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Soyons SPORT !

2018-09-20T10:47:22+02:00

    Voir aussi le Rugby

    Boostez votre entreprise grâce au sport!

    Tout dĂ©montre que le sport en entreprise amĂ©liore l’Ă©tat d’esprit interne du personnel et la compĂ©titivité de l’entreprise.

    Paru dans la revue « Management » de Juin 2018

    L’AME vous propose plusieurs possibilitĂ©s (cliquer sur la ligne pour les dĂ©tails) :

    Adressez-vous à l’association !

    Ceci est valable aussi bien pour la toute petite entreprise que pour la très grande,
    Ă  l’intĂ©rieur de l’entreprise ou en dehors.

    Exemples et témoignages

    Comment faire ? Voir le Guide pratique du sport en entreprise 

    Voir l’Ă©tude menĂ©e par le MEDEF et le CNOSF et rĂ©alisĂ©e par le cabinet Goodwill Management.

    RUGBY : INVITATION – SOIREE OSCAR MEILLEUR JOUEUR HIVER – HOTEL IBIS MASSY – 09 MARS 2017

    2017-06-05T10:37:09+02:00Mots-clés : , |

    [gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/03/170309_Oscars.pdf »]

    Revue de presse du MEDEF IDF du 01 Mars 2017

    2017-03-02T07:00:11+01:00Mots-clés : , , |

     

     

    ::: ILE-DE-FRANCE

    LE PARISIEN – 01/03/2017

    Seine-et-Marne. Ce que le Grand Paris Express apportera

    La carte du supermétro du Grand Paris Express montre les trois lignes et les quatre gares qui seront construites en Seine-et-Marne.

     

    Quels sont les atouts du futur métro automatique pour la Seine-et-Marne ? Le département présente une exposition itinérante (voir encadré) pour mettre en valeur les avantages du Grand Paris Express (GPE) pour le 77.

    Des trajets plus rapides La ligne 15 Sud reliera Noisy-Champs à Pont-de-Sèvres en 33 minutes contre 1 h 1 aujourd’hui (RER A et métro), à partir de 2022. La ligne 16 permettra d’aller de Noisy-Champs et Chelles à Saint-Denis Pleyel via Le Bourget RER en 26 minutes au lieu de 39, à partir de fin 2023. Pour aller de Noisy-Champs à Clichy-Montfermeil, le temps sera compressé à 7 minutes contre 56. A l’horizon 2030, la ligne 17, du Mesnil-Amelot au Bourget RER, passera par l’Aéroport Charles-de-Gaulle. De Chelles, il faudra 26 minutes seulement pour rejoindre l’aéroport. La Seine-et-Marne est concernée par 5 km de la ligne 16 et par 4 km sur la ligne 17 Nord, contre 200 km en tout en Ile-de-France.

    240 000 déplacements A terme, 240 000 déplacements seront effectués par jour sur l’ensemble des gares GPE de Seine-et-Marne*. Des interconnexions se feront entre les lignes de RER A (à Noisy-Champs) et le RER E et la ligne P du Transilien (à Chelles et Bry-Villiers-Champigny). « Des gares routières proches des gares du GPE, des parkings relais et des stationnements pour les vélos doivent être créés. Les réseaux de bus en rabattement sur les gares du GPE devront être réorganisés et développés pour irriguer au mieux les territoires voisins », indique Jean-Jacques Barbaux (LR), président du département. A noter que 41 880 habitants vivent dans un rayon de 1 km autour de l’ensemble des gares GPE situées dans le département**.

    De l’emploi… La Communauté d’agglomération Paris Vallée de la Marne, la Société du Grand Paris (SGP), les villes de Champs-sur-Marne et Chelles vont signer prochainement « une convention pour le développement de l’emploi dans les territoires du Grand Paris Express, d’une durée de 5 à 7 ans, visant la mise en œuvre opérationnelle des clauses sociales et au développement de l’emploi local, liés au déploiement des chantiers du Grand Paris Express sur le territoire » indique la SGP. Une convention du même type devrait être conclue avec la Communauté d’agglomération Roissy Pays de France.

    …et du logement L’arrivée du GPE dans la commune de Champs-sur-Marne contribuera à renforcer la Cité Descartes dans son rôle de cluster de la ville durable avec à terme « près de 15 000 nouveaux logements » et « plusieurs centaines de milliers de mètres carrés de bureau ». A Chelles, la gare s’inscrit dans le projet d’aménagement du centre-ville. « Un partenariat portant sur l’utilisation de déblais du GPE a permis l’aménagement d’un parc urbain, sur le site Sempin, situé sur les communes de Chelles et Montfermeil », ajoute la SGP. Enfin sur la plate-forme aéroportuaire CDG, la gare viendra desservir le nouveau terminal (T4).

    Une exposition itinérante tourne depuis fin novembre

    Ce sont les communes qui contactent le département pour recevoir l’exposition itinérante. Depuis fin novembre, elle a été visible dans sept communes : Moussy-le-Neuf, Lésigny, Presles-en-Brie, La Grande-Paroisse, Esbly et Penchard. « Esbly est située à 10 minutes de Chelles en Transilien. Il y aura une correspondance avec la ligne 16 du Grand Paris Express en 2023. Nous pensions que cela pouvait intéresser nos administrés. Cela permettra de raccourcir leur temps de trajet vers l’aéroport Charles-de-Gaulle et vers la banlieue », explique René Garcher, maire-adjoint chargé de l’urbanisme à la mairie d’Esbly. En 2015, il y avait chaque jour en moyenne 3 860 montants en gare d’Esbly sur la ligne P du transilien, un chiffre en progression de 16 % par rapport à 2012. A la descente, 548 voyageurs étaient enregistrés. L’exposition sera prochainement visible à Montgé-en-Goële et Ozoir-la-Ferrière.

    *En prenant en compte les deux gares desservant l’Aéroport Charles-de-Gaulle.**En dehors de la gare Charles-de-Gaulle T4.

     

    Julie Olagnol

     

    ::: ECONOMIE

    LES ECHOS – 01/03/2017

    Assurance-chômage : le Medef entrouvre la porte

    Le patronat a transmis mardi aux syndicats un projet d’accord qui Ă©voque les contrats courts mais Ă©carte tout système de « bonus-malus » sur ceux-ci.
    Les représentants des salariés jugent le texte « inacceptable ».

    C’est ce qu’on appelle une ouverture. Le projet d’accord que le patronat a transmis mardi aux syndicats intègre un nouvel article 2 qui aborde le sujet extrĂŞmement sensible des contrats courts. Cette ouverture reste cependant très timide. LĂ  oĂą les reprĂ©sentants des salariĂ©s rĂ©clament la mise en place d’un système de bonus-malus de cotisation pour pĂ©naliser les employeurs abusant des contrats prĂ©caires, l’article 2 du texte, qui va servir de base aux discussions Ă  partir de mardi prochain se contente d’Ă©voquer une « incitation sectorielle de modĂ©ration du recours aux contrats de travail très courts ».

    Pour le patronat, leur surconsommation ne relève pas d’une « logique d’optimisation » contrairement Ă  la « permittence », liĂ©e Ă  des conditions d’indemnisation trop avantageuses qui poussent Ă  alterner pĂ©riodes courtes d’emploi et de chĂ´mage, dont le prĂ©sident du Medef, Pierre Gattaz, a fait son cheval de bataille. Elle vise Ă  rĂ©pondre « dans le cadre actuel de la rĂ©glementation du travail Ă  des contraintes opĂ©rationnelles fortes », note le document qui pointe les « secteurs en tension ». Très prudent, le patronat prĂ´ne avant tout un diagnostic via « un indicateur robuste et pĂ©renne […] afin de caractĂ©riser les situations sectorielles de recours  ».

    Incitations pertinentes

    Mais pas question de sanctionner des pratiques ou de les interdire : il est proposĂ© en cas de consommation « sensible [ment] » supĂ©rieure Ă  la moyenne, d’ « incit [er] Ă  ouvrir des nĂ©gociations en vue de dĂ©terminer les raisons du recours aux contrats très courts, […] et de mettre en place des incitations pertinentes qu’elles soient d’ordre juridique ou Ă©conomique, permettant de modĂ©rer [leur] utilisation au sein desdits secteurs lorsque cela est possible ». Cette rĂ©daction mĂ©nage ceux qui, au Medef, Ă©taient vent debout contre toute ouverture du dossier des contrats courts et Ă©taient prĂŞts Ă  passer la main Ă  l’Etat sur l’assurance-chĂ´mage.

    Mais elle a Ă©tĂ© très mal reçue par les syndicats. « Reprendre le texte de juin et ajouter une demi-page sur les contrats courts sans une once de recettes supplĂ©mentaires, c’est se fiche [r] du monde », s’emporte Michel Beaugas, le nĂ©gociateur de FO, pointant Ă©galement l’absence d’Ă©volution sur le dossier des chĂ´meurs seniors. Le projet patronal continue Ă  prĂ©voir un relèvement de 50 Ă  59 ans pour bĂ©nĂ©ficier d’une durĂ©e d’indemnisation rallongĂ©e. « La vĂ©ritĂ© est que le patronat a comme seul mandat de nĂ©gociation le saccage des droits des chĂ´meurs », a pour sa part dĂ©noncĂ© la CGT dans un communiquĂ©. La proposition patronale est « inacceptable en l’Ă©tat, il va vraiment falloir nĂ©gocier sur les contrats courts et les seniors », a tweettĂ© VĂ©ronique Descacq, en charge du dossier Ă  la CFDT.

    La sĂ©ance de mardi, premier rendez-vous hebdomadaire d’une sĂ©rie de quatre, s’annonce très tendue. « La rĂ©daction du texte ne correspond pas Ă  ce qui nous a Ă©tĂ© dit lors de nos derniers contacts », dĂ©plore un syndicaliste qui souligne que « le problème, c’est que le calendrier ne permet pas la stratĂ©gie des petits pas, nous n’avons qu’un mois pour nĂ©gocier ! » La seule autre modification significative du projet patronal par rapport Ă  la version de juin dernier porte la marque de l’actualitĂ© de ces derniers mois et… de la campagne Ă©lectorale. Il propose que le groupe de travail que le patronat veut voir rĂ©flĂ©chir Ă  « une assurance-chĂ´mage moins coĂ»teuse » traite « notamment des Ă©volutions des formes de relations de travail ». Le patronat veut qu’il cherche aussi « à caractĂ©riser les situations de ces nouveaux travailleurs indĂ©pendants » et qu’il « identifie l’impact du dĂ©veloppement de ces formes d’emploi sur le rĂ©gime d’assurance-chĂ´mage et, le cas Ă©chĂ©ant, les Ă©volutions de la rĂ©glementation Ă  envisager ».

    LeĂŻla de Comarmond

     

     

    LE FIGARO – 01/03/2017

    Assurance chĂ´mage : le Medef fait un petit geste sur les contrats courts

    Après l’Ă©chec de juin 2016, les nĂ©gociations sur l’assurance chĂ´mage vont reprendre en mars. Le patronat veut inciter Ă  modĂ©rer le recours aux contrats très courts.

    Le patronat a envoyĂ© ce mardi aux syndicats sa nouvelle proposition de rĂ©vision de la convention d’assurance-chĂ´mage. Ce document doit servir de base Ă  la nĂ©gociation qui a officiellement repris le 15 fĂ©vrier et dont la prochaine – en fait vraie première – sĂ©ance a Ă©tĂ© fixĂ©e au mardi 7.

    Un texte dit «martyr» dont il ne restera pas grand-chose dans le projet d’accord fin mars et qui doit permettre Ă  chaque centrale, en rĂ©alitĂ©, de fixer ses lignes rouges et marges de nĂ©gociation. Ce texte patronal reprend le projet de protocole d’accord qui avait Ă©tĂ© proposĂ© il y a neuf mois aux syndicats, juste avant que la nĂ©gociation Ă©choue. Le mĂŞme texte donc, mais avec deux modifications majeures. D’abord, l’ajout d’un article 2, sur les contrats courts, qui a en grande partie conditionnĂ© le retour de tous les protagonistes Ă  la table des discussions.

    Incitations sectorielles

    La CDFT défend en effet un barème de cotisations patronales dégressif selon la durée des contrats et FO, un système de bonus-malus

    Comme il l’avait annoncĂ©, le Medef propose ainsi d’instaurer non pas une nouvelle surcotisation des CDD (notamment de moins d’un mois) mais un système d’incitations sectorielles «d’ordre Ă©conomique ou juridique», prĂ©cise-t-il sans en dire plus, «permettant de modĂ©rer l’utilisation des contrats très courts au sein desdits secteurs lorsque cela est possible».

    Les syndicats qui plaident pour un dispositif plus contraignant ne se contenteront toutefois pas de ces dĂ©clarations de bonne intention. La CDFT dĂ©fend en effet un barème de cotisations patronales dĂ©gressif selon la durĂ©e des contrats et FO, un système de bonus-malus. L’inconnue reste la marge dont disposera Alexandre Saubot, le chef de file patronal et n° 2 du Medef en charge du social, pour s’Ă©loigner de la proposition initiale et coller Ă  l’une des options syndicales sur la table. Le second ajout du texte s’adresse Ă  l’État. Le Medef demande ni plus ni moins que la rĂ©vision du mĂ©canisme de contribution du rĂ©gime d’assurance-chĂ´mage au budget de PĂ´le emploi. «Le montant de la contribution versĂ©e par l’Unedic ne pourra ĂŞtre supĂ©rieur au montant de la dotation versĂ©e par l’État», propose le patronat, soit… 1,5 milliard d’euros. Si l’exĂ©cutif accepte ce point, l’Ă©conomie pour l’Unedic – qui verse chaque annĂ©e 10 % de ses ressources Ă  PĂ´le emploi, soit 3,5 milliards en 2016 – sera considĂ©rable et le manque Ă  gagner pour PĂ´le emploi, consĂ©quent (de l’ordre de 2 milliards).

    Le patronat n’a en revanche pas modifiĂ© sa proposition sur les seniors. Il souhaite reporter Ă  57 ans, au lieu de 50 aujourd’hui, la borne d’entrĂ©e dans cette filière qui permet aux demandeurs d’emploi d’ĂŞtre indemnisĂ©s – s’ils ont suffisamment cotisé – trois ans au lieu de deux. Une proposition, lĂ  encore, que les syndicats entendent assouplir. La CFDT serait ainsi partisane de remonter le seuil d’entrĂ©e Ă  55 ans, FO Ă  52.

     

    L’OPINION – 01/03/2017

    Assurance-chômage: comment le Medef compte enrayer la dégradation des comptes

     

    Alexandre Saubot, chef de file patronal de la négociation Unédic

    Indemnisation des seniors, calcul de l’indemnité journalière, limitation des CDD courts dans certains secteurs… Le patronat met sur la table ces sujets alors que la situation des comptes l’Unédic s’aggrave : 37,5 milliards d’euros de dette prévus fin 2018

    Le Medef vient d’envoyer aux centrales syndicales plusieurs mesures pour réduire le déficit de l’assurance-chômage, alors même que l’Unédic vient de transmettre ses prévisions financières pour 2017 et 2018. Les partenaires sociaux se sont donnés jusqu’au 28 mars pour se mettre d’accord et acter une nouvelle convention.

    Le projet d’accord sur l’assurance-chômage que le Medef a envoyé mardi aux syndicats fait une quinzaine de pages et vise un milliard d’euros d’économies. Pour cela, le patronat propose de limiter la « permittence » (les allers-retours abusifs entre emploi et chômage), de revoir l’indemnisation des seniors, mais aussi de limiter la multiplication des contrats courts…

    Une première partie du texte concerne les modalités de calcul et de versement de l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Le Medef le rappelle : « Il s’agit d’éviter les logiques d’optimisation à la fois du côté de l’employeur et du salarié et mettre fin à des situations inéquitables ». En effet, dans certains cas, un chômeur a intérêt à enchaîner plusieurs contrats très courts plutôt qu’un contrat un peu plus long. Il y gagne financièrement et l’allocation-chômage n’est plus un revenu de remplacement mais de complément. Une anomalie que de nombreux syndicats sont prêts à corriger.

    Pour ce faire, le Medef propose une nouvelle équation qui – grosso modo — reviendrait à baisser d’un tiers le niveau des allocations versées aujourd’hui, pour ceux qui jouent de cette « permittence ». Seul hic, selon plusieurs sources syndicales, « le niveau proposé par le Medef est trop bas et n’incitera pas les gens à reprendre un travail. » La discussion va donc porter sur le niveau du curseur.

    Indicateur objectif. Sur la question des contrats courts, le patronat se montre plus prudent. Il propose d’ouvrir des négociations dans les secteurs où il y a « une accentuation du phénomène de réembauche d’un même salarié par le même employeur » et suggère de « convenir d’un indicateur objectif » qui prendrait en compte tous les secteurs. Ceux qui seraient au-dessus de cet indicateur « seront incités à ouvrir des négociations en vue de déterminer les raisons du recours aux contrats très courts, quelles qu’elles soient, au regard des tensions du travail, et à mettre en place des incitations pertinentes, pour modérer l’utilisation de ces contrats très courts, lorsque cela est possible ». Les mots sont pesés — n’apparaît pas le terme taxation — pour ne pas raviver les vives polémiques internes au Medef. Mais les syndicats veulent un système de bonus-malus de cotisations. La CFDT prévient déjà que « la proposition est inacceptable en l’état » et qu’il va « falloir vraiment négocier sur les contrats courts ». Cette mention des contrats courts par le patronat est pourtant déjà une avancée : en juin, le Medef refusait d’aborder le sujet, ce qui avait contribué à empêcher tout accord.

    L’autre point sensible est l’indemnisation des seniors. Le Medef propose de changer les règles pour les plus de 50 ans. La durée maximale de versement de l’allocation-chômage passerait de trente-six à vingt-quatre mois pour les 50- 55 ans. Cette proposition promet de susciter des oppositions du côté de la CGT et de FO, mais la CFDT devrait valider. Pour les seniors entre 55 ans et l’âge de la retraite, le Medef propose un système progressif par étapes. Ainsi pour les personnes dont l’âge est supérieur ou égal à 57 ans, et strictement inférieur à 59 ans au moment de l’ouverture des droits au chômage, la durée d’indemnisation serait de 30 mois, avec des exigences un peu assouplies sur la période travaillée auparavant. En revanche, les plus âgés (59 ans et plus), verraient leur durée d’indemnisation de 36 ans maintenue afin de ne pas mettre en difficulté ces chômeurs en attente de leur retraite. Sur le volet seniors, le Medef propose aussi des systèmes d’incitation à la formation, via la mobilisation du compte personnel de formation (CPF). Mais là encore, les syndicats risquent de tiquer car cela nécessite que le senior active son CPF. Rien n’est mentionné, par ailleurs, sur le payeur de ces formations.

    Prévisions de l’Unédic. L’ensemble de ces propositions intervient dans le cadre très particulier de cette négociation, qui se situe en pleine période électorale. Quoiqu’ils en disent, patronat et syndicats sont sensibles aux dires des candidats à la présidentielle, qui promettent la nationalisation du régime (Macron) ou encore des mesures drastiques pour résorber les 30 milliards de dette (Fillon). La situation économique pèse aussi sur les échanges. Et ce d’autant plus que selon l’Unédic, qui a présenté ce mardi ses prévisions, l’endettement pourrait atteindre plus de 37,5 milliards d’euros à la fin de l’année 2018.

    Et alors que l’organisme paritaire table sur une reprise, celle-ci serait finalement peu porteuse en termes d’emplois. L’Unédic prévoit en effet la création de 135 000 emplois en 2017 puis de 113 000 postes en 2018. Et d’anticiper une lente réduction du nombre de demandeurs d’emplois inscrits. En catégorie A, le nombre de chômeurs a baissé de 107 000 personnes en 2016 ; cette tendance devrait se poursuivre en 2017 et 2018.

    Fanny Guinochet

     

     

    LES ECHOS – 01/03/2017

    Assurance-chômage : vers une légère décrue du déficit cette année

     

    Le déficit 2017 de l’assurance-chômage sera réduit à 3,6 millliards d’euros en 2017, selon les dernières prévisions.

    La prévision de déficit de l’Unédic a été ramené à 3,6 milliards en 2017, soit 213 millions de moins que prévu en septembre.

    Comme chaque annĂ©e Ă  pareille Ă©poque, l’UnĂ©dic a actualisĂ© ses prĂ©visions financière Ă  court et moyen terme. Conclusion ? Du mieux en lien avec l’amĂ©lioration du marchĂ© du travail, mais pas suffisamment pour exonĂ©rer les partenaires sociaux, qui gèrent l’assurance-chĂ´mage , de trouver des Ă©conomies.

    Le consensus des Ă©conomistes table dĂ©sormais sur une progression du PIB de 1,3 % en 2017 et de 1,4 % en 2018. L’inflation est attendue en hausse de 1,3 % ces deux annĂ©es. Dans ce contexte, les crĂ©ations d’emplois dans le privĂ© s’Ă©lèveraient Ă  135.000 cette annĂ©e et 113.000 l’an prochain. C’est nettement moins qu’en 2016 (+218.000), mais nettement mieux que ce qu’attendait l’UnĂ©dic dans sa dernière prĂ©vision de septembre (+76.000 et +66.000 respectivement). L’explication ? Du cĂ´tĂ© positif: une croissance un peu plus forte. Du cĂ´tĂ© nĂ©gatif, le ralentissement des effets de la prime Ă  l’embauche dans les PME ou des mesures de baisse des charges des entreprises.

    Le nombre de chĂ´meurs repartirait Ă  la hausse

    Le nombre de demandeurs d’emplois sans activitĂ© progresserait de 47.000 en 2017. LĂ  encore, c’est nettement moins bon que le recul de 107.400 l’annĂ©e dernière. Mais c’est nettement mieux que la hausse de 79.000 anticipĂ©e en septembre. Les tendances sont les mĂŞmes pour les chĂ´meurs de catĂ©gories B ou C, c’est-Ă -dire en activitĂ© rĂ©duite. Le taux de chĂ´mage au sens du BIT ressortirait Ă  9,8 %, stable.

    RĂ©sultat, l’UnĂ©dic a confirmĂ© sa prĂ©vision de dĂ©ficit pour 2016, attendu Ă  hauteur de 4,2 milliards d’euros. Pour 2017, ses experts l’estiment dĂ©sormais un peu moins de 3,6 milliards, soit 213 millions de mieux qu’en septembre. Et Ă  3,9 milliards l’annĂ©e suivante, exercice aux termes duquel la dette cumulĂ©e serait de 37,5 milliards.

    A quelques centaines de millions près, les nouvelles prĂ©visions financières de l’assurance-chĂ´mage sont donc conformes Ă  celles de septembre. Mais ce sont surtout les prochaines qui compteront. Celles qui, en cas d’accord des partenaires sociaux prendront en compte la nouvelle convention. Par la suite, il faudra aussi intĂ©grer, la politique d’emploi du futur gouvernement.

    Alain Ruello

     

     

    LE FIGARO – 01/03/2017

    La croissance française moins forte en 2016 qu’en 2015

    Les chiffres de l’Insee publiĂ©s ce mardi confirment que le PIB n’a progressĂ© que de 1,1% sur l’ensemble de l’annĂ©e, une hausse nettement infĂ©rieure aux prĂ©visions.

    Les chiffres sont confirmĂ©s. La croissance de l’Ă©conomie française a bien atteint 0,4% au quatrième trimestre 2016 et s’est donc Ă©tablie Ă  1,1% sur l’ensemble de l’annĂ©e, selon une deuxième estimation publiĂ©e, ce mardi, par l’Insee. Ces chiffres sont conformes aux premières estimations de l’Insee rendues publiques le 31 janvier. Au quatrième trimestre, la croissance du produit intĂ©rieur brut (PIB) a accĂ©lĂ©rĂ© après la lĂ©gère hausse de 0,2% au cours des trois mois prĂ©cĂ©dents. Mais ces chiffres, pour 2016, sont infĂ©rieurs de 0,1 point par rapport Ă  2015 oĂą la croissance avait atteint 1,2%. En outre, la hausse de 2016, dernière annĂ©e pleine du quinquennat de François Hollande, est infĂ©rieure de 0,3 point Ă  la prĂ©vision du gouvernement, qui avait rĂ©ajustĂ© sa prĂ©vision de 1,5% Ă  1,4% Ă  l’automne.

    Dans le dĂ©tail, les dĂ©penses de consommation des mĂ©nages ont accĂ©lĂ©rĂ© en 2016, augmentant de 1,8% après une progression de 1,5% en 2015, portĂ©es «notamment par les achats en biens d’Ă©quipement du logement au premier semestre», selon l’Insee. De mĂŞme, l’investissement s’est mieux portĂ©, en particulier celui des entreprises qui a crĂ» de 4% l’an dernier, après une hausse de 2,7% en 2015. Il a notamment accĂ©lĂ©rĂ© au quatrième trimestre après deux trimestres plus moroses, les chefs d’entreprise ayant anticipĂ© la fin du dispositif de suramortissement fiscal sur les investissements productifs, prĂ©vue en avril.

    Un commerce extérieur qui pèse

    Mais l’investissement des administrations publiques a pour sa part continuĂ© de reculer, mais Ă  un rythme nettement moins fort qu’en 2015 (-0,6% contre -3,9%). Les exportations ont marquĂ© le pas, ne progressant que de 1,1% en 2016 contre une hausse de 6% un an auparavant. Les importations ont Ă©galement ralenti, mais moins fort que les exportations (+3,7% après +6,4%), ce qui explique que le solde extĂ©rieur a pesĂ© davantage sur la croissance en 2016 qu’en 2015 (-0,8 point après -0,3 point).

    La production a, de son cĂ´tĂ©, augmentĂ© un peu plus qu’en 2015 (+1,4% après +1,3%), rebondissant notamment dans la construction. Mais la production agricole a fortement diminuĂ© (-5,7% après -2,2%), «en raison de conditions climatiques dĂ©favorables» selon l’Insee, ce qui a particulièrement pesĂ© sur la croissance. Selon l’Insee, la croissance de l’Ă©conomie française devrait augmenter de 0,4% aux premier et deuxième trimestre 2017.

     

    LES ECHOS – 01/03/2017

    Les maires donnent un coup d’arrêt aux hausses d’impôts locaux

     

    Quarante des plus grandes communes de France ainsi que la plupart des intercommunalités ont décidé de ne pas augmenter leurs taux de taxes d’habitation et de taxes foncières pour 2017.

    De Saint-Denis à Nantes ou Bordeaux, les quarante plus grandes villes de France ont voté des taux stables pour l’année 2017, selon notre enquête.

    Après la tempĂŞte, c’est une mer d’huile qui s’annonce pour la fiscalitĂ© des grandes villes. L’examen par « Les Echos » des budgets primitifs votĂ©s ces deux derniers mois montrent que tous affichent des zĂ©ros dans l’Ă©volution des taux de taxes d’habitation et de taxes foncières pour 2017. C’est le cas des quarante plus grandes communes de France ainsi que de la plupart des intercommunalitĂ©s. L’an dernier, la moyenne des taux de ces taxes avait grimpĂ© de 1 %, après une hausse de 1,8 % en 2015.

    Un mouvement général

    Un expert des finances locales rappelle que cette situation est plutĂ´t classique Ă  l’attaque de la troisième annĂ©e d’un mandat municipal, sauf que cette fois la baisse des dotations financières de l’Etat complique singulièrement les Ă©quations budgĂ©taires des Ă©lus. La tendance est d’autant plus remarquable que le lĂ©gislateur a fixĂ© Ă  0,4 % la revalorisation des bases, refusant la gĂ©nĂ©reuse hausse de 1 % des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes qui dĂ©passait nettement l’inflation. L’an dernier, les Ă©diles s’Ă©taient reposĂ©s sur cette revalorisation pour faire preuve de modĂ©ration : les deux-tiers des maires des grandes villes n’avaient pas touchĂ© aux taux.

    Cette annĂ©e, le mouvement est gĂ©nĂ©ral mĂŞme parmi le tiers restant. C’est le cas de Clermont-Ferrand qui avait la palme de la hausse du taux de taxe d’habitation l’an dernier (5,8 %). Ou de Toulouse qui s’Ă©tait distinguĂ©e en 2015 en augmentant de 15 % la taxe d’habitation et la taxe foncière. Sa mĂ©tropole avait Ă  son tour appliquĂ© 7 % de hausse des taux l’an dernier. La communautĂ© de Nantes n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  voter 18,5 % de revalorisation de la taxe d’habitation en 2016. Lille, qui caracolait au sommet du niveau de taux (46 %) dans l’Ă©tude 2016 du Forum pour la gestion des villes, a fait le mĂŞme choix. Sans surprise, Le Havre enchaĂ®ne une huitième annĂ©e de stabilitĂ©, quand Nice interrompt deux ans de baisse de ses taux. MĂŞme les villes moins favorisĂ©es comme Montreuil ou Saint-Denis ont choisi d’Ă©pargner leurs contribuables.

    Quid des départements

    Cela ne signifie pas pour autant un gel des impĂ´ts locaux pour les habitants. Outre la hausse de 0,4 % due aux bases, ils pourraient sentir passer la part dĂ©partementale qui entre dans le calcul de la taxe foncière. Le responsable d’une association d’Ă©lus juge que « c’est devenu très risquĂ© pour un maire d’afficher des taux en hausse, vis-Ă -vis de son assemblĂ©e ou de sa population. Seuls les dĂ©partements peuvent encore le faire car ils sont moins proches de la population et ils ont l’excuse absolue des difficultĂ© de financement du RSA ». D’autant que la baisse des dotations supportĂ©e par les villes a, cette annĂ©e, Ă©tĂ© deux fois moins forte que prĂ©vu Ă  l’origine.

    Il reste aussi aux Ă©lus des grandes villes une poignĂ©e de leviers pour maintenir une Ă©pargne brute raisonnable, au-delĂ  des plus simples dĂ©jĂ  utilisĂ©s comme la fiscalitĂ©, la baisse des investissements et les coupes dans les subventions aux associations. Il faut s’attendre Ă  ce que les villes « ajustent » les tarifs municipaux, dopent les taxes de poche (terrasse, stationnement, etc.), optimisent leurs achats, fassent de la « gestion de patrimoine » (vendre), dĂ©veloppent le mĂ©cĂ©nat, voire « rĂ©visent leur pĂ©rimètre d’intervention ». Comprendre une rĂ©vision Ă  la baisse du service public : horaires d’ouverture, frĂ©quence des bus, etc.

    Trois situations différentes, une même décision

    DĂ©cision in-extremis Ă  Mulhouse. Le conseil municipal de la ville alsacienne a optĂ© fin dĂ©cembre pour la stabilitĂ© fiscale. « Suite Ă  la baisse des dotations de l’Etat, nous avions annoncĂ© trois ans de hausse Ă  3 % en 2014, mais la loi de finances 2017 nous a permis au final d’Ă©viter une troisième hausse », explique l’adjoint aux finances Philippe Maitreau. Le dĂ©bat reste nĂ©anmoins en cours Ă  la communautĂ© d’agglomĂ©ration.

    Bordeaux mise sur son attractivité. Bordeaux est typique des métropoles en expansion du flanc ouest de la France. Comme Nantes ou Rennes, la ville explique miser sur son attractivité et son dynamisme démographique pour « anticiper 1,2 % de hausse des bases ». Ces villes prospères tablent aussi sur les recettes immobilières, assument de futures hausses de tarifs et comptent sur un essor du mécénat.

    Saint-Denis a dĂ©gagĂ© des marges. Après un bond de 10 % en 2015, la commune de Seine-Saint-Denis prĂ©voit de voter une fiscalitĂ© stable jeudi en dĂ©bat d’orientation puis dans son budget en mars. « La hausse de 2016 et de gros efforts sur les dĂ©penses offrent des marges de manoeuvres cette annĂ©e. Nous pourrons accompagner notre dynamisme dĂ©mographique, soit un groupe scolaire tous les ans » indique Erwann Le Guern, adjoint aux finances.

     

     

    ::: ENTREPRISES

    LE FIGARO – 01/03/2017

    Ventes d’armes : la France a battu un record historique en 2016

    L’industrie française a exportĂ© pour plus de 20 milliards d’euros de matĂ©riels militaires.

    En 2016, les exportations françaises d’armement ont battu un record historique, Ă  plus de 20 milliards d’euros. C’est deux fois plus que la commande nationale. Et, au bas mot, 3 milliards de plus qu’en 2015 qui Ă©tait dĂ©jĂ  un grand millĂ©sime. La performance de la France est sans doute bien supĂ©rieure. «Nous avons Ă©tĂ© conservateurs en comptabilisant la part française (DCNS et ses sous-traitants, NDLR) du contrat australien dans les sous-marins Ă  6 milliards d’euros. C’est une fourchette basse. Ă€ cela s’ajoutent 14 milliards de contrats dont les plus emblĂ©matiques ont Ă©tĂ© les Rafale vendus Ă  l’Inde et les hĂ©licoptères Caracal commandĂ©s par le KoweĂŻt», dĂ©taille le ministère de la DĂ©fense.

    Grâce Ă  ces grands contrats mais aussi au renforcement du «socle» de commandes plus modestes, «la France est, depuis deux ans, le numĂ©ro deux mondial des exportations militaires, loin derrière les États-Unis (40-50 milliards), mais ex aequo avec la Russie», prĂ©cise-t-on Ă  l’hĂ´tel de Brienne.

    L’annĂ©e 2015 a marquĂ© un tournant pour les industriels, que 2016 a confirmĂ©. «Nous avons enregistrĂ© une forte hausse des prises de commandes Ă  1,8 milliard d’euros dans la dĂ©fense, en 2016. Pour la première fois depuis longtemps, le book-to-bill est supĂ©rieur Ă  1», explique Philippe Petitcolin, PDG du motoriste Safran. Patrice Caine, le patron de Thales, ne dit pas autre chose.

    Après un point bas en 2012, le volume des affaires gagnĂ©es Ă  l’international par la France a quintuplĂ©. Les industriels ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une situation gĂ©opolitique favorable. Les attentats terroristes, la lutte contre l’État islamique, la dĂ©stabilisation du Moyen-Orient, les tensions en mer de Chine mais aussi aux frontières pakistano-indiennes et chinoises ont entraĂ®nĂ© un rĂ©armement gĂ©nĂ©ral. Les États qui avaient baissĂ© la garde ont compris qu’ils devaient investir davantage dans la dĂ©fense et la sĂ©curitĂ© tandis que les autres accĂ©lèrent. En 2016, le niveau des exportations a atteint son «plus haut volume depuis la fin de la guerre froide», selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri).

    Cohérence française

    Mais la gĂ©opolitique n’explique pas tout. Les industriels français gagnent des contrats car le politique a su crĂ©er les conditions de la confiance et Ă©tablir les bases d’un partenariat stratĂ©gique avec les pays clients. Ă€ cet effet, Jean-Yves Le Drian a parcouru 1,5 million de kilomètres (409.000 en 2016) depuis son arrivĂ©e Ă  l’hĂ´tel de Brienne. L’infatigable ministre de la DĂ©fense a effectuĂ© un total de 65 dĂ©placements au Moyen-Orient, de 7 voyages en Inde et 3 en Australie. Avec son cabinet, il a mis en place une mĂ©thode et une Ă©quipe France dans laquelle chacun – politique, armĂ©e, industriels – est Ă  sa place et joue dans son compartiment. D’oĂą une grande cohĂ©rence de l’offre française. L’industrie est, en outre, en mesure de fournir une panoplie d’armements haut de gamme et sophistiquĂ©s dans tous les domaines: terrestre, naval, aĂ©rien et spatial.

    Certains industriels Ă  l’instar de DCNS avec Gowind, ont aussi dĂ©veloppĂ© des gammes dĂ©diĂ©es Ă  l’exportation. Les armements français ont acquis une grande crĂ©dibilitĂ© auprès des armĂ©es Ă©trangères. Ils ne sont pas seulement exposĂ©s dans les salons ou prĂ©sentĂ©s lors de dĂ©monstrations, ils sont «combat proven» car utilisĂ©s au quotidien par les armĂ©es françaises sur les théâtres d’opĂ©rations (Afrique, Irak…).

    Enfin, la France a acquis un savoir-faire en matière de packages (matériels, formation, maintenance, services) et de transfert complet de technologie. Un atout alors que la plupart des pays clients exigent des retombées pour leur économie.

    Véronique Guillermard

     

     

    LE MONDE – 01/03/2017

    Transdev et Renault-Nissan s’associent dans le véhicule sans conducteur

    Le quatrième constructeur mondial et le leader du transport public vont tester des voitures électriques autonomes consacrées au transport à la demande.

    Avant, c’était simple. Il y avait d’un côté l’automobile et de l’autre les transports en commun. Et en à peine quelques mois, tout a changé. Désormais, cette différence s’estompe, cette frontière s’efface sous les coups de boutoir des nouvelles technologies et de l’économie numérique.

    Le dernier épisode en date de cette mutation est spectaculaire. Lundi 27 février, dans le cadre du Congrès mondial de la téléphonie mobile à Barcelone, Renault-Nissan et l’opérateur de transports en commun Transdev ont annoncé avoir conclu un partenariat pour développer des services de transport public à la demande utilisant des voitures électriques et autonomes.

    Les entreprises « vont collaborer pour développer un système de transport complet et modulaire pour permettre aux clients de réserver des trajets, et aux opérateurs de mobilité de surveiller et opérer des flottes de voitures autonomes », ont-elles précisé dans un communiqué commun. Ce partenariat débutera par des expérimentations sur le plateau de Saclay, au sud-ouest de Paris, avec des voitures électriques Renault Zoé, combinées à « la plate-forme de répartition à la demande, de supervision et de routage élaborée par Transdev », expliquent les deux sociétés.

    « Nous changeons d’échelle »

    L’événement n’est pas anodin. C’est la première fois que l’un des leaders mondiaux du transport public – le français Transdev – s’associe à un constructeur automobile majeur dans le but d’inventer un futur « business » commun. Car il s’agit bien de cela : renouveler des modèles économiques différents en les faisant converger. Les constructeurs automobiles espèrent trouver dans les services de mobilité une piste nouvelle de croissance ; les opérateurs traditionnels de transport public cherchent une porte de sortie face à l’ubérisation de leur activité.

    L’un comme l’autre ont choisi à travers ce partenariat une alliance avec un acteur d’envergure. Transdev (dont l’actionnaire principal est la Caisse des dépôts) est « l’un des opérateurs de mobilité multimodale les plus importants au monde », remarque Ogi Redzic, vice-président de l’alliance franco-japonaise, chargé des véhicules connectés et des nouvelles mobilités.

    « Avec l’Alliance Renault-Nissan, nous changeons d’échelle », se félicite Yann Leriche, directeur de la performance de Transdev. Ce dernier, qui réalise 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires (vingt fois moins que l’entité Renault-Nissan), a déjà mis en place une dizaine de projets pilotes de transport public par véhicule autonome. Transdev fait rouler en particulier un minibus sans conducteur au sein de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). En ce moment même, l’opérateur réalise un tour des Etats-Unis avec une navette autonome.

    Des pistes de croissance

    Même si elle n’est pour le moment qu’un simple partenariat de recherche visant à tester des technologies en développement, l’association avec Renault-Nissan est essentielle pour Transdev. « Cela va nous permettre de mettre les mains dans la voiture, sa technologie, ses algorithmes, explique M. Leriche. C’est fondamental pour garantir sécurité et qualité de service à nos clients. »

    Transdev peut espérer aussi que cette coopération lui permettra de trouver à terme des solutions à certaines de ses difficultés actuelles. L’opérateur est leader de la mobilité à la demande en porte-à-porte, à Londres (où il fait fonctionner une plate-forme de taxis) et aux Etats-Unis. Là-bas, il opère plusieurs flottes de taxis ou des services équivalents comme des minivans qui font la liaison avec des aéroports. Il y subit de plein fouet la concurrence d’Uber et de Lyft, les plates-formes de VTC. Transdev a dû d’ailleurs se séparer de ses taxis de Las Vegas, déficitaires. Une offre sans chauffeur constituerait une option intéressante pour ce type d’activité.

    Côté industriels de l’automobile, les offres de partage de véhicule sont déjà nombreuses. Mais, plusieurs constructeurs voient aussi dans le petit transport en commun sans conducteur des pistes de croissance. Ford en fait une priorité et veut proposer aux sociétés de taxis des flottes de véhicules autonomes dès 2021. Quant à Uber, il a choisi Volvo comme partenaire dans la course contre la montre qu’il a entrepris pour disposer au plus vite des véhicules sans chauffeur indispensables à sa survie.

    Éric Béziat

     

     

    LE FIGARO – 01/03/2017

    Valeo manifeste un insatiable appétit de croissance

     

    Jacques Aschenbroich, PDG du groupe Valeo, a présenté, mardi à Londres, son deuxième plan stratégique à cinq ans en l’espace de… deux ans.

    L’Ă©quipementier automobile vise une progression de plus de 60% de son activitĂ© d’ici 2021.

    L’ambition de Valeo est immense. MĂŞme le temps ne lui rĂ©siste pas. L’Ă©quipementier automobile a prĂ©sentĂ©, mardi 28 fĂ©vrier Ă  Londres, son deuxième plan stratĂ©gique Ă  cinq ans en l’espace de… deux ans. «Nous avons Ă©tĂ© beaucoup plus vite que prĂ©vu au niveau de la croissance de l’activitĂ© mais Ă©galement des prises de commandes, justifie Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo. Nous Ă©tions certains de dĂ©passer les objectifs fixĂ©s en 2015. Nous avons donc dĂ©cidĂ© de les mettre Ă  jour.»

    Et la mise Ă  jour est pour le moins ambitieuse. Valeo visait, dans le cadre de son plan prĂ©cĂ©dent, 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires Ă  l’horizon 2020. DĂ©sormais, l’Ă©quipementier compte rĂ©aliser 27 milliards d’euros en 2021, contre 16,5 milliards d’euros l’an dernier.

    La croissance annuelle de l’activitĂ© sera supĂ©rieure Ă  10%, quand celle des ventes de voitures dans le monde n’est attendue qu’Ă  2,3%. Cette performance très supĂ©rieure Ă  celle du marchĂ© s’explique par «une vague de croissances successives», selon le patron de Valeo. Dans les systèmes de propulsion, par exemple, le groupe bĂ©nĂ©ficie de la stratĂ©gie des constructeurs visant Ă  optimiser les moteurs Ă  combustion.

    Marges historiques

    Mais une deuxième vague d’activitĂ© vient de dĂ©marrer avec l’Ă©lectrification des moteurs. Dans un premier temps, cela concerne l’hybridation, avant de passer aux moteurs Ă©lectriques. La coentreprise que Valeo a créée l’an dernier avec Siemens dans ce domaine a dĂ©jĂ  engrangĂ© 1,6 milliard d’euros de commandes.

    Le phĂ©nomène est identique dans les aides Ă  la conduite. Aujourd’hui, l’activitĂ© concerne des systèmes d’assistance, avant de passer Ă  la connectivitĂ© et, demain, d’embrayer sur les voitures rĂ©ellement autonomes.

    Pour saisir ces vagues de croissance, l’Ă©quipementier mise sur l’innovation. Les dĂ©penses consacrĂ©es Ă  la R&D sont considĂ©rables. En net, elles reprĂ©sentaient 5,8% du chiffre d’affaires en 2016, un niveau qui devrait rester sensiblement identique dans les prochaines annĂ©es. Et les rĂ©sultats sont au rendez-vous: «50% des prises de commandes rĂ©alisĂ©es l’an dernier portent sur des produits nouveaux, qui n’existaient pas il y a trois ans», se fĂ©licite Jacques Aschenbroich.

    Dernier levier de croissance: les acquisitions. Le groupe en a rĂ©alisĂ© plusieurs l’an dernier, en Allemagne, au Japon ou en CorĂ©e du Sud. «Nous visons des opĂ©rations ciblĂ©es qui nous apportent des technologies ou une couverture gĂ©ographique complĂ©mentaire», dĂ©taille le patron de l’Ă©quipementier. La prise de contrĂ´le du japonais Ichikoh a ainsi permis Ă  Valeo de doubler l’activitĂ© rĂ©alisĂ©e avec Toyota. En dix ans, la part de l’Asie dans le chiffre d’affaires de Valeo est passĂ©e de 15% Ă  37%, après les dernières opĂ©rations.

    Ce dynamisme ne se fait pas au dĂ©triment des marges ou de la capacitĂ© Ă  gĂ©nĂ©rer de la trĂ©sorerie. Le groupe français vise une marge opĂ©rationnelle de 9% Ă  l’horizon 2021, contre 8,1% enregistrĂ©e l’an dernier. Des niveaux jamais vus dans l’histoire de Valeo. De mĂŞme, le groupe vise Ă  doubler sa gĂ©nĂ©ration de trĂ©sorerie nette (free cash-flow) entre la pĂ©riode 2012-2016, oĂą elle Ă©tait de 2 milliards d’euros, et la pĂ©riode 2017-2021, oĂą elle est attendue Ă  3,7 milliards d’euros. Un niveau parfois jugĂ© modeste par les investisseurs, mais que le patron du groupe justifie par les investissements en R&D et en usines nĂ©cessaires pour financer la croissance. L’utilisation de ces liquiditĂ©s ne se fera pas via le lancement d’«un programme de rachat d’actions, car nous avons encore suffisamment d’idĂ©es», explique Jacques Aschenbroich. Pas non plus de rapprochement structurant avec un autre grand acteur. «L’important n’est pas la taille globale, mais ĂŞtre numĂ©ro un ou deux mondial dans chacun de nos mĂ©tiers. Et c’est le cas», justifie encore le patron de Valeo.

    Cette confiance et ces ambitions Ă©levĂ©es ont laissĂ© de marbre les marchĂ©s financiers, le titre cĂ©dant mĂŞme 0,31% en sĂ©ance mardi 28 fĂ©vrier. Il est vrai qu’il affiche une hausse de 71% sur trois ans. Un horizon temporel sans doute plus pertinent pour juger de la qualitĂ© d’un groupe qui reste industriel.

    Emmanuel Egloff

     

     

    LES ECHOS – 01/03/2017

    Les banques françaises sur le toit de l’Europe

    Les six groupes français ont dégagé 23,5 milliards d’euros de bénéfices grâce à leur diversification. En 2017, ils accélèrent encore leur digitalisation.

    Le dĂ©but d’annĂ©e 2016 chahutĂ© sur les marchĂ©s , les vagues de renĂ©gociation de crĂ©dits immobiliers provoquĂ©es par la faiblesse des taux d’intĂ©rĂŞt ou encore le vote en faveur du Brexit n’auront pas eu raison de la santĂ© des banques françaises. En 2016, leurs profits cumulĂ©s ont encore surpassĂ© les rĂ©sultats 2015, dĂ©jĂ  revenus au niveau d’avant crise. Globalement, les six premiers groupes français ont gĂ©nĂ©rĂ© un total de 23,5 milliards d’euros de bĂ©nĂ©fices nets l’an passĂ©, soit 660 millions de plus qu’en 2014.

    Une performance Ă©clatante face aux pertes de leurs concurrents europĂ©ens Deutsche Bank , UniCredit ou RBS – encore aux prises avec de lourdes restructurations ou litiges hĂ©ritĂ©s de la crise financière. Mais les champions français restent bien loin des rĂ©sultats dĂ©gagĂ©s par les banques amĂ©ricaines : Ă  elle seule, JP Morgan affiche un bĂ©nĂ©fice net de 27,8 milliards de dollars en 2016 .

     « Les banques françaises n’ont pas de boulevards de croissance devant elles, si ce n’est sur des mĂ©tiers spĂ©cialisĂ©s, et depuis la crise elles font particulièrement attention Ă  leurs coĂ»ts . Mais grâce Ă  leurs modèles de revenus diversifiĂ©s elles parviennent Ă  obtenir des rĂ©sultats rĂ©silients et des niveaux de rentabilitĂ© de 7 Ă  8 % », rappelle Romain Burnand, gĂ©rant chez Moneta.

    Une inconnue, le volet réglementaire

    De fait, en 2016, outre le bond de leurs revenus de banques de financement et d’investissement au second semestre, les banques françaises ont profitĂ© de la dynamique de leurs revenus d’assurance, de location de vĂ©hicules longue durĂ©e ou encore de gestion d’actifs. Et logiquement, dans un contexte de taux d’intĂ©rĂŞt très bas, les acteurs les plus concentrĂ©s sur la banque de dĂ©tail (la filiale de CrĂ©dit Agricole, LCL, ou La Banque Postale ) ont Ă©prouvĂ© davantage de difficultĂ©s Ă  compenser la baisse de leurs revenus d’intĂ©rĂŞts.

    De ce point de vue 2017 s’engage mieux que 2016 : « Clairement, nous avons atteint un point d’inflexion dans la politique monĂ©taire avec la remontĂ©e des taux longs fin 2016. Plus sensibles Ă  la pente des taux du fait de la structure du marchĂ© de l’Ă©pargne et du crĂ©dit immobilier, les banques françaises devraient en profiter », estime JĂ©rĂ´me Legras, directeur de la recherche chez Axiom AI.

    Reste que de nombreux chantiers de digitalisation et d’automatisation des mĂ©tiers de banque de dĂ©tail ont Ă©tĂ© lancĂ©s Ă  l’occasion de la publication des comptes annuels, chez BPCE et BNP Paribas notamment. De leur succès dĂ©pendra la capacitĂ© des banques françaises Ă  conserver leurs parts de marchĂ©, tout en serrant leurs coĂ»ts. Signe que les deux dĂ©marches sont Ă©troitement liĂ©es, la robotisation des processus permettrait de diviser par neuf les coĂ»ts des banques, selon une Ă©tude de Deloitte.

    L’autre grande inconnue de l’annĂ©e 2017 concerne le volet rĂ©glementaire. Au point mort depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, les nĂ©gociations sur le parachèvement de la rĂ©forme Bâle III – rebaptisĂ©e « Bâle IV » par les banques opposĂ©es Ă  ce chantier – pourraient amener les Ă©tablissements Ă  une nouvelle fois renforcer leurs fonds propres. Surtout, après le Brexit et l’Ă©lection de Donald Trump, le protectionnisme a fait une entrĂ©e en force dans la rĂ©glementation, ce qui pose question pour la compĂ©titivitĂ© des banques europĂ©ennes. Des questions qui se sont certainement invitĂ©es au menu de la rencontre prĂ©vue ce mardi entre le ministre de l’Economie, Michel Sapin, et le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration bancaire française, Philippe Brassac.

    Des robots en soutien des conseillers physiques

    L’automatisation sera l’un des chantiers phares pour les banques françaises en 2017, mais sans remettre en cause la place de l’humain.

    Les robots dans la banque, beaucoup en parlent, mais peu de clients en ont dĂ©jĂ  rencontrĂ© ! Or parvenir Ă  automatiser davantage la relation client sera clairement un des grands dĂ©fis 2017 pour les banques françaises. Les « chatbots » – ces systèmes d’intelligence artificielle capables de converser avec les clients – en sont dĂ©jĂ  le premier cas d’usage visible. Mais ils demeurent bien souvent limitĂ©s Ă  des sujets non bancaires. C’est le cas, par exemple, de SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, qui a lancĂ© une expĂ©rimentation en octobre dernier autour de la communautĂ© du rugby.

    Le mouvement devrait toutefois s’approfondir. « Nous vivons dans le domaine une vague d’expĂ©rimentations sans prĂ©cĂ©dent », explique Damien Leurent, associĂ© chez Deloitte. Les nouvelles possibilitĂ©s d’usage vont par nature se multiplier, puisque le principe mĂŞme des intelligences artificielles est de s’enrichir et d’apprendre au fur et Ă  mesure.

    Potentiellement, tous les aspects de la relation client sont concernĂ©s, depuis l’avant-vente (tarifs, rĂ©ponse de principe sur un crĂ©dit…) jusqu’au suivi de dossiers ou le traitement des rĂ©clamations. Nombre de ces innovations ne seront pas directement perceptibles par le public, l’attente d’une relation humaine restant encore très forte. Ainsi, ces nouveaux outils digitaux ne devraient pas remplacer, mais plutĂ´t « augmenter » le conseiller bancaire traditionnel . Ce dernier s’appuierait sur les outils d’intelligence artificielle, mais pas seulement. Les tâches administratives (comme le traitement d’une rĂ©clamation) vont rapidement connaĂ®tre un degrĂ© de robotisation supplĂ©mentaire, synonyme de gain de temps pour le conseiller. Ainsi, l’automatisation des processus de gestion simple devrait encore gagner du terrain en 2017.

    Sharon Wajsbrot et Edouard Lederer

     

    ::: POLITIQUE

    L’OPINION – 01/03/2017

    Accord Hamon-Jadot: le PS dans l’enfer vert

    L’accord signé par les deux hommes ne fait pas seulement la part belle aux écologistes sur le plan électoral. Il remet aussi en cause quelques fondamentaux socialistes, et passe donc mal au sein de sa famille politique. Turbulences à gauche

    Retour aux sources ce mercredi pour le candidat socialiste à l’élection présidentielle. Benoît Hamon effectue un déplacement en Bretagne, conclu par un meeting à Brest. Il a réuni pour la première fois mardi, à huis clos, dans son QG, rue du Château-d’Eau, à Paris, le « conseil parlementaire », composé des députés, sénateurs et eurodéputés qui le soutiennent.

    C’est l’histoire d’un parti politique piégé par son propre candidat à la présidentielle. Sorti vainqueur, à la surprise générale, de la primaire de la gauche le 29 janvier, avec 58 % des voix, Benoît Hamon a signé le 23 février avec le candidat écologiste Yannick Jadot un « projet de plateforme présidentielle » qui va à rebours de trois décennies de discussions doctrinales au sein du Parti d’Epinay… et fait sérieusement tanguer la rue de Solférino, qui n’a pas eu son mot à dire.

    L’historien Alain Bergounioux, directeur des études politiques au PS, a soulevé le problème, lundi soir, au bureau national : sur le nucléaire, qui a toujours divisé les socialistes, la position du PS est de parvenir à un « mix énergétique » dans lequel la part du nucléaire aurait vocation à diminuer, tandis que celle des énergies renouvelables augmenterait. Or la plateforme présidentielle PS-Verts prévoit beaucoup plus radicalement, et sans que les socialistes n’en aient jamais débattu, le zéro nucléaire d’ici à vingt-cinq ans.

    Un ministre écologiste ne croit cependant pas à cet engagement de papier, et sourit de la formulation retenue, celle d’une « sortie progressive et intégrale du nucléaire à horizon de 25 ans » : « Faites-leur dire qu’ils fermeront 17 réacteurs d’ici 2025, et l’on en reparlera ! » De fait, Guillaume Balas, député européen et coordinateur du projet de Benoît Hamon, qui a participé aux discussions avec les Verts, souligne que cet engagement « ne change pas grand-chose pour le quinquennat qui vient », puisqu’il ne fait que reprendre « la fermeture des premiers réacteurs », un engagement déjà pris (et non tenu) par François Hollande en 2012.

    Conférences de consensus. Autres points durs, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Sur ces deux chantiers, Benoît Hamon promet des « conférences de consensus ». Soit deux couleuvres à avaler, pour les socialistes de Loire-Atlantique et pour ceux de Savoie, qui soutiennent majoritairement les deux projets. Interpellé lundi soir en Bureau national sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, approuvé par référendum par les électeurs de Loire-Atlantique en juin 2016, Jean-Marc Germain, codirecteur de la campagne de Benoît Hamon, a répliqué que le candidat, avec ses « conférences de consensus », a « trouvé la formule qui va bien ».

    « Notre-Dame-des-Landes, c’était un engagement du candidat Hamon dans la primaire, rappelle Guillaume Balas, et un point important pour les écologistes. Par ailleurs, l’accord ne prévoit pas l’abandon pur et simple, mais une conférence de consensus, c’est-à-dire qu’on remet tout le monde autour de la table… » Idem pour le Lyon-Turin. « Les travaux ont démarré, on n’a pas dit qu’on les suspendait, nuance l’eurodéputé. On dit juste qu’il faut trouver toutes les réponses possibles à la saturation des vallées alpines. »

    Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat au Développement, a dénoncé mardi « un programme de rupture avec sa famille politique ». Sur le nucléaire, « les socialistes ont toujours été pour un équilibre dans notre politique énergétique, a rappelé ce proche de Manuel Valls. C’est nous qui avons contribué à civiliser le nucléaire ». L’élu parisien souligne que même Arnaud Montebourg (candidat à la primaire, désormais conseiller pour les affaires internationales du candidat socialiste) n’est pas dans cette logique. « Décréter la fin de la filière nucléaire », c’est mettre en cause « des centaines de milliers d’emplois dans ce pays », a-t-il dénoncé sur RTL.

    Quant aux dispositions de l’accord sur Notre-Dame-des-Landes et le Lyon-Turin, le secrétaire d’Etat a ironisé sur « le tour de France des ZAD [NDLR : zones à défendre] : on a pris tous les chantiers où il y avait un élément de mobilisation radicalisée, et on dit : on arrête, on arrête »…

    Doxa socialiste. Face aux questions soulevées par ce programme, très éloigné de la doxa socialiste, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a répliqué qu’il appliquait le principe « le parti propose, le candidat dispose ». En clair, ce dernier a le dernier mot. C’est d’ailleurs bien comme cela que Benoît Hamon entend les choses. « C’est quand même moi qui ai gagné la primaire, et je l’ai gagnée sur ma ligne », répond-il en substance à ses détracteurs socialistes.

    Au-delà de l’accord avec les Verts, d’autres lignes de fracture, plutôt prévisibles, apparaissent entre le candidat et sa « famille politique ». Ainsi, la semaine dernière, le premier « comité politique » du candidat, où siègent huit membres du gouvernement, a été relativement houleux. Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, a reproché au candidat ses propos dans une interview au Journal du Dimanche sur les banlieues, le 19 février. Le candidat socialiste avait estimé que la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat « protège aussi bien la fille habillée en short que celle qui veut librement porter le foulard ». Une conception de la laïcité bien éloignée de celle de la ministre, proche de Manuel Valls.

    Un non-sens. Last but not least, les propos de Benoît Hamon, lundi matin sur France Inter, au sujet de la dette, ont laissé pantois pas mal de ses camarades. Le député des Yvelines a jugé que la barre des 3 % de PIB du déficit public était « un non-sens », et estimé « qu’en matière de dette et de déficit, il faut regarder ce que nous pourrons rembourser, ce que nous ne pourrons pas rembourser. » « La règle des 3 % est rationnelle, elle a des conséquences », lui a répondu le ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin. « Il vaut mieux la respecter, non parce que ce serait venu d’ailleurs et imposé par l’Europe, mais parce que c’est bon pour la France. Continuer à entasser des dettes, ce n’est pas forcément une bonne solution », a-t-il insisté.

    « C’est un très mauvais signal sur le fond, c’est un signal de marginalisation, la preuve qu’il ne veut pas être président », déplore un responsable socialiste. François Hollande aurait fait part mardi matin à l’un de ses ministres son « inquiétude » face à la tournure que prend la campagne de Benoît Hamon. « Nous assumons ces réorientations, réplique Guillaume Balas. Le patrimoine socialiste doit être revisité. Ce qui n’a pas été compris par les uns et les autres, c’est que la candidature de Benoît Hamon fusionnait les questions socialistes et écologistes ».

    Nathalie Segaunes

     

     

    LE PARISIEN – 01/03/2017

    PrĂ©sidentielle : les 10 heures de labour de Marine Le Pen au Salon de l’agriculture

     

    Paris (XVe), hier. Marine Le Pen a notamment proposé de « franciser » les aides agricoles.

    Dix heures de visite ! Hier, la candidate frontiste a pris le temps de poursuivre son opération séduction du monde paysan.

    Attention, opĂ©ration sĂ©duction ! Marine Le Pen s’est livrĂ©e hier Ă  un vĂ©ritable marathon dans les allĂ©es du Salon de l’agriculture : dix heures au pas de charge pour promouvoir ses propositions agricoles. A chaque stand, elle dĂ©veloppe les mĂŞmes arguments : le patriotisme Ă©conomique, la lutte contre la concurrence dĂ©loyale, les dĂ©rives de la grande distribution et, pour finir, ces aides « francisĂ©es » qu’elle veut substituer aux subventions europĂ©ennes. A chaque fois, la candidate frontiste prĂ©cise que ces nouvelles subventions ne seront pas distribuĂ©es en fonction « des hectares », mais « des bonshommes ».

    Marine Le Pen, qui cite sans hésiter le revenu moyen des agriculteurs, a travaillé cette visite en amont. Et pour cause : le FN est en pleine dynamique dans le monde rural. Pas question donc de rater ce passage obligé de la présidentielle.

    Mais elle ne fait pas mouche Ă  chaque fois pour autant : « C’est des promesses, toujours des promesses », balaie JĂ©rĂ´me, un Ă©leveur de vaches limousines qui vient d’Ă©changer quelques minutes avec elle. « Les subventions, c’est 40 % de mon chiffre d’affaires. Alors remettre en cause la politique agricole commune (PAC)… Et puis, on exporte, faut pas l’oublier non plus », s’agace-t-il.

    « La fin de la PAC peut avoir du bon »

    Marjorie, 21 ans, s’apprĂŞte Ă  glisser un bulletin Marine Le Pen dans l’urne le 23 avril. D’ailleurs plus pour sa politique sĂ©curitaire que pour son programme agricole : « La fin de la PAC peut avoir du bon, avec la hausse du prix du lait, par exemple. Et du mauvais, avec la remise en cause des subventions », Ă©value Marjorie, qui prĂ©cise : « Les jeunes autour de moi votent pour la plupart Marine Le Pen, tandis que les plus de 40 ans continuent de voter Ă  droite. »

    Ses apparitions dans les allĂ©es du Salon, sous une nuĂ©e de camĂ©ras, suscitent une curiositĂ© polie. Elle est parfois accueillie par quelques huĂ©es, un « Marine en prison » ou encore un homme, armĂ© d’une… casserole, qui prĂ©vient : « Je reviens demain (NDLR : aujourd’hui) pour Fillon. »

    Un groupe de fĂ©ministes essaie de l’approcher pour lui remettre le prix du « fĂ©minisme en carton » avant d’ĂŞtre brutalement rabrouĂ© par son service d’ordre. Quelques « Marine prĂ©sidente » sont scandĂ©s çà et lĂ . Imperturbable, la candidate trace son sillon dans ce monde agricole dont elle a fait un enjeu : un symbole de cette France des oubliĂ©s oĂą elle espère moissonner d’ici deux mois.

    Une commission d’eurodĂ©putĂ©s s’est prononcĂ©e en faveur d’une levĂ©e de l’immunitĂ© de Marine Le Pen dans le cadre d’une enquĂŞte sur la diffusion de photos de dĂ©capitations par Daech sur son compte Twitter en dĂ©cembre 2015. Un vote de tous les dĂ©putĂ©s est programmĂ© demain. La levĂ©e d’immunitĂ© ne concernerait pas l’enquĂŞte sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement europĂ©en.

    Hollande, « ennemi des fonctionnaires »

    La rĂ©ponse de Marine Le Pen au chef de l’Etat — qui s’Ă©tait Ă©mu lundi des menaces profĂ©rĂ©es par la prĂ©sidente du FN Ă  l’adresse des agents de l’Etat — ne s’est pas fait attendre. « François Hollande est le pire ennemi des fonctionnaires », a-t-elle martelĂ©. Elle a aussi corrigĂ© le tir : « Je n’ai fait aucune menace Ă  quiconque », a-t-elle affirmĂ©. Dimanche, lors de son meeting Ă  Nantes (Loire-Atlantique), Marine Le Pen avait mis en garde les fonctionnaires qui se livreraient Ă  des pratiques illĂ©gales sous la pression du pouvoir. Son entourage assurait hier que ces propos s’adressaient aux hauts fonctionnaires.

    Valérie Hacot

     

     

    LE FIGARO – 01/03/2017

    François Fillon «reporte» Ă  la dernière minute sa visite au Salon de l’agriculture

    Attendu Ă  huit heures ce mercredi matin, le candidat des RĂ©publicains a fait savoir dans un communiquĂ© qu’il ne se rendrait pas Ă  la Porte de Versailles. Selon nos informations, il devrait s’expliquer sur cette absence vers midi.

    La nouvelle a surpris tout le monde. Alors qu’il Ă©tait attendu au Salon de l’agriculture (SIA) ce mercredi matin, François Fillon a fait savoir Ă  la dernière minute qu’il ne se rendrait finalement pas Ă  la Porte de Versailles. «La visite est reportĂ©e. Le nouveau rendez-vous sera communiquĂ© ultĂ©rieurement», a-t-il Ă©tĂ© annoncĂ© aux journalistes sans plus d’explications. C’est la première fois qu’un responsable politique de cette ampleur annule sa visite sur cet incontournable Salon.

    Mardi soir, un intime du candidat assurait pourtant au Figaro que sa visite serait bel et bien maintenue malgrĂ© l’accueil houleux que certains lui promettaient sur place. Selon nos informations, celle-ci aurait d’ailleurs dĂ» se dĂ©rouler «en deux temps». François Fillon Ă©tait en effet censĂ© visiter le Hall 1 (des animaux) ce mercredi – de l’ouverture du Salon jusqu’Ă  15 heures -, puis le Hall 2 (du pĂ´le vĂ©gĂ©tal) vendredi. Impossible de savoir, Ă  cette heure, si ce programme sera maintenu tel quel.

    Réunion au QG avec Bertrand et Le Maire

    Sur place, les Ă©quipes du candidat, prĂŞtes Ă  l’accueillir, ont assurĂ© qu’elles n’avaient pas Ă©tĂ© prĂ©venues et n’avaient reçu aucune information supplĂ©mentaire. Idem concernant l’ancien ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, qui se rend sur le Salon presque tous les jours et Ă©tait «venu aujourd’hui pour accompagner François Fillon». «Je ne suis au courant de rien, vous me l’apprenez», a-t-il assurĂ©, interrogĂ© sur l’absence du candidat dès son arrivĂ©e.

    ContactĂ© par Le Figaro, un très proche de l’ancien premier ministre assure qu’il «va s’exprimer dans la matinĂ©e, vraisemblablement vers midi». «Cette dĂ©claration devrait, en principe, se faire au QG de campagne», indique-t-on encore, tandis que Xavier Bertrand et Bruno Le Maire viennent Ă  l’instant de se rendre rue Firmin Gillot. DĂ©tail pour le moins symbolique: ce local est situĂ© dans le XVe arrondissement de Paris… Ă  quelques centaines de mètres environ du Salon.

    La sécurité du Salon en question

    PrĂ©sident de l’interprofession de la filière porc (Inaporc), Guillaume RouĂ© Ă©tait censĂ© rencontrer François Fillon ce mercredi matin avant l’ouverture du Salon. «Les agriculteurs aiment le dĂ©bat et la confrontation un peu musclĂ©e mais pas le chahut, pas de la part de reprĂ©sentants des professionnels. Fillon n’est pas le genre Ă  se dĂ©biner pour un peu de chahut. Quand on aspire aux plus hautes fonctions, on ne craint pas ce type de manifestation», s’est-il Ă©tonnĂ© auprès du Figaro.

    Selon le JDD , l’absence de François Fillon serait liĂ©e Ă  une «convocation par les juges d’instruction». Ce que niaient plusieurs proches dans la matinĂ©e, invoquant plutĂ´t les conditions de sĂ©curitĂ© du Salon. Un responsable des forces de l’ordre assurait pourtant dans le mĂŞme temps que «toutes les dispositions avaient Ă©tĂ© prises pour assurer la sĂ©curité» de François Fillon sur place. «Sa visite s’est passĂ©e de manière tout Ă  fait normale mardi au SIMA, oĂą il est arrivĂ© tĂ´t le matin et reparti Ă  15 heures», insistait-on d’ailleurs.

    L’annulation de ce mercredi n’est pas la seule modification inopinĂ©e de l’agenda de François Fillon, dont la campagne est devenue quasi-impossible Ă  mener depuis les rĂ©vĂ©lations sur les emplois prĂ©sumĂ©s fictifs de ses proches. Mardi, le comitĂ© stratĂ©gique de campagne, prĂ©vu en fin d’après-midi, a ainsi Ă©tĂ© annulĂ© et reportĂ© Ă  la semaine prochaine. L’Ă©quipe de campagne s’est ensuite rĂ©unie autour du candidat dans la soirĂ©e, pour une rĂ©union qui se serait terminĂ©e tard dans la nuit.

    VIDÉO – http://premium.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/03/01/35003-20170301ARTFIG00066-francois-fillon-reporte-a-la-derniere-minute-sa-visite-au-salon-de-l-agriculture.php

     

    Jean-Baptiste Garat et Eric de La Chesnais

     

     

    ::: INTERNATIONAL

    L’OPINION – 01/03/2017

    Avec le Brexit, le spectre d’une nouvelle frontière hante les deux Irlande

     

    Londonderry

    Vingt-cinq ans après la fin des contrôles à but commercial suite à la création du marché unique et une douzaine d’années après la fin des contrôles militaires suite à l’application de l’accord de paix de 1998, l’Irlande sera donc bientôt à nouveau divisée

    La réintroduction inéluctable d’une frontière entre les deux Irlande est perçue avec crainte par de nombreux Irlandais du Nord. Elle menace aussi bien les échanges économiques entre les deux sœurs voisines que la paix, si difficilement acquise en 1998 après trente ans de conflit.

    Un paysage hivernal grisâtre, aspergé de bruine, défile le long de la route de Buncrana. Depuis environ trois kilomètres, la voiture a quitté la limite de Derry/LondonDerry, la principale ville du nord-ouest de l’Irlande. Au milieu d’une ligne droite, deux panneaux de chacun des côtés de la route annoncent la nouvelle limite de vitesse : 100 km/h. Fini donc les miles par heure. La couleur du marquage au sol de la chaussée a aussi changé : elle est passée du blanc au jaune. Et c’est tout. Voilà comment 20 000 véhicules traversent quotidiennement ce point de la frontière entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord.

    Ce passage sans entrave est sérieusement remis en cause par le vote du 23 juin dernier des Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Et par les choix politiques énoncés depuis lors par leur Première ministre Theresa May. Lors de son grand discours sur le Brexit le 17 janvier, elle a indiqué sa volonté de sortir de l’union douanière de l’UE car celle-ci « nous empêche de négocier nos propres accords commerciaux avec d’autres pays ».

    Depuis, le Premier Ministre irlandais Enda Kenny multiplie les déclarations pour assurer que « le gouvernement irlandais s’opposera à une frontière physique et défendra le libre mouvement sur cette île ». Une agitation sans doute à l’image de son impuissance et de l’inéluctabilité du retour d’une délimitation physique. Vingt-cinq ans après la fin des contrôles à but commercial suite à la création du marché unique et une douzaine d’années après la fin des contrôles militaires suite à l’application de l’accord de paix de 1998, l’Irlande sera donc bientôt à nouveau divisée.

    Frontière fluide. La forme que prendra le contrôle des frontières demeure inconnue. Grâce aux développement technologique, les autorités des deux Irlande espèrent le maintien d’une frontière aussi fluide que possible, voire invisible pour affecter le moins possible leurs 3 milliards d’euros de commerce bilatéral. Cela n’empêchera pas son existence. « Derry vit surtout grâce aux échanges locaux », indique Michael Gallagher, l’un des responsables de la stratégie économique de la ville : « D’une manière générale, toutes les activités industrielles se sont organisé des deux côtés de la frontière depuis les accords de paix. Les multinationales et les coopératives produisent par exemple leur lait au Nord et le traitent au Sud alors que c’est l’inverse avec la viande. Les flux sont incessants. »

    Gabriel d’Arcy sourit jaune. A la tête de la coopérative LacPatrick, formée il y a deux ans par la fusion de deux coopératives situées de part et d’autres d’une frontière alors théorique, il inaugurera le mois prochain sa quatrième usine de traitement de lait à proximité de Derry. « Dès le Brexit effectif, nous risquons de ne plus pouvoir exporter : le Royaume-Uni ne pourra pas signer rapidement un accord commercial avec les pays africains, asiatiques et moyen-orientaux qui achètent 90 % de notre production. Notre échec serait celui de toute l’Irlande du Nord, dont l’économie est totalement dépendante de l’agriculture et de l’élevage. »

    Comme tous les habitants de la région, il n’a pas oublié les Troubles, ces trente années durant lesquelles plus de 3 500 personnes ont péri et 47 000 ont été blessées, ces violences arrêtées en 1998 par l’accord de paix du vendredi saint. « Les vingt dernières années ont apporté une sorte de normalité qui a permis aux communautés frontalières de refleurir », rappelle-t-il. « Outre qu’elle mettrait en danger les milliers emplois de nos salariés et de nos fournisseurs, le retour d’une frontière recréerait une séparation en Irlande et pourrait ainsi mettre en péril la paix. »

    Eloignement. En se promenant dans la partie fortifiée de la ville, longtemps réservée aux protestants, majoritairement favorables à la préservation de l’union avec la Grande-Bretagne, Michael Cooper, élu municipal Sinn Fein, maudit le Brexit. « De nombreux unionistes ont voté en faveur du Brexit pour obtenir la réintroduction d’une frontière en Irlande, grommelle ce républicain ardent. Elle favorisera l’éloignement des deux Etats irlandais et renforcera les liens entre l’Irlande du Nord et Londres. » L’Irlande du Nord a voté à 56 % en faveur du maintien dans l’UE.

    La main posée sur le mur qui surplombe son Bogside, le ghetto catholique pauvre où furent tués par la police quatorze habitants lors du Bloody Sunday du 30 janvier 1972, il martèle le contraste entre la paranoïa des unionistes vis-à-vis de leurs partenaires de coalition et le rapprochement des deux camps sur le terrain. « Nous coopérons de plus en plus. Il m’est désormais possible de me promener dans le vrai dernier bastion unioniste de la ville sans crainte, ce qui était inimaginable il y a dix ans. » Les rues ont gardé la plupart de leurs peintures murales, souvenirs du conflit. Elles sont pourtant aujourd’hui la preuve qu’un nouvel avenir est possible pour ce coin du monde autrefois explosif.

    Tristan de Bourbon

     

     

     

    Vous souhaitant une bonne journée.

     

    Cordialement,

     

     

    Elena NATALITCH

    Service Presse, Communication / Formation

    251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

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    Hand-Ball : 30/02/2017 : Massy frĂ´le l’exploit

    2017-03-02T07:00:41+01:00Mots-clés : , , , |

     

    Massy n’Ă©tait pas loin de l’exploit

    Le MEHB se présente pour ces huitièmes de finale de Coupe de France en pleine confiance. Fort de deux victoires de suite face à Billère et Saint-Gratien les hommes de Benjamin Braux sont pris très au sérieux par des Cristoliens en difficulté en Lidl Starligue.

    La première mi-temps se joue sur un rythme très élevé. Les deux équipes montent tous les ballons mais manquent de lucidité à la finition.

    Le MEHB fait course en tête grâce à une défense impitoyable et un Vladimir Perisic toujours aussi impressionnant (8-6 15e).

    Les minutes s’Ă©grènent les Lions peuvent prendre le large mais tombent sur un très bon Mickael Robin dans ses buts. CrĂ©teil est au bord de la rupture.

    13-12 pour le MEHB Ă  la pause.

     

     

    Après 10 minutes en seconde période les deux équipes sont au coude-à-coude 18-18. Valentin Laplace (5/5 100%) répond à Hugo Descat (8/9 89%).

    Les Lions Ă  bout de force craquent dans le dernier quart d’heure et s’inclinent finalement 31-24.

    Un score qui ne reflète pas la physionomie du match tant il a Ă©tĂ© âpre et Ă©quilibrĂ© pendant 45 minutes. Il n’a pas manquĂ© grand chose aux Lions pour rĂ©aliser un nouvel exploit.

    Au vu de l’Ă©tat d’esprit et du niveau de jeu produit face Ă  CrĂ©teil on peut aborder la suite de la deuxième partie de saison avec confiance.

    Les Lions enchaînent les derbies avec un déplacement à Pontault-Combault ce week-end (samedi 4/03 à 20h30) avant la réception du leader Tremblay le 11 mars.

     

    Nous vous donnons rendez-vous le :

    Samedi 11 Mars

    Ă  20h30 au COS

    Massy Essonne Handball vs Tremblay    

    (leader de Proligue)

     

    Je réserve mon invitation VIP !

     

    Excellente semaine Ă  tous

     

    Allez Massy !

     

     

     

     

     

     

     

    Toute l’actualitĂ© du club sur www.mehb.fr

     

    Revue de presse du MEDEF IDF du 28 février 2017

    2017-04-05T09:04:12+02:00Mots-clés : , , |

    ::: ILE-DE-FRANCE

    LES ECHOS – 28/02/2017

    Actus franciliennes

     

    ::: ECONOMIE

    LES ECHOS – 28/02/2017

    Le nouveau portrait-robot du travailleur indépendant

    Le nombre de travailleurs indépendants a été divisé par deux depuis les années 1970, du fait notamment de l’essor de la grande distribution et la disparition des petites exploitations agricoles. Les autoentrepreneurs et l’émergence des plates-formes collaboratives ont fait naître une nouvelle génération.

    Voici le portrait-robot du travailleur indĂ©pendant d’aujourd’hui. C’est un homme (Ă  66 %), âgĂ© de 46 ans, diplĂ´mĂ©, dans le secteur des services. Si on exclut du compte les autoentrepreneurs et les agriculteurs, il exerce de plus en plus frĂ©quemment sous forme sociĂ©taire (45 %) et il gagne 38.280 euros par an. Une fois sur dix ses revenus sont nuls ou nĂ©gatifs. Il prendra sa retraite après avoir travaillĂ© quelques mois de plus qu’un salariĂ©, pour une pension de 1.170 euros par mois (contre 1.280 euros en moyenne pour un salariĂ©).

    Dans un rapport publiĂ© rĂ©cemment sur les 2,8 millions de travailleurs indĂ©pendants que compte la France, le Haut Conseil pour le financement de la protection sociale (HCFiPS) Ă©claire la rĂ©volution tranquille en cours depuis quarante ans. En 1970, deux emplois sur dix (20,8 %) Ă©taient non-salariĂ©s, contre un sur dix en 2014 (10,6 %). Le point bas a Ă©tĂ© atteint au dĂ©but des annĂ©es 2000, avec seulement 2,2 millions d’indĂ©pendants. Depuis 2003, ils sont 500.000 de plus.

    Remodelage de l’Ă©conomie

    Le recul des indĂ©pendants est allĂ© de pair avec le remodelage de l’Ă©conomie. Leur nombre dans l’agriculture a Ă©tĂ© divisĂ© par cinq, fondant avec le nombre d’exploitations et la croissance du salariat. Les agriculteurs sont encore souvent indĂ©pendants, Ă  63 %. Mais ils ne pèsent plus que 15 % de l’emploi non-salariĂ©, alors qu’ils formaient la moitiĂ© du bataillon il y a vingt-cinq ans.

    Après l’exode rural, l’autre grand moteur du changement a Ă©tĂ© la mue du secteur tertiaire : les commerçants ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des chefs de rayon et des caissiers de supermarchĂ©. RĂ©sultat, seuls 9 % des travailleurs du tertiaire sont indĂ©pendants aujourd’hui contre quasiment le double en 1970.

    On note Ă©galement l’essor de l’exercice sociĂ©taire. Plus de la moitiĂ© des agriculteurs font dĂ©sormais ce choix, en crĂ©ant une EARL ou un GAEC. Les mĂ©decins libĂ©raux se regroupent aussi, avec une multiplication par treize du nombre de sociĂ©tĂ©s d’exercice libĂ©ral entre 2000 et 2010. Ces crĂ©ations d’entreprises favorisent le salariat, parfois mĂŞme pour le crĂ©ateur lui-mĂŞme. En 2011, on estimait ainsi que 168.000 indĂ©pendants de fait pointaient au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral : dirigeants de SA ou de SAS, gĂ©rants minoritaires de SARL, gĂ©rants non associĂ©s de SNC, dirigeants de GIE.

    Un million d’autoentrepreneurs

    Si les indĂ©pendants reviennent en grâce, c’est Ă  cause de la crise, qui a forcĂ© nombre de Français Ă  crĂ©er leur propre emploi, et de l’apparition en 2009 du statut d’autoentrepreneur. Il sont un million Ă  bĂ©nĂ©ficier de ce rĂ©gime social simplifiĂ© Ă  condition de ne pas engranger trop de chiffre d’affaires. Ceux qui sont actifs gagnent seulement 5.280 euros par an. Par consĂ©quent, en 2006-2012, le revenu moyen des indĂ©pendants a baissĂ© de 15 % en euros constants en moyenne. Hors auto-entrepreneurs, il a progressĂ© de 1,3 %.

    Enfin, l’arrivĂ©e des plates-formes collaboratives a braquĂ© le projecteur sur les nouvelles formes d’emploi prĂ©caire ou Ă  la lisière du salariat. Le nombre de travailleurs affiliĂ©s aux plateformes « pourrait ĂŞtre supĂ©rieur Ă  la seule estimation aujourd’hui disponible de 200.000 », selon le HCFiPS. Ce dernier relève toutefois que le non-salariat n’a pas Ă©tĂ© le seul Ă  muter. Le salariat a crĂ», mais en tolĂ©rant une proportion croissante de contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e, de contrats aidĂ©s, d’intĂ©rim et d’apprentissage  : de 1982 Ă  2014, la part de ces emplois fragiles est passĂ©e de 5 % Ă  12 % du total.

    Solveig Godeluck

     

     

    LES ECHOS – 28/02/2017

    Les risques de l’extension de l’assurance-chômage

    Pour éviter les effets d’aubaine du projet de Macron, une durée minimale d’activité serait imposée aux indépendants, ainsi qu’un plancher de rémunération.

    « Aller vers une assurance-chĂ´mage universelle… » Cette proposition très populaire d’Emmanuel Macron repose sur l’idĂ©e qu’il faut supprimer les diffĂ©rences de traitement selon le statut des actifs face au risque de chĂ´mage. Comment ne pas penser aux chauffeurs de VTC, dont certains se retrouvent coincĂ©s avec une rĂ©munĂ©ration insuffisante car sans revenu de remplacement en cas d’abandon de leur activité ? La proposition du prĂ©sident d’En marche peut sĂ©duire Ă  l’heure de l’ubĂ©risation : elle ouvrirait droit pour les VTC Ă  une indemnisation alignĂ©e sur celle des salariĂ©s. Celle-ci serait, en effet, Ă©tendue aux travailleurs indĂ©pendants, aux professions libĂ©rales et aux entrepreneurs. Et pour zĂ©ro euro. Comme les salariĂ©s, les non-salariĂ©s ne paieraient pas de cotisations, les contributions de tous les actifs Ă©tant transfĂ©rĂ©es sur la CSG, prĂ©cise un proche d’Emmanuel Macron.

    Si on ne chiffre pas le surcoĂ»t du dispositif, dans son entourage, on souligne que, comme l’Ă©largissement de l’accès Ă  l’assurance-chĂ´mage aux dĂ©missions, son extension aux actifs non assurĂ©s aujourd’hui par l’UnĂ©dic serait financĂ©e par les Ă©conomies gĂ©nĂ©rĂ©es par l’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© du rĂ©gime, et en particulier du contrĂ´le des chĂ´meurs.

    Une question d’Ă©quitĂ©

    Le dispositif encore en cours d’Ă©laboration suscite cependant une interrogation en termes d’Ă©quitĂ© cĂ´tĂ© financement entre les dirigeants et leurs salariĂ©s. Car, a priori, seules les rĂ©munĂ©rations des seconds donneraient lieu au versement de la cotisation patronale par l’entreprise que compte maintenir Emmanuel Macron en complĂ©ment de la CSG. Alors mĂŞme qu’aujourd’hui, assurer des dirigeants contre le risque de perte d’emploi coĂ»te entre 3 % et 4,28 % de la rĂ©munĂ©ration brute via la GSC, le rĂ©gime facultatif qu’ont créé les organisations patronales en 1979 (« Les Echos » du 27 fĂ©vrier). En Suède, oĂą les travailleurs non salariĂ©s sont aussi couverts par un rĂ©gime de base d’assurance-chĂ´mage obligatoire et oĂą il n’y a pas de cotisation salariale pour financer le rĂ©gime des salariĂ©s, les non-salariĂ©s paient une cotisation. A noter qu’elle est bien plus faible que celle des entreprises pour leurs salariĂ©s (0,10 % contre 2,64 %).

    En l’absence de contribution directe des non-salariĂ©s – comme des salariĂ©s – au financement des prestations, l’instauration d’un rĂ©gime universel d’assurance-chĂ´mage comporte par ailleurs un risque d’effet d’aubaine. « L’Ă©largissement aux non-salariĂ©s, c’est un peu comme si vous pouviez assurer votre voiture gratuitement puis y mettre le feu et ĂŞtre indemnisĂ© », explique un fin connaisseur de l’assurance-chĂ´mage. Cet « alĂ©a moral » concerne cette fois-ci plutĂ´t les entrepreneurs individuels que les chefs d’entreprise employant des salariĂ©s, dont on imagine mal qu’ils mettent la clef sous la porte sans raison majeure. Pour Ă©viter cet effet d’aubaine, il est prĂ©vu d’imposer aux travailleurs indĂ©pendants une durĂ©e minimale d’activitĂ© assortie d’un plancher de rĂ©munĂ©ration dont les niveaux sont en cours d’arbitrage, souligne-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron.

    LeĂŻla de Comarmond

     

     

    LA TRIBUNE – 28/02/2017

    L’emploi intĂ©rimaire continue de progresser

     

    L’emploi intĂ©rimaire continue de progresser en janvier avec 8% d’intĂ©rimaires de plus qu’il y a un an.

    Mais il n’est pas certain que ce mouvement conduise Ă  terme Ă  de l’emploi stable.

     

    Sur un an, le nombre d’intĂ©rimaires a progressĂ© de 8% en janvier. Tous les secteurs sont concernĂ©s.

    Dans l’intĂ©rim, la hausse de l’emploi continue en janvier, mĂŞme si cette progression marque un peu le pas. D’après le dernier baromètre de Prism’emploi – l’organisation professionnelle qui regroupe les entreprises de l’intĂ©rim-  après une progression de 13,3% en dĂ©cembre (sur une annĂ©e), la croissance de l’emploi intĂ©rimaire est demeurĂ©e solide en janvier avec une hausse de 8%. Un signe supplĂ©mentaire que la situation du marchĂ© du travail connaĂ®t un lent redressement.

    Davantage d’intĂ©rimaires dans tous les secteurs

    Signe encourageant, tous les secteurs sont orientĂ©s Ă  la hausse: la palme revient Ă  l’industrie qui voit le nombre de ses intĂ©rimaire croĂ®tre de 9,4%. Dans les transports, la hausse atteint 8,8% (après 14, 3% en dĂ©cembre). Dans le BTP et les services, les progressions sont respectivement de 7,6% et 6,4%. Enfin, le commerce enregistre une hausse plus modeste de 3,1%.

    S’agissant des mĂ©tiers, ce sont les plus qualifiĂ©s qui soutiennent la croissance: les cadres et les professions intĂ©rimaires (11,8%) et les ouvriers qualifiĂ©s (11,3%).

    Bon pour l’emploi durable?

    Certes, si l’on continue de considĂ©rer que l’intĂ©rim constitue un indicateur avancĂ© de l’emploi, cette bonne santĂ© de ce secteur peut alors en effet ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme une bonne nouvelle. A terme, en effet, si la croissance le permet, cet emploi intĂ©rimaire est susceptible de se transformer en emploi stable.

    Mais il n’est plus certain que cette thèse soit encore Ă©vidente. La gĂ©nĂ©ralisation des contrats très courts et l’explosion du nombre des CDD semblent constituer un phĂ©nomène en phase de  pĂ©rennisation; un nouveau mode de gestion des entreprises qui ne veulent pas prendre le risque de recruter sous des contrats durables. Dans ce contexte, il n’est donc pas certain, Ă  terme, mĂŞme en cas de bonne tenue de la croissance, que l’emploi intĂ©rimaire se transforme en emploi durable.

    Jean-Christophe Chanut  

     

    ::: ENTREPRISES

    LE MONDE – 28/02/2017

    La SNCF est revenue aux bénéfices en 2016 mais son modèle économique reste fragile

    La rentabilité du TGV continue de baisser. La dette a encore augmenté de 3 milliards d’euros en 2016

    Comment va la SNCF ? En apparence mieux qu’il y a un an. La compagnie ferroviaire nationale a présenté, lundi 27 février, des comptes 2016 bénéficiaires de 567 millions d’euros, à comparer avec la perte abyssale de 12 milliards qui avait marqué l’année 2015. L’entreprise publique avait dû intégrer dans son bilan une dépréciation d’actifs, à cause, en particulier, de la dégradation du réseau ferré français.

    A première vue, ces mauvais comptes appartiennent au passé. Le chiffre d’affaires de 32,2 milliards d’euros pour 2016 ressort en croissance de 2,8 %, le nombre de voyageurs transportés par toutes les sociétés du groupe a dépassé pour la première fois les 13,5 millions de passagers transportés.

    Le développement existe donc et il est d’autant plus méritoire qu’il intervient dans le contexte d’une année difficile, marquée par le contrecoup des attentats, la grève liée à l’organisation du travail (jusqu’à 80 % de grévistes de fin mai à début juin), les inondations catastrophiques du printemps et une récolte céréalière historiquement faible.

    La SNCF estime à 700 millions d’euros le manque à gagner dû à ces événements. Dans un tel contexte, réaliser un demi-milliard de profits est une jolie performance. « Dans un environnement difficile, 2016 marque le retour d’une croissance organique et d’un chiffre d’affaires rentable », souligne Frédéric Saint-Geours, président du conseil de surveillance du groupe.

    Pourtant, à y regarder de près, les comptes publiés ne sont pas si rassurants. A commencer par la rentabilité de SNCF Mobilités. Cette branche constitue le cœur du groupe (le transport par train). Elle génère l’essentiel du chiffre d’affaires et les plus substantiels profits. Or, la marge opérationnelle de Mobilités est en baisse continue. Elle est passée de 9,2 % du chiffre d’affaires en 2013, à 7,5 % l’an dernier.

    « Réduire les coûts pour faire baisser les prix »

    « Il nous manque deux points de marge, reconnaît Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF. Il n’y a qu’une façon de les regagner : réduire les coûts pour faire baisser les prix. » Le patron des cheminots met en avant les efforts de productivité accomplis cette année : optimisation des achats, lutte contre la fraude, baisse des coûts de production et de structure. Au total, SNCF Mobilités et SNCF Réseau (qui gère l’infrastructure ferroviaire) ont réalisé des gains de productivité de 825 millions d’euros en 2016, supérieurs aux objectifs de 750 millions. Et sans les événements imprévus de 2016, la rentabilité se serait améliorée, assure la direction.

    Le souci, c’est que morosité touristique, mouvements sociaux et rails inondés n’expliquent pas tout. Il y a un problème structurel et il porte un nom : le modèle TGV. Le vaisseau amiral du groupe public prend l’eau. En témoignent les résultats pour le moins médiocres de Voyage SNCF – autrement dit tout ce qui n’est pas trains régionaux et trains de banlieue –, dont la marge opérationnelle s’est effondrée de 11,7 % en 2015 à 8,5 % l’an dernier. La baisse du trafic TGV a atteint environ 3 % en 2016. Sur les 20 millions de « trains-kilomètres » manquants en 2016 par rapport à 2015, 10 millions sont imputables aux événements, le reste à des difficultés structurelles.

    « Remise à plat du modèle TGV »

    Le voyage en train, avec son fer de lance, la grande vitesse, doit faire face à la concurrence agressive de nouveaux modes à très bas coût : covoiturage, aérien low cost, cars Macron. Résultat : pour ne pas se laisser distancer, la SNCF multiplie les offres à prix attractifs. Et avec succès. Si on gomme l’effet grèves, le TGV a attiré plus de voyageurs en 2016 qu’en 2015 (+ 1,9 %), grâce à ses nouvelles propositions tarifaires comme TGV Pop (billets à bas prix de dernière minute). Plus globalement, l’ensemble des offres Oui (Ouigo, Ouibus, Ouicar) a généré 76 % de voyageurs supplémentaires en 2016. L’offensive commerciale maintient les parts de marché… mais au détriment de la rentabilité. Une vraie quadrature du cercle financier.

    Et il y a plus grave. Les nouvelles lignes TGV vont non seulement être beaucoup moins rentables, mais elles pourraient se révéler déficitaires. « Certains péages ne sont plus soutenables, assure M. Pepy. Nous avons dû inscrire au budget 2017 une perte de 90 millions d’euros sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique pour une demi-année d’exploitation. » En cause, le modèle économique (des partenariats public-privé) qui implique un retour sur investissement mettant sous pression financière la SNCF. Pour Guillaume Pepy, « une remise à plat du modèle TGV » paraît inévitable.

    Ce déclin est d’autant plus problématique que la SNCF s’est lancée dans un vaste programme destiné à redonner du lustre aux voies ferrées françaises. « Notre priorité stratégique, c’est l’investissement dans la rénovation du réseau ferré structurant, le plus circulé, précise Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau et vice-président du directoire du groupe. Il a été le grand oublié de ces dernières années, délaissé au profit des lignes à grande vitesse. » Sur les 8,6 milliards investis par l’entreprise en 2016, 5,2 l’ont été par SNCF Réseau, dont près de 3 milliards pour la seule rénovation.

    Quelques vraies bonnes nouvelles

    Tout ceci se fait dans un contexte financier ultra-contraint. La dette de la partie Réseau a encore augmenté de 2,68 milliards d’euros. Elle atteignait, au 1er janvier, 44,94 milliards. La stratégie de désendettement n’est pas encore en place : elle passe en théorie par une règle d’or qui interdira à l’entreprise de se lancer dans un projet non financé au préalable, et par une amélioration de la performance de SNCF Réseau censée rapporter 500 millions d’euros par an dès 2020 et 1,2 milliard à terme en 2027.

    On n’y est pas encore. En 2016, le plan de performance de la branche Réseau a généré 248 millions d’euros d’économies. Surtout, la SNCF a encore dû financer elle-même un certain nombre de projets, généralement sous pression politique, comme l’illustre l’affaire Alstom-Belfort.

    Il y a quand même quelques vraies bonnes nouvelles. On les déniche dans les résultats des filiales opérant à l’international. L’opérateur de transport public Keolis, qui a franchi le seuil de 3 milliards de voyageurs en 2016, améliore sa marge opérationnelle de 13 %.

    Encore mieux : SNCF Logistics apporte 200 millions d’euros de rentabilité opérationnelle supplémentaire au groupe, portée par les performances de Geodis en Europe et en Amérique du Nord. C’est précisément une acquisition de Geodis aux Etats-Unis, qui permet au chiffre d’affaires du groupe d’apparaître en hausse. Sans cela, les ventes auraient reculé de 1,5 %. Malgré les difficultés du fret en France, la logistique apporte désormais à la SNCF un tiers de son activité.

    Éric Béziat

     

     

    LES ECHOS – 28/02/2017

    Le groupe Eram veut vendre Tati, le pionnier des bas prix

    Le spécialiste des vêtements à petits prix a creusé ses pertes en 2016. 1.720 emplois sont en jeu.

    Tati, la cĂ©lèbre enseigne pionnière du discount textile, est Ă  vendre. Son propriĂ©taire, le groupe Eram, a dĂ©cidĂ© de cĂ©der ce spĂ©cialiste des vĂŞtements Ă  petits prix, fondĂ© il y a près de 70 ans, et qui n’a cessĂ© de creuser ses pertes ces dernières annĂ©es, comme l’a rĂ©vĂ©lĂ© le site boutique2mode.com. Un mandat a Ă©tĂ© confiĂ© a une banque d’affaires pour trouver un repreneur Ă  Agora- la filiale du groupe Eram dans laquelle est logĂ© Tati- et Ă©viter un drame social. Ce pĂ´le discount, qui compte aussi les marques Giga Store et Fabio Lucci, Ă©galement en vente, regroupe pas moins de 1.720 salariĂ©s et 140 magasins. Une nouvelle menace, après la faillite du gĂ©ant Vivarte.

    Depuis la crise de 2008, et les difficultĂ©s persistantes du marchĂ© de l’habillement, Tati a vu les nuages s’accumuler. L’arrivĂ©e en France de nouveaux concurrents, avec des prix cassĂ©s, et des produits plus attractifs, comme Primark, a aussi prĂ©cipitĂ© la chute. Sans parler l’an dernier, des caprices de la mĂ©tĂ©o, conjuguĂ©s aux menaces d’attentat.

    Une image vieillissante

    Agora, dont l’enseigne au vichy rose est la principale contributrice, a ainsi vu, selon nos informations, sa perte nette s’alourdir Ă  54 millions d’euros en 2016 (contre près de 37 millions en 2015) pour 346 millions d’euros de ventes. Le groupe Eram, connu aussi pour ses marques Gemo, Mellow Yellow ou Heyraud (1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires) a donc dĂ©cidĂ© de s’en sĂ©parer. L’entreprise familiale, toujours contrĂ´lĂ©e par la famille Biotteau, avait dĂ©jĂ  mandatĂ© une banque d’affaires en 2015. Mais la seule offre provenant d’un fonds avec Ă  la clef de lourdes consĂ©quences sur l’emploi, avait fait reculer son propriĂ©taire. Finalement, le processus a Ă©tĂ© relancĂ© l’an dernier pour l’instant sans rĂ©sultat.

    Tati, créée en 1948 Ă  Barbès par Jules Ouaki, est restĂ©e une enseigne mythique, mais avec une image vieillissante face Ă  des enseignes de mode a bas prix comme H&M ou Zara. Eram avait dĂ©cidĂ© de la relancer en crĂ©ant ses propres collections, alors que l’enseigne avait bâti son succès sur le dĂ©stockage, avec des articles pas chers prĂ©sentĂ©s en vrac. Elle a conservĂ© une offre large de vĂŞtements et d’accessoires pour hommes, femmes et enfants. ainsi qu’un rayon mariage, ou encore des produits pour la maison. Ses prix Ă©taient restĂ©s abordables, avec un tarif moyen de 5 euros. Le groupe Eram n’avait pas hĂ©sitĂ© a investir en ouvrant une centaine de magasins en dix ans, portant le rĂ©seau Ă  130 points de vente. Le plus grand Tati de France Ă©tant inaugurĂ© en 2014 Ă  CrĂ©teil. Tati avait aussi fait le pari d’internet pour se dĂ©velopper.

    Ce come back avait commencĂ© Ă  porter ses fruits puisque le roi français du « pas cher » avait redressĂ© la situation Ă  partir de 2011, parvenant presque Ă  l’Ă©quilibre en 2013, avant de replonger dans le rouge. Pour se relancer, l’enseigne nĂ©e dans le quartier de Barbès Ă  Paris avait aussi tentĂ© de s’exporter. A partir de 2014, elle avait commencĂ© Ă  ouvrir des points de vente aux Émirats arabes unis, Ă  BahreĂŻn, en Arabie Saoudite et en AlgĂ©rie, toujours en visant une clientèle populaire qui avait fait son succès.

    Dominique Chapuis

     

     

    LE FIGARO – 28/02/2017

    Dernière ligne droite pour mettre d’accord distributeurs et fournisseurs

    Les traditionnelles négociations commerciales pour les tarifs 2017 se terminent ce mardi soir à minuit. Encore une fois, les industriels ont dénoncé des demandes irraisonnées de la part des grandes enseignes.

    La journĂ©e s’annonce longue du cĂ´tĂ© des box de nĂ©gociations. Si en 2016, industriels et fournisseurs ont eu 24 heures de plus pour boucler les nĂ©gociations tarifaires, cette annĂ©e, elles se termineront comme l’exige la loi le 28 fĂ©vrier Ă  minuit. Et comme tous les ans depuis une dĂ©cennie, les industriels ont donnĂ© cette annĂ©e de la voix pour dĂ©noncer un rapport de force inĂ©galitaire face aux gĂ©ants de la grande distribution regroupĂ©s en quatre supercentrales (Système U-Auchan, Casino-IntermarchĂ©, Carrefour-Cora et Leclerc), et les 15.000 acteurs de l’agroalimentaire qui maillent la France.

    Dans ce traditionnel rapport de force: un mot Ă©tait sur les lèvres de tous les reprĂ©sentants des industriels: «dĂ©flation». Que ce soit chez les 70 gĂ©ants de la grande distribution regroupĂ©s au sein de l’Ilec (NestlĂ©, Danone, Ferrero, Heineken…), chez les groupes coopĂ©ratifs (Coop de France), ou encore chez les 15.000 membres de l’Association Nationale des Industries Agroalimentaires (Ania), tous ont dĂ©noncĂ© des demandes systĂ©matiques de baisses tarifaires de la part des enseignes. «La nĂ©gociation ne se fait que sur les prix, et pas sur les produits», dĂ©plorait encore lundi midi Dominique ChargĂ©, le prĂ©sident de Coop de France alimentaire, en marge du Salon de l’Agriculture qui se tient actuellement Ă  la Porte de Versailles Ă  Paris.

    Flambée des matières premières

    Quelques semaines plus tĂ´t, l’Ania avait dĂ©noncĂ© ces mĂŞmes phĂ©nomènes, qu’elle estimait d’autant moins lĂ©gitimes dans un contexte de forte hausse des matières premières (+22% sur le porc depuis un an, +60% sur le saumon, +16% sur l’huile d’olive, +55% sur le beurre…). «À minima, on nous demande de ne passer aucune hausse, mais dans la majoritĂ© des cas, ce sont des demandes de dĂ©flation, explique Jean-Philippe Girard. Certaines enseignes veulent changer, et ĂŞtre plus respectueuses, mais dans les faits, c’est toujours aussi tendu». Le dirigeant dĂ©nonce notamment des pĂ©nalitĂ©s de retard de plus en plus systĂ©matiques et «pointilleuses». Du cĂ´tĂ© de l’Ilec, on souligne aussi certains comportements plus vertueux, notamment dans le moindre recours aux menaces de dĂ©rĂ©fĂ©rencements sauvages, mais aussi la sourde oreille faite aux demandes de hausses tarifaires. Un constat corroborĂ© par une rĂ©cente Ă©tude de Coop de France (40% de l’agroalimentaire français) dans laquelle sur les 80% de rĂ©pondants concernĂ©s par la hausse des matières premières, seuls 10% ont eu un accompagnement tarifaire de la part de leur client distributeur.

    Au final, Coop de France estime que sur les grandes marques, les baisses tarifaires exigĂ©es allaient encore, 48 heures avant la fin des nĂ©gociations, de 2 Ă  4%. Inacceptable alors que les prix devraient en moyenne ĂŞtre augmentĂ©s de 5% pour compenser l’impact des matières premières, selon cette dernière. Alors qu’après Carrefour, la rĂ©pression des fraudes est sur le point d’envoyer une assignation Ă  une enseigne pour des pratiques commerciales frauduleuses pendant les nĂ©gociations 2016, les deux prochaines nuits devraient ĂŞtre longues.

    Olivia Détroyat

     

     

    LE PARISIEN – 28/02/2017

    Airbnb veut installer une limite automatique à 120 nuitées à Paris

     

    Emmanuel Marill explique qu’« un hôte loue 33 nuitées par an en moyenne dans la capitale »en utilisant Airbnb.

    Emmanuel Marill, le nouveau directeur général de la plate-forme de location de logements en France, propose un nouvel outil pour éviter les abus dans la capitale. 

    Emmanuel Marilla pris les commandes d’Airbnb France en septembre. Avec 8 millions d’utilisateurs dans l’Hexagone, la plate-forme de location de logements entre particuliers suscite les critiques des hĂ´teliers, des syndics de copropriĂ©tĂ© ou mĂŞme du fisc qui lui reprochent entre autres de fausser la concurrence et d’encourager la fraude. Le nouveau patron s’en dĂ©fend et annonce en exclusivitĂ© une proposition pour amĂ©liorer la rĂ©glementation.

    Ces derniers mois, Airbnb semble jouer au bon Ă©lève pour apaiser les tensions…

    EMMANUEL MARILL.Nous avons un rĂ´le Ă  jouer pour amĂ©liorer la lĂ©gislation. Nous l’avons fait en 2015, lorsqu’on s’est mis Ă  collecter la taxe de sĂ©jour pour la mairie de Paris. D’ici la fin de l’annĂ©e, nous le ferons pour toutes les villes (lire ci-dessous). Aujourd’hui, nous avons une nouvelle proposition pour limiter la fraude.

    Que suggérez-vous ?

    Nous voulons installer sur notre plate-forme une limite automatique Ă  120 nuitĂ©es (le maximum lĂ©gal) pour les 50 000 hĂ´tes parisiens. S’ils ont des autorisations pour louer davantage — parce que ce sont des professionnels, qu’ils sont mutĂ©s pendant six mois, qu’ils ont un bail touristique… —, ils pourront dĂ©cocher sur l’honneur cette limite automatique.

    Quel est l’objectif ?

    La mairie de Paris dispose de 25 agents pour rĂ©aliser des contrĂ´les. MalgrĂ© les fantasmes — un hĂ´te loue 33 nuitĂ©es par an en moyenne dans la capitale –, nous proposons ce dispositif pour cibler les contrĂ´les. Nous pourrions transmettre Ă  la mairie les contacts des hĂ´tes qui louent plus de 120 nuits afin d’affiner les recherches de fraudes.

    Quand pensez-vous pouvoir lancer cette option ?

    La balle est dans le camp de la Ville de Paris. Nous discutons depuis des semaines. En cas d’accord, il nous faudra environ trois mois pour dĂ©marrer.

    Comptez-vous le déployer partout en France ?

    Non. il est adapté à Paris où il existe de grands débats sur le logement.

    Les syndics s’agacent des nuisances des touristes Airbnb. Que rĂ©pondez-vous ?

    Le nombre de plaintes pour tapage nocturne liĂ© Ă  Airbnb reste infime. Cela dit, nous avons créé un « outil de voisinage » pour signaler qu’il y a des nuisances dans une copropriĂ©tĂ©. Et nous expliquons rĂ©gulièrement Ă  nos voyageurs Ă©trangers qu’Ă  Paris, les cloisons sont fines, les parquets grincent…

    Airbnb pratique l’optimisation fiscale et paie peu d’impĂ´ts en France. Comprenez-vous que cette attitude puisse choquer ?

    Je peux le comprendre. Mais c’est une vision biaisĂ©e car sur une nuitĂ©e Ă  100 €, 97 € restent dans la poche de l’hĂ´te français. Et nous payons des millions d’euros de TVA. Enfin, depuis deux ans, nous aidons nos hĂ´tes Ă  dĂ©clarer leurs revenus en leur envoyant un rappel fiscal.

    En 2019, les donnĂ©es fiscales seront envoyĂ©es par les plates-formes aux impĂ´ts. Qu’en pensez-vous ?

    La loi a Ă©tĂ© votĂ©e et nous restons en contact avec Bercy. Après, est-ce que nos hĂ´tes ont intĂ©rĂŞt Ă  ce que nous transmettions leurs donnĂ©es directement Ă  l’administration fiscale ? C’est une vraie question. Et je m’interroge aussi sur la dimension Ă©galitaire de cette nouvelle loi…

    C’est-Ă -dire ?

    Si on étouffe les plates-formes avec trop de réglementations, on risque de voir les hôtes basculer vers des plates-formes de petites annonces où il y a moins de garanties que chez nous. Et plus de fraudes !

    18 000 villes vont percevoir la taxe de sĂ©jour d’Airbnb

    C’est un petit effort pour Airbnb. Mais une grande victoire pour les villes. Après Paris et Chamonix en 2015, 19 communes se sont partagĂ©es, en 2016, 7,3 M€ de taxe de sĂ©jour collectĂ©e par la plate-forme de location de logements Airbnb auprès de leurs hĂ´tes. D’ici le printemps, l’ensemble des 18 000 villes qui perçoivent cette taxe sur leur territoire rejoindra le club des bĂ©nĂ©ficiaires.

    « Les sommes ne sont pas colossales, autour de 9 000 € par an, prĂ©vient Laurent Bellanger, le directeur gĂ©nĂ©ral des services de Deauville (Calvados). Mais la dĂ©marche est hautement symbolique ! » Idem Ă  La Baule (Loire-Atlantique), oĂą la taxe de sĂ©jour perçue auprès des voyageurs Airbnb est estimĂ©e Ă  20 000 €. « Mais cela fait des mois que nous relancions la plate-forme, grogne Xavier de Zuchowicz, l’adjoint au maire chargĂ© du commerce. Pour nous, c’est un signal fort Ă  envoyer Ă  nos hĂ´teliers et campings qui dĂ©nonçaient Ă  juste titre une concurrence dĂ©loyale. »

    Aurélie Lebelle, Matthieu Pelloli et Odile Plichon

     

     

    LE FIGARO – 28/02/2017

    Emploi : les Ă©nergies renouvelables ne sont pas l’eldorado annoncĂ©

    INFOGRAPHIE – Pas de doute, la transition Ă©cologique est en route, mais les crĂ©ations d’emplois restent plutĂ´t modĂ©rĂ©es.

    La transition Ă©nergĂ©tique, quelle transition Ă©nergĂ©tique? Pour de nombreux observateurs, c’est une vĂ©ritable rĂ©volution qui se dessine, portĂ©e Ă  la fois par l’hĂ©ritage de la COP21 et la prise en compte de l’urgence climatique. Deux vecteurs en particulier contribuent Ă  ce mouvement: d’une part, l’essor des Ă©nergies renouvelables, d’autre part, le dĂ©veloppement de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique (pilotage des installations, mobilitĂ© Ă©lectrique, rĂ©novation de l’habitat, transformation digitale…). Ces mutations exerceraient un très fort impact sur l’emploi: selon l’Irena – l’Agence internationale des Ă©nergies renouvelables -, plus de 8 millions de personnes dans le monde travailleraient dĂ©jĂ  dans ce secteur. Et ses projections sont dynamiques, avec le chiffre de 24 millions Ă©voquĂ© Ă  l’horizon de 2030.

    Ă€ l’Ă©chelle – plus modeste – de la France, SĂ©golène Royal, la ministre de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, a annoncĂ© que la transition Ă©cologique crĂ©erait plus de 100.000 emplois sur trois ans. En 2007, le Grenelle de l’environnement annonçait 600.000 postes sur la pĂ©riode 2009-2020. Mais que valent exactement ces estimations ambitieuses? La crĂ©dibilitĂ© de la croissance verte est au prix de la vĂ©ritĂ© des chiffres, et de leur dĂ©cryptage sur le plan opĂ©rationnel.

    Un bilan nuancé en France

    La France n’a pas attendu la loi de transition Ă©nergĂ©tique (votĂ©e en 2015) pour commencer Ă  comptabiliser les emplois dans ce domaine. Dès 2006, l’Agence de l’environnement et de la maĂ®trise de l’Ă©nergie (Ademe) a dĂ©marrĂ© un comptage prĂ©cis. Selon les dernières statistiques, les Ă©nergies renouvelables emploient quelque 80.000 personnes contre 59.000 en 2006. Ă€ titre de comparaison, le nuclĂ©aire recense 220.000 salariĂ©s et 174.000 pour le gaz. Le charbon n’a pas disparu de la circulation, avec environ 5000 emplois.

    De son cĂ´tĂ©, l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique regroupe quelque 230.000 postes (environ 137 000 travaillant sur le rĂ©sidentiel et 93 000 dans le transport), contre 120.000 dix ans auparavant. «Pour les Ă©nergies vertes, autant les emplois liĂ©s Ă l’exploitation progressent rĂ©gulièrement, autant ceux relevant de l’installation subissent des variations sensibles, explique Jean-Louis Bal, le prĂ©sident du Syndicat des Ă©nergies renouvelables, Ă  cela une bonne raison: plus le contexte rĂ©glementaire est favorable Ă  la construction de nouvelles infrastructures, plus on embauche. Et le contraire se vĂ©rifie de la mĂŞme manière.»

    La filière solaire illustre bien ce phĂ©nomène de stop-and-go: au dĂ©but des annĂ©es 2010, le moratoire dĂ©crĂ©tĂ© par le gouvernement – c’est-Ă -dire l’interruption des dispositifs de tarifs de rachat de l’Ă©lectricitĂ© photovoltaĂŻque – a eu «un impact dĂ©vastateur» selon les termes de Daniel Bour, le prĂ©sident du groupe GĂ©nĂ©rale du solaire: «On considère que le secteur a perdu près de 60 % de ses effectifs entre 2011 et 2013, passant de 25.000 Ă  10.000 emplois en moins de deux ans.»

    Jean-Louis Bal n’en fait pas mystère: le bilan de l’emploi dans le renouvelable est mitigĂ©, «car nous sommes victimes de trop de freins: Ă  la fois une lĂ©gislation chaotique, des obstacles administratifs pour les projets d’envergure – comme l’implantation des Ă©oliennes offshore au large des cĂ´tes françaises, victime d’une avalanche de recours – et une inadĂ©quation entre les objectifs et les moyens Ă  disposition.» La loi d’orientation Ă©nergĂ©tique prĂ©voit que le renouvelable assure 23 % de la consommation Ă©nergĂ©tique en France en 2023, mais il peine actuellement Ă  dĂ©passer 17 %.

    Dans l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, la France a Ă©tĂ© le premier pays europĂ©en Ă  prĂ©senter son plan national d’action. C’Ă©tait au printemps 2014, l’objectif Ă©tant de rĂ©aliser 20 % d’Ă©conomies d’Ă©nergie d’ici Ă  2020, conformĂ©ment Ă  la directive bruxelloise. Certains chantiers sont considĂ©rĂ©s comme très porteurs, telles la transformation de l’habitat et la rĂ©volution des transports. Mais le maquis rĂ©glementaire (concernant la première) et les hĂ©sitations des industriels empĂŞchent de parler de trajectoire exponentielle en termes d’emplois. Certains groupes, comme Engie (ex-GDF Suez), ont cependant franchi le pas. Celui-ci fĂ©dère dĂ©jĂ  100.000 personnes dans l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et prĂ©voit de crĂ©er 5 700 postes supplĂ©mentaires au cours des trois prochaines annĂ©es.

    Une évolution contrastée dans le monde

    Le monde vu sous l’angle des emplois de la transition Ă©nergĂ©tique est presque divisĂ© en deux: les pays en voie de dĂ©veloppement se montrent beaucoup plus dynamiques que les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es, en raison de leur demande Ă©nergĂ©tique plus forte et d’une production renouvelable encore plus compĂ©titive par rapport aux Ă©nergies traditionnelles. «Notre ambition de doubler nos capacitĂ©s installĂ©es d’Ă©nergies renouvelables d’ici Ă  2030 rĂ©pond Ă  un besoin essentiel: près de 1,5 milliard d’habitants de la planète n’ont toujours pas accès Ă  l’Ă©lectricité», illustre Antoine Cahuzac, le directeur gĂ©nĂ©ral d’EDF Énergies nouvelles (EDF EN). Fin 2016, l’entreprise a inaugurĂ© sa plus grande ferme solaire au Chili, l’un des rares pays oĂą l’Ă©nergie photovoltaĂŻque ne profite d’aucun mĂ©canisme de soutien.

    Les pays Ă©mergents disposent aussi de l’avantage de construire pour le reste du monde un grand nombre d’Ă©quipements nĂ©cessaires Ă  transition Ă©nergĂ©tique. «Mais il faut sortir ici de l’idĂ©e prĂ©conçue selon laquelle l’emploi dans le solaire serait exclusivement concentrĂ© dans des usines de fabrication de panneaux situĂ©es en Chine, souligne Daniel Bour. Ces outils reprĂ©sentent une part de moins en moins importante dans la valeur ajoutĂ©e totale d’une centrale solaire. Les emplois de demain sont Ă  crĂ©er dans ce qui constitue la vĂ©ritable bataille des annĂ©es Ă  venir: la gestion de l’intermittence.»

    Dans l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, l’Agence internationale de l’Ă©nergie (AIE) souligne que l’effort est encore insuffisant pour «mettre le monde sur les rails d’un système Ă©nergĂ©tique dĂ©carboné». Certes, ses 29 pays membres ont investi quelque 221 milliards d’euros en 2015, en progression de 6 %, mais le dernier rapport de l’agence souligne la nĂ©cessitĂ© de renforcer les politiques nationales. De son cĂ´tĂ©, l’Europe table toujours sur 2 millions d’emplois supplĂ©mentaires d’ici Ă  2020.

    Une nouvelle carte des investissements

    C’est la question qui fâche: la progression des emplois liĂ©s Ă  la transition Ă©nergĂ©tique entraĂ®ne-t-elle un recul des postes liĂ©s aux Ă©nergies traditionnelles? «Le “solde” entre crĂ©ation et destruction d’emplois de valeur associĂ©e aux orientations de ce grand mouvement est complexe Ă  mesurer», rĂ©pond immĂ©diatement Florian Ortega chez Colombus Consulting. Le phĂ©nomène est d’autant plus difficile Ă  analyser que la situation actuelle des Ă©nergĂ©ticiens historiques les encourage plutĂ´t Ă  dĂ©graisser. «En raison des prix bas de l’Ă©nergie et des surcapacitĂ©s rĂ©sultant de l’essor des Ă©nergies renouvelables, le chiffre d’affaires des 15 principaux producteurs europĂ©ens d’Ă©lectricitĂ© a baissĂ© en moyenne de 5 % et la rentabilitĂ© opĂ©rationnelle de 9 % sur la pĂ©riode 2013-2015.»

    Reste que l’affectation des investissements vers le renouvelable – ou tout simplement la volontĂ© de participer Ă  la lutte contre le rĂ©chauffement climatique – exerce une incidence sur les autres types d’Ă©nergie. Comme le note Florian Ortega, des investisseurs institutionnels comme Axa, BNP Paribas ou SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale ont dĂ©cidĂ© de rĂ©duire drastiquement leur exposition au charbon, voire de s’en affranchir complètement. «À partir d’une dynamique similaire, près de 20.000 emplois dans ce secteur ont Ă©tĂ© dĂ©truits aux États-Unis depuis 2012.»

    En sens inverse, la transition Ă©nergĂ©tique booste la transition numĂ©rique qui sous-tend le dĂ©veloppement des rĂ©seaux intelligents – nĂ©cessaires Ă  l’intĂ©gration des Ă©nergies renouvelables. «L’association Think Smartgrids a calculĂ© que le digital crĂ©erait 15.000 emplois en France d’ici Ă  2020, dans le double sillage du dĂ©ploiement des compteurs communicants et de l’exportation d’un savoir-faire Ă  l’Ă©tranger», prĂ©cise encore le consultant. La transition Ă©nergĂ©tique peut donc avoir des effets vertueux sur l’emploi hors de ses frontières naturelles.

    Un avenir en pointillé

    Sur le front des emplois créés par la transition Ă©nergĂ©tique, les scĂ©narios du futur dĂ©pendent beaucoup de la compĂ©titivitĂ© des filières. Le photovoltaĂŻque possède ainsi une longueur d’avance: «Non seulement les coĂ»ts baissent Ă  une vitesse accĂ©lĂ©rĂ©e, mais c’est une Ă©nergie qui bĂ©nĂ©ficie de l’assentiment de l’ensemble des consommateurs, collectivitĂ©s, entreprises et particuliers», souligne Jean-Louis Bal. Selon France Territoire Solaire, le think-tank qui regroupe la plupart acteurs du secteur, 25.000 emplois supplĂ©mentaires sont envisageables d’ici Ă  2023. «Une part de plus en plus importante des postes sont liĂ©s Ă  la maintenance et constituent donc des emplois pĂ©rennes et non dĂ©localisables», insiste Daniel Bour.

    Le futur passe aussi par l’essor de filières encore embryonnaires, comme celle du gaz renouvelable. Actuellement, les 26 sites injectant du biomĂ©thane dans les rĂ©seaux ne couvrent que 0,05 % de la demande française, mais la loi de transition Ă©nergĂ©tique fixe Ă  10 % la consommation de gaz vert Ă  l’horizon de 2030. Si cette montĂ©e en puissance se concrĂ©tise, les professionnels misent sur la crĂ©ation de 2000 Ă  3000 emplois directs Ă  l’horizon de 2020. «Et si l’on considère la filière biogaz dans son ensemble, incluant l’injection et la distribution de biomĂ©thane carburant, on pourrait grimper jusqu’Ă  15.000 emplois en tout», souligne un industriel.

    IndĂ©pendamment des grandes options Ă©nergĂ©tiques et technologiques, l’avenir de l’emploi dĂ©pend aussi du soutien des pouvoirs publics. Aujourd’hui, le renouvelable bĂ©nĂ©ficie d’un tarif de rachat mais que se passera-t-il quand les Ă©nergies vertes ne seront plus subventionnĂ©es? «C’est un faux problème, dès l’instant oĂą une vĂ©ritable fiscalitĂ© Ă©cologique est mise sur les rails, un cercle vertueux est recréé au profit de nos industries, rĂ©pond Jean-Louis Bal, mais cela nĂ©cessite beaucoup de travail, Ă  commencer par l’instauration d’un prix du carbone Ă  l’Ă©chelon europĂ©en.»

    En rĂ©alitĂ©, les partisans de la transition Ă©nergĂ©tique croient rĂ©solument en son dynamisme mais savent que les gains en termes d’emplois sont assortis de nombreuses conditions.

    Frédéric de Monicault

     

    ::: POLITIQUE

    LE FIGARO – 28/02/2017

    L’industrie française, fragilisĂ©e, s’invite dans la prĂ©sidentielle

    INFOGRAPHIE – Les reprĂ©sentants de Fillon, Hamon et Macron sont auditionnĂ©s mardi devant plusieurs organisations patronales sur leur vision du futur du secteur.

    «ReconquĂŞte industrielle: maintenant ou jamais!» C’est sur cette accroche que des fĂ©dĂ©rations patronales – industries mĂ©caniques (FIM), industries textiles (UIT), fĂ©dĂ©rations industrielles (GFI) et entreprises de taille intermĂ©diaire (METI) – invitent ce mardi des reprĂ©sentants des candidats Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle Ă  s’exprimer. Ceux de François Fillon, Emmanuel Macron et BenoĂ®t Hamon vont exposer la vision de leur champion sur l’industrie, la compĂ©titivitĂ© et plus spĂ©cifiquement sur la fiscalitĂ© de la production. «Car nous sommes un des rares pays Ă  ĂŞtre Ă  ce point imposĂ©, et ce n’est pas vertueux», souligne Vincent Moulin Wright, le directeur gĂ©nĂ©ral du GFI.

    Le secteur industriel connaĂ®t en effet, depuis trois dĂ©cennies, un vĂ©ritable dĂ©clin. Après avoir souffert dans les annĂ©es 1990, l’industrie française a manquĂ© le tournant de la mondialisation de son appareil productif, de la montĂ©e en gamme et de la robotisation au dĂ©but des annĂ©es 2000. PĂ©nalisĂ©e par sa compĂ©titivitĂ©, elle n’a que très peu profitĂ© des opportunitĂ©s apportĂ©es par l’Ă©mergence des classes moyennes, en Asie notamment. La crise de 2008 n’a rien arrangĂ©: les entreprises les plus fragiles n’ont pas survĂ©cu. Et les plans de rĂ©duction d’effectifs se sont accumulĂ©s.

    Selon l’Insee, l’industrie manufacturière pesait 22,3% du PIB en 1970, contre deux fois moins en 2014. Certes, les entreprises industrielles ont externalisĂ© une partie de leurs activitĂ©s vers les services (R&D, marketing, distribution, nettoyage…), ce qui a fait sortir ces activitĂ©s de la comptabilitĂ© manufacturière, et mĂ©caniquement baisser le poids du secteur dans la richesse nationale. Mais cela n’explique pas tout.

    Pourtant, l’industrie joue un rĂ´le essentiel dans l’Ă©conomie: elle produit toujours 266 milliards d’euros de richesse chaque annĂ©e. Les produits industriels reprĂ©sentent plus de 96% des exportations. Et elle gĂ©nère 76,6% du total des dĂ©penses annuelles de R&D engagĂ©es par des entreprises, soit 23,5 milliards d’euros – contre 7,2 milliards pour le reste de l’Ă©conomie. Enfin, l’emploi dans l’industrie a un effet multiplicateur: un emploi dans l’industrie gĂ©nère trois Ă  quatre emplois hors du secteur industriel.

    Recul des parts de marché

    Avec la mise en place du CrĂ©dit d’impĂ´t compĂ©titivitĂ© emploi (CICE) ces dernières annĂ©es, mais aussi le programme d’Industrie du futur, les entreprises ont retrouvĂ© un peu d’oxygène. Leurs marges ont retrouvĂ© leur niveau d’avant-crise. Selon COE-Rexecode, le coĂ»t salarial unitaire a augmentĂ© moins vite en France sur la pĂ©riode allant de 2012 Ă  2016 (de 0,8%) que dans le reste de la zone euro (3,7%) et en Allemagne (9,1%). Mais cette amĂ©lioration de la situation ne s’est pas traduite par des gains de part de marchĂ© Ă  l’international. La part des exportations françaises de biens et services parmi celles de la zone euro a reculĂ© en 2016: elle s’Ă©tablit Ă  13,4%, après 13,6% en 2015. Pour mĂ©moire, elle Ă©tait de 17% en 2000.

    «Il y a eu beaucoup de zigzags et les bonnes choses qui ont Ă©tĂ© mises en place ont Ă©tĂ© abĂ®mĂ©es par de mauvaises», souligne Vincent Moulin Wright, citant l’instabilitĂ© fiscale, la mise en Ĺ“uvre du compte pĂ©nibilitĂ© ou l’alignement de l’imposition du capital sur celle du travail.

    Marie Visot

     

     

    LE FIGARO – 28/02/2017

    Ce que proposent les candidats Ă  la prĂ©sidentielle pour sauver l’industrie française

    Les représentants de plusieurs candidats exposent ce mardi leurs propositions pour redresser une industrie française fragilisée.

    Les fĂ©dĂ©rations patronales – industries mĂ©caniques (FIM), industries textiles (UIT), fĂ©dĂ©rations industrielles (GFI) et entreprises de taille intermĂ©diaire (METI) – invitent ce mardi des reprĂ©sentants des candidats Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle Ă  s’exprimer. Tour d’horizon des principales propositions.

    • François Fillon: un engagement de stabilitĂ© fiscale

    Le plan du candidat des RĂ©publicains s’articule autour de quelques grands axes. La suppression des 35 heures d’abord. Cette «utopie qui est restĂ©e une exception française» sera remise en cause: la loi fixera la durĂ©e maximale du «travail hebdomadaire selon la norme europĂ©enne», soit 48 heures par semaine. Les accords d’entreprise seront la norme et l’accord majoritaire s’imposera au contrat de travail. Cela«permettra de dĂ©velopper l’activitĂ© sans carcan juridique», plaide Fillon. La simplification du droit du travail devra aussi redonner de l’oxygène aux entreprises. Pour «rĂ©nover le dialogue social qui s’est progressivement complexifié», Fillon veut notamment relever les seuils sociaux de 10 Ă  50 salariĂ©s et de 50 Ă  100, et limiter le temps consacrĂ© au mandat syndical Ă  50 % du temps de travail. Parce que «les prĂ©lèvements fiscaux directs sur les entreprises sont deux fois plus Ă©levĂ©s en France qu’en Allemagne», il compte enfin aligner le taux d’IS sur nos voisins, supprimer l’ISF et s’engager sur la stabilitĂ© fiscale une fois ces mesures prises. Mais aussi refondre la fiscalitĂ© du capital pour «rĂ©orienter l’Ă©pargne des Français vers l’investissement productif».

    • Emmanuel Macron: prioritĂ© Ă  la compĂ©titivitĂ©

    Macron est très clair: «Il faut remettre l’industrie au cĹ“ur de notre Ă©conomie, et l’homme au cĹ“ur de l’industrie.». Le candidat d’En marche! veut transformer le CICE en allĂ©gements permanents de cotisation pour les entreprises, ce qui «reprĂ©sentera 6 points de charges en moins au niveau du smic jusqu’Ă  2,5 smic». Le taux de l’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s (IS) sera ramenĂ© de 33,3 % Ă  la moyenne en Europe, soit 25 %, en cinq ans. Macron mise aussi sur un plan d’investissement de 50 milliards, pour rehausser les compĂ©tences et la montĂ©e en gamme des entreprises. 15 milliards seront consacrĂ©s aux compĂ©tences des Français, avec un plan de formation des jeunes et des demandeurs d’emploi, et 15 autres milliards iront Ă  la transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique. Enfin, il veut donner la prioritĂ© Ă  la nĂ©gociation collective, dans les branches ou les entreprises, que ce soit sur la question du temps de travail ou des salaires. «Il faut  aller plus loin que la loi El Khomri» en matière de travail, dit-il.

    • Marine Le Pen: rĂ©tablir l’État stratège

    C’est notamment par le protectionnisme que la candidate du FN veut soutenir les entreprises françaises «face Ă  la concurrence internationale dĂ©loyale». Cela passe par l’interdiction de l’importation de produits provenant de l’Ă©tranger ne respectant pas les normes imposĂ©es aux producteurs français. Ou en «se libĂ©rant des contraintes europĂ©ennes» et en rĂ©servant la commande publique aux entreprises françaises si l’Ă©cart de prix est raisonnable. Marine Le Pen veut crĂ©er un secrĂ©tariat d’État dĂ©diĂ© aux mutations Ă©conomiques, rattachĂ© Ă  Bercy «afin d’anticiper les Ă©volutions des formes de travail liĂ©es aux nouvelles technologies (ubĂ©risation, robotisation, Ă©conomie du partage…)». Dans ce cadre, elle veut mettre en place «un plan de rĂ©industrialisation associant l’industrie et l’État stratège pour privilĂ©gier l’Ă©conomie rĂ©elle face Ă  la finance spĂ©culative». Le FN appelle aussi Ă  une renationalisation des sociĂ©tĂ©s d’autoroutes. La candidate prĂ©voit, par ailleurs, d’allĂ©ger la complexitĂ© administrative et fiscale pesant sur les PME, supprimer des contraintes liĂ©es aux seuils, abaisser les charges en fusionnant tous les dispositifs d’allĂ©gements existants ou encore crĂ©er un taux intermĂ©diaire d’IS Ă  24%.

    Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/27/20002-20170227ARTFIG00290-ce-que-proposent-les-candidats-a-la-presidentielle-pour-sauver-l-industrie-francaise.php

     

    Marie Visot

     

     

    L’OPINION – 28/02/2017

    Présidentielle, le grand n’importe quoi fiscal

    La fiscalité est sur le point de revenir le devant de la scène dans la campagne : les candidats cherchent « la » mesure à même de séduire l’électorat. La réflexion de fond sur le rôle de l’impôt, elle, a encore été oubliée par les écuries présidentielles

    Taxer les robots, créer 14 tranches d’impôts sur le revenu, exonérer 80 % des Français de taxes d’habitation, créer une cotisation sociale sur les produits importés… Les principaux candidats à l’élection présidentielle rivalisent d’ingéniosité pour séduire leur électorat. Mais la mesure fiscale « choc », qui fait traditionnellement l’élection en France, n’est pas encore née dans cette campagne 2017. Une chance ?

    C’était le 27 février… 2012. Il y a cinq ans. Le candidat François Hollande abattait une carte décisive contre Nicolas Sarkozy en annonçant, sur TF1, une taxe de 75 % sur les salaires supérieurs à 1 million d’euros. Surprise générale dans son camp, y compris chez son conseiller économique, un certain Emmanuel Macron, qui ironisait sur ce « Cuba sans le soleil ». Mais un coup de maître. Car à cette époque, le candidat socialiste voyait celui de la droite revenir dans son sillage et Jean-Luc Mélenchon lui rogner des voix sur son aile gauche. Dès le lendemain, et jusqu’au deuxième tour de l’élection, Nicolas Sarkozy n’a jamais réussi à refaire son retard.

    « Tuer le match » de 2017 avec une proposition fiscale choc ? Personne n’en parle ouvertement dans les écuries mais tout le monde y pense. Emmanuel Macron a tenté sa chance la semaine dernière, avec sa proposition de réduire la taxe d’habitation pour 80 % des ménages français qui rappelle par son côté démagogique la taxe à 75 % de son ancien mentor. François Fillon y travaille très dur avec ses équipes dans l’espoir de se relancer, en fin de semaine lors de son meeting aux Docks d’Aubervilliers. Il cherche notamment une mesure pour séduire les classes moyennes. Mais à 54 jours seulement du premier tour, tout cela donne l’impression d’une grande confusion et laisse encore les sujets de fond de côté.

    Aucun des candidats ne prend par exemple soin de rappeler que l’impôt est l’un des fondements de notre pacte social car, pour être consenti, il implique que le citoyen fasse confiance à l’Etat et aux autres contribuables. Le premier pour qu’il utilise bien l’argent collecté, les seconds pour ne pas qu’ils fraudent. Aucun ne propose une vision sur la fiscalité : sans doute le ras-le-bol fiscal éprouvé par les Français explique-t-il cette réticence. Aucun n’ose vraiment de même énoncer une règle de base : pour baisser les impôts de façon significative, il faut d’abord diminuer fortement les dépenses publiques. A vouloir éviter tous ces sujets, on ne risque pas de clarifier ni de simplifier notre système fiscal. Ni de lancer une grande réforme. Au contraire, les mesures qui figurent actuellement dans les programmes officiels allient, pour beaucoup, démagogie et contresens économique. L’Opinion en dresse un petit florilège.

    Emmanuel Macron : exonérer 80 % des Français de la taxe d’habitation

    Il risque de ne pas être très bien reçu, le 22 mars, à la maison de la Radio. Ce jour-là, les candidats ayant tous leurs parrainages plancheront devant près de 700 élus. Lesquels n’ont pas digéré l’annonce fracassante du candidat d’En Marche ! sur la taxe d’habitation, qui consiste à exonérer de cet impôt les ménages dont le revenu est inférieur à 20 000 euros annuels par part fiscale. L’Association des Maires de Frances (AMF) a aussitôt dénoncé une mesure « démagogique, non financée et attentatoire aux libertés locales ». Emmanuel Macron a pourtant affirmé que la mesure ne « coûtera rien aux collectivités locales » puisqu’elle sera à la charge de l’Etat, reprenant la formule de François Hollande à propos des emplois d’avenir. Mais les collectivités locales se méfient : le financement du RSA a montré que l’Etat ne compense pas toujours ses propres décisions. Si l’impôt est transformé en dotation, le risque est que les communes, opportunistes, augmentent le taux de cette taxe. Enfin, il faudra bien trouver 10 milliards par an en instaurant des hausses d’impôts pour d’autres contribuables. Emmanuel Macron veut aussi augmenter la CSG mais pas sur les revenus du capital, sur lesquels il prévoit un prélèvement libératoire de 30 %. Et aussi supprimer l’ISF, mais pas sur l’immobilier. Un peu compliqué.

    Benoît Hamon : taxer les robots pour financer le revenu universel

    C’est l’idée lancée par le candidat socialiste : prélever des cotisations sociales sur les robots qui remplacent les emplois peu qualifiés. Cette « manne » permettrait de financer le revenu universel cher au cœur de Benoît Hamon. « L’histoire économique nous montre l’hérésie de taxes frappant des objets plutôt que des sommes monétaires, rappelle Robin Rivaton, essayiste et membre du conseil scientifique Fondapol. Le jour où le Directoire, pendant la Révolution, a instauré une taxe sur les fenêtres comme taxe foncière, les citoyens les ont tout simplement murées. » Ensuite, les gains de productivité réalisés grâce aux robots sont déjà taxés par l’impôt sur les sociétés. Benoît Hamon souhaite aussi la création à l’encontre des GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon] d’une taxe qui serait « européenne ». Une menace bien vague. Enfin, il est question d’une incitation fiscale en faveur des exploitants qui cèdent leur entreprise à leurs salariés, réunis au sein d’une société coopérative ouvrière de production (SCOP). Modeste contribution au vaste problème que soulèvent les destructions d’emplois causés par le départ des fondateurs des entreprises.

    Jean-Luc Mélenchon : taxer tous les Français partout dans le monde

    Le candidat de La France insoumise prévoit 100 milliards de hausses d’impôts, ce qui ferait de la France le champion du monde incontesté des taux de prélèvements obligatoires à 49,1 % du PIB. Pourtant, une de ses intuitions est juste : pour être accepté, l’impôt doit être acquitté par tous les citoyens. Mais son « impôt universel » prévoyant 14 tranches d’impôt sur le revenu pour le rendre plus progressif aboutit à un coup de massue sans précédent. Avec certaines aberrations comme l’idée de taxer les Français résidants à l’étranger, sur le même modèle que les Etats-Unis. « Cela signifie modifier les 160 conventions fiscales reliant la France aux autres pays, à condition que ces derniers acceptent de le faire », résume Jean-Yves Mercier du Cercle des fiscalistes. Autres propositions du candidat, parmi les plus démagogiques : une taxe sur les produits de luxe, une nouvelle sur les transactions immobilières ou encore le durcissement de l’ISF.

    Marine Le Pen : une contribution sociale sur les importations

    Le programme fiscal de la candidate FN n’est pas le point le plus critiquable de sa politique économique. Il prend même acte de la colère des Français en promettant de baisser de nombreux impôts. Sauf sur deux points : Marine Le Pen propose elle aussi de réduire ou de supprimer la taxe d’habitation pour les ménages les plus modestes, « ce qui est un puits sans fonds pour les finances publiques », résume Jean-Yves Mercier ; mais surtout, elle souhaite instaurer « une Prime de Pouvoir d’Achat (PPA) à destination des bas revenus et des petites retraites [pour les revenus jusqu’à 1 500 euros par mois], financée par une contribution sociale sur les importations de 3 % ». Une telle taxe sociale sur les importations est non seulement impossible dans l’Union européenne mais dans l’hypothèse où la France opterait pour un « Frexit », il est très peu probable que cette contribution soit acceptée lors des indispensables traités commerciaux bilatéraux que notre pays aura quand même l’obligation de conclure.

    François Fillon : pas de geste fiscal pour les bas revenus

    Suppression de l’impôt sur la fortune, augmentation de la TVA, relèvement du quotient familial… le candidat de la droite a certes présenté un programme complet, basé sur de fortes économies de dépenses publiques, mais il a oublié les petits revenus. « Je pense que le programme de François Fillon est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches… », a même affirmé Alain Madelin, ancien ministre de l’Economie, qui fut pourtant un fervent défenseur du libéralisme. Fin janvier, il a tenté d’adoucir son programme, en affirmant notamment qu’il n’y aurait pas que du sang et des larmes dans sa réforme des retraites. « Toutes les pensions du régime de base inférieures à 1 000 euros augmenteront de plus de 300 euros par an », a-t-il ainsi déclaré. Le coup de pouce de François Fillon, distribué en sifflet entre 800 et 1 200 euros, concernerait 4 millions de Français. Cette mesure serait financée par les économies à venir avec le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Il pourrait aussi différer dans le temps les hausses de TVA. Pas sûr que cela suffise à « casser » son image de candidat des riches. D’autant que la fin des 35 heures et l’allégement des charges des entreprises le font pencher clairement du côté de celles-ci plutôt que de celui du « peuple ».

    Irène Inchauspé et Cyrille Lachèvre

     

     

    LES ECHOS – 28/02/2017

    Benoît Hamon plaide pour un moratoire sur la dette française

    Le candidat du PS se dit prĂŞt Ă  un bras de fer avec l’Allemagne pour rĂ©former la zone euro.

    BenoĂ®t Hamon cĂ©lèbre Ă  sa façon les vingt-cinq ans du traitĂ© de Maastricht. Le candidat du PS Ă  la prĂ©sidentielle milite pour une refonte complète des règles europĂ©ennes, qui mettrait fin au sacro-saint seuil des 3 % de PIB pour le dĂ©ficit public et aboutirait Ă  un moratoire sur une partie de la dette. InterrogĂ© lundi sur France Inter, il a fustigĂ© la « barre des 3 % » comme Ă©tant un « non-sens » : « Cela ne rĂ©pond pas aux besoins d’une Ă©conomie comme la nĂ´tre. » Classique au sein de la classe politique française, cette diatribe contre les 3 % s’est accompagnĂ©e d’une menace plus inhabituelle, Ă©voquant Ă  demi-mot une restructuration de la dette française : « Il faudra regarder ce qu’on pourra rembourser ou ne pas rembourser. Il y a une dette vis-Ă -vis de la planète que nous ne pouvons pas rembourser. Il y a une dette vis-Ă -vis des banquiers que nous pouvons tout Ă  fait renĂ©gocier », a-t-il affirmĂ©.

    Priorité à la croissance

    Une telle sortie ira sans doute droit au coeur du Premier ministre grec, AlĂ©xis TsĂ­pras, que BenoĂ®t Hamon prĂ©voit d’aller voir Ă  Athènes. Elle tĂ©moigne surtout de l’inflĂ©chissement du programme europĂ©en du candidat depuis qu’il travaille avec Thomas Piketty. L’Ă©conomiste milite pour la mise en place d’un parlement de la zone euro chargĂ© de coordonner les politiques budgĂ©taires des Etats utilisant la monnaie unique. « Le Pacte de stabilitĂ© et ses critères automatiques, comme la règle des 3 %, ont connu un Ă©chec patent durant la crise, aboutissant Ă  casser la reprise europĂ©enne en 2011-2013 », explique Thomas Piketty aux « Echos ».

    Celui-ci plaide donc pour donner les clefs Ă  une assemblĂ©e oĂą siĂ©geraient des reprĂ©sentants des parlements nationaux Ă  due proportion de leur poids dans la dĂ©mographie europĂ©enne : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne obtiendraient 76 % du total. Ce Parlement de la zone euro serait chargĂ© de dĂ©cider du niveau de consolidation budgĂ©taire pour chacun des pays. « Nous espĂ©rons que cette assemblĂ©e pourra nous faire sortir de l’austĂ©ritĂ©. L’objectif est d’obtenir un moratoire sur la règle des 3 % et de donner la prioritĂ© Ă  la croissance sur les dĂ©ficits », indique Thomas Piketty.

    Dans la vision du candidat socialiste, une telle rĂ©forme servirait Ă©galement Ă  la mutualisation de la partie des dettes publiques europĂ©ennes dĂ©passant le niveau de 60 % du PIB. « Avant de rembourser la dette, il faut retrouver un niveau de production de richesse suffisant. Compte tenu du niveau de dette en Europe du Sud, mais aussi dans d’autres pays comme la France, dire que l’on va s’en sortir sans moratoire en consacrant au remboursement 2 % Ă  4 % d’excĂ©dent budgĂ©taire pendant cinquante ans, cela ne tient pas la route », estime l’Ă©conomiste.

    Dans l’attente de ce grand soir, BenoĂ®t Hamon se prĂ©pare Ă  une Ă©preuve de force dans l’Ă©ventualitĂ© de son Ă©lection. « En 2017, nous nous affranchirons du Pacte de stabilitĂ© de façon raisonnable pour financer la croissance », avance Thomas Piketty, qui sait que sa rĂ©forme va susciter des frictions avec Berlin. « Les choses doivent changer, et cela peut passer par un bras de fer avec l’Allemagne. Si celle-ci dit « non » Ă  la dĂ©mocratisation, cela aboutira de facto Ă  la fin de l’euro », prĂ©vient-il.

    Renaud Honoré

     

    ::: INTERNATIONAL

    LA TRIBUNE – 28/02/2017

    Brexit : l’Ecosse osera-t-elle un rĂ©fĂ©rendum unilatĂ©ral sur l’indĂ©pendance ?

     

    L’Ecosse divorcera-t-elle sans consentement de Londres du Royaume-Uni ?

     

    Theresa May refuse tout nouveau rĂ©fĂ©rendum Ă©cossais sur l’indĂ©pendance. Mais les Nationalistes Ă©cossais pourraient passer outre. Non sans problème.

    Le gouvernement rĂ©gional Ă©cossais se retrouve dĂ©sormais dans une situation « à la catalane ». Depuis le 23 juin et le vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union europĂ©enne (le « Brexit »), le gouvernement Ă©cossais, dirigĂ©e par le Parti Nationaliste Ecossais (SNP), Ă©voque la possibilitĂ© d’un second rĂ©fĂ©rendum sur l’indĂ©pendance. L’Ecosse a en effet massivement soutenu le maintien dans l’UE Ă  62 % le 23 juin, alors que l’ensemble du Royaume-Uni votait en faveur du Brexit Ă  51,7 %. La Première ministre Ă©cossaise, Nicola Sturgeon, a dĂ©fendu l’idĂ©e d’un respect du choix des Ecossais et donc d’un maintien, d’une façon ou d’une autre, dans l’UE. MĂŞme au prix, avait-elle dit d’emblĂ©e, d’un nouveau rĂ©fĂ©rendum sur l’indĂ©pendance.

    Le 18 septembre 2014, les Ecossais avaient choisi Ă  55 % de demeurer dans le Royaume-Uni. La crainte de se voir « expulser » de fait de l’UE avait jouĂ© un rĂ´le fondamental dans ce rĂ©sultat. Le SNP avait acceptĂ© l’issue du scrutin et avait enterrĂ© provisoirement l’idĂ©e d’un nouveau rĂ©fĂ©rendum « sauf en cas de changement majeur de circonstances ». Nicola Sturgeon considère que le vote en faveur du Brexit constitue un de ces changements et qu’il convient donc de consulter Ă  nouveau le peuple Ă©cossais.

    L’effet « hard Brexit »

    La dĂ©cision du gouvernement britannique dirigĂ© par Theresa May le 17 janvier de prĂ©fĂ©rer le contrĂ´le des frontières au maintien dans le marchĂ© unique, autrement dit de privilĂ©gier un « Brexit dur », a encore alimentĂ© la dĂ©termination de Nicola Sturgeon qui avait alors jugĂ© que ce « hard Brexit rapprochait l’Ecosse d’un nouveau vote » sur la sĂ©cession. Cette colère n’avait, du reste, Ă©tĂ© que renforcĂ©e par une autre dĂ©cision, celle de la Haute Cour, qui avait confirmĂ© que l’accord des parlements des rĂ©gions aux pouvoirs dĂ©volus (Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) n’Ă©tait pas nĂ©cessaire dans le processus de sĂ©paration avec l’UE.

    Le problème de la légalité de la voie unilatérale

    Mais ce deuxième rĂ©fĂ©rendum pose de nombreux problèmes. Le premier est sa lĂ©galitĂ©. En 2014, le vote sur l’indĂ©pendance avait Ă©tĂ© le fruit d’un processus de nĂ©gociation entre Londres et Edimbourg. Le gouvernement britannique avait validĂ© le vote et s’Ă©tait engagĂ© Ă  en reconnaĂ®tre le rĂ©sultat en engageant des discussions de deux ans pour achever la sĂ©paration. Mais, cette fois, un tel accord est improbable. Dimanche 26 fĂ©vrier, la première ministre britannique Theresa May a confirmĂ© qu’elle ne voulait pas d’un nouveau rĂ©fĂ©rendum sur l’indĂ©pendance. « Il y a eu un rĂ©fĂ©rendum. Il Ă©tait clair, dĂ©cisif et lĂ©gal. Les deux parties ont acceptĂ© de reconnaĂ®tre le rĂ©sultat de ce rĂ©fĂ©rendum », a indiquĂ© la locataire du 10, Downing Street. Autrement dit, Theresa May estime que la question de l’indĂ©pendance Ă©cossaise est close. Elle peut compter sur le soutien sur ce point du chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui a demandĂ© au SNP ce week-end de « respecter » le rĂ©sultat du Brexit et d’abandonner la « folie » de l’indĂ©pendance.

    L’Ecosse comme la Catalogne

    Nicola Sturgeon ne peut donc compter sur un processus comparable Ă  celui de 2014. Elle va devoir choisir entre se soumettre Ă  la lĂ©galitĂ© britannique, renoncer Ă  l’indĂ©pendance et accepter le Brexit nĂ©gociĂ© par Londres ou se lancer dans un rĂ©fĂ©rendum unilatĂ©ral qui ne sera pas reconnu par le Royaume-Uni, mais sans doute pas davantage par la plupart des Etats de l’UE – ce qui risque de mettre en cause la capacitĂ© d’une Ecosse devenue ainsi indĂ©pendante Ă  retourner dans le giron europĂ©en. Choix dĂ©licat, donc, qui, d’une certaine façon, Ă©tait celui des IndĂ©pendantistes catalans voici quelques mois avant que ces derniers dĂ©cident de se lancer dans un processus unilatĂ©ral avant le mois de juillet 2016.

    La voie unilatĂ©rale pose de nombreux problèmes : celui de la reconnaissance international, du risque de conflit avec l’Etat central et de l’absence de participation des opposants Ă  l’indĂ©pendance – donc de lĂ©gitimitĂ©. Nicola Sturgeon peut-elle se lancer dans un tel processus ? En Catalogne, les IndĂ©pendantistes disposaient d’un mandat pour prĂ©parer l’indĂ©pendance et d’une majoritĂ© parlementaire. Leur dĂ©cision n’en est pas moins contestĂ©e en Espagne oĂą plusieurs dirigeants catalans sont poursuivis par la justice pour leur dĂ©cision d’aller vers l’indĂ©pendance catalane.

    « Nouveau référendum » ?

    En Ecosse, Nicola Sturgeon peut en thĂ©orie s’appuyer sur une majoritĂ© indĂ©pendantiste en s’alliant avec les Verts Ă©cossais, qui sont favorables Ă  la sĂ©cession, mais cette alliance sur un rĂ©fĂ©rendum est Ă  construire puisque l’indĂ©pendance n’a pas Ă©tĂ© au cĹ“ur de la campagne des Ă©lections rĂ©gionales de mai 2016. Certes, Nicola Sturgeon peut construire la lĂ©gitimitĂ© de son rĂ©fĂ©rendum sur l’Ă©clatement du statu quo le 23 juin dernier. C’est ce qu’elle tente de faire, notamment en demandant, selon le quotidien The National, Ă  ces conseillers de ne pas parler de « second rĂ©fĂ©rendum » mais de « nouveau rĂ©fĂ©rendum » puisque les conditions sont diffĂ©rentes. « C’est un nouveau rĂ©fĂ©rendum parce qu’il s’agit d’une question de dĂ©ficit dĂ©mocratique et de sortir, contre notre volontĂ© de l’UE », a indiquĂ© aux dirigeants SNP la première ministre. Mais c’est un fondement fragile face Ă  l’absence de lĂ©gitimitĂ©.

    L’UE au bout du chemin ? Pas si sĂ»r

    Surtout, Nicola Sturgeon doit redouter la rĂ©action de l’UE elle-mĂŞme. Les EuropĂ©ens sont confrontĂ©s au refus de l’Espagne et de la France de prendre en compte la demande de l’Ecosse d’une rĂ©intĂ©gration immĂ©diate d’une Ecosse indĂ©pendante dans l’UE. Cette perspective avait Ă©tĂ© envisagĂ©e plus ou moins clairement après le 23 juin par la Commission europĂ©enne, puis par certains nĂ©gociateurs europĂ©ens comme l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, afin de faire pression sur Londres dans les discussions sur le Brexit. Mais, pour Madrid, ce serait un dĂ©sastre car un tel processus lĂ©gitimerait une sĂ©cession unilatĂ©rale et rendrait impossible le rejet du processus catalan en cours. Un des arguments du gouvernement espagnol contre l’indĂ©pendance catalane sera l’Ă©jection d’une rĂ©publique catalane indĂ©pendance de l’UE en cas de sĂ©cession. L’UE a dĂ» se plier Ă  ces craintes.

    Dans le Financial Times de ce 27 fĂ©vrier, la Commission fait savoir que l’Ecosse devra postuler Ă  l’adhĂ©sion, comme tous les autres candidats, en cas d’indĂ©pendance. Certes, Bruxelles reconnaĂ®t que la procĂ©dure « sera plus rapide », puisque l’Ecosse est sans doute plus proche de l’UE que d’autres pays candidats, mais elle devra se soumettre Ă  toute la procĂ©dure qui, en rĂ©alitĂ©, est toujours longue. Et surtout, la question principale reste en suspens : une indĂ©pendance unilatĂ©rale pourrait-elle enclencher ce processus ? L’UE devra reconnaĂ®tre cette indĂ©pendance. Et si l’indĂ©pendance de l’Ecosse est reconnue via un rĂ©fĂ©rendum unilatĂ©rale, pourquoi refuser cette reconnaissance Ă  la Catalogne ? Madrid, immanquablement, pour maintenir l’isolement de la Catalogne, bloquera l’adhĂ©sion Ă©cossaise…

    Majorité des Ecossais contre un nouveau référendum

    Autrement dit, Nicola Sturgeon ne pourra pas faire miroiter facilement le retour dans l’UE au bout de son rĂ©fĂ©rendum d’indĂ©pendance… C’est donc l’argument principal du SNP qui est fragilisĂ©. Certes, la brutalitĂ© de Londres, qui ignore la spĂ©cificitĂ© Ă©cossaise dans le processus du Brexit, joue en faveur de l’indĂ©pendance. Selon les sondages, l’indĂ©pendance est certes encore minoritaire, mais elle a beaucoup progressĂ© dans l’opinion Ă©cossaise depuis la dĂ©cision d’un « hard Brexit » de Theresa May. NĂ©anmoins, selon la dernière enquĂŞte, 51 % des Ecossais pensent qu’il ne faut pas convoquer un nouveau rĂ©fĂ©rendum, contre 44 % qui sont de l’avis contraire. Le Brexit ne semble donc pas une circonstance dĂ©cisive pour la majoritĂ© des Ecossais pour revenir sur leur vote de 2014. Tout le travail de Nicola Sturgeon sera, si elle veut parvenir Ă  l’indĂ©pendance, de changer cet Ă©tat d’esprit. Pour cela, elle peut sans doute compter sur l’inflexibilitĂ© de Theresa May et du Labour. Car une des leçons de la Catalogne, c’est que la cause de l’indĂ©pendance ne progresse jamais tant que quand le pouvoir central fait mine d’ignorer la spĂ©cificitĂ© d’une rĂ©gion tentĂ©e par la sĂ©cession et mise sur une forme de mise au pas et de mĂ©pris.

    Romaric Godin

     

     

    LE PARISIEN – 28/02/2017

    Trump face au casse-tĂŞte de l’Obamacare

     

    Denver (Etats-Unis), le 7 février. Manifestation pour le maintien de l’Affordable Care Act.

    ÉTATS-UNIS. C’est aujourd’hui que le nouveau prĂ©sident doit prĂ©ciser comment il gomme la grande rĂ©forme santĂ© de son prĂ©dĂ©cesseur. Problème : les AmĂ©ricains n’y sont plus si hostiles…

    Après les dĂ©crets anti-immigration, c’est une autre de ses promesses phares que Donald Trump va mettre sur le mĂ©tier : la rĂ©forme de l’Obamacare. C’est lors d’un discours prononcĂ© aujourd’hui devant le Congrès (Parlement amĂ©ricain) que le 45e prĂ©sident des Etats-Unis prĂ©cisera s’il « dĂ©tricotera » ou abrogera purement et simplement cette loi emblĂ©matique de l’ère Obama. L’Affordable Care Act (loi sur la santĂ© abordable), son nom exact, a permis Ă  20 millions d’AmĂ©ricains aux revenus modestes de bĂ©nĂ©ficier d’une couverture santĂ©, faisant ainsi chuter le nombre de personnes sans assurance de 16 % en 2010 Ă  8,9 % l’an dernier.

    Une avancĂ©e gigantesque dans un pays oĂą, Ă  moins d’ĂŞtre presque sans ressources (on touche alors les aides publiques du Medicaid) ou de travailler dans une entreprise qui prend en charge la couverture maladie, se soigner peut vite s’avĂ©rer un luxe inabordable.

    Depuis son entrĂ©e en vigueur en 2010, l’Obamacare a nourri une hostilitĂ© qui a fait en partie le lit de Donald Trump — qui l’avait qualifiĂ© de dĂ©sastre pendant la campagne prĂ©sidentielle. Philosophiquement, cette rĂ©forme Ă©tait, pour beaucoup de rĂ©publicains libĂ©raux, synonyme d’ingĂ©rence de l’Etat fĂ©dĂ©ral dans la vie des AmĂ©ricains. Pis ! l’Obamacare a fini par provoquer des hausses de 25 % en moyenne des primes d’assurance, ce qui a renforcĂ© la colère de ses dĂ©tracteurs. « L’Ă©lection de Donald Trump s’est en grande partie jouĂ©e sur le rejet de l’Obamacare, souligne un spĂ©cialiste des Etats-Unis. Ce qu’il va proposer devant le Congrès va avoir un impact dĂ©terminant sur l’ensemble de son mandat. »

    Or, depuis que Trump a jurĂ© d’aller vite, l’opinion a sensiblement Ă©voluĂ© sur le sujet. Certains Ă©lus rĂ©publicains, qui doivent gĂ©rer et financer partiellement les dossiers des bĂ©nĂ©ficiaires de l’Obamacare, rĂ©alisent localement les effets pervers d’une telle refonte. Que vont devenir ceux qui bĂ©nĂ©ficient dĂ©jĂ  de la couverture santĂ© ? Comment vont Ă©voluer les primes ? L’inquiĂ©tude est partagĂ©e par les assureurs et les hĂ´pitaux. Sondage après sondage, une majoritĂ© d’AmĂ©ricains expriment dĂ©sormais leur souhait de conserver ce totem des annĂ©es Obama. Les « vĂ©tĂ©rans » viennent ainsi de publier une vidĂ©o sur le site VoteVets, dans laquelle un soldat amputĂ© d’une jambe lors d’une mission en Afghanistan accuse Trump de le priver des aides dont il bĂ©nĂ©ficiait. « Vous avez perdu le soutien populaire, et votre popularitĂ© continue de s’effondrer, assène-t-il. Ce n’est pas l’AmĂ©rique pour laquelle je me suis sacrifiĂ©. »

    Donald Trump se retrouve donc dans l’embarras. Il pourrait assouplir quelques dispositions clĂ©s de l’Obamacare, comme l’obligation individuelle d’ĂŞtre assurĂ© ou celle, pour les entreprises de plus de 50 salariĂ©s, de fournir une assurance santĂ©. Il devrait aussi rĂ©duire la couverture maternitĂ© ou de maladies mentales. Il conserverait, en revanche, la mesure — plutĂ´t consensuelle — permettant aux enfants de bĂ©nĂ©ficier de la couverture maladie de leurs parents jusqu’Ă  26 ans ainsi que l’interdiction pour un assureur de refuser un patient en raison de son Ă©tat de santĂ©.

    L’abrogation de la loi, dĂ©clinĂ©e de façon singulière dans chacun des 50 Etats du pays, s’avère extrĂŞmement complexe. MĂŞme si Trump ne devait pas abroger entièrement la loi, le retrait ou la réécriture de certains articles demandera du temps et un sens politique aigu.

    Bush lui fait la leçon

    George W. Bush, prĂ©sident des Etats-Unis entre 2000 et 2008, ne sort pas souvent de sa paisible retraite texane. Mais quand il le fait, aĂŻe ! Hier, sur la chaĂ®ne NBC, l’ancien et très controversĂ© leadeur a donnĂ© une leçon de dĂ©mocratie Ă  Donald Trump, rĂ©publicain comme lui, mais dont il supporte mal les incessantes attaques contre les mĂ©dias, qualifiĂ©s « d’ennemis du peuple amĂ©ricain ». « Ils sont indispensables pour que des gens comme moi aient Ă  rendre des comptes », a lâchĂ© Bush, devenu… peintre. Le 43e prĂ©sident des Etats-Unis, rĂ©gulièrement Ă©reintĂ© par la presse amĂ©ricaine (et mondiale) quand il Ă©tait Ă  la Maison-Blanche, a ajoutĂ© que « le pouvoir peut ĂŞtre très addictif et corrosif, et il est très important que les mĂ©dias demandent des comptes Ă  ceux qui abusent du pouvoir ».

    Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/international/trump-face-au-casse-tete-de-l-obamacare-28-02-2017-6718203.php

     

    Jannick Alimi

     

     

     

    Vous souhaitant une bonne journée.

     

    Cordialement,

     

     

    Elena NATALITCH

    Service Presse, Communication / Formation

    251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

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    Crèches CAP-ENFANT

    2018-01-05T14:42:01+01:00

    CAP Enfants a mis en place une crèche près de la gare :

    Informations pratiques :

    • Adresse de la crèche : 36 rue Victor Basch, 91300 Massy (place Nelson Mandela)
    • Horaires : 8h – 19h30
    • Nombres de berceaux : 44 berceaux
    • La crèche bĂ©nĂ©ficie d’un espace extĂ©rieur d’environ 200m²
    • PossibilitĂ© de stationnement en dĂ©pose-minute et un local poussette sĂ©curisĂ© dans la crèche
    • Participation financière des familles : identique aux crèches municipales, en fonction des revenus du foyer fiscal et quotient familiale
    • Type de structure : crèche inter-entreprises*

    *Les entreprises réservant des places en crèche bénéficient de 83 % de défiscalisation par le biais d’un Crédit Impôt Famille (50%)  et d’une réduction d’Impôt sur les Sociétés (33,33%).

    Le montant final pour la société réservataire est d’environ 2 550 €/an/place (après défiscalisation).

    Présentation du concept de Cap Enfants :

    Cap Enfants apporte bien plus qu’un simple mode de garde aux salariés-parents grâce à son projet pédagogique particulièrement intéressant pour le développement des enfants, fondé sur la musique, la diversité culturelle et l’ouverture au monde. L’emphase sur la musique prépare notamment à l’acquisition du langage et l’apprentissage des langues étrangères.

    En effet, Cap Enfants a publié en novembre dernier les résultats d’une recherche sur les bienfaits de sa pédagogie musicale  (supervisée par l’INSERM) qui démontre que les enfants ayant  été accueillis dans les crèches du groupe, ont acquis un vocabulaire riche, amélioré leurs liens logiques et développé des capacités de concentration ainsi que de mémoire. Aujourd’hui, les médias s’intéressent de près à Cap Enfants qui a bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle ces dernières semaines (JT de France 2, TF1, France 3 ; Le JDD, Le Parisien, Femme Actuelle, etc.).

    [gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/02/170227_CapEnfants-présentation.pdf »]

    Le GYMNASE L’Orange bleue (rĂ©duction aux adhĂ©rents)

    2022-04-26T14:31:59+02:00Mots-clés : , |

    Appartenant Ă  un groupe important (331 clubs en France et en Belgique), l’Orange bleue de Massy vient de dĂ©buter son activitĂ© avec un gymnase tout neuf proche de MASSY-EUROPE et qui offre une grande variĂ©tĂ© d’activitĂ©s. Il propose des tarifs particulièrement attractifs rĂ©servĂ©s aux adhĂ©rents AME :

    Frais de dossier : offerts
    Une semaine gratuite Ă  titre d’essai
    Mensualités : 4,90€ le premier mois, puis 26,90€/mois (forfait 1 an)
    Carte Pulp’By l’Orange Bleue (Des avantages pour toute la famille)
    Accès national aux salles L’Orange Bleue -Mon Coach Fitness
    L’entreprise ou son CE peuvent Ă©ventuellement rembourser les frais en tout ou partie.

    Horaires :

    Accueil avec encadrement :
    Lundi, Mardi, Jeudi et Vendredi : De 9h30 à 21h
    Mercredi : De 17h30 à 21h
    Samedi : De 9h30 à12h30

    CARTE LIBRE ACCES sans encadrement :
    Votre club fitness est ouvert de 6h A 23h, 7 jours / 7
    20 € par an en option pour les adhĂ©rents Ă  l’AME (au lieu de 48 €/an)

    Adressez-vous Ă  l’association pour plus de dĂ©tails : 01 69 44 20 33 !

    Voir le site du Gymnase

    [gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/02/170306_Présentation-orangebleue.pdf »]

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    Revue de presse du MEDEF IDF du 24 fĂ©vrier 2017, le programme Ă©conomique d’Emmanuel MACRON

    2017-07-06T09:03:47+02:00Mots-clés : , , |

    ::: ECONOMIE

    L’OPINION – 24/02/2017

    Assurance-chômage: plus que les contrats courts, la question des seniors pourrait polluer la négociation

    Le patronat veut que la durée maximale d’indemnisation soit réduite de trois à deux ans pour les demandeurs d’emploi de 50 à 55 ans

    En matière d’assurance-chômage, les débats se sont beaucoup focalisés sur les contrats de travail courts et leur taxation. Mais selon plusieurs négociateurs, le dossier des seniors est un point très litigieux dans les discussions qui se tiennent actuellement entre les partenaires sociaux, cogestionnaires de l’Unédic.

    Les plus de 50 ans représentent un quart des bénéficiaires de l’assurance-chômage et bénéficient d’une durée maximale d’indemnisation de 36 mois (les moins de 50 ans sont indemnisés 24 mois maximum), répondant à leur difficulté à retrouver un emploi. Cela pèse lourdement sur les comptes de l’Unédic : les allocations versées au-delà de deux années représentaient 1 milliard d’euros en 2015.

    Aussi, le Medef propose-t-il de relever l’âge d’entrée dans cette filière à 55 ans (au départ, il envisageait même 57 ou 59 ans). La CFDT pourrait suivre cette proposition, faisant valoir que les règles en vigueur pour les plus de 50 ans envoient un très mauvais signal aux seniors et aux employeurs. Par ailleurs, selon une étude de l’Unédic citée par le Conseil d’orientation des retraites, le recul de l’âge de la retraite a multiplié par deux, entre 2008 et 2015, le nombre de chômeurs indemnisés de 60 ans et plus.

    Les autres syndicats, et notamment Force ouvrière, dont la position est particulièrement regardée dans cette négociation, ne veulent pas entendre parler de changement à 55 ans. « C’est appliquer encore une logique purement comptable. On veut bien bouger le curseur mais pas au-delà de 52 ans, c’est une ligne rouge que nous ne franchirons pas », prévient Jean-Claude Mailly, qui estime que le service après-vente d’un tel report serait trop compliqué chez les salariés. Et d’anticiper une inflexibilité patronale sur ce point « car le Medef tient à afficher un milliard d’économies sur cette négociation… »

    La prochaine séance de négociation est fixée au 7 mars, et les partenaires sociaux se donnent jusqu’au 28 pour trouver un accord… ou pas.

    Fanny Guinochet

     

     

    LES ECHOS – 24/02/2017

    Malgré les incertitudes politiques, les patrons gardent le moral

    Le climat des affaires reste bien orienté, selon l’Insee. Les industriels, notamment, sont de plus en plus optimistes.

    A deux mois de la prĂ©sidentielle , les investisseurs ont beau Ă©valuer les scĂ©narios politiques les plus sombres et s’interroger sur les risques de voir Marine Le Pen accĂ©der au pouvoir , les patrons français, eux, ont toujours le moral. Le climat des affaires, calculĂ© par l’Insee , n’a pas bougĂ© en fĂ©vrier. A 104 points, il est toujours supĂ©rieur Ă  sa moyenne de long terme, qui se situe Ă  100. Un tel niveau correspond peu ou prou Ă  un rythme de croissance trimestriel de 0,4 %. C’est d’ailleurs la progression du PIB attendue par les Ă©conomistes de la banque Natixis au premier trimestre 2017.

    La bonne nouvelle est venue de l’industrie. L’indicateur de la confiance des industriels français a grimpĂ© de 1 point, Ă  107 points et se situe Ă  son plus haut niveau depuis juin 2011. Mieux, quand l’Insee interroge les chefs d’entreprise sur leurs perspectives personnelles de production, ces derniers se montrent très positifs sur l’avenir : le solde entre les optimistes et pessimistes atteint dĂ©sormais son plus haut depuis janvier 2008.

    Le chĂ´mage recule en France

    En France, comme dans beaucoup d’autres pays tels que l’Allemagne, l’industrie est le secteur qui se porte le mieux dans les enquĂŞtes. Cela s’explique par le fait que les prix des produits industriels destinĂ©s au marchĂ© français et aux marchĂ©s Ă©trangers ont commencĂ© Ă  augmenter Ă  l’automne dernier. L’Ă©conomie amĂ©ricaine est en forme, les craintes sur l’activitĂ© en Chine semblent, au moins Ă  court terme, s’attĂ©nuer et les pays Ă©mergents, Russie et BrĂ©sil en tĂŞte, sortent bon an mal an des rĂ©cessions de ces deux dernières annĂ©es. Le Brexit n’a pas entraĂ®nĂ© l’impact Ă©conomique redoutĂ© sur la Grande-Bretagne jusqu’Ă  prĂ©sent.

    Quant Ă  la zone euro, qui bĂ©nĂ©ficie de la politique monĂ©taire ultra-accommodante et d’une politique budgĂ©taire qui n’est plus restrictive, elle retrouve de l’Ă©lan. En France, doucement mais sĂ»rement, le chĂ´mage recule avec la reprise des crĂ©ations d’emplois, ce qui participe au raffermissement de la demande des mĂ©nages. D’oĂą la confiance grandissante des industriels. Le secteur du bâtiment connaĂ®t lui aussi une embellie. Ainsi, la production de logements collectifs neufs a crĂ» de 21 % en 2016, et se retrouve Ă  un record depuis 2010. Enfin, dans les services, l’hĂ´tellerie-restauration et le tourisme en gĂ©nĂ©ral, extrĂŞmement affectĂ©s par les attentats, pourraient avoir touchĂ© leur point bas.

    Les problèmes structurels de l’Ă©conomie française ne sont peut-ĂŞtre pas rĂ©glĂ©s mais sur le plan conjoncturel, l’amĂ©lioration de ces derniers mois est dĂ©sormais indĂ©niable. Tout se passe comme si, petit Ă  petit, la France et la zone euro retrouvaient une santĂ© Ă©conomique. Reste Ă  voir si le risque politique ne va pas venir faire dĂ©railler une activitĂ© remise sur de bons rails.

    Guillaume de Calignon

     

    ::: ENTREPRISES

    LE FIGARO – 24/02/2017

    L’automobile française en pleine renaissance

    Les groupes PSA et Renault ont dĂ©gagĂ© les marges les plus Ă©levĂ©es de leur histoire l’an dernier.

    Carlos Tavares, prĂ©sident du directoire de PSA, n’a pas cachĂ© sa satisfaction en prĂ©sentant les rĂ©sultats du constructeur pour l’annĂ©e 2016. Il s’est fĂ©licitĂ© d’une «marge opĂ©rationnelle au niveau le plus Ă©levĂ© de tous les temps». Surtout, le dirigeant a soulignĂ© le chemin parcouru en seulement trois annĂ©es. En 2013, la marge opĂ©rationnelle de PSA Ă©tait nĂ©gative (- 2,8 %) et le groupe perdait 1 milliard d’euros en termes de capacitĂ© d’autofinancement. L’an dernier, sa marge a atteint 6 %. Et le constructeur a accumulĂ© 8,1 milliards d’euros de capacitĂ© d’autofinancement sur les trois derniers exercices.

    Les salariĂ©s de PSA ont toutes les raisons de s’en rĂ©jouir, puisqu’ils toucheront au moins 2 000 euros d’intĂ©ressement au titre de 2016. La hausse est de plus de 20 % par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Cette bonne santĂ© ne concerne pas seulement le constructeur sochalien, mais Ă©galement son concurrent hexagonal, Renault, qui a lui aussi dĂ©gagĂ© des rĂ©sultats spectaculaires l’an dernier, avec ses ventes en croissance de 13 % et une marge de 6,4 %.

    Les constructeurs français ont longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme les champions des petites voitures bon marchĂ©, ne pouvant dĂ©gager que des marges infĂ©rieures Ă  celles de leurs concurrents allemands, japonais ou amĂ©ricains. Au plus fort de la crise de 2008-2009, ils ont mĂŞme Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme moribonds. Leur redressement est donc spectaculaire. «Au vu des rĂ©sultats financiers des deux constructeurs français, il est possible de parler de renaissance», affirme mĂŞme Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem.

    Pour parvenir Ă  ces rĂ©sultats, les deux constructeurs ont, pour partie, utilisĂ© les mĂŞmes recettes. D’abord en profitant de la bonne tenue du marchĂ© automobile mondial. «Renault et PSA ne sont pas les seuls constructeurs Ă  publier de bons rĂ©sultats sur l’exercice 2016», souligne d’ailleurs Xavier Caroen, analyste chez Bryan Garnier. Les deux français ont, surtout, profitĂ© de leur exposition Ă  l’Europe, marchĂ© particulièrement dynamique l’an dernier. Grâce Ă  cette bonne conjoncture, ils ont pu maintenir leurs prix de ventes et les marges sur leurs vĂ©hicules. «Peugeot est la rĂ©fĂ©rence des marques gĂ©nĂ©ralistes en Europe aujourd’hui», s’est ainsi fĂ©licitĂ© Carlos Tavares.

    Succès de la gamme low-cost de Renault

    Ensuite, «Renault et PSA ont signĂ©, dès 2013, des accords de compĂ©titivitĂ© avec une majoritĂ© des syndicats, ce qui leur a permis de restaurer la rentabilitĂ© des sites industriels français», prĂ©cise Flavien Neuvy. Ils ne se sont pas contentĂ©s de ces accords, mais ont Ă©galement mis de l’argent sur la table, en investissant massivement dans leurs sites de production pour le moderniser. Dernière annonce en date: PSA consacrera 200 millions d’euros Ă  son usine plus que centenaire de Sochaux.

    Pour autant, les divergences entre les deux groupes sont bien rĂ©elles. Renault a profitĂ© de deux atouts uniques. D’abord, le succès de sa gamme low-cost. Vendus sous la marque Dacia en Europe, ces modèles reprĂ©sentent plus de 40 % des ventes mondiales de la marque au losange. Renault a Ă©tĂ© plus loin en lançant la Kwid ultra-low-cost en Inde. Avec un grand succès. Ce modèle sera aussi commercialisĂ© en AmĂ©rique latine. Et d’autres vĂ©hicules ultra-low-costs sortiront bientĂ´t. Ensuite, le groupe dirigĂ© par Carlos Ghosn profite de son alliance avec Nissan, dĂ©sormais rejoint par Mitsubishi. Cette alliance lui donne un poids inĂ©dit pour maximiser les achats de pièces et de composants. Un phĂ©nomène d’autant plus fort que Renault et Nissan utilisent aujourd’hui les mĂŞmes plateformes, des ensembles d’Ă©lĂ©ments communs Ă  plusieurs vĂ©hicules. Grâce Ă  ces Ă©conomies, Renault a pu multiplier les lancements de nouveaux modèles, comme l’Espace, la Megane, le Kadjar ou la Talisman. Cette stratĂ©gie explique le dynamisme commercial rencontrĂ© en 2016, annĂ©e pendant laquelle les ventes ont progressĂ© de 13,3 %.

    Pour PSA, la situation est diffĂ©rente. La croissance des ventes l’an dernier s’explique mĂŞme exclusivement par l’intĂ©gration des volumes du partenaire iranien, Iran Khodro. «Le redressement des marges s’est fait en coupant dans les coĂ»ts, notamment de dĂ©veloppement», explique Xavier Caroen. Carlos Tavares a comptĂ© chaque euro dĂ©pensĂ©, notamment dans le lancement de nouveaux modèles et le dĂ©veloppement technologique. C’est ainsi que les vĂ©hicules Ă©lectriques ou hybrides rechargeables dĂ©veloppĂ©s en propre n’arriveront que dans quelques annĂ©es. ConsĂ©quences: dans un marchĂ© dynamique, PSA a perdu des parts de marchĂ© l’an dernier. Le redressement financier est rĂ©el, mais «PSA se trouve dans une situation plus difficile pour affronter les dĂ©fis de l’industrie automobile des prochaines annĂ©es», estime Flavien Neuvy. Le constructeur risque de ne pas pouvoir faire face Ă  tous les investissements technologiques (conduite autonome, connectivitĂ©, Ă©lectromobilité…). Renault n’a, lui, pas Ă  faire des choix, puisqu’il peut en partager les coĂ»ts avec ses partenaires de l’alliance. C’est pour rĂ©gler, au moins en partie, ce souci, que Carlos Tavares a dĂ©cidĂ© de se lancer dans l’acquisition d’Opel.

    Emmanuel Egloff

     

     

    LES ECHOS – 24/02/2017

    Bouygues profite Ă  plein de l’embellie du BTP en France

    Son carnet de commandes a franchi la barre des 30 milliards et Colas en a fini avec le marasme des travaux routiers.
    Le plan d’infrastructures de Trump, s’il se concrĂ©tise, serait un « alĂ©a positif » pour Colas, très prĂ©sent aux Etats-Unis.

    « Je vais avoir soixante-cinq ans dans quelques semaines, il faut que je m’organise. » Martin Bouygues, qui avait annoncĂ© l’an dernier prendre du champ, persiste et signe mais Ă©tait fidèle au poste pour prĂ©senter jeudi matin les rĂ©sultats annuels de son groupe. Une tâche plutĂ´t agrĂ©able car le groupe se porte bien, tant du cĂ´tĂ© des tĂ©lĂ©coms (lire page 22) que de celui du BTP. Bouygues cĂ©lèbre l’anniversaire de son patron par un rĂ©sultat net (part du groupe) de 732 millions d’euros, contre 483 millions en 2015.

    Le BTP constitue toujours l’activitĂ© contribuant le plus Ă  ce rĂ©sultat d’ensemble. En fait, il explose mĂŞme les compteurs avec une contribution au rĂ©sultat net de 754 millions d’euros. Son carnet de commandes a franchi la barre des 30 milliards d’euros. Et, une fois n’est pas coutume, la locomotive n’est pas le grand international mais la France. La chute du taux de change du dollar et de la livre sterling se fait sentir. MĂŞme si « le Brexit et la chute de la livre n’ont pas d’impact financier, car dans un pays nos coĂ»ts et nos approvisionnements sont locaux », assure Martin Bouygues.

    Chez Colas, la filiale de travaux routiers de Bouygues, qui a particulièrement souffert de la crise, le carnet de commandes remonte de 7 % en France. A l’international, il recule de 3 %. Une tendance qui pourrait s’inverser, car Colas est très prĂ©sent aux Etats-Unis, et Ă  ses 7 milliards d’euros actuels en carnet de commandes pourrait s’ajouter nettement plus si Donald Trump lance son grand plan d’infrastructures. « Ce plan n’a pas Ă©tĂ© chiffrĂ© ni financĂ©. A ce stade, je considère que c’est un alĂ©a positif », juge Martin Bouygues. Qu’importe, dĂ©jĂ  maintenant, Colas constitue le plus gros contributeur aux bĂ©nĂ©fices nets du groupe (343 millions Ă  lui seul). L’autre alĂ©a positif de Colas serait de passer Ă  la phase d’industrialisation de sa route solaire, s’il achève avec succès les tests en cours sur son innovation encensĂ©e par SĂ©golène Royal. Une de ses expĂ©riences est en cours en GĂ©orgie, aux Etats-Unis.

    Montée en puissance

    Bouygues Construction, l’autre gros contributeur aux bĂ©nĂ©fices du groupe (320 millions), connaĂ®t la mĂŞme tendance que Colas, dans son carnet de commandes. L’international y recule (-2 %, Ă  6,9 milliards d’euros) et la part française s’envole de 17 %, Ă  5,8 milliards. Idem pour Bouygues Immobilier, portĂ© par le succès des ventes de logements neufs (+19 %) dans un marchĂ© dopĂ© par le rĂ©gime locatif Pinel.

    Cet Ă©tat de grande forme n’est pas près de faiblir, puisque la montĂ©e en puissance du Grand Paris, le plus grand projet d’Europe, ne fait que commencer. Cinq milliards d’euros de contrats de tunnels et de stations de mĂ©tro doivent ĂŞtre attribuĂ©s cette annĂ©e.

    Myriam Chauvot

     

     

    LE FIGARO – 24/02/2017

    Immobilier: la hausse des prix s’est accélérée fin 2016

    Sur l’ensemble de l’année 2016, les prix des logements ont gagné 1,8% selon l’Insee. Ils sont tirés par l’Ile-de-France, et surtout Paris, où les logements se sont vendus 4,4% plus chers qu’un an plus tôt.

    La hausse des prix de l’immobilier se confirme. Au dernier trimestre 2016, les prix ont progressé de 1,8% sur l’ensemble de la France, après 1,3% au troisième trimestre et 0,6% au deuxième, selon l’Insee. Les prix remontent car les ménages se sont remis à acheter: le marché est resté très dynamique en 2016, après une bonne année 2015.

    La légère remontée des taux d’intérêt et des prix a incité les ménages indécis à passer à l’action. L’incertitude liée à l’élection présidentielle est passée au second plan. L’année dernière, les volumes de ventes ont ainsi atteint et même dépassé leurs niveaux records de mai 2006, avec près de 850.000 biens vendus. Ce record est cependant à relativiser puisqu’en 10 ans, le parc immobilier français s’est accrû de 1% par an en moyenne. Il aurait donc fallu que les volumes de ventes dépassent les 900.000 pour dépasser réellement le record de 2006. Le cru 2016 n’en reste pas moins une bonne année.

    Les prix sont par ailleurs en grande partie tirés par l’Ile-de-France (+3,1% sur un an), et particulièrement Paris (+4,4%). Dans les autres régions que l’Ile-de-France, les prix progressent plus modérément, de 1,3% sur un an. En région parisienne, sur laquelle les notaires ont publié ce jeudi de nouvelles données détaillées, «la fluidité retrouvée du marché et des ventes en croissance de 8% dans l’ancien et de 10% dans le neuf sont allées de pair avec une inversion de tendance sur les prix et une hausse qui s’est progressivement diffusée du centre vers la périphérie de la région», expliquent les notaires. Pour les prochains mois, ils anticipent une poursuite de la hausse des prix au même rythme, pour atteindre 3,7% sur un an au mois d’avril.

    Dans le détail, la hausse des prix atteint 2,8% sur un an pour les appartements dans les Yvelines et 2,4% dans le Val d’Oise tandis que l’inflation immobilière reste plutôt contenue en Seine-et-Marne (+1,1%) et en Essonne (+1%). Certaines villes affichent en revanche de fortes baisses. Ainsi de Meaux en Seine-et-Marne, qui perd 10,3% sur un an. «Cette baisse de prix s’explique par la construction de nombreux programmes de défiscalisation, dont les investisseurs cherchent aujourd’hui à se séparer», explique Guénaël Chalut-Natal, notaire à Moret-sur-Loing. L’évolution des prix des maisons est légèrement différente (+2,7% dans les Yvelines, +2% en Essonne, +1,6% en Seine-et-Marne et +1,5% dans le Val d’oise).

    4,4% de hausse Ă  Paris

    En petite couronne, les prix des appartements grimpent en moyenne de 3,1% et ceux des maisons de 2,8%. Ce sont les Hauts-de-Seine qui progressent le plus (3,4%), suivis du Val-de-Marne (3,1%) tandis que la hausse reste contenue en Seine-Saint-Denis (1,8%). Certaines communes sortent cependant du lot. Ainsi de Vincennes, désormais commune la plus chère du Val-de-Marne, qui voit ses prix flamber de 7,8%. A l’Ouest, les prix grimpent de 6,5% à Boulogne-Billancourt. Mais c’est à Saint-Denis que l’inflation est la plus forte, avec une hausse de 11,6% sur un an. Les prix devraient cependant peu évoluer, voire s’éroder en petite couronne au printemps prochain.

     

    A Paris enfin, «prix élevés et manque d’offres limitent la reprise de l’activité dans la capitale», analysent les notaires. Les prix ont en effet progressé de 4,4% sur un an au quatrième trimestre 2016 et ils devraient progresser encore au printemps prochain, de 5,6% sur un an. Paris est le seul département d’Ile-de-France qui devrait voir la hausse des prix encore accélérer dans les prochains moins, jusqu’à flirter avec le record historique d’août 2012. En moyenne, un appartement s’y vendait en fin d’année 8340 euros le m², avec de fortes disparités entre le quartier de Pont de Flandres dans le 19e, le moins cher de Paris à 6270 euros le m², et celui de l’Odéon, le plus cher de la capitale (14.820 euros le m²).

    Les arrondissements dont les prix ont le plus grimpé en 2016 sont le 3e (+8,8% à 10.690 euros le m²), le 18e (+8,7% à 7810 euros), le 17e (+8,5% à 8930 euros) ou encore le 19e (+7% à 6920 euros). A l’inverse, les prix ont baissé dans les 1er, 4e et 8e arrondissements.

    Marie Bartnik

     

     

    L’OPINION – 24/02/2017

    General Electric va créer 500 emplois en France grâce à sa filiale éolienne

     

    La part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie totale est encore faible en France comparée aux leaders européens

    L’entreprise danoise LM Wind Power, fabricant de pale pour éolienne et propriété de General Electric, a signé mercredi un accord avec la région Normandie pour construire une usine à Cherbourg, selon Ouest France.

    Le fabricant danois de pales d’éolienne LM Wind Power a annoncé, jeudi 23 février 2017, la construction d’une usine de fabrication à Cherbourg en Normandie. La production est supposée démarrer en juin l’année prochaine. Près de 500 créations emplois sont déjà annoncées.

    Les énergies renouvelables ont le vent en poupe comme jamais, mais la France est à la traîne comparée aux pays leaders en la matière. Cette annonce sonne-t-elle l’heure de la rébellion ? Une usine doit voire le jour à Cherbourg en Normandie, propriété de LM Wind Power, récemment acquis par General Electric. Le groupe danois y construira des pales d’éolienne pour répondre à la demande naissante suite au lancement de plusieurs projets hamps d’éoliennes en mer au large des côtes françaises.

    L’accord a été signé mercredi 22 février 2017. LM Wind Power, spécialiste de la fabrication de pales, a paraphé mercredi l’accord avec la Région Normandie et General Electric, sa maison-mère. Le journal Les Echos avance un investissement à hauteur de 45 millions d’euros de la part du danois. Le groupe a annoncé « l’emploi de plus de 550 personnes, ainsi que la création de plus de 2 000 emplois indirects, dans la région », selon le site d’information Normandie-actu.

    100 millions d’investissements de la rĂ©gion. De son cĂ´tĂ©, Ouest France, dĂ©taille les rĂ´les jouĂ©s par les parties impliquĂ©es. « Ports normands associĂ©s (PNA), bras armĂ© de la RĂ©gion dans le domaine portuaire, a investi 100 millions d’euros pour agrandir le port de Cherbourg. HervĂ© Morin, prĂ©sident UDI de la Normandie, est informĂ© très rĂ©gulièrement des nĂ©gociations des industriels (…) Cherbourg a Ă©galement fait le travail en instruisant les permis de construire », avance le quotidien rĂ©gional.

    Pour la France, l’enjeu est tout de mĂŞme de taille, car nous ne sommes loin d’être les champions dans ce domaine. En 2015, la part des Ă©nergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie n’était que de 14,9 %, alors qu’elle aurait dĂ» atteindre 17 % pour ĂŞtre en phase avec l’objectif de 23 % en 2020, fixĂ© dans le cadre du « paquet Ă©nergie-climat » europĂ©en. Ces mauvaises performances nous placent dans la queue du peloton europĂ©en, loin de la Suède (52,6 % de renouvelables), de la Finlande (38,7 %), de l’Autriche (33,1 %) ou du Danemark (29,2 %). De tous les pays de l’Union europĂ©enne, elle est celui qui accuse le retard le plus important sur son objectif…

     

     

    ::: POLITIQUE

    LES ECHOS – 24/02/2017

    Emmanuel Macron : « Mon projet économique »

    INTERVIEW – ImpĂ´ts, Ă©conomies, travail, investissements : le candidat d’En marche Ă  la prĂ©sidentielle dĂ©voile ses cartes dans « Les Echos ». La fiscalitĂ© du capital sera rĂ©formĂ©e en profondeur et l’Etat mis « sous tension ».

    Quelle analyse faites-vous de la situation Ă©conomique de la France et de l’Europe aujourd’hui ?

    Nous sommes face Ă  de multiples dĂ©fis. D’abord, la France et l’Europe n’ont pas Ă©tĂ© au rendez-vous de la reprise mondiale. Face Ă  la crise, l’Europe s’est enfermĂ©e dans une politique Ă©conomique inadaptĂ©e s’engageant dans une politique d’austĂ©ritĂ© Ă  contretemps alors que les Etats-Unis ont optĂ© bien plus efficacement pour une relance temporaire. Suite Ă  cette crise, nous hĂ©ritons d’un dĂ©ficit d’investissements privĂ©s et publics. L’Allemagne elle-mĂŞme arrive au bout de cette logique : pour soutenir la croissance, on ne peut pas accumuler indĂ©finiment des excĂ©dents commerciaux.

    Le deuxième dĂ©fi auquel nous devons rĂ©pondre est l’invention d’un nouveau modèle de croissance. Pour ĂŞtre juste et soutenable, elle doit ĂŞtre Ă©cologique et servir la mobilitĂ© sociale.

    Et les défis spécifiquement français ?

    La France est un des seuls grand pays de l’Union europĂ©enne qui n’a pas rĂ©glĂ© le problème du chĂ´mage de masse : cela doit ĂŞtre notre prioritĂ©. Par ailleurs, nos marchĂ©s de biens et services fonctionnent souvent mal. Le meilleur exemple en est le logement : les prix trop Ă©levĂ©s pèsent sur le pouvoir d’achat des Français comme sur la compĂ©titivitĂ© de nos entreprises. Enfin, la sphère publique est marquĂ©e par un dĂ©ficit d’efficacitĂ©, avec trop de dĂ©penses de fonctionnement et une insuffisance d’investissements publics ciblĂ©s et utiles.

    Comment relancer l’Union europĂ©enne ?

    La rĂ©ponse est dans la relance d’une dynamique europĂ©enne. La France doit faire des rĂ©formes structurelles : c’est ce qui est bon pour nous, et cela permettra aussi de rassurer nos partenaires, et d’abord l’Allemagne. Cela nous permettra d’aller en zone euro vers une approche consolidĂ©e de nos Ă©quilibres budgĂ©taires. A quelle fin ? Il est d’abord nĂ©cessaire de mettre en place une capacitĂ© d’investissement commune beaucoup plus ambitieuse. Le plan Juncker Ă©tait nĂ©cessaire mais reste insuffisant face Ă  l’ampleur des dĂ©fis. Nous devons crĂ©er un vrai budget, contrĂ´lĂ© dĂ©mocratiquement et pilotĂ© par un ministre de l’Economie et des Finances de la zone euro. Ce budget sera dotĂ© de ressources propres qui se chiffreront en centaines de milliards et permettra de rĂ©aliser les investissements nĂ©cessaires et de rĂ©agir ensemble aux crises.

    Vous plaidez donc pour plus d’intĂ©gration ?

    C’est la seule façon de rĂ©concilier responsabilitĂ© et solidaritĂ©.

    Faut-il en passer par un bras de fer avec l’Allemagne ?

    La geste habituelle dans une campagne prĂ©sidentielle française est de dire : « Je renverserai la table et rĂ©orienterai le couple franco-allemand ». Ca ne rime Ă  rien et n’a strictement jamais fonctionnĂ©. Il faut recrĂ©er de la confiance dans le couple franco-allemand. Mieux vaut un dialogue franc et exigeant que des rodomontades. Nous en sommes co-responsables. Si nous n’avons pas une politique courageuse de rĂ©formes sur le plan structurel, les Allemands ne nous suivront pas. Ce n’est pas ce que propose François Fillon, lui qui annonce un gros choc fiscal au dĂ©but et des Ă©conomies pour plus tard, comme en 2007. Personne ne s’est d’ailleurs demandĂ© comment il arrivait Ă  faire Ă  la fois 100 milliards d’Ă©conomies et une croissance de 2,3% ce qui est impossible.

    Cela va prendre des annĂ©es avant d’avoir des changements…

    Les choses sont en train de changer en Allemagne car nos voisins comprennent qu’ils sont au bout de leur modèle de sur-consolidation budgĂ©taire. Ils savent qu’on ne peut pas attendre et sont très prĂ©occupĂ©s par le risque Marine Le Pen. Notre chance, c’est le calendrier. En Allemagne, les Ă©lections sont en effet prĂ©vues cet automne et les consĂ©quences politiques en seront tirĂ©es en fin d’annĂ©e. Cela nous donne donc six mois pour faire la dĂ©monstration que nous sommes des partenaires de confiance, grâce Ă  des rĂ©formes structurelles et Ă  une trajectoire budgĂ©taire vertueuse. Et pour engager des discussions sur l’avenir.

    Quelle trajectoire budgétaire proposez-vous ?

    Je veux rendre nos dĂ©penses publiques plus efficaces tout en finançant la transformation de notre modèle de croissance. Cela passe par trois grandes idĂ©es. D’abord le respect de nos engagements europĂ©ens en restant dans l’Ă©pure des 3% de dĂ©ficit avec des prĂ©visions de croissance prudente : 1,4% cette annĂ©e, 1,8% en 2022. Pour 2017, la prĂ©vision est Ă  2,9% de dĂ©ficit. Sur cette base, je ne prendrai pas de mesures additionnelles Ă  l’Ă©tĂ© : ni cadeau, ni rigueur supplĂ©mentaire.

    Deuxième point, le poids de la dĂ©pense publique devra ĂŞtre progressivement ramenĂ© vers la moyenne de la zone euro. Je prĂ©vois donc une baisse de 3 points de la part des dĂ©penses dans la richesse nationale. Cela reprĂ©sente 60 milliards d’Ă©conomies par rapport au tendanciel.

    Troisième point, je construirai un nouveau modèle de croissance avec un plan d’investissement public de 50 milliards d’euros durant le quinquennat, en plus du soutien fiscal Ă  l’investissement privĂ©.

    En quoi consistera-t-il ?

    Sur ces 50 milliards, 15 milliards seront consacrĂ©s aux compĂ©tences et qualifications des Français avec un plan de formation ambitieux des jeunes et des demandeurs d’emploi. 15 milliards seront consacrĂ©s Ă  la transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique, y compris en accompagnant, comme Ă  Fessenheim, les territoires. Autres prioritĂ©s : la modernisation des administrations publiques (numĂ©risation), l’agriculture, les transports locaux, et la santĂ©.

    La dette n’est pas un problème ?

    La clef vis-Ă -vis des marchĂ©s comme de nos partenaires est de pouvoir dĂ©montrer une baisse de nos dĂ©penses courantes et une croissance dynamique. FinancĂ© par des taux d’intĂ©rĂŞts très bas, notre plan d’investissement permettra de rĂ©duire nos dĂ©penses avant la fin du quinquennat et de soutenir notre croissance potentielle. C’est cela qui amĂ©liorera la soutenabilitĂ© de notre dette.

    Comment rĂ©alisez-vous vos 60 milliards d’Ă©conomies ?

    Je vise d’abord 25 milliards d’Ă©conomies sur la sphère sociale. Cela passe par 15 milliards sur l’assurance-maladie, avec une progression des dĂ©penses contenue Ă  2,3% par an. C’est tout Ă  fait tenable. Je ne supprimerai aucun poste dans la fonction publique hospitalière. La rĂ©organisation du système de soins est de nature Ă  faire ces Ă©conomies et Ă  conduire un vrai plan de modernisation de l’hĂ´pital.

    Ensuite je rĂ©aliserai 10 milliards d’euros d’Ă©conomies sur l’assurance-chĂ´mage grâce aux rĂ©formes structurelles. Le taux de chĂ´mage peut raisonnablement atteindre 7% en 2022.

    Vous ne prĂ©voyez aucune Ă©conomie sur le système de retraites…

    Je ne modifierai pas les prestations familiales et les retraites. Je dĂ©taillerai une proposition de rĂ©forme structurelle des retraites le 2 mars prochain : elle ne sera pas guidĂ©e par une logique budgĂ©taire mais par une logique d’Ă©quitĂ©.

    Comment baissez-vous les dépenses des collectivités ?

    Je veux rompre avec la mĂ©thode de la baisse des dotations consistant Ă  couper les vivres pour provoquer des Ă©conomies. Cette mĂ©thode de rĂ©gulation budgĂ©taire est trop centralisatrice. Je veux nouer avec les collectivitĂ©s un pacte sur cinq ans, dans lequel je contractualiserai une baisse de 10 milliards d’euros de leurs dĂ©penses. Cette baisse sera Ă  leur main. Parallèlement, je leur donnerai des marges de manoeuvre.

    C’est-Ă -dire ?

    Aujourd’hui, quand l’Etat dĂ©cide d’augmenter le salaire des fonctionnaires, les collectivitĂ©s n’ont pas leur mot Ă  dire. Ce sera Ă  elles de dĂ©cider dĂ©sormais pour leurs agents. Elles pourront Ă©galement recourir plus largement Ă  des recrutements de droit privĂ©. Je leur demande par ailleurs, comme l’a indiquĂ© la Cour des comptes , de respecter la durĂ©e annuelle lĂ©gale du temps de travail : 1.607 heures par an.

    Autre liberté : les communes qui le souhaitent pourront revenir sur la réforme des rythmes scolaires.

    Quelles seront les autres Ă©conomies sur l’Etat ?

    Au total, l’effort atteindra 25 milliards d’euros. Il reposera sur un mode de gouvernance totalement nouveau. D’abord, je veux redonner des souplesses Ă  la fonction publique. C’est-Ă -dire recruter hors du statut pour les fonctions d’encadrement, donner la possibilitĂ© d’avoir plus de souplesse dans la gestion des carrières, des rĂ©munĂ©rations plus individualisĂ©es, et des mobilitĂ©s. Le statut des fonctionnaires ne sera pas remis en cause, mais il sera modernisĂ©. Il s’agit de mieux reconnaĂ®tre les plus engagĂ©s. Je crois par ailleurs nĂ©cessaire de restaurer un jour de carence pour les fonctionnaires.

    Prévoyez-vous des suppressions de postes sur le quinquennat ?

    Il est possible de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires, 70.000 venant des collectivitĂ©s et 50.000 de l’Etat. Ce n’est pas un objectif, mais un rĂ©fĂ©rentiel, ce sera aux ministres de faire des choix. Je veux des ministres pleinement responsables sur les dĂ©penses publiques. Je fixerai l’effort budgĂ©taire en dĂ©but de pĂ©riode, en dĂ©finissant des prioritĂ©s, et chaque ministre devra les dĂ©cliner en rendant des comptes. Je veux aussi impliquer directement les parlementaires dans cet exercice. En contrepartie, je donnerai aux ministres une vraie latitude politique. Je ne les garderai pas s’ils ne mettent pas en oeuvre les Ă©conomies.

    Cela suppose un gouvernement resserré ?

    Oui. Autour d’une petite quinzaine de ministres. Et extrĂŞmement solidaire. Auprès des ministres, il pourra y avoir des secrĂ©taires d’Etat, mais il n’y aura pas de divisions des pĂ©rimètres ministĂ©riels, ce qui est fondamental si on veut des ministres responsables. Je propose aussi une rĂ©duction massive des effectifs des cabinets, de l’ordre de cinq personnes afin que les ministres s’appuient davantage sur leurs administrations.

    Quelles autres propositions avez-vous en matière de gouvernance ?

    Dans les deux premiers mois du quinquennat, je changerai ou confirmerai l’intĂ©gralitĂ© des postes de direction dans la fonction publique… C’est une mise sous tension de l’appareil d’Etat. Cette fois-ci, on n’a pas le droit d’Ă©chouer.

    François Fillon propose une baisse des prĂ©lèvements obligatoires de 50 milliards d’euros, dont 40 pour les entreprises. Quels sont vos engagements ?

    Je propose une politique fiscale plus rĂ©aliste, plus juste et plus Ă©quilibrĂ©e, avec des baisses d’impĂ´ts rĂ©parties Ă©quitablement entre mĂ©nages et entreprises. Chez François Fillon, la hausse de TVA fait plus que compenser les baisses d’impĂ´ts des mĂ©nages ! Sur le quinquennat, mon objectif est d’aboutir Ă  une baisse nette des prĂ©lèvements obligatoires de 20 milliards, pour soutenir le pouvoir d’achat et l’investissement.

    Quelles sont les mesures pour le pouvoir d’achat ?

    Je rappelle d’abord la suppression des cotisations salariales maladie et d’assurance-chĂ´mage, mesure qui sera entièrement financĂ©e par une hausse de la CSG sauf pour les petites retraites, et qui rapportera 250 euros de plus par an Ă  une personne au SMIC. Une hausse de 50% de la prime d’activitĂ© est aussi prĂ©vue. Et toute hausse de TVA est exclue. En matière de fiscalitĂ©, les couples pourront choisir d’individualiser leur impĂ´t sur le revenu. Et je prĂ©senterai prochainement une autre mesure de rĂ©duction d’impĂ´t, pour environ 10 milliards, qui sera mise en oeuvre au dĂ©but du quinquennat et qui visera les classes populaires et les classes moyennes.

    La hausse de la CSG va alourdir encore la fiscalitĂ© du capital, une des plus Ă©levĂ©es du monde…

    C’est pour cela qu’elle s’accompagnera d’une rĂ©forme globale, avec la crĂ©ation d’un prĂ©lèvement forfaitaire unique au taux de l’ordre de 30%, prĂ©lèvements sociaux inclus, pour tous les revenus du capital : intĂ©rĂŞts, loyers, dividendes, plus-values, etc. Cela rapprochera la France de la moyenne europĂ©enne et simplifiera considĂ©rablement la fiscalitĂ© du capital. Les abattements pour les plus-values immobilières seront maintenus.

    Quid de l’assurance-vie, qui offre un prĂ©lèvement libĂ©ratoire de 23% (prĂ©lèvement sociaux de 15,5% compris) au bout de huit ans de dĂ©tention ?

    Ces conditions ne changeront pas pour les contrats et dĂ©pĂ´ts existants, mais seulement pour les flux Ă  venir, les nouveaux versements. L’objectif est de rĂ©orienter massivement l’Ă©pargne vers l’Ă©conomie productive. C’est la mĂŞme logique qui prĂ©vaut pour la transformation de l’ISF en impĂ´t sur la fortune immobilière.

    Que prévoyez-vous pour la compétitivité des entreprises ?

    La transformation du crĂ©dit d’impĂ´t compĂ©titivitĂ© emploi en allègement pĂ©renne de cotisation s’opĂ©rera dès 2018, et reprĂ©sentera 6 points de charges en moins au niveau du SMIC jusqu’Ă  2,5 SMIC. Elle ne coĂ»tera rien aux finances publiques, puisque la dette fiscale existe dĂ©jĂ . Pour supprimer les dernières charges patronales au niveau du SMIC, nous ajoutons un allègement de 4 points, avec un point de sortie Ă  1,6 SMIC. Par ailleurs, le taux de l’impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s sera ramenĂ© de 33,3% Ă  la moyenne europĂ©enne, c’est-Ă -dire 25%, sur le quinquennat. Il s’agit de donner un cadre clair, stable et prĂ©visible aux entreprises pour soutenir l’investissement et l’attractivitĂ©.

    Y-aura-t-il des hausses d’impĂ´ts ?

    Uniquement en matière de fiscalitĂ© Ă©cologique, avec l’alignement progressif de la fiscalitĂ© du diesel sur l’essence et la montĂ©e en charge de la taxe carbone. Parallèlement, les propriĂ©taires de vĂ©hicules diesel anciens bĂ©nĂ©ficieront d’une prime de conversion pour l’achat d’un vĂ©hicule plus Ă©cologique, neuf ou d’occasion.

    Les droits de succession seront-ils relevés ?

    Non.

    Comment s’attaquer au problème du chĂ´mage ?

    Ce sera vraiment le coeur de mon projet : investissements, formation professionnelle, baisse des charges et rĂ©forme du marchĂ© du travail. Sur ce dernier point, il y aura une dĂ©centralisation des nĂ©gociations sociales : c’est la loi qui dĂ©finira l’ordre public social, les entreprises et les branches pouvant y dĂ©roger par accords. Il faut assumer davantage de flexibilitĂ©, je n’ai pas peur du mot, pour adapter notre droit du travail aux mutations en cours. Ensuite, une rĂ©forme de l’Unedic permettra d’aller vers une assurance-chĂ´mage universelle, de la mĂŞme manière que l’assurance-maladie est devenue universelle. La gouvernance sera publique.

    Il faut que le système change vraiment. J’ai par exemple proposĂ© que le bĂ©nĂ©fice des droits Ă  l’indemnisation soit ouvert Ă  tous ceux qui dĂ©missionnent de leur entreprise, ainsi qu’aux indĂ©pendants, aux professions libĂ©rales et aux entrepreneurs.

    Sur ce point, justement, pourquoi aller si loin ? Cela va permettre aux plus formés de gérer leur carrière aux frais de la collectivité ?

    Aujourd’hui, le système de la rupture conventionnelle est hypocrite. Il fonctionne aux frais, comme vous dites, de la collectivitĂ©, mais cela créé aussi du contentieux devant les prud’hommes quand il n’y a pas d’accord. Il faut clarifier les choses en permettant Ă  chacun, tous les cinq ans, d’user de ce droit. Je veux aussi que ce droit soit ouvert aux artisans, aux commerçants et aux agriculteurs.

    Changez-vous les paramètres de l’indemnisation ?

    Non, ni la durée ni les montants (salaire de remplacement). La dégressivité des allocations que propose François Fillon ne sert à rien et est terriblement injuste en période de chômage de masse.

    En revanche, je veux un vrai dispositif de droits et de devoirs. Mon nouveau système crĂ©e un filet de sĂ©curitĂ© pour tout le monde, mais avec de vraies exigences. Quand vous perdez votre emploi, vous ĂŞtes indemnisĂ©, un bilan de compĂ©tences est fait et les prestations seront strictement conditionnĂ©es Ă  vos efforts de recherche, avec un contrĂ´le drastique. Nous sortons rĂ©ellement d’un système assurantiel oĂą chacun se dit : « J’ai cotisĂ©, j’ai droit Ă  ĂŞtre indemnisĂ© ».

    Et la formation ?

    Je veux crĂ©er une vraie sĂ©curitĂ© professionnelle. On vous trouvera une formation vraiment qualifiante. Le service public vous donnera accès Ă  une nouvelle formation, et le demandeur d’emploi, une fois formĂ©, devra accepter les offres qui lui sont proposĂ©es. Aujourd’hui, un million de chĂ´meurs sont très loin de l’emploi. C’est pour eux qu’il faut remettre Ă  plat tout le système de formation.

    Avez-vous été surpris par la décision de François Bayrou ?

    Nous avons discutĂ© Ă  plusieurs reprises de manière apaisĂ©e et constructive. C’est une dĂ©cision intime de sa part. J’ai Ă©tĂ© frappĂ© par le fait qu’il partage avec moi la gravitĂ© du moment et la nĂ©cessitĂ© de recomposer, et combien mĂ»rissait en lui cette volontĂ© de ne pas fragmenter mais de former un rassemblement en mesure de gagner.

    Qu’est-ce que cela change pour les deux derniers mois de la campagne ?

    C’est un tournant de la campagne. Cela Ă©vite qu’il y ait justement une fragmentation du camp des progressistes. S’il avait Ă©tĂ© candidat, François Bayrou aurait portĂ© sa candidature, en tant que reprĂ©sentant d’une famille centriste qui a toute sa place au sein de l’Ă©chiquier politique. Je ne suis pas centriste, mais c’est important que nous ne soyons pas divisĂ©s.

    Les quatre exigences posĂ©es par François Bayrou sont parfaitement cohĂ©rentes avec les valeurs que nous portons. Sur le travail, c’est exactement ma stratĂ©gie. Sur la moralisation de la vie publique, cela fait partie du contrat que je propose Ă  la nation, et nous allons la travailler ensemble. Sur l’alternance et le changement de pratiques politiques, nous le faisons depuis le dĂ©but car nous sommes dans le renouvellement très profond de ces pratiques. Enfin le pluralisme politique est constitutif de nos gĂŞnes.

    La question Ă  rĂ©gler entre vous est celle de la dose de proportionnelle…

    Oui. Nous allons discuter de ça. C’est très ouvert. Je l’avais dĂ©jĂ  dit lors de mon meeting Ă  Strasbourg [le 4 octobre, NDLR], il faut ouvrir le dĂ©bat et prendre le risque qu’il y ait une reprĂ©sentation du FN au Parlement. On ne peut pas la refuser. On ne peut pas le faire pour les prochaines lĂ©gislatives car les règles sont dĂ©jĂ  fixĂ©es.

    Sur la moralisation de la vie politique, quelles sont les mesures prioritaires ?

    Le point principal est celui des conflits d’intĂ©rĂŞts, en plus de ce que j’ai dĂ©jĂ  annoncĂ© sur la limitation des mandats et le renouvellement.

    François Bayrou va-t-il faire campagne à vos côtés ?

    Je le souhaite. François Bayrou fera campagne Ă  sa façon, dans son style et sa libertĂ©, ce qui est sa marque de fabrique, et cela me va très bien. Il pourra y avoir des dĂ©saccords, car c’est la sincĂ©ritĂ© d’un rassemblement large. C’est aussi un moment de respiration de notre vie dĂ©mocratique. On ne peut pas recomposer si on n’accepte pas des diffĂ©rences et des identitĂ©s politiques diffĂ©rentes. François Bayrou avait besoin de sentir et comprendre ma mĂ©thode. Je ne suis pas caporaliste.

    Qu’est-ce qui vous distingue de François Fillon et de BenoĂ®t Hamon ?

    Je veux construire un nouveau modèle de sociĂ©tĂ© et une nouvelle Ă©conomie. Contrairement Ă  François Fillon, je ne crois pas dans la purge et le rĂ©tablissement du pays contre lui-mĂŞme. Je pense plutĂ´t au changement du pays en responsabilisant chacun des acteurs. Et contrairement Ă  BenoĂ®t Hamon, je n’accepte pas la dĂ©faite quant au travail. La bataille du travail est gagnable si on invente ce nouveau modèle de croissance.

    Comment s’attaquer au problème du chĂ´mage ?

    Ce sera vraiment le coeur de mon projet : investissements, formation professionnelle, baisse des charges et rĂ©forme du marchĂ© du travail. Sur ce dernier point, il y aura une dĂ©centralisation des nĂ©gociations sociales : c’est la loi qui dĂ©finira l’ordre public social, les entreprises et les branches pouvant y dĂ©roger par accord. Il faut assumer davantage de flexibilitĂ©, je n’ai pas peur du mot, pour adapter notre droit du travail aux mutations en cours. Ensuite, une rĂ©forme de l’UnĂ©dic permettra d’aller vers une assurance-chĂ´mage universelle, de la mĂŞme manière que l’assurance-maladie est devenue universelle. La gouvernance sera publique. Il faut que le système change vraiment. J’ai par exemple proposĂ© que le bĂ©nĂ©fice des droits Ă  l’indemnisation soit ouvert Ă  tous ceux qui dĂ©missionnent de leur entreprise, ainsi qu’aux indĂ©pendants, aux professions libĂ©rales et aux entrepreneurs.

    Les mieux formĂ©s vont gĂ©rer leur carrière aux frais de la collectivitĂ©…

    Aujourd’hui, le système de la rupture conventionnelle est hypocrite. Il fonctionne aux frais, comme vous dites, de la collectivitĂ©, mais cela crĂ©e aussi du contentieux devant les prud’hommes quand il n’y a pas d’accord. Il faut clarifier les choses en permettant Ă  chacun, tous les cinq ans, d’user de ce droit. Je veux aussi que ce droit soit ouvert aux artisans, aux commerçants et aux agriculteurs.

    Changez-vous les paramètres de l’indemnisation ?

    Non, ni la durĂ©e ni les montants (salaire de remplacement). La dĂ©gressivitĂ© des allocations que propose François Fillon ne sert Ă  rien et est terriblement injuste avec un chĂ´mage de masse. En revanche, je veux un vrai dispositif de droits et de devoirs. Mon nouveau système crĂ©e un filet de sĂ©curitĂ© pour tout le monde, mais avec de vraies exigences. Quand vous perdez votre emploi, vous ĂŞtes indemnisĂ©, un bilan de compĂ©tences est fait et les prestations seront strictement conditionnĂ©es Ă  vos efforts de recherche, avec un contrĂ´le drastique. Nous sortons rĂ©ellement d’un système assurantiel oĂą chacun se dit : « J’ai cotisĂ©, j’ai droit Ă  ĂŞtre indemnisĂ©. »

    Et la formation ?

    Je veux crĂ©er une vraie sĂ©curitĂ© professionnelle. On vous trouvera une formation vraiment qualifiante. Le service public vous donnera accès Ă  une nouvelle formation, et le demandeur d’emploi, une fois formĂ©, devra accepter les offres qui lui sont proposĂ©es. Aujourd’hui, 1 million de chĂ´meurs sont très loin de l’emploi. C’est pour eux qu’il faut remettre Ă  plat tout le système de formation.

    Etienne Lefebvre, Nicolas Barré, Dominique Seux, Gregoire Poussielgue et Renaud Honoré

     

     

    LE MONDE – 24/02/2017

    Présidentielle : le retrait de Jadot permet à Hamon de s’afficher en « candidat de l’écologie politique »

    Le ralliement du représentant d’Europe Ecologie-Les Verts doit encore être validé par les électeurs de la primaire.

    « Maintenant, on va pouvoir passer à autre chose », confie Benoît Hamon, soulagé que le long feuilleton des négociations avec les écologistes se termine enfin. « Je vais pouvoir m’adresser aux Français et retrouver ma liberté », précise le candidat du PS, qui a salué, jeudi 23 février, en meeting à Arras (Pas-de-Calais), « le choix extrêmement important de Yannick Jadot ». « Je suis désormais le candidat de l’écologie politique », résume le socialiste, au terme d’une journée entièrement consacrée aux enjeux environnementaux.

    Quelques instants plus tôt, au « 20 heures » de France 2, celui qui se présentait encore au nom d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle n’avait pas tergiversé. « Ma responsabilité (…), c’est de dépasser les ego, de déporter les appareils politiques et de construire la grande aventure de cette élection présidentielle. Alors oui, ce soir, je retire ma candidature. C’est ce sur quoi voteront tous ceux qui ont participé à la primaire écologiste », avait lancé M. Jadot. Le député européen, comme il l’explique au Monde, juge qu’il s’agit d’un « accord exceptionnel ». « Il y a là une vraie constitution d’un pôle écolo, social, européen et démocrate et notre responsabilité n’est pas d’être dans notre tour d’ivoire de l’écologie », ajoute-t-il.

    Plateforme commune

    Ce mariage rose-vert permet à Benoît Hamon de contrecarrer une autre alliance, passée mercredi entre Emmanuel Macron et François Bayrou. Un « petit arrangement » qui range désormais l’ancien ministre de l’économie du gouvernement Valls « à droite », affirme le vainqueur de la primaire de La Belle Alliance populaire. La veille, les deux hommes s’étaient croisés au dîner organisé à Paris par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Ils se sont salués, une photo d’eux souriants côte à côte a même circulé sur les réseaux sociaux. « Ça va me faire plaisir de te battre ! », a glissé Benoît Hamon à Emmanuel Macron, avant de prendre congé.

    Son alliance avec Yannick Jadot lui permet de s’afficher comme le candidat qui rassemble une partie de la gauche à la présidentielle et de continuer à mettre la pression sur Jean-Luc Mélenchon. Le député des Yvelines le répète, il refuse de « tomber dans une forme de remake » avec le député européen. Pas question de persister dans un faux-semblant de dialogue. Qu’importe Mélenchon, pourvu qu’il y ait Jadot…

    Pour obtenir cette photo de famille, les socialistes ont satisfait nombre de revendications historiques des écolos qui ont toujours présenté un candidat depuis 1974 à la présidentielle. M. Jadot a évoqué sur France 2 une sortie du nucléaire « en vingt-cinq ans », la fin du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et une dose de proportionnelle aux législatives.

    Selon plusieurs sources à EELV, la plateforme commune comprend également l’abandon du projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, du site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, le droit de vote des étrangers aux élections locales via un référendum, le principe de la réunion d’une Assemblée constituante ou encore l’abrogation de la loi El Khomri. « Le pari de Yannick, c’est que ça débloque le tissu écolo classique au-delà de notre parti, explique Jérôme Gleizes, l’un des négociateurs d’EELV. Sur le papier, c’est le meilleur accord sur le fond qu’on ait eu depuis 1997. Maintenant, il faut s’assurer qu’il ne reste pas dans les archives. »

    « Beaucoup moins ambitieux qu’il y a cinq ans »

    Côté électoral, l’équipe de M. Hamon a fait des concessions mais moins qu’espéré par les écolos. « C’est beaucoup moins ambitieux qu’il y a cinq ans mais c’est sérieux », estime David Cormand, secrétaire national d’EELV. Au final, pointe ce dernier, « une quarantaine » de circonscriptions sera réservée aux écologistes – contre plus de 60 dans l’accord de 2011 – dont celles de leurs huit sortants ainsi qu’« une dizaine » d’autres jugées « gagnables ». « De quoi espérer un groupe écolo dans le cadre de la victoire de Benoît Hamon », veut croire le numéro un du parti écologiste.

    Jusqu’au bout, la circonscription parisienne de Cécile Duflot aura constitué un casus belli d’un côté comme de l’autre mais les socialistes ont fini par céder jeudi. Un membre de la direction assure également avoir découvert dans la soirée que M. Jadot aurait obtenu de son côté une circonscription dans la capitale, celle de M. Baupin, qui ne figure cependant pas dans l’accord selon plusieurs sources écolos. M. Jadot, lui, affirme n’avoir rien négocié pour son propre cas. « Je reste député européen », indique-t-il. M. Cormand trouverait cependant « souhaitable » qu’il puisse devenir parlementaire national.

    Tout cela doit maintenant être validé par un vote des électeurs de la primaire d’EELV qui se tiendra de vendredi à dimanche. Rares sont ceux qui se lancent dans les pronostics, d’autant que la façon dont M. Jadot a annoncé son retrait, semblant enjamber ce vote, n’a pas forcément été bien vécue en interne. Sandrine Rousseau, secrétaire nationale adjointe d’EELV et soutien de la première heure de M. Jadot, se dit « déçue » : « Les militants écolos n’aiment pas trop être pris à revers. »

    Si M. Jadot a conscience que sa manière de faire a pu « froisser », il se veut « confiant ». M. Cormand, lui, ne préfère pas s’avancer. « En politique, c’est comme en amour, il y a les déclarations et les preuves, note-t-il. Les militants écolos sont exigeants et échaudés. » Dans cette présidentielle, où rien ne s’est jusqu’à présent passé comme prévu, mieux vaut effectivement être prudent.

    Bastien Bonnefous et Raphaëlle Besse Desmoulières

     

     

    ::: INTERNATIONAL

    LE PARISIEN – 24/02/2017

    Afrique : 1,4 million d’enfants menacĂ©s par la famine cette annĂ©e, selon l’Unicef

     

    Une mère et son enfant souffrant de malnutrition, le 11 octobre 2016 à Aweil au Sud Soudan

    Quatre pays d’Afrique prĂ©sentent de très forts risques de famine pour 2017, s’alarme l’Unicef. Ces situations sont dues Ă  des conflits humains.

    Près de 1,4 million d’enfants risquent de mourir de la famine cette annĂ©e au NigĂ©ria, en Somalie, au Soudan du sud et au YĂ©men, selon Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

    Au Soudan du Sud, oĂą l’Ă©tat de famine a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© par le gouvernement dans plusieurs zones du pays, plus de 270 000 enfants souffrent de malnutrition, 1 million de Sud-soudanais risquant par ailleurs la famine dans les prochains mois, selon la mĂŞme source. Les agences humanitaires dĂ©plorent d’autant plus cette situation qu’elle est «causĂ©e par l’homme», Ă  savoir par la guerre qui ravage le pays depuis plus de trois ans.

    Urgence humanitaire au Soudan du Sud

    «Lorsqu’on dĂ©clare officiellement l’Ă©tat de famine, cela veut dire que les gens ont dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  mourir de faim», se sont alertĂ©es trois organisations humanitaires. La famine dĂ©clarĂ©e lundi au Soudan du Sud est la première qui l’est dans la rĂ©gion depuis celle qui a tuĂ© 260 000 personnes en Somalie, en 2011.

    Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3 millions de déplacés, malgré le déploiement de quelque 12 000 Casques bleus.

    Au YĂ©men, 462 000 enfants souffrent de malnutrition sĂ©vère, alors qu’une guerre oppose les Houthis, alliĂ©s aux partisans de l’ex-prĂ©sident Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales au prĂ©sident Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par la coalition arabe, sur fond de crises humanitaires.

    Au Nigéria, Boko Haram

    Dans le nord-est du Nigeria, oĂą sĂ©vit le groupe islamiste Boko Haram, ce sont 450 000 enfants qui ne peuvent pas se nourrir dĂ©cemment. Fews Net, le RĂ©seau des systèmes d’alerte prĂ©coce contre la famine, a notĂ© que les rĂ©gions les plus reculĂ©es de la province de Borno sont dĂ©jĂ  frappĂ©es par la famine depuis la fin de l’annĂ©e dernière. Le dĂ©sastre pourrait empirer, les agences d’aide Ă©tant dans l’impossibilitĂ© d’atteindre les victimes, selon l’Unicef.

     

    LE FIGARO – 24/02/2017

    «Il n’y aura pas d’expulsions massives» de Mexicains promet le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain

     

    Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson à son arrivée à l’aéroport international de Mexico

    Lors d’une visite Ă  Mexico, Rex Tillerson a tentĂ© de renouer le dialogue avec son voisin du sud. Mais rien n’est rĂ©glĂ© pour autant, tant sur la construction du mur que l’avenir des Ă©changes commerciaux.

    La visite du secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Rex Tillerson et du secrĂ©taire amĂ©ricain Ă  la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, John Kelly, ce jeudi Ă  Mexico, n’a pas permis d’Ă©claircir les nombreux points de dĂ©saccords entre les deux pays. Mais son objectif, moins ambitieux, est atteint: le dialogue est renouĂ©. Le prĂ©sident Enrique Pena Nieto a fini par accepter de recevoir les deux envoyĂ©s de la Maison-Blanche au palais prĂ©sidentiel de Los Pinos. Lors d’une rĂ©union prĂ©liminaire, le ministre des Affaires Ă©trangères, Luis Videragay Caso, a pu constater «le professionnalisme et la volontĂ© constructive» de ses interlocuteurs amĂ©ricains.

    Le seul sujet sur lequel des dĂ©clarations d’apaisement ont Ă©tĂ© prononcĂ©es concerne les expulsions de Mexicains sans papiers des États-Unis. «Soyons très très clairs: il n’y aura pas d’expulsions massives» a assurĂ© le secrĂ©taire amĂ©ricain Ă  la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, John Kelly. Ce dernier a Ă©galement assurĂ© que Washington «ne fera pas appel Ă  l’armĂ©e en matière migratoire». C’est un point de friction très sensible entre les deux pays. D’importantes manifestations ont Ă©tĂ© organisĂ©es au Mexique en dĂ©but de semaine pour protester contre le nouveau traitement rĂ©servĂ© aux migrants sans papiers.

    Les dĂ©clarations incendiaires du candidat Ă  la Maison-Blanche Donald Trump qualifiant les immigrĂ©s mexicains de «violeurs» et de «criminels» et annonçant l’expulsion de millions de Mexicains ont crispĂ© l’opinion publique mexicaine. Le durcissement dans l’application de la loi sur les clandestins a dĂ©jĂ  provoquĂ© l’expulsion de nombreux Mexicains, parfois installĂ©s depuis plusieurs annĂ©es aux États-Unis. «Avec Obama, il fallait commettre une erreur pour se faire expulser. Maintenant on peut vous dĂ©porter pour n’importe quoi» tĂ©moignait dans le quotidien espagnol El Pais Paz, un travailleur sans papier mexicain.

    Un suicide près du poste frontière de San Isidro

    La marge de manĹ“uvre des agents de l’immigration a Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duite. «Avant, ils pouvaient ne pas renvoyer tous les migrants entre leurs mains devant une juridiction, dĂ©taille Alex Galvez, avocat spĂ©cialisĂ© dans la lĂ©gislation sur les migrations. Maintenant, ils n’ont plus cette libertĂ©.» Il y a 11 millions de travailleurs sans papier aux États-Unis dont beaucoup sont lĂ  depuis des annĂ©es, ont fondĂ© une famille. Normalement un migrant prĂ©sent depuis plus de deux ans n’est pas expulsable mais, depuis quelques semaines, plusieurs d’entre eux qui n’Ă©taient pas en mesure de prouver immĂ©diatement leur prĂ©sence sur le territoire amĂ©ricain depuis plus de 24 mois ont Ă©tĂ© expulsĂ©s. L’un d’entre eux s’est suicidĂ© près du poste frontière de San Isidro mardi dernier.

    Ce voyage aura permis de faire, un peu, oublier les provocations de Donald Trump. Celui-ci avait fait des déclarations tonitruantes à Mexico après une rencontre avec le président Pena Nieto fin août 2016, laissant entendre que ce dernier était prêt à payer pour le mur que le locataire de la Maison-Blanche a promis de construire entre les deux pays, provoquant une crise politique à Mexico.

    Il y a quelques semaines, Donald Trump avait dĂ©clarĂ© quelques jours avant un voyage prĂ©vu Ă  Washington du prĂ©sident mexicain, qu’il n’Ă©tait pas la peine que ce dernier fasse le voyage s’il n’Ă©tait pas prĂŞt Ă  payer pour le mur. Le dĂ©placement a Ă©tĂ© annulĂ©. Donald Trump a promis de prĂ©lever une taxe sur l’argent envoyĂ© par les migrants mexicains Ă  leur famille pour financer l’ouvrage titanesque.

    Si la tension est lĂ©gèrement redescendue, les sujets qui fâchent sont toujours lĂ . Outre la construction de ce mur, les Ă©changes Ă©conomiques et le traitĂ© de libre-Ă©change de l’AmĂ©rique du Nord, l’Alena, sont fortement contestĂ©s par le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain. Le Mexique a prĂ©venu que si son voisin du Nord bloque l’importation de produits mexicains, les accords de coopĂ©ration en matière de migrations et de trafic de drogue pourraient ĂŞtre remis en cause, ce qui serait une catastrophe pour Washington.

    L’annulation d’un investissement de Ford au Mexique avait Ă©tĂ© très mĂ©diatisĂ©e. L’ouverture prochaine par le mĂŞme constructeur de deux centres de production dans ce mĂŞme pays l’est beaucoup moins. Pour la plupart des industriels, il semble impossible d’imposer des restrictions aux Ă©changes entre les deux pays et ils espèrent que les tractations qui vont s’ouvrir en juin autour de la rĂ©vision des accords de l’Alena se feront loin des dĂ©clarations provocantes du prĂ©sident Trump. Dans un climat apaisĂ©. Le voyage de Rex Tillerson et John Kelly Ă  Mexico Ă©tait un premier signe de cette volontĂ© d’apaisement de la part de l’administration Trump.

    Patrick Bèle

     

     

     

    Cordialement,

     

     

    Elena NATALITCH

    Service Presse, Communication / Formation

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