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Soyons SPORT !

2018-09-20T10:47:22+02:00

Voir aussi le Rugby

Boostez votre entreprise grâce au sport!

Tout démontre que le sport en entreprise améliore l’état d’esprit interne du personnel et la compétitivité de l’entreprise.

Paru dans la revue « Management » de Juin 2018

L’AME vous propose plusieurs possibilités (cliquer sur la ligne pour les détails) :

Adressez-vous à l’association !

Ceci est valable aussi bien pour la toute petite entreprise que pour la très grande,
à l’intérieur de l’entreprise ou en dehors.

Exemples et témoignages

Comment faire ? Voir le Guide pratique du sport en entreprise 

Voir l’étude menée par le MEDEF et le CNOSF et réalisée par le cabinet Goodwill Management.

RUGBY : INVITATION – SOIREE OSCAR MEILLEUR JOUEUR HIVER – HOTEL IBIS MASSY – 09 MARS 2017

2017-06-05T10:37:09+02:00Mots-clés : , |

[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/03/170309_Oscars.pdf »]

Revue de presse du MEDEF IDF du 01 Mars 2017

2017-03-02T07:00:11+01:00Mots-clés : , , |

 

 

::: ILE-DE-FRANCE

LE PARISIEN – 01/03/2017

Seine-et-Marne. Ce que le Grand Paris Express apportera

La carte du supermétro du Grand Paris Express montre les trois lignes et les quatre gares qui seront construites en Seine-et-Marne.

 

Quels sont les atouts du futur métro automatique pour la Seine-et-Marne ? Le département présente une exposition itinérante (voir encadré) pour mettre en valeur les avantages du Grand Paris Express (GPE) pour le 77.

Des trajets plus rapides La ligne 15 Sud reliera Noisy-Champs à Pont-de-Sèvres en 33 minutes contre 1 h 1 aujourd’hui (RER A et métro), à partir de 2022. La ligne 16 permettra d’aller de Noisy-Champs et Chelles à Saint-Denis Pleyel via Le Bourget RER en 26 minutes au lieu de 39, à partir de fin 2023. Pour aller de Noisy-Champs à Clichy-Montfermeil, le temps sera compressé à 7 minutes contre 56. A l’horizon 2030, la ligne 17, du Mesnil-Amelot au Bourget RER, passera par l’Aéroport Charles-de-Gaulle. De Chelles, il faudra 26 minutes seulement pour rejoindre l’aéroport. La Seine-et-Marne est concernée par 5 km de la ligne 16 et par 4 km sur la ligne 17 Nord, contre 200 km en tout en Ile-de-France.

240 000 déplacements A terme, 240 000 déplacements seront effectués par jour sur l’ensemble des gares GPE de Seine-et-Marne*. Des interconnexions se feront entre les lignes de RER A (à Noisy-Champs) et le RER E et la ligne P du Transilien (à Chelles et Bry-Villiers-Champigny). « Des gares routières proches des gares du GPE, des parkings relais et des stationnements pour les vélos doivent être créés. Les réseaux de bus en rabattement sur les gares du GPE devront être réorganisés et développés pour irriguer au mieux les territoires voisins », indique Jean-Jacques Barbaux (LR), président du département. A noter que 41 880 habitants vivent dans un rayon de 1 km autour de l’ensemble des gares GPE situées dans le département**.

De l’emploi… La Communauté d’agglomération Paris Vallée de la Marne, la Société du Grand Paris (SGP), les villes de Champs-sur-Marne et Chelles vont signer prochainement « une convention pour le développement de l’emploi dans les territoires du Grand Paris Express, d’une durée de 5 à 7 ans, visant la mise en œuvre opérationnelle des clauses sociales et au développement de l’emploi local, liés au déploiement des chantiers du Grand Paris Express sur le territoire » indique la SGP. Une convention du même type devrait être conclue avec la Communauté d’agglomération Roissy Pays de France.

…et du logement L’arrivée du GPE dans la commune de Champs-sur-Marne contribuera à renforcer la Cité Descartes dans son rôle de cluster de la ville durable avec à terme « près de 15 000 nouveaux logements » et « plusieurs centaines de milliers de mètres carrés de bureau ». A Chelles, la gare s’inscrit dans le projet d’aménagement du centre-ville. « Un partenariat portant sur l’utilisation de déblais du GPE a permis l’aménagement d’un parc urbain, sur le site Sempin, situé sur les communes de Chelles et Montfermeil », ajoute la SGP. Enfin sur la plate-forme aéroportuaire CDG, la gare viendra desservir le nouveau terminal (T4).

Une exposition itinérante tourne depuis fin novembre

Ce sont les communes qui contactent le département pour recevoir l’exposition itinérante. Depuis fin novembre, elle a été visible dans sept communes : Moussy-le-Neuf, Lésigny, Presles-en-Brie, La Grande-Paroisse, Esbly et Penchard. « Esbly est située à 10 minutes de Chelles en Transilien. Il y aura une correspondance avec la ligne 16 du Grand Paris Express en 2023. Nous pensions que cela pouvait intéresser nos administrés. Cela permettra de raccourcir leur temps de trajet vers l’aéroport Charles-de-Gaulle et vers la banlieue », explique René Garcher, maire-adjoint chargé de l’urbanisme à la mairie d’Esbly. En 2015, il y avait chaque jour en moyenne 3 860 montants en gare d’Esbly sur la ligne P du transilien, un chiffre en progression de 16 % par rapport à 2012. A la descente, 548 voyageurs étaient enregistrés. L’exposition sera prochainement visible à Montgé-en-Goële et Ozoir-la-Ferrière.

*En prenant en compte les deux gares desservant l’Aéroport Charles-de-Gaulle.**En dehors de la gare Charles-de-Gaulle T4.

 

Julie Olagnol

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 01/03/2017

Assurance-chômage : le Medef entrouvre la porte

Le patronat a transmis mardi aux syndicats un projet d’accord qui évoque les contrats courts mais écarte tout système de « bonus-malus » sur ceux-ci.
Les représentants des salariés jugent le texte « inacceptable ».

C’est ce qu’on appelle une ouverture. Le projet d’accord que le patronat a transmis mardi aux syndicats intègre un nouvel article 2 qui aborde le sujet extrêmement sensible des contrats courts. Cette ouverture reste cependant très timide. Là où les représentants des salariés réclament la mise en place d’un système de bonus-malus de cotisation pour pénaliser les employeurs abusant des contrats précaires, l’article 2 du texte, qui va servir de base aux discussions à partir de mardi prochain se contente d’évoquer une « incitation sectorielle de modération du recours aux contrats de travail très courts ».

Pour le patronat, leur surconsommation ne relève pas d’une « logique d’optimisation » contrairement à la « permittence », liée à des conditions d’indemnisation trop avantageuses qui poussent à alterner périodes courtes d’emploi et de chômage, dont le président du Medef, Pierre Gattaz, a fait son cheval de bataille. Elle vise à répondre « dans le cadre actuel de la réglementation du travail à des contraintes opérationnelles fortes », note le document qui pointe les « secteurs en tension ». Très prudent, le patronat prône avant tout un diagnostic via « un indicateur robuste et pérenne […] afin de caractériser les situations sectorielles de recours  ».

Incitations pertinentes

Mais pas question de sanctionner des pratiques ou de les interdire : il est proposé en cas de consommation « sensible [ment] » supérieure à la moyenne, d’ « incit [er] à ouvrir des négociations en vue de déterminer les raisons du recours aux contrats très courts, […] et de mettre en place des incitations pertinentes qu’elles soient d’ordre juridique ou économique, permettant de modérer [leur] utilisation au sein desdits secteurs lorsque cela est possible ». Cette rédaction ménage ceux qui, au Medef, étaient vent debout contre toute ouverture du dossier des contrats courts et étaient prêts à passer la main à l’Etat sur l’assurance-chômage.

Mais elle a été très mal reçue par les syndicats. « Reprendre le texte de juin et ajouter une demi-page sur les contrats courts sans une once de recettes supplémentaires, c’est se fiche [r] du monde », s’emporte Michel Beaugas, le négociateur de FO, pointant également l’absence d’évolution sur le dossier des chômeurs seniors. Le projet patronal continue à prévoir un relèvement de 50 à 59 ans pour bénéficier d’une durée d’indemnisation rallongée. « La vérité est que le patronat a comme seul mandat de négociation le saccage des droits des chômeurs », a pour sa part dénoncé la CGT dans un communiqué. La proposition patronale est « inacceptable en l’état, il va vraiment falloir négocier sur les contrats courts et les seniors », a tweetté Véronique Descacq, en charge du dossier à la CFDT.

La séance de mardi, premier rendez-vous hebdomadaire d’une série de quatre, s’annonce très tendue. « La rédaction du texte ne correspond pas à ce qui nous a été dit lors de nos derniers contacts », déplore un syndicaliste qui souligne que « le problème, c’est que le calendrier ne permet pas la stratégie des petits pas, nous n’avons qu’un mois pour négocier ! » La seule autre modification significative du projet patronal par rapport à la version de juin dernier porte la marque de l’actualité de ces derniers mois et… de la campagne électorale. Il propose que le groupe de travail que le patronat veut voir réfléchir à « une assurance-chômage moins coûteuse » traite « notamment des évolutions des formes de relations de travail ». Le patronat veut qu’il cherche aussi « à caractériser les situations de ces nouveaux travailleurs indépendants » et qu’il « identifie l’impact du développement de ces formes d’emploi sur le régime d’assurance-chômage et, le cas échéant, les évolutions de la réglementation à envisager ».

Leïla de Comarmond

 

 

LE FIGARO – 01/03/2017

Assurance chômage : le Medef fait un petit geste sur les contrats courts

Après l’échec de juin 2016, les négociations sur l’assurance chômage vont reprendre en mars. Le patronat veut inciter à modérer le recours aux contrats très courts.

Le patronat a envoyé ce mardi aux syndicats sa nouvelle proposition de révision de la convention d’assurance-chômage. Ce document doit servir de base à la négociation qui a officiellement repris le 15 février et dont la prochaine – en fait vraie première – séance a été fixée au mardi 7.

Un texte dit «martyr» dont il ne restera pas grand-chose dans le projet d’accord fin mars et qui doit permettre à chaque centrale, en réalité, de fixer ses lignes rouges et marges de négociation. Ce texte patronal reprend le projet de protocole d’accord qui avait été proposé il y a neuf mois aux syndicats, juste avant que la négociation échoue. Le même texte donc, mais avec deux modifications majeures. D’abord, l’ajout d’un article 2, sur les contrats courts, qui a en grande partie conditionné le retour de tous les protagonistes à la table des discussions.

Incitations sectorielles

La CDFT défend en effet un barème de cotisations patronales dégressif selon la durée des contrats et FO, un système de bonus-malus

Comme il l’avait annoncé, le Medef propose ainsi d’instaurer non pas une nouvelle surcotisation des CDD (notamment de moins d’un mois) mais un système d’incitations sectorielles «d’ordre économique ou juridique», précise-t-il sans en dire plus, «permettant de modérer l’utilisation des contrats très courts au sein desdits secteurs lorsque cela est possible».

Les syndicats qui plaident pour un dispositif plus contraignant ne se contenteront toutefois pas de ces déclarations de bonne intention. La CDFT défend en effet un barème de cotisations patronales dégressif selon la durée des contrats et FO, un système de bonus-malus. L’inconnue reste la marge dont disposera Alexandre Saubot, le chef de file patronal et n° 2 du Medef en charge du social, pour s’éloigner de la proposition initiale et coller à l’une des options syndicales sur la table. Le second ajout du texte s’adresse à l’État. Le Medef demande ni plus ni moins que la révision du mécanisme de contribution du régime d’assurance-chômage au budget de Pôle emploi. «Le montant de la contribution versée par l’Unedic ne pourra être supérieur au montant de la dotation versée par l’État», propose le patronat, soit… 1,5 milliard d’euros. Si l’exécutif accepte ce point, l’économie pour l’Unedic – qui verse chaque année 10 % de ses ressources à Pôle emploi, soit 3,5 milliards en 2016 – sera considérable et le manque à gagner pour Pôle emploi, conséquent (de l’ordre de 2 milliards).

Le patronat n’a en revanche pas modifié sa proposition sur les seniors. Il souhaite reporter à 57 ans, au lieu de 50 aujourd’hui, la borne d’entrée dans cette filière qui permet aux demandeurs d’emploi d’être indemnisés – s’ils ont suffisamment cotisé – trois ans au lieu de deux. Une proposition, là encore, que les syndicats entendent assouplir. La CFDT serait ainsi partisane de remonter le seuil d’entrée à 55 ans, FO à 52.

 

L’OPINION – 01/03/2017

Assurance-chômage: comment le Medef compte enrayer la dégradation des comptes

 

Alexandre Saubot, chef de file patronal de la négociation Unédic

Indemnisation des seniors, calcul de l’indemnité journalière, limitation des CDD courts dans certains secteurs… Le patronat met sur la table ces sujets alors que la situation des comptes l’Unédic s’aggrave : 37,5 milliards d’euros de dette prévus fin 2018

Le Medef vient d’envoyer aux centrales syndicales plusieurs mesures pour réduire le déficit de l’assurance-chômage, alors même que l’Unédic vient de transmettre ses prévisions financières pour 2017 et 2018. Les partenaires sociaux se sont donnés jusqu’au 28 mars pour se mettre d’accord et acter une nouvelle convention.

Le projet d’accord sur l’assurance-chômage que le Medef a envoyé mardi aux syndicats fait une quinzaine de pages et vise un milliard d’euros d’économies. Pour cela, le patronat propose de limiter la « permittence » (les allers-retours abusifs entre emploi et chômage), de revoir l’indemnisation des seniors, mais aussi de limiter la multiplication des contrats courts…

Une première partie du texte concerne les modalités de calcul et de versement de l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Le Medef le rappelle : « Il s’agit d’éviter les logiques d’optimisation à la fois du côté de l’employeur et du salarié et mettre fin à des situations inéquitables ». En effet, dans certains cas, un chômeur a intérêt à enchaîner plusieurs contrats très courts plutôt qu’un contrat un peu plus long. Il y gagne financièrement et l’allocation-chômage n’est plus un revenu de remplacement mais de complément. Une anomalie que de nombreux syndicats sont prêts à corriger.

Pour ce faire, le Medef propose une nouvelle équation qui – grosso modo — reviendrait à baisser d’un tiers le niveau des allocations versées aujourd’hui, pour ceux qui jouent de cette « permittence ». Seul hic, selon plusieurs sources syndicales, « le niveau proposé par le Medef est trop bas et n’incitera pas les gens à reprendre un travail. » La discussion va donc porter sur le niveau du curseur.

Indicateur objectif. Sur la question des contrats courts, le patronat se montre plus prudent. Il propose d’ouvrir des négociations dans les secteurs où il y a « une accentuation du phénomène de réembauche d’un même salarié par le même employeur » et suggère de « convenir d’un indicateur objectif » qui prendrait en compte tous les secteurs. Ceux qui seraient au-dessus de cet indicateur « seront incités à ouvrir des négociations en vue de déterminer les raisons du recours aux contrats très courts, quelles qu’elles soient, au regard des tensions du travail, et à mettre en place des incitations pertinentes, pour modérer l’utilisation de ces contrats très courts, lorsque cela est possible ». Les mots sont pesés — n’apparaît pas le terme taxation — pour ne pas raviver les vives polémiques internes au Medef. Mais les syndicats veulent un système de bonus-malus de cotisations. La CFDT prévient déjà que « la proposition est inacceptable en l’état » et qu’il va « falloir vraiment négocier sur les contrats courts ». Cette mention des contrats courts par le patronat est pourtant déjà une avancée : en juin, le Medef refusait d’aborder le sujet, ce qui avait contribué à empêcher tout accord.

L’autre point sensible est l’indemnisation des seniors. Le Medef propose de changer les règles pour les plus de 50 ans. La durée maximale de versement de l’allocation-chômage passerait de trente-six à vingt-quatre mois pour les 50- 55 ans. Cette proposition promet de susciter des oppositions du côté de la CGT et de FO, mais la CFDT devrait valider. Pour les seniors entre 55 ans et l’âge de la retraite, le Medef propose un système progressif par étapes. Ainsi pour les personnes dont l’âge est supérieur ou égal à 57 ans, et strictement inférieur à 59 ans au moment de l’ouverture des droits au chômage, la durée d’indemnisation serait de 30 mois, avec des exigences un peu assouplies sur la période travaillée auparavant. En revanche, les plus âgés (59 ans et plus), verraient leur durée d’indemnisation de 36 ans maintenue afin de ne pas mettre en difficulté ces chômeurs en attente de leur retraite. Sur le volet seniors, le Medef propose aussi des systèmes d’incitation à la formation, via la mobilisation du compte personnel de formation (CPF). Mais là encore, les syndicats risquent de tiquer car cela nécessite que le senior active son CPF. Rien n’est mentionné, par ailleurs, sur le payeur de ces formations.

Prévisions de l’Unédic. L’ensemble de ces propositions intervient dans le cadre très particulier de cette négociation, qui se situe en pleine période électorale. Quoiqu’ils en disent, patronat et syndicats sont sensibles aux dires des candidats à la présidentielle, qui promettent la nationalisation du régime (Macron) ou encore des mesures drastiques pour résorber les 30 milliards de dette (Fillon). La situation économique pèse aussi sur les échanges. Et ce d’autant plus que selon l’Unédic, qui a présenté ce mardi ses prévisions, l’endettement pourrait atteindre plus de 37,5 milliards d’euros à la fin de l’année 2018.

Et alors que l’organisme paritaire table sur une reprise, celle-ci serait finalement peu porteuse en termes d’emplois. L’Unédic prévoit en effet la création de 135 000 emplois en 2017 puis de 113 000 postes en 2018. Et d’anticiper une lente réduction du nombre de demandeurs d’emplois inscrits. En catégorie A, le nombre de chômeurs a baissé de 107 000 personnes en 2016 ; cette tendance devrait se poursuivre en 2017 et 2018.

Fanny Guinochet

 

 

LES ECHOS – 01/03/2017

Assurance-chômage : vers une légère décrue du déficit cette année

 

Le déficit 2017 de l’assurance-chômage sera réduit à 3,6 millliards d’euros en 2017, selon les dernières prévisions.

La prévision de déficit de l’Unédic a été ramené à 3,6 milliards en 2017, soit 213 millions de moins que prévu en septembre.

Comme chaque année à pareille époque, l’Unédic a actualisé ses prévisions financière à court et moyen terme. Conclusion ? Du mieux en lien avec l’amélioration du marché du travail, mais pas suffisamment pour exonérer les partenaires sociaux, qui gèrent l’assurance-chômage , de trouver des économies.

Le consensus des économistes table désormais sur une progression du PIB de 1,3 % en 2017 et de 1,4 % en 2018. L’inflation est attendue en hausse de 1,3 % ces deux années. Dans ce contexte, les créations d’emplois dans le privé s’élèveraient à 135.000 cette année et 113.000 l’an prochain. C’est nettement moins qu’en 2016 (+218.000), mais nettement mieux que ce qu’attendait l’Unédic dans sa dernière prévision de septembre (+76.000 et +66.000 respectivement). L’explication ? Du côté positif: une croissance un peu plus forte. Du côté négatif, le ralentissement des effets de la prime à l’embauche dans les PME ou des mesures de baisse des charges des entreprises.

Le nombre de chômeurs repartirait à la hausse

Le nombre de demandeurs d’emplois sans activité progresserait de 47.000 en 2017. Là encore, c’est nettement moins bon que le recul de 107.400 l’année dernière. Mais c’est nettement mieux que la hausse de 79.000 anticipée en septembre. Les tendances sont les mêmes pour les chômeurs de catégories B ou C, c’est-à-dire en activité réduite. Le taux de chômage au sens du BIT ressortirait à 9,8 %, stable.

Résultat, l’Unédic a confirmé sa prévision de déficit pour 2016, attendu à hauteur de 4,2 milliards d’euros. Pour 2017, ses experts l’estiment désormais un peu moins de 3,6 milliards, soit 213 millions de mieux qu’en septembre. Et à 3,9 milliards l’année suivante, exercice aux termes duquel la dette cumulée serait de 37,5 milliards.

A quelques centaines de millions près, les nouvelles prévisions financières de l’assurance-chômage sont donc conformes à celles de septembre. Mais ce sont surtout les prochaines qui compteront. Celles qui, en cas d’accord des partenaires sociaux prendront en compte la nouvelle convention. Par la suite, il faudra aussi intégrer, la politique d’emploi du futur gouvernement.

Alain Ruello

 

 

LE FIGARO – 01/03/2017

La croissance française moins forte en 2016 qu’en 2015

Les chiffres de l’Insee publiés ce mardi confirment que le PIB n’a progressé que de 1,1% sur l’ensemble de l’année, une hausse nettement inférieure aux prévisions.

Les chiffres sont confirmés. La croissance de l’économie française a bien atteint 0,4% au quatrième trimestre 2016 et s’est donc établie à 1,1% sur l’ensemble de l’année, selon une deuxième estimation publiée, ce mardi, par l’Insee. Ces chiffres sont conformes aux premières estimations de l’Insee rendues publiques le 31 janvier. Au quatrième trimestre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a accéléré après la légère hausse de 0,2% au cours des trois mois précédents. Mais ces chiffres, pour 2016, sont inférieurs de 0,1 point par rapport à 2015 où la croissance avait atteint 1,2%. En outre, la hausse de 2016, dernière année pleine du quinquennat de François Hollande, est inférieure de 0,3 point à la prévision du gouvernement, qui avait réajusté sa prévision de 1,5% à 1,4% à l’automne.

Dans le détail, les dépenses de consommation des ménages ont accéléré en 2016, augmentant de 1,8% après une progression de 1,5% en 2015, portées «notamment par les achats en biens d’équipement du logement au premier semestre», selon l’Insee. De même, l’investissement s’est mieux porté, en particulier celui des entreprises qui a crû de 4% l’an dernier, après une hausse de 2,7% en 2015. Il a notamment accéléré au quatrième trimestre après deux trimestres plus moroses, les chefs d’entreprise ayant anticipé la fin du dispositif de suramortissement fiscal sur les investissements productifs, prévue en avril.

Un commerce extérieur qui pèse

Mais l’investissement des administrations publiques a pour sa part continué de reculer, mais à un rythme nettement moins fort qu’en 2015 (-0,6% contre -3,9%). Les exportations ont marqué le pas, ne progressant que de 1,1% en 2016 contre une hausse de 6% un an auparavant. Les importations ont également ralenti, mais moins fort que les exportations (+3,7% après +6,4%), ce qui explique que le solde extérieur a pesé davantage sur la croissance en 2016 qu’en 2015 (-0,8 point après -0,3 point).

La production a, de son côté, augmenté un peu plus qu’en 2015 (+1,4% après +1,3%), rebondissant notamment dans la construction. Mais la production agricole a fortement diminué (-5,7% après -2,2%), «en raison de conditions climatiques défavorables» selon l’Insee, ce qui a particulièrement pesé sur la croissance. Selon l’Insee, la croissance de l’économie française devrait augmenter de 0,4% aux premier et deuxième trimestre 2017.

 

LES ECHOS – 01/03/2017

Les maires donnent un coup d’arrêt aux hausses d’impôts locaux

 

Quarante des plus grandes communes de France ainsi que la plupart des intercommunalités ont décidé de ne pas augmenter leurs taux de taxes d’habitation et de taxes foncières pour 2017.

De Saint-Denis à Nantes ou Bordeaux, les quarante plus grandes villes de France ont voté des taux stables pour l’année 2017, selon notre enquête.

Après la tempête, c’est une mer d’huile qui s’annonce pour la fiscalité des grandes villes. L’examen par « Les Echos » des budgets primitifs votés ces deux derniers mois montrent que tous affichent des zéros dans l’évolution des taux de taxes d’habitation et de taxes foncières pour 2017. C’est le cas des quarante plus grandes communes de France ainsi que de la plupart des intercommunalités. L’an dernier, la moyenne des taux de ces taxes avait grimpé de 1 %, après une hausse de 1,8 % en 2015.

Un mouvement général

Un expert des finances locales rappelle que cette situation est plutôt classique à l’attaque de la troisième année d’un mandat municipal, sauf que cette fois la baisse des dotations financières de l’Etat complique singulièrement les équations budgétaires des élus. La tendance est d’autant plus remarquable que le législateur a fixé à 0,4 % la revalorisation des bases, refusant la généreuse hausse de 1 % des années précédentes qui dépassait nettement l’inflation. L’an dernier, les édiles s’étaient reposés sur cette revalorisation pour faire preuve de modération : les deux-tiers des maires des grandes villes n’avaient pas touché aux taux.

Cette année, le mouvement est général même parmi le tiers restant. C’est le cas de Clermont-Ferrand qui avait la palme de la hausse du taux de taxe d’habitation l’an dernier (5,8 %). Ou de Toulouse qui s’était distinguée en 2015 en augmentant de 15 % la taxe d’habitation et la taxe foncière. Sa métropole avait à son tour appliqué 7 % de hausse des taux l’an dernier. La communauté de Nantes n’avait pas hésité à voter 18,5 % de revalorisation de la taxe d’habitation en 2016. Lille, qui caracolait au sommet du niveau de taux (46 %) dans l’étude 2016 du Forum pour la gestion des villes, a fait le même choix. Sans surprise, Le Havre enchaîne une huitième année de stabilité, quand Nice interrompt deux ans de baisse de ses taux. Même les villes moins favorisées comme Montreuil ou Saint-Denis ont choisi d’épargner leurs contribuables.

Quid des départements

Cela ne signifie pas pour autant un gel des impôts locaux pour les habitants. Outre la hausse de 0,4 % due aux bases, ils pourraient sentir passer la part départementale qui entre dans le calcul de la taxe foncière. Le responsable d’une association d’élus juge que « c’est devenu très risqué pour un maire d’afficher des taux en hausse, vis-à-vis de son assemblée ou de sa population. Seuls les départements peuvent encore le faire car ils sont moins proches de la population et ils ont l’excuse absolue des difficulté de financement du RSA ». D’autant que la baisse des dotations supportée par les villes a, cette année, été deux fois moins forte que prévu à l’origine.

Il reste aussi aux élus des grandes villes une poignée de leviers pour maintenir une épargne brute raisonnable, au-delà des plus simples déjà utilisés comme la fiscalité, la baisse des investissements et les coupes dans les subventions aux associations. Il faut s’attendre à ce que les villes « ajustent » les tarifs municipaux, dopent les taxes de poche (terrasse, stationnement, etc.), optimisent leurs achats, fassent de la « gestion de patrimoine » (vendre), développent le mécénat, voire « révisent leur périmètre d’intervention ». Comprendre une révision à la baisse du service public : horaires d’ouverture, fréquence des bus, etc.

Trois situations différentes, une même décision

Décision in-extremis à Mulhouse. Le conseil municipal de la ville alsacienne a opté fin décembre pour la stabilité fiscale. « Suite à la baisse des dotations de l’Etat, nous avions annoncé trois ans de hausse à 3 % en 2014, mais la loi de finances 2017 nous a permis au final d’éviter une troisième hausse », explique l’adjoint aux finances Philippe Maitreau. Le débat reste néanmoins en cours à la communauté d’agglomération.

Bordeaux mise sur son attractivité. Bordeaux est typique des métropoles en expansion du flanc ouest de la France. Comme Nantes ou Rennes, la ville explique miser sur son attractivité et son dynamisme démographique pour « anticiper 1,2 % de hausse des bases ». Ces villes prospères tablent aussi sur les recettes immobilières, assument de futures hausses de tarifs et comptent sur un essor du mécénat.

Saint-Denis a dégagé des marges. Après un bond de 10 % en 2015, la commune de Seine-Saint-Denis prévoit de voter une fiscalité stable jeudi en débat d’orientation puis dans son budget en mars. « La hausse de 2016 et de gros efforts sur les dépenses offrent des marges de manoeuvres cette année. Nous pourrons accompagner notre dynamisme démographique, soit un groupe scolaire tous les ans » indique Erwann Le Guern, adjoint aux finances.

 

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 01/03/2017

Ventes d’armes : la France a battu un record historique en 2016

L’industrie française a exporté pour plus de 20 milliards d’euros de matériels militaires.

En 2016, les exportations françaises d’armement ont battu un record historique, à plus de 20 milliards d’euros. C’est deux fois plus que la commande nationale. Et, au bas mot, 3 milliards de plus qu’en 2015 qui était déjà un grand millésime. La performance de la France est sans doute bien supérieure. «Nous avons été conservateurs en comptabilisant la part française (DCNS et ses sous-traitants, NDLR) du contrat australien dans les sous-marins à 6 milliards d’euros. C’est une fourchette basse. À cela s’ajoutent 14 milliards de contrats dont les plus emblématiques ont été les Rafale vendus à l’Inde et les hélicoptères Caracal commandés par le Koweït», détaille le ministère de la Défense.

Grâce à ces grands contrats mais aussi au renforcement du «socle» de commandes plus modestes, «la France est, depuis deux ans, le numéro deux mondial des exportations militaires, loin derrière les États-Unis (40-50 milliards), mais ex aequo avec la Russie», précise-t-on à l’hôtel de Brienne.

L’année 2015 a marqué un tournant pour les industriels, que 2016 a confirmé. «Nous avons enregistré une forte hausse des prises de commandes à 1,8 milliard d’euros dans la défense, en 2016. Pour la première fois depuis longtemps, le book-to-bill est supérieur à 1», explique Philippe Petitcolin, PDG du motoriste Safran. Patrice Caine, le patron de Thales, ne dit pas autre chose.

Après un point bas en 2012, le volume des affaires gagnées à l’international par la France a quintuplé. Les industriels ont bénéficié d’une situation géopolitique favorable. Les attentats terroristes, la lutte contre l’État islamique, la déstabilisation du Moyen-Orient, les tensions en mer de Chine mais aussi aux frontières pakistano-indiennes et chinoises ont entraîné un réarmement général. Les États qui avaient baissé la garde ont compris qu’ils devaient investir davantage dans la défense et la sécurité tandis que les autres accélèrent. En 2016, le niveau des exportations a atteint son «plus haut volume depuis la fin de la guerre froide», selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri).

Cohérence française

Mais la géopolitique n’explique pas tout. Les industriels français gagnent des contrats car le politique a su créer les conditions de la confiance et établir les bases d’un partenariat stratégique avec les pays clients. À cet effet, Jean-Yves Le Drian a parcouru 1,5 million de kilomètres (409.000 en 2016) depuis son arrivée à l’hôtel de Brienne. L’infatigable ministre de la Défense a effectué un total de 65 déplacements au Moyen-Orient, de 7 voyages en Inde et 3 en Australie. Avec son cabinet, il a mis en place une méthode et une équipe France dans laquelle chacun – politique, armée, industriels – est à sa place et joue dans son compartiment. D’où une grande cohérence de l’offre française. L’industrie est, en outre, en mesure de fournir une panoplie d’armements haut de gamme et sophistiqués dans tous les domaines: terrestre, naval, aérien et spatial.

Certains industriels à l’instar de DCNS avec Gowind, ont aussi développé des gammes dédiées à l’exportation. Les armements français ont acquis une grande crédibilité auprès des armées étrangères. Ils ne sont pas seulement exposés dans les salons ou présentés lors de démonstrations, ils sont «combat proven» car utilisés au quotidien par les armées françaises sur les théâtres d’opérations (Afrique, Irak…).

Enfin, la France a acquis un savoir-faire en matière de packages (matériels, formation, maintenance, services) et de transfert complet de technologie. Un atout alors que la plupart des pays clients exigent des retombées pour leur économie.

Véronique Guillermard

 

 

LE MONDE – 01/03/2017

Transdev et Renault-Nissan s’associent dans le véhicule sans conducteur

Le quatrième constructeur mondial et le leader du transport public vont tester des voitures électriques autonomes consacrées au transport à la demande.

Avant, c’était simple. Il y avait d’un côté l’automobile et de l’autre les transports en commun. Et en à peine quelques mois, tout a changé. Désormais, cette différence s’estompe, cette frontière s’efface sous les coups de boutoir des nouvelles technologies et de l’économie numérique.

Le dernier épisode en date de cette mutation est spectaculaire. Lundi 27 février, dans le cadre du Congrès mondial de la téléphonie mobile à Barcelone, Renault-Nissan et l’opérateur de transports en commun Transdev ont annoncé avoir conclu un partenariat pour développer des services de transport public à la demande utilisant des voitures électriques et autonomes.

Les entreprises « vont collaborer pour développer un système de transport complet et modulaire pour permettre aux clients de réserver des trajets, et aux opérateurs de mobilité de surveiller et opérer des flottes de voitures autonomes », ont-elles précisé dans un communiqué commun. Ce partenariat débutera par des expérimentations sur le plateau de Saclay, au sud-ouest de Paris, avec des voitures électriques Renault Zoé, combinées à « la plate-forme de répartition à la demande, de supervision et de routage élaborée par Transdev », expliquent les deux sociétés.

« Nous changeons d’échelle »

L’événement n’est pas anodin. C’est la première fois que l’un des leaders mondiaux du transport public – le français Transdev – s’associe à un constructeur automobile majeur dans le but d’inventer un futur « business » commun. Car il s’agit bien de cela : renouveler des modèles économiques différents en les faisant converger. Les constructeurs automobiles espèrent trouver dans les services de mobilité une piste nouvelle de croissance ; les opérateurs traditionnels de transport public cherchent une porte de sortie face à l’ubérisation de leur activité.

L’un comme l’autre ont choisi à travers ce partenariat une alliance avec un acteur d’envergure. Transdev (dont l’actionnaire principal est la Caisse des dépôts) est « l’un des opérateurs de mobilité multimodale les plus importants au monde », remarque Ogi Redzic, vice-président de l’alliance franco-japonaise, chargé des véhicules connectés et des nouvelles mobilités.

« Avec l’Alliance Renault-Nissan, nous changeons d’échelle », se félicite Yann Leriche, directeur de la performance de Transdev. Ce dernier, qui réalise 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires (vingt fois moins que l’entité Renault-Nissan), a déjà mis en place une dizaine de projets pilotes de transport public par véhicule autonome. Transdev fait rouler en particulier un minibus sans conducteur au sein de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). En ce moment même, l’opérateur réalise un tour des Etats-Unis avec une navette autonome.

Des pistes de croissance

Même si elle n’est pour le moment qu’un simple partenariat de recherche visant à tester des technologies en développement, l’association avec Renault-Nissan est essentielle pour Transdev. « Cela va nous permettre de mettre les mains dans la voiture, sa technologie, ses algorithmes, explique M. Leriche. C’est fondamental pour garantir sécurité et qualité de service à nos clients. »

Transdev peut espérer aussi que cette coopération lui permettra de trouver à terme des solutions à certaines de ses difficultés actuelles. L’opérateur est leader de la mobilité à la demande en porte-à-porte, à Londres (où il fait fonctionner une plate-forme de taxis) et aux Etats-Unis. Là-bas, il opère plusieurs flottes de taxis ou des services équivalents comme des minivans qui font la liaison avec des aéroports. Il y subit de plein fouet la concurrence d’Uber et de Lyft, les plates-formes de VTC. Transdev a dû d’ailleurs se séparer de ses taxis de Las Vegas, déficitaires. Une offre sans chauffeur constituerait une option intéressante pour ce type d’activité.

Côté industriels de l’automobile, les offres de partage de véhicule sont déjà nombreuses. Mais, plusieurs constructeurs voient aussi dans le petit transport en commun sans conducteur des pistes de croissance. Ford en fait une priorité et veut proposer aux sociétés de taxis des flottes de véhicules autonomes dès 2021. Quant à Uber, il a choisi Volvo comme partenaire dans la course contre la montre qu’il a entrepris pour disposer au plus vite des véhicules sans chauffeur indispensables à sa survie.

Éric Béziat

 

 

LE FIGARO – 01/03/2017

Valeo manifeste un insatiable appétit de croissance

 

Jacques Aschenbroich, PDG du groupe Valeo, a présenté, mardi à Londres, son deuxième plan stratégique à cinq ans en l’espace de… deux ans.

L’équipementier automobile vise une progression de plus de 60% de son activité d’ici 2021.

L’ambition de Valeo est immense. Même le temps ne lui résiste pas. L’équipementier automobile a présenté, mardi 28 février à Londres, son deuxième plan stratégique à cinq ans en l’espace de… deux ans. «Nous avons été beaucoup plus vite que prévu au niveau de la croissance de l’activité mais également des prises de commandes, justifie Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo. Nous étions certains de dépasser les objectifs fixés en 2015. Nous avons donc décidé de les mettre à jour.»

Et la mise à jour est pour le moins ambitieuse. Valeo visait, dans le cadre de son plan précédent, 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2020. Désormais, l’équipementier compte réaliser 27 milliards d’euros en 2021, contre 16,5 milliards d’euros l’an dernier.

La croissance annuelle de l’activité sera supérieure à 10%, quand celle des ventes de voitures dans le monde n’est attendue qu’à 2,3%. Cette performance très supérieure à celle du marché s’explique par «une vague de croissances successives», selon le patron de Valeo. Dans les systèmes de propulsion, par exemple, le groupe bénéficie de la stratégie des constructeurs visant à optimiser les moteurs à combustion.

Marges historiques

Mais une deuxième vague d’activité vient de démarrer avec l’électrification des moteurs. Dans un premier temps, cela concerne l’hybridation, avant de passer aux moteurs électriques. La coentreprise que Valeo a créée l’an dernier avec Siemens dans ce domaine a déjà engrangé 1,6 milliard d’euros de commandes.

Le phénomène est identique dans les aides à la conduite. Aujourd’hui, l’activité concerne des systèmes d’assistance, avant de passer à la connectivité et, demain, d’embrayer sur les voitures réellement autonomes.

Pour saisir ces vagues de croissance, l’équipementier mise sur l’innovation. Les dépenses consacrées à la R&D sont considérables. En net, elles représentaient 5,8% du chiffre d’affaires en 2016, un niveau qui devrait rester sensiblement identique dans les prochaines années. Et les résultats sont au rendez-vous: «50% des prises de commandes réalisées l’an dernier portent sur des produits nouveaux, qui n’existaient pas il y a trois ans», se félicite Jacques Aschenbroich.

Dernier levier de croissance: les acquisitions. Le groupe en a réalisé plusieurs l’an dernier, en Allemagne, au Japon ou en Corée du Sud. «Nous visons des opérations ciblées qui nous apportent des technologies ou une couverture géographique complémentaire», détaille le patron de l’équipementier. La prise de contrôle du japonais Ichikoh a ainsi permis à Valeo de doubler l’activité réalisée avec Toyota. En dix ans, la part de l’Asie dans le chiffre d’affaires de Valeo est passée de 15% à 37%, après les dernières opérations.

Ce dynamisme ne se fait pas au détriment des marges ou de la capacité à générer de la trésorerie. Le groupe français vise une marge opérationnelle de 9% à l’horizon 2021, contre 8,1% enregistrée l’an dernier. Des niveaux jamais vus dans l’histoire de Valeo. De même, le groupe vise à doubler sa génération de trésorerie nette (free cash-flow) entre la période 2012-2016, où elle était de 2 milliards d’euros, et la période 2017-2021, où elle est attendue à 3,7 milliards d’euros. Un niveau parfois jugé modeste par les investisseurs, mais que le patron du groupe justifie par les investissements en R&D et en usines nécessaires pour financer la croissance. L’utilisation de ces liquidités ne se fera pas via le lancement d’«un programme de rachat d’actions, car nous avons encore suffisamment d’idées», explique Jacques Aschenbroich. Pas non plus de rapprochement structurant avec un autre grand acteur. «L’important n’est pas la taille globale, mais être numéro un ou deux mondial dans chacun de nos métiers. Et c’est le cas», justifie encore le patron de Valeo.

Cette confiance et ces ambitions élevées ont laissé de marbre les marchés financiers, le titre cédant même 0,31% en séance mardi 28 février. Il est vrai qu’il affiche une hausse de 71% sur trois ans. Un horizon temporel sans doute plus pertinent pour juger de la qualité d’un groupe qui reste industriel.

Emmanuel Egloff

 

 

LES ECHOS – 01/03/2017

Les banques françaises sur le toit de l’Europe

Les six groupes français ont dégagé 23,5 milliards d’euros de bénéfices grâce à leur diversification. En 2017, ils accélèrent encore leur digitalisation.

Le début d’année 2016 chahuté sur les marchés , les vagues de renégociation de crédits immobiliers provoquées par la faiblesse des taux d’intérêt ou encore le vote en faveur du Brexit n’auront pas eu raison de la santé des banques françaises. En 2016, leurs profits cumulés ont encore surpassé les résultats 2015, déjà revenus au niveau d’avant crise. Globalement, les six premiers groupes français ont généré un total de 23,5 milliards d’euros de bénéfices nets l’an passé, soit 660 millions de plus qu’en 2014.

Une performance éclatante face aux pertes de leurs concurrents européens Deutsche Bank , UniCredit ou RBS – encore aux prises avec de lourdes restructurations ou litiges hérités de la crise financière. Mais les champions français restent bien loin des résultats dégagés par les banques américaines : à elle seule, JP Morgan affiche un bénéfice net de 27,8 milliards de dollars en 2016 .

 « Les banques françaises n’ont pas de boulevards de croissance devant elles, si ce n’est sur des métiers spécialisés, et depuis la crise elles font particulièrement attention à leurs coûts . Mais grâce à leurs modèles de revenus diversifiés elles parviennent à obtenir des résultats résilients et des niveaux de rentabilité de 7 à 8 % », rappelle Romain Burnand, gérant chez Moneta.

Une inconnue, le volet réglementaire

De fait, en 2016, outre le bond de leurs revenus de banques de financement et d’investissement au second semestre, les banques françaises ont profité de la dynamique de leurs revenus d’assurance, de location de véhicules longue durée ou encore de gestion d’actifs. Et logiquement, dans un contexte de taux d’intérêt très bas, les acteurs les plus concentrés sur la banque de détail (la filiale de Crédit Agricole, LCL, ou La Banque Postale ) ont éprouvé davantage de difficultés à compenser la baisse de leurs revenus d’intérêts.

De ce point de vue 2017 s’engage mieux que 2016 : « Clairement, nous avons atteint un point d’inflexion dans la politique monétaire avec la remontée des taux longs fin 2016. Plus sensibles à la pente des taux du fait de la structure du marché de l’épargne et du crédit immobilier, les banques françaises devraient en profiter », estime Jérôme Legras, directeur de la recherche chez Axiom AI.

Reste que de nombreux chantiers de digitalisation et d’automatisation des métiers de banque de détail ont été lancés à l’occasion de la publication des comptes annuels, chez BPCE et BNP Paribas notamment. De leur succès dépendra la capacité des banques françaises à conserver leurs parts de marché, tout en serrant leurs coûts. Signe que les deux démarches sont étroitement liées, la robotisation des processus permettrait de diviser par neuf les coûts des banques, selon une étude de Deloitte.

L’autre grande inconnue de l’année 2017 concerne le volet réglementaire. Au point mort depuis le début de l’année, les négociations sur le parachèvement de la réforme Bâle III – rebaptisée « Bâle IV » par les banques opposées à ce chantier – pourraient amener les établissements à une nouvelle fois renforcer leurs fonds propres. Surtout, après le Brexit et l’élection de Donald Trump, le protectionnisme a fait une entrée en force dans la réglementation, ce qui pose question pour la compétitivité des banques européennes. Des questions qui se sont certainement invitées au menu de la rencontre prévue ce mardi entre le ministre de l’Economie, Michel Sapin, et le président de la Fédération bancaire française, Philippe Brassac.

Des robots en soutien des conseillers physiques

L’automatisation sera l’un des chantiers phares pour les banques françaises en 2017, mais sans remettre en cause la place de l’humain.

Les robots dans la banque, beaucoup en parlent, mais peu de clients en ont déjà rencontré ! Or parvenir à automatiser davantage la relation client sera clairement un des grands défis 2017 pour les banques françaises. Les « chatbots » – ces systèmes d’intelligence artificielle capables de converser avec les clients – en sont déjà le premier cas d’usage visible. Mais ils demeurent bien souvent limités à des sujets non bancaires. C’est le cas, par exemple, de Société Générale, qui a lancé une expérimentation en octobre dernier autour de la communauté du rugby.

Le mouvement devrait toutefois s’approfondir. « Nous vivons dans le domaine une vague d’expérimentations sans précédent », explique Damien Leurent, associé chez Deloitte. Les nouvelles possibilités d’usage vont par nature se multiplier, puisque le principe même des intelligences artificielles est de s’enrichir et d’apprendre au fur et à mesure.

Potentiellement, tous les aspects de la relation client sont concernés, depuis l’avant-vente (tarifs, réponse de principe sur un crédit…) jusqu’au suivi de dossiers ou le traitement des réclamations. Nombre de ces innovations ne seront pas directement perceptibles par le public, l’attente d’une relation humaine restant encore très forte. Ainsi, ces nouveaux outils digitaux ne devraient pas remplacer, mais plutôt « augmenter » le conseiller bancaire traditionnel . Ce dernier s’appuierait sur les outils d’intelligence artificielle, mais pas seulement. Les tâches administratives (comme le traitement d’une réclamation) vont rapidement connaître un degré de robotisation supplémentaire, synonyme de gain de temps pour le conseiller. Ainsi, l’automatisation des processus de gestion simple devrait encore gagner du terrain en 2017.

Sharon Wajsbrot et Edouard Lederer

 

::: POLITIQUE

L’OPINION – 01/03/2017

Accord Hamon-Jadot: le PS dans l’enfer vert

L’accord signé par les deux hommes ne fait pas seulement la part belle aux écologistes sur le plan électoral. Il remet aussi en cause quelques fondamentaux socialistes, et passe donc mal au sein de sa famille politique. Turbulences à gauche

Retour aux sources ce mercredi pour le candidat socialiste à l’élection présidentielle. Benoît Hamon effectue un déplacement en Bretagne, conclu par un meeting à Brest. Il a réuni pour la première fois mardi, à huis clos, dans son QG, rue du Château-d’Eau, à Paris, le « conseil parlementaire », composé des députés, sénateurs et eurodéputés qui le soutiennent.

C’est l’histoire d’un parti politique piégé par son propre candidat à la présidentielle. Sorti vainqueur, à la surprise générale, de la primaire de la gauche le 29 janvier, avec 58 % des voix, Benoît Hamon a signé le 23 février avec le candidat écologiste Yannick Jadot un « projet de plateforme présidentielle » qui va à rebours de trois décennies de discussions doctrinales au sein du Parti d’Epinay… et fait sérieusement tanguer la rue de Solférino, qui n’a pas eu son mot à dire.

L’historien Alain Bergounioux, directeur des études politiques au PS, a soulevé le problème, lundi soir, au bureau national : sur le nucléaire, qui a toujours divisé les socialistes, la position du PS est de parvenir à un « mix énergétique » dans lequel la part du nucléaire aurait vocation à diminuer, tandis que celle des énergies renouvelables augmenterait. Or la plateforme présidentielle PS-Verts prévoit beaucoup plus radicalement, et sans que les socialistes n’en aient jamais débattu, le zéro nucléaire d’ici à vingt-cinq ans.

Un ministre écologiste ne croit cependant pas à cet engagement de papier, et sourit de la formulation retenue, celle d’une « sortie progressive et intégrale du nucléaire à horizon de 25 ans » : « Faites-leur dire qu’ils fermeront 17 réacteurs d’ici 2025, et l’on en reparlera ! » De fait, Guillaume Balas, député européen et coordinateur du projet de Benoît Hamon, qui a participé aux discussions avec les Verts, souligne que cet engagement « ne change pas grand-chose pour le quinquennat qui vient », puisqu’il ne fait que reprendre « la fermeture des premiers réacteurs », un engagement déjà pris (et non tenu) par François Hollande en 2012.

Conférences de consensus. Autres points durs, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Sur ces deux chantiers, Benoît Hamon promet des « conférences de consensus ». Soit deux couleuvres à avaler, pour les socialistes de Loire-Atlantique et pour ceux de Savoie, qui soutiennent majoritairement les deux projets. Interpellé lundi soir en Bureau national sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, approuvé par référendum par les électeurs de Loire-Atlantique en juin 2016, Jean-Marc Germain, codirecteur de la campagne de Benoît Hamon, a répliqué que le candidat, avec ses « conférences de consensus », a « trouvé la formule qui va bien ».

« Notre-Dame-des-Landes, c’était un engagement du candidat Hamon dans la primaire, rappelle Guillaume Balas, et un point important pour les écologistes. Par ailleurs, l’accord ne prévoit pas l’abandon pur et simple, mais une conférence de consensus, c’est-à-dire qu’on remet tout le monde autour de la table… » Idem pour le Lyon-Turin. « Les travaux ont démarré, on n’a pas dit qu’on les suspendait, nuance l’eurodéputé. On dit juste qu’il faut trouver toutes les réponses possibles à la saturation des vallées alpines. »

Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat au Développement, a dénoncé mardi « un programme de rupture avec sa famille politique ». Sur le nucléaire, « les socialistes ont toujours été pour un équilibre dans notre politique énergétique, a rappelé ce proche de Manuel Valls. C’est nous qui avons contribué à civiliser le nucléaire ». L’élu parisien souligne que même Arnaud Montebourg (candidat à la primaire, désormais conseiller pour les affaires internationales du candidat socialiste) n’est pas dans cette logique. « Décréter la fin de la filière nucléaire », c’est mettre en cause « des centaines de milliers d’emplois dans ce pays », a-t-il dénoncé sur RTL.

Quant aux dispositions de l’accord sur Notre-Dame-des-Landes et le Lyon-Turin, le secrétaire d’Etat a ironisé sur « le tour de France des ZAD [NDLR : zones à défendre] : on a pris tous les chantiers où il y avait un élément de mobilisation radicalisée, et on dit : on arrête, on arrête »…

Doxa socialiste. Face aux questions soulevées par ce programme, très éloigné de la doxa socialiste, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a répliqué qu’il appliquait le principe « le parti propose, le candidat dispose ». En clair, ce dernier a le dernier mot. C’est d’ailleurs bien comme cela que Benoît Hamon entend les choses. « C’est quand même moi qui ai gagné la primaire, et je l’ai gagnée sur ma ligne », répond-il en substance à ses détracteurs socialistes.

Au-delà de l’accord avec les Verts, d’autres lignes de fracture, plutôt prévisibles, apparaissent entre le candidat et sa « famille politique ». Ainsi, la semaine dernière, le premier « comité politique » du candidat, où siègent huit membres du gouvernement, a été relativement houleux. Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, a reproché au candidat ses propos dans une interview au Journal du Dimanche sur les banlieues, le 19 février. Le candidat socialiste avait estimé que la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat « protège aussi bien la fille habillée en short que celle qui veut librement porter le foulard ». Une conception de la laïcité bien éloignée de celle de la ministre, proche de Manuel Valls.

Un non-sens. Last but not least, les propos de Benoît Hamon, lundi matin sur France Inter, au sujet de la dette, ont laissé pantois pas mal de ses camarades. Le député des Yvelines a jugé que la barre des 3 % de PIB du déficit public était « un non-sens », et estimé « qu’en matière de dette et de déficit, il faut regarder ce que nous pourrons rembourser, ce que nous ne pourrons pas rembourser. » « La règle des 3 % est rationnelle, elle a des conséquences », lui a répondu le ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin. « Il vaut mieux la respecter, non parce que ce serait venu d’ailleurs et imposé par l’Europe, mais parce que c’est bon pour la France. Continuer à entasser des dettes, ce n’est pas forcément une bonne solution », a-t-il insisté.

« C’est un très mauvais signal sur le fond, c’est un signal de marginalisation, la preuve qu’il ne veut pas être président », déplore un responsable socialiste. François Hollande aurait fait part mardi matin à l’un de ses ministres son « inquiétude » face à la tournure que prend la campagne de Benoît Hamon. « Nous assumons ces réorientations, réplique Guillaume Balas. Le patrimoine socialiste doit être revisité. Ce qui n’a pas été compris par les uns et les autres, c’est que la candidature de Benoît Hamon fusionnait les questions socialistes et écologistes ».

Nathalie Segaunes

 

 

LE PARISIEN – 01/03/2017

Présidentielle : les 10 heures de labour de Marine Le Pen au Salon de l’agriculture

 

Paris (XVe), hier. Marine Le Pen a notamment proposé de « franciser » les aides agricoles.

Dix heures de visite ! Hier, la candidate frontiste a pris le temps de poursuivre son opération séduction du monde paysan.

Attention, opération séduction ! Marine Le Pen s’est livrée hier à un véritable marathon dans les allées du Salon de l’agriculture : dix heures au pas de charge pour promouvoir ses propositions agricoles. A chaque stand, elle développe les mêmes arguments : le patriotisme économique, la lutte contre la concurrence déloyale, les dérives de la grande distribution et, pour finir, ces aides « francisées » qu’elle veut substituer aux subventions européennes. A chaque fois, la candidate frontiste précise que ces nouvelles subventions ne seront pas distribuées en fonction « des hectares », mais « des bonshommes ».

Marine Le Pen, qui cite sans hésiter le revenu moyen des agriculteurs, a travaillé cette visite en amont. Et pour cause : le FN est en pleine dynamique dans le monde rural. Pas question donc de rater ce passage obligé de la présidentielle.

Mais elle ne fait pas mouche à chaque fois pour autant : « C’est des promesses, toujours des promesses », balaie Jérôme, un éleveur de vaches limousines qui vient d’échanger quelques minutes avec elle. « Les subventions, c’est 40 % de mon chiffre d’affaires. Alors remettre en cause la politique agricole commune (PAC)… Et puis, on exporte, faut pas l’oublier non plus », s’agace-t-il.

« La fin de la PAC peut avoir du bon »

Marjorie, 21 ans, s’apprête à glisser un bulletin Marine Le Pen dans l’urne le 23 avril. D’ailleurs plus pour sa politique sécuritaire que pour son programme agricole : « La fin de la PAC peut avoir du bon, avec la hausse du prix du lait, par exemple. Et du mauvais, avec la remise en cause des subventions », évalue Marjorie, qui précise : « Les jeunes autour de moi votent pour la plupart Marine Le Pen, tandis que les plus de 40 ans continuent de voter à droite. »

Ses apparitions dans les allées du Salon, sous une nuée de caméras, suscitent une curiosité polie. Elle est parfois accueillie par quelques huées, un « Marine en prison » ou encore un homme, armé d’une… casserole, qui prévient : « Je reviens demain (NDLR : aujourd’hui) pour Fillon. »

Un groupe de féministes essaie de l’approcher pour lui remettre le prix du « féminisme en carton » avant d’être brutalement rabroué par son service d’ordre. Quelques « Marine présidente » sont scandés çà et là. Imperturbable, la candidate trace son sillon dans ce monde agricole dont elle a fait un enjeu : un symbole de cette France des oubliés où elle espère moissonner d’ici deux mois.

Une commission d’eurodéputés s’est prononcée en faveur d’une levée de l’immunité de Marine Le Pen dans le cadre d’une enquête sur la diffusion de photos de décapitations par Daech sur son compte Twitter en décembre 2015. Un vote de tous les députés est programmé demain. La levée d’immunité ne concernerait pas l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen.

Hollande, « ennemi des fonctionnaires »

La réponse de Marine Le Pen au chef de l’Etat — qui s’était ému lundi des menaces proférées par la présidente du FN à l’adresse des agents de l’Etat — ne s’est pas fait attendre. « François Hollande est le pire ennemi des fonctionnaires », a-t-elle martelé. Elle a aussi corrigé le tir : « Je n’ai fait aucune menace à quiconque », a-t-elle affirmé. Dimanche, lors de son meeting à Nantes (Loire-Atlantique), Marine Le Pen avait mis en garde les fonctionnaires qui se livreraient à des pratiques illégales sous la pression du pouvoir. Son entourage assurait hier que ces propos s’adressaient aux hauts fonctionnaires.

Valérie Hacot

 

 

LE FIGARO – 01/03/2017

François Fillon «reporte» à la dernière minute sa visite au Salon de l’agriculture

Attendu à huit heures ce mercredi matin, le candidat des Républicains a fait savoir dans un communiqué qu’il ne se rendrait pas à la Porte de Versailles. Selon nos informations, il devrait s’expliquer sur cette absence vers midi.

La nouvelle a surpris tout le monde. Alors qu’il était attendu au Salon de l’agriculture (SIA) ce mercredi matin, François Fillon a fait savoir à la dernière minute qu’il ne se rendrait finalement pas à la Porte de Versailles. «La visite est reportée. Le nouveau rendez-vous sera communiqué ultérieurement», a-t-il été annoncé aux journalistes sans plus d’explications. C’est la première fois qu’un responsable politique de cette ampleur annule sa visite sur cet incontournable Salon.

Mardi soir, un intime du candidat assurait pourtant au Figaro que sa visite serait bel et bien maintenue malgré l’accueil houleux que certains lui promettaient sur place. Selon nos informations, celle-ci aurait d’ailleurs dû se dérouler «en deux temps». François Fillon était en effet censé visiter le Hall 1 (des animaux) ce mercredi – de l’ouverture du Salon jusqu’à 15 heures -, puis le Hall 2 (du pôle végétal) vendredi. Impossible de savoir, à cette heure, si ce programme sera maintenu tel quel.

Réunion au QG avec Bertrand et Le Maire

Sur place, les équipes du candidat, prêtes à l’accueillir, ont assuré qu’elles n’avaient pas été prévenues et n’avaient reçu aucune information supplémentaire. Idem concernant l’ancien ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, qui se rend sur le Salon presque tous les jours et était «venu aujourd’hui pour accompagner François Fillon». «Je ne suis au courant de rien, vous me l’apprenez», a-t-il assuré, interrogé sur l’absence du candidat dès son arrivée.

Contacté par Le Figaro, un très proche de l’ancien premier ministre assure qu’il «va s’exprimer dans la matinée, vraisemblablement vers midi». «Cette déclaration devrait, en principe, se faire au QG de campagne», indique-t-on encore, tandis que Xavier Bertrand et Bruno Le Maire viennent à l’instant de se rendre rue Firmin Gillot. Détail pour le moins symbolique: ce local est situé dans le XVe arrondissement de Paris… à quelques centaines de mètres environ du Salon.

La sécurité du Salon en question

Président de l’interprofession de la filière porc (Inaporc), Guillaume Roué était censé rencontrer François Fillon ce mercredi matin avant l’ouverture du Salon. «Les agriculteurs aiment le débat et la confrontation un peu musclée mais pas le chahut, pas de la part de représentants des professionnels. Fillon n’est pas le genre à se débiner pour un peu de chahut. Quand on aspire aux plus hautes fonctions, on ne craint pas ce type de manifestation», s’est-il étonné auprès du Figaro.

Selon le JDD , l’absence de François Fillon serait liée à une «convocation par les juges d’instruction». Ce que niaient plusieurs proches dans la matinée, invoquant plutôt les conditions de sécurité du Salon. Un responsable des forces de l’ordre assurait pourtant dans le même temps que «toutes les dispositions avaient été prises pour assurer la sécurité» de François Fillon sur place. «Sa visite s’est passée de manière tout à fait normale mardi au SIMA, où il est arrivé tôt le matin et reparti à 15 heures», insistait-on d’ailleurs.

L’annulation de ce mercredi n’est pas la seule modification inopinée de l’agenda de François Fillon, dont la campagne est devenue quasi-impossible à mener depuis les révélations sur les emplois présumés fictifs de ses proches. Mardi, le comité stratégique de campagne, prévu en fin d’après-midi, a ainsi été annulé et reporté à la semaine prochaine. L’équipe de campagne s’est ensuite réunie autour du candidat dans la soirée, pour une réunion qui se serait terminée tard dans la nuit.

VIDÉO – http://premium.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/03/01/35003-20170301ARTFIG00066-francois-fillon-reporte-a-la-derniere-minute-sa-visite-au-salon-de-l-agriculture.php

 

Jean-Baptiste Garat et Eric de La Chesnais

 

 

::: INTERNATIONAL

L’OPINION – 01/03/2017

Avec le Brexit, le spectre d’une nouvelle frontière hante les deux Irlande

 

Londonderry

Vingt-cinq ans après la fin des contrôles à but commercial suite à la création du marché unique et une douzaine d’années après la fin des contrôles militaires suite à l’application de l’accord de paix de 1998, l’Irlande sera donc bientôt à nouveau divisée

La réintroduction inéluctable d’une frontière entre les deux Irlande est perçue avec crainte par de nombreux Irlandais du Nord. Elle menace aussi bien les échanges économiques entre les deux sœurs voisines que la paix, si difficilement acquise en 1998 après trente ans de conflit.

Un paysage hivernal grisâtre, aspergé de bruine, défile le long de la route de Buncrana. Depuis environ trois kilomètres, la voiture a quitté la limite de Derry/LondonDerry, la principale ville du nord-ouest de l’Irlande. Au milieu d’une ligne droite, deux panneaux de chacun des côtés de la route annoncent la nouvelle limite de vitesse : 100 km/h. Fini donc les miles par heure. La couleur du marquage au sol de la chaussée a aussi changé : elle est passée du blanc au jaune. Et c’est tout. Voilà comment 20 000 véhicules traversent quotidiennement ce point de la frontière entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord.

Ce passage sans entrave est sérieusement remis en cause par le vote du 23 juin dernier des Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Et par les choix politiques énoncés depuis lors par leur Première ministre Theresa May. Lors de son grand discours sur le Brexit le 17 janvier, elle a indiqué sa volonté de sortir de l’union douanière de l’UE car celle-ci « nous empêche de négocier nos propres accords commerciaux avec d’autres pays ».

Depuis, le Premier Ministre irlandais Enda Kenny multiplie les déclarations pour assurer que « le gouvernement irlandais s’opposera à une frontière physique et défendra le libre mouvement sur cette île ». Une agitation sans doute à l’image de son impuissance et de l’inéluctabilité du retour d’une délimitation physique. Vingt-cinq ans après la fin des contrôles à but commercial suite à la création du marché unique et une douzaine d’années après la fin des contrôles militaires suite à l’application de l’accord de paix de 1998, l’Irlande sera donc bientôt à nouveau divisée.

Frontière fluide. La forme que prendra le contrôle des frontières demeure inconnue. Grâce aux développement technologique, les autorités des deux Irlande espèrent le maintien d’une frontière aussi fluide que possible, voire invisible pour affecter le moins possible leurs 3 milliards d’euros de commerce bilatéral. Cela n’empêchera pas son existence. « Derry vit surtout grâce aux échanges locaux », indique Michael Gallagher, l’un des responsables de la stratégie économique de la ville : « D’une manière générale, toutes les activités industrielles se sont organisé des deux côtés de la frontière depuis les accords de paix. Les multinationales et les coopératives produisent par exemple leur lait au Nord et le traitent au Sud alors que c’est l’inverse avec la viande. Les flux sont incessants. »

Gabriel d’Arcy sourit jaune. A la tête de la coopérative LacPatrick, formée il y a deux ans par la fusion de deux coopératives situées de part et d’autres d’une frontière alors théorique, il inaugurera le mois prochain sa quatrième usine de traitement de lait à proximité de Derry. « Dès le Brexit effectif, nous risquons de ne plus pouvoir exporter : le Royaume-Uni ne pourra pas signer rapidement un accord commercial avec les pays africains, asiatiques et moyen-orientaux qui achètent 90 % de notre production. Notre échec serait celui de toute l’Irlande du Nord, dont l’économie est totalement dépendante de l’agriculture et de l’élevage. »

Comme tous les habitants de la région, il n’a pas oublié les Troubles, ces trente années durant lesquelles plus de 3 500 personnes ont péri et 47 000 ont été blessées, ces violences arrêtées en 1998 par l’accord de paix du vendredi saint. « Les vingt dernières années ont apporté une sorte de normalité qui a permis aux communautés frontalières de refleurir », rappelle-t-il. « Outre qu’elle mettrait en danger les milliers emplois de nos salariés et de nos fournisseurs, le retour d’une frontière recréerait une séparation en Irlande et pourrait ainsi mettre en péril la paix. »

Eloignement. En se promenant dans la partie fortifiée de la ville, longtemps réservée aux protestants, majoritairement favorables à la préservation de l’union avec la Grande-Bretagne, Michael Cooper, élu municipal Sinn Fein, maudit le Brexit. « De nombreux unionistes ont voté en faveur du Brexit pour obtenir la réintroduction d’une frontière en Irlande, grommelle ce républicain ardent. Elle favorisera l’éloignement des deux Etats irlandais et renforcera les liens entre l’Irlande du Nord et Londres. » L’Irlande du Nord a voté à 56 % en faveur du maintien dans l’UE.

La main posée sur le mur qui surplombe son Bogside, le ghetto catholique pauvre où furent tués par la police quatorze habitants lors du Bloody Sunday du 30 janvier 1972, il martèle le contraste entre la paranoïa des unionistes vis-à-vis de leurs partenaires de coalition et le rapprochement des deux camps sur le terrain. « Nous coopérons de plus en plus. Il m’est désormais possible de me promener dans le vrai dernier bastion unioniste de la ville sans crainte, ce qui était inimaginable il y a dix ans. » Les rues ont gardé la plupart de leurs peintures murales, souvenirs du conflit. Elles sont pourtant aujourd’hui la preuve qu’un nouvel avenir est possible pour ce coin du monde autrefois explosif.

Tristan de Bourbon

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

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Hand-Ball : 30/02/2017 : Massy frôle l’exploit

2017-03-02T07:00:41+01:00Mots-clés : , , , |

 

Massy n’était pas loin de l’exploit

Le MEHB se présente pour ces huitièmes de finale de Coupe de France en pleine confiance. Fort de deux victoires de suite face à Billère et Saint-Gratien les hommes de Benjamin Braux sont pris très au sérieux par des Cristoliens en difficulté en Lidl Starligue.

La première mi-temps se joue sur un rythme très élevé. Les deux équipes montent tous les ballons mais manquent de lucidité à la finition.

Le MEHB fait course en tête grâce à une défense impitoyable et un Vladimir Perisic toujours aussi impressionnant (8-6 15e).

Les minutes s’égrènent les Lions peuvent prendre le large mais tombent sur un très bon Mickael Robin dans ses buts. Créteil est au bord de la rupture.

13-12 pour le MEHB à la pause.

 

 

Après 10 minutes en seconde période les deux équipes sont au coude-à-coude 18-18. Valentin Laplace (5/5 100%) répond à Hugo Descat (8/9 89%).

Les Lions à bout de force craquent dans le dernier quart d’heure et s’inclinent finalement 31-24.

Un score qui ne reflète pas la physionomie du match tant il a été âpre et équilibré pendant 45 minutes. Il n’a pas manqué grand chose aux Lions pour réaliser un nouvel exploit.

Au vu de l’état d’esprit et du niveau de jeu produit face à Créteil on peut aborder la suite de la deuxième partie de saison avec confiance.

Les Lions enchaînent les derbies avec un déplacement à Pontault-Combault ce week-end (samedi 4/03 à 20h30) avant la réception du leader Tremblay le 11 mars.

 

Nous vous donnons rendez-vous le :

Samedi 11 Mars

à 20h30 au COS

Massy Essonne Handball vs Tremblay    

(leader de Proligue)

 

Je réserve mon invitation VIP !

 

Excellente semaine à tous

 

Allez Massy !

 

 

 

 

 

 

 

Toute l’actualité du club sur www.mehb.fr

 

Revue de presse du MEDEF IDF du 28 février 2017

2017-04-05T09:04:12+02:00Mots-clés : , , |

::: ILE-DE-FRANCE

LES ECHOS – 28/02/2017

Actus franciliennes

 

::: ECONOMIE

LES ECHOS – 28/02/2017

Le nouveau portrait-robot du travailleur indépendant

Le nombre de travailleurs indépendants a été divisé par deux depuis les années 1970, du fait notamment de l’essor de la grande distribution et la disparition des petites exploitations agricoles. Les autoentrepreneurs et l’émergence des plates-formes collaboratives ont fait naître une nouvelle génération.

Voici le portrait-robot du travailleur indépendant d’aujourd’hui. C’est un homme (à 66 %), âgé de 46 ans, diplômé, dans le secteur des services. Si on exclut du compte les autoentrepreneurs et les agriculteurs, il exerce de plus en plus fréquemment sous forme sociétaire (45 %) et il gagne 38.280 euros par an. Une fois sur dix ses revenus sont nuls ou négatifs. Il prendra sa retraite après avoir travaillé quelques mois de plus qu’un salarié, pour une pension de 1.170 euros par mois (contre 1.280 euros en moyenne pour un salarié).

Dans un rapport publié récemment sur les 2,8 millions de travailleurs indépendants que compte la France, le Haut Conseil pour le financement de la protection sociale (HCFiPS) éclaire la révolution tranquille en cours depuis quarante ans. En 1970, deux emplois sur dix (20,8 %) étaient non-salariés, contre un sur dix en 2014 (10,6 %). Le point bas a été atteint au début des années 2000, avec seulement 2,2 millions d’indépendants. Depuis 2003, ils sont 500.000 de plus.

Remodelage de l’économie

Le recul des indépendants est allé de pair avec le remodelage de l’économie. Leur nombre dans l’agriculture a été divisé par cinq, fondant avec le nombre d’exploitations et la croissance du salariat. Les agriculteurs sont encore souvent indépendants, à 63 %. Mais ils ne pèsent plus que 15 % de l’emploi non-salarié, alors qu’ils formaient la moitié du bataillon il y a vingt-cinq ans.

Après l’exode rural, l’autre grand moteur du changement a été la mue du secteur tertiaire : les commerçants ont été remplacés par des chefs de rayon et des caissiers de supermarché. Résultat, seuls 9 % des travailleurs du tertiaire sont indépendants aujourd’hui contre quasiment le double en 1970.

On note également l’essor de l’exercice sociétaire. Plus de la moitié des agriculteurs font désormais ce choix, en créant une EARL ou un GAEC. Les médecins libéraux se regroupent aussi, avec une multiplication par treize du nombre de sociétés d’exercice libéral entre 2000 et 2010. Ces créations d’entreprises favorisent le salariat, parfois même pour le créateur lui-même. En 2011, on estimait ainsi que 168.000 indépendants de fait pointaient au régime général : dirigeants de SA ou de SAS, gérants minoritaires de SARL, gérants non associés de SNC, dirigeants de GIE.

Un million d’autoentrepreneurs

Si les indépendants reviennent en grâce, c’est à cause de la crise, qui a forcé nombre de Français à créer leur propre emploi, et de l’apparition en 2009 du statut d’autoentrepreneur. Il sont un million à bénéficier de ce régime social simplifié à condition de ne pas engranger trop de chiffre d’affaires. Ceux qui sont actifs gagnent seulement 5.280 euros par an. Par conséquent, en 2006-2012, le revenu moyen des indépendants a baissé de 15 % en euros constants en moyenne. Hors auto-entrepreneurs, il a progressé de 1,3 %.

Enfin, l’arrivée des plates-formes collaboratives a braqué le projecteur sur les nouvelles formes d’emploi précaire ou à la lisière du salariat. Le nombre de travailleurs affiliés aux plateformes « pourrait être supérieur à la seule estimation aujourd’hui disponible de 200.000 », selon le HCFiPS. Ce dernier relève toutefois que le non-salariat n’a pas été le seul à muter. Le salariat a crû, mais en tolérant une proportion croissante de contrats à durée déterminée, de contrats aidés, d’intérim et d’apprentissage  : de 1982 à 2014, la part de ces emplois fragiles est passée de 5 % à 12 % du total.

Solveig Godeluck

 

 

LES ECHOS – 28/02/2017

Les risques de l’extension de l’assurance-chômage

Pour éviter les effets d’aubaine du projet de Macron, une durée minimale d’activité serait imposée aux indépendants, ainsi qu’un plancher de rémunération.

« Aller vers une assurance-chômage universelle… » Cette proposition très populaire d’Emmanuel Macron repose sur l’idée qu’il faut supprimer les différences de traitement selon le statut des actifs face au risque de chômage. Comment ne pas penser aux chauffeurs de VTC, dont certains se retrouvent coincés avec une rémunération insuffisante car sans revenu de remplacement en cas d’abandon de leur activité ? La proposition du président d’En marche peut séduire à l’heure de l’ubérisation : elle ouvrirait droit pour les VTC à une indemnisation alignée sur celle des salariés. Celle-ci serait, en effet, étendue aux travailleurs indépendants, aux professions libérales et aux entrepreneurs. Et pour zéro euro. Comme les salariés, les non-salariés ne paieraient pas de cotisations, les contributions de tous les actifs étant transférées sur la CSG, précise un proche d’Emmanuel Macron.

Si on ne chiffre pas le surcoût du dispositif, dans son entourage, on souligne que, comme l’élargissement de l’accès à l’assurance-chômage aux démissions, son extension aux actifs non assurés aujourd’hui par l’Unédic serait financée par les économies générées par l’amélioration de l’efficacité du régime, et en particulier du contrôle des chômeurs.

Une question d’équité

Le dispositif encore en cours d’élaboration suscite cependant une interrogation en termes d’équité côté financement entre les dirigeants et leurs salariés. Car, a priori, seules les rémunérations des seconds donneraient lieu au versement de la cotisation patronale par l’entreprise que compte maintenir Emmanuel Macron en complément de la CSG. Alors même qu’aujourd’hui, assurer des dirigeants contre le risque de perte d’emploi coûte entre 3 % et 4,28 % de la rémunération brute via la GSC, le régime facultatif qu’ont créé les organisations patronales en 1979 (« Les Echos » du 27 février). En Suède, où les travailleurs non salariés sont aussi couverts par un régime de base d’assurance-chômage obligatoire et où il n’y a pas de cotisation salariale pour financer le régime des salariés, les non-salariés paient une cotisation. A noter qu’elle est bien plus faible que celle des entreprises pour leurs salariés (0,10 % contre 2,64 %).

En l’absence de contribution directe des non-salariés – comme des salariés – au financement des prestations, l’instauration d’un régime universel d’assurance-chômage comporte par ailleurs un risque d’effet d’aubaine. « L’élargissement aux non-salariés, c’est un peu comme si vous pouviez assurer votre voiture gratuitement puis y mettre le feu et être indemnisé », explique un fin connaisseur de l’assurance-chômage. Cet « aléa moral » concerne cette fois-ci plutôt les entrepreneurs individuels que les chefs d’entreprise employant des salariés, dont on imagine mal qu’ils mettent la clef sous la porte sans raison majeure. Pour éviter cet effet d’aubaine, il est prévu d’imposer aux travailleurs indépendants une durée minimale d’activité assortie d’un plancher de rémunération dont les niveaux sont en cours d’arbitrage, souligne-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron.

Leïla de Comarmond

 

 

LA TRIBUNE – 28/02/2017

L’emploi intérimaire continue de progresser

 

L’emploi intérimaire continue de progresser en janvier avec 8% d’intérimaires de plus qu’il y a un an.

Mais il n’est pas certain que ce mouvement conduise à terme à de l’emploi stable.

 

Sur un an, le nombre d’intérimaires a progressé de 8% en janvier. Tous les secteurs sont concernés.

Dans l’intérim, la hausse de l’emploi continue en janvier, même si cette progression marque un peu le pas. D’après le dernier baromètre de Prism’emploi – l’organisation professionnelle qui regroupe les entreprises de l’intérim-  après une progression de 13,3% en décembre (sur une année), la croissance de l’emploi intérimaire est demeurée solide en janvier avec une hausse de 8%. Un signe supplémentaire que la situation du marché du travail connaît un lent redressement.

Davantage d’intérimaires dans tous les secteurs

Signe encourageant, tous les secteurs sont orientés à la hausse: la palme revient à l’industrie qui voit le nombre de ses intérimaire croître de 9,4%. Dans les transports, la hausse atteint 8,8% (après 14, 3% en décembre). Dans le BTP et les services, les progressions sont respectivement de 7,6% et 6,4%. Enfin, le commerce enregistre une hausse plus modeste de 3,1%.

S’agissant des métiers, ce sont les plus qualifiés qui soutiennent la croissance: les cadres et les professions intérimaires (11,8%) et les ouvriers qualifiés (11,3%).

Bon pour l’emploi durable?

Certes, si l’on continue de considérer que l’intérim constitue un indicateur avancé de l’emploi, cette bonne santé de ce secteur peut alors en effet être considérée comme une bonne nouvelle. A terme, en effet, si la croissance le permet, cet emploi intérimaire est susceptible de se transformer en emploi stable.

Mais il n’est plus certain que cette thèse soit encore évidente. La généralisation des contrats très courts et l’explosion du nombre des CDD semblent constituer un phénomène en phase de  pérennisation; un nouveau mode de gestion des entreprises qui ne veulent pas prendre le risque de recruter sous des contrats durables. Dans ce contexte, il n’est donc pas certain, à terme, même en cas de bonne tenue de la croissance, que l’emploi intérimaire se transforme en emploi durable.

Jean-Christophe Chanut  

 

::: ENTREPRISES

LE MONDE – 28/02/2017

La SNCF est revenue aux bénéfices en 2016 mais son modèle économique reste fragile

La rentabilité du TGV continue de baisser. La dette a encore augmenté de 3 milliards d’euros en 2016

Comment va la SNCF ? En apparence mieux qu’il y a un an. La compagnie ferroviaire nationale a présenté, lundi 27 février, des comptes 2016 bénéficiaires de 567 millions d’euros, à comparer avec la perte abyssale de 12 milliards qui avait marqué l’année 2015. L’entreprise publique avait dû intégrer dans son bilan une dépréciation d’actifs, à cause, en particulier, de la dégradation du réseau ferré français.

A première vue, ces mauvais comptes appartiennent au passé. Le chiffre d’affaires de 32,2 milliards d’euros pour 2016 ressort en croissance de 2,8 %, le nombre de voyageurs transportés par toutes les sociétés du groupe a dépassé pour la première fois les 13,5 millions de passagers transportés.

Le développement existe donc et il est d’autant plus méritoire qu’il intervient dans le contexte d’une année difficile, marquée par le contrecoup des attentats, la grève liée à l’organisation du travail (jusqu’à 80 % de grévistes de fin mai à début juin), les inondations catastrophiques du printemps et une récolte céréalière historiquement faible.

La SNCF estime à 700 millions d’euros le manque à gagner dû à ces événements. Dans un tel contexte, réaliser un demi-milliard de profits est une jolie performance. « Dans un environnement difficile, 2016 marque le retour d’une croissance organique et d’un chiffre d’affaires rentable », souligne Frédéric Saint-Geours, président du conseil de surveillance du groupe.

Pourtant, à y regarder de près, les comptes publiés ne sont pas si rassurants. A commencer par la rentabilité de SNCF Mobilités. Cette branche constitue le cœur du groupe (le transport par train). Elle génère l’essentiel du chiffre d’affaires et les plus substantiels profits. Or, la marge opérationnelle de Mobilités est en baisse continue. Elle est passée de 9,2 % du chiffre d’affaires en 2013, à 7,5 % l’an dernier.

« Réduire les coûts pour faire baisser les prix »

« Il nous manque deux points de marge, reconnaît Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF. Il n’y a qu’une façon de les regagner : réduire les coûts pour faire baisser les prix. » Le patron des cheminots met en avant les efforts de productivité accomplis cette année : optimisation des achats, lutte contre la fraude, baisse des coûts de production et de structure. Au total, SNCF Mobilités et SNCF Réseau (qui gère l’infrastructure ferroviaire) ont réalisé des gains de productivité de 825 millions d’euros en 2016, supérieurs aux objectifs de 750 millions. Et sans les événements imprévus de 2016, la rentabilité se serait améliorée, assure la direction.

Le souci, c’est que morosité touristique, mouvements sociaux et rails inondés n’expliquent pas tout. Il y a un problème structurel et il porte un nom : le modèle TGV. Le vaisseau amiral du groupe public prend l’eau. En témoignent les résultats pour le moins médiocres de Voyage SNCF – autrement dit tout ce qui n’est pas trains régionaux et trains de banlieue –, dont la marge opérationnelle s’est effondrée de 11,7 % en 2015 à 8,5 % l’an dernier. La baisse du trafic TGV a atteint environ 3 % en 2016. Sur les 20 millions de « trains-kilomètres » manquants en 2016 par rapport à 2015, 10 millions sont imputables aux événements, le reste à des difficultés structurelles.

« Remise à plat du modèle TGV »

Le voyage en train, avec son fer de lance, la grande vitesse, doit faire face à la concurrence agressive de nouveaux modes à très bas coût : covoiturage, aérien low cost, cars Macron. Résultat : pour ne pas se laisser distancer, la SNCF multiplie les offres à prix attractifs. Et avec succès. Si on gomme l’effet grèves, le TGV a attiré plus de voyageurs en 2016 qu’en 2015 (+ 1,9 %), grâce à ses nouvelles propositions tarifaires comme TGV Pop (billets à bas prix de dernière minute). Plus globalement, l’ensemble des offres Oui (Ouigo, Ouibus, Ouicar) a généré 76 % de voyageurs supplémentaires en 2016. L’offensive commerciale maintient les parts de marché… mais au détriment de la rentabilité. Une vraie quadrature du cercle financier.

Et il y a plus grave. Les nouvelles lignes TGV vont non seulement être beaucoup moins rentables, mais elles pourraient se révéler déficitaires. « Certains péages ne sont plus soutenables, assure M. Pepy. Nous avons dû inscrire au budget 2017 une perte de 90 millions d’euros sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique pour une demi-année d’exploitation. » En cause, le modèle économique (des partenariats public-privé) qui implique un retour sur investissement mettant sous pression financière la SNCF. Pour Guillaume Pepy, « une remise à plat du modèle TGV » paraît inévitable.

Ce déclin est d’autant plus problématique que la SNCF s’est lancée dans un vaste programme destiné à redonner du lustre aux voies ferrées françaises. « Notre priorité stratégique, c’est l’investissement dans la rénovation du réseau ferré structurant, le plus circulé, précise Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau et vice-président du directoire du groupe. Il a été le grand oublié de ces dernières années, délaissé au profit des lignes à grande vitesse. » Sur les 8,6 milliards investis par l’entreprise en 2016, 5,2 l’ont été par SNCF Réseau, dont près de 3 milliards pour la seule rénovation.

Quelques vraies bonnes nouvelles

Tout ceci se fait dans un contexte financier ultra-contraint. La dette de la partie Réseau a encore augmenté de 2,68 milliards d’euros. Elle atteignait, au 1er janvier, 44,94 milliards. La stratégie de désendettement n’est pas encore en place : elle passe en théorie par une règle d’or qui interdira à l’entreprise de se lancer dans un projet non financé au préalable, et par une amélioration de la performance de SNCF Réseau censée rapporter 500 millions d’euros par an dès 2020 et 1,2 milliard à terme en 2027.

On n’y est pas encore. En 2016, le plan de performance de la branche Réseau a généré 248 millions d’euros d’économies. Surtout, la SNCF a encore dû financer elle-même un certain nombre de projets, généralement sous pression politique, comme l’illustre l’affaire Alstom-Belfort.

Il y a quand même quelques vraies bonnes nouvelles. On les déniche dans les résultats des filiales opérant à l’international. L’opérateur de transport public Keolis, qui a franchi le seuil de 3 milliards de voyageurs en 2016, améliore sa marge opérationnelle de 13 %.

Encore mieux : SNCF Logistics apporte 200 millions d’euros de rentabilité opérationnelle supplémentaire au groupe, portée par les performances de Geodis en Europe et en Amérique du Nord. C’est précisément une acquisition de Geodis aux Etats-Unis, qui permet au chiffre d’affaires du groupe d’apparaître en hausse. Sans cela, les ventes auraient reculé de 1,5 %. Malgré les difficultés du fret en France, la logistique apporte désormais à la SNCF un tiers de son activité.

Éric Béziat

 

 

LES ECHOS – 28/02/2017

Le groupe Eram veut vendre Tati, le pionnier des bas prix

Le spécialiste des vêtements à petits prix a creusé ses pertes en 2016. 1.720 emplois sont en jeu.

Tati, la célèbre enseigne pionnière du discount textile, est à vendre. Son propriétaire, le groupe Eram, a décidé de céder ce spécialiste des vêtements à petits prix, fondé il y a près de 70 ans, et qui n’a cessé de creuser ses pertes ces dernières années, comme l’a révélé le site boutique2mode.com. Un mandat a été confié a une banque d’affaires pour trouver un repreneur à Agora- la filiale du groupe Eram dans laquelle est logé Tati- et éviter un drame social. Ce pôle discount, qui compte aussi les marques Giga Store et Fabio Lucci, également en vente, regroupe pas moins de 1.720 salariés et 140 magasins. Une nouvelle menace, après la faillite du géant Vivarte.

Depuis la crise de 2008, et les difficultés persistantes du marché de l’habillement, Tati a vu les nuages s’accumuler. L’arrivée en France de nouveaux concurrents, avec des prix cassés, et des produits plus attractifs, comme Primark, a aussi précipité la chute. Sans parler l’an dernier, des caprices de la météo, conjugués aux menaces d’attentat.

Une image vieillissante

Agora, dont l’enseigne au vichy rose est la principale contributrice, a ainsi vu, selon nos informations, sa perte nette s’alourdir à 54 millions d’euros en 2016 (contre près de 37 millions en 2015) pour 346 millions d’euros de ventes. Le groupe Eram, connu aussi pour ses marques Gemo, Mellow Yellow ou Heyraud (1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires) a donc décidé de s’en séparer. L’entreprise familiale, toujours contrôlée par la famille Biotteau, avait déjà mandaté une banque d’affaires en 2015. Mais la seule offre provenant d’un fonds avec à la clef de lourdes conséquences sur l’emploi, avait fait reculer son propriétaire. Finalement, le processus a été relancé l’an dernier pour l’instant sans résultat.

Tati, créée en 1948 à Barbès par Jules Ouaki, est restée une enseigne mythique, mais avec une image vieillissante face à des enseignes de mode a bas prix comme H&M ou Zara. Eram avait décidé de la relancer en créant ses propres collections, alors que l’enseigne avait bâti son succès sur le déstockage, avec des articles pas chers présentés en vrac. Elle a conservé une offre large de vêtements et d’accessoires pour hommes, femmes et enfants. ainsi qu’un rayon mariage, ou encore des produits pour la maison. Ses prix étaient restés abordables, avec un tarif moyen de 5 euros. Le groupe Eram n’avait pas hésité a investir en ouvrant une centaine de magasins en dix ans, portant le réseau à 130 points de vente. Le plus grand Tati de France étant inauguré en 2014 à Créteil. Tati avait aussi fait le pari d’internet pour se développer.

Ce come back avait commencé à porter ses fruits puisque le roi français du « pas cher » avait redressé la situation à partir de 2011, parvenant presque à l’équilibre en 2013, avant de replonger dans le rouge. Pour se relancer, l’enseigne née dans le quartier de Barbès à Paris avait aussi tenté de s’exporter. A partir de 2014, elle avait commencé à ouvrir des points de vente aux Émirats arabes unis, à Bahreïn, en Arabie Saoudite et en Algérie, toujours en visant une clientèle populaire qui avait fait son succès.

Dominique Chapuis

 

 

LE FIGARO – 28/02/2017

Dernière ligne droite pour mettre d’accord distributeurs et fournisseurs

Les traditionnelles négociations commerciales pour les tarifs 2017 se terminent ce mardi soir à minuit. Encore une fois, les industriels ont dénoncé des demandes irraisonnées de la part des grandes enseignes.

La journée s’annonce longue du côté des box de négociations. Si en 2016, industriels et fournisseurs ont eu 24 heures de plus pour boucler les négociations tarifaires, cette année, elles se termineront comme l’exige la loi le 28 février à minuit. Et comme tous les ans depuis une décennie, les industriels ont donné cette année de la voix pour dénoncer un rapport de force inégalitaire face aux géants de la grande distribution regroupés en quatre supercentrales (Système U-Auchan, Casino-Intermarché, Carrefour-Cora et Leclerc), et les 15.000 acteurs de l’agroalimentaire qui maillent la France.

Dans ce traditionnel rapport de force: un mot était sur les lèvres de tous les représentants des industriels: «déflation». Que ce soit chez les 70 géants de la grande distribution regroupés au sein de l’Ilec (Nestlé, Danone, Ferrero, Heineken…), chez les groupes coopératifs (Coop de France), ou encore chez les 15.000 membres de l’Association Nationale des Industries Agroalimentaires (Ania), tous ont dénoncé des demandes systématiques de baisses tarifaires de la part des enseignes. «La négociation ne se fait que sur les prix, et pas sur les produits», déplorait encore lundi midi Dominique Chargé, le président de Coop de France alimentaire, en marge du Salon de l’Agriculture qui se tient actuellement à la Porte de Versailles à Paris.

Flambée des matières premières

Quelques semaines plus tôt, l’Ania avait dénoncé ces mêmes phénomènes, qu’elle estimait d’autant moins légitimes dans un contexte de forte hausse des matières premières (+22% sur le porc depuis un an, +60% sur le saumon, +16% sur l’huile d’olive, +55% sur le beurre…). «À minima, on nous demande de ne passer aucune hausse, mais dans la majorité des cas, ce sont des demandes de déflation, explique Jean-Philippe Girard. Certaines enseignes veulent changer, et être plus respectueuses, mais dans les faits, c’est toujours aussi tendu». Le dirigeant dénonce notamment des pénalités de retard de plus en plus systématiques et «pointilleuses». Du côté de l’Ilec, on souligne aussi certains comportements plus vertueux, notamment dans le moindre recours aux menaces de déréférencements sauvages, mais aussi la sourde oreille faite aux demandes de hausses tarifaires. Un constat corroboré par une récente étude de Coop de France (40% de l’agroalimentaire français) dans laquelle sur les 80% de répondants concernés par la hausse des matières premières, seuls 10% ont eu un accompagnement tarifaire de la part de leur client distributeur.

Au final, Coop de France estime que sur les grandes marques, les baisses tarifaires exigées allaient encore, 48 heures avant la fin des négociations, de 2 à 4%. Inacceptable alors que les prix devraient en moyenne être augmentés de 5% pour compenser l’impact des matières premières, selon cette dernière. Alors qu’après Carrefour, la répression des fraudes est sur le point d’envoyer une assignation à une enseigne pour des pratiques commerciales frauduleuses pendant les négociations 2016, les deux prochaines nuits devraient être longues.

Olivia Détroyat

 

 

LE PARISIEN – 28/02/2017

Airbnb veut installer une limite automatique à 120 nuitées à Paris

 

Emmanuel Marill explique qu’« un hôte loue 33 nuitées par an en moyenne dans la capitale »en utilisant Airbnb.

Emmanuel Marill, le nouveau directeur général de la plate-forme de location de logements en France, propose un nouvel outil pour éviter les abus dans la capitale. 

Emmanuel Marilla pris les commandes d’Airbnb France en septembre. Avec 8 millions d’utilisateurs dans l’Hexagone, la plate-forme de location de logements entre particuliers suscite les critiques des hôteliers, des syndics de copropriété ou même du fisc qui lui reprochent entre autres de fausser la concurrence et d’encourager la fraude. Le nouveau patron s’en défend et annonce en exclusivité une proposition pour améliorer la réglementation.

Ces derniers mois, Airbnb semble jouer au bon élève pour apaiser les tensions…

EMMANUEL MARILL.Nous avons un rôle à jouer pour améliorer la législation. Nous l’avons fait en 2015, lorsqu’on s’est mis à collecter la taxe de séjour pour la mairie de Paris. D’ici la fin de l’année, nous le ferons pour toutes les villes (lire ci-dessous). Aujourd’hui, nous avons une nouvelle proposition pour limiter la fraude.

Que suggérez-vous ?

Nous voulons installer sur notre plate-forme une limite automatique à 120 nuitées (le maximum légal) pour les 50 000 hôtes parisiens. S’ils ont des autorisations pour louer davantage — parce que ce sont des professionnels, qu’ils sont mutés pendant six mois, qu’ils ont un bail touristique… —, ils pourront décocher sur l’honneur cette limite automatique.

Quel est l’objectif ?

La mairie de Paris dispose de 25 agents pour réaliser des contrôles. Malgré les fantasmes — un hôte loue 33 nuitées par an en moyenne dans la capitale –, nous proposons ce dispositif pour cibler les contrôles. Nous pourrions transmettre à la mairie les contacts des hôtes qui louent plus de 120 nuits afin d’affiner les recherches de fraudes.

Quand pensez-vous pouvoir lancer cette option ?

La balle est dans le camp de la Ville de Paris. Nous discutons depuis des semaines. En cas d’accord, il nous faudra environ trois mois pour démarrer.

Comptez-vous le déployer partout en France ?

Non. il est adapté à Paris où il existe de grands débats sur le logement.

Les syndics s’agacent des nuisances des touristes Airbnb. Que répondez-vous ?

Le nombre de plaintes pour tapage nocturne lié à Airbnb reste infime. Cela dit, nous avons créé un « outil de voisinage » pour signaler qu’il y a des nuisances dans une copropriété. Et nous expliquons régulièrement à nos voyageurs étrangers qu’à Paris, les cloisons sont fines, les parquets grincent…

Airbnb pratique l’optimisation fiscale et paie peu d’impôts en France. Comprenez-vous que cette attitude puisse choquer ?

Je peux le comprendre. Mais c’est une vision biaisée car sur une nuitée à 100 €, 97 € restent dans la poche de l’hôte français. Et nous payons des millions d’euros de TVA. Enfin, depuis deux ans, nous aidons nos hôtes à déclarer leurs revenus en leur envoyant un rappel fiscal.

En 2019, les données fiscales seront envoyées par les plates-formes aux impôts. Qu’en pensez-vous ?

La loi a été votée et nous restons en contact avec Bercy. Après, est-ce que nos hôtes ont intérêt à ce que nous transmettions leurs données directement à l’administration fiscale ? C’est une vraie question. Et je m’interroge aussi sur la dimension égalitaire de cette nouvelle loi…

C’est-à-dire ?

Si on étouffe les plates-formes avec trop de réglementations, on risque de voir les hôtes basculer vers des plates-formes de petites annonces où il y a moins de garanties que chez nous. Et plus de fraudes !

18 000 villes vont percevoir la taxe de séjour d’Airbnb

C’est un petit effort pour Airbnb. Mais une grande victoire pour les villes. Après Paris et Chamonix en 2015, 19 communes se sont partagées, en 2016, 7,3 M€ de taxe de séjour collectée par la plate-forme de location de logements Airbnb auprès de leurs hôtes. D’ici le printemps, l’ensemble des 18 000 villes qui perçoivent cette taxe sur leur territoire rejoindra le club des bénéficiaires.

« Les sommes ne sont pas colossales, autour de 9 000 € par an, prévient Laurent Bellanger, le directeur général des services de Deauville (Calvados). Mais la démarche est hautement symbolique ! » Idem à La Baule (Loire-Atlantique), où la taxe de séjour perçue auprès des voyageurs Airbnb est estimée à 20 000 €. « Mais cela fait des mois que nous relancions la plate-forme, grogne Xavier de Zuchowicz, l’adjoint au maire chargé du commerce. Pour nous, c’est un signal fort à envoyer à nos hôteliers et campings qui dénonçaient à juste titre une concurrence déloyale. »

Aurélie Lebelle, Matthieu Pelloli et Odile Plichon

 

 

LE FIGARO – 28/02/2017

Emploi : les énergies renouvelables ne sont pas l’eldorado annoncé

INFOGRAPHIE – Pas de doute, la transition écologique est en route, mais les créations d’emplois restent plutôt modérées.

La transition énergétique, quelle transition énergétique? Pour de nombreux observateurs, c’est une véritable révolution qui se dessine, portée à la fois par l’héritage de la COP21 et la prise en compte de l’urgence climatique. Deux vecteurs en particulier contribuent à ce mouvement: d’une part, l’essor des énergies renouvelables, d’autre part, le développement de l’efficacité énergétique (pilotage des installations, mobilité électrique, rénovation de l’habitat, transformation digitale…). Ces mutations exerceraient un très fort impact sur l’emploi: selon l’Irena – l’Agence internationale des énergies renouvelables -, plus de 8 millions de personnes dans le monde travailleraient déjà dans ce secteur. Et ses projections sont dynamiques, avec le chiffre de 24 millions évoqué à l’horizon de 2030.

À l’échelle – plus modeste – de la France, Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a annoncé que la transition écologique créerait plus de 100.000 emplois sur trois ans. En 2007, le Grenelle de l’environnement annonçait 600.000 postes sur la période 2009-2020. Mais que valent exactement ces estimations ambitieuses? La crédibilité de la croissance verte est au prix de la vérité des chiffres, et de leur décryptage sur le plan opérationnel.

Un bilan nuancé en France

La France n’a pas attendu la loi de transition énergétique (votée en 2015) pour commencer à comptabiliser les emplois dans ce domaine. Dès 2006, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a démarré un comptage précis. Selon les dernières statistiques, les énergies renouvelables emploient quelque 80.000 personnes contre 59.000 en 2006. À titre de comparaison, le nucléaire recense 220.000 salariés et 174.000 pour le gaz. Le charbon n’a pas disparu de la circulation, avec environ 5000 emplois.

De son côté, l’efficacité énergétique regroupe quelque 230.000 postes (environ 137 000 travaillant sur le résidentiel et 93 000 dans le transport), contre 120.000 dix ans auparavant. «Pour les énergies vertes, autant les emplois liés àl’exploitation progressent régulièrement, autant ceux relevant de l’installation subissent des variations sensibles, explique Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables, à cela une bonne raison: plus le contexte réglementaire est favorable à la construction de nouvelles infrastructures, plus on embauche. Et le contraire se vérifie de la même manière.»

La filière solaire illustre bien ce phénomène de stop-and-go: au début des années 2010, le moratoire décrété par le gouvernement – c’est-à-dire l’interruption des dispositifs de tarifs de rachat de l’électricité photovoltaïque – a eu «un impact dévastateur» selon les termes de Daniel Bour, le président du groupe Générale du solaire: «On considère que le secteur a perdu près de 60 % de ses effectifs entre 2011 et 2013, passant de 25.000 à 10.000 emplois en moins de deux ans.»

Jean-Louis Bal n’en fait pas mystère: le bilan de l’emploi dans le renouvelable est mitigé, «car nous sommes victimes de trop de freins: à la fois une législation chaotique, des obstacles administratifs pour les projets d’envergure – comme l’implantation des éoliennes offshore au large des côtes françaises, victime d’une avalanche de recours – et une inadéquation entre les objectifs et les moyens à disposition.» La loi d’orientation énergétique prévoit que le renouvelable assure 23 % de la consommation énergétique en France en 2023, mais il peine actuellement à dépasser 17 %.

Dans l’efficacité énergétique, la France a été le premier pays européen à présenter son plan national d’action. C’était au printemps 2014, l’objectif étant de réaliser 20 % d’économies d’énergie d’ici à 2020, conformément à la directive bruxelloise. Certains chantiers sont considérés comme très porteurs, telles la transformation de l’habitat et la révolution des transports. Mais le maquis réglementaire (concernant la première) et les hésitations des industriels empêchent de parler de trajectoire exponentielle en termes d’emplois. Certains groupes, comme Engie (ex-GDF Suez), ont cependant franchi le pas. Celui-ci fédère déjà 100.000 personnes dans l’efficacité énergétique et prévoit de créer 5 700 postes supplémentaires au cours des trois prochaines années.

Une évolution contrastée dans le monde

Le monde vu sous l’angle des emplois de la transition énergétique est presque divisé en deux: les pays en voie de développement se montrent beaucoup plus dynamiques que les économies développées, en raison de leur demande énergétique plus forte et d’une production renouvelable encore plus compétitive par rapport aux énergies traditionnelles. «Notre ambition de doubler nos capacités installées d’énergies renouvelables d’ici à 2030 répond à un besoin essentiel: près de 1,5 milliard d’habitants de la planète n’ont toujours pas accès à l’électricité», illustre Antoine Cahuzac, le directeur général d’EDF Énergies nouvelles (EDF EN). Fin 2016, l’entreprise a inauguré sa plus grande ferme solaire au Chili, l’un des rares pays où l’énergie photovoltaïque ne profite d’aucun mécanisme de soutien.

Les pays émergents disposent aussi de l’avantage de construire pour le reste du monde un grand nombre d’équipements nécessaires à transition énergétique. «Mais il faut sortir ici de l’idée préconçue selon laquelle l’emploi dans le solaire serait exclusivement concentré dans des usines de fabrication de panneaux situées en Chine, souligne Daniel Bour. Ces outils représentent une part de moins en moins importante dans la valeur ajoutée totale d’une centrale solaire. Les emplois de demain sont à créer dans ce qui constitue la véritable bataille des années à venir: la gestion de l’intermittence.»

Dans l’efficacité énergétique, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que l’effort est encore insuffisant pour «mettre le monde sur les rails d’un système énergétique décarboné». Certes, ses 29 pays membres ont investi quelque 221 milliards d’euros en 2015, en progression de 6 %, mais le dernier rapport de l’agence souligne la nécessité de renforcer les politiques nationales. De son côté, l’Europe table toujours sur 2 millions d’emplois supplémentaires d’ici à 2020.

Une nouvelle carte des investissements

C’est la question qui fâche: la progression des emplois liés à la transition énergétique entraîne-t-elle un recul des postes liés aux énergies traditionnelles? «Le “solde” entre création et destruction d’emplois de valeur associée aux orientations de ce grand mouvement est complexe à mesurer», répond immédiatement Florian Ortega chez Colombus Consulting. Le phénomène est d’autant plus difficile à analyser que la situation actuelle des énergéticiens historiques les encourage plutôt à dégraisser. «En raison des prix bas de l’énergie et des surcapacités résultant de l’essor des énergies renouvelables, le chiffre d’affaires des 15 principaux producteurs européens d’électricité a baissé en moyenne de 5 % et la rentabilité opérationnelle de 9 % sur la période 2013-2015.»

Reste que l’affectation des investissements vers le renouvelable – ou tout simplement la volonté de participer à la lutte contre le réchauffement climatique – exerce une incidence sur les autres types d’énergie. Comme le note Florian Ortega, des investisseurs institutionnels comme Axa, BNP Paribas ou Société générale ont décidé de réduire drastiquement leur exposition au charbon, voire de s’en affranchir complètement. «À partir d’une dynamique similaire, près de 20.000 emplois dans ce secteur ont été détruits aux États-Unis depuis 2012.»

En sens inverse, la transition énergétique booste la transition numérique qui sous-tend le développement des réseaux intelligents – nécessaires à l’intégration des énergies renouvelables. «L’association Think Smartgrids a calculé que le digital créerait 15.000 emplois en France d’ici à 2020, dans le double sillage du déploiement des compteurs communicants et de l’exportation d’un savoir-faire à l’étranger», précise encore le consultant. La transition énergétique peut donc avoir des effets vertueux sur l’emploi hors de ses frontières naturelles.

Un avenir en pointillé

Sur le front des emplois créés par la transition énergétique, les scénarios du futur dépendent beaucoup de la compétitivité des filières. Le photovoltaïque possède ainsi une longueur d’avance: «Non seulement les coûts baissent à une vitesse accélérée, mais c’est une énergie qui bénéficie de l’assentiment de l’ensemble des consommateurs, collectivités, entreprises et particuliers», souligne Jean-Louis Bal. Selon France Territoire Solaire, le think-tank qui regroupe la plupart acteurs du secteur, 25.000 emplois supplémentaires sont envisageables d’ici à 2023. «Une part de plus en plus importante des postes sont liés à la maintenance et constituent donc des emplois pérennes et non délocalisables», insiste Daniel Bour.

Le futur passe aussi par l’essor de filières encore embryonnaires, comme celle du gaz renouvelable. Actuellement, les 26 sites injectant du biométhane dans les réseaux ne couvrent que 0,05 % de la demande française, mais la loi de transition énergétique fixe à 10 % la consommation de gaz vert à l’horizon de 2030. Si cette montée en puissance se concrétise, les professionnels misent sur la création de 2000 à 3000 emplois directs à l’horizon de 2020. «Et si l’on considère la filière biogaz dans son ensemble, incluant l’injection et la distribution de biométhane carburant, on pourrait grimper jusqu’à 15.000 emplois en tout», souligne un industriel.

Indépendamment des grandes options énergétiques et technologiques, l’avenir de l’emploi dépend aussi du soutien des pouvoirs publics. Aujourd’hui, le renouvelable bénéficie d’un tarif de rachat mais que se passera-t-il quand les énergies vertes ne seront plus subventionnées? «C’est un faux problème, dès l’instant où une véritable fiscalité écologique est mise sur les rails, un cercle vertueux est recréé au profit de nos industries, répond Jean-Louis Bal, mais cela nécessite beaucoup de travail, à commencer par l’instauration d’un prix du carbone à l’échelon européen.»

En réalité, les partisans de la transition énergétique croient résolument en son dynamisme mais savent que les gains en termes d’emplois sont assortis de nombreuses conditions.

Frédéric de Monicault

 

::: POLITIQUE

LE FIGARO – 28/02/2017

L’industrie française, fragilisée, s’invite dans la présidentielle

INFOGRAPHIE – Les représentants de Fillon, Hamon et Macron sont auditionnés mardi devant plusieurs organisations patronales sur leur vision du futur du secteur.

«Reconquête industrielle: maintenant ou jamais!» C’est sur cette accroche que des fédérations patronales – industries mécaniques (FIM), industries textiles (UIT), fédérations industrielles (GFI) et entreprises de taille intermédiaire (METI) – invitent ce mardi des représentants des candidats à l’élection présidentielle à s’exprimer. Ceux de François Fillon, Emmanuel Macron et Benoît Hamon vont exposer la vision de leur champion sur l’industrie, la compétitivité et plus spécifiquement sur la fiscalité de la production. «Car nous sommes un des rares pays à être à ce point imposé, et ce n’est pas vertueux», souligne Vincent Moulin Wright, le directeur général du GFI.

Le secteur industriel connaît en effet, depuis trois décennies, un véritable déclin. Après avoir souffert dans les années 1990, l’industrie française a manqué le tournant de la mondialisation de son appareil productif, de la montée en gamme et de la robotisation au début des années 2000. Pénalisée par sa compétitivité, elle n’a que très peu profité des opportunités apportées par l’émergence des classes moyennes, en Asie notamment. La crise de 2008 n’a rien arrangé: les entreprises les plus fragiles n’ont pas survécu. Et les plans de réduction d’effectifs se sont accumulés.

Selon l’Insee, l’industrie manufacturière pesait 22,3% du PIB en 1970, contre deux fois moins en 2014. Certes, les entreprises industrielles ont externalisé une partie de leurs activités vers les services (R&D, marketing, distribution, nettoyage…), ce qui a fait sortir ces activités de la comptabilité manufacturière, et mécaniquement baisser le poids du secteur dans la richesse nationale. Mais cela n’explique pas tout.

Pourtant, l’industrie joue un rôle essentiel dans l’économie: elle produit toujours 266 milliards d’euros de richesse chaque année. Les produits industriels représentent plus de 96% des exportations. Et elle génère 76,6% du total des dépenses annuelles de R&D engagées par des entreprises, soit 23,5 milliards d’euros – contre 7,2 milliards pour le reste de l’économie. Enfin, l’emploi dans l’industrie a un effet multiplicateur: un emploi dans l’industrie génère trois à quatre emplois hors du secteur industriel.

Recul des parts de marché

Avec la mise en place du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ces dernières années, mais aussi le programme d’Industrie du futur, les entreprises ont retrouvé un peu d’oxygène. Leurs marges ont retrouvé leur niveau d’avant-crise. Selon COE-Rexecode, le coût salarial unitaire a augmenté moins vite en France sur la période allant de 2012 à 2016 (de 0,8%) que dans le reste de la zone euro (3,7%) et en Allemagne (9,1%). Mais cette amélioration de la situation ne s’est pas traduite par des gains de part de marché à l’international. La part des exportations françaises de biens et services parmi celles de la zone euro a reculé en 2016: elle s’établit à 13,4%, après 13,6% en 2015. Pour mémoire, elle était de 17% en 2000.

«Il y a eu beaucoup de zigzags et les bonnes choses qui ont été mises en place ont été abîmées par de mauvaises», souligne Vincent Moulin Wright, citant l’instabilité fiscale, la mise en œuvre du compte pénibilité ou l’alignement de l’imposition du capital sur celle du travail.

Marie Visot

 

 

LE FIGARO – 28/02/2017

Ce que proposent les candidats à la présidentielle pour sauver l’industrie française

Les représentants de plusieurs candidats exposent ce mardi leurs propositions pour redresser une industrie française fragilisée.

Les fédérations patronales – industries mécaniques (FIM), industries textiles (UIT), fédérations industrielles (GFI) et entreprises de taille intermédiaire (METI) – invitent ce mardi des représentants des candidats à l’élection présidentielle à s’exprimer. Tour d’horizon des principales propositions.

  • François Fillon: un engagement de stabilité fiscale

Le plan du candidat des Républicains s’articule autour de quelques grands axes. La suppression des 35 heures d’abord. Cette «utopie qui est restée une exception française» sera remise en cause: la loi fixera la durée maximale du «travail hebdomadaire selon la norme européenne», soit 48 heures par semaine. Les accords d’entreprise seront la norme et l’accord majoritaire s’imposera au contrat de travail. Cela«permettra de développer l’activité sans carcan juridique», plaide Fillon. La simplification du droit du travail devra aussi redonner de l’oxygène aux entreprises. Pour «rénover le dialogue social qui s’est progressivement complexifié», Fillon veut notamment relever les seuils sociaux de 10 à 50 salariés et de 50 à 100, et limiter le temps consacré au mandat syndical à 50 % du temps de travail. Parce que «les prélèvements fiscaux directs sur les entreprises sont deux fois plus élevés en France qu’en Allemagne», il compte enfin aligner le taux d’IS sur nos voisins, supprimer l’ISF et s’engager sur la stabilité fiscale une fois ces mesures prises. Mais aussi refondre la fiscalité du capital pour «réorienter l’épargne des Français vers l’investissement productif».

  • Emmanuel Macron: priorité à la compétitivité

Macron est très clair: «Il faut remettre l’industrie au cœur de notre économie, et l’homme au cœur de l’industrie.». Le candidat d’En marche! veut transformer le CICE en allégements permanents de cotisation pour les entreprises, ce qui «représentera 6 points de charges en moins au niveau du smic jusqu’à 2,5 smic». Le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) sera ramené de 33,3 % à la moyenne en Europe, soit 25 %, en cinq ans. Macron mise aussi sur un plan d’investissement de 50 milliards, pour rehausser les compétences et la montée en gamme des entreprises. 15 milliards seront consacrés aux compétences des Français, avec un plan de formation des jeunes et des demandeurs d’emploi, et 15 autres milliards iront à la transition écologique et énergétique. Enfin, il veut donner la priorité à la négociation collective, dans les branches ou les entreprises, que ce soit sur la question du temps de travail ou des salaires. «Il faut  aller plus loin que la loi El Khomri» en matière de travail, dit-il.

  • Marine Le Pen: rétablir l’État stratège

C’est notamment par le protectionnisme que la candidate du FN veut soutenir les entreprises françaises «face à la concurrence internationale déloyale». Cela passe par l’interdiction de l’importation de produits provenant de l’étranger ne respectant pas les normes imposées aux producteurs français. Ou en «se libérant des contraintes européennes» et en réservant la commande publique aux entreprises françaises si l’écart de prix est raisonnable. Marine Le Pen veut créer un secrétariat d’État dédié aux mutations économiques, rattaché à Bercy «afin d’anticiper les évolutions des formes de travail liées aux nouvelles technologies (ubérisation, robotisation, économie du partage…)». Dans ce cadre, elle veut mettre en place «un plan de réindustrialisation associant l’industrie et l’État stratège pour privilégier l’économie réelle face à la finance spéculative». Le FN appelle aussi à une renationalisation des sociétés d’autoroutes. La candidate prévoit, par ailleurs, d’alléger la complexité administrative et fiscale pesant sur les PME, supprimer des contraintes liées aux seuils, abaisser les charges en fusionnant tous les dispositifs d’allégements existants ou encore créer un taux intermédiaire d’IS à 24%.

Vidéo : http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/27/20002-20170227ARTFIG00290-ce-que-proposent-les-candidats-a-la-presidentielle-pour-sauver-l-industrie-francaise.php

 

Marie Visot

 

 

L’OPINION – 28/02/2017

Présidentielle, le grand n’importe quoi fiscal

La fiscalité est sur le point de revenir le devant de la scène dans la campagne : les candidats cherchent « la » mesure à même de séduire l’électorat. La réflexion de fond sur le rôle de l’impôt, elle, a encore été oubliée par les écuries présidentielles

Taxer les robots, créer 14 tranches d’impôts sur le revenu, exonérer 80 % des Français de taxes d’habitation, créer une cotisation sociale sur les produits importés… Les principaux candidats à l’élection présidentielle rivalisent d’ingéniosité pour séduire leur électorat. Mais la mesure fiscale « choc », qui fait traditionnellement l’élection en France, n’est pas encore née dans cette campagne 2017. Une chance ?

C’était le 27 février… 2012. Il y a cinq ans. Le candidat François Hollande abattait une carte décisive contre Nicolas Sarkozy en annonçant, sur TF1, une taxe de 75 % sur les salaires supérieurs à 1 million d’euros. Surprise générale dans son camp, y compris chez son conseiller économique, un certain Emmanuel Macron, qui ironisait sur ce « Cuba sans le soleil ». Mais un coup de maître. Car à cette époque, le candidat socialiste voyait celui de la droite revenir dans son sillage et Jean-Luc Mélenchon lui rogner des voix sur son aile gauche. Dès le lendemain, et jusqu’au deuxième tour de l’élection, Nicolas Sarkozy n’a jamais réussi à refaire son retard.

« Tuer le match » de 2017 avec une proposition fiscale choc ? Personne n’en parle ouvertement dans les écuries mais tout le monde y pense. Emmanuel Macron a tenté sa chance la semaine dernière, avec sa proposition de réduire la taxe d’habitation pour 80 % des ménages français qui rappelle par son côté démagogique la taxe à 75 % de son ancien mentor. François Fillon y travaille très dur avec ses équipes dans l’espoir de se relancer, en fin de semaine lors de son meeting aux Docks d’Aubervilliers. Il cherche notamment une mesure pour séduire les classes moyennes. Mais à 54 jours seulement du premier tour, tout cela donne l’impression d’une grande confusion et laisse encore les sujets de fond de côté.

Aucun des candidats ne prend par exemple soin de rappeler que l’impôt est l’un des fondements de notre pacte social car, pour être consenti, il implique que le citoyen fasse confiance à l’Etat et aux autres contribuables. Le premier pour qu’il utilise bien l’argent collecté, les seconds pour ne pas qu’ils fraudent. Aucun ne propose une vision sur la fiscalité : sans doute le ras-le-bol fiscal éprouvé par les Français explique-t-il cette réticence. Aucun n’ose vraiment de même énoncer une règle de base : pour baisser les impôts de façon significative, il faut d’abord diminuer fortement les dépenses publiques. A vouloir éviter tous ces sujets, on ne risque pas de clarifier ni de simplifier notre système fiscal. Ni de lancer une grande réforme. Au contraire, les mesures qui figurent actuellement dans les programmes officiels allient, pour beaucoup, démagogie et contresens économique. L’Opinion en dresse un petit florilège.

Emmanuel Macron : exonérer 80 % des Français de la taxe d’habitation

Il risque de ne pas être très bien reçu, le 22 mars, à la maison de la Radio. Ce jour-là, les candidats ayant tous leurs parrainages plancheront devant près de 700 élus. Lesquels n’ont pas digéré l’annonce fracassante du candidat d’En Marche ! sur la taxe d’habitation, qui consiste à exonérer de cet impôt les ménages dont le revenu est inférieur à 20 000 euros annuels par part fiscale. L’Association des Maires de Frances (AMF) a aussitôt dénoncé une mesure « démagogique, non financée et attentatoire aux libertés locales ». Emmanuel Macron a pourtant affirmé que la mesure ne « coûtera rien aux collectivités locales » puisqu’elle sera à la charge de l’Etat, reprenant la formule de François Hollande à propos des emplois d’avenir. Mais les collectivités locales se méfient : le financement du RSA a montré que l’Etat ne compense pas toujours ses propres décisions. Si l’impôt est transformé en dotation, le risque est que les communes, opportunistes, augmentent le taux de cette taxe. Enfin, il faudra bien trouver 10 milliards par an en instaurant des hausses d’impôts pour d’autres contribuables. Emmanuel Macron veut aussi augmenter la CSG mais pas sur les revenus du capital, sur lesquels il prévoit un prélèvement libératoire de 30 %. Et aussi supprimer l’ISF, mais pas sur l’immobilier. Un peu compliqué.

Benoît Hamon : taxer les robots pour financer le revenu universel

C’est l’idée lancée par le candidat socialiste : prélever des cotisations sociales sur les robots qui remplacent les emplois peu qualifiés. Cette « manne » permettrait de financer le revenu universel cher au cœur de Benoît Hamon. « L’histoire économique nous montre l’hérésie de taxes frappant des objets plutôt que des sommes monétaires, rappelle Robin Rivaton, essayiste et membre du conseil scientifique Fondapol. Le jour où le Directoire, pendant la Révolution, a instauré une taxe sur les fenêtres comme taxe foncière, les citoyens les ont tout simplement murées. » Ensuite, les gains de productivité réalisés grâce aux robots sont déjà taxés par l’impôt sur les sociétés. Benoît Hamon souhaite aussi la création à l’encontre des GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon] d’une taxe qui serait « européenne ». Une menace bien vague. Enfin, il est question d’une incitation fiscale en faveur des exploitants qui cèdent leur entreprise à leurs salariés, réunis au sein d’une société coopérative ouvrière de production (SCOP). Modeste contribution au vaste problème que soulèvent les destructions d’emplois causés par le départ des fondateurs des entreprises.

Jean-Luc Mélenchon : taxer tous les Français partout dans le monde

Le candidat de La France insoumise prévoit 100 milliards de hausses d’impôts, ce qui ferait de la France le champion du monde incontesté des taux de prélèvements obligatoires à 49,1 % du PIB. Pourtant, une de ses intuitions est juste : pour être accepté, l’impôt doit être acquitté par tous les citoyens. Mais son « impôt universel » prévoyant 14 tranches d’impôt sur le revenu pour le rendre plus progressif aboutit à un coup de massue sans précédent. Avec certaines aberrations comme l’idée de taxer les Français résidants à l’étranger, sur le même modèle que les Etats-Unis. « Cela signifie modifier les 160 conventions fiscales reliant la France aux autres pays, à condition que ces derniers acceptent de le faire », résume Jean-Yves Mercier du Cercle des fiscalistes. Autres propositions du candidat, parmi les plus démagogiques : une taxe sur les produits de luxe, une nouvelle sur les transactions immobilières ou encore le durcissement de l’ISF.

Marine Le Pen : une contribution sociale sur les importations

Le programme fiscal de la candidate FN n’est pas le point le plus critiquable de sa politique économique. Il prend même acte de la colère des Français en promettant de baisser de nombreux impôts. Sauf sur deux points : Marine Le Pen propose elle aussi de réduire ou de supprimer la taxe d’habitation pour les ménages les plus modestes, « ce qui est un puits sans fonds pour les finances publiques », résume Jean-Yves Mercier ; mais surtout, elle souhaite instaurer « une Prime de Pouvoir d’Achat (PPA) à destination des bas revenus et des petites retraites [pour les revenus jusqu’à 1 500 euros par mois], financée par une contribution sociale sur les importations de 3 % ». Une telle taxe sociale sur les importations est non seulement impossible dans l’Union européenne mais dans l’hypothèse où la France opterait pour un « Frexit », il est très peu probable que cette contribution soit acceptée lors des indispensables traités commerciaux bilatéraux que notre pays aura quand même l’obligation de conclure.

François Fillon : pas de geste fiscal pour les bas revenus

Suppression de l’impôt sur la fortune, augmentation de la TVA, relèvement du quotient familial… le candidat de la droite a certes présenté un programme complet, basé sur de fortes économies de dépenses publiques, mais il a oublié les petits revenus. « Je pense que le programme de François Fillon est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches… », a même affirmé Alain Madelin, ancien ministre de l’Economie, qui fut pourtant un fervent défenseur du libéralisme. Fin janvier, il a tenté d’adoucir son programme, en affirmant notamment qu’il n’y aurait pas que du sang et des larmes dans sa réforme des retraites. « Toutes les pensions du régime de base inférieures à 1 000 euros augmenteront de plus de 300 euros par an », a-t-il ainsi déclaré. Le coup de pouce de François Fillon, distribué en sifflet entre 800 et 1 200 euros, concernerait 4 millions de Français. Cette mesure serait financée par les économies à venir avec le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Il pourrait aussi différer dans le temps les hausses de TVA. Pas sûr que cela suffise à « casser » son image de candidat des riches. D’autant que la fin des 35 heures et l’allégement des charges des entreprises le font pencher clairement du côté de celles-ci plutôt que de celui du « peuple ».

Irène Inchauspé et Cyrille Lachèvre

 

 

LES ECHOS – 28/02/2017

Benoît Hamon plaide pour un moratoire sur la dette française

Le candidat du PS se dit prêt à un bras de fer avec l’Allemagne pour réformer la zone euro.

Benoît Hamon célèbre à sa façon les vingt-cinq ans du traité de Maastricht. Le candidat du PS à la présidentielle milite pour une refonte complète des règles européennes, qui mettrait fin au sacro-saint seuil des 3 % de PIB pour le déficit public et aboutirait à un moratoire sur une partie de la dette. Interrogé lundi sur France Inter, il a fustigé la « barre des 3 % » comme étant un « non-sens » : « Cela ne répond pas aux besoins d’une économie comme la nôtre. » Classique au sein de la classe politique française, cette diatribe contre les 3 % s’est accompagnée d’une menace plus inhabituelle, évoquant à demi-mot une restructuration de la dette française : « Il faudra regarder ce qu’on pourra rembourser ou ne pas rembourser. Il y a une dette vis-à-vis de la planète que nous ne pouvons pas rembourser. Il y a une dette vis-à-vis des banquiers que nous pouvons tout à fait renégocier », a-t-il affirmé.

Priorité à la croissance

Une telle sortie ira sans doute droit au coeur du Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, que Benoît Hamon prévoit d’aller voir à Athènes. Elle témoigne surtout de l’infléchissement du programme européen du candidat depuis qu’il travaille avec Thomas Piketty. L’économiste milite pour la mise en place d’un parlement de la zone euro chargé de coordonner les politiques budgétaires des Etats utilisant la monnaie unique. « Le Pacte de stabilité et ses critères automatiques, comme la règle des 3 %, ont connu un échec patent durant la crise, aboutissant à casser la reprise européenne en 2011-2013 », explique Thomas Piketty aux « Echos ».

Celui-ci plaide donc pour donner les clefs à une assemblée où siégeraient des représentants des parlements nationaux à due proportion de leur poids dans la démographie européenne : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne obtiendraient 76 % du total. Ce Parlement de la zone euro serait chargé de décider du niveau de consolidation budgétaire pour chacun des pays. « Nous espérons que cette assemblée pourra nous faire sortir de l’austérité. L’objectif est d’obtenir un moratoire sur la règle des 3 % et de donner la priorité à la croissance sur les déficits », indique Thomas Piketty.

Dans la vision du candidat socialiste, une telle réforme servirait également à la mutualisation de la partie des dettes publiques européennes dépassant le niveau de 60 % du PIB. « Avant de rembourser la dette, il faut retrouver un niveau de production de richesse suffisant. Compte tenu du niveau de dette en Europe du Sud, mais aussi dans d’autres pays comme la France, dire que l’on va s’en sortir sans moratoire en consacrant au remboursement 2 % à 4 % d’excédent budgétaire pendant cinquante ans, cela ne tient pas la route », estime l’économiste.

Dans l’attente de ce grand soir, Benoît Hamon se prépare à une épreuve de force dans l’éventualité de son élection. « En 2017, nous nous affranchirons du Pacte de stabilité de façon raisonnable pour financer la croissance », avance Thomas Piketty, qui sait que sa réforme va susciter des frictions avec Berlin. « Les choses doivent changer, et cela peut passer par un bras de fer avec l’Allemagne. Si celle-ci dit « non » à la démocratisation, cela aboutira de facto à la fin de l’euro », prévient-il.

Renaud Honoré

 

::: INTERNATIONAL

LA TRIBUNE – 28/02/2017

Brexit : l’Ecosse osera-t-elle un référendum unilatéral sur l’indépendance ?

 

L’Ecosse divorcera-t-elle sans consentement de Londres du Royaume-Uni ?

 

Theresa May refuse tout nouveau référendum écossais sur l’indépendance. Mais les Nationalistes écossais pourraient passer outre. Non sans problème.

Le gouvernement régional écossais se retrouve désormais dans une situation « à la catalane ». Depuis le 23 juin et le vote britannique en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (le « Brexit »), le gouvernement écossais, dirigée par le Parti Nationaliste Ecossais (SNP), évoque la possibilité d’un second référendum sur l’indépendance. L’Ecosse a en effet massivement soutenu le maintien dans l’UE à 62 % le 23 juin, alors que l’ensemble du Royaume-Uni votait en faveur du Brexit à 51,7 %. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a défendu l’idée d’un respect du choix des Ecossais et donc d’un maintien, d’une façon ou d’une autre, dans l’UE. Même au prix, avait-elle dit d’emblée, d’un nouveau référendum sur l’indépendance.

Le 18 septembre 2014, les Ecossais avaient choisi à 55 % de demeurer dans le Royaume-Uni. La crainte de se voir « expulser » de fait de l’UE avait joué un rôle fondamental dans ce résultat. Le SNP avait accepté l’issue du scrutin et avait enterré provisoirement l’idée d’un nouveau référendum « sauf en cas de changement majeur de circonstances ». Nicola Sturgeon considère que le vote en faveur du Brexit constitue un de ces changements et qu’il convient donc de consulter à nouveau le peuple écossais.

L’effet « hard Brexit »

La décision du gouvernement britannique dirigé par Theresa May le 17 janvier de préférer le contrôle des frontières au maintien dans le marché unique, autrement dit de privilégier un « Brexit dur », a encore alimenté la détermination de Nicola Sturgeon qui avait alors jugé que ce « hard Brexit rapprochait l’Ecosse d’un nouveau vote » sur la sécession. Cette colère n’avait, du reste, été que renforcée par une autre décision, celle de la Haute Cour, qui avait confirmé que l’accord des parlements des régions aux pouvoirs dévolus (Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) n’était pas nécessaire dans le processus de séparation avec l’UE.

Le problème de la légalité de la voie unilatérale

Mais ce deuxième référendum pose de nombreux problèmes. Le premier est sa légalité. En 2014, le vote sur l’indépendance avait été le fruit d’un processus de négociation entre Londres et Edimbourg. Le gouvernement britannique avait validé le vote et s’était engagé à en reconnaître le résultat en engageant des discussions de deux ans pour achever la séparation. Mais, cette fois, un tel accord est improbable. Dimanche 26 février, la première ministre britannique Theresa May a confirmé qu’elle ne voulait pas d’un nouveau référendum sur l’indépendance. « Il y a eu un référendum. Il était clair, décisif et légal. Les deux parties ont accepté de reconnaître le résultat de ce référendum », a indiqué la locataire du 10, Downing Street. Autrement dit, Theresa May estime que la question de l’indépendance écossaise est close. Elle peut compter sur le soutien sur ce point du chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui a demandé au SNP ce week-end de « respecter » le résultat du Brexit et d’abandonner la « folie » de l’indépendance.

L’Ecosse comme la Catalogne

Nicola Sturgeon ne peut donc compter sur un processus comparable à celui de 2014. Elle va devoir choisir entre se soumettre à la légalité britannique, renoncer à l’indépendance et accepter le Brexit négocié par Londres ou se lancer dans un référendum unilatéral qui ne sera pas reconnu par le Royaume-Uni, mais sans doute pas davantage par la plupart des Etats de l’UE – ce qui risque de mettre en cause la capacité d’une Ecosse devenue ainsi indépendante à retourner dans le giron européen. Choix délicat, donc, qui, d’une certaine façon, était celui des Indépendantistes catalans voici quelques mois avant que ces derniers décident de se lancer dans un processus unilatéral avant le mois de juillet 2016.

La voie unilatérale pose de nombreux problèmes : celui de la reconnaissance international, du risque de conflit avec l’Etat central et de l’absence de participation des opposants à l’indépendance – donc de légitimité. Nicola Sturgeon peut-elle se lancer dans un tel processus ? En Catalogne, les Indépendantistes disposaient d’un mandat pour préparer l’indépendance et d’une majorité parlementaire. Leur décision n’en est pas moins contestée en Espagne où plusieurs dirigeants catalans sont poursuivis par la justice pour leur décision d’aller vers l’indépendance catalane.

« Nouveau référendum » ?

En Ecosse, Nicola Sturgeon peut en théorie s’appuyer sur une majorité indépendantiste en s’alliant avec les Verts écossais, qui sont favorables à la sécession, mais cette alliance sur un référendum est à construire puisque l’indépendance n’a pas été au cœur de la campagne des élections régionales de mai 2016. Certes, Nicola Sturgeon peut construire la légitimité de son référendum sur l’éclatement du statu quo le 23 juin dernier. C’est ce qu’elle tente de faire, notamment en demandant, selon le quotidien The National, à ces conseillers de ne pas parler de « second référendum » mais de « nouveau référendum » puisque les conditions sont différentes. « C’est un nouveau référendum parce qu’il s’agit d’une question de déficit démocratique et de sortir, contre notre volonté de l’UE », a indiqué aux dirigeants SNP la première ministre. Mais c’est un fondement fragile face à l’absence de légitimité.

L’UE au bout du chemin ? Pas si sûr

Surtout, Nicola Sturgeon doit redouter la réaction de l’UE elle-même. Les Européens sont confrontés au refus de l’Espagne et de la France de prendre en compte la demande de l’Ecosse d’une réintégration immédiate d’une Ecosse indépendante dans l’UE. Cette perspective avait été envisagée plus ou moins clairement après le 23 juin par la Commission européenne, puis par certains négociateurs européens comme l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, afin de faire pression sur Londres dans les discussions sur le Brexit. Mais, pour Madrid, ce serait un désastre car un tel processus légitimerait une sécession unilatérale et rendrait impossible le rejet du processus catalan en cours. Un des arguments du gouvernement espagnol contre l’indépendance catalane sera l’éjection d’une république catalane indépendance de l’UE en cas de sécession. L’UE a dû se plier à ces craintes.

Dans le Financial Times de ce 27 février, la Commission fait savoir que l’Ecosse devra postuler à l’adhésion, comme tous les autres candidats, en cas d’indépendance. Certes, Bruxelles reconnaît que la procédure « sera plus rapide », puisque l’Ecosse est sans doute plus proche de l’UE que d’autres pays candidats, mais elle devra se soumettre à toute la procédure qui, en réalité, est toujours longue. Et surtout, la question principale reste en suspens : une indépendance unilatérale pourrait-elle enclencher ce processus ? L’UE devra reconnaître cette indépendance. Et si l’indépendance de l’Ecosse est reconnue via un référendum unilatérale, pourquoi refuser cette reconnaissance à la Catalogne ? Madrid, immanquablement, pour maintenir l’isolement de la Catalogne, bloquera l’adhésion écossaise…

Majorité des Ecossais contre un nouveau référendum

Autrement dit, Nicola Sturgeon ne pourra pas faire miroiter facilement le retour dans l’UE au bout de son référendum d’indépendance… C’est donc l’argument principal du SNP qui est fragilisé. Certes, la brutalité de Londres, qui ignore la spécificité écossaise dans le processus du Brexit, joue en faveur de l’indépendance. Selon les sondages, l’indépendance est certes encore minoritaire, mais elle a beaucoup progressé dans l’opinion écossaise depuis la décision d’un « hard Brexit » de Theresa May. Néanmoins, selon la dernière enquête, 51 % des Ecossais pensent qu’il ne faut pas convoquer un nouveau référendum, contre 44 % qui sont de l’avis contraire. Le Brexit ne semble donc pas une circonstance décisive pour la majorité des Ecossais pour revenir sur leur vote de 2014. Tout le travail de Nicola Sturgeon sera, si elle veut parvenir à l’indépendance, de changer cet état d’esprit. Pour cela, elle peut sans doute compter sur l’inflexibilité de Theresa May et du Labour. Car une des leçons de la Catalogne, c’est que la cause de l’indépendance ne progresse jamais tant que quand le pouvoir central fait mine d’ignorer la spécificité d’une région tentée par la sécession et mise sur une forme de mise au pas et de mépris.

Romaric Godin

 

 

LE PARISIEN – 28/02/2017

Trump face au casse-tête de l’Obamacare

 

Denver (Etats-Unis), le 7 février. Manifestation pour le maintien de l’Affordable Care Act.

ÉTATS-UNIS. C’est aujourd’hui que le nouveau président doit préciser comment il gomme la grande réforme santé de son prédécesseur. Problème : les Américains n’y sont plus si hostiles…

Après les décrets anti-immigration, c’est une autre de ses promesses phares que Donald Trump va mettre sur le métier : la réforme de l’Obamacare. C’est lors d’un discours prononcé aujourd’hui devant le Congrès (Parlement américain) que le 45e président des Etats-Unis précisera s’il « détricotera » ou abrogera purement et simplement cette loi emblématique de l’ère Obama. L’Affordable Care Act (loi sur la santé abordable), son nom exact, a permis à 20 millions d’Américains aux revenus modestes de bénéficier d’une couverture santé, faisant ainsi chuter le nombre de personnes sans assurance de 16 % en 2010 à 8,9 % l’an dernier.

Une avancée gigantesque dans un pays où, à moins d’être presque sans ressources (on touche alors les aides publiques du Medicaid) ou de travailler dans une entreprise qui prend en charge la couverture maladie, se soigner peut vite s’avérer un luxe inabordable.

Depuis son entrée en vigueur en 2010, l’Obamacare a nourri une hostilité qui a fait en partie le lit de Donald Trump — qui l’avait qualifié de désastre pendant la campagne présidentielle. Philosophiquement, cette réforme était, pour beaucoup de républicains libéraux, synonyme d’ingérence de l’Etat fédéral dans la vie des Américains. Pis ! l’Obamacare a fini par provoquer des hausses de 25 % en moyenne des primes d’assurance, ce qui a renforcé la colère de ses détracteurs. « L’élection de Donald Trump s’est en grande partie jouée sur le rejet de l’Obamacare, souligne un spécialiste des Etats-Unis. Ce qu’il va proposer devant le Congrès va avoir un impact déterminant sur l’ensemble de son mandat. »

Or, depuis que Trump a juré d’aller vite, l’opinion a sensiblement évolué sur le sujet. Certains élus républicains, qui doivent gérer et financer partiellement les dossiers des bénéficiaires de l’Obamacare, réalisent localement les effets pervers d’une telle refonte. Que vont devenir ceux qui bénéficient déjà de la couverture santé ? Comment vont évoluer les primes ? L’inquiétude est partagée par les assureurs et les hôpitaux. Sondage après sondage, une majorité d’Américains expriment désormais leur souhait de conserver ce totem des années Obama. Les « vétérans » viennent ainsi de publier une vidéo sur le site VoteVets, dans laquelle un soldat amputé d’une jambe lors d’une mission en Afghanistan accuse Trump de le priver des aides dont il bénéficiait. « Vous avez perdu le soutien populaire, et votre popularité continue de s’effondrer, assène-t-il. Ce n’est pas l’Amérique pour laquelle je me suis sacrifié. »

Donald Trump se retrouve donc dans l’embarras. Il pourrait assouplir quelques dispositions clés de l’Obamacare, comme l’obligation individuelle d’être assuré ou celle, pour les entreprises de plus de 50 salariés, de fournir une assurance santé. Il devrait aussi réduire la couverture maternité ou de maladies mentales. Il conserverait, en revanche, la mesure — plutôt consensuelle — permettant aux enfants de bénéficier de la couverture maladie de leurs parents jusqu’à 26 ans ainsi que l’interdiction pour un assureur de refuser un patient en raison de son état de santé.

L’abrogation de la loi, déclinée de façon singulière dans chacun des 50 Etats du pays, s’avère extrêmement complexe. Même si Trump ne devait pas abroger entièrement la loi, le retrait ou la réécriture de certains articles demandera du temps et un sens politique aigu.

Bush lui fait la leçon

George W. Bush, président des Etats-Unis entre 2000 et 2008, ne sort pas souvent de sa paisible retraite texane. Mais quand il le fait, aïe ! Hier, sur la chaîne NBC, l’ancien et très controversé leadeur a donné une leçon de démocratie à Donald Trump, républicain comme lui, mais dont il supporte mal les incessantes attaques contre les médias, qualifiés « d’ennemis du peuple américain ». « Ils sont indispensables pour que des gens comme moi aient à rendre des comptes », a lâché Bush, devenu… peintre. Le 43e président des Etats-Unis, régulièrement éreinté par la presse américaine (et mondiale) quand il était à la Maison-Blanche, a ajouté que « le pouvoir peut être très addictif et corrosif, et il est très important que les médias demandent des comptes à ceux qui abusent du pouvoir ».

Pour en savoir plus : http://www.leparisien.fr/international/trump-face-au-casse-tete-de-l-obamacare-28-02-2017-6718203.php

 

Jannick Alimi

 

 

 

Vous souhaitant une bonne journée.

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

Service Presse, Communication / Formation

251, bd Pereire – 75852 PARIS Cedex 17

Tél. : 01 40 55 12 43

Fax : 01 40 55 12 40

elena.natalitch@medef-idf.fr

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https://www.facebook.com/medef.idf

 

Crèches CAP-ENFANT

2018-01-05T14:42:01+01:00

CAP Enfants a mis en place une crèche près de la gare :

Informations pratiques :

  • Adresse de la crèche : 36 rue Victor Basch, 91300 Massy (place Nelson Mandela)
  • Horaires : 8h – 19h30
  • Nombres de berceaux : 44 berceaux
  • La crèche bénéficie d’un espace extérieur d’environ 200m²
  • Possibilité de stationnement en dépose-minute et un local poussette sécurisé dans la crèche
  • Participation financière des familles : identique aux crèches municipales, en fonction des revenus du foyer fiscal et quotient familiale
  • Type de structure : crèche inter-entreprises*

*Les entreprises réservant des places en crèche bénéficient de 83 % de défiscalisation par le biais d’un Crédit Impôt Famille (50%)  et d’une réduction d’Impôt sur les Sociétés (33,33%).

Le montant final pour la société réservataire est d’environ 2 550 €/an/place (après défiscalisation).

Présentation du concept de Cap Enfants :

Cap Enfants apporte bien plus qu’un simple mode de garde aux salariés-parents grâce à son projet pédagogique particulièrement intéressant pour le développement des enfants, fondé sur la musique, la diversité culturelle et l’ouverture au monde. L’emphase sur la musique prépare notamment à l’acquisition du langage et l’apprentissage des langues étrangères.

En effet, Cap Enfants a publié en novembre dernier les résultats d’une recherche sur les bienfaits de sa pédagogie musicale  (supervisée par l’INSERM) qui démontre que les enfants ayant  été accueillis dans les crèches du groupe, ont acquis un vocabulaire riche, amélioré leurs liens logiques et développé des capacités de concentration ainsi que de mémoire. Aujourd’hui, les médias s’intéressent de près à Cap Enfants qui a bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle ces dernières semaines (JT de France 2, TF1, France 3 ; Le JDD, Le Parisien, Femme Actuelle, etc.).

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Le GYMNASE L’Orange bleue (réduction aux adhérents)

2022-04-26T14:31:59+02:00Mots-clés : , |

Appartenant à un groupe important (331 clubs en France et en Belgique), l’Orange bleue de Massy vient de débuter son activité avec un gymnase tout neuf proche de MASSY-EUROPE et qui offre une grande variété d’activités. Il propose des tarifs particulièrement attractifs réservés aux adhérents AME :

Frais de dossier : offerts
Une semaine gratuite à titre d’essai
Mensualités : 4,90€ le premier mois, puis 26,90€/mois (forfait 1 an)
Carte Pulp’By l’Orange Bleue (Des avantages pour toute la famille)
Accès national aux salles L’Orange Bleue -Mon Coach Fitness
L’entreprise ou son CE peuvent éventuellement rembourser les frais en tout ou partie.

Horaires :

Accueil avec encadrement :
Lundi, Mardi, Jeudi et Vendredi : De 9h30 à 21h
Mercredi : De 17h30 à 21h
Samedi : De 9h30 à12h30

CARTE LIBRE ACCES sans encadrement :
Votre club fitness est ouvert de 6h A 23h, 7 jours / 7
20 € par an en option pour les adhérents à l’AME (au lieu de 48 €/an)

Adressez-vous à l’association pour plus de détails : 01 69 44 20 33 !

Voir le site du Gymnase

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[gview file= »http://www.massy-europe.fr/wp-content/uploads/2017/02/170306_Affiche-orangebleue.pdf »]

Revue de presse du MEDEF IDF du 24 février 2017, le programme économique d’Emmanuel MACRON

2017-07-06T09:03:47+02:00Mots-clés : , , |

::: ECONOMIE

L’OPINION – 24/02/2017

Assurance-chômage: plus que les contrats courts, la question des seniors pourrait polluer la négociation

Le patronat veut que la durée maximale d’indemnisation soit réduite de trois à deux ans pour les demandeurs d’emploi de 50 à 55 ans

En matière d’assurance-chômage, les débats se sont beaucoup focalisés sur les contrats de travail courts et leur taxation. Mais selon plusieurs négociateurs, le dossier des seniors est un point très litigieux dans les discussions qui se tiennent actuellement entre les partenaires sociaux, cogestionnaires de l’Unédic.

Les plus de 50 ans représentent un quart des bénéficiaires de l’assurance-chômage et bénéficient d’une durée maximale d’indemnisation de 36 mois (les moins de 50 ans sont indemnisés 24 mois maximum), répondant à leur difficulté à retrouver un emploi. Cela pèse lourdement sur les comptes de l’Unédic : les allocations versées au-delà de deux années représentaient 1 milliard d’euros en 2015.

Aussi, le Medef propose-t-il de relever l’âge d’entrée dans cette filière à 55 ans (au départ, il envisageait même 57 ou 59 ans). La CFDT pourrait suivre cette proposition, faisant valoir que les règles en vigueur pour les plus de 50 ans envoient un très mauvais signal aux seniors et aux employeurs. Par ailleurs, selon une étude de l’Unédic citée par le Conseil d’orientation des retraites, le recul de l’âge de la retraite a multiplié par deux, entre 2008 et 2015, le nombre de chômeurs indemnisés de 60 ans et plus.

Les autres syndicats, et notamment Force ouvrière, dont la position est particulièrement regardée dans cette négociation, ne veulent pas entendre parler de changement à 55 ans. « C’est appliquer encore une logique purement comptable. On veut bien bouger le curseur mais pas au-delà de 52 ans, c’est une ligne rouge que nous ne franchirons pas », prévient Jean-Claude Mailly, qui estime que le service après-vente d’un tel report serait trop compliqué chez les salariés. Et d’anticiper une inflexibilité patronale sur ce point « car le Medef tient à afficher un milliard d’économies sur cette négociation… »

La prochaine séance de négociation est fixée au 7 mars, et les partenaires sociaux se donnent jusqu’au 28 pour trouver un accord… ou pas.

Fanny Guinochet

 

 

LES ECHOS – 24/02/2017

Malgré les incertitudes politiques, les patrons gardent le moral

Le climat des affaires reste bien orienté, selon l’Insee. Les industriels, notamment, sont de plus en plus optimistes.

A deux mois de la présidentielle , les investisseurs ont beau évaluer les scénarios politiques les plus sombres et s’interroger sur les risques de voir Marine Le Pen accéder au pouvoir , les patrons français, eux, ont toujours le moral. Le climat des affaires, calculé par l’Insee , n’a pas bougé en février. A 104 points, il est toujours supérieur à sa moyenne de long terme, qui se situe à 100. Un tel niveau correspond peu ou prou à un rythme de croissance trimestriel de 0,4 %. C’est d’ailleurs la progression du PIB attendue par les économistes de la banque Natixis au premier trimestre 2017.

La bonne nouvelle est venue de l’industrie. L’indicateur de la confiance des industriels français a grimpé de 1 point, à 107 points et se situe à son plus haut niveau depuis juin 2011. Mieux, quand l’Insee interroge les chefs d’entreprise sur leurs perspectives personnelles de production, ces derniers se montrent très positifs sur l’avenir : le solde entre les optimistes et pessimistes atteint désormais son plus haut depuis janvier 2008.

Le chômage recule en France

En France, comme dans beaucoup d’autres pays tels que l’Allemagne, l’industrie est le secteur qui se porte le mieux dans les enquêtes. Cela s’explique par le fait que les prix des produits industriels destinés au marché français et aux marchés étrangers ont commencé à augmenter à l’automne dernier. L’économie américaine est en forme, les craintes sur l’activité en Chine semblent, au moins à court terme, s’atténuer et les pays émergents, Russie et Brésil en tête, sortent bon an mal an des récessions de ces deux dernières années. Le Brexit n’a pas entraîné l’impact économique redouté sur la Grande-Bretagne jusqu’à présent.

Quant à la zone euro, qui bénéficie de la politique monétaire ultra-accommodante et d’une politique budgétaire qui n’est plus restrictive, elle retrouve de l’élan. En France, doucement mais sûrement, le chômage recule avec la reprise des créations d’emplois, ce qui participe au raffermissement de la demande des ménages. D’où la confiance grandissante des industriels. Le secteur du bâtiment connaît lui aussi une embellie. Ainsi, la production de logements collectifs neufs a crû de 21 % en 2016, et se retrouve à un record depuis 2010. Enfin, dans les services, l’hôtellerie-restauration et le tourisme en général, extrêmement affectés par les attentats, pourraient avoir touché leur point bas.

Les problèmes structurels de l’économie française ne sont peut-être pas réglés mais sur le plan conjoncturel, l’amélioration de ces derniers mois est désormais indéniable. Tout se passe comme si, petit à petit, la France et la zone euro retrouvaient une santé économique. Reste à voir si le risque politique ne va pas venir faire dérailler une activité remise sur de bons rails.

Guillaume de Calignon

 

::: ENTREPRISES

LE FIGARO – 24/02/2017

L’automobile française en pleine renaissance

Les groupes PSA et Renault ont dégagé les marges les plus élevées de leur histoire l’an dernier.

Carlos Tavares, président du directoire de PSA, n’a pas caché sa satisfaction en présentant les résultats du constructeur pour l’année 2016. Il s’est félicité d’une «marge opérationnelle au niveau le plus élevé de tous les temps». Surtout, le dirigeant a souligné le chemin parcouru en seulement trois années. En 2013, la marge opérationnelle de PSA était négative (- 2,8 %) et le groupe perdait 1 milliard d’euros en termes de capacité d’autofinancement. L’an dernier, sa marge a atteint 6 %. Et le constructeur a accumulé 8,1 milliards d’euros de capacité d’autofinancement sur les trois derniers exercices.

Les salariés de PSA ont toutes les raisons de s’en réjouir, puisqu’ils toucheront au moins 2 000 euros d’intéressement au titre de 2016. La hausse est de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette bonne santé ne concerne pas seulement le constructeur sochalien, mais également son concurrent hexagonal, Renault, qui a lui aussi dégagé des résultats spectaculaires l’an dernier, avec ses ventes en croissance de 13 % et une marge de 6,4 %.

Les constructeurs français ont longtemps été considérés comme les champions des petites voitures bon marché, ne pouvant dégager que des marges inférieures à celles de leurs concurrents allemands, japonais ou américains. Au plus fort de la crise de 2008-2009, ils ont même été considérés comme moribonds. Leur redressement est donc spectaculaire. «Au vu des résultats financiers des deux constructeurs français, il est possible de parler de renaissance», affirme même Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem.

Pour parvenir à ces résultats, les deux constructeurs ont, pour partie, utilisé les mêmes recettes. D’abord en profitant de la bonne tenue du marché automobile mondial. «Renault et PSA ne sont pas les seuls constructeurs à publier de bons résultats sur l’exercice 2016», souligne d’ailleurs Xavier Caroen, analyste chez Bryan Garnier. Les deux français ont, surtout, profité de leur exposition à l’Europe, marché particulièrement dynamique l’an dernier. Grâce à cette bonne conjoncture, ils ont pu maintenir leurs prix de ventes et les marges sur leurs véhicules. «Peugeot est la référence des marques généralistes en Europe aujourd’hui», s’est ainsi félicité Carlos Tavares.

Succès de la gamme low-cost de Renault

Ensuite, «Renault et PSA ont signé, dès 2013, des accords de compétitivité avec une majorité des syndicats, ce qui leur a permis de restaurer la rentabilité des sites industriels français», précise Flavien Neuvy. Ils ne se sont pas contentés de ces accords, mais ont également mis de l’argent sur la table, en investissant massivement dans leurs sites de production pour le moderniser. Dernière annonce en date: PSA consacrera 200 millions d’euros à son usine plus que centenaire de Sochaux.

Pour autant, les divergences entre les deux groupes sont bien réelles. Renault a profité de deux atouts uniques. D’abord, le succès de sa gamme low-cost. Vendus sous la marque Dacia en Europe, ces modèles représentent plus de 40 % des ventes mondiales de la marque au losange. Renault a été plus loin en lançant la Kwid ultra-low-cost en Inde. Avec un grand succès. Ce modèle sera aussi commercialisé en Amérique latine. Et d’autres véhicules ultra-low-costs sortiront bientôt. Ensuite, le groupe dirigé par Carlos Ghosn profite de son alliance avec Nissan, désormais rejoint par Mitsubishi. Cette alliance lui donne un poids inédit pour maximiser les achats de pièces et de composants. Un phénomène d’autant plus fort que Renault et Nissan utilisent aujourd’hui les mêmes plateformes, des ensembles d’éléments communs à plusieurs véhicules. Grâce à ces économies, Renault a pu multiplier les lancements de nouveaux modèles, comme l’Espace, la Megane, le Kadjar ou la Talisman. Cette stratégie explique le dynamisme commercial rencontré en 2016, année pendant laquelle les ventes ont progressé de 13,3 %.

Pour PSA, la situation est différente. La croissance des ventes l’an dernier s’explique même exclusivement par l’intégration des volumes du partenaire iranien, Iran Khodro. «Le redressement des marges s’est fait en coupant dans les coûts, notamment de développement», explique Xavier Caroen. Carlos Tavares a compté chaque euro dépensé, notamment dans le lancement de nouveaux modèles et le développement technologique. C’est ainsi que les véhicules électriques ou hybrides rechargeables développés en propre n’arriveront que dans quelques années. Conséquences: dans un marché dynamique, PSA a perdu des parts de marché l’an dernier. Le redressement financier est réel, mais «PSA se trouve dans une situation plus difficile pour affronter les défis de l’industrie automobile des prochaines années», estime Flavien Neuvy. Le constructeur risque de ne pas pouvoir faire face à tous les investissements technologiques (conduite autonome, connectivité, électromobilité…). Renault n’a, lui, pas à faire des choix, puisqu’il peut en partager les coûts avec ses partenaires de l’alliance. C’est pour régler, au moins en partie, ce souci, que Carlos Tavares a décidé de se lancer dans l’acquisition d’Opel.

Emmanuel Egloff

 

 

LES ECHOS – 24/02/2017

Bouygues profite à plein de l’embellie du BTP en France

Son carnet de commandes a franchi la barre des 30 milliards et Colas en a fini avec le marasme des travaux routiers.
Le plan d’infrastructures de Trump, s’il se concrétise, serait un « aléa positif » pour Colas, très présent aux Etats-Unis.

« Je vais avoir soixante-cinq ans dans quelques semaines, il faut que je m’organise. » Martin Bouygues, qui avait annoncé l’an dernier prendre du champ, persiste et signe mais était fidèle au poste pour présenter jeudi matin les résultats annuels de son groupe. Une tâche plutôt agréable car le groupe se porte bien, tant du côté des télécoms (lire page 22) que de celui du BTP. Bouygues célèbre l’anniversaire de son patron par un résultat net (part du groupe) de 732 millions d’euros, contre 483 millions en 2015.

Le BTP constitue toujours l’activité contribuant le plus à ce résultat d’ensemble. En fait, il explose même les compteurs avec une contribution au résultat net de 754 millions d’euros. Son carnet de commandes a franchi la barre des 30 milliards d’euros. Et, une fois n’est pas coutume, la locomotive n’est pas le grand international mais la France. La chute du taux de change du dollar et de la livre sterling se fait sentir. Même si « le Brexit et la chute de la livre n’ont pas d’impact financier, car dans un pays nos coûts et nos approvisionnements sont locaux », assure Martin Bouygues.

Chez Colas, la filiale de travaux routiers de Bouygues, qui a particulièrement souffert de la crise, le carnet de commandes remonte de 7 % en France. A l’international, il recule de 3 %. Une tendance qui pourrait s’inverser, car Colas est très présent aux Etats-Unis, et à ses 7 milliards d’euros actuels en carnet de commandes pourrait s’ajouter nettement plus si Donald Trump lance son grand plan d’infrastructures. « Ce plan n’a pas été chiffré ni financé. A ce stade, je considère que c’est un aléa positif », juge Martin Bouygues. Qu’importe, déjà maintenant, Colas constitue le plus gros contributeur aux bénéfices nets du groupe (343 millions à lui seul). L’autre aléa positif de Colas serait de passer à la phase d’industrialisation de sa route solaire, s’il achève avec succès les tests en cours sur son innovation encensée par Ségolène Royal. Une de ses expériences est en cours en Géorgie, aux Etats-Unis.

Montée en puissance

Bouygues Construction, l’autre gros contributeur aux bénéfices du groupe (320 millions), connaît la même tendance que Colas, dans son carnet de commandes. L’international y recule (-2 %, à 6,9 milliards d’euros) et la part française s’envole de 17 %, à 5,8 milliards. Idem pour Bouygues Immobilier, porté par le succès des ventes de logements neufs (+19 %) dans un marché dopé par le régime locatif Pinel.

Cet état de grande forme n’est pas près de faiblir, puisque la montée en puissance du Grand Paris, le plus grand projet d’Europe, ne fait que commencer. Cinq milliards d’euros de contrats de tunnels et de stations de métro doivent être attribués cette année.

Myriam Chauvot

 

 

LE FIGARO – 24/02/2017

Immobilier: la hausse des prix s’est accélérée fin 2016

Sur l’ensemble de l’année 2016, les prix des logements ont gagné 1,8% selon l’Insee. Ils sont tirés par l’Ile-de-France, et surtout Paris, où les logements se sont vendus 4,4% plus chers qu’un an plus tôt.

La hausse des prix de l’immobilier se confirme. Au dernier trimestre 2016, les prix ont progressé de 1,8% sur l’ensemble de la France, après 1,3% au troisième trimestre et 0,6% au deuxième, selon l’Insee. Les prix remontent car les ménages se sont remis à acheter: le marché est resté très dynamique en 2016, après une bonne année 2015.

La légère remontée des taux d’intérêt et des prix a incité les ménages indécis à passer à l’action. L’incertitude liée à l’élection présidentielle est passée au second plan. L’année dernière, les volumes de ventes ont ainsi atteint et même dépassé leurs niveaux records de mai 2006, avec près de 850.000 biens vendus. Ce record est cependant à relativiser puisqu’en 10 ans, le parc immobilier français s’est accrû de 1% par an en moyenne. Il aurait donc fallu que les volumes de ventes dépassent les 900.000 pour dépasser réellement le record de 2006. Le cru 2016 n’en reste pas moins une bonne année.

Les prix sont par ailleurs en grande partie tirés par l’Ile-de-France (+3,1% sur un an), et particulièrement Paris (+4,4%). Dans les autres régions que l’Ile-de-France, les prix progressent plus modérément, de 1,3% sur un an. En région parisienne, sur laquelle les notaires ont publié ce jeudi de nouvelles données détaillées, «la fluidité retrouvée du marché et des ventes en croissance de 8% dans l’ancien et de 10% dans le neuf sont allées de pair avec une inversion de tendance sur les prix et une hausse qui s’est progressivement diffusée du centre vers la périphérie de la région», expliquent les notaires. Pour les prochains mois, ils anticipent une poursuite de la hausse des prix au même rythme, pour atteindre 3,7% sur un an au mois d’avril.

Dans le détail, la hausse des prix atteint 2,8% sur un an pour les appartements dans les Yvelines et 2,4% dans le Val d’Oise tandis que l’inflation immobilière reste plutôt contenue en Seine-et-Marne (+1,1%) et en Essonne (+1%). Certaines villes affichent en revanche de fortes baisses. Ainsi de Meaux en Seine-et-Marne, qui perd 10,3% sur un an. «Cette baisse de prix s’explique par la construction de nombreux programmes de défiscalisation, dont les investisseurs cherchent aujourd’hui à se séparer», explique Guénaël Chalut-Natal, notaire à Moret-sur-Loing. L’évolution des prix des maisons est légèrement différente (+2,7% dans les Yvelines, +2% en Essonne, +1,6% en Seine-et-Marne et +1,5% dans le Val d’oise).

4,4% de hausse à Paris

En petite couronne, les prix des appartements grimpent en moyenne de 3,1% et ceux des maisons de 2,8%. Ce sont les Hauts-de-Seine qui progressent le plus (3,4%), suivis du Val-de-Marne (3,1%) tandis que la hausse reste contenue en Seine-Saint-Denis (1,8%). Certaines communes sortent cependant du lot. Ainsi de Vincennes, désormais commune la plus chère du Val-de-Marne, qui voit ses prix flamber de 7,8%. A l’Ouest, les prix grimpent de 6,5% à Boulogne-Billancourt. Mais c’est à Saint-Denis que l’inflation est la plus forte, avec une hausse de 11,6% sur un an. Les prix devraient cependant peu évoluer, voire s’éroder en petite couronne au printemps prochain.

 

A Paris enfin, «prix élevés et manque d’offres limitent la reprise de l’activité dans la capitale», analysent les notaires. Les prix ont en effet progressé de 4,4% sur un an au quatrième trimestre 2016 et ils devraient progresser encore au printemps prochain, de 5,6% sur un an. Paris est le seul département d’Ile-de-France qui devrait voir la hausse des prix encore accélérer dans les prochains moins, jusqu’à flirter avec le record historique d’août 2012. En moyenne, un appartement s’y vendait en fin d’année 8340 euros le m², avec de fortes disparités entre le quartier de Pont de Flandres dans le 19e, le moins cher de Paris à 6270 euros le m², et celui de l’Odéon, le plus cher de la capitale (14.820 euros le m²).

Les arrondissements dont les prix ont le plus grimpé en 2016 sont le 3e (+8,8% à 10.690 euros le m²), le 18e (+8,7% à 7810 euros), le 17e (+8,5% à 8930 euros) ou encore le 19e (+7% à 6920 euros). A l’inverse, les prix ont baissé dans les 1er, 4e et 8e arrondissements.

Marie Bartnik

 

 

L’OPINION – 24/02/2017

General Electric va créer 500 emplois en France grâce à sa filiale éolienne

 

La part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie totale est encore faible en France comparée aux leaders européens

L’entreprise danoise LM Wind Power, fabricant de pale pour éolienne et propriété de General Electric, a signé mercredi un accord avec la région Normandie pour construire une usine à Cherbourg, selon Ouest France.

Le fabricant danois de pales d’éolienne LM Wind Power a annoncé, jeudi 23 février 2017, la construction d’une usine de fabrication à Cherbourg en Normandie. La production est supposée démarrer en juin l’année prochaine. Près de 500 créations emplois sont déjà annoncées.

Les énergies renouvelables ont le vent en poupe comme jamais, mais la France est à la traîne comparée aux pays leaders en la matière. Cette annonce sonne-t-elle l’heure de la rébellion ? Une usine doit voire le jour à Cherbourg en Normandie, propriété de LM Wind Power, récemment acquis par General Electric. Le groupe danois y construira des pales d’éolienne pour répondre à la demande naissante suite au lancement de plusieurs projets hamps d’éoliennes en mer au large des côtes françaises.

L’accord a été signé mercredi 22 février 2017. LM Wind Power, spécialiste de la fabrication de pales, a paraphé mercredi l’accord avec la Région Normandie et General Electric, sa maison-mère. Le journal Les Echos avance un investissement à hauteur de 45 millions d’euros de la part du danois. Le groupe a annoncé « l’emploi de plus de 550 personnes, ainsi que la création de plus de 2 000 emplois indirects, dans la région », selon le site d’information Normandie-actu.

100 millions d’investissements de la région. De son côté, Ouest France, détaille les rôles joués par les parties impliquées. « Ports normands associés (PNA), bras armé de la Région dans le domaine portuaire, a investi 100 millions d’euros pour agrandir le port de Cherbourg. Hervé Morin, président UDI de la Normandie, est informé très régulièrement des négociations des industriels (…) Cherbourg a également fait le travail en instruisant les permis de construire », avance le quotidien régional.

Pour la France, l’enjeu est tout de même de taille, car nous ne sommes loin d’être les champions dans ce domaine. En 2015, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie n’était que de 14,9 %, alors qu’elle aurait dû atteindre 17 % pour être en phase avec l’objectif de 23 % en 2020, fixé dans le cadre du « paquet énergie-climat » européen. Ces mauvaises performances nous placent dans la queue du peloton européen, loin de la Suède (52,6 % de renouvelables), de la Finlande (38,7 %), de l’Autriche (33,1 %) ou du Danemark (29,2 %). De tous les pays de l’Union européenne, elle est celui qui accuse le retard le plus important sur son objectif…

 

 

::: POLITIQUE

LES ECHOS – 24/02/2017

Emmanuel Macron : « Mon projet économique »

INTERVIEW – Impôts, économies, travail, investissements : le candidat d’En marche à la présidentielle dévoile ses cartes dans « Les Echos ». La fiscalité du capital sera réformée en profondeur et l’Etat mis « sous tension ».

Quelle analyse faites-vous de la situation économique de la France et de l’Europe aujourd’hui ?

Nous sommes face à de multiples défis. D’abord, la France et l’Europe n’ont pas été au rendez-vous de la reprise mondiale. Face à la crise, l’Europe s’est enfermée dans une politique économique inadaptée s’engageant dans une politique d’austérité à contretemps alors que les Etats-Unis ont opté bien plus efficacement pour une relance temporaire. Suite à cette crise, nous héritons d’un déficit d’investissements privés et publics. L’Allemagne elle-même arrive au bout de cette logique : pour soutenir la croissance, on ne peut pas accumuler indéfiniment des excédents commerciaux.

Le deuxième défi auquel nous devons répondre est l’invention d’un nouveau modèle de croissance. Pour être juste et soutenable, elle doit être écologique et servir la mobilité sociale.

Et les défis spécifiquement français ?

La France est un des seuls grand pays de l’Union européenne qui n’a pas réglé le problème du chômage de masse : cela doit être notre priorité. Par ailleurs, nos marchés de biens et services fonctionnent souvent mal. Le meilleur exemple en est le logement : les prix trop élevés pèsent sur le pouvoir d’achat des Français comme sur la compétitivité de nos entreprises. Enfin, la sphère publique est marquée par un déficit d’efficacité, avec trop de dépenses de fonctionnement et une insuffisance d’investissements publics ciblés et utiles.

Comment relancer l’Union européenne ?

La réponse est dans la relance d’une dynamique européenne. La France doit faire des réformes structurelles : c’est ce qui est bon pour nous, et cela permettra aussi de rassurer nos partenaires, et d’abord l’Allemagne. Cela nous permettra d’aller en zone euro vers une approche consolidée de nos équilibres budgétaires. A quelle fin ? Il est d’abord nécessaire de mettre en place une capacité d’investissement commune beaucoup plus ambitieuse. Le plan Juncker était nécessaire mais reste insuffisant face à l’ampleur des défis. Nous devons créer un vrai budget, contrôlé démocratiquement et piloté par un ministre de l’Economie et des Finances de la zone euro. Ce budget sera doté de ressources propres qui se chiffreront en centaines de milliards et permettra de réaliser les investissements nécessaires et de réagir ensemble aux crises.

Vous plaidez donc pour plus d’intégration ?

C’est la seule façon de réconcilier responsabilité et solidarité.

Faut-il en passer par un bras de fer avec l’Allemagne ?

La geste habituelle dans une campagne présidentielle française est de dire : « Je renverserai la table et réorienterai le couple franco-allemand ». Ca ne rime à rien et n’a strictement jamais fonctionné. Il faut recréer de la confiance dans le couple franco-allemand. Mieux vaut un dialogue franc et exigeant que des rodomontades. Nous en sommes co-responsables. Si nous n’avons pas une politique courageuse de réformes sur le plan structurel, les Allemands ne nous suivront pas. Ce n’est pas ce que propose François Fillon, lui qui annonce un gros choc fiscal au début et des économies pour plus tard, comme en 2007. Personne ne s’est d’ailleurs demandé comment il arrivait à faire à la fois 100 milliards d’économies et une croissance de 2,3% ce qui est impossible.

Cela va prendre des années avant d’avoir des changements…

Les choses sont en train de changer en Allemagne car nos voisins comprennent qu’ils sont au bout de leur modèle de sur-consolidation budgétaire. Ils savent qu’on ne peut pas attendre et sont très préoccupés par le risque Marine Le Pen. Notre chance, c’est le calendrier. En Allemagne, les élections sont en effet prévues cet automne et les conséquences politiques en seront tirées en fin d’année. Cela nous donne donc six mois pour faire la démonstration que nous sommes des partenaires de confiance, grâce à des réformes structurelles et à une trajectoire budgétaire vertueuse. Et pour engager des discussions sur l’avenir.

Quelle trajectoire budgétaire proposez-vous ?

Je veux rendre nos dépenses publiques plus efficaces tout en finançant la transformation de notre modèle de croissance. Cela passe par trois grandes idées. D’abord le respect de nos engagements européens en restant dans l’épure des 3% de déficit avec des prévisions de croissance prudente : 1,4% cette année, 1,8% en 2022. Pour 2017, la prévision est à 2,9% de déficit. Sur cette base, je ne prendrai pas de mesures additionnelles à l’été : ni cadeau, ni rigueur supplémentaire.

Deuxième point, le poids de la dépense publique devra être progressivement ramené vers la moyenne de la zone euro. Je prévois donc une baisse de 3 points de la part des dépenses dans la richesse nationale. Cela représente 60 milliards d’économies par rapport au tendanciel.

Troisième point, je construirai un nouveau modèle de croissance avec un plan d’investissement public de 50 milliards d’euros durant le quinquennat, en plus du soutien fiscal à l’investissement privé.

En quoi consistera-t-il ?

Sur ces 50 milliards, 15 milliards seront consacrés aux compétences et qualifications des Français avec un plan de formation ambitieux des jeunes et des demandeurs d’emploi. 15 milliards seront consacrés à la transition écologique et énergétique, y compris en accompagnant, comme à Fessenheim, les territoires. Autres priorités : la modernisation des administrations publiques (numérisation), l’agriculture, les transports locaux, et la santé.

La dette n’est pas un problème ?

La clef vis-à-vis des marchés comme de nos partenaires est de pouvoir démontrer une baisse de nos dépenses courantes et une croissance dynamique. Financé par des taux d’intérêts très bas, notre plan d’investissement permettra de réduire nos dépenses avant la fin du quinquennat et de soutenir notre croissance potentielle. C’est cela qui améliorera la soutenabilité de notre dette.

Comment réalisez-vous vos 60 milliards d’économies ?

Je vise d’abord 25 milliards d’économies sur la sphère sociale. Cela passe par 15 milliards sur l’assurance-maladie, avec une progression des dépenses contenue à 2,3% par an. C’est tout à fait tenable. Je ne supprimerai aucun poste dans la fonction publique hospitalière. La réorganisation du système de soins est de nature à faire ces économies et à conduire un vrai plan de modernisation de l’hôpital.

Ensuite je réaliserai 10 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage grâce aux réformes structurelles. Le taux de chômage peut raisonnablement atteindre 7% en 2022.

Vous ne prévoyez aucune économie sur le système de retraites…

Je ne modifierai pas les prestations familiales et les retraites. Je détaillerai une proposition de réforme structurelle des retraites le 2 mars prochain : elle ne sera pas guidée par une logique budgétaire mais par une logique d’équité.

Comment baissez-vous les dépenses des collectivités ?

Je veux rompre avec la méthode de la baisse des dotations consistant à couper les vivres pour provoquer des économies. Cette méthode de régulation budgétaire est trop centralisatrice. Je veux nouer avec les collectivités un pacte sur cinq ans, dans lequel je contractualiserai une baisse de 10 milliards d’euros de leurs dépenses. Cette baisse sera à leur main. Parallèlement, je leur donnerai des marges de manoeuvre.

C’est-à-dire ?

Aujourd’hui, quand l’Etat décide d’augmenter le salaire des fonctionnaires, les collectivités n’ont pas leur mot à dire. Ce sera à elles de décider désormais pour leurs agents. Elles pourront également recourir plus largement à des recrutements de droit privé. Je leur demande par ailleurs, comme l’a indiqué la Cour des comptes , de respecter la durée annuelle légale du temps de travail : 1.607 heures par an.

Autre liberté : les communes qui le souhaitent pourront revenir sur la réforme des rythmes scolaires.

Quelles seront les autres économies sur l’Etat ?

Au total, l’effort atteindra 25 milliards d’euros. Il reposera sur un mode de gouvernance totalement nouveau. D’abord, je veux redonner des souplesses à la fonction publique. C’est-à-dire recruter hors du statut pour les fonctions d’encadrement, donner la possibilité d’avoir plus de souplesse dans la gestion des carrières, des rémunérations plus individualisées, et des mobilités. Le statut des fonctionnaires ne sera pas remis en cause, mais il sera modernisé. Il s’agit de mieux reconnaître les plus engagés. Je crois par ailleurs nécessaire de restaurer un jour de carence pour les fonctionnaires.

Prévoyez-vous des suppressions de postes sur le quinquennat ?

Il est possible de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires, 70.000 venant des collectivités et 50.000 de l’Etat. Ce n’est pas un objectif, mais un référentiel, ce sera aux ministres de faire des choix. Je veux des ministres pleinement responsables sur les dépenses publiques. Je fixerai l’effort budgétaire en début de période, en définissant des priorités, et chaque ministre devra les décliner en rendant des comptes. Je veux aussi impliquer directement les parlementaires dans cet exercice. En contrepartie, je donnerai aux ministres une vraie latitude politique. Je ne les garderai pas s’ils ne mettent pas en oeuvre les économies.

Cela suppose un gouvernement resserré ?

Oui. Autour d’une petite quinzaine de ministres. Et extrêmement solidaire. Auprès des ministres, il pourra y avoir des secrétaires d’Etat, mais il n’y aura pas de divisions des périmètres ministériels, ce qui est fondamental si on veut des ministres responsables. Je propose aussi une réduction massive des effectifs des cabinets, de l’ordre de cinq personnes afin que les ministres s’appuient davantage sur leurs administrations.

Quelles autres propositions avez-vous en matière de gouvernance ?

Dans les deux premiers mois du quinquennat, je changerai ou confirmerai l’intégralité des postes de direction dans la fonction publique… C’est une mise sous tension de l’appareil d’Etat. Cette fois-ci, on n’a pas le droit d’échouer.

François Fillon propose une baisse des prélèvements obligatoires de 50 milliards d’euros, dont 40 pour les entreprises. Quels sont vos engagements ?

Je propose une politique fiscale plus réaliste, plus juste et plus équilibrée, avec des baisses d’impôts réparties équitablement entre ménages et entreprises. Chez François Fillon, la hausse de TVA fait plus que compenser les baisses d’impôts des ménages ! Sur le quinquennat, mon objectif est d’aboutir à une baisse nette des prélèvements obligatoires de 20 milliards, pour soutenir le pouvoir d’achat et l’investissement.

Quelles sont les mesures pour le pouvoir d’achat ?

Je rappelle d’abord la suppression des cotisations salariales maladie et d’assurance-chômage, mesure qui sera entièrement financée par une hausse de la CSG sauf pour les petites retraites, et qui rapportera 250 euros de plus par an à une personne au SMIC. Une hausse de 50% de la prime d’activité est aussi prévue. Et toute hausse de TVA est exclue. En matière de fiscalité, les couples pourront choisir d’individualiser leur impôt sur le revenu. Et je présenterai prochainement une autre mesure de réduction d’impôt, pour environ 10 milliards, qui sera mise en oeuvre au début du quinquennat et qui visera les classes populaires et les classes moyennes.

La hausse de la CSG va alourdir encore la fiscalité du capital, une des plus élevées du monde…

C’est pour cela qu’elle s’accompagnera d’une réforme globale, avec la création d’un prélèvement forfaitaire unique au taux de l’ordre de 30%, prélèvements sociaux inclus, pour tous les revenus du capital : intérêts, loyers, dividendes, plus-values, etc. Cela rapprochera la France de la moyenne européenne et simplifiera considérablement la fiscalité du capital. Les abattements pour les plus-values immobilières seront maintenus.

Quid de l’assurance-vie, qui offre un prélèvement libératoire de 23% (prélèvement sociaux de 15,5% compris) au bout de huit ans de détention ?

Ces conditions ne changeront pas pour les contrats et dépôts existants, mais seulement pour les flux à venir, les nouveaux versements. L’objectif est de réorienter massivement l’épargne vers l’économie productive. C’est la même logique qui prévaut pour la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière.

Que prévoyez-vous pour la compétitivité des entreprises ?

La transformation du crédit d’impôt compétitivité emploi en allègement pérenne de cotisation s’opérera dès 2018, et représentera 6 points de charges en moins au niveau du SMIC jusqu’à 2,5 SMIC. Elle ne coûtera rien aux finances publiques, puisque la dette fiscale existe déjà. Pour supprimer les dernières charges patronales au niveau du SMIC, nous ajoutons un allègement de 4 points, avec un point de sortie à 1,6 SMIC. Par ailleurs, le taux de l’impôt sur les sociétés sera ramené de 33,3% à la moyenne européenne, c’est-à-dire 25%, sur le quinquennat. Il s’agit de donner un cadre clair, stable et prévisible aux entreprises pour soutenir l’investissement et l’attractivité.

Y-aura-t-il des hausses d’impôts ?

Uniquement en matière de fiscalité écologique, avec l’alignement progressif de la fiscalité du diesel sur l’essence et la montée en charge de la taxe carbone. Parallèlement, les propriétaires de véhicules diesel anciens bénéficieront d’une prime de conversion pour l’achat d’un véhicule plus écologique, neuf ou d’occasion.

Les droits de succession seront-ils relevés ?

Non.

Comment s’attaquer au problème du chômage ?

Ce sera vraiment le coeur de mon projet : investissements, formation professionnelle, baisse des charges et réforme du marché du travail. Sur ce dernier point, il y aura une décentralisation des négociations sociales : c’est la loi qui définira l’ordre public social, les entreprises et les branches pouvant y déroger par accords. Il faut assumer davantage de flexibilité, je n’ai pas peur du mot, pour adapter notre droit du travail aux mutations en cours. Ensuite, une réforme de l’Unedic permettra d’aller vers une assurance-chômage universelle, de la même manière que l’assurance-maladie est devenue universelle. La gouvernance sera publique.

Il faut que le système change vraiment. J’ai par exemple proposé que le bénéfice des droits à l’indemnisation soit ouvert à tous ceux qui démissionnent de leur entreprise, ainsi qu’aux indépendants, aux professions libérales et aux entrepreneurs.

Sur ce point, justement, pourquoi aller si loin ? Cela va permettre aux plus formés de gérer leur carrière aux frais de la collectivité ?

Aujourd’hui, le système de la rupture conventionnelle est hypocrite. Il fonctionne aux frais, comme vous dites, de la collectivité, mais cela créé aussi du contentieux devant les prud’hommes quand il n’y a pas d’accord. Il faut clarifier les choses en permettant à chacun, tous les cinq ans, d’user de ce droit. Je veux aussi que ce droit soit ouvert aux artisans, aux commerçants et aux agriculteurs.

Changez-vous les paramètres de l’indemnisation ?

Non, ni la durée ni les montants (salaire de remplacement). La dégressivité des allocations que propose François Fillon ne sert à rien et est terriblement injuste en période de chômage de masse.

En revanche, je veux un vrai dispositif de droits et de devoirs. Mon nouveau système crée un filet de sécurité pour tout le monde, mais avec de vraies exigences. Quand vous perdez votre emploi, vous êtes indemnisé, un bilan de compétences est fait et les prestations seront strictement conditionnées à vos efforts de recherche, avec un contrôle drastique. Nous sortons réellement d’un système assurantiel où chacun se dit : « J’ai cotisé, j’ai droit à être indemnisé ».

Et la formation ?

Je veux créer une vraie sécurité professionnelle. On vous trouvera une formation vraiment qualifiante. Le service public vous donnera accès à une nouvelle formation, et le demandeur d’emploi, une fois formé, devra accepter les offres qui lui sont proposées. Aujourd’hui, un million de chômeurs sont très loin de l’emploi. C’est pour eux qu’il faut remettre à plat tout le système de formation.

Avez-vous été surpris par la décision de François Bayrou ?

Nous avons discuté à plusieurs reprises de manière apaisée et constructive. C’est une décision intime de sa part. J’ai été frappé par le fait qu’il partage avec moi la gravité du moment et la nécessité de recomposer, et combien mûrissait en lui cette volonté de ne pas fragmenter mais de former un rassemblement en mesure de gagner.

Qu’est-ce que cela change pour les deux derniers mois de la campagne ?

C’est un tournant de la campagne. Cela évite qu’il y ait justement une fragmentation du camp des progressistes. S’il avait été candidat, François Bayrou aurait porté sa candidature, en tant que représentant d’une famille centriste qui a toute sa place au sein de l’échiquier politique. Je ne suis pas centriste, mais c’est important que nous ne soyons pas divisés.

Les quatre exigences posées par François Bayrou sont parfaitement cohérentes avec les valeurs que nous portons. Sur le travail, c’est exactement ma stratégie. Sur la moralisation de la vie publique, cela fait partie du contrat que je propose à la nation, et nous allons la travailler ensemble. Sur l’alternance et le changement de pratiques politiques, nous le faisons depuis le début car nous sommes dans le renouvellement très profond de ces pratiques. Enfin le pluralisme politique est constitutif de nos gênes.

La question à régler entre vous est celle de la dose de proportionnelle…

Oui. Nous allons discuter de ça. C’est très ouvert. Je l’avais déjà dit lors de mon meeting à Strasbourg [le 4 octobre, NDLR], il faut ouvrir le débat et prendre le risque qu’il y ait une représentation du FN au Parlement. On ne peut pas la refuser. On ne peut pas le faire pour les prochaines législatives car les règles sont déjà fixées.

Sur la moralisation de la vie politique, quelles sont les mesures prioritaires ?

Le point principal est celui des conflits d’intérêts, en plus de ce que j’ai déjà annoncé sur la limitation des mandats et le renouvellement.

François Bayrou va-t-il faire campagne à vos côtés ?

Je le souhaite. François Bayrou fera campagne à sa façon, dans son style et sa liberté, ce qui est sa marque de fabrique, et cela me va très bien. Il pourra y avoir des désaccords, car c’est la sincérité d’un rassemblement large. C’est aussi un moment de respiration de notre vie démocratique. On ne peut pas recomposer si on n’accepte pas des différences et des identités politiques différentes. François Bayrou avait besoin de sentir et comprendre ma méthode. Je ne suis pas caporaliste.

Qu’est-ce qui vous distingue de François Fillon et de Benoît Hamon ?

Je veux construire un nouveau modèle de société et une nouvelle économie. Contrairement à François Fillon, je ne crois pas dans la purge et le rétablissement du pays contre lui-même. Je pense plutôt au changement du pays en responsabilisant chacun des acteurs. Et contrairement à Benoît Hamon, je n’accepte pas la défaite quant au travail. La bataille du travail est gagnable si on invente ce nouveau modèle de croissance.

Comment s’attaquer au problème du chômage ?

Ce sera vraiment le coeur de mon projet : investissements, formation professionnelle, baisse des charges et réforme du marché du travail. Sur ce dernier point, il y aura une décentralisation des négociations sociales : c’est la loi qui définira l’ordre public social, les entreprises et les branches pouvant y déroger par accord. Il faut assumer davantage de flexibilité, je n’ai pas peur du mot, pour adapter notre droit du travail aux mutations en cours. Ensuite, une réforme de l’Unédic permettra d’aller vers une assurance-chômage universelle, de la même manière que l’assurance-maladie est devenue universelle. La gouvernance sera publique. Il faut que le système change vraiment. J’ai par exemple proposé que le bénéfice des droits à l’indemnisation soit ouvert à tous ceux qui démissionnent de leur entreprise, ainsi qu’aux indépendants, aux professions libérales et aux entrepreneurs.

Les mieux formés vont gérer leur carrière aux frais de la collectivité…

Aujourd’hui, le système de la rupture conventionnelle est hypocrite. Il fonctionne aux frais, comme vous dites, de la collectivité, mais cela crée aussi du contentieux devant les prud’hommes quand il n’y a pas d’accord. Il faut clarifier les choses en permettant à chacun, tous les cinq ans, d’user de ce droit. Je veux aussi que ce droit soit ouvert aux artisans, aux commerçants et aux agriculteurs.

Changez-vous les paramètres de l’indemnisation ?

Non, ni la durée ni les montants (salaire de remplacement). La dégressivité des allocations que propose François Fillon ne sert à rien et est terriblement injuste avec un chômage de masse. En revanche, je veux un vrai dispositif de droits et de devoirs. Mon nouveau système crée un filet de sécurité pour tout le monde, mais avec de vraies exigences. Quand vous perdez votre emploi, vous êtes indemnisé, un bilan de compétences est fait et les prestations seront strictement conditionnées à vos efforts de recherche, avec un contrôle drastique. Nous sortons réellement d’un système assurantiel où chacun se dit : « J’ai cotisé, j’ai droit à être indemnisé. »

Et la formation ?

Je veux créer une vraie sécurité professionnelle. On vous trouvera une formation vraiment qualifiante. Le service public vous donnera accès à une nouvelle formation, et le demandeur d’emploi, une fois formé, devra accepter les offres qui lui sont proposées. Aujourd’hui, 1 million de chômeurs sont très loin de l’emploi. C’est pour eux qu’il faut remettre à plat tout le système de formation.

Etienne Lefebvre, Nicolas Barré, Dominique Seux, Gregoire Poussielgue et Renaud Honoré

 

 

LE MONDE – 24/02/2017

Présidentielle : le retrait de Jadot permet à Hamon de s’afficher en « candidat de l’écologie politique »

Le ralliement du représentant d’Europe Ecologie-Les Verts doit encore être validé par les électeurs de la primaire.

« Maintenant, on va pouvoir passer à autre chose », confie Benoît Hamon, soulagé que le long feuilleton des négociations avec les écologistes se termine enfin. « Je vais pouvoir m’adresser aux Français et retrouver ma liberté », précise le candidat du PS, qui a salué, jeudi 23 février, en meeting à Arras (Pas-de-Calais), « le choix extrêmement important de Yannick Jadot ». « Je suis désormais le candidat de l’écologie politique », résume le socialiste, au terme d’une journée entièrement consacrée aux enjeux environnementaux.

Quelques instants plus tôt, au « 20 heures » de France 2, celui qui se présentait encore au nom d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle n’avait pas tergiversé. « Ma responsabilité (…), c’est de dépasser les ego, de déporter les appareils politiques et de construire la grande aventure de cette élection présidentielle. Alors oui, ce soir, je retire ma candidature. C’est ce sur quoi voteront tous ceux qui ont participé à la primaire écologiste », avait lancé M. Jadot. Le député européen, comme il l’explique au Monde, juge qu’il s’agit d’un « accord exceptionnel ». « Il y a là une vraie constitution d’un pôle écolo, social, européen et démocrate et notre responsabilité n’est pas d’être dans notre tour d’ivoire de l’écologie », ajoute-t-il.

Plateforme commune

Ce mariage rose-vert permet à Benoît Hamon de contrecarrer une autre alliance, passée mercredi entre Emmanuel Macron et François Bayrou. Un « petit arrangement » qui range désormais l’ancien ministre de l’économie du gouvernement Valls « à droite », affirme le vainqueur de la primaire de La Belle Alliance populaire. La veille, les deux hommes s’étaient croisés au dîner organisé à Paris par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Ils se sont salués, une photo d’eux souriants côte à côte a même circulé sur les réseaux sociaux. « Ça va me faire plaisir de te battre ! », a glissé Benoît Hamon à Emmanuel Macron, avant de prendre congé.

Son alliance avec Yannick Jadot lui permet de s’afficher comme le candidat qui rassemble une partie de la gauche à la présidentielle et de continuer à mettre la pression sur Jean-Luc Mélenchon. Le député des Yvelines le répète, il refuse de « tomber dans une forme de remake » avec le député européen. Pas question de persister dans un faux-semblant de dialogue. Qu’importe Mélenchon, pourvu qu’il y ait Jadot…

Pour obtenir cette photo de famille, les socialistes ont satisfait nombre de revendications historiques des écolos qui ont toujours présenté un candidat depuis 1974 à la présidentielle. M. Jadot a évoqué sur France 2 une sortie du nucléaire « en vingt-cinq ans », la fin du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et une dose de proportionnelle aux législatives.

Selon plusieurs sources à EELV, la plateforme commune comprend également l’abandon du projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, du site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, le droit de vote des étrangers aux élections locales via un référendum, le principe de la réunion d’une Assemblée constituante ou encore l’abrogation de la loi El Khomri. « Le pari de Yannick, c’est que ça débloque le tissu écolo classique au-delà de notre parti, explique Jérôme Gleizes, l’un des négociateurs d’EELV. Sur le papier, c’est le meilleur accord sur le fond qu’on ait eu depuis 1997. Maintenant, il faut s’assurer qu’il ne reste pas dans les archives. »

« Beaucoup moins ambitieux qu’il y a cinq ans »

Côté électoral, l’équipe de M. Hamon a fait des concessions mais moins qu’espéré par les écolos. « C’est beaucoup moins ambitieux qu’il y a cinq ans mais c’est sérieux », estime David Cormand, secrétaire national d’EELV. Au final, pointe ce dernier, « une quarantaine » de circonscriptions sera réservée aux écologistes – contre plus de 60 dans l’accord de 2011 – dont celles de leurs huit sortants ainsi qu’« une dizaine » d’autres jugées « gagnables ». « De quoi espérer un groupe écolo dans le cadre de la victoire de Benoît Hamon », veut croire le numéro un du parti écologiste.

Jusqu’au bout, la circonscription parisienne de Cécile Duflot aura constitué un casus belli d’un côté comme de l’autre mais les socialistes ont fini par céder jeudi. Un membre de la direction assure également avoir découvert dans la soirée que M. Jadot aurait obtenu de son côté une circonscription dans la capitale, celle de M. Baupin, qui ne figure cependant pas dans l’accord selon plusieurs sources écolos. M. Jadot, lui, affirme n’avoir rien négocié pour son propre cas. « Je reste député européen », indique-t-il. M. Cormand trouverait cependant « souhaitable » qu’il puisse devenir parlementaire national.

Tout cela doit maintenant être validé par un vote des électeurs de la primaire d’EELV qui se tiendra de vendredi à dimanche. Rares sont ceux qui se lancent dans les pronostics, d’autant que la façon dont M. Jadot a annoncé son retrait, semblant enjamber ce vote, n’a pas forcément été bien vécue en interne. Sandrine Rousseau, secrétaire nationale adjointe d’EELV et soutien de la première heure de M. Jadot, se dit « déçue » : « Les militants écolos n’aiment pas trop être pris à revers. »

Si M. Jadot a conscience que sa manière de faire a pu « froisser », il se veut « confiant ». M. Cormand, lui, ne préfère pas s’avancer. « En politique, c’est comme en amour, il y a les déclarations et les preuves, note-t-il. Les militants écolos sont exigeants et échaudés. » Dans cette présidentielle, où rien ne s’est jusqu’à présent passé comme prévu, mieux vaut effectivement être prudent.

Bastien Bonnefous et Raphaëlle Besse Desmoulières

 

 

::: INTERNATIONAL

LE PARISIEN – 24/02/2017

Afrique : 1,4 million d’enfants menacés par la famine cette année, selon l’Unicef

 

Une mère et son enfant souffrant de malnutrition, le 11 octobre 2016 à Aweil au Sud Soudan

Quatre pays d’Afrique présentent de très forts risques de famine pour 2017, s’alarme l’Unicef. Ces situations sont dues à des conflits humains.

Près de 1,4 million d’enfants risquent de mourir de la famine cette année au Nigéria, en Somalie, au Soudan du sud et au Yémen, selon Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Au Soudan du Sud, où l’état de famine a déjà été déclaré par le gouvernement dans plusieurs zones du pays, plus de 270 000 enfants souffrent de malnutrition, 1 million de Sud-soudanais risquant par ailleurs la famine dans les prochains mois, selon la même source. Les agences humanitaires déplorent d’autant plus cette situation qu’elle est «causée par l’homme», à savoir par la guerre qui ravage le pays depuis plus de trois ans.

Urgence humanitaire au Soudan du Sud

«Lorsqu’on déclare officiellement l’état de famine, cela veut dire que les gens ont déjà commencé à mourir de faim», se sont alertées trois organisations humanitaires. La famine déclarée lundi au Soudan du Sud est la première qui l’est dans la région depuis celle qui a tué 260 000 personnes en Somalie, en 2011.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3 millions de déplacés, malgré le déploiement de quelque 12 000 Casques bleus.

Au Yémen, 462 000 enfants souffrent de malnutrition sévère, alors qu’une guerre oppose les Houthis, alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par la coalition arabe, sur fond de crises humanitaires.

Au Nigéria, Boko Haram

Dans le nord-est du Nigeria, où sévit le groupe islamiste Boko Haram, ce sont 450 000 enfants qui ne peuvent pas se nourrir décemment. Fews Net, le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine, a noté que les régions les plus reculées de la province de Borno sont déjà frappées par la famine depuis la fin de l’année dernière. Le désastre pourrait empirer, les agences d’aide étant dans l’impossibilité d’atteindre les victimes, selon l’Unicef.

 

LE FIGARO – 24/02/2017

«Il n’y aura pas d’expulsions massives» de Mexicains promet le secrétaire d’État américain

 

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson à son arrivée à l’aéroport international de Mexico

Lors d’une visite à Mexico, Rex Tillerson a tenté de renouer le dialogue avec son voisin du sud. Mais rien n’est réglé pour autant, tant sur la construction du mur que l’avenir des échanges commerciaux.

La visite du secrétaire d’État américain Rex Tillerson et du secrétaire américain à la Sécurité intérieure, John Kelly, ce jeudi à Mexico, n’a pas permis d’éclaircir les nombreux points de désaccords entre les deux pays. Mais son objectif, moins ambitieux, est atteint: le dialogue est renoué. Le président Enrique Pena Nieto a fini par accepter de recevoir les deux envoyés de la Maison-Blanche au palais présidentiel de Los Pinos. Lors d’une réunion préliminaire, le ministre des Affaires étrangères, Luis Videragay Caso, a pu constater «le professionnalisme et la volonté constructive» de ses interlocuteurs américains.

Le seul sujet sur lequel des déclarations d’apaisement ont été prononcées concerne les expulsions de Mexicains sans papiers des États-Unis. «Soyons très très clairs: il n’y aura pas d’expulsions massives» a assuré le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, John Kelly. Ce dernier a également assuré que Washington «ne fera pas appel à l’armée en matière migratoire». C’est un point de friction très sensible entre les deux pays. D’importantes manifestations ont été organisées au Mexique en début de semaine pour protester contre le nouveau traitement réservé aux migrants sans papiers.

Les déclarations incendiaires du candidat à la Maison-Blanche Donald Trump qualifiant les immigrés mexicains de «violeurs» et de «criminels» et annonçant l’expulsion de millions de Mexicains ont crispé l’opinion publique mexicaine. Le durcissement dans l’application de la loi sur les clandestins a déjà provoqué l’expulsion de nombreux Mexicains, parfois installés depuis plusieurs années aux États-Unis. «Avec Obama, il fallait commettre une erreur pour se faire expulser. Maintenant on peut vous déporter pour n’importe quoi» témoignait dans le quotidien espagnol El Pais Paz, un travailleur sans papier mexicain.

Un suicide près du poste frontière de San Isidro

La marge de manœuvre des agents de l’immigration a été considérablement réduite. «Avant, ils pouvaient ne pas renvoyer tous les migrants entre leurs mains devant une juridiction, détaille Alex Galvez, avocat spécialisé dans la législation sur les migrations. Maintenant, ils n’ont plus cette liberté.» Il y a 11 millions de travailleurs sans papier aux États-Unis dont beaucoup sont là depuis des années, ont fondé une famille. Normalement un migrant présent depuis plus de deux ans n’est pas expulsable mais, depuis quelques semaines, plusieurs d’entre eux qui n’étaient pas en mesure de prouver immédiatement leur présence sur le territoire américain depuis plus de 24 mois ont été expulsés. L’un d’entre eux s’est suicidé près du poste frontière de San Isidro mardi dernier.

Ce voyage aura permis de faire, un peu, oublier les provocations de Donald Trump. Celui-ci avait fait des déclarations tonitruantes à Mexico après une rencontre avec le président Pena Nieto fin août 2016, laissant entendre que ce dernier était prêt à payer pour le mur que le locataire de la Maison-Blanche a promis de construire entre les deux pays, provoquant une crise politique à Mexico.

Il y a quelques semaines, Donald Trump avait déclaré quelques jours avant un voyage prévu à Washington du président mexicain, qu’il n’était pas la peine que ce dernier fasse le voyage s’il n’était pas prêt à payer pour le mur. Le déplacement a été annulé. Donald Trump a promis de prélever une taxe sur l’argent envoyé par les migrants mexicains à leur famille pour financer l’ouvrage titanesque.

Si la tension est légèrement redescendue, les sujets qui fâchent sont toujours là. Outre la construction de ce mur, les échanges économiques et le traité de libre-échange de l’Amérique du Nord, l’Alena, sont fortement contestés par le nouveau président américain. Le Mexique a prévenu que si son voisin du Nord bloque l’importation de produits mexicains, les accords de coopération en matière de migrations et de trafic de drogue pourraient être remis en cause, ce qui serait une catastrophe pour Washington.

L’annulation d’un investissement de Ford au Mexique avait été très médiatisée. L’ouverture prochaine par le même constructeur de deux centres de production dans ce même pays l’est beaucoup moins. Pour la plupart des industriels, il semble impossible d’imposer des restrictions aux échanges entre les deux pays et ils espèrent que les tractations qui vont s’ouvrir en juin autour de la révision des accords de l’Alena se feront loin des déclarations provocantes du président Trump. Dans un climat apaisé. Le voyage de Rex Tillerson et John Kelly à Mexico était un premier signe de cette volonté d’apaisement de la part de l’administration Trump.

Patrick Bèle

 

 

 

Cordialement,

 

 

Elena NATALITCH

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