chose rare ! — une mesure pour faciliter la concurrence.

De quoi s’agit-il ? Réclamée par les banques lorsqu’elles octroient un crédit à un particulier, l’assurance emprunteur protège le client en annulant tout ou partie des mensualités si un drame bouscule sa vie : invalidité, décès du conjoint, etc. Ce produit financier peut être, en théorie, souscrit auprès de la banque ou d’un assureur extérieur. En réalité, dans 80 % des cas, la banque vend son assurancemaison. Et ce, même si elle est plus chère qu’une autre.

« L’assurance emprunteur peut représenter en ce moment jusqu’à la moitié du coût du crédit », estime Isabelle Delange, directrice générale de Securimut, l’un des leadeurs du secteur. Un récent rapport du Comité consultatif du secteur financier estime qu’elle représente plutôt 30 % du coût du crédit.

Manque de concurrence selon les parlementaires

Pour les parlementaires français, l’affaire est entendue : c’est le manque de concurrence qui plombe la facture. « La marge atteint les 50 %. C’est exorbitant », dénonce Pierre-Alain Muet, l’un des députés PS à l’origine de la fronde. « Il y a besoin de remettre de la concurrence. »

« Cette mesure est une mauvaise nouvelle pour beaucoup d’emprunteurs », conteste-t-on à la Fédération bancaire française (FBF). En cause, selon ce représentant du secteur, la mutualisation. Autrement dit, le fait qu’actuellement les jeunes paient plus que ce qu’ils devraient afin que les personnes plus âgées aient un peu moins à régler. « La mutualisation n’est pas préservée, alors qu’elle permet un accès large à l’assurance du crédit immobilier », déplore-t-on à la FBF.

Reste à savoir si cette mesure se traduira véritablement dans les faits. Car les parlementaires n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils avaient déjà voté fin 2016 dans le cadre de la loi Sapin 2 un dispositif identique, mais le texte avait été retoqué par le Conseil constitutionnel pour un problème de forme.

Notre comparatif

Paperasse, questionnaire à remplir… Changer d’assurance emprunteur demande un peu d’effort mais cela en vaut la peine, comme en témoigne la simulation réalisée par Securimut, une filiale de la Macif, pour notre journal. Pour un couple de 36 ans, empruntant 150 000 € sur 20 ans, choisir une assurance extérieure à sa banque peut permettre d’économiser 62 € par mois, soit pratiquement 15 000 € sur toute la durée de l’emprunt ! Mais quand, précisément, faut-il s’en occuper ? Lorsqu’on négocie son prêt, c’est une des solutions les plus simples. Mais c’est aussi prendre le risque de se voir refuser le prêt ou proposer un taux plus élevé… « Tout dépendra en réalité de votre pouvoir de négociation, de votre profil », estime François Carlier, délégué général de l’association de consommateurs CLCV. Bref, ça se tente ! Et si c’est un échec, n’hésitez pas à remettre le dossier sur la table assez rapidement. « Divorces, rachats de crédits… En réalité, un emprunt immobilier ne dure en moyenne que huit ans, donc n’attendez pas trop pour faire renégocier votre assurance », estime Isabelle Delange, directrice générale de Securimut.

Boris Cassel

 

::: ENTREPRISES

LE MONDE – 19/01/2017

Aéronautique : Safran veut fusionner avec Zodiac Aerospace pour former un leader mondial

La fusion des deux groupes français permettrait de créer le numéro deux mondial des équipements aéronautiques.

Le groupe français Safran a lancé, jeudi 19 janvier, une offre publique d’achat amicale (OPA) visant le spécialiste des sièges d’avions Zodiac Aerospace, suivie d’une fusion pour former un géant de plus de 20 milliards de chiffre d’affaires et 92 000 salariés (dont 45 000 en France).

La fusion permettrait de créer le numéro deux mondial des équipements aéronautiques et le numéro trois mondial de l’aéronautique hors constructeurs d’avions, avec des ventes réparties entre la propulsion et les équipements aéronautiques.

Safran, dont le premier actionnaire est l’Etat (14 % du capital et 21,9 % des droits de vote), s’est hissé au rang de numéro un mondial des moteurs d’avions, grâce à la coentreprise CFM International créée avec son partenaire américain General Electric (GE).

Zodiac souffre depuis la fin de 2014 des difficultés de son activité d’aménagement de cabines. A la fin de 2016, il s’était donné trois ans pour retrouver sa rentabilité « historique ». Le groupe, connu aussi pour avoir inventé les bateaux pneumatiques à moteur du même nom dans les années 30 avant de se tourner vers l’aéronautique, a abandonné il y a une dizaine d’années ses activités marines.

La fusion attendue en 2018

Le nouveau groupe devrait employer quelque 92 000 personnes (dont plus de 45 000 en France) et être présent dans plus de 60 pays. Ensemble, Safran et Zodiac Aerospace visent environ 2,7 milliards d’euros de résultat opérationnel courant ajusté.

La finalisation de l’offre publique est attendue à la fin du quatrième trimestre 2017 et la réalisation de la fusion au début de 2018. Cette opération entre dans le cadre de la stratégie engagée par Safran, de recentrage sur ses cœurs de métiers : l’aéronautique et la défense.

Safran avait déjà tenté de racheter Zodiac en 2010, mais avait essuyé une fin de non-recevoir des actionnaires de l’équipementier. Cette deuxième tentative est donc la bonne pour le groupe aéronautique, alors que Zodiac Aerospace était affaibli depuis la fin de 2014 par des difficultés de son activité d’aménagement de cabines. En fin d’année dernière, il s’était donné trois ans pour retrouver sa rentabilité « historique ».

Dopés par cette annonce, le titre Zodiac prenait plus de 22,05 % à la Bourse de Paris, tandis que Safran gagnait 2,04 % peu après 9 heures.

Cette nouvelle étape dans la consolidation de l’industrie aéronautique survient quelques mois après le rachat par l’équipementier aéronautique américain Rockwell Collins de son concurrent B/E Aerospace, un concurrent de Zodiac Aerospace.

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Brioche Dorée veut devenir la tête de pont des PME françaises de l’agroalimentaire

Le groupe breton Le Duff lance une place de marché destinée à séduire les restaurateurs et épiciers étrangers.

Un ovni vient d’apparaître dans la distribution alimentaire. Le groupe de restauration Le Duff, connu pour ses enseignes Brioche Dorée et Del Arte, se diversifie avec un site e-commerce. Sur Gourming.com, les PME françaises pourront exporter auprès de grossistes, restaurateurs et épiceries du monde entier. La place de marché recense déjà 5000 références, sur 10.000 prévues à terme. Parmi les 250 producteurs figurent Maître Prunille, Tarte Tropézienne, Chocolat Weiss, la Sablésienne, Cacolac…

«Nous voulons créer l’Amazon de l’alimentaire, clame Anne-Laurence Velly, directrice du digital et de l’innovation du groupe. Il y a un potentiel immense compte tenu de l’image de la France. Gourming doit permettre aux professionnels du monde entier de venir faire leur marché en ligne en choisissant parmi le meilleur du terroir français.» 25 pays européens sont desservis pour l’instant, avant les États-Unis et l’Asie dès 2018.

L’agroalimentaire français est composé essentiellement de PME dépourvues de structures à l’export

À l’origine du projet, Louis Le Duff, 70 ans, a commencé à plancher il y a deux ans, convaincu que le digital, embryonnaire chez les professionnels de l’alimentaire, pouvait permettre d’aller chercher de nouveaux clients à l’étranger. Son modèle: le supermarché XXL du géant mondial du e-commerce, dont la plateforme professionnelle Amazon Business est en plein essor. Il voit Gourming comme un vecteur idéal de l’agroalimentaire français, composé essentiellement de PME dépourvues de structures à l’export.

Gourming s’appuie sur le savoir-faire commercial et logistique de Le Duff. Très intégré, le groupe breton approvisionne ses 2000 restaurants et boulangeries sur cinq continents depuis ses sept usines. Il possède deux centres logistiques, dont un «hub» tout juste inauguré à Orly pour Gourming. Une plateforme technique a été créée par le spécialiste des places de marché, Mirakl, ainsi qu’un centre d’appels multilingue. Au total, un investissement de «plusieurs millions d’euros».

25% de commission

Louis Le Duff, nouveau héraut de l’agroalimentaire tricolore? «Cette initiative est liée aux valeurs de Le Duff, qui a toujours eu le souci de valoriser les produits de qualité et d’aller de la fourche à la fourchette», explique Anne-Laurence Velly. C’est un relais de croissance. «Cette activité, encore exploratoire, pourrait devenir le troisième pilier de l’entreprise au côté de la restauration (70 % du chiffre d’affaires total, soit 2 milliards d’euros en 2015) et de la boulangerie industrielle (30 %, avec le pain Bridor notamment)», ajoute la dirigeante.

Le Duff prélève une commission de 25 % sur chaque transaction, contre 15 % en moyenne sur une place de marché classique, et facture 100 euros le référencement. «Nous proposons un service clés en main aux producteurs qui inclut le transport, la logistique et l’administratif, y compris les contraintes réglementaires liées à l’export», justifie Anne-Laurence Velly. Charge aux fabricants d’expédier leurs produits à Orly. Le groupe breton parie sur des commandes minimales de 800 euros, jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour des grossistes. Le chef milanais Danilo Ange a ainsi acheté à la société Folion, dans le Gers, ses feuilles de fruits et légumes déshydratées. Mais Le Duff devra compter avec la concurrence d’un poids lourd de la distribution, Metro, qui planche sur un projet français de place de marché alimentaire.

Keren Lentschner

 

 

LE MONDE – 19/01/2017

Grippe aviaire : la filière foie gras estime ses pertes à 120 millions d’euros

Le gouvernement a imposé au début de janvier l’abattage préventif de centaines de milliers d’oies et de canards, dans une zone étendue deux fois depuis, et qui englobe désormais 232 communes.

Eleveurs et industriels de la filière foie gras ont nettement revu à la hausse leurs pertes causées par la grippe aviaire, soit 120 millions d’euros, a fait savoir mercredi 18 janvier le président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui prévoit un plan de quinze mesures pour éviter une nouvelle crise à l’avenir.

Les pertes sont calculées pour l’ensemble de la filière, « de l’accouvage à la transformation en passant par les éleveurs et les gaveurs », a déclaré Christophe Barrailh, précisant que cette somme inclut « les pertes directes liées à l’abattage et également (celles) liées au vide sanitaire (…) qui a déjà commencé pour certaines zones ».

Des abattages préventifs

L’épizootie d’influenza aviaire H5N8 qui sévit depuis décembre dans les élevages du Sud-Ouest – 136 exploitations infectées mardi, essentiellement dans le Gers et les Landes – a conduit le gouvernement à imposer au début de janvier des abattages préventifs de centaines de milliers d’oies et de canards, dans une zone étendue deux fois depuis, et qui englobe désormais 232 communes.

« Du fait de l’extension des zones, avec des abattages supplémentaires programmés », le Cifog a revu en nette hausse sa première estimation des pertes pour la filière, estimées à 80 millions d’euros au début du mois.

Et le coût du virus pourrait encore augmenter. « On était parti sur un volume de 1,3 million » d’animaux à abattre, « on en est à 1,5 million » et « la situation n’est toujours pas stabilisée », a ajouté M. Barrailh.

Des tests systématiques envisagés

Déjà fragilisée par l’épisode d’influenza aviaire H5N1 de l’hiver 2015-2016, l’interprofession a adopté un plan pour parer à de prochaines crises.

Le Cifog envisage notamment de « tester systématiquement » les lots de canards avant l’étape du gavage afin d’éviter de transporter des volailles contaminées, a expliqué M. Barrailh.
Dans le même ordre d’idées, dès qu’un cas suspect sera détecté par un vétérinaire, un confinement pourra être imposé « dans un périmètre à définir », sans attendre l’habituel arrêté préfectoral.

Par ailleurs, un audit « à périmètre national » sera fait « pour vérifier que les règles de biosécurité sont bien mises en place » par les producteurs, en commençant par la zone de l’épizootie en cours, dès que celle-ci sera terminée.

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Électricité, gaz : les particuliers au cœur de la bataille entre opérateurs

 

Les quatres étapes du producteur au consommateur:

(1) Production: l’énergie est produite ou importée par différents acteurs français ou étrangers.

(2) Transport: il est effectué par RTE pour l’électricité et GRTgaz ou TIGF pour le gaz. C’est un service public.

(3) Distribution ; l’acheminement local est géré par Enedis (électricité) et GrDF (gaz). C’est aussi un service public.

(4) Fourniture: les consommateurs choisissent librement leur fournisseur d’énergie.

ENQUÊTE – Les rivaux d’EDF et d’Engie multiplient les offres attractives pour se développer sur le marché des particuliers. Les opérateurs historiques ripostent.

L’année qui s’ouvre est à marquer d’une pierre blanche dans l’énergie. En juillet, cela fera exactement dix ans que les marchés du gaz et de l’électricité ont été libéralisés. Les particuliers ont la possibilité de renoncer aux tarifs réglementés que seuls peuvent proposer EDF et Engie (ex-GDF Suez) pour choisir une offre de marché, qui présente des avantages. Dix ans de concurrence déjà, mais ce n’est que depuis quelques mois que les nouveaux concurrents des opérateurs historiques – Direct Énergie, Eni, Lampiris…- mettent la pression sur les particuliers. Ils avaient attaqué en priorité le marché des entreprises et des professionnels.

Pour le marché des particuliers, c’est une guerre commerciale quasiment rue par rue, maison par maison qui est engagée, avec des campagnes de porte-à-porte pendant lesquelles les représentants ne ménagent pas leur peine. Selon le dernier baromètre annuel Énergie-Info du Médiateur national de l’énergie (en septembre 2016), 39 % des consommateurs indiquent avoir été démarchés pour souscrire une offre de fourniture d’énergie. Le démarchage se fait à la fois par téléphone (61 %), à domicile (26 %) et par courrier (23 %). ENI, l’opérateur italien, désormais numéro deux du gaz en France, reconnaît que ces visites à domicile contribuent à environ un tiers du portefeuille de nouveaux clients. Il est vrai que l’argumentaire commercial est simple. Pour EDF et Engie, il est plus compliqué d’expliquer à leurs clients qu’ils peuvent, eux aussi, proposer des prix plus intéressants que le tarif réglementé qui était le leur depuis toujours.

Très logiquement, l’offensive des nouveaux acteurs du marché de l’énergie appelle la contre-offensive des deux opérateurs historiques. Sans donner d’indication chiffrée, Engie souligne que le démarchage est un canal de vente significatif, au même titre que le téléphone ou les courriels. Il s’agit de pallier ainsi la fermeture de son réseau d’agences. «La vente à domicile est un circuit important car il permet une richesse d’échanges avec le client, explique Augustin Honorat, directeur du marché clients particuliers France d’Engie. Et pour cause, aucun autre lien ne cultive la même proximité physique en face-à-face.»

Les entreprises sont d’autant plus soigneuses à communiquer sur le porte-à-porte que le genre a mauvaise presse: pêle-mêle, les vendeurs seraient agressifs, tairaient les subtilités des contrats de gaz et d’électricité et seraient prêts à de nombreuses approximations pour décrocher une signature. Par exemple, c’est un ménage qui ratifie finalement un contrat à la fois pour le gaz et l’électricité, alors qu’une offre pour une seule énergie l’intéressait au départ.

Ou alors c’est un foyer qui prend un fournisseur pour un autre sans qu’on ait pris soin de le détromper. Parfois, les dérapages vont encore plus loin: le Médiateur indique ainsi que plusieurs consommateurs l’ont alerté «sur le fait que des démarcheurs appellent pour obtenir un rendez-vous à domicile en se présentant comme le Médiateur national de l’énergie».

Enquête de satisfaction

«Nous sommes aux antipodes de ces méthodes, dit Daniel Fava, directeur général ENI Gas & Power France. Nous prenons rendez-vous par téléphone avant les visites. Ces dernières sont le fruit de campagnes ciblées, après que nous avons identifié en amont des zones d’habitations susceptibles d’être intéressées par nos offres. Nos propositions sont d’autant plus rigoureuses qu’elles sont articulées autour de quelques critères très simples: gain par rapport aux tarifs réglementés, stabilité du prix pendant plusieurs années et aucune coercition.» Les vendeurs font ensuite l’objet d’une enquête de satisfaction et un ménage dispose de 21 jours pour se rétracter, quand la loi n’impose que 14 jours.

Les quatres étapes du producteur au consommateur: (1) Production: l’énergie est produite ou importée par différents acteurs français ou étrangers. (2) Transport: il est effectué par RTE pour l’électricité et GRTgaz ou TIGF pour le gaz. C’est un service public. (3) Distribution ; l’acheminement local est géré par Enedis (électricité) et GrDF (gaz). C’est aussi un service public. (4) Fourniture: les consommateurs choisissent librement leur fournisseur d’énergie.

Chez Engie, Augustin Honorat indique que le groupe a recours dans le cadre de ce démarchage «à des prestataires externes reconnus, sélectionnés au terme d’un appel d’offres et dont les personnels sont spécialement formés aux offres énergétiques et à l’éthique commerciale. Non seulement nous mettons en garde ces partenaires contre la moindre velléité de vente forcée mais les dérives sont tout de suite sanctionnées et le contrat annulé si le client le demande.»

Preuve que le domaine reste malgré tout très sensible, certains opérateurs ont décidé de renoncer au porte-à-porte, comme Direct Énergie qui l’a utilisé lors du démarrage de l’entreprise.

EDF ne l’a jamais utilisé, soulignant que le démarchage à domicile ne correspond pas à sa politique de relation clients et à son image de marque. Le groupe estime disposer d’autres compétences pour asseoir son développement commercial. Il est vrai que le groupe reste très solidement implanté avec une part de marché proche de 90 % chez les particuliers contre 76 % pour Engie.

Quel que soit le cas de figure, la bataille est d’autant plus vive les fournisseurs n’ont jamais été aussi nombreux. Ces derniers mois, plusieurs nouveaux acteurs opérateurs ont fait leur apparition comme ekWateur ou Plüm Énergie. Disposant de moyens limités par rapport aux géants du secteur, ils font des offres plus ciblées. Par exemple, Plüm Énergie entend proposer à ses clients «une véritable méthode pour diminuer significativement leur consommation d’électricité». Comme ces impétrants ne peuvent pas lancer de grandes offensives commerciales, ils misent beaucoup sur le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux. Chacun suit son propre chemin.

Attention aux démarcheurs indélicats

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a été victime d’étranges comportements. Cette autorité administrative vient ainsi d’être alertée que des démarcheurs se présentaient en son nom pour inciter des consommateurs ou des clients professionnels (commerçants, artisans, PME…) à acheter des matériels électriques (panneaux photovoltaïques, ampoules basse consommation, condensateurs…). Ces prétendus représentants indiquent aux consommateurs qu’ils ont l’obligation réglementaire de se procurer ces équipements, sous peine de sanctions. La CRE précise qu’elle a saisi le procureur de la République et que le dossier a également été transmis à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Frédéric de Monicault

 

::: SOCIAL

LES ECHOS – 19/01/2017

Dentistes : l’assurance-maladie lâche du lest avant la dernière négociation

 

Jeudi et vendredi, les trois syndicats de chirurgiens-dentistes, l’assurance-maladie (Uncam) et les complémentaires santé (Unocam)

vont tenter de conclure un avenant à leur convention quinquennale.

L’assurance-maladie rajoute 64 millions d’euros de revalorisation des tarifs.

C’est une négociation qui va être très difficile à boucler. Jeudi et vendredi, les trois syndicats de chirurgiens-dentistes, l’assurance-maladie (Uncam) et les complémentaires santé (Unocam) vont tenter de conclure un avenant à leur convention quinquennale, en vue de revaloriser les soins conservateurs, tout en réduisant le prix des prothèses. L’Uncam a formulé ses propositions de la dernière chance, dans un document auquel « Les Echos » ont eu accès. Elle propose une rallonge financière pour les dentistes, alors que deux syndicats sur trois ont quitté la table des négociations lors de la dernière séance, le 6 janvier.

Il est d’ores et déjà improbable que le syndicat numéro un, la FSDL, signe. En effet, l’enveloppe globale proposée par l’assurance-maladie, et qui serait cofinancée avec les assureurs complémentaires, s’élève à 807 millions d’euros par an dès 2021, avec une montée en charge sur quatre ans. « Nous avons fait nos calculs. Pour équilibrer l’activité des dentistes, il faudrait investir 2,7 milliards d’euros, on est loin du compte ! » souligne Patrick Solera, le président de la FSDL. Le syndicaliste voit d’un assez mauvais oeil l’introduction de plafonds conventionnels sur les soins prothétiques, qui sont aujourd’hui totalement libres. « Les plafonds sont bas, et ils resteront bloqués pendant trente ans », soupçonne-t-il.

Possibilité de dérogation

Sans la FSDL, il faudra donc que la CNSD, l’autre syndicat détenant plus de 30 % des voix, soit signataire de l’avenant. L’Union dentaire, le troisième syndicat, devra aussi s’abstenir de voter contre. Ils ont un pistolet sur la tempe, car, s’il n’y a pas d’accord, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, compte plafonner les tarifs les plus coûteux sans passer par la case conventionnelle. Elle a fait voter cette possibilité de dérogation à la négociation professionnelle à l’automne.

Le dernier projet de l’assurance-maladie rajoute une hausse de 64 millions d’euros des tarifs pour atteindre 807 millions d’euros. Dans le détail, les forfaits CMU-C sont revalorisés de 30 millions d’euros par rapport à la proposition précédente, soit 82 millions supplémentaires au bout de quatre ans. Les revalorisations d’actes et créations d’actes (couronne transitoire, coiffage pulpaire, consultation d’urgence) bondissent de 148 millions d’euros par rapport au 6 janvier, à 693 millions d’euros. Mais cette hausse est en partie compensée par la baisse de 107 millions du tarif de l’inlay-core. De plus, les sommes allouées à la prévention, en particulier la parodontie pour les diabétiques, sont revues à la baisse de 14 millions, chiffrant désormais 23 millions.

Par ailleurs, les plafonds imposés aux tarifs libres sont un peu rehaussés, en sorte que la perte de recettes pour les dentistes se limiterait à 465 millions d’euros au bout de quatre ans. En fin de compte, les professionnels libéraux gagneraient en net 341 millions d’euros supplémentaires dès 2021, soit 42 % de l’enveloppe totale promise. L’amélioration est assez nette par rapport aux 272 millions du projet du 6 janvier (35 % de l’enveloppe), et surtout aux 176 millions du projet du 14 décembre…

Solveig Godeluck

 

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Les salariés de BN se mobilisent ce jeudi contre la vente de l’usine nantaise

Les employés de la Biscuiterie Nantaise (BN) se rassemblent ce jeudi suite aux rumeurs de rachat du site de Vertou (Loire-Atlantique).

Agitation au pays du fameux BN. L’intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC ont en effet appelé les employés de la Biscuiterie Nantaise (BN) de Vertou en Loire-Atlantique, près de Nantes, à se mobiliser en cessant de travailler ce jeudi et à participer à une assemblée générale sur le site de Vertou. Cette mobilisation fait suite aux rumeurs de rachat de l’usine qui fabrique les célèbres biscuits fourrés. Les syndicats ont invité les élus locaux à participer à cette manifestation.

Lors du comité d’entreprise du jeudi 12 janvier, la direction a confirmé qu’un groupe avait visité le site sans communiquer l’identité des visiteurs.

L’usine risque donc d’être vendue trois ans après le rachat d’United Biscuit, propriétaire de BN, par la holding turque Yildiz. Ce projet soulève des inquiétudes quant au futur de l’usine BN de Vertou qui emploie environ 400 salariés.

United Biscuit aurait mis en vente la biscuiterie a révélé le Figaro. Parmi les acheteurs intéressés figureraient au moins trois fonds dont un Français et un Canadien. Et un Hollandais qui serait le candidat principal avec la biscuiterie Continental Bakeries. Le montant de cession envisagé serait d’environ 20 à 30 millions d’euros pour BN, qui réalise environ 80 millions d’euros de chiffre d’affaires mais qui ne gagne pas d’argent.

Gaëtan Lebrun

 

 

::: POLITIQUE

LE MONDE – 19/01/2017

Primaire à gauche : tensions dans la dernière ligne droite

Les candidats enchaînent les meetings et n’hésitent plus à s’attaquer directement, à quatre jour du premier tour et alors que se tient, jeudi, le dernier débat télévisé.

Pour accéder à la salle, il faut suivre les affiches « salle de pesée ». A quatre jours du premier tour de la primaire à gauche, dimanche 22 janvier, l’image fait sourire, tant chaque candidat a décidé de montrer ses muscles politiques. Mercredi soir 18, à la veille du troisième et dernier débat télévisé, Benoît Hamon donnait un meeting à Paris, à… l’Institut du judo. Au même moment, Arnaud Montebourg réunissait aussi ses troupes dans la capitale, dans le gymnase Jean-Jaurès, situé dans le 19e arrondissement. Vendredi soir, ce seront Manuel Valls et Vincent Peillon qui mobiliseront, à leur tour, à Paris.

A l’approche du vote, le ton se durcit entre les candidats. Chacun le sait, les dernières heures d’une campagne sont souvent décisives. « Les enjeux d’une primaire s’imposent dans les derniers jours », expliquait Manuel Valls, mardi soir, dans le TGV qui le ramenait de Rennes.

Benoît Hamon est en confiance, il est le candidat qui, incontestablement, enregistre une dynamique depuis plusieurs semaines. Pour preuve, selon lui, il est devenu la cible numéro un de ses concurrents. En meeting à Boisseuil (Haute-Vienne), près de Limoges, M. Valls l’a plusieurs fois attaqué sans le nommer mercredi soir. Pour l’ancien premier ministre, M. Hamon incarne la gauche « déconnectée du monde » quand lui a les pieds pleinement dans le « réel ».

« C’est facile de faire sauter les interdits »

« C’est facile de promettre l’impossible lorsqu’on sait au fond de soi que l’on n’en sera jamais comptable. C’est facile de dire ouvrez les frontières, laissez entrer tout le monde, soyez généreux !. C’est facile de faire sauter les interdits. Il est plus dur de combattre la délinquance, les trafics et les cambriolages ! », a critiqué M. Valls qui s’est présenté, lui, comme « la gauche de l’état d’urgence ».

Pendant près de deux heures, le député des Yvelines a défendu ses principales mesures taxées d’irréalisme par ses concurrents. Revenu universel, 49.3 citoyen, mise en place d’une police de contrôle des discriminations… « Il y a quatre mois, on ne parlait à gauche que d’identité, de sécurité, de fermeté. Aujourd’hui, on parle revenu universel, nouveau modèle de développement, transition énergétique… C’est déjà une victoire acquise », triomphe l’ancien ministre de l’éducation nationale devant ses supporters.

Porté par les sondages et une affluence réelle dans ses meetings, il s’en prend même à Emmanuel Macron qui menace l’après-primaire pour le PS. « Un homme de gauche choisi par le peuple de gauche devrait se désister devant un sondage d’opinion ? Jamais ! », tonne-t-il sous les applaudissements.

Hamon pointé du doigt

De son côté, M. Montebourg a répété que ses propositions n’étaient pas « expérimentales » pour 2022 mais applicables « dans quatre mois ». S’affichant aux côtés de l’humoriste Guy Bedos et de la figure de l’aile gauche du PS, Gérard Filoche, l’ancien ministre de l’économie, lui aussi, a pointé du doigt M. Hamon, en se présentant comme le candidat du « travail » et de la « fiche de paie ».

Défaire « le mur des puissants », lutter contre les politiques d’austérité, restaurer la souveraineté, promouvoir le « made in France » : M. Montebourg a déroulé sa partition, dans le sillage de la primaire de 2011. Finalement, plus la compétition avance, plus les candidats redeviennent ce qu’ils sont. Manuel Valls se remet à faire du Valls. Et M. Montebourg, qui avait tenté de s’assagir et de se « présidentialiser », au risque de s’affadir, refait du Montebourg, en appelant, la voix cassée, à « reprendre le drapeau du discours du Bourget, tombé à terre, dans la poussière ».

Pour le député Christian Paul, qui coordonne le programme de l’ancien ministre du redressement productif, « la primaire se termine par un crescendo pour Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, mais l’électorat n’est pas le même : chez Hamon, c’est une gauche classique, chez Montebourg, une reconquête qui va au-delà ».

Vincent Peillon, lui aussi, veut faire mentir les pronostics qui le donnent éliminé dès le premier tour. Pour son directeur de campagne, « il y aura dimanche soir une surprise Peillon ! ». Laquelle ? « Il sera présent au second tour », affirme M. Bloche, qui revendique, à son tour, « une dynamique dans une campagne éclair ».

En conclusion de son discours, M. Hamon a cité Victor Hugo : « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est arrivée. » « Et bien, notre heure est arrivée ! », a lancé le député avant de s’offrir un bain de foule de plusieurs minutes.

  • Le mode d’emploi du dernier débat Le dernier débat des sept candidats à la primaire de la gauche se tient ce soir en direct sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde. Animé par les journalistes Léa Salamé, David Pujadas et Fabien Namias, il sera marqué par trois grands moments. Les questions économiques et sociales : les candidats seront interrogés sur la santé, l’assurance-maladie, les services publics, la fracture territoriale; le protectionnisme sera aussi abordé, tout comme le chiffrage des programmes de chacun. Carte blanche : les sept concurrents auront une minute chacun pour mettre en avant un point de leur programme. Questions internationales : les journalistes questionneront les candidats notamment sur la place de la Russie et la situation au Moyen-Orient. Comme pour les deux précédentes émissions, chaque candidat dispose d’une minute pour répondre à chaque question et d’une minute et demie pour conclure.

Solenn de Royer et Bastien Bonnefous

 

 

LES ECHOS – 19/01/2017

Logement : ce que veulent les candidats à la primaire de la gauche

 

Logement : ce que veulent les candidats à la primaire de la gauche

Le logement ne fait pas l’objet de débats très disputés parmi les 7 candidats à la primaire de la gauche.
Aucun ne remet en cause les acquis du quinquennat.

L’encadrement des loyers, oui, mais pas partout

Bien que très controversée lors de sa mise en oeuvre, l’une des mesures phares du quinquennat en matière de logement n’est pas menacée à gauche. Aucun des candidats à la primaire de la gauche, qui débattent une dernière fois ce jeudi soir à la télévision (lire aussi page 4), ne remet en cause le principe de l’encadrement des loyers aujourd’hui effectif à Paris et à partir du 1er février à Lille. Manuel Valls (PS) et Sylvia Pinel (PRG), qui ont limité sa mise en oeuvre à la capitale, défendent son intérêt dans les zones tendues et là où il est possible d’obtenir des données fiables concernant le marché locatif. Benoît Hamon (PS) en réclame l’application dans les 13 métropoles régionales, comme Arnaud Montebourg (PS), qui fait même figurer cette mesure dans son Manifeste économique publié le 4 janvier. Après une étude démontrant l’inefficacité de cette mesure à Nantes, François de Rugy (Parti écologiste) ne défend pas «  une approche idéologique » mais estime indispensable une meilleure connaissance des marchés locatifs ville par ville. Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate) reconnaît que la mesure peut être adaptée à Paris et à sa petite couronne, mais redoute ailleurs une fuite des investisseurs tentés de mieux rentabiliser leurs biens via des plates-formes de location saisonnière.

Pas touche aux quotas de logements sociaux

Mesure « de gauche », « projet de société » pour Arnaud Montebourg, l’article 55 de la loi SRU de décembre 2000, qui impose des quotas de logements sociaux aux communes les plus peuplées est intouchable. Tous les candidats défendent la mesure et se félicitent de ses avancées : la hausse du quota à 25 % par la loi Alur, la possibilité pour les préfets de se substituer aux maires récalcitrants et le renforcement du principe grâce à la loi égalité et citoyenneté. Benoît Hamon propose même de faire passer les quotas à 30 %. Il est le seul à envisager de durcir nettement les sanctions appliquées aux communes hostiles au logement social en proposant une ponction fiscale plutôt qu’une amende. A l’inverse, les maires bâtisseurs profiteraient d’une aide plus importante qu’aujourd’hui. A titre expérimental, il imagine aussi, – en concertation avec les élus -, de réquisitionner des logements vacants pour les intégrer au parc social. François de Rugy considère que la loi est «  globalement » efficace, mais souhaite veiller à l’équilibre des logements produits et, au-delà, à la mixité sociale dans le parc résidentiel.

La défiscalisation n’est plus un tabou

Drogue dure de la politique du logement depuis trente ans en France, les dispositifs qui permettent aux particuliers de baisser leurs impôts en achetant un logement neuf pour le louer portent tous le nom des ministres qui les ont initiés. Le « Pinel », dernier en date, n’est pas renié par son auteur qui le défend «  sans hésitation » et le prolongerait au-delà de 2018 si elle était élue.«  Il est reconnu par les professionnels et un signe de compétitivité pour les villes où se construisent ces types de logement », affirme la candidate du Parti radical. Manuel Valls ne remet pas non plus en cause ce «  pilier de la politique » et du plan de relance que son gouvernement a initié en septembre 2015 avec de bons résultats. Personne à gauche n’envisage plus de supprimer cet outil. Arnaud Montebourg en souligne néanmoins le coût budgétaire, 1,6 milliard pour le Pinel, contre 1,2 milliard pour le « Scellier » qui n’est plus en vigueur depuis 2012. Vincent Peillon et Jean-Luc Bennahmias, sans le renier, invitent cependant à une réflexion de fond sur la nécessité, à long terme, de ce dispositif.

Catherine Sabbah

 

 

LE PARISIEN – 19/01/2017

Benoît Hamon : « J’ai un projet de gauche… celle qui se tourne vers le futur »

DEMANDEZ LE PROGRAMME ! Quatrième et dernier invité de notre série sur la primaire de la gauche, Benoît Hamon, dont la campagne semble en pleine dynamique, présente son programme. A vous de juger.

« Je pioche, je pioche. » Confidence d’un athlète de la politique entrant dans la dernière ligne droite de sa campagne. Oui, Benoît Hamon pioche dans ses dernières réserves ce matin-là en arrivant au « Parisien » – « Aujourd’hui en France ». Avant de s’asseoir autour de la table de conférence au centre de la rédaction, le candidat se débarrasse de la chaude parka à capuche dans laquelle il était emmitouflé. Il arrive de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et doit repartir, sitôt après l’entretien, pour Bordeaux (Gironde). Son attachée de presse l’accompagne avec une valise à roulettes. Est-ce l’effet d’une dynamique de campagne qui le porte ? Il a en tout cas fait le plein hier soir, à l’Institut du judo à Paris (XIVe) lors d’un meeting où environ 3 000 personnes sont venues l’écouter.

Concentré, précis, dépourvu de toute fiche, contrairement à Manuel Valls qui étalait les siennes devant lui, le député des Yvelines déroule son programme, argumente pied à pied. Son fameux revenu universel, qui suscite les critiques et même les risées de ses rivaux — notamment à cause de son coût « astronomique » ? Le candidat, clairement positionné à l’aile gauche du PS, s’efforce de démontrer, exemples à l’appui, que c’est réalisable sans ruiner les Français. Au camp Montebourg qui taxe son programme de « gauche Carambar » — on l’ouvre et on trouve une mesure magique —, il rétorque, sûr de lui : « Ça sent la fébrilité. »

S’il ne se drape pas, comme Emmanuel Macron, dans la posture de candidat antisystème, il ne se prive pas cependant de pointer du doigts les « élites ». Celles qui critiquent, par exemple, sa proposition de « 49-3 citoyen » parce qu’elles ne veulent pas, dit-il, abandonner une once de leur pouvoir. Trois mots pour se définir, lui et son projet ? « Constance, futur et cohérence », répond-il. A vous de juger, dans cette « audition » d’une heure quarante réalisée avec le concours de la Fondation Jean Jaurès, dirigée par Gilles Finchelstein et proche du PS. Notre série Demandez le programme sur cette primaire qui reste très ouverte s’achèvera samedi, avec un comparatif et une évaluation des projets des quatre principaux candidats.

LA POLITIQUE ET LA CAMPAGNE. « Ma victoire fera bouger les lignes en dehors des rangs du PS »

Vous proposez une mesure originale : le 49-3 citoyen. Est-ce réalisable ? Ne craignez-vous pas que cela vous empêche de gouverner ?

Je propose qu’un texte de loi, voté au Parlement, puisse être validé par le peuple français via un référendum dès lors que 450 000 citoyens inscrits sur les listes électorales le demanderaient. Nous pouvons parfaitement y associer des critères de représentation géographique pour que ces électeurs soient issus d’un nombre minimum de départements. Nous pouvons aussi fixer un taux minimum de participation pour qu’il soit valide. Il y aura des garde-fous, mais cette proposition me semble essentielle si nous voulons de nouveau faire respirer la démocratie.

Si vous ne gagnez pas la primaire, vous engagez-vous à soutenir le vainqueur et à faire sa campagne ?

Je respecterai ma signature à la charte des primaires.

Donc si c’est Manuel Valls, vous le soutiendrez ?

Je respecterai ma signature. Mais si vous m’imaginez demain porte-parole, je pense que ce serait assez mal inspiré. Et pour lui, et pour moi.

Si vous gagnez, comment éviterez-vous l’exode de nombreux élus socialistes vers Macron ?

Si le seuil des 2 millions de votants est franchi, cela donnera une légitimité forte au candidat issu de la primaire. Je pense que ma victoire fera aussi bouger les lignes en dehors des rangs du PS. Donc si exode il y a, il sera à mon avis limité et neutralisé par le rassemblement qui s’opérera à gauche sur ma candidature.

Macron, c’est un danger pour le candidat socialiste ?

Sa candidature se veut ni de droite ni de gauche… mais on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. Est-il pour ou contre le maintien des 35 heures ? Que fait-il de l’ISF (impôt sur la fortune) ? Favorise-t-il les formes de travail non salariées, non encadrées en droits, comme les chauffeurs de VTC par exemple ? Continue-t-il à défiscaliser les actions gratuites et à moins bien payer les heures supplémentaires, bref à mieux rémunérer le capital et moins bien le travail ? La casse des droits du travail ne peut pas constituer un projet d’émancipation et de progrès social.

Vous avez un programme très calibré à gauche, comme celui de Fillon l’était à droite dans l’autre primaire. N’est-ce pas trop tactique ?

On dit que mon programme est calibré à gauche. Je l’ai pensé comme un projet résolument de gauche, mais pas n’importe laquelle, celle qui se tourne vers le futur. Si mon projet suscite de l’intérêt, c’est parce qu’il part de situations vécues, comme la difficile insertion professionnelle des jeunes, pour essayer de penser les cinq, dix, vingt prochaines années. La crise écologique que nous vivons nous force à prendre conscience de cet impératif du long terme.

Vous critiquez la république monarchique et le président vu comme un homme providentiel. Si vous êtes élu, vous installerez-vous à l’Elysée ?

Oui.

TERRORISME ET JUSTICE. « Je veux moins de délinquants fabriqués par la prison »

Comment mieux lutter aujourd’hui contre le terrorisme ?

Je veux donner un cadre légal et des capacités budgétaires au coordinateur national du renseignement, placé sous la responsabilité du Premier ministre. Il faut aussi améliorer la coopération entre nos divers services de renseignement, et faire en sorte que nous disposions demain d’une agence européenne du renseignement. Je suis élu d’un territoire (député des Yvelines) où je vois concrètement l’utilité du renseignement territorial. Il est, hélas, soumis aux mêmes contraintes budgétaires que n’importe quel service de la police nationale. Il est affaibli et il faut le muscler.

Vous êtes favorable à un meilleur accueil des réfugiés…

Je souhaite la création d’un visa humanitaire qui permette d’identifier, dès le départ, les candidats à l’exil et leur ouvrir une voie légale d’accès au territoire français. Je veux aussi m’inspirer du modèle allemand. En consacrant davantage de moyens à l’apprentissage de la langue des demandeurs d’asile et en leur permettant, au-delà d’un délai de trois mois, de travailler sous certaines conditions. C’est ce qui a permis en Allemagne l’intégration de centaines de milliers de réfugiés. Il faut favoriser un modèle plus harmonieux et plus hospitalier. Car notre sécurité, c’est leur développement.

Vous proposez la mise en place de bureaux de vote dans les prisons. Pour quelles raisons ?

Je suis frappé par la faible participation des détenus aux élections alors que seule une minorité d’entre eux sont déchus de leurs droits civiques. Je souhaite aussi donner plus de moyens au service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) pour favoriser la réinsertion des détenus. L’alternative à la détention est, parfois, la meilleure manière pour comprendre le sens de sa faute et de sa punition, et ainsi favoriser. Je veux qu’il y ait moins de délinquants et surtout moins de délinquants fabriqués par la prison.

ÉDUCATION ET SANTÉ. « Repenser la carte scolaire »

Pour lutter contre l’échec scolaire, seriez-vous prêt à affecter, de manière contraignante, les professeurs les plus expérimentés dans les zones en difficulté ?

Je ne crois pas que des mesures coercitives permettent de mieux faire fonctionner l’école. Si un enseignant est obligé d’aller dans un endroit sans s’intégrer harmonieusement au projet pédagogique, nous raterons l’objectif de lutter contre les inégalités. Je propose par exemple la création de postes de professeurs surnuméraires inter-degrés, entre le CM 2 et la 6e, qui puissent dédoubler des classes et améliorer le passage entre l’école et le collège.

Vous proposez de rebâtir une carte scolaire au collège. Comment imposer cette mixité ?

Il faut se débarrasser de cette idée selon laquelle le collège ne peut pas être mixte parce qu’il est sur un territoire homogène socialement. Je propose de repenser la carte scolaire pour concevoir des bassins de recrutement mixtes. Les familles auront la possibilité de formuler un, deux, trois, quatre vœux. Il y aura ensuite un choix de recrutement qui prendra en compte les voeux des familles et l’origine sociale des enfants afin de faire en sorte que dans chaque collège, il y ait de la mixité sociale. Mais on ne peut envisager cela sans un dialogue avec l’enseignement privé.

L’Etat ne peut pas contraindre le privé à la mixité…

Non, on ne peut pas le contraindre, mais il y a un contrat entre l’Etat et l’enseignement privé. Il se discute, et il y a des contreparties. La question doit être posée en des termes plus solennels qu’elle n’a été posée jusqu’ici.

Où vos enfants sont-ils scolarisés ?

Mes filles sont dans une école publique, en banlieue parisienne. Pour ma part, j’ai fait ma scolarité dans le privé catholique.

Quelle sera votre première mesure pour la santé, si vous accédez à l’Elysée ?

Dès le début, je donnerai la liste des perturbateurs endocriniens et des pesticides qui favorisent des pubertés précoces, qui tuent trop tôt des Français et seront les responsables des scandales sanitaires de demain. Ils seront interdits, comme il sera interdit d’importer des produits fabriqués ou cultivés avec les mêmes perturbateurs endocriniens ou pesticides. Sur ces questions de santé publique, il faut poser un acte politique immédiat.

LE CAS CONCRET. Les mères voilées peuvent-elles accompagner les sorties scolaires ?

Sous couvert de faire confiance au terrain, on laisse les enseignants bien seuls pour appliquer la laïcité. L’accompagnement des sorties scolaires n’est pas autorisé aux mères voilées, selon la circulaire Chatel de 2012. Najat Vallaud-Belkacem a pris la position inverse, oralement, en 2014. Si vous êtes élu, abrogerez-vous la circulaire ?

Je soutiens la position de la ministre. Tant que nous ne sommes pas confrontés à une situation où une mère d’élève affiche une volonté d’affirmer le primat de sa religion sur l’ordre républicain, il faut lui permettre d’accompagner les sorties scolaires. L’application de la laïcité est un travail de dentelle, je ne suis pas pour les solutions brutales venues d’en haut. Je suis intransigeant à l’égard de ceux qui se réclament d’un islam radical et qui veulent faire reculer la République. Mais certains font aujourd’hui de la laïcité un instrument anti-islam. C’est profondément injuste envers tous les Français qui pratiquent la religion musulmane.

ÉCONOMIE ET CHÔMAGE. « La loi El Khomri n’a aucune légitimité démocratique »

Faut-il garder le crédit d’impôt compétitivité emploi, qui offre des baisses de charges aux entreprises pour qu’elles investissent et emploient ?

Les études montrent que ce dispositif, très cher, s’est soldé par une hausse des marges et a augmenté les dividendes distribués aux actionnaires. L’argent public ne doit pas servir à cela. Le CICE doit être évalué. Je propose par ailleurs de créer un crédit d’innovation sociale, qui permettrait par exemple d’aider Siel bleu, qui propose de prévenir les maladies chroniques des personnes âgées grâce à de la gym douce dans 4 500 maisons de retraite. Cela évite des récidives de cancers et maintient les gens en bonne santé, à moindre coût.

Comment lutter contre les prix exorbitants de certains médicaments innovants ?

Environ 40 000 € pour un traitement contre l’hépatite C, quand on le trouve à 200 € sur le marché indien, c’est inadmissible. Je souhaite renforcer les moyens des agences publiques qui négocient avec les industriels. Si des laboratoires refusaient de baisser leurs prix, je n’exclus pas de recourir au mécanisme de « licence d’office » qui permet à l’Etat de fixer le juste prix.

Comment marcherait votre « taxe sur les robots » ?

Les charges patronales seraient assises non plus sur les salaires, mais sur la valeur ajoutée de l’entreprise. Aujourd’hui, si je passe de 40 hôtesses de caisse à 10 hôtesses et 30 portiques automatiques, mes portiques auront beau créer de la valeur, mes cotisations patronales resteront assises sur les seuls salaires. Ce n’est pas logique. La fiscalité doit s’adapter.

Vous annoncez la mort de la loi El Khomri…

Cette loi, qui n’a aucune légitimité démocratique puisque décriée par l’opinion publique, l’Assemblée, le Sénat et une majorité de syndicats, va faciliter les licenciements dans les entreprises bénéficiaires, et permettre par un simple accord d’entreprise de moins payer les heures supplémentaires. Nous la remplacerons par une vraie loi Travail, qui définira le burn-out comme une maladie professionnelle, facilitera la baisse du temps de travail… Notre exigence sera celle de la bienveillance envers les salariés.

Le chômage des jeunes dépasse les 25 %, comment leur donner un travail, un avenir ?

Tout ce qui a été fait ne marche pas. La seule chose qu’on nous propose, c’est ce deal à l’anglo-saxonne : un chômage qui baisse contre une pauvreté en hausse. Je n’en veux pas ! Il faut changer de paradigme, et c’est un défi de l’expliquer : le travail se raréfie, alors partageons-le différemment. En France, le « partage » du travail est injuste : d’un côté, des millions de chômeurs, de l’autre, un grand nombre de travailleurs qui ne s’épanouissent pas. Le revenu universel que je propose permettra à ceux qui le souhaitent de baisser leur temps de travail — ce qui générera des embauches. Ce revenu universel, s’appliquant pour commencer aux jeunes, libérera une partie des 600 000 emplois étudiants.

SA MESURE PHARE. Le revenu universel

Comment marcherait le revenu universel, dont vous dites qu’il serait « la grande mesure structurante » de votre quinquennat ?

Prenons deux personnes au smic, qui touchent leur salaire plus le revenu universel : si elles le veulent, elles pourront réorganiser leur vie. Dans certains métiers, ceux qui peuvent baisser leur temps de travail sans perdre trop de pouvoir d’achat font ce choix. Mon objectif, c’est le salarié d’un abattoir, en Bretagne, qui pourrait passer à un deux tiers-temps grâce à ce revenu pour retrouver la maîtrise de sa vie, se former à un autre métier, etc.

N’utiliseront-ils pas cette somme pour gagner en pouvoir d’achat ?

Et alors ? Cela fera circuler l’argent. Je ne crois pas à ce discours sur la paresse supposée des gens. Lors de la création du RMI sous Rocard, ou de la CMU sous Aubry, on entendait déjà ça. Les faits l’ont toujours infirmé.

La généralisation de ce revenu coûterait entre 300 à 400 Mds€ par an. Vous voulez effrayer les électeurs ?

Il s’agit d’une réforme par étapes. Je m’engage dès aujourd’hui pour la première : revaloriser de 10 % le RSA à 600 € par mois — quelque 2,5 millions de foyers seraient concernés — et l’étendre aux jeunes de moins de 25 ans. Et l’attribution du RSA serait automatique, afin de lutter contre la pauvreté : un tiers des personnes qui y ont droit ne le demandent pas.

Combien coûterait cette première étape ?

Avec des économistes, nous avons chiffré cette mesure à 45 Mds€, cela n’a rien d’infaisable. Nous la financerons en faisant des économies liées au redéploiement du CICE. Mais aussi grâce à la simplification de l’impôt sur le patrimoine (qui fusionnera l’ISF et la taxe foncière). Enfin, le fait de distribuer le revenu universel d’existence dégagera de nouvelles recettes grâce à la hausse de la consommation.

Vidéos : http://www.leparisien.fr/politique/j-ai-un-projet-de-gauche-celle-qui-se-tourne-vers-le-futur-19-01-2017-6587478.php

 

Entretien réalisé par Christel BRIGAUDEAU, Philippe MARTINAT, Pauline THÉVENIAUD, Odile PLICHON, Stéphane SELLAMI et Henri VERNET avec Gilles FINCHELSTEIN

 

 

LES ECHOS – 19/01/2017

Relance de l’apprentissage : le remède choc de Fillon

 

François Fillon mettra en avant ses propositions sur l’apprentissage, ce jeudi, à l’occasion d’un déplacement dans l’Ain.

Le candidat veut confier la gestion des lycées professionnels aux régions.
Les diplômes resteront nationaux, mais les entreprises doivent être associées.

L’apprentissage en France selon François Fillon ? C’est simple, résume Pierre Danon, qui a travaillé le dossier dans son équipe de campagne : « On a tout faux. » Ce constat sans fard, le candidat Les Républicains aura l’occasion de le mettre en avant ce jeudi à l’occasion d’un déplacement dans l’Ain. Par prudence, aucun objectif quant au nombre d’apprentis visés en cas de victoire à l’élection présidentielle du candidat de la droite ne sera mis en avant, le quinquennat Sarkozy (pas plus que celui de François Hollande) n’ayant tenu ses promesses en la matière. Ce qui n’empêchera pas l’ex-Premier ministre de marquer sa volonté de redonner une « dynamique extrêmement forte » à ce dispositif. Quitte pour cela, à préconiser la mort de certains « symboles » et lâcher une bombe au ministère de l’Education nationale.

Pour François Fillon en effet, si l’apprentissage fait pâle figure en France par rapport à l’Allemagne ou la Suisse, c’est avant tout parce qu’il a été construit par l’Education nationale et non pas par le monde professionnel. Premier remède : affirmer haut et fort qu’il s’agit d’une voie d’excellence pour décrocher un travail. La gauche ne dira pas le contraire, mais risque d’accueillir plus fraîchement les autres propositions des Républicains.

Détacher des élèves de l’Education nationale

La plus explosive tient aux 1.500 lycées professionnels qui accueillent près de 666.000 élèves. François Fillon préconise de les détacher de l’Education nationale pour en confier la gestion aux régions et aux branches professionnelles, lesquelles ont déjà la charge des centre de formation en alternance, les CFA. Interpellée récemment sur ce sujet à l’Assemblée, Najat Vallaud-Belkacem a eu l’occasion de critiquer cette proposition, qui, selon elle, aboutirait aussi à «  régionaliser les diplômes ». Le programme du candidat Fillon a paré le coup en prônant de placer les référentiels de formation au sein d’une commission nationale sous tutelle du ministère de l’Education nationale, mais – là encore – en y associant étroitement branches et partenaires sociaux.

De quoi faire sauter les principaux freins à l’apprentissage ? Oui, estime un haut responsable régional pour qui les objectifs des rectorats sont de remplir leurs lycées, quand ceux des régions portent sur l’emploi, pas sûr que cela change la donne tempère un acteur de la formation, qui se demande en quoi une région sera plus efficace qu’un rectorat. « C’est un choix politique, avance-t-il, mais la vraie question est de savoir si l’on veut faire de l’apprentissage une vraie filière de formation initiale ou un instrument d’une politique de l’emploi. » François Fillon préconise aussi d’aligner le droit du travail des apprentis sur celui des salariés. En la matière, estime Béatrice Pola, avocate associée du cabinet d’avocats Proskauer, le problème vient surtout des modalités « très contraignantes » de rupture de contrat. Le candidat de la droite à l’Elysée vise aussi une exonération totale des charges patronales sur les contrats en alternance. La mesure, estimée à 765 millions, serait financée par la suppression des emplois d’avenir et contrats de génération. Elle concernerait essentiellement les contrats de professionnalisation, les contrats en apprentissage étant déjà quasiment exonérés.

Alain Ruello et Isabelle Ficek

 

 

::: INTERNATIONAL

L’EXPRESS – 19/01/2017

Brexit: la banque HSBC va bien déplacer 1000 emplois de Londres à Paris

 

Stuart Gulliver, directeur général de HSBC, a précisé que la banque n’avait pas besoin de « se presser » pour le faire.

Les dirigeants de la banque redoutent que l’activité d’investissement sur les marchés mondiaux soit touchée par la sortie du marché unique, confirmée mardi par la Première ministre Theresa May.

Le directeur général de HSBC, Stuart Gulliver, a confirmé dans une interview à Bloomberg Television qu’un millier d’emplois de son activité de banque d’investissement à Londres devraient être déplacés à Paris.

Interrogé depuis la station de ski suisse de Davos en marge du forum économique mondial, Stuart Gulliver a expliqué que parmi les divers départements de la banque au Royaume-Uni, c’est son activité d’investissement sur les marchés mondiaux qui serait touchée par la sortie du marché unique confirmée mardi par la Première ministre Theresa May.

« Pour nous, c’est la France »

« Il y ce que nous appelons l’activité de banque mondiale et de marché, et c’est celle pour laquelle j’ai dit publiquement, il y a un moment déjà, qu’il y aurait un millier d’emplois qui sont couverts par la législation européenne et qui, dans le cadre de l’accès au marché unique, devraient probablement aller en France dans notre cas », a expliqué le patron de HSBC d’après une transcription de l’interview transmise mercredi.

Interrogé sur la possibilité pour HSBC de déplacer ces activités ailleurs dans l’Union européenne, par exemple à Dublin ou Lisbonne, Stuart Gulliver a été catégorique: « Nous avons acheté le Crédit Commercial de France en 2002, donc nous avons un service bancaire universel en France. Donc pour nous, c’est la France ».

Stuart Gulliver a ajouté toutefois que la banque n’avait pas besoin de « se presser » pour le faire. La banque emploie près de 9500 salariés en France.

Le siège mondial reste à Londres

Il a précisé que l’activité qui risque d’être déplacée concernait environ 20% des revenus de sa banque d’investissement basée au Royaume-Uni, ajoutant que les activités sur les marchés des changes, obligataires et action ne devraient pas être touchées.

Hormis ses activités sur les marchés, HSBC dispose au Royaume-Uni de deux autres entités, qu’il ne modifiera pas malgré le Brexit: son siège mondial, que HSBC a décidé de maintenir à Londres, et sa banque au détail chargée des clients spécifiquement britanniques.

 

L’OPINION – 19/01/2017

Otan : l’Allemagne va accroître fortement ses dépenses de défense

 

Ursula Van der Leyen, la ministre de la Défense allemande et des soldats.

La ministre de la Défense allemande a annoncé que les dépenses militaires de son pays allaient augmenter de quatre milliards d’euros d’ici 2020.

Critiquée par Donald Trump pour ne pas respecter ses obligations financières au sein de l’Otan, l’Allemagne va renforcer substantiellement son budget militaire, a annoncé la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, mercredi 18 janvier.

Les Allemands ont répondu rapidement aux interrogations de Donald Trump sur l’organisation nord-atlantique. Le président-élu avait provoqué la consternation parmi les alliés européens en déclarant dans une interview donnée lundi 16 janvier que l’Otan était « obsolète », et en critiquant les pays membres pour ne pas assumer leur part financière de l’organisation militaire.

Un conseiller de Trump a ensuite précisé ses propos en affirmant que seulement une partie de l’Otan était obsolète tandis que Nikki Haley, désignée pour être la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, a déclaré mercredi 18 janvier que l’Alliance atlantique demeurait importante.

1,22 % du PIB. La ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, a donc repris la balle au rebond. « Nous voulons que les Américains soient clairs. ’Quelle est votre position ?’ » a-t-elle déclaré, interrogée sur la chaîne NTV. Et de poursuivre : « La chose la plus importante est la clarté. » Ursula Von der Leyen a annoncé que les dépenses militaires allaient augmenter de deux milliards d’euros en 2017 à 37 milliards d’euros, soit 1,22% du PIB. Elles atteindront 39,2 milliards d’euros d’ici 2020. « Nous avançons dans la bonne direction mais nous ne pouvons pas le faire en une année », a-t-elle plaidé.

En novembre, Angela Merkel avait reconnu que son pays ne pourrait pas, dans un avenir proche, remplir les exigences de l’Otan. Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a précisé que les dépenses d’armement, de munitions et d’autres équipements avaient augmenté de près de 11% en 2016 à 5,1 milliards d’euros et qu’elles augmenteraient encore pour atteindre six milliards cette année.

 

LE FIGARO – 19/01/2017

Les adieux de Barack Obama à la présidence

VIDÉOS – Lors de sa dernière conférence de presse, mercredi, le président américain sortant a affiché son optimisme sur le long terme et sa vigilance pour le court terme.

Barack Obama a refermé sa présidence mercredi sur la même note «d’espoir» qu’ il avait amorcée. «Il y a une décence fondamentale dans ce pays, a-t-il dit. Je crois en ce pays, je crois dans le peuple américain, je crois qu’il y a plus de bon que de mauvais chez les gens. Des choses tragiques arrivent, mais si nous travaillons dur, le monde s’en porte mieux à chaque fois». Une maxime familiale résume sa philosophie: «La seule chose qui soit la fin du monde, c’est la fin du monde».

Avec l’ultime conférence de presse du 44e président, une longue séquence testamentaire a pris fin à deux jours de la passation de pouvoirs à Donald Trump. Soulignant avoir eu des discussions «cordiales, parfois longues et substantielles» avec son successeur, Obama prit acte des orientations divergentes sur le point de remplacer les siennes. «Il est dans l’ordre des choses qu’il (Trump) avance avec sa vision et ses valeurs, a-t-il dit. Je ne m’attends pas à ce qu’elles recoupent beaucoup» ses propres convictions.

Jeune retraité de 55 ans, Obama a dit vouloir souffler un peu et prendre du temps pour écrire. Mais il a tracé une ligne entre «les allers et retours de la politique» ordinaire et les «principes» qui pourraient l’amener à revenir dans le débat public: si une «discrimination systématique venait à être ratifiée sous une forme ou une autre», si des «obstructions explicites ou fonctionnelles au droit de vote» devaient apparaître, s’il y avait «un effort pour museler la liberté de parole ou la presse», si l’État «raflait des enfants (immigrés) ayant grandi ici» dans le but de les expulser, alors «je m’exprimerai», a promis le futur ex-président.

Il a d’ailleurs ouvert sa conférence de presse par un hommage appuyé aux journalistes accrédités à la Maison-Blanche, menacés de «délocalisation» hors-les-murs par certains projets de la future équipe. «C’est votre métier d’être sceptiques et de poser des questions difficiles, de faire en sorte que nous rendions des comptes» au public, a-t-il déclaré. «Votre présence ici nous a aidés à mieux travailler. J’espère que vous continuerez avec ténacité. L’Amérique a besoin de vous, la démocratie a besoin de vous».

Le placide «no drama Obama» s’est presque emporté sur les obstacles dressés à la participation électorale de toutes les communautés: «Nous sommes la seule démocratie où l’on rend le vote plus difficile. Cela nous renvoie à la ségrégation et à l’héritage de l’esclavage», a-t-il lâché. La lutte contre la fraude, qui justifie ces complications, relève des «fake news», inventions présentées comme des faits avérés sur Internet et les réseaux sociaux. «Nous avons le problème inverse» à la fraude, dit Obama.

Face à la presse, le président sortant a dû justifier ses dernières décisions, notamment celle de commuer la peine de Chelsea Manning, soldate condamnée à 35 ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks quelque 700.000 documents secrets copiés dans les ordinateurs du Pentagone. «Je me suis déterminé en fonction des particularités de ce dossier», a-t-il dit, estimant que la peine prononcée par la cour martiale en 2013 avait été «disproportionnée par rapport aux autres fuites» du même type.

Direct au sujet de Vladimir Poutine

Il a également défendu sa décision de laisser adopter à l’ONU une résolution condamnant la colonisation israélienne des territoires palestiniens: «Nous voulons au moins préserver la possibilité d’une solution à deux États. C’est une façon de tirer le signal d’alarme. L’occasion pourrait passer». En direction de son successeur, qui envisage de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem, Obama a rappelé «l’environnement volatile» dans lequel «certains gestes pourraient conduire à une explosion».

Le temps de la diplomatie étant passé, il s’est montré direct au sujet de Vladimir Poutine. «Il est dans l’intérêt de l’Amérique et du monde d’avoir une relation constructive avec la Russie. Mais après le retour de Poutine à la présidence, un état d’esprit conflictuel a rendu cette relation plus difficile». Sur la réduction des arsenaux nucléaires, «j’étais prêt à aller plus loin, mais Poutine a refusé de négocier. Il reste une grande marge (de progrès) pour Donald Trump».

Au terme d’une présidence souvent critiquée pour n’avoir pas réduit les divisions raciales, Barack Obama a encore fait entendre son optimisme. «Nous devons continuer à travailler, mais nous sommes en meilleure posture que les générations précédentes. Et j’espère que ma présidence aura fait un peu avancer les choses». Prenant l’exemple de l’équipe olympique américaine, réservoir de champions venus de tous horizons, il a prédit que les États-Unis auraient «une femme présidente, un président latino ou un président juif ou hindou ou d’une origine qu’on ne peut pas nommer aujourd’hui».

Vidéos : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/18/01003-20170118ARTFIG00430-le-testament-d-obama-je-crois-dans-le-peuple-americain.php

 

Philippe Gélie

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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Rugby : LE PARRAINAGE DES CONTRI’COEURS RCME – 16 JANVIER 2016

2017-03-02T07:07:31+01:00Mots-clés : , |

A ce jour, ce sont déjà plus d’une trentaine d’amis qui, en effectuant un don, sont devenus Contribu’Cœurs, un beau premier temps de jeu…

Ils permettent ainsi à l’Association RCME de faire perdurer l’excellence de sa formation.

Et c’est parce que tu as eu le privilège de vivre en Bleu et Noir que nous nous adressons à toi aujourd’hui !

Afin de faire grandir cette communauté, nous lançons ce jour « le Parrainage des Contribu’Cœurs » : faites entrer 4 amis dans ce cercle de soutien et le RCME vous offre 2 places pour le match Séniors 2016/2017 de votre choix !

Vous trouverez en pièces jointes la plaquette de présentation de notre action et le bon de souscription afin de rejoindre cette nouvelle aventure en Bleu & Noir.

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Rugby : SOIREE CENTRE DE FORMATION RCME – JEUDI 02/02/17

2017-03-02T07:07:44+01:00Mots-clés : , , |

Communiqué du RCME

Nous avons le plaisir de vous convier à la XIIème soirée de présentation de la promotion du Centre de formation du Rugby Club Massy Essonne.

Cet événement, qui mettra en valeur la formation massicoise, se tiendra le jeudi 02 février à 19h00 à la Maison du rugby (Massy) en présence de :

  • Josiane CHEVALIER, Préfète de l’Essonne,
  • Yacouba CAMARA, joueur formé à Massy, actuellement au Stade Toulousain et International en Equipe de France A (parrain sportif),
  • DEMATHIEU BARD, nouveau mécène du Centre de formation (parrain entreprise).

Dans un souci d’organisation, merci de bien vouloir confirmer votre présence par mail à marjorie.vivien@rcmessonne.com avant le vendredi 27/01.

Comptant sur votre présence,

Revue de presse du MEDEF IDF du 17 janvier 2017

2017-03-02T07:07:54+01:00Mots-clés : , , |

 

::: ILE-DE-FRANCE

LE FIGARO – 17/01/2017

Grand froid : Valérie Pécresse interpelle la SNCF et la RATP pour éviter la pagaille

INFO LE FIGARO – Dans un courrier envoyé ce lundi, la présidente de la région Île-de-France enjoint les opérateurs de transport de prendre «toutes les dispositions nécessaires pour anticiper ces températures exceptionnelles».

Alors qu’une vague de froid est annoncée pour cette semaine dans l’Hexagone, avec des températures qui se situeront 8 degrés en dessous des normales saisonnières, Valérie Pécresse veut éviter la pagaille dans les transports en région parisienne. «Par le passé les mêmes évènements météorologiques ont provoqué des difficultés dans les transports en commun et dans les transports scolaires», fait valoir la présidente de la région Île-de-France dans un courrier envoyé ce lundi aux opérateurs de transport franciliens, dont Le Figaro a eu connaissance.

L’élue enjoint les entreprises concernées de prendre «toutes les dispositions nécessaires pour anticiper ces températures exceptionnelles». Ce courrier – adressé à Elisabeth Borne, présidente de la RATP, Guillaume Pepy, président de la SNCF, Thierry Mallet (Transdev), Jean-Pierre Farandou (Keolis) et aux sociétés de cars de la région – invite notamment les opérateurs à «vérifier le bon fonctionnement des équipements de chauffage dans vos véhicules, pour assurer le confort des voyageurs». Valérie Pécresse leur demande par ailleurs «de mettre en place une information voyageurs exceptionnelle afin que les usagers puissent adapter leur trajet si, malgré ces mesures préventives les conditions de transport restaient perturbées».

Concernant les bus et cars, Valérie Pécresse demande aux groupes de transport de «bien vouloir faire équiper vos véhicules avec le matériel adapté aux conditions de circulation» et à «contacter immédiatement les collectivités gestionnaires de voirie afin que les routes utiles aux itinéraires de vos lignes (…) soient salées en prévision et/ou déneigées en temps réel».

Le plan d’actions de la SNCF

Interrogée par Le Figaro, la SNCF assure qu’elle se prépare – à l’échelle nationale – au grand froid qui devrait se généraliser à partir de mercredi. Deux types d’actions sont mises en place, d’après les porte-parole de l’entreprise ferroviaire. D’abord, la vitesse des TGV peut être réduite jusqu’à 160kmh au lieu des 320 kmh, leur vitesse maximale. Ensuite sur le réseau lui-même, les «réchauffeurs d’aiguillages» vont être activés. Il s’agit, selon les équipements, de résistances qui chauffent les aiguillages ou bien de gaines qui les protègent du froid. Enfin des trains chasse-neiges et des trains râcleurs (qui ôtent la glace) vont intervenir la nuit pour éviter que les trains patinent.

Par ailleurs, des équipes dédiées à la maintenance préparent les trains à affronter le froid. Les châssis des TER sont enduits ou protégés par des gaines. Mais à chaque épisode de grand froid, il n’est pas rare que les locomotives les plus vétustes rendent l’âme. Des équipes de dépanneurs rapides se tiennent prêtes pour effectuer en gare des réparations légères, comme les bris de vitre de TGV qui peuvent survenir lorsqu’un bloc de glace ou de neige se détache au croisement de deux trains. Enfin, pour éviter les glissades, la SNCF se prépare à faire appel à des prestataires extérieurs pour déneiger ou saler les quais de gare recouverts de neige ou de glace.

Isabelle de Foucaud et Valérie Collet

 

 

LES ECHOS – 17/01/2017

Actus franciliennes

LE PARISIEN – 17/01/2017

AVANT-APRES. Paris : le grand chamboulement de la porte Maillot est lancé

 

C’est toute la porte Maillot qui va changer de visage à l’horizon 2022.

En 2022, vous n’allez plus reconnaître la porte Maillot. De tous les côtés de cet immense rond-point — envahi par les automobilistes qui circulent entre la Défense et la place de l’Etoile, bordé d’un côté par un jardin insignifiant et de l’autre par le Palais des Congrès — des travaux vont être engagés. « Ils ont même déjà commencé cet été avec le début du chantier de la gare Eole, prolongation du RER E » souligne Jean-Louis Missika (apparenté PS), adjoint auprès d’Anne Hidalgo en charge de l’urbanisme.

Une vaste concertation vient d’être lancée à la fois en mairies du XVIe, XVIIe et à Neuilly-sur-Seine. « C’est sûr, il faut un maximum d’informations tant l’opération va être immense et va créer des nuisances », reconnaît Brigitte Kuster, maire LR du XVIIe, tout en approuvant le projet. « Ce sera certainement le chantier emblématique de transformation d’une de portes de Paris, puisqu’il est sur l’Axe Majeur dans la prolongation du Louvre », ajoute Jean-Louis Missika qui prévoit quatre années particulièrement difficiles : de 2018 à 2022. « Nous préférons concentrer les opérations avec un phasage bien calé plutôt que de faire subir 10 ou 15 ans de chantiers aux riverains » ajoute l’élu de la Ville de Paris.

Rarement, un tel chambardement n’aura impliqué autant d’opérations différentes. Petite revue de détail.

– Le chantier de la gare de la porte Maillot du prolongement du RER E vers l’Ouest, déjà lancée, doit durer quatre ans. Cette gare sera construite à plus de 30 m sous terre. Une large verrière offrira un éclairage naturel aux passagers.

– En même temps, devrait arriver la prolongation du tramway parisien jusqu’à la porte Dauphine. Un franchissement de la Porte Maillot en surface a été décidé par les boulevards Gouvion Saint-Cyr et Amiral Bruix. Il pourrait voir le jour en 2021-2022.

– Sur le plan de circulation, Paris veut effacer le rond-point pour créer une voie centrale directe entre les avenues de la Grande Armée (XVIIe) et Charles de Gaulle (Neuilly). Une requalification qui libérera de l’espace côté Palais des Congrès. « Rien n’est encore acté. Mais il pourrait y avoir à l’horizon 2023 un hôtel, des bureaux et un restaurant panoramique », dévoile un responsable de l’opération. De l’autre côté, c’est le bois de Boulogne qui va gagner du terrain. « On ne peut que s’en réjouir », souligne la mairie du XVIe.

– Au-dessus du périphérique, deux grosses opérations urbaines ont aussi été engagées dans le cadre des projets urbains innovants « Réinventer Paris ». Les projets « Ville Multistrate » (un programme mixte de logements en accession, de logements sociaux, de bureaux, et d’une école horticole) et « 1 000 arbres » (127 logements, dont 30 % de logements sociaux, 27 000 m² de bureaux, un hôtel 4 étoiles de 250 chambres et un food court imaginé par Philippe Starck) vont ainsi renforcer la liaison avec Neuilly. Les permis de construire de ces réalisations privées n’ont pas encore été déposés. Mais leur finalisation est déjà envisagée vers 2021.

« L’idéal serait que tout soit terminé pour les JO de 2024 », rêve déjà Jean-Louis Missika. Pour les habitants, après ces années de chantier, on promet aussi un Itinéraires pour les piétons et les cyclistes… Une prolongation est en réflexion côté Neuilly sur l’avenue Charles-de-Gaulle. Brigitte Kuster aimerait, elle qu’on y réfléchisse sérieusement sur l’avenue de la Grande Armée.

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/paris-75017/paris-le-grand-chamboulement-de-la-porte-maillot-est-lance-16-01-2017-6576342.php

 

Eric Le Mitouard

 

::: ECONOMIE

LE MONDE – 17/01/2017

Déficit de l’Etat : la bonne nouvelle de Bercy

Le déficit budgétaire de l’Etat s’est établi en 2016 à 69 milliards d’euros, soit une baisse de 1,5 milliard d’euros par rapport à celui de 2015.

Les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes en matière budgétaire, Bercy n’allait pas se priver de s’en faire l’écho. En 2016, le déficit budgétaire de l’Etat s’est établi à 69 milliards d’euros, soit un recul de 1,5 milliard par rapport à celui de 2015, ont annoncé mardi 17 janvier le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert. Il atteint ainsi son niveau le plus bas depuis 2008. Au total, entre 2012 et 2016, le déficit de l’Etat a été ramené de 87,2 milliards à 69,9 milliards d’euros, soit une diminution de 17,3 milliards, après avoir atteint un pic de 148,8 milliards d’euros en 2010.

Ce résultat est d’autant plus notable qu’il est inférieur à celui prévu par la loi de finances initiale pour 2016, 72,3 milliards d’euros, et même à celui qui avait été corrigé lors de la loi de finances rectificative présentée en novembre, qui prévoyait un déficit de 69,9 milliards d’euros à la fin de l’année. « L’Etat a tenu son objectif de dépenses, les dépenses du budget général ont été maîtrisées », a tenu à souligner M. Sapin, répondant ainsi à tous ceux qui, dans l’opposition, ont régulièrement accusé François Hollande de « dépenser sans compter ».

« Il n’y a pas d’astuces »

Au printemps, la droite avait violemment dénoncé les « cadeaux électoraux non financés » annoncés par l’exécutif depuis le début de l’année 2016 : plan formation emploi, mesures de soutien aux agriculteurs, hausse du point d’indice des fonctionnaires, prolongation du dispositif de suramortissement des investissements pour les entreprises, mesures en faveur des jeunes. Pour un coût global évalué à 4 milliards d’euros. « Avec toutes ces dépenses supplémentaires, plus des baisses d’impôts, on risque d’avoir des comptes très dégradés », fustigeait alors le président (LR) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Gilles Carrez.

Même la Cour des comptes s’était montrée sceptique sur la capacité du gouvernement à tenir ses objectifs, en raison de ces dépenses nouvelles. A la fin juin, les magistrats financiers jugeaient ainsi que « le respect de la norme de dépenses en valeur de l’Etat paraît d’ores et déjà compromis ». Ils évaluaient « entre 3,2 et 6,4 milliards d’euros » le risque de dépassement par rapport aux crédits ouverts en loi de finances. « Il est faux de dire que ce quinquennat aura été celui de l’explosion des dépenses et des déficits, s’insurge M. Eckert. Alors qu’on ne peut pas en dire autant du précédent. »

Le gouvernement a, en définitive, réalisé les économies sur lesquelles il s’était engagé, « et il n’y a pas d’astuces », souligne M. Sapin, comme s’il anticipait les observations de la Cour des comptes. Hors charge de la dette et pensions, les dépenses du budget général atteignent 294,8 milliards d’euros, en diminution de 2,8 milliards par rapport à 2015. Depuis 2012, à périmètre constant, les dépenses auront ainsi baissé de 6,3 milliards d’euros.

« Une vraie satisfaction »

Quant aux recettes de l’Etat (recettes fiscales, recettes non fiscales et comptes spéciaux), elles sont globalement en ligne avec le niveau prévu en loi de finances initiale, malgré un léger recul des recettes fiscales, principalement de l’impôt sur les sociétés. « En clair, on a absorbé les 40 milliards d’euros de baisses d’impôts prévus par le pacte de responsabilité, alors que c’est l’Etat qui porte la quasi-totalité des baisses fiscales et sociales, et il n’y a pas eu le dérapage que certains prévoyaient », se félicite M. Sapin. « Pour la troisième année d’affilée, on fait mieux que prévu, nous tenons nos engagements », appuie M. Eckert. Vrai, si l’on tient compte du fait que, à la fin de l’été 2014, le gouvernement avait considérablement revu à la baisse les objectifs de croissance et de déficit prévus en loi de finances initiale.

Ce premier résultat concernant le budget de l’Etat conforte l’objectif du gouvernement de ramener le déficit public à 3,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2016. Celui-ci, qui agrège les comptes de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales, ne sera connu que le 24 mars. M. Sapin, cependant, se montre confiant. « Aussi bien pour la Sécurité sociale que pour les collectivités, on ne sera pas loin de l’équilibre, assure-t-il. C’est l’Etat qui concentre l’ensemble de l’enjeu de diminution du déficit. »

« Un résultat encourageant », « une vraie satisfaction », se félicitent les deux ministres. Encore convient-il de rappeler que, en 2015, l’excédent budgétaire de l’Etat en Allemagne s’est élevé à 12 milliards d’euros.

Patrick Roger

 

 

LE PARISIEN – 17/01/2017

« J’espère sortir de mon découvert »

C’est hier que les 5 millions de Français qui bénéficient cette année d’une baisse d’impôt sur le revenu ont pu — s’ils sont mensualisés — en mesurer l’effet concret sur leurs finances.

« Pour une fois qu’on est content en ouvrant le courrier des impôts ! » Robert, 73 ans, a été étonné hier matin de constater que le montant de son impôt sur le revenu pour 2017 avait baissé de près de 400 €. En effet, le retraité bénéficie, comme plus de 5 millions de Français, de la baisse d’impôt sur le revenu de 20% pour les ménages modestes annoncée, à la surprise générale, fin décembre par le gouvernement. D’un montant de 1 Md€, cette baisse « portera à 6 Mds€ le montant total des baisses d’impôt sur le revenu », a tenu à rappeler le ministère des Finances. Assez pour faire oublier les fortes hausses de la première moitié du quinquennat ?

Entre soulagement et scepticisme

Hier, au centre des finances publiques de Saint-Ouen (92), la plupart des contribuables qui attendaient au guichet n’avaient pas pris la mesure de ce « bonus » et encore plus rares étaient ceux à avoir utilisé le simulateur en ligne de Bercy pour savoir s’ils allaient en bénéficier. C’est le cas de Roselyne, qui porte la main à son coeur en apprenant la nouvelle. Son fils ayant quitté le foyer fiscal l’an dernier, cette adjointe technique de 48 ans se retrouve brutalement imposable cette année. Mais après un rapide calcul, Roselyne, qui déclare moins de 18 500 € de revenus annuels, réalise avec soulagement qu’elle fait bien partie des bénéficiaires de la baisse d’impôt. « Peut-être que ces 200 € gagnés vont m’aider. J’espère sortir du découvert qui me poursuit depuis des années », confie-t-elle. Pour d’autres, comme Fatima, en recherche d’emploi, la nouvelle est accueillie avec un enthousiasme mitigé. « C’est le serpent qui se mord la queue », soupire cette mère de deux enfants, qui bénéficie avec son mari de trois parts fiscales. « La taxe d’habitation a tellement augmenté par ailleurs… »

Enfin, certains, comme Matthieu, 30 ans, sont pessimistes : même si ce père de deux enfants bénéficiera d’un avis d’imposition allégé, il n’y voit pas pour autant une hausse de son niveau de vie. « Ce que je paierai en moins en impôt sur le revenu, je sais que l’Etat le prélèvera d’une autre manière », déclare-t-il, méfiant. « Pas sur ma feuille d’impôts, mais avec la TVA quand je ferai mes courses. »

Constance Lasserre

 

::: ENTREPRISES

LA TRIBUNE – 17/01/2017

Airbnb : des professionnels du tourisme et de l’immobilier vont porter plainte

 

Le modèle Airbnb est attaqué par les lobbys immobiliers et hôteliers français.

 

Des professionnels des secteurs de l’hôtellerie et de l’immobilier vont porter plainte pour que les plateformes de locations saisonnières, de type Airbnb, respectent le même cadre réglementaire.

La bataille engagée entre les plateformes de l’économie dite « collaborative », dont l’une des plus connues est Airbnb, et les secteurs matures de l’économie, vit un nouvel épisode. Plusieurs lobbys hôteliers (AhTop, GNI-Synhorcat) et immobiliers (Fnaim, SNPI et Unis) vont déposer plainte au parquet de Paris, avec constitution de partie civile, rapporte le journal du dimanche (JDD). La plainte porte notamment sur la violation par des plateformes de type Airbnb ou Le Bon Coin de la loi Hoguet, qui structure l’activité immobilière, car elles jouent un rôle d’intermédiaire entre loueurs et locataires sans pour autant détenir de carte professionnelle, ni tenir un registre des transactions et de leurs mandats.

Distorsion de concurrence

Concernant l’activité hôtelière, la plainte vise l’absence d’immatriculation obligatoire sur ces plateformes, qui constitue une infraction au code du tourisme. Le JDD rapporte aussi que plusieurs plateformes violeraient les règles sur les services de paiement en collectant des fonds sans avoir obtenu un agrément auprès d’une autorité compétente. Enfin, les plateformes méconnaîtraient les règles applicables aux activités d’assurance car elles offrent des garanties aux loueurs.

« Le parquet a saisi le Service national d’enquête qui a réuni beaucoup de preuves. Aujourd’hui, nous allons (…) demander que soit nommé un juge d’instruction à même d’engager des poursuites », détaille au JDD Me Guillaume Navarro, du cabinet Gide Loyrette Niel. Bref, les fédérations de professionnels s’insurgent contre le fait que les plateformes et leurs utilisateurs s’improvisent professionnels de l’hôtellerie ou de l’immobilier, sans être soumis aux mêmes réglementations sectorielles. Ce qui peut créer des distorsions de concurrence.

Un problème en matière d’accès au logement

Par ailleurs, au-delà des préoccupations des lobbys immobilier et hôtelier, l’activité exponentielle des plateformes de locations de courte durée pose un problème en matière d’accès au logement dans les centres urbains. En effet, pour un bailleur, louer sur une courte durée à des touristes peut être beaucoup plus rentable que de louer sur le long terme à un résident local. Dans les quartiers les plus prisés, le risque de voir des « villes musées » se former est grand. L’une des principales préoccupations des grandes villes internationales reste en effet la « colonisation » de leurs quartiers par Airbnb et ses concurrents. Les politiques tentent donc progressivement d’instaurer un cadre réglementaire pour éviter qu’Airbnb dissimule des activités professionnelles sur son site.

Enjeux majeurs en matière de tourisme

Après New-York, San Francisco, Berlin, Barcelone, Londres vient à son tour de négocier avec Airbnb pour qu’elle applique strictement, à partir du printemps 2017, une limite de 90 jours par an à la durée de location des logements par ses membres. De même, à Amsterdam, Airbnb va rendre impossible la location d’un appartement pendant plus de 60 jours par an. En France, la loi limite ce délai à 120 jours. On y est donc beaucoup moins coercitif qu’ailleurs. Mais il faut dire qu’en parallèle, les enjeux pour le secteur du tourisme, durement affecté par les attentats, sont majeurs. De 85 millions de visiteurs en 2015, l’objectif du gouvernement est d’atteindre 100 millions de touristes en 2020. Et il semble qu’il soit difficilement atteignable sans un coup de pouce des plateformes de locations saisonnières…

Mathias Thépot  

 

 

LES ECHOS – 17/01/2017

Les banques se préparent au big bang de la loi Macron

 

Les banques traditionnelles ne sous-estiment pas la menace et entendent muscler leurs services pour profiter d’un « effet loi Macron ».

A partir du 6 février, la loi Macron va faciliter le transfert de compte d’une banque à une autre. La mobilité pourrait s’opérer au détriment des banques traditionnelles.

« La loi Macron est une excellente opportunité pour nous. Pas seulement pour faire « un coup » en 2017, mais pour un travail de long terme avec nos clients », reconnaît sans ambages le président du conseil de surveillance d’AXA Banque, Amaury de Warenghien. Si bien que la banque directe d’AXA a choisi de relancer son offre et de revoir ses tarifs à la baisse, en se calant sur le calendrier de l’entrée en vigueur des dispositions Macron sur la mobilité bancaire (lire ci-dessous). Même stratégie chez Boursorama, la filiale de Société Générale, qui entend muscler ses services pour profiter d’un « effet loi Macron », avec des initiatives en direction des jeunes et de nouveaux partenariats .

« Insatisfaction massive »

Si aucun acteur ne mise sur un raz de marée, toutes les banques en ligne ou banques mobiles estiment qu’elles ont une carte à jouer. « On s’attend à une acquisition clients beaucoup plus importante, avec la disparition de l’idée lancinante que changer de banque, c’est compliqué », estime Marie Cheval, la PDG de Boursorama. « Les grandes banques de détail historiques, hormis les mutualistes, perdent déjà des clients, et certaines rapidement, note Amaury de Warenghien. est d’ailleurs terrible : il mesure la différence entre les clients promoteurs et les détracteurs d’une banque, et il traduit une insatisfaction massive en France. »

Les premières enquêtes d’opinion qui circulent dans le secteur montreraient en effet que la prise en charge de toutes les démarches liées au changement de banque aura un effet moteur sur la mobilité bancaire et que les banques en ligne tireraient bien leur épingle du jeu.

Dans les banques traditionnelles, on ne sous-estime pas la menace. « La loi Macron est du pain bénit pour tous les nouveaux entrants, les banques en ligne mais aussi Orange Bank. Face à leurs offres commerciales agressives, nous devrons mettre en avant la complétude de nos services et notre accompagnement durable », estime le patron d’un réseau de banque de détail français.

Conserver voire gagner des parts de marché

Tous les réseaux sont décidés à se battre pour conserver ou même gagner des parts de marché, quitte à jouer ponctuellement sur les prix . « Ce sera une opportunité pour nous de renforcer les liens avec nos clients et d’en conquérir de nouveaux, assure Raphaèle Leroy, responsable des relations consommateurs de la banque de détail France chez BNP Paribas. Nous allons d’ailleurs lancer une offre de bienvenue pendant trois mois pour que les prospects puissent nous tester : nos services de banque au quotidien seront gratuits pendant un an pour ceux qui nous confieront un mandat de mobilité. Nous avons nos atouts, la fusion du digital avec l’humain et l’expertise : nous sommes sereins. »

De son côté, Société Générale a rénové son service d’aide à la mobilité bancaire, Bienvenue, et compte le mettre en avant auprès de ses clients pour profiter de la dynamique. « Aujourd’hui 60.000 clients utilisent notre service d’aide à la mobilité bancaire chaque année, demain grâce à l’impulsion de la loi Macron, ils pourraient être 80.000 voire 90.000 », estime Stéphane Lecoq, chef de produit chez Société Générale.

Renouer avec la clientèle

Pour La Banque Postale, l’entrée en vigueur de la loi Macron représente l’opportunité de renouer avec ses clients peu actifs. La filiale de La Poste ne dénombre que 10,7 millions de clients qui se servent au quotidien de leur compte bancaire sur un total de 24 millions. La banque veut mettre à profit les prochains mois pour étendre cette part. Le nouveau Service d’Accueil Plus, dédié à la mobilité bancaire, sera chargé de recontacter les clients peu actifs pour leur proposer la signature de mandats pour transférer leurs virements ou prélèvements mensuels à La Banque Postale… La bataille promet d’être intense.

Veronique Chocron et Sharon Wajsbrot

 

 

LE FIGARO – 17/01/2017

EDF se mobilise pour affronter la vague de froid

VIDÉO – Les infrastructures de réseau électrique national sont soumises à rude épreuve. Le pic de consommation d’électricité est prévu jeudi.

Depuis plusieurs jours déjà, les opérateurs électriques ont le regard rivé sur les prévisions météo. Cette semaine, le pic de la vague de froid est désormais attendu pour jeudi, avec des températures inférieures de 6 à 8° par rapport aux normales saisonnières.

D’ores et déjà, les infrastructures de réseau sont soumises à rude épreuve. Mardi, Réseau de transport d’électricité (RTE), la filiale d’EDF qui gère les lignes à haute tension et veille à l’équilibre entre l’offre et la demande, prévoit une pointe de consommation à 94.000 mégawatts (MW). C’est une augmentation de 5000 MW par rapport à lundi. Pour jeudi, cette pointe pourrait atteindre 96.200 MW. Le durcissement du climat est donc patent, même si le record de l’hiver 2012 – 102.000 MW – n’est pas encore dans la ligne de mire.

Dans cette période, la moindre variation compte: lundi, François Brottes, président du directoire de RTE, a rappelé qu’une différence d’un degré Celsius entraîne une consommation supplémentaire de 2 400 MW de plus, soit l’équivalent de la capacité de production de 2,5  réacteurs nucléaires. C’est aussi l’équivalent de la consommation de villes comme Lyon et Marseille.

Pour faire face à cette intensité de la demande, le parc de production d’EDF tourne au maximum de ses capacités. Le raccordement d’un réacteur nucléaire supplémentaire est prévu mardi, de telle sorte qu’il y en aura 5 à l’arrêt sur 58. À la fin de l’année dernière, ce sont une vingtaine de réacteurs qui étaient à l’arrêt, soit pour des opérations de maintenance traditionnelle, soit pour des tests de résistance de certains matériaux réalisés à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ces jours-ci, le taux de disponibilité des installations nucléaires devrait être de 91 %, suffisant pour affronter la vague de froid. Avant le week-end, il n’était encore que de 87 %. EDF n’en mobilise pas moins ses centrales thermiques pour sécuriser au maximum l’alimentation électrique des Français.

Riposte graduée

Le recours aux importations de courant électrique offre une marge de manœuvre supplémentaire face au grand froid. La semaine dernière, les volumes ont grimpé jusqu’à 7000 MW journaliers, sachant que les capacités d’interconnexions avec les pays voisins producteurs d’électricité s’élèvent à 12.200 MW.

Enfin, si les circonstances l’exigent, RTE pourrait décider mardi de mettre en application son programme de riposte graduée face à la baisse des températures. L’arrêt de 21 sites industriels de grande envergure constitue la première étape, avant une baisse de 5 % de la tension du réseau puis le délestage de zones ciblées. En même temps, les alertes pourraient se multiplier à l’intention de la population, notamment par SMS avec l’application sur téléphone mobile éCO2mix. En attendant, les pouvoirs publics rappellent un message simple: de petits gestes – comme débrancher des appareils en veille – contribuent à réduire de manière sensible la consommation d’électricité.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/societes/2017/01/16/20005-20170116ARTFIG00313-edf-se-mobilise-pour-affronter-la-vague-de-froid.php

 

Frédéric de Monicault

 

::: SOCIETE

LE PARISEN – 17/01/2017

Recensement : à quoi ça sert ?

C’est aujourd’hui que le recensement est lancé. Dès jeudi, les agents seront sur le terrain à votre rencontre. Sachez qu’il est obligatoire d’y répondre mais c’est aussi possible par le Web.

Mais pourquoi cette personne me demande si j’ai une salle de bains chez moi ? « Cette personne » qui s’est présentée à vous, munie d’une carte officielle estampillée « République française », est en train de vous recenser. Objectif en bout de course ? Réactualiser la population officielle de chaque commune. Vous avez d’ailleurs dû recevoir un courrier vous prévenant que le recensement, dont la collecte 2017 sera présentée aujourd’hui à Paris par l’Insee et qui démarre sur le terrain jeudi, fera une étape à votre domicile. Mais à quoi ça sert concrètement ? Sachez que, grâce à toutes nos réponses, sur nous et nos habitations, la photographie de la population française qui va en sortir permettra de réaliser de grands comme de petits projets.

Premier point, des résultats du recensement découle la participation de l’Etat au budget des communes (c’est la dotation globale de fonctionnement) : ainsi plus une commune est peuplée, plus cette participation est importante. Par ailleurs, savoir combien nous sommes permet aux élus locaux de prévoir des équipements collectifs nécessaires aux administrés (écoles, hôpitaux, pharmacies…), de cibler les besoins en logements, ou encore de déterminer les moyens de transport à développer sur le territoire.

Enfin, la vie locale ne serait pas tout à fait la même sans ces résultats. Du nombre d’habitants dépend, en effet, le nombre d’élus au conseil municipal, ainsi que la détermination du mode de scrutin.

Un magasin de jeux vidéo s’installe sur la commune ainsi qu’une association d’aide aux devoirs ? Le recensement a très certainement montré un nombre important de familles qui se sont installées, et donc un nombre d’enfants qui a explosé… Les données statistiques sont en effet disponibles gratuitement. Facile pour une entreprise, ou un commerce, de connaître le profil de sa clientèle potentielle, « mais aussi la possibilité de main-d’oeuvre résidant dans la zone où elles envisagent de s’implanter », explique l’Insee. Forte présence de familles monoparentales ? De personnes âgées ? Le raisonnement est le même pour une association qui analyse les besoins des habitants.

Mieux comprendre l’évolution de la société

Comme au niveau local, les pouvoirs publics utilisent le recensement pour mieux comprendre l’évolution de la société et adapter, en fonction, la prise de décision. Quelles sont les régions les plus attractives ? Où sont les emplois plus ou moins qualifiés ? Ces résultats permettent également de se comparer à nos camarades européens. Plein de bonnes raisons qui font que nos réponses sont obligatoires, selon la loi du 7 juin 1951. Elle prévoit d’ailleurs une amende en cas de refus. Toutefois, si vous ne souhaitez pas remettre vos questionnaires à l’agent recenseur, vous pouvez les transmettre directement à la direction régionale de l’Insee. Par ailleurs, depuis 2012, il est possible d’y répondre par Internet (sur le site www.le-recensement-et-moi.fr).

Christine Mateus

 

::: POLITIQUE

LES ECHOS – 17/01/2017

Myriam El Khomri : «Etre de gauche, c’est avancer et donc refuser le statu quo»

 

Myriam El Khomri, la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.

INTERVIEW – La ministre du Travail dénonce les caricatures dont sa loi fait l’objet, selon elle, dans les débats de la primaire socialiste. Elle assure que le CPA est financé pour les prochaines années.

Comment la gauche peut se réconcilier après la primaire sachant que la loi Travail est une ligne de fracture forte ?

L’enjeu est de désigner le candidat de gauche pour l’élection présidentielle, ce qui sera aussi une manière de clarifier la ligne et de dépasser les clivages actuels. Il faut donc se concentrer sur les propositions. J’ai beaucoup milité pour mettre en place le compte personnel d’activité , la Garantie jeunes, le droit à la déconnexion … Je ne comprends pas comment on peut vouloir abroger ces mesures.

Etre de gauche, c’est aussi assumer un débat plus rigoureux sur la réalité de cette loi. Entre les lubies ultralibérales de la droite et le statu quo, il fallait voir comment prendre en compte les mutations du monde du travail. Etre de gauche, c’est être en capacité d’avancer, et donc refuser ce statu quo. Cette loi donne plus de moyens aux syndicats, plus de droits aux salariés et plus de visibilité aux entreprises. Elle est un vrai point d’équilibre. Je suis d’ailleurs convaincue qu’une fois mise en oeuvre concrètement, le regard sur cette loi changera.

Pensez-vous que les débats seront suffisants pour faire de la primaire un succès ?

C’est tout l’enjeu. On n’a pas le choix car on a 15 jours pour créer une dynamique de victoire, notamment grâce aux débats. Les deux premiers ont été de bonne tenue, avec du contenu, des lignes politiques et des propositions claires.

Le candidat issu de la primaire pourra-t-il contrer la dynamique d’Emmanuel Macron ?

Il est évident qu’il y a un intérêt pour En Marche, et pour la personne d’Emmanuel Macron , pour qui j’ai toujours eu de l’estime. Mais il y a une gauche et une droite dans ce pays, on ne peut pas nier ce clivage. Le rassemblement de la gauche est donc indispensable si on veut éviter le duel entre François Fillon et Marine Le Pen, entre la droite extrême et l’extrême droite. Je le répète, l’enjeu est donc de réussir la primaire de la gauche, et la mobilisation sera la clé.

Pensez-vous que Manuel Valls, que vous soutenez, est en mesure d’incarner ce point d’équilibre ?

Oui. Nous avons été dans un quinquennat de redressement. Manuel Valls a une cohérence dans ce cadre, une modernité, car il a fallu adapter le dialogue social dans notre pays. Et tout, dans le projet qu’il porte aujourd’hui, traduit cette volonté de compromis que je crois nécessaire.

La loi travail est-elle responsable du plan social à la « Voix du Nord », comme l’a dit Benoît Hamon ?

Autant que lui, je suis préoccupée par la situation des salariés de la « Voix du Nord » . Mais la loi travail n’a en aucun cas rendu plus facile ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ! Le motif sur lequel il se fonde, la sauvegarde de la compétitivité de l’entreprise, est un motif qui existait et était reconnu comme valable par la jurisprudence bien avant la loi Travail ! Je démens en outre que le ministère du travail, via la Direccte, aurait été saisi d’un PSE à l’été. La réalité est qu’elle ne change rien aux plans de sauvegarde de l’emploi : il y en avait avant, il y a en aura après, malheureusement. Nous n’avons fait que codifier une jurisprudence de la Cour de cassation de 1995, qui est constante en la matière.

L’un des reproches faits à la loi Tavail est de revenir sur une réforme emblématique pour la gauche qui est celle des 35 heures. On vous reproche d’avoir fait sauter ce verrou…

Je suis fière de la grande réforme des 35 heures et la loi Travail n’a pas touché aux 35 heures ! La durée légale du travail à 35 heures demeure garantie par la loi et aucun accord d’entreprise ni accord de branche n’a le pouvoir de la remettre en cause. Ce que la loi Travail a permis, c’est que des représentants dans l’entreprise, de la direction et des organisations syndicales négocient sur l’organisation concrète du temps de travail. Nous avons essayé de concilier les justes niveaux d’adaptation et de régulation dans un système où la durée légale de 35 heures reste l’élément central, alors que le projet de François Fillon ouvre la voie au dumping social.

Aujourd’hui avec la loi Travail comme hier avant l’entrée en vigueur de la loi Travail, le seuil de déclenchement des heures supplémentaires est à 35 heures et aucune entreprise ne peut supprimer la majoration des heures supplémentaires, qui doit être au minimum de 10%. Avec le projet de François Fillon, tout cela disparaîtrait.

Avec-vous des regrets sur la loi Travail ?

Sur la méthode forcément. Le contexte était complexe : le débat sur la déchéance de nationalité a marqué l’électorat de gauche, 95 % de la loi a été concerté, excepté l’article sur le licenciement économique qui a été arbitré trop tardivement. Sur le fond, nous avons intégré 800 amendements parlementaires, malgré le 49.3. Beaucoup de choses ont été caricaturées, beaucoup ont été mal expliquées. C’est pour cela que je me suis appliquée à l’élaboration des décrets pour que la loi devienne vite réalité ; 80 % des décrets d’application ont déjà été publiés.

Au-delà, pour ce qui ressort de la démocratie sociale, pour ce qui concourt à donner plus de responsabilités aux acteurs de terrain, à mettre plus de démocratie dans l’entreprise, je n’ai aucun regret, au contraire, je revendique ce contenu. Le CPA et le droit à la déconnexion sont des premières, regardées comme telles dans le monde entier.

L’Institut Montaigne affirme que le CPA est mort-né parce que sous-financé…

Le CPA constitue une vraie avancée en instaurant un droit universel à la formation, pour tous tout au long de la vie. Contrairement à ce que dit l’Institut Montaigne, présidé par un proche de François Fillon, les ressources affectées au CPA suffisent à financer les droits nouveaux issus de la « loi Travail » dans les prochaines années. A plus long terme, le doublement des droits des salariés les moins qualifiés, impliquera de dégager 400 millions d’euros supplémentaires, mais c’est tout à fait à notre portée sur les 32 milliards d’euros de la formation professionnelle.

L’Institut avait été sollicité lors du débat public début 2016, tout comme la fondation Jean-Jaurès et Terra Nova. Il n’avait pas donné suite et semble se réveiller deux jours avant le lancement du CPA… Pour autant, toutes les propositions sont les bienvenues : le CPA est un objet évolutif.

Combien de comptes personnels de formation ont été ouverts ?

A ce jour, 3,8 millions de CPF ont été ouverts qui ont donné lieu à 727.000 formations financées et validées, dont 496.000 de la part de demandeurs d’emploi. Les débuts ont été un peu lents, mais maintenant le CPF accélère.

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, estime que les politiques sont très éloignés du monde professionnel parce qu’ils n’ont jamais… travaillé !

Je m’inscris en faux. C’est un discours trop simpliste. Prenons mon cas parce qu’on m’a fait ce procès à quelques reprises. J’ai travaillé dès l’âge de 16 ans, avec mon père qui était commerçant puis 20 heures par semaine après mon Bac, que j’ai obtenu à 17 ans. J’ai été étudiante salariée, boursière. Ensuite, une fois mon Bac+5 en poche, j’ai travaillé pendant sept ans à la mairie du 18ème arrondissement sur les questions de sécurité.

Où en est le plan 500.000 formations de chômeurs supplémentaires ? Quelle est sa contribution à la baisse du chômage ?

Ce plan, lancé par le président de la République il y a un an, est une vraie révolution quantitative et qualitative, pour former plus et mieux, c’est-à-dire aux métiers en tension et aux métiers d’avenir. Au 12 janvier, nous en sommes à 1,083 million d’entrées en formation. L’objectif quantitatif que certains jugeaient inaccessibles a été atteint.

Nous avons installé un comité scientifique chargé de mesurer l’efficacité du plan qui rendra son évaluation en mai car l’un des critères que nous avons fixé porte sur la situation du demandeur d’emploi six mois après sa sortie de formation.

Gregoire Poussielgue, Leïla de Comarmond et Alain Ruello

 

 

L’OPINION – 17/01/2017

Au Medef, l’invitation de Marine Le Pen par Pierre Gattaz provoque des remous

La présidente du Front national répondra par l’affirmative à la proposition du président du Medef de venir présenter son programme – une nouvelle doctrine qui divise l’organisation patronale

Lundi 16 janvier, le Medef tenait son conseil exécutif. A l’ordre du jour : le passage en revue des principales « doctrines » des programmes des principaux candidats, comme le travail indépendant, le contrat de travail, etc. Le sujet du FN n’était pas formellement noté. Aussi la question de recevoir Marine Le Pen au même titre que les autres candidats n’a-t-elle pas fait l’objet d’une franche discussion. Pourtant, en coulisses, des adhérents importants sont gênés par la position de Pierre Gattaz d’inviter la candidate.

Marine Le Pen ne boudera pas ce plaisir. La présidente du Front national répondra par la positive à l’invitation du Medef. La date de la rencontre n’est pas encore fixée, mais elle devrait tomber fin février ou début mars. « Quand les primaires seront terminées, nous avons prévu de recevoir tous les candidats », assure l’entourage de Pierre Gattaz. Une décision qui marque un changement. Jusqu’à présent, le Medef, tout en répétant qu’il n’est ni à droite ni à gauche, cultivait une vraie distance avec l’extrême droite. Aujourd’hui, plus question d’exclure un parti dont Pierre Gattaz critique pourtant vigoureusement le programme économique, « ni tourné vers l’avenir, ni tourné vers la compétitivité et pas économiquement responsable. »

En septembre 2011, Laurence Parisot, ex-patronne du Medef, s’était illustrée en écrivant un livre intitulé Un piège bleu Marine. L’ouvrage décortiquait les discours et déclarations de la présidente du Front national, avec un objectif clair et assumé : démontrer que Marine Le Pen, dans la lignée de son père, appartenait à un parti à caractère xénophobe, antisémite et raciste. A l’époque, la parution avait fait jaser au sein du patronat, plusieurs adhérents estimant qu’en tant qu’organisation patronale, le Medef n’avait pas à être partisan, et à interférer de cette manière dans le débat.

Aujourd’hui encore, Laurence Parisot est montée au créneau, par presse interposée, pour critiquer la position de son successeur : « Pierre Gattaz a évoqué le fait que j’aurais boycotté Marine Le Pen… Je ne l’ai pas boycottée, je l’ai dénoncée », estime celle qui juge impensable de traiter la présidente du FN comme n’importe quel candidat.

Aberrations économiques. « Pierre Gattaz a raison, car la tactique du refus de l’échange avec le FN sous des prétextes idéologiques ou dogmatiques est totalement dépassée », assure un poids lourd du Medef. Et un autre de poursuivre : « Stratégiquement, il est bien plus productif d’attaquer Madame Le Pen sur ses aberrations économiques, que de l’exclure. C’est fini le temps où le Medef prenait position sur des thématiques sociétales. Nous n’avons aucune légitimité pour le faire, notre champ, c’est l’économique, le social. »

Tous au Medef ne sont pourtant pas aussi à l’aise avec ce nouveau positionnement. « Le débat mérite d’être posé », reconnaît un membre du conseil exécutif, embarrassé. Pourtant, lundi, aucun n’a vraiment avancé le sujet sur le fond. Seule la question de la forme a été abordée : recevoir les candidats sur une journée ou un par semaine, les inviter avant ou après la validation du Conseil constitutionnel, présence ou non de la presse.

Mais la gêne envahit les fédérations qui composent le Medef. La tradition veut que, pendant la campagne, les plus grandes fédérations (industrie, santé, assurance, numérique…) portent leurs propositions aux différents candidats, via des livres blancs ou des rencontres. Des formats plus discrets justement pour mieux composer avec les extrêmes, et notamment avec le FN. Le président d’une importante fédération des services, qui tient à l’anonymat, explique bien le distinguo : « Nous ne pouvons pas faire comme si Madame Le Pen n’existait pas, mais de là à l’inviter à débattre en grande pompe avec nos principaux membres, non, la symbolique est là. En revanche, si les équipes du FN nous sollicitent sur des points techniques, il n’y aura pas de problème, nous leur répondrons. »

D’autres, qui refusent aussi de s’exprimer à visage découvert, trouvent une façon de biaiser, en faisant la différence entre les élections législatives et le niveau national. « Nous sommes opportunistes, nous rencontrerons les postulants à l’Assemblée nationale car c’est l’occasion de faire passer nos idées, mais nous n’avons pas prévu d’échanger avec Marine Le Pen, directement », assure un représentant d’une grande fédération, mal à l’aise. Et que fera par exemple le Syntec, où la présidente Viviane Chaine-Ribeiro revendique sa proximité avec François Fillon ? Comme la dirigeante répète à l’envi que « le jour où le FN passe, elle quittera la France », il y a fort à parier que les échanges s’en tiendront aux grandes forces politiques traditionnelles… en excluant les extrêmes.

Pressions territoriales. Si Pierre Gattaz se montre plus ouvert à cette dernière option, c’est aussi sous la pression des Medef territoriaux. En 2015, plusieurs de ces instances locales ont reçu des candidats FN dans le cadre des régionales. Le Medef Ile-de-France a ainsi invité tous les candidats à débattre avec des chefs d’entreprise : Wallerand de Saint-Just avait été convié au même titre que Claude Bartolone ou Valérie Pécresse… C’est aussi, assurent les mauvaises langues, parce que les concurrents, comme la CPME, traitent le FN comme les autres partis.

De la même façon, Jean-Luc Mélenchon et les représentants de l’extrême gauche devraient être reçus au Medef dans le cadre de ces consultations. Preuve qu’il est loin le temps (1981), où François Ceyrac, le président du CNPF de l’époque, avait appelé entre les deux tours de la présidentielle à ne pas voter pour François Mitterrand, au motif que le programme économique du socialiste – qui ne cachait pas sa proximité avec les communistes – n’était pas tenable. En attendant, avenue Bosquet, il se dit que si Marine Le Pen (comme Jean-Luc Mélenchon) refusait l’invitation, cela serait un soulagement…

Fanny Guinochet

 

 

L’OPINION – 17/01/2017

Le drôle de jeu de François Hollande

Le chef de l’Etat renoue déjà avec la politique. Il entend préserver son destin et peser sur l’élection présidentielle. Objectif : rassembler la gauche, de Macron au vainqueur de la primaire

De plus en plus de proches de François Hollande prennent position pour Emmanuel Macron. Le Président a, de son côté, snobé le deuxième débat de la primaire. Il attend le deuxième tour, avant d’intervenir dans l’élection présidentielle.

Jusqu’au bout de son quinquennat, François Hollande aura gardé le don de plonger sa famille politique dans des abîmes de perplexité, voire d’incompréhension. Comment comprendre, lorsqu’on est militant socialiste, ou pire, candidat à la primaire de la gauche, et que l’on cherche à mobiliser les Français autour d’un scrutin dont le taux de participation sera décisif pour la suite, que le Président préfère s’afficher au théâtre dimanche soir, au lieu de suivre le deuxième débat à la télévision ? Quel sens donner à ce détachement ostensible ? D’ailleurs, faut-il lui donner une signification politique, ou simplement y voir un acte manqué, relevant de la psychanalyse ? « Comme toujours avec Hollande, c’est tout et le contraire de tout, balaie un ministre bien incapable de répondre. Il nous a épuisés pendant cinq ans, je renonce à comprendre. »

« Ne pensez pas un seul instant que François Hollande ne suit pas cette élection primaire avec intérêt, et qu’il ne souhaite pas la victoire de celui qui peut représenter, celui qui a assumé, les responsabilités du pouvoir, qui assume le bilan et qui ouvre d’autres choix », assurait le candidat Manuel Valls sur RTL le 4 janvier. Démenti dix jours plus tard. Non seulement le soutien de François Hollande ne viendra pas (« Si Hollande veut garder des amis, il vaut mieux qu’il se taise ! », affirme un élu hollandais ne pardonnant pas à Manuel Valls d’avoir poussé le Président à renoncer), mais en plus, il a choisi de manifester son désintérêt pour la compétition entre ses anciens ministres. « Il a vraiment décidé de nous pourrir la primaire », enrageait lundi matin l’un des porte-parole de l’ancien chef du gouvernement.

Etats d’âme. C’est que François Hollande, depuis quelques jours, laisse transparaître ses états d’âme. En déplacement au Mali, samedi, il a confié ressentir, au terme de son mandat, « un goût d’inachevé qui aurait dû finalement justifier d’autres prétentions. » Le lendemain, son premier Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a vu François Hollande en tête-à-tête jeudi dernier, reconnaissait sur France 3 que le Président « regrette sans doute » sa décision de ne pas se représenter…

Son escapade dominicale démontre pourtant bien que François Hollande se remet à faire de la politique, après quelques semaines d’atonie. « Il est le seul à pouvoir rassembler la gauche, et il est clair qu’il n’a pas pris sa retraite », estime un fidèle

Faut-il voir dans ce geste la preuve que François Hollande, comme une grande majorité de Français, ne s’intéresse pas à l’exercice de la primaire ? Qu’il méprise ceux qui ont pu le critiquer tout au long de son quinquennat, voire le pousser à renoncer ? Et qui dimanche, ne l’ont cité que pour le remercier de n’être pas candidat ? Alors qu’il aurait, estime-t-il sans doute, fait beaucoup mieux qu’eux dans les débats… « Le Président n’est jamais dans l’aigreur, au pire dans l’indifférence », observe l’un de ses proches depuis des décennies. A l’Elysée, on souligne qu’il est « libre, et qu’il n’avait pas mis en scène » sa sortie au théâtre. Et surtout, qu’il a bien regardé le débat, de retour à l’Elysée…

Son escapade dominicale démontre pourtant bien que François Hollande se remet à faire de la politique, après quelques semaines d’atonie. L’Elysée bruisse des allées et venues de proches et de moins proches, qui ont retrouvé le chemin de son bureau. « Il est le seul à pouvoir rassembler la gauche, et il est clair qu’il n’a pas pris sa retraite », estime un fidèle. François Hollande recommence à songer à son avenir politique.

« François Hollande n’a pas été battu. Il laisse tout ouvert », assure-t-on rue de Solférino. Libre de se taire ou d’intervenir dans la campagne présidentielle après la primaire ? De soutenir son ex-Premier ministre Manuel Valls, qualifié de « Brutus » par ses proches, si celui-ci emporte la primaire ? De soutenir son fils spirituel Emmanuel Macron, sur lequel il s’est tellement trompé, si celui-ci représente une chance pour la gauche ? « Ce n’est pas un revanchard, glisse un hiérarque du PS. Il ne fait pas du Mitterrand ».

Libre. Aujourd’hui, il est clair que le Chef de l’Etat veut peser et ne pas rester silencieux, tel une ombre dans son château. « Il est libre, il n’est plus tenu par les jeux d’appareils, il n’a de compte à rendre à personne, assure l’un de ses conseillers. Mais il est attentif à ce qui est bon pour la gauche et pour la France, et se prononcera en février. » En disant ou en laissant dire, en tout cas en agissant aux vues du résultat de la primaire et des sondages qui vont se multiplier

D’autant qu’aujourd’hui, selon certains de ses proches, François Hollande estime que la présidentielle est « jouable », et que la gauche rassemblée pourrait l’emporter contre un François Fillon lui-même dans l’incapacité de rassembler toute la droite. Et surtout, François Hollande réfléchirait à la meilleure façon de préserver son bilan.

Il n’a échappé à personne que la plupart de ses proches en pincent pour Emmanuel Macron. Ses amis Jean-Pierre Mignard, parrain de deux de ses enfants, et Dominique Villemot, avocat, ont annoncé leur soutien à l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée. Ségolène Royal, son ex-compagne, multiplie les déclarations flatteuses pour le candidat En Marche ! Mais un soutien de l’ancien Premier secrétaire du PS à Emmanuel Macron, de préférence au candidat issu du Parti socialiste, est impensable pour de nombreux socialistes. « Il ne peut pas, affirme l’un de ces ministres qui n’ont pas pris position dans la primaire. Il souhaite forcément que Valls soit désigné, dans l’espoir qu’on sauve l’essentiel. » « Hollande se fout de tout, mais le seul truc auquel il reste attaché, c’est le PS », confirme un haut responsable du parti.

Paix des braves. A moins que François Hollande n’ait un autre scénario en tête. Il n’a pas échappé au Président que le vif enthousiasme autour d’Emmanuel Macron ne se traduit guère, pour l’instant, en intentions de vote sonnantes et trébuchantes. Le candidat progressiste plafonne autour de 20 % des intentions de vote. Si Manuel Valls sort vainqueur de la primaire, il gagnera quelques points, se rapprochant probablement de son ancien ministre. Une lutte au couteau s’engagera alors entre les deux hommes, surtout si la primaire est un succès en termes de participation. Le Président se voit-il en artisan de la paix des braves, vers lequel les socialistes se tourneront pour sauver la gauche écartelée ? Une nouvelle histoire commence après le 29 janvier, dans laquelle, comme le répète souvent Manuel Valls, « rien n’est écrit ».

Jean-Jérôme Bertolus et Nathalie Segaunes

 

 

::: INTERNATIONAL

LE FIGARO – 17/01/2017

Theresa May : «Nous ne garderons pas un pied dans l’UE et un pied dehors»

VIDÉO – La première ministre britannique dévoile ce mardi ses objectifs pour le Brexit. Elle privilégie une séparation radicale de l’Europe, et la sortie de la Grande-Bretagne du marché unique.

Theresa May s’apprête à sortir de l’ambiguïté pour faire taire les débats sur le type de relation que la Grande-Bretagne ambitionne de conserver avec l’Union européenne après sa sortie. Elle va préciser qu’il ne s’agira «pas d’une appartenance partielle, associée ou quoi que ce soit qui nous laisse un pied dedans, un pied dehors», selon des extraits d’un discours prévu à Londres à la mi-journée, dont Le Figaro a pu prendre connaissance.

Une façon de signifier la sortie du marché unique européen et peut-être aussi de l’union douanière, sujets de vives controverses au Royaume-Uni et en Europe depuis le référendum de juin. Même si elle réfute l’expression, il s’agit bien d’un «hard Brexit», un Brexit dur. «Nous recherchons un partenariat nouveau équitable entre une Grande-Bretagne mondiale, indépendante, autonome et nos amis et alliés de l’UE», argumente Theresa May.

Chute de la livre

«Nous ne souhaitons pas adopter un modèle déjà existant pour d’autres pays», entend-elle préciser, pour écarter d’emblée toute solution à la norvégienne ou à la suisse. «Nous ne cherchons pas à conserver certains éléments de notre appartenance en partant.»

L’anticipation de ce discours a déjà fait chuter la livre sterling à son plus bas niveau depuis octobre sur les marchés des changes. La baisse risque de s’accentuer après la confirmation de ces intentions, signe d’inquiétude des milieux financiers sur les conséquences économiques de ce divorce.

Devant un parterre d’ambassadeurs de pays de l’Union européenne, Theresa May doit énumérer ses douze priorités et principes pour le Brexit. Entre autres, elle entend privilégier «certitude et clarté» – ce qui n’a pas beaucoup été le cas jusqu’à présent -, «une Grande-Bretagne plus forte», «plus juste», «vraiment mondiale». Elle promettra «de continuer à être des partenaires fiables, des alliés de bonne volonté et des amis proches». «Nous voulons continuer à acheter vos produits, vous vendre les nôtres, commercer avec vous le plus librement possible», doit-elle affirmer.

Chantage

Ces déclarations de bonnes intentions visent à dissiper les tensions déjà vives entres les Vingt-Sept et le gouvernement britannique, à qui ils ont reproché son apparente indécision à l’approche du coup d’envoi officiel des négociations de séparation, prévu fin mars. Cela n’a pas empêché l’entourage de la première ministre de confirmer, lundi, les propos tenus ce week-end par son chancelier de l’Échiquier, relevant d’un chantage envers l’UE. Le gouvernement britannique se dit «prêt» à dégainer l’arme fiscale pour faire du Royaume-Uni post-Brexit un paradis fiscal si «nous n’obtenons pas l’accord qui convient».

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/01/16/01003-20170116ARTFIG00388-theresa-may-nous-ne-garderons-pas-un-pied-dans-l-ue-et-un-pied-dehors.php

 

Florentin Collomp

 

 

LES ECHOS – 17/01/2017

Trump attaque Merkel, qui appelle l’Europe à prendre son destin en main

Dans une interview, le futur président américain attaque la politique d’asile « catastrophique » de la chancelière.Après le vote en faveur du Brexit, qu’il salue, il dit s’attendre à ce que d’autres pays quittent l’Union européenne.

Angela Merkel a appelé les Européens à assumer leur destin après la publication d’une interview choc de Donald Trump, qui a suscité l’émoi en Allemagne et dans le reste de l’Europe. « Je pense que nous, les Européens, avons notre destin dans nos propres mains », a déclaré la chancelière allemande. A neuf mois des élections, son leadership européen n’a jamais été aussi ­contesté par un partenaire étranger.

Dans une interview de deux pages au q uotidien populaire allemand « Bild » et au journal conservateur britannique « Times » , le président élu américain a étrillé lundi sa politique d’asile « catastrophique » et menacé le constructeur automobile allemand BMW de sanctions (lire page 6). Surtout, il a alimenté les divisions de l’Union européenne (UE) en saluant le « Brexit » et en critiquant le rôle de l’Allemagne. « Regardez l’Union européenne, c’est l’Allemagne, a déclaré le milliardaire américain, qui prend ses fonctions vendredi. Au fond, l’UE est un moyen justifiant la fin pour l’Allemagne. C’est pourquoi j’ai trouvé cela si intelligent de la part de la Grande-Bretagne de sortir », a-t-il ajouté, tout en jugeant que « s’ils n’avaient pas été contraints d’accueillir tous ces réfugiés […] on n’en serait pas arrivé au Brexit ». Le successeur de Barack Obama en est convaincu : « D’autres pays vont sortir. »

De l’eau au moulin des partis populistes

En disant cela, Donald Trump apporte de l’eau au moulin des partis populistes européens, qui se réunissent samedi pour préparer les élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. « Je ne crois pas que des commentaires qui, en quelque sorte, valorisent la division de l’Union, y compris en prévoyant de futurs départs, soient le meilleur départ dans les relations euro-atlantiques avec le nouveau président », a réagi le commissaire européen, Pierre Moscovici. A quatre jours de son investiture, le président élu américain a également rappelé ses positions critiques vis-à-vis de l’Otan, qu’il juge « obsolète », ou des sanctions contre la Russie, que partagent également le Front national en France ou l’AfD en Allemagne.

Mais il a également profité de cette interview pour menacer l’industrie automobile allemande, une vache sacrée à Berlin, qu’il avait jusqu’ici épargnée, contrairement à leurs concurrentes japonaise ou américaine. « Je dirais à BMW : si vous voulez construire une usine au Mexique sans payer de droits de douane de 35 %, vous pouvez oublie. Ce que je veux dire, c’est qu’ils devront construire leur usine aux Etats-Unis », a déclaré Donald Trump, se plaignant de voir autant de Mercedes sur la 5e Avenue à New York et peu de Chevrolet en Allemagne.

Dans l’attente de mesures concrètes

Angela Merkel, qui préside cette année le G20 et aimerait apparemment rencontrer le nouveau président américain avant le sommet de juillet, a, certes, réagi avec retenue, préférant attendre les mesures ­concrètes de Donald Trump. Ses ministres n’ont pas fait preuve de timidité. « Les Etats-Unis n’ont qu’à construire de meilleures voitures », a déclaré à « Bild » le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, tout en appelant les Européens à montrer de « l’assurance ». « Qui veut la croissance – et je pars du principe que cette administration y sera en faveur – doit être en faveur des marchés ouverts », a déclaré le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, au « Wall Street Journal ». Bref, tout en sortant ses muscles, le gouvernement allemand espère que Donald Trump reviendra à la raison. Ou qu’il sera rattrapé par la réalité, à savoir les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMT), censées limiter les barrières douanières, et la résistance politique. « Je suis sûr que les positions de Donald Trump sur l’Otan ou la politique étrangère ne trouveront pas de majorité au ­Congrès et que sa politique commerciale se heurtera à des résistances, même si l’opinion publique est en partie de son côté, juge Norbert Röttgen, député chrétien-démocrate (CDU) et chef de la commission des Affaires étrangères du Bundestag. Mais nous avons de plus en plus de raisons de prendre Donald Trump au mot ». « Nous avions déjà des différends avec l’administration Obama, y compris sur la politique économique, ajoute Josef Braml, expert des relations transatlantiques à l’Institut allemand de politique étrangère DGAP. Nous devons nous attendre au pire avec Trump. »

Les cibles et dossiers du futur président des Etats-Unis

Dans deux interviews à « Bild » et au « Times » de Londres, Donald Trump s’est montré très anti-européen. Verbatim.

Le Brexit

« Je vais vous dire, le fait que votre livre sterling tombe ? Génial ! Parce que les affaires sont formidables dans beaucoup d’endroits au Royaume-Uni. Je pense que le Brexit va finir par être quelque chose de grand. »

L’Europe

« S’ils n’avaient pas été forcés de prendre tous ces réfugiés, avec tous les problèmes que cela amène, il n’y aurait pas eu de Brexit. C’est la dernière goutte qui a fait déborder le vase. Je crois que d’autres pays vont suivre. Ca ne va pas être aussi facile de garder l’Europe que l’on croit. Et si les réfugiés continuent d’arriver à différents endroits en Europe, cela sera très difficile parce que les gens seront en colère. »

L’Union européenne

« Vous regardez l’Union européenne et vous voyez l’Allemagne. C’est en fait un instrument pour l’Allemagne. C’est pourquoi je pense que le Royaume-Uni est tellement malin de vouloir en sortir. »

La Syrie

« Nous aurions dû créer des zones de sécurité en Syrie. […] Cela aurait coûté moins cher. Et les Etats du Golfe auraient dû payer, parce que, après tout, ils ont plus d’argent que quiconque. »

L’Otan

« J’ai dit il y a longtemps que l’Otan avait des problèmes. Le premier est qu’il est obsolète, parce qu’il a été conçu il y a de nombreuses années. Deuxièmement, les pays ne paient pas ce qu’ils doivent. Et, enfin, l’Otan ne règle pas la question du terrorisme. On m’a incendié quand j’ai dit ça la première fois, et maintenant, on commence à dire que j’ai raison. »

L’Iran

« C’est l’un des deals les plus stupides que j’ai jamais vus. Où l’on rend 150 milliards à un pays, où on lui donne 1,7 milliard de dollars en liquide. »

La Russie

« Ils ont mis des sanctions sur la Russie, voyons voir si nous pouvons faire de bonnes affaires avec la Russie. Déjà, je pense qu’on devrait réduire les armes nucléaires de façon substantielle. La Russie souffre des sanctions, mais je pense que quelque chose peut arriver et que beaucoup de monde en profitera. »

Poutine et Merkel

« Je vais commencer par leur faire confiance, mais on verra combien de temps cela dure. Cela ne durera peut-être pas longtemps du tout. »

Twitter

« Ce qui est intéressant avec Twitter, c’est qu’il faut être très précis. Quand je dis quelque chose en public ou à des journaux, et que ça n’est pas reproduit avec précision, ça n’est vraiment pas bien. On ne peut pas faire grand-chose contre. Quand on tweete – et je suis prudent -, c’est exact, très exact, et ça fait du « Breaking News ». »

Thibaut Madelin

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

Fax : 01 40 55 12 40

elena.natalitch@medef-idf.fr

www.medef-idf.fr

https://www.facebook.com/medef.idf

 

 

 

 

 

Les Administrateurs et le Bureau

2025-05-08T20:48:32+02:00Mots-clés : , , , , |

Liste des administrateurs et du bureau
tels que résultant de l’Assemblée Générale du 07 Mai 2025

250514_administrateurs et associés

ROSEN-POULAIN

2017-07-26T12:44:28+02:00Mots-clés : , , |

 

ROSEN-POULAIN

Cabinet d’Avocats

9 chemin de Chilly

91160 Champlan

Téléphone : 01 69 09 05 00

 

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SERTED

2017-07-25T13:56:01+02:00Mots-clés : , , , , , |

Raison sociale et Activité

SERTED

Ingénierie et bureau d’études Bâtiment

Bureau d’études (BE) Maître d’œuvre (MOE) Assistance à Maître d’ouvrage (AMO)

Créée au début des années 80, SERTED s’est acquis une réputation de sérieux et de qualité dans ses réalisations,
notamment dans les domaines de la grande distribution, du tertiaire, de l’industrie ou des complexes cinématographiques.

Les domaines d’intervention concernent aussi bien des opérations de constructions neuves
que des opérations de restructuration, de rénovation, de remise à niveau technique ou de réaménagement.

SERTED recouvre l’ensemble du métier de Bureau d’études avec des moyens, un effectif et une organisation adaptés,
depuis les pré-études jusqu’au suivi des travaux avec l’intervention de personnes aux compétences spécifiques intégrées au Bureau.

SERTED s’inscrit dans une politique HQE (Haute Qualité Environnementale) avec ses partenaires Maître d’ouvrage
en se spécialisant sur les cibles liées à l’énergie et à l’économie sur l’eau
(par logiciel support de calcul de simulation thermique dynamique et RT).
Participation à des projets intégrant la volonté de certification HQE et BREEAM
pour des Commerces et des Bureaux-certifications obtenues). 

Le Bureau d’études Fluides regroupe une douzaine de collaborateurs dans les différents lots techniques

NOS REFERENCES

Adresse

1 rue Marcel PAUL

91300 MASSY-EUROPE

Site internet

Infos de contact

Email: be.ingenierie@serted.fr

Tél: 01 60 13 91 92

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Hand-Ball : 11 Janvier 2017 20h30 : Projection sur écran géant du match d’ouverture des Bleus à l’Espace Liberté

2017-06-05T10:37:36+02:00Mots-clés : , |

 

L’année débute en fanfare avec l’ouverture du Mondial de Handball en France ce mercredi 11 janvier à 20h30 !

 

Venez partager ce moment convivial avec les joueurs pro, licenciés et staff du club avec la diffusion sur écran géant du match à l’Espace Liberté, derrière la mairie (places de parking sur place).

 

 

Nous profitions de ce message pour vous souhaitez une excellente année 2017.

 

Nous espérons vous voir nombreux mercredi pour cette belle fête du handball !

 

Allez les Bleus, allez les Experts !

 

 

Nous vous donnons rendez-vous le :

Mercredi 11 Janvier

à 20h30 à l’Espace Liberté

France vs Brésil

pour suivre ce match qui s’annonce palpitant !

 

Excellent week-end à tous

 

Allez Massy !

 

 

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